Rapide, la stratégie de Julius se résumait à foncer dans le tas. Rayne s’élança à son tour, mais opta pour une autre stratégie, et ce tout simplement parce que, dans le dos de l’homme, elle n’aurait jamais pu éviter les zombies. De plus, Julius avait beau être rapide, Rayne l’était plus que lui, et surtout plus agile. Ceci n’avait rien de surprenant, vu qu’elle était plus svelte, et, surtout, ne portait aucune armure. Elle courut donc, et déploya son grappin, s’agrippant à un toit, et s’élança dans les airs, évitant plusieurs zombies. Son grappin se relâcha ensuite, et elle tournoya en l’air, effectuant un joli salto, et tomba ensuite sur un ennemi, le genou en avant. Il y eut un choc redoutable quand elle écrasa le nez de l’homme, évitant néanmoins de le tuer.
Le zombie s’effondra au sol, et un autre, devant, s’élança vers elle, mains tendues en avant. Elle se redressa, et lui fit un impeccable coup de pied retourné, tranchant une partie de sa joue avec son talon aiguille en métal, mais sans l’entailler profondément. Ceci eut pour effet de le repousser, et elle courut encore, s’élançant vers un autre zombie. Julius, lui, avait fait un parfait char d’assaut, et rejoignit le premier le pont-levis qui se redressait. Rayne s’aida d’un zombie, et bondit sur lui, enroulant ses cuisses autour de son cou, et tournoya sur place, l’étalant sur le sol, elle-même s’appuyant avec ses mains sur le sol pour se réceptionner, et courir encore.
Très agile, très svelte, elle posa ses mains sur les épaules d’un dernier ennemi, et s’en servit pour sauter dans les airs, et rejoignit ainsi Julius de l’autre côté du pont-levis, face à plusieurs hallebardiers.
«
Halte ! -
Vous n’êtes pas les bienvenus ! -
Sans blague ! »
Continuant son approche non-létale, Rayne évita une hallebarde, et bondit encore, envoyant son pied heurter le heaume d’un hallebardier, le repoussant sur le sol. Un deuxième tenta de la planter, et elle évita l’arme, puis trancha la pointe métallique avec l’une de ses lames, et s’élança vers l’ennemi, les canines pointées, pour le neutraliser efficacement. Julius proposa ensuite de continuer, et Rayne acquiesça.
Le duo grimpa le long de terrasses et d’escaliers. Étrangement, aucun garde ne leur tomba dessus, ce qui fit que le duo arriva devant la salle de trône. C’était une grande pièce très aérée, sans plafond, avec, derrière le trône, une grande ouverture visible depuis le reste de la ville. Il n’y avait qu’un seul homme, un conseiller aux yeux verdâtres, et dont les veines ressortaient de son visage, qui leur indiqua que la «
Reine » se trouvait à gauche.
«
Où est Kagan ?! lui demanda-t-elle.
-
Ce n’est pas lui qui vous mande. »
Rayne fit pointer ses lames.
«
Parle, chien, ou je… -
La Reine souhaite s’entretenir avec vous, n’outrepassez pas notre hospitalité ! »
Rayne sentit soudain de multiples groupes sanguins, et entendit des cliquètements d’armure. Elle tourna la tête, et vit, dans leur dos, tout un bataillon de gardes en armure lourde approcher. Depuis les balcons et les fenêtres surplombant la salle de trône, des arbalétriers et des archers apparurent également.
*
Voilà qui règle la question de savoir où sont passés les gardes…*
La Dhampir fronça les sourcils, plus agacée qu’autre chose… Mais rangea malgré tout ses lames. Le conseiller leva alors la main vers la tour située sur la gauche de la salle du trône.
«
Par là. Dernier étage. »
Un sourire hideux et mesquin déformait ses lèvres. Rayne grogna encore, puis le repoussa, fuyant sa mauvaise haleine, et rejoignit la tour. Il y avait un long escalier en colimaçon, qu’elle emprunta, en compagnie de Julius. Le décor, néanmoins, était assez particulier, puisqu’une sorte de mousse violette avait recouvert les murs en pierre. Ici et là, Rayne voyait des excroissances lumineuses, et serra les dents, en sentant également quelque chose dans l’air.
«
C’est du Creep… La texture gélatineuse formienne. Méfiez-vous, elle relâche des spores. »
Son père avait-il fait alliance avec les Formiens ? Venant de la part de Kagan, rien ne la surprenait.
Rayne atteignit le dernier étage, où elle put entendre de multiples bruits de succion. C’était la chambre de la Comtesse… Et un spectacle inattendu s’y trouvait.
Devant le lit, la
Comtesse de Ségur était agenouillée, une main noirâtre et griffue caressant ses cheveux. Elle était occupée à sucer un long sexe, un vit tendu et noir, qui appartenait au corps de la fameuse «
Reine »… Une
Formienne avec une épaisse peau symbiotique noirâtre qui moulait ses formes.
«
Ah, vous voilà… Mes chers invités ! Je suis ravie de vous voir enfin ! Je m’appelle Elvennya… Je serais bien venue vous voir en personne, mais Madame la Comtesse avait une grosse soif… »
Sa voix de velours heurtait les sens de Rayne. Elle secoua la tête, en sentant la même soif qu’hier, avec Aphrodite. Elle comprit alors que les spores influaient sur ses hormones. Ayant des gènes vampiriques, elle pouvait résister…
Plus ou moins. Mais, pour Julius, les choses devaient être encore pires. Les Formiens étaient des télépathes, et Elvennya, sans être la Reine des Lames, était toutefois l’une de ses filles, une Cérébrate. Elle disposait donc de redoutables pouvoirs télépathiques, qu’elle était en ce moment même en train d’exercer sur Rayne et Julius.
Comment Julius allait-il y résister ?