N’ayant pas d’armure lourde pour la protéger, Rayne avait l’avantage d’être particulièrement rapide. De plus, tout son corps était une arme, car, outre ses redoutables lames, qui étaient très difficiles à manier (on ne comptait plus le nombre de personnes qui, en tentant de les manipuler, s’étaient mutilées elles-mêmes), Rayne disposait de longs talons aiguilles métalliques, qui prouvèrent leur utilité quand une goule lui sauta dessus, et se reçut un coup de pied retourné qui lui ouvrit la gorge, faisant vomir son sang. La Dhampir n’avait effectivement pas besoin d’armure, car, si elle était blessée, il lui suffisait de boire du sang pour se régénérer.
Parmi l’éventail de ses armes, elle disposait aussi d’un grappin argenté, qu’elle utilisa sur une goule, le frappant à l’une de ses pattes, s’en servant pour bondir sur lui, plantant ses talons dans son dos, avant de croiser ses lames à droite et à gauche de sa tête, pour les rabattre ensuite, décapitant salement le monstre. Rapide et meurtrière, elle était une véritable Ange rouge, répandant sang et viscères. Elle bondissait dans tous les sens, confirmant la terrible réputation des Enfants de Kagan, mais aussi la sienne, chasseuse de vampires. Elle avait disposé d’une formation particulièrement rigoureuse auprès de son ancien employeur, la Brimstone, et, même après ça, menait, depuis les années 1930’s, une vie de guerrière. Elle avait défié les nazis, participé à bon nombre de conflits d’un bout à l’autre de la Terre, en quête de son père, et de sa famille dégénérée. Rayne était puissante et forte. La voir danser avec ses lames était un spectacle aussi effrayant que fascinant.
Néanmoins, malgré ses mouvements, une goule réussit à la frapper dans le dos, entaillant son corset, faisant couler son sang, arrachant à Rayne un grognement furieux, ses dents pointus jaillissant. Elle se retourna, et la goule la chargea, la renversant sous son poids. Sans attendre, Rayne planta alors ses crocs dans le cou du monstre. Elle crut bien vomir en avalant ce sang poisseux, qui était aussi agréable à boire qu’une boisson avariée et frelatée. Elle repoussa rapidement le monstre, furieuse, ses yeux virant au rouge sanguin, et courut rapidement. Elle déploya alors son grappin, et attrapa un stalactite au plafond, puis tira dessus. Le rocher était instable, et tomba, venant s’exploser sur une goule.
L’algoule chargea alors Rayne, plus dangereuse que les autres. Rayne bondit sur le côté, évitant sa charge, et vit les épines dorsales du monstre jaillir, transformant l’algoule en véritable hérisson. La créature émit un grognement dangereux, et bondit ensuite vers la Dhampir, qui bondit en hauteur. Elle tournoya sur place, virevoltant dans les airs, déployant ses lames, formant comme une sorte de toupie suspendue, et frappa à plusieurs reprises le dos du monstre, les pointes empoisonnées de la bête effleurant son corps. Le sang de l’algoule glissa sur le sol, tandis que la bête grognait, blessée, mais toujours pas vaincue.
Rayne retomba élégamment sur le sol, juste à temps pour sentir une goule attaquer dans son dos. La femme partit en arrière, effectuant une roulade, tout en repliant instantanément ses lames, et passa sous la goule. Elle termina sa roulade en prenant appui avec l’une de ses mains, et vit la goule se retourner, cherchant à croquer l’une de ses jambes, qui était tendue sur le sol, donnant ainsi à la Dhampir une posture relativement sensuelle, ainsi partiellement allongée. Las pour la créature, Rayne replia sa jambe, et les dents de la goule claquèrent dans le vide, puis Rayne déplia sa jambe, et le talon aiguille fouetta le visage de la goule, lui ouvrant la mâchoire.
La Dhampir vit ensuite l’algoule bondir par-dessus la goule, s’appuyant sur son dos, aplatissant son comparse, cherchant à mordre le visage de Rayne, qui roula sur le sol, esquivant l’attaque, puis, comme pour la goule, envoya son pied frapper la tête de l’algoule, atteignant cette dernière à la joue, ouvrant cette dernière.
« T’es coriace, ma salope ! » commenta Rayne en se relevant.
L’algoule grognait dangereusement, et ne tarda pas à bondir vers Rayne, qui tournoya sur place, effectuant une esquive qui n’aurait pas démérité face à un sorceleur, et frappa avec ses lames, qui se heurtèrent aux épines de l’algoule, déstabilisant un peu la tueuse. Elle parvint à maintenir son équilibre, et bondit en arrière, évitant une autre attaque de l’infatigable algoule. Rayne se mit alors à courir, comme pour chercher à fuir, et déploya son grappin, l’agrippant à un autre stalactite, plus solide. Elle posa alors son pied sur le corps d’une goule, et s’en servit pour bondir dans les airs.
Tournoyant en l’air, elle se lança ensuite descendre, lames en avant, et embrocha l’algoule, faisant ressortir les lames de l’autre côte de sa carcasse. La créature nécrophage poussa un couinement de douleur, et Rayne s’écarta s’écarta alors. Elle était suspendue au-dessus de ses lames, à la verticale, droite, la tête vers le bas, et se laissa retomber en voyant les épines dorsales du monstre se rétracter dans son corps.
Avec la mort de l’algoule, les monstres encore en vie ne cherchèrent pas un vain courage, et filèrent à toute allure. Reprenant son souffle, Rayne, qui avait du sang ici et là, replia ses lames, en respirant tranquillement, puis se retourna vers Julius. Elle sourit quand ce dernier lui annonça qu’il serait sans pitié avec les autres vampires. Encore un peu, et elle en aurait presque ri.
« Les goules sont des créatures qui, soit traînent à l’état sauvage, soit servent les vampires. Et ceux-là servent le nôtre. »
Elle hocha donc la tête, en désignant les profondeurs de la grotte.
« Autrement dit, nous sommes sur la bonne piste. Nous poursuivons un vampire qui dispose d’un sang très puissant. Un sang qui dispose de propriétés magiques pouvant influencer les êtres vivants ayant un esprit assez faible. C’était le cas de ces loups, et aussi de ces goules. J’en ai mordu une, et, malgré le goût écœurant de son sang, j’ai ressenti les mêmes fragrances que quand j’ai mordu un loup. »
Rayne ne pouvait pas fournir de meilleures explications à Julius, car, pour un humain, le sang n’avait aucun goût. Inversement, pour un vampire, il existait un sixième sens, un sens sanguin, qui faisait que ces derniers pouvaient, outre aimer le sang, faire quantité de choses avec ce dernier, y compris des choses magiques.
« Pour le reste... »
Elle lui sourit de nouveau, et sa main vint soudain caresser la joue de Julius, laissant une traînée de sang dessus.
« Je traque des vampires depuis maintenant plus d’un siècle. J’ai massacré mes frères, mes sœurs, et leurs légions d’adeptes. Le vampire qui est ici, celui qui se cache derrière cette bête, est un vampire âgé, et très puissant. Si vous maîtrisez la magie, vous avez peut-être une chance de survivre face à lui. Sinon... Priez pour que je sois avec vous quand vous le défierez, petit humain. »
Volontairement orgueilleuse et arrogante vis-à-vis de lui, elle s’écarta ensuite, délaissant les cadavres, en se dirigeant vers les profondeurs de la grotte, à la recherche d’indices supplémentaires...