Ce fut à l’aube naissante qu’Aphrodite consentit à les relâcher. Rayne avait beau avoir fait l’amour toute la nuit, elle se sentit parfaitement sereine en approchant la ville de Ségur, aux pieds du château. Le trio avait fait l’amour toute la nuit, et Rayne en sortait étrangement apaisée et sereine. Coucher avec Aphrodite et Julius avait été magnifique, et cette nuit la marquait encore, tandis que le duo remontait vers le château. Elle avait encore le souvenir des tentacules aqueux caressant son corps, étirant ses membres dans différentes positions... Aphrodite était douée, et il fallut un peu de temps pour que Rayne se concentre sur leur mission.
Ils arrivèrent à une colline surplombant la région, avisant le château de Ségur. Il se dressait fièrement, mais était inaccessible par un autre chemin que la ville.
«
Il va falloir rentrer dans la commune, Julius... C’est le seul moyen d’entrer. »
Le duo descendit donc le long de la colline, et rejoignit une écurie abandonnée. Rayne vit plusieurs chevaux, et, après quelques hésitations, décida de les prendre. Chacun grimpa sur un cheval, après avoir mis des selles, et ils rejoignirent ensuite l’entrée de Ségur, en longeant une partie du lac, apercevant plusieurs moulins, et le port de Ségur. Aphrodite leur avait dit que la Comtesse était victime d’un empoisonnement lié au vampirisme, qui disparaîtrait avec le sexe.
*
Même si je n’ai pas trop compris ce qu’elle a dit...*
Aphrodite leur avait dit que ce virus ne pouvait succomber au sexe, et que la seule chose pouvant le vaincre était... Le sexe. Pour elle, ça relevait de la contradiction. En tout cas, elle était sûre que Kagan était derrière cette histoire. Son père était un vampire très puissant, ce qu’elle expliqua à Julius pendant leur trajet. Kagan n’était pas juste qu’un guerrier d’exception, il était aussi un vampire très âgé, maîtrisant les arcanes de la magie rouge, une magie qui avait toujours été particulièrement forte chez les vampires.
«
Ses pouvoirs lui permettent de manipuler les esprits humains, notamment... J’ignore ce qu’il est venu faire dans cette région, mais, vu tous les monstres que nous avons croisés, ainsi que Xerx, il faut s’attendre au pire. Le rêve de Kagan a toujours été de faire dominer la race vampirique, d’instaurer un nouvel âge vampirique qui supplanterait aux humains. »
Les deux chevaux s’approchèrent du premier quartier de Ségur, situé à l’extérieur, un quartier en pente menant vers le cœur de la ville : le
quartier de San Sebastian, qui longeait le
port de la ville. Le plus troublant, c’était que le quartier était vide à cette heure, alors que, normalement, les ouvriers auraient dû se mettre au boulot, en allant vers le port. Or, il n’y avait personne, que ce soit les ouvriers, les mères de famille venant nettoyer leurs linges, les enfants qui couraient dans les rues.
Rayne et Julius montaient un sentier vide, tout en approchant de l’église de San Sébastian. Là, la Dhampir arrêta son cheval, et sauta à terre, fronçant les sourcils devant l’église.
«
Il y a... Il y a de drôles d’odeurs là-dedans... »
Tout ça ne lui disait rien qui vaille...
«
Elle est finalement arrivée... »
La voix rauque de
Kagan résonna dans ce qui, désormais, était son trône. Il se redressa lentement, et rejoignit à son tour le balcon, où sa nouvelle femme observait la ville. Kagan ne pouvait que féliciter Xerx. Son parasite était vraiment très efficace, et, depuis qu’il l’avait injecté dans le corps de cette femme, elle était maintenant son esclave asservi. Quand on savait combien la
Comtesse de Ségur était une femme forte et fière, le spectacle était perturbant.
Mais la Comtesse restait une humaine, appelée à le servir, et c’était là son unique fonction.
«
C’est elle qui t’a estropié ? »
Un grognement de désapprobation traversa les lèvres de Kagan, furieux de se rappeler encore de cet échec humiliant, qui lui avait coûté sa place sur Terre.
«
Une erreur que je compte bien rectifier... Je vais longuement m’amuser avec elle. Tu arrives trop tard, ma chère fille... Ségur est déjà à moi ! Et, bientôt, Nexus tout entier le sera ! »