Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]

*Louée sois-tu, ô ma Déesse…*

Sa prière terminée, Silke se releva, délaissant le solitaire autel juché au croisement des deux sentiers, et releva la tête. Malgré le vent qui faisait virevolter ses longs cheveux roux, le froid ne venait pas étreindre le corps de la femme, un corps particulièrement nu, puisque protégé uniquement par quelques bouts d’armure. On aurait presque pu considérer qu’elle était nue, ce qui était, soit le signe d’une profonde folie, soit d’une confiance excessive, soit de son appartenance à cette troupe légendaire, la Horde des Amazones.

La Horde était l’héritage de temps anciens, un peuple non sédentarisé composé exclusivement de femmes. Des femmes au lourd passif, des guerrières impitoyables connues et réputées pour leur efficacité guerrière. Elles avaient pour coutume de se battre avec des armures très légères, voire inexistantes, maximisant toutes leurs capacités sur leur agilité et leur vitesse légendaire. Silke, elle, était une pure Amazone, une femme qui avait juré de ne coucher qu’avec un homme qui saurait la vaincre au combat. Elle était connue comme étant la « Red Sonja », mais, avant toute autre chose, elle restait une Amazone.

Et il y avait bien longtemps que la Sonja n’avait pas rejoint sa Horde. Comme souvent, les Amazones guerrières avaient pour habitude de s’éloigner de la Horde, afin de répandre la renommée des Amazones, mais aussi amasser des ressources, des artefacts et des armes, afin de gonfler l’arsenal de la Horde. Silke était ainsi partie dans une quête qui était en train de se compliquer depuis des semaines, depuis qu’elle avait appris qu’il existait, sur Terra, une organisation criminelle redoutable, la Monarchie de la Rose. Cette organisation était si puissante qu’elle disposait d’une véritable armée, et sévissait d’un bout à l’autre de la planète, disposant de multiples ramifications et soutiens. Or, l’un de ces soutiens était la plus vieille amie de Silke, l’Amazone Raven. Silke traquait cette femme, qui avait trahi la Horde, pour la ramener devant le Conseil, afin qu’elle soit jugée pour ses exactions. Raven était une redoutable guerrière, mais aussi, et surtout, une meneuse de troupes. Elle sévissait dans les multiples royaumes et régions autonomes des Contrées du Chaos, où elle avait amassé une armée composée de femmes, et rasait villages et campagnes avec ses troupes. Silke avait déjà eu l’occasion de l’affronter avec l’aide d’un Incube, le démon Vaelh, mais Raven lui avait échappé*.

Silke était sur sa trace, et se dirigeait vers un endroit légendaire pour les Amazones, un endroit où Raven espérait obtenir un artefact d’une puissance légendaire : l’arc d’Artémis. On disait que l’arc de la Déesse-mère ne manquait jamais sa cible, et perforait n’importe quelle armure ou protection. Raven avait tenté d’accomplir le vieux rêve des Amazones, en recréant un nouvel État pour elles, et ainsi mettre fin à leur exil. En effet, il fallait savoir que, originellement, les Amazones n’avaient pas été une horde. Elles formaient un peuple insulaire, vivant sur l’île magique de Themiscyra. Las, ces guerrières avaient été attaquées par de multiples Royaumes barbares il y a des éons de cela, et, depuis lors, les Amazones s’étaient dispersées dans le monde. La plupart d’entre elles avaient fini asservies dans les Royaumes barbares, le principal étant celui de l’Hyrkanie. Privées de liberté, délestées de leur honneur et de leur statut de guerrières, les Amazones n’avaient cependant pas oublié leur foi, et, après des siècles de servitude, au nom d’Artémis, elles s’étaient révoltées. Depuis lors, la Horde des Amazones s’était constituée, jurant de venir en aide à toutes les femmes exploitées dans le monde, mais aussi pour retrouver Themiscyra, et y refonder une nouvelle nation amazone.

Raven, elle, avait voulu précipiter les choses, en créant, non pas une nouvelle Themiscyra, mais une nouvelle Hyrkanie. Ses plans avaient été déjoués par Silke, et Raven avait perdu l’essentiel de ses troupes, mais pas sa combativité, et, avec ses ultimes forces, elle était partie vers les terres barbares, situées dans des steppes montagneuses et glaciales, à la recherche du temple amazone fondé dans les montagnes de l’ancienne Hyrkanie, et où la légende disait que l’arc d’Artémis avait été enterré par les Amazones, afin d’empêcher les barbares hyrkaniens de le voler.

Silke avait donc beaucoup de raisons de poursuivre Raven, mais la principale émanait surtout du fait que Raven était son amie d’enfance, une camarade avec laquelle elle s’était beaucoup entraînée. Raven avait malheureusement vécu des évènements tragiques, à savoir la perte de leur enfant, et avait, peu à peu, sombré dans la folie, jusqu’à s’associer avec des puissances redoutables, comme la Monarchie. Silke avait pu réaliser ça lors de son dernier affrontement contre elle, et elle savait que c’était la Monarchie qui lui avait indiqué où trouver l’Arc.

Tout en songeant aux évènements de ces dernières semaines, Silke, qui portait, le long de son corps, un épais manteau de fourrure, avançait le long d’un sentier menant à un village. Il neigeait, et la journée se terminait. Elle venait de traverser une forêt, et se demandait si elle avait réussi à doubler Raven ou non…

*Ne te fais pas d’illusions, elle a plusieurs jours d’avance devant toi…*

En tout cas, elle n’avait pas attaqué ce village. La région était peuplée d’aventuriers. Les Barbares étaient depuis longtemps partis, et l’endroit recélait, dans les grottes et les anciens temples barbares, de leurs multiples trésors. Hélas, il recélait aussi de monstres redoutables. Il y a de cela une quinzaine d’années, la région était protégée par les pistoleros de la Nouvelle-Canaan, mais ce royaume avait disparu à son tour. Dès lors, les monstres étaient légion, et les guildes et les aventuriers étaient assurés de trouver, auprès des villages locaux, des quêtes et des aventures.

Autrement dit, Sonja risquait de passer inaperçue, et la femme avait besoin de consulter les cartes de la région, afin de se repérer.

Elle s’avança donc, et rejoignit l’auberge du village…


* : Cf. RP « Traque ».

Le monde était plein de péripéties et d’aventures, c’était là une leçon que les habitantes de l’archipel indépendante apprenaient dès leur jeune âge ou bien une fois recueillie par l’armée. Bien que vivre en paix sur Caelestis fut une idée attirante, être sédentaire ne suffisait pas à Lie Matoï. Dans les cieux, elle avait appris à ouvrir son esprit, à vivre en communion avec les races de tous les horizons, et surtout à aimer. Libre de ses traumatismes, elle rêvait de descendre vers Terra et de s’y aventurer telle une exploratrice sans frontière. Il lui fallut une année et demie de préparatif avant de dire au revoir à son mentor et à la communauté. Elle montrait un sourire le jour de son départ alors qu’un stress immense lui tiraillait les tripes. Après tout, ce n’était pas une guerrière de nature, rien de moins qu’une humaine Esper avec sa force et ses faiblesses. D’un autre côté elle ne regrettait pas son choix. Embarquer sur cette route d’on le bout disparaissait loin à l’horizon était sa façon de tourner la page. Écrire sur la même page tout le long de sa vie se termine inéluctablement avec des actions répétitives, mécaniques. Elle refusait cet avenir pour choisir un autre futur plus riche en découverte et rencontre.

Les premiers mois sur Terra furent un bon début pour la jeune rouquine. Le navire l’ayant ramené sur la terre ferme avait bien choisi son lieu de débarquement. Loin des zones dangereuses et de la racaille sans scrupule, Lie se chercha son rythme de vie. Les informations accumulées sur Caelestis ainsi qu’un livre servant de guide de voyage lui permettait de choisir ses chemins. Au départ, c’était tout comme jouer la touriste en pleine forêt ou sur des terres au panorama époustouflant. Il y avait des ressemblances avec la géographie terrienne, mais à un niveau parfois supérieur. Mais il restait encore d’innombrables endroits où aller, comme Nexus, les terres Terranides par exemple. Chaque chose en son temps, comme le dirait Kaela, son mentor. Avec son livre de poche, elle répara plus facilement les auberges. Sa bourse contenait un budget généreux pour assurer bon nombre de nuits. Le temps viendrait où il faudrait se trouver un boulot.

Le village où elle se réfugia était en période des neiges. Les flocons dansaient et tombaient sur le sol alors que l’air se refroidit. Les jours précédents son arrivée, Lie avait découvert un autel au hasard dans un secteur de la forêt à proximité. Elle s’aperçut de la nature occidentale de la construction. C’était un détail qui intéressait celle ayant grandi dans l’Asie de la Terre. Cette culture la fascinait depuis qu’elle l’a découverte dans une bibliothèque. Avec le monde de Terra où la magie et le surnaturel est parmi tant de possibilités, elle fut excitée par la suite de son exploration.

Lie Matoï était donc à l’auberge de ce même village paisible. Elle se trouva à une table où les cartes de région étaient installées dessus. Avec minutie elle scruta chacune d’elle et se chercha une prochaine route à prendre avec les meilleures chances de trouver une ruine ou autres lieux. Quelqu’un entra à l’intérieur pour rejoindre aussitôt la même table que Lie. Elle releva les yeux et resta immobile durant un bref instant. Elle ne pouvait s’empêcher de juger la personne selon l’apparence, afin de savoir de qui il s’agissait. Une femme, de grande taille, avec un large manteau de fourrure.  Sa chevelure rouge comme la sienne attirait l’intérêt de la jeune exploratrice. D’ailleurs, l’inconnue avait un charisme que l’œil perspicace de l’Esper décelait. Lie prit une pose moins rigide et salua la nouvelle arrivante d’un signe de la main.

- Salutations mademoiselle. Je vous en prie, servez-vous. Je suis ravie de ne pas être seule à vouloir chercher l’appel de lieux mythiques et qui nécessite de découvrir.

Elle se retenait de tout autre commentaire. Sa prudence était de mise, même si l’ambiance actuelle faisait en sorte qu’il n’y avait aucun danger. Mais plus elle porta attention, et plus cette femme lui faisait penser à quelque chose. D’un sourire sympathique, elle tente alors de pousser l’interaction un peu plus loin, voulant lui serrer la main. Un coup de vent de l’extérieur la fait alors frissonner, bombant le corps pour présenter son corps par inadvertance.

C’était une région chargée en histoire et en tragédie. Silke s’avançait à travers la rue principale du village d’Almaric, pour rejoindre l’auberge, voyant, au passage, de multiples boutiques prétendant vendre des reliques ayant appartenu aux pistoleros. Leur uniforme bleu militaire, leurs pistolets, des cartes, des livres, des bibelots... L’Amazone n’y avait pas jeté un simple regard, avant de rejoindre l’auberge. Une auberge animée, comme on pouvait s’y attendre. Almaric attirait son lot d’aventuriers en goguette, et elle repéra rapidement les lieux. On jouait aux cartes, aux dés, il y avait un coin, au fond à droite, pour les voyageurs rapides, avec quelques lits superposés, et des pugilistes qui s’affrontaient. L’escalier était à gauche, menant vers les chambres. Silke promena légèrement son oreille le long des tables, sachant très bien que les regards se tournaient en la voyant. Beaucoup de personnes avaient bu, et l’alcool avait souvent tendance à rendre les hommes idiots. Silke était bien placée pour le savoir, et choisit de s’asseoir sur une table, face à une femme aux cheveux rouges, dans une tenue un peu moins ouverte que la sienne, mais qui ressortait visuellement, puisqu’elle était, elle aussi, rouge.

En la voyant, la femme redressa la tête, et s’empressa de la saluer, enchaînant ça par une formule alambiquée, qui fit légèrement se froncer les sourcils de la belle Amazone. Pour seule réponse, Silke hocha la tête, se contentant d’un bref :

« Hmmm... Salut, petite. »

Pour l’heure, Silke avait la gorge sèche, mais, avant qu’elle ne puisse songer à demander une pinte au tavernier, la femme devant elle pencha sa main, que Silke serra, tout en la voyant courber de manière un peu exagérée son dos, permettant à Silke de voir son décolleté. Il y avait, effectivement, dans ces hautes régions, quelques bourrasques, et on aurait pu croire que Silke aurait été frigorifiée. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle avait remonté les rues d’Almaric avec un manteau, qu’elle avait délaissé par la suite à côté d’elle en s’asseyant. Mais, au-delà de ça, les Amazones bénéficiaient réellement d’une constitution exceptionnelle, qui leur permettaient de supporter des conditions assez intenses, comme le froid qu’il faisait.

Vu le frisson qui parcourut le corps de la jeune rousse, c’était visiblement le froid qui la tenait.

« Votre première quête, je suppose ? »

Plus qu’une question, c’était aussi un constat. Il n’y avait que les rookies pour décrire l’aventure comme quelque chose d’enthousiasmant. Silke tourna alors la tête en entendant l’aubergiste approcher, et demanda deux pintes de liqueur de cerise naine.

« Mon amie a besoin de se réchauffer un peu, elle est frigorifiée.
 -  Euh... Très bien. »

Ayant du mal à détacher ses yeux de la poitrine de Silke, le jeune serveur était, en tout cas, déjà bien réchauffé, et dut se retenir de demander si elle-même n’avait pas froid, de peur que la femme n’interprète mal ses propos. Il retourna donc voir le patron, derrière le comptoir, tandis que Silke regarda à nouveau la jeune femme. Difficile de dire, en réalité, ce qui conduisait Silke à s’intéresser à elle. Sa chevelure rousse ? Son côté visiblement inexpérimenté, mais non moins enjoué ? Le fait qu’elle n’avait pas eu un seul rapport sexuel depuis maintenant plusieurs semaines, à force de traquer Raven ? Peut-être bien un peu tout ça, en réalité...

« Je m’appelle Silke, jeune femme. Je suis une Amazone. Et toi ? »

Le premier contact se fit avec une certaine froideur. Si on pouvait le dire comme cela, l’arrivante serra la main pour ensuite se contenter que d’un bref salut morose. C’était l’impression de Lie en l’observant prendre place à la table, bien confortable sur la chaise de bois rustique. Toutefois, elle préféra sa présence à la place de bien d’autres dans l’auberge. Vivre des années dans une communauté exclusivement féminins ne l’avait pas préparé à retrouver la gente masculine dans sa forme la plus déplorable. On n’était pas pour les discriminer mais quand abus d’alcool et de fêtes il y avait, plus les risques de débordement augmentaient. Rien que des âneries pour le moment, sauf que même la terrienne connaissait les autres genres de conséquences. Cette grande femme rousse restant à ses côtés soulagea la débutante d’un poids qui parvenait à rester discret jusqu’à présent. Lie resta debout sur le côté opposé de la table, face à la guerrière en maîtrise de ses émotions. Cette femme marquait un gros point, dans le sens que sa réaction était plus naturel que celle plus rigide de la petite jeune.

C’était la rencontre de deux cultures différentes qui se déroulait autour de la table des cartes. Ce simple salut montra la nature de Lie à se courber le dos plus largement alors que la demoiselle de style occidental resta bien droite. La débutante gardait encore des habitudes de la Terre, de ses origines asiatiques. C’était là tout le plaisir de ne craindre son interlocutrice et ni de se laisser décevoir par les premières impressions.

- Je suis sur la route depuis quelques mois déjà. Sauf que niveau expérience d’un raid, d’une quête comme vous le dites, ce sera une première. Vous n’imaginez pas mon excitation et mes appréhensions.

Novice, certes, mais inconsciente, pas du tout. La portée du danger la dépassait encore. Sans expérience c’était ne pas avoir l’horizon en vue et se contenter de regarder le sol un pas à la fois. Les monstres et ennemis sur son chemin lui permettra en tant qu’aventurière à relever la tête et voir ce qui se passe alentour. Mais à 20 ans, Lie voulut se permettre des derniers moments pour profiter de sa jeunesse et prendre une quête pour une partie de plaisir.

Avant de le faire elle-même, la guerrière commanda les boissons pour les deux en plus d’une couverture ou autre pour se réchauffer. En fait, Lie savait que cela la concernait. Ayant oublié le froid de l’extérieur, son corps finit par frissonner en réponse au changement de climat. Une île paradisiaque à l’année n’avait rien à voir aux rigueurs de la surface. Même à l’intérieur le souffle timide du vent du nord parvenait à sa peau exposée qui réagit à son passage. Cette femme du nom de Silke n’était pas du tout hostile. L’attention portée à une jeune inconnue était tout à son honneur. Lie se frotta alors les épaules pour se réchauffer.

- Une amazone ? Enfin je vous rencontre ! J’ai tant lu des livres à votre sujet, sur votre force et votre courage. Vous viviez sur la Terre il y a des millénaires plus tôt avant de disparaître et vous retrouver sur Terra.

Son sourire prit de l’ampleur. Elle fut heureuse de voir une de ces femmes, là, à quelques pouces de soi. Dans l’histoire de la Terre, il manquait souvent de femmes d’exceptions. Voir que la race des Amazones toujours vivante était un grand honneur pour Lie. Son regard jugea alors davantage des formes de la femme. Pas par perversion, mais pour vérifier si certaines humeurs étaient fondées. Celle de la femme baraquée devint incontestable. Elle gloussa en douceur, satisfaite.

- Je m’appelle Lie Matoï. Je viens d’une partie de la Terre se nommant l’Asie. Pour faire simple, si le sang de l’ouest coule dans vos veines, le mien est celui de l’est.

Elle vit alors sa couverture arrivée des mains de l’aubergiste. Lui donnant une pièce de monnaie pour son service, La rousse s’habilla avec pour se sentir beaucoup mieux. La chaleur s’isolait et la maintenait donc bien au chaud. Elle fixa alors Silke et se permit de la tenir informer d’une dernière chose concernant l’autre planète. Prenant une gorgée de la liqueur de cerise après une trinque, son ton devint  un peu grave.

- Vous n’avez rien manqué de glorieux, vous et vos ancêtres. De nombreuses guerres entre les cultures et la montée des hommes sur Terre. Je dirais que votre départ pour Terra a été la meilleure décision pour votre peuple. Ici, on peut vivre avec toutes sortes d’êtres sans se sentir offusqué.

En constatant que la jeune femme semblait avoir froid, Silke posa sa main sur son manteau de fourrure, et le poussa vers elle. La scène était ubuesque, car Silke était nettement moins habillée que Lie. On était même en droit de se demander si la tenue qu’elle portait était digne d’en être une. Plus nue qu’habillée, elle n’avait cependant pas froid, et ne semblait pas particulièrement gênée à l’idée d’exposer son corps à une marée d’hommes au regard concupiscent... Et aussi de femmes. Croire que la perversion était l’apanage d’hommes était une erreur qu’une Amazone ne se devait pas de commettre, a fortiori quand, comme Silke, on pistait Raven. Quoi qu’il en soit, la jeune femme devant elle lui expliqua s’appeler Lie Matoï, et lui indiqua être heureuse de rencontrer une Amazone, qui, selon ses informations, descendrait d’une peuplade similaire ayant existé sur Terre.

*Terre ? Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ?*

Lie Matoï continua à la troubler en lui parlant ensuite de régions méconnues, comme l’Asie. Ses pensées furent brièvement interrompues par le serveur, qui apporta à Lie une couverture, faute pour cette dernière de vouloir profiter du manteau de l’Amazone, ainsi que leurs pintes... Et un bref regard vers les seins de Silke, des seins fermes et généreux, qu’on voyait sans trop de peine.

La jeune Lie revint ensuite sur cette histoire de Terre, et Silke se racla lentement la gorge.

« Écoutez... J’ignore ce qu’est cette Terre dont vous me parlez. Mon peuple est originaire d’une île lointaine, Themiscyra, et a été attaqué par des hordes de barbares. L’île a été pillée, violée, et mes ancêtres se sont dispersés dans le monde. Il n’y avait rien de volontaire dans l’exil de mes ancêtres. »

Chaque Amazone connaissait l’histoire, la tragique histoire du peuple amazone, une histoire qui avait forgé la Horde, et continuait encore, de nos jours, à la forger. Il suffisait de voir les motivations de Raven pour le réaliser. Et, comme il n’y avait rien de secret là-dedans, Silke lui expliqua donc que, après l’attaque des hordes de barbares à Themiscyra, la plupart des Amazones avaient été déportées dans des royaumes barbares, le principal royaume étant l’Hyrkanie. Un peuple vivant de raids, de pillages, et qui avaient, pendant des siècles, asservi les Amazones, jusqu’à ce que ces dernières ne se rebellent. La révolte des esclaves amazones avait ensanglanté et déchiré l’Hyrkanie, et les Amazones s’étaient enfuies.

Silke, tout en parlant, buvait un peu de sa bière, et poursuivait ses explications.

« Depuis lors, la Horde erre dans le monde. Elle a eu ses moments de gloire et ses jours de faiblesse, mais le fait est que nous sommes de moins en moins nombreuses. Nous recherchons Themiscyra, notre terre natale, mais... J’ignore où elle est. »

C’était une fresque épique de premier abord, la destinée d’un peuple perdu à la recherche de terres paradisiaques. Silke n’était pas aussi idéaliste. Si elle devait donner son avis, elle dirait que Themiscyra avait été rasée de la carte, et n’existait plus. En un sens, elle comprenait donc la volonté de Raven d’oublier cette légende, et de fonder un État amazone, mais, si elle pouvait effectivement la comprendre sur le principe, Silke refusait catégoriquement les méthodes utilisées par sa vieille amie. Il était néanmoins trop tôt pour en parler à Lie, qui restait, après tout, juste une inconnue très curieuse.

Silke ne pouvait pas savoir que Lie, en parlant de la Terre, faisait référence à un autre peuple amazone, celui de la Terre, dont le destin était néanmoins, par quelques aspects, similaire aux Amazones de Terra, mais également très différent par d’autres. L’Amazone ignorait tout simplement qu’il existait des mondes alternatifs, d’autres réalités, où d’autres possibles avaient lieu.

Tout ce qu’elle voyait, pour l’heure, c’était une jeune femme curieuse, et qui avait froid.

« Mais assez parlé de moi, jeune femme. Qui êtes-vous ? Et que venez-vous donc chercher dans cet endroit reculé ? »

Silke avait toujours été une femme très directe, qui tournait très peu autour du pot quand elle cherchait quelque chose.

Lie s’était trop emballée avec la guerrière amazone. Elle parlait comme si le souvenir d’un lointain passé sur un autre monde était bien ancré chez son interlocutrice, sans prendre la peine de poser des questions à Silke. Cela aurait dû être le bon sens pour la prudente aventurière. Toutefois son excitation enfantine fit de l’ambiance un tant soit peu étrange. En s’arrêtant enfin de parler de la Terre, elle remarqua l’expression de l’amazone et sa confusion. En réponse, c’était l’histoire d’une île mythique du nom de Themescyra où vivait ces femmes avant que des barbares les force à l’exil depuis des millénaires qui vient résonner dans la tête de la rousse. C’était loin de la version que connaissait Lie. Celle-ci fut à son tour confuse et incommodée. Alors soit ce peuple avait oublié leur existence terrienne ou bien leur présence dans la mythologie n’est que le fruit d’un portail au hasard. Voilà qui explique pourquoi leurs connaissances historiques se contredisaient. Et l’histoire qui suivi sur cette période d’esclavage devenait très similaire à la sienne. Qu’importe le monde, ce destin terrible semblait suivre ce peuple. Lie sentit une frustration lui monter dans la gorge et la faire boire dans une manière brusque.

Mais l’espoir continuait de vivre. Silke et les siennes étaient toujours là, vivantes et fortes. Où leur pas allaient les guider, on ne saurait le dire. Il restait beaucoup d’ennemis à combattre, de stabilité à récupérer et de terres à explorer. Quel que soit le motif de la femme, Lie savait que sa présence ici était le signe qu’une expédition allait être tentée quelque part. L’histoire de Silke fut tragique et inspirante. C’était tellement mieux que celle des amazones de la Terre disparues depuis très longtemps déjà. Elle se frotta les épaules, couvertes par le manteau offerte par l’aubergiste. Certes, l’amazone offrit son manteau, mais la jeune pensait qu’il lui fallait aussi se réchauffer. Lie avait encore beaucoup à apprendre sur leur endurance.

Son regard se releva et fixa son interlocutrice. Ce fut à son tour de parler de sa personne, tout à fait réciproque. Elle se racla la gorge.

- Moi je viens de ce monde dont vous ne connaissez rien. Puisqu’en parler ne sert à rien je vais vous résumer ainsi : Je suis arrivée sur Terra, seule, avec des pouvoirs potentiellement dangereux. Même capturée comme esclave, personne n’a voulue de moi. Avant de servir un maître, l’armée d’un archipel céleste me secourue moi et les autres femmes. J’ai passé six ans sur Caelestis, une île de femmes seulement, où on ma réhabilitée à la vie en société. Mais j’ai choisie de partir à l’aventure.

Elle ajouta en plus de détails comment ses premiers n’avaient rien de grands défis. Comme une débutante, elle évitait les zones trop dangereuses pour commencer à un niveau plus intermédiaire. Aujourd’hui, elle comptait tenter son premier coup dans une ruine à quelques kilomètres du village.

- On peut dire que je cherche l’aventure, et aussi à trouver de quoi payer ma subsistance en solitaire. Un jour ma bourse va s’épuiser et il me faudra soit piller des ruines ou donjons ou bien offrir mes services comme mercenaire.

Puisque Silke avait retiré son manteau de fourrure, la jeune rousse put avoir une vision sensuelle du corps de l’amazone. Comme dans ses pensées, elle était bien musclée tout en gardant des charmes féminins désirables pour les hommes comme pour les femmes. En fait, seules les parties plus intimes du corps se cachaient derrière une espèce de bikini de combat. Le fait surtout que le froid n’affectait en rien l’attitude et les actions de la guerrière méritait tout le respect de Lie. Sans compter que la jeune montra un visage intéressé par les formes de sa compagne.

- Si vous avez le même plan en tête, je suis d’accord pour vous accompagner. Je préfère unir ma force à la vôtre pour cette expédition. Ce serait un plaisir de partir au combat en votre compagnie.

D’autres mondes, d’autres réalités, d’autres possibles... Silke en avait entendu parler, mais elle n’avait guère le loisir d’aller sur ces autres mondes, qu’elle estimait comme étant potentiellement dangereux. C’était pour ça qu’elle n’avait pas particulièrement cherché à se montrer curieuse vis-à-vis de cette Terre. D’anciennes légendes, sur Terra, parlaient d’époques lointaines, où des Failles dimensionnelles étaient apparues, délivrant les multiples monstres qui avaient déréglé l’écosystème de Terra. Plus précisément, on situait cette époque il y a des centaines de milliers d’années, quand les Dieux et les Anges s’étaient liés ensemble pour combattre les Grands Anciens. C’était une histoire que la Horde connaissait, car les Olympiens avaient pris part à ce conflit dantesque, qui s’était répandu à travers tout le Multivers, face à des individus surpuissants, des créatures qui existaient avant que les univers ne soient, des êtres gigantesques, aussi grands que des planètes entières, et invincibles. Pour les vaincre, il avait fallu les sceller, les bannir en-dehors de l’espace et du temps, dans d’autres dimensions, ce qui avait eu pour effet secondaire de créer de multiples brèches en fonction des dimensions. Terra était l’une de ces brèches, mais, au-delà de ça, Silke n’était guère une spécialiste. Et, bien loin de ces conjonctions entre dimensions, ou même des Grands Anciens, elle pensait surtout au temple d’Artemis, qu’on disait enterré quelque part à Gilead, anciennement capitale de la Nouvelle-Canaan.

Lie avait fini à Caelestis, un pays dont Silke connaissait. Les Celkhanes étaient d’autres Amazones, pour le dire ainsi. Des guerrières futuristes luttant contre l’esclavage, et considérées comme de dangereuses terroristes fanatiques par les États. Elle y avait vécu six ans, avant de choisir de partir, attirée par l’appel de l’aventure... Et pas que par l’aventure. Depuis que l’Amazone avait ôté son manteau, elle pouvait voir que Lie l’observait. On disait que les Celkhanes étaient, sexuellement parlant, des femmes aux mœurs légères. Que ceci soit vrai ou non, elle pouvait constater que Lie, elle, n’était pas offusquée par la très courte tenue de Silke. En réalité, c’était même plutôt tout le contraire.

« Hum... Avant de vous hâter... Hm... Avant de te hâter, se corrigea-t-elle, avant de finir sa pinte de bière, et d’en demander une autre, sache que je me rends à Gilead, dans ce qu’on appelait jadis les Baronnies de la Nouvelle-Canaan. »

Canaan était, selon l’Ordre Immaculé, la « Terre Promise » par Dieu, le Paradis sur Terre pour ceux qui suivaient les dogmes de l’Homme-Jésus. Silke lui expliqua que la Nouvelle-Canaan avait été fondé par Arthur Eld, un ancien Roi légendaire. Il avait fondé ce royaume dans les montagnes, et avait régné pendant soixante-dix ans. La Nouvelle-Canaan avait été un magnifique royaume, et Gilead, sa capitale, une forteresse-ville dressée dans les montagnes, le long de plaines verdoyantes, de ruisseaux, et d’agréables forêts. Ce royaume avait jadis été très connu, proche de Nexus, et Gilead était alors une grande ville, car idéalement placée pour rejoindre le lointain État tekhan depuis Nexus, ou les Royaumes nains, ou encore les anciens royaumes des Hauts-Elfes.

« Gilead était jadis au centre d’une alliance qui impliquait tous ces territoires, mais, avec les siècles, cette vieille alliance a périclité. De la Nouvelle-Canaan, il restait un havre de paix, protégé des monstres et des bandits par une caste de guerriers, les pistoleros. »

Pendant des siècles, les pistoleros avaient défendu la région, leur royaume, et les provinces environnantes, mais, il y a de cela une trentaine d’années, Gilead avait sombré suite à un siège violent mené par les Ashnardiens, guidé par le cruel et sanguinaire général Grissom. Un siège qui avait définitivement mis fin aux tentatives de paix entre Ashnard et Nexus, car Gilead, compte tenu de sa grande notoriété, œuvrait, depuis plus d’une dizaine d’années, sous la férule de Steven Deschain, à propager la paix entre les deux puissants États.

« Ashnard n’a jamais reconnu avoir mené ce siège, et, depuis lors, ce siège continue à faire l’objet de mystères. L’endroit est l’un des plus dangereux au monde, Lie. L’Ordre Immaculé, et même Nexus, ont régulièrement financé des expéditions pour y retourner. On dit que quantité de trésors se trouvent à Gilead, le trésor des pistoleros, des reliques de grande valeur... Mais les pistoleros, qui chassaient les monstres, ne sont plus là pour les repousser, et Gilead est depuis un immense mausolée. Moi, j’aspire à me rendre dans le temple d’Artemis pour y récupérer une relique de très grande valeur. »

Silke avait à peu près tout dit... Si ce n’est l’absence d’informations sur Raven, mais elle conservait encore cet élément pour elle, ne faisant pas encore totalement confiance à Lie pour se confier définitivement.

« Alors, es-tu toujours tentée, jeune Celkhane ? »

Lie montrait beaucoup d’excitation pour cette perspective d’une première grande aventure. Elle était là pour cela, à mettre sa vie en jeu face aux imprévues et autres menaces de cette dimension. Riche en êtres surnaturels et donc en possible amis et compagnes, il serait d’une impardonnable stupidité de se voiler la face à Ashnard et aux démons qui traînaient un peu partout, patients ou pas pour des proies de toutes races confondues. Donc, elle fut déjà bien consciente de sa position, de la gravité de ses mots quand celle-ci offrait son soutien à une parfaite étrangère venue d’ailleurs. L’enseignement Celkhan l’encouragea à ouvrir sa confiance, surtout quand elle sentait de bonnes vibrations venant de son interlocutrice. Silke était une femme envers qui elle ne craignait pas un revirement désagréable. Les amazones ont toujours été vues comme un peuple d’honneur dont un but essentiel à leur existence était de se montrer tout aussi respectable et fort qu’une autre tribu patriarcale. Lie le pensait essentiellement. Donc, elle ne recula pas dans sa proposition.

Sage, la grande rousse offrit un cours d’histoire en lien au lieu de leur future destination. Silencieuse, Lie but sa pinte et braqua un regard sympathique vers la femme. La cible de Silke se trouvait dans la Nouvelle-Canaan, un temple la cité en ruine de Gilead. C’était un récit tragique, racontant l’existence de l’Homme-Jésus, similaire à celui de son monde d’origine. L’existence de Terra étant de plusieurs millénaires, les portails expliqueraient tant de liens et comment tels êtres auraient disparus subitement de la Terre. Bref, la ville en question fut dédiée à la coalition entre des nations pour alors s’effriter face au contexte de l’époque. Bien qu’on avait voulut la protéger des hordes de démons et des forces d’Ashnard, même les fameux Pistoleros finirent par disparaître. On racontait cela à Caelestis et Lie pensait que c’était la motivation pour que l’archipel des femmes soit dans les cieux, loin des dangers de la surface. Elle fut loin alors de réaliser que ces ruines s’avéraient non seulement être l’intérêt de l’amazone mais aussi un lieu des plus dangereux. Une nation comme Nexus ayant financé des expéditions alors qu’encore aujourd’hui des trésors s’y trouveraient, voilà qui voulait dire bien des choses. La jeune aventurière sentit sa gorge se nouer légèrement sous l’angoisse. Elle fit mine de rien ressentir. Silke devait certainement la tester tout en voulant se montrer franche. Voilà bien un style que l’Esper reconnaissait chez ces femmes honorables. Cul-sec, elle termina le fond de sa pinte et expira un bon coup en jetant un dernier coup d’œil aux cartes des régions alentour. Un dernier appel à la facilité, ou plutôt à la lâcheté.

- Je suis jeune, je suis encore sans expérience devant la rigueur d’une expédition aussi menaçante. Mais avec toi, je souhaite tenter le coup. Pas question de reculer et m’enliser dans le confort de seulement faire de la promenade.

Elle vida son sac. De ses mains elle rangea les cartes inutiles sur un coin de la table et laissa celle impliquant la cité martyre de Gilead. C’était alors que Lie eut un déclic en tête. Son interlocutrice connaissait le gentilé de sa ville d’adoption. Le changement de pronom en « te », impliquait une intimité verbale plus évidente. Lie crut alors qu’un rapprochement se faisait entre les deux femmes. Elle ne compta pas le refuser et fit de même. Se sentant plus chaude, elle retira sa couverture et jeta un œil sur la fenêtre de l’auberge. Si la journée commençait à tomber, alors le départ pourrait se faire le lendemain. Mais l’amazone était la cheffe du duo de par son expérience, elle aurait le dernier mot là-dessus. Se retournant, elle tomba de nouveau sur les belles formes de Silke qui la fait sourire avec charme. Son visage se secoua pour ne pas laisser paraître une impression de gamine lubrique. L’idée de le paraître l’insupporte, surtout que le moment était mal choisi.

- J’ai une chambre de réserver pour la nuit. Il n’y a qu’un lit mais on pourrait s’y placer confortablement ensemble. D’un autre côté, j’ignore s’il faudrait mieux partir le plus vite possible. Tu en penses quoi ?

L’histoire tragique de Gilead était une histoire trop triste et trop nimbée de mystère pour qu’on la conte. Ceci expliquait pourquoi peu de gens en parlaient, et pourquoi si peu de bardes l’évoquaient, car nulle oreille attentive ne se dresserait pour les entendre. Qu’y avait-il de beau, d’amusant, à raconter la chute de l’un des plus grands royaumes qui aient jamais existé ? Un royaume dont il ne restait, aujourd’hui, que des ruines, des cendres, et des monstres le hantant ? L’Amazone savait, en son for intérieur, qu’ils ‘était passé quelque chose à Gilead. Ce n’était pas dans le genre des Ashnardiens d’exterminer ainsi tout un royaume. La guerre que l’Empire menait était une guerre d’hégémonie, de contrôle, pas une guerre d’extermination. Quand ils assujettissaient un royaume, ils en faisaient une colonie, puis une province impériale. Ici, il n’y avait rien eu. Et ça, tout le monde le savait, y compris les Nexusiens. Pour Silke, ces expéditions, sous couvert de rapporter des trésors, avaient surtout eu pour but de découvrir la vérité qui planait autour de la chute de Gilead.

Silke avait exposé les choses à Lie sans hésitation, sans rien masquer. Elle était honnête et droite, comme à son habitude. Et, cette fois, elle nota à nouveau l’attirance de Lie pour son corps. En tant que Red Sonja, Silke avait juré de ne coucher qu’avec un homme qui soit capable de la vaincre, mais, techniquement, ce vœu ne s’appliquait pas pour les femmes. Et, effectivement, elle n’avait pas fait l’amour depuis bien trop longtemps, maintenant, pour une Amazone. Or, pour la Horde, le sexe n’était pas à négliger. Outre apporter la vie, il aidait aussi à équilibrer les différentes forces du corps humain, à se stabiliser, et disposait ainsi de vertus que les gens avaient trop souvent tendance à négliger.

La Celkhane finit ainsi par lui proposer de dormir avec elle, et, cette fois, Silke sourit.

« Hum... Il serait très malvenu de refuser ton hospitalité. »

Elle reprit ensuite :

« Nous pouvons rester là cette nuit, et partir au petit matin. Voyager la nuit est, de manière générale, très mal indiqué. »

Il s’écoula ensuite quelques instants, puis Silke demanda à aller dans la chambre, afin d’y déposer son manteau. Elle laissa donc Lie la guider, non sans en profiter pour, à son tour, la reluquer. Quand la Celkhane grimpa l’escalier, l’Amazone put voir que ses fesses étaient plutôt bien moulées, formant un spectacle visuellement très agréable à voir.

*Hmmm... Oui, elle a un très beau cul, clairement...*

Silke la suivit donc jusqu’à la chambre, et referma la porte derrière elle, avant de jeter son manteau sur une commode. La pièce était petite, avec un lit pour une seule personne, et des bougies qui étaient allumées ici et là. L’Amazone ne disait rien, et s’approcha lentement de Lie, puis, là encore, sûre de son fait, posa une main sur la nuque de Lie, et alla l’embrasser, son autre main venant se glisser dans son dos pour la serrer contre elle. Tout avait été fait avec l’assurance d’une Amazone, et elle enfonça sa langue dans sa bouche.

Usant de ses muscles, elle pressa le corps de Lie contre le sien, prolongeant le baiser pendant quelques secondes supplémentaires, avant de lui sourire doucement.

« Je veux coucher avec toi, Lie... Si tu n’es pas d’accord, c’est maintenant qu’il faut me repousser. Sinon, il sera trop tard. »

Une sincérité désarçonnante, voilà bien une expression parfaite pour définir l’attitude de Silke quand il s’agissait de faire l’amour. Elle ne s’encombrait pas de faux-semblants, de vaines paroles, et allait droit au but.

La décision fut prise. Gilead sera leur prochaine destination dans les journées à venir. Rien ne fit reculer la détermination de Lie à rejoindre les lieux de la tragédie et y voir de ses propres yeux l’ampleur d’une guerre sur une cité jadis glorieuse. Peut-être qu’ainsi, elle ira donner ses respects à ce lieu dont la paix était la plus grande priorité avant l’arrivée du général démoniaque et de ses troupes. Il y avait alors un lien entre les deux femmes, celle de la curiosité. Malgré la différence dans leurs objectifs, ce lieu allait faire de ces deux rousses un duo contre les monstres qui peuvent y rôder. Leurs forces ne feraient qu’une, augmentant les chances de survivre à la place de jouer la carte du solitaire. C’était une idée très logique et son interlocutrice ne disait pas non.

Lie offrit donc de rester ou de prendre la route immédiatement. Dans ce dernier cas, elles auraient à dormir à l’extérieur, avec un campement rudimentaire, à l’air libre mais exposé à la neige fine de soirée. La guerrière prit sa décision et accepta de rester dans la chambre loué à l’étage. La Celkhane fut ravie et étonnée par la rapide réponse. Avec un seul lit, elle pensait voir une hésitation, une forme de gêne de sa part. Mais c’était sous-estimée l’amazone dont rien ou presque ne la faisait reculer face à ses choix. Sans rajouter un mot, Lie se releva et guida Silke à l’étage. Y déposer le manteau était un prétexte mais de toute façon, il fallait bien présenter la pièce et savoir si tout conviendrait à son invitée. Elle prit les marches, remua le bassin de manière à ce que son fessier se présenta sur son plus beau jour. Acte involontaire, puisque Lie ne s’aperçut de rien.

Elles entrèrent dans la chambre. Modeste, elle était assez grande pour les deux femmes. Le lit devrait servir à les accueillir ensemble, un défi impossible si jamais l’une voulait de l’intimité. En fait, il n’y avait aucune raison de sa cacher. Des bougies pour éclairer la pièce et des meubles rustiques et basiques, rien de particulier n’était notable. Lie le savait et avait payée celle-ci pour cette raison…sans compter le prix faible pour une nuit. Elle présenta donc le peu qu’il y avait à dire à la guerrière. Elle la vit poser son manteau sur la commode et approcher. Aussitôt assez proche, la Celkhane se fit prendre par la nuque et le dos en douceur. Rapprochée, sa bouche goûta alors aux lèvres de l’amazone. Sa main serra le bras de Silke, en réaction à sa faible surprise. Oui, faible, parce que l’envie était réciproque entre les deux rousses. Leurs baisers prirent quelques secondes supplémentaires, posant son autre main sur la hanche de la guerrière.

Ces paroles sonnaient franches. Soit Lie disait oui ou bien non, pas de changement d’avis après. Elle vit le sourire détendue de la femme et sourit à son tour après avoir lâché une chaude expiration.

-  Dois-je comprendre que tu cherches à me faire encore plus confiance ? Peut importe. J’accepte de coucher avec toi, Silke.

Elle vint enlacer l’amazone de ses bras plus frêles en comparaison. Revenant se presser en douceur, la jeune rousse embrassa Silke avec affection, un désir bien appris au fil de son adolescence dans les cieux. Cette femme méritait une bonne soirée de plaisir. C’était tout naturel dans l’esprit Lie, la voyant comme une femme pleine de qualités. Ses mains lui caressèrent le dos, remuant les doigts sur la peau comme un massage subtil.

Ce baiser avait sonné comme une douce invitation, autant qu’une confirmation de ce que les deux femmes faisaient depuis déjà quelques minutes. Avec une créature comme Silke, soit le courant passait immédiatement, soit ça ne passait pas. Et là, il était passé, et c’était ça que ce baiser symbolisait. L’Amazone restait donc contre le corps de la femme,  et elles s’embrassèrent encore, Silke frissonnant en sentant les mains de la femme caresser son dos, explorant, à son tour, son corps. Un rapport sexuel commençait ainsi, par des palpations, des promesses, des approches, des préliminaires, pour monter graduellement en tension. Aussi brutale et directe soit-elle, Silke n’avait rien contre de la douceur dans le sexe, car elle permettait d’introduire les choses, et c’était, là, ce que les femmes faisaient.

« Hmmm... »

La Celkhane avait une bouche très agréable, des lèvres douces et fines, avec de longs cheveux soyeux et un corps fin et athlétique. L’embrasser comme ça était un véritable régal, et Silke, tout en caressant ses cheveux,  descendit peu à peu ses mains... Et c’est ainsi que, au bout de quelques instants, chacune de ses mains vint empoigner les fesses de Lie, ces fesses qui s’étaient si longuement dandinées devant elle, ce magnifique petit cul ferme et agréable... Sous ce pantalon serré et moulant, l’Amazone les empoignait, les malaxant, les remuant, crispant ses doigts dessus, et les écartant et les relevant l’une de l’autre. Elle montrait ainsi, par ces gestes, toute son expertise, car sa poigne était assurée et solide.

Ensemble, leurs corps se frottaient, Silke, plus grande et un peu plus lourde que la femme, l’écrasant contre elle. Le baiser se rompit à nouveau, le front de l’Amazone tapant contre celui de la femme.

« Ce n’est plus de confiance dont il s’agit, ma chérie... C’est de passion. »

Sa langue sortit de ses lèvres, et alla lécher les lèvres de Lie, tout doucement, tandis qu’elle embrassa son nez, continuant à serrer ses fesses.

« Je t’offre mon corps, ma belle... Fais-en bon usage, embrasse et palpe-le, explore-le,  montre-moi que tu l’aimes et qu’il t’attire... »

La confiance était une étape essentielle enseignée à Caelestis depuis des années, des décennies, bref, depuis que la cité fut érigée par une caste de femmes d’exceptions des cieux. Rétablir le lien avec le monde extérieur malgré ses faces les plus sombres et répugnantes signifiait faire le grand pas en avant. Il y avait la confiance sociale, celle où on parlait à un parfait étranger sans une peur phobique qui ronge la conscience. Puis, il y avait la confiance plus charnelle. Les deux pouvaient être interconnectées de par leur renforcement mutuel. Lie Matoï pensait que sa partenaire pour la soirée manquait de confiance à son égard et que ce rapport était une étape nécessaire pour la bonne relation du duo une fois en chemin aux ruines. Elle ne pensa pas tout de suite à autre qu’à de la logique de conscience. Toutefois, son corps ne refusa pas l’appel de la chair. Tout en cette femme montrait le contraire du danger. Sécurité, confort, affection, les préliminaires servaient de guide vers ce chemin parsemé de chaleur et de nectar.

Il s’agissait de passion. Cette paire de mains fortes vint lui agripper le fessier et le savourer à sa juste valeur. La jeune rousse soupira de surprise. Cette femme un peu plus âgée montrait une expertise surprenante. Les guerrières amazones n’avaient rien de femmes brutales, si toutes ressemblaient à Silke. Elle sentit les doigts pressés sur le tissu du pantalon et le moulé davantage contre ses fesses pour ensuite relever chacune d’elle. Lie remua son bassin en réponse au doux geste de sa comparse aventurière. D’un mouvement timide, ses mains se mirent en marche sur le dos. Sa bouche poursuivit le baiser pour de longues secondes. Le temps qu’il fallait pour en être satisfaite. L’Esper aimait de plus en plus la bouche de Silke. Rouge, pulpeuse, comme une fleur suintant d’un nectar délicieux, cela attira son attention à chaque fois. C’était encore plus séduisant de savoir que tout était naturel chez une amazone distante de toute technologie et donc de modification corporelle. Sa bouche commença à se mouler et à profiter du contact délicat.

- Hmmm…je t’en remercie Silke. J’espère ne pas te décevoir…mon expertise n’égale pas la tienne.

Lie restait humble. Son manque d’expérience se ferait ressentir tôt ou tard. Alors que faire ? Sans plus aucune Celkhane pour la guider, il ne lui restait que Lie Matoï. L’aventurière recommença à bouger ses mains sur le dos de Silke. Oui, elle aimait explorer une partenaire et l’analyser, connaître le corps pour offrir sa part de perversion inavouée dans une relation sexuelle. C’était exactement l’offre faite à l’instant. La jeune humaine revint embrasser sa partenaire, tout de suite après la laisser lécher sa bouche avec une sensualité enivrante. Ses doigts se crispèrent sur les formes solides de sa guerrière. Chaque zone et recoin fut explorée dans une forme de massage sporadique, puisque les doigts se pressent dessus pour ensuite repartir ailleurs. La tenue très légère de Silke n’offrit aucune résistance, juste une excuse pour couvrir que les parties intimes une fois à l’extérieur. Mais ici, Lie comptait les lui retirer. Avec le baiser terminé, elle pencha la tête, sa croupe bombée. Son visage glissa sur cette peau douce et fantastique à ressentir de par sa chaleur, de pas son parfum. Alors, elle embrassa cette peau. Du cou elle descendit jusqu’aux seins bien développés. Sa langue sortit et doucement dégusta l’alentour du sein droit. Lie repoussa la première bande de tissu et embrassa un premier téton. Puis elle répéta avec le second sein la même formule. Ses mains descendirent alors pour s’occuper du bassin, ne voulant laisser aucune région négligée.

Lie lui avoua que son expertise n’égalait pas la sienne, ce qui arracha un sourire aux lèvres de Silke. Elle s’en doutait un peu, en réalité, au vu de la naïveté touchante de cette jeune femme, qui voulait explorer le monde par soif de l’aventure. Fort heureusement, sa naïveté ne s’accompagnait pas d’une innocence sexuelle, chose qui, de toute manière, était étrangère à Caelestis, si on en croyait les racontars circulant sur l’archipel. En tout cas, elle pouvait sentir Lie remuer son bassin, comme pour accompagner les mouvements de ses doigts, et continuait à caresser son dos, appréciant visiblement les muscles de l’Amazone, ce corps qui, tout en étant très bien bâti, restait aussi très élégant. Une beauté naturelle, en effet, sans chirurgie esthétique, qui était le fruit de milliers d’années d’errance. Silke était la descendante des Amazones, et sa beauté était à l’image des guerrières d’Artémis, des femmes puissantes et fortes, qui n’avaient nullement honte d’afficher la beauté de leurs corps.

Pour autant, Silke avait aussi bénéficié de potions et d’élixirs des Chamanes, potions et mutagènes qui, à leur manière, influaient sur la beauté des Amazones. Elles bénéficiaient en effet d’une jeunesse améliorée, ce qui avait cependant pour conséquence que, quand elles dépassaient la cinquantaine, leur longévité était bien plus courte. De cette manière, elles ne subissaient pas trop longtemps les affres de la vieillesse, et pouvaient rester guerrières et viables à un âge très avancé. La Horde était ainsi, une nation élitiste et sauvage, digne des Spartiates.

« Viens t’attaquer à mes seins, ma chérie, hmm... Laisse-moi te guider, Lie... »

Le visage de la Celkhane s’approcha de sa poitrine, glissant par une série de baisers de son cou à ce sein, protégé par cette légère armature métallique que Lie ne tarda pas à écarter. Elle put ainsi directement embrasser son téton droit, et dut sentir les seins de Silke, durcis, trahissant l’excitation de la femme, tandis que ses solides mains se crispèrent encore un peu plus sur le doux fessier de la jeune femme. Rien ne pressait, et le sexe fonctionnait ainsi. Il était comme une montagne sur laquelle il fallait lentement grimper, de peur de tomber, afin de pouvoir ensuite se trouver en son sommet, et d’en apprécier la descente. Là, le duo était en train de croître, Lie attisant le feu qui commençait à brûler dans le corps de Silke, elle-même jouant avec celui de la femme en retour.

Le soutien-gorge de Silke finit par tomber sur le sol, tandis que la Celkhane se concentrait sur sa poitrine, et glissait, à son tour, ses mains sur le bassin de l’Amazone, s’attaquant à ses fesses. Ses doigts n’eurent aucune difficulté à  filer sous la minijupe, et on entendit l’armature de Sonja cliqueter, tandis qu’elle-même commençait à soupirer, en fermant les yeux. Sa main remonta pour caresser les cheveux de Lie, plaquant également sa tête contre sa poitrine.

« Oui, hmmm... Continue, jeune femme... Continue... Descends le long de mon corps, ma belle... »

La rencontre avec une amazone sculptée pour combattre les plus dangereux monstres au monde montrait son ignorance personnelle. L’image de ces guerrières fortes n’était pas qu’un fantasme venant d’hommes ennuyés ou de femmes voulant une meilleure image. Chaque muscle massé et caressé par le bout de ses doigts montrait une préparation méticuleusement maîtrisée pour la lutte. En comparaison, la jeune rousse se sentit vraiment amateur et idiote de croire que ce serait qu’une partie de plaisir de partir à l’aventure. Heureusement que les dieux étaient de son côté, la faisant rencontrer Silke au hasard dans ce village. Incroyable comment la chance pouvait tout changer. Lie Matoï pourrait recevoir une vraie éducation en exploration de ruines. Sauf que là, ce soir, une exploration de bien meilleur goût l’occupa.

Suivant les enseignements de sa mère adoptive, elle continua à aborder la peau de sa compagne avec sa bouche. La beauté d’une femme forte marquait son esprit depuis nombreuses années. C’était l’objet de plusieurs fantasmes dès lors que la rouquine devint sexuellement mature. Le mélange parfait entre douceur et intensité. Impossible donc de se tromper avec Silke. Son appel fut accepté et l’Esper vient s’occuper de la poitrine. Dans des cliquetis délicats, les pièces de ce bikini de combat tombèrent au sol. Lie se retrouva nez à nez devant la poitrine révélée, une paire magnifiquement sculptée par la nature et sa propriétaire. Ses lèvres fines et désireuses d’un contact chaud avec le corps de l’amazone se posèrent sur le téton droit et l’aspira entre ses dents. Elle sentit la dureté du bout rosé, signe que son action avait de l’effet sur sa partenaire qui contrôlait ses émotions avec talent. Lie en gloussa de plaisir. Prendre cela comme un défi l’encouragea à pousser ses préliminaires à un prochain niveau.

Lie poussa des soupirs. De petits sons timides alors que son propre fessier subissait les caresses plus insistantes de sa compagne. Cette Silke avait beaucoup de patience, la jeune étant déjà dans l’envie de parsemé le corps de mille baisers. Avant tout, elle sortit sa langue. Celle-ci se posa sur chaque sein, un à la fois, glissa sur chacun pour y déposer sa couche fine de salive tiède. Les lèvres effleurèrent la chair en des bises légères, revinrent saluer avec grand respect les tétons rosés d’une marque humides ru les pointes dures des deux monts de Vénus.

Avec la partie inférieure de la tenue retirée, Lie se fit proposer de descendre. Des montagnes dont elle se pressa le visage contre, son parcours la faisait glisser vers le bas. Elle joua avec les fesses de l’amazone, les écarta pour tester leur forme et leur rebond. Elle embrassa encore plus du corps de sa compagne. La peau, mais surtout les muscles qu’elle prit la peine d’approcher du bout de son nez et sa bouche. Oui, Lie aimait se faire guider par Silke. Elle voulait de ses consignes et la satisfaire. Plus elle embrassait ce corps, plus le lien charnel se resserrait envers cette femme. Un lien qui après chaque seconde, chaque ébat, les lierait au-delà de la simple amitié. Pour une Celkhane, c’était un sujet des plus sérieux et magnifique à entretenir.

En révélant le corps nu de son amazone, elle explora l’entre-jambe pour y sentir une forme familière. Ses fantasmes allaient plus que l’envie d’une femme. On nommait cela l’outil trois services, mais Lie préférait l’appellation plus humaine et respectueuse d’hermaphrodite, ou de Futanari. Sa main se déposa sur la verge de Silke qu’elle fixe avec une expression loin de la surprise. Elle vient embrasser le niveau du pubis.

- Je ne crains pas vos attributs. Je ne le refuserai jamais, quoi que tu désires accomplir avec.

Lie et Silke continuaient à se faire doucement l’amour, à s’explorer, et... Et il fallait admettre que cette Celkhane était vraiment très excitante. Non contente d’être très belle, avec une peau douce et des lèvres très agréables, elle prenait vraiment son temps, explorant avec ses lèvres le corps de l’Amazone, comme s’il s’agissait d’une sorte d’idole, précieuse et fragile, qu’il ne fallait pas abîmer. Elle l’honorait par ses baisers, par ses caresses, et, quand on ajoutait à ça la frustration sexuelle initiale de Silke, lorsque Lie atteignit sa minijupe métallique, Silke avait posé ses mains sur les cheveux de Lie, les caressant doucement, tout en faisant sortir son membre.

Silke, en effet, était une Futanari, comme toutes les Amazones guerrières. Quand une Amazone terminait son pèlerinage, et revenait à la Horde, une cérémonie avait lieu, un rituel initiatique autant qu’une fête, où l’Amazone guerrière faisait l’objet de rites chamaniques lui permettant, grâce à des mutagènes, de se doter d’un phallus, de devenir hermaphrodite. Elle devait alors enfanter une autre Amazone, devenant de ce fait, aussi bien symboliquement que concrètement, une adulte, et, donc, une vraie Amazone. La Sonja avait accompli son pèlerinage, et son choix s’était porté sur Raven, une autre Amazone guerrière... Mais, en ce moment de plaisir, il n’était pas très sain de se rappeler les évènements tragiques, et Silke laissa ça derrière elle quand elle sentit les mains douces et aventureuses de Lie dégrafer sa minijupe.

Le dernier vêtement ornant le corps de la belle femme musclée tomba sur le sol, dévoilant une superbe verge, bien dressée, avec une paire de testicules. Silke serra ses poings, laissant un léger soupir s’échapper de ses lèvres quand Lie approcha son visage de ce membre. Et, quand la main de la Celkhane se posa sur la hampe, la tête de Silke partit légèrement en arrière.

« Hmmmm... Haaaa, ma chérie... »

Déposant un baiser sur ce sexe, Lie indiqua être prête à tout, ce qui ne manqua pas de faire sourire Silke, qui s’amusa à caresser de nouveau les longs et soyeux cheveux de la femme. Elle hocha lentement la tête, de haut en bas, et reprit :

« Tu sais, il n’y a pas cinquante choses à faire avec ce membre, ma chérie... Mais commence par le préparer, par l’échauffer. Utilise ta langue et tes lèvres, caresse et embrasse-moi, excite-moi. Excite-moi, pour que j’honore ton corps comme il se doit... »

...En la baisant bien fort !