[FINI] The Last Of Us [PV]

Au-delà des miliciens, des problèmes liés à un monde s’étant effondré (problème d’alimentation, principalement), il y avait, surtout, la question des Autres… Les infectés. Et  le monstre se trouvait là, devant elle. Or, si Maria savait bien quelque chose, c’est que ces abominations ne débarquaient jamais seuls. Lui tirer dessus présentait donc le risque d’attirer les autres monstres, car les infectés se repéraient essentiellement au bruit. Ce dernier se tenait devant elle, et, au vu de sa laideur, semblait avoir bien entamé sa transformation. Plus un infecté vieillissait, et plus l’infection se répandait, lui faisant atteindre d’autres stades d’évolution, dont un où il devenait un « Claqueur », en raison de ses dents qui claquaient, et ne se repéraient désormais plus qu’au son.

Maria se recula donc prudemment, tandis que l’infecté, avec un œil unique, s’approchait lentement. Elle regarda autour d’elle, et vit un tuyau dévissé le long d’un pilier, et s’empressa de l’attraper. L’infecté se déplaça alors plus rapidement, et le tuyau rouillé le frappa alors en plein visage, le faisant reculer, du sang s’échappant de sa joue. Il grogna alors, et s’approcha d’elle. Elle leva alors le tuyau vers le haut, et l’abattit furieusement, le fracassant sur son crâne, le faisant chanceler. Il tituba, mettant un genou à terre, et le tuyau le frappa encore, à hauteur du menton.

« Haaa… Putain de saloperie ! »

Elle alla à nouveau l’attaquer avec le tuyau, mais le monstre, se montrant plus résistant que prévu, bondit en avant, et le chargea d’un coup d’épaule, l’atteignant au ventre, la renversant, en lui faisant lâcher son tuyau. Maria heurta le sol, roula sur ce dernier, et entendit le monstre grogner en se rapprochant. De la main, elle chercha son pistolet, quand plusieurs détonations retentirent, et frappèrent la tête du monstre, l’explosant sur place. Son œil unique vola en éclats, et le monstre hurla avant de s’écrouler.

Surprise, Maria se retourna immédiatement, et aperçut la présence de…

« Bryan ?!
 -  ’Man ! »

Maria se redressa soudain, et le prit dans ses bras.

« Oh, mon chéri, tu es là !
 -  Mais… Qu’est-ce que vous faites là, toi et ‘Pa ?
 -  Mike est avec toi ?
 -  Ouais, mais… Il est sonné. Vous auriez jamais dû venir ici.
 -  Tu n’aurais jamais dû suivre Wannaker, c’était dangereux ! Est-ce que tu réalises combien je me suis inquiétée, Bryan ? »

Son fils baissa les yeux, ne sachant pas quoi dire.

« Je… Je pensais vraiment pas que les choses dégénéraient à ce point. Quelqu’un a prévenu les miliciens, c’est obligé. On… On devait recevoir de ‘aide des Lucioles pour renverser White, mais… Wannaker nous a dit de partir par les égouts.
 -  Oh, Bryan…
 -  C’est le moment, ‘Man ! La révolution ! Comme les Pères Fondateurs !
 -  Mais qu’est-ce que tu racontes ?
 -  Mais de la Nouvelle-Amérique ! On va renverser White, comme les Pères Fondateurs l’ont fait jadis avec les Anglais. »

Maria soupira. Bryan, cet éternel idéaliste… Il croyait vraiment à ce qu’il disait, et ses amis aussi.

« Peu importe, on parlera de ça plus tard, il faut retourner au cœur de la Zone. S’il y a un infecté ici, il y en a sûrement d’autres, j’ai vu des spores… L’endroit n’est pas sûr.
 -  Wannaker a une carte des égouts, ‘Man, il nous l’a donné. Grâce à ça, on va pouvoir éviter les spores, et retourner au centre de la Zone. »

Il se retourna alors, afin de retourner vers la cache de son père…

Mike de son coté était toujours dans les vappes. C'était pas surprenant. Il avait été loin dans ce qu'il pouvait endurer. Et puis désormais, il avait retrouvé son fils, il pouvait lacher l'affaire. Par contre, ce qui était clair, c'est que les deux autres n'en menaient pas large. Laissés seul, ils semblaient se poser pas mal de questions.

« Putain Tom, on va faire quoi mainenant ? C'est mort, faut qu'on trouve un moyen de se barrer et rentrer

«  je sais Alex. En plus Bryan va nous foutre ses parents dans les bras. Déja que le père est dans un sale état.  A tous les coups ils ont du  foutre le bordel et doit y  avoir encore plus de miliciens.On avait pas besoin de cela. Et rentrer voir Wannaker les mains vides on peut oublier. Je sais pas ce qu'il s'est passé mais cela a tourné au carnage. Et cela a giclé de partout »

Tom semblait nerveux et inquiet. Il n'avait pas envie de crever là, maintenant, comme cela. Or c'est ce qui lui pendait au nez s'il ne faisait rien. Tentant de reflechir du mieux possible, il n'avait pas une grande marge de manoeuvre

« De toute façon on va avoir besoin de Bryan et de sa mère. Elle doit être armée et en plus elle est arrivée à nous retrouver. C'est qu'elle est plutot douée

« Elle est surtout méga bonne »

Alex avait laché cela sans reflechir. C'était spontané comme il pouvait l'être du haut de ses 16 ans. Tom qui en avait 19 le regarda avec un certain mépris, mais ne semblait pas end ésaccord ou vexé. Simplement cette remarque l'interloqua

« C'est le cas ? Je l'ai jamais vu mais cela peut plaider en sa faveur . »

Assez trouble sur ce qu'il avait en tête , Tom avait surtout l'air de réfléchir à quelque chose de precis. Il n'était pas stupide bien au contraire. Et c'était justement pour cela qu'il essayait de tirer profit de toute cette merde. Restait à savoir comment.

Cherchant sur le corps de mike, il trouva un couteau. Le reste suivra plus tard. Voyant Bryan revenir avec sa mère, il confirma le côté plaisant de celle-ci.

« Donne moi ton arme Bryan. Je vais vous couvrir pendant que toi et Alex vous le portez. Il faut qu'on sorte d'ici »

Souriant, avenant, il se tourna vers la mère de son partenaire, se voulant rassurant et amical

« On est dans la même galère. Ouvrait la route, je la ferme. On a plus de chances de réussir ensemble. Avec la carte qu'on a on peut encore espérer s'en sortir »

Il continuait de sourire de façon franche.Il voulait montrer qu'elle pouvait avoir confiance et que surtout lui était sur la même galère qu'elle. Ce qui n'était pas faux

Maria suivit Bryan jusqu’à un petit refuge dans les égouts. Ils arrivèrent ainsi dans un ancien local technique où Bryan s’était réfugié avec ses deux amis. Elle reconnut Alex, un jeune adolescent qu’elle avait déjà vu dans la Zone, mais l’autre, en revanche, ne lui disait rien. Elle savait que Bryan traînait avec Alex, mais était quand même surprise de le voir ici, ce qui signifiait qu’il faisait aussi partie des hommes de Wannaker.

*Évidemment, il recrute parmi les plus jeunes, ceux qui ont passé quasiment toute leur vie au sein de la Zone, et sont des idéalistes à l’esprit rempli de rêves et de croyances...*

Soit des cibles facilement manipulables. Elle se rapprocha rapidement de Mike, et constata que son mari était toujours en vie, juste... Sonné. Ce qui pouvait se comprendre. Ils avaient dévalé dans toute la Zone pour arriver jusqu’ici, après tout. Tandis que Tom, le plus vieux du trio, organisait le groupe, Maria leur fit rapidement une précision utile :

« Il y a pire à craindre que les miliciens... Les infectés rôdent dans les égouts.
 -  C’est vrai, j’en ai tué un, acquiesça Bryan.
 -  Woow... Bravo, mec ! »

Maria soupira, et secoua la tête.

« Soyez prudents ! Ces monstres sont encore plus à craindre que les miliciens ! Les soldats de White ne vont pas nous traquer, ils vont laisser les infectés nous attaquer.
 -  On sait de quoi ces saloperies sont capables, c’est pour ça qu’on a des armes. »

La jeune femme s’avoua vaincue.  Inutile d’insister davantage, elle avait affaire à de jeunes adolescents excités par l’adrénaline, par l’action. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était fuir de là, retourner au cœur de la Zone, et oublier toute cette histoire. Les prochains jours allaient sûrement être tendus, car White ne laisserait pas passer impunément une telle soirée, mais Maria avait bon espoir de réussir à s’en sortir sans trop de problèmes. La priorité, pour l’heure, était de sortir de ce guêpier.

Elle laissa donc Bryan et Alex soulever Mike, et resta derrière, conservant son arme. Tom allait mener la marche, en s’aidant de la carte de Wannaker.

« On devait passer par là pour amener les armes... Y a un second groupe qui nous attend au sein de la Zone.
 -  Chouette ! » lança Maria, de manière sarcastique.

En attendant, elle les suivait, espérant ne pas tomber sur les monstres trop rapidement...

Tom devait ouvrir la  marche. Il aurait préféré l'inverse mais il ne voulait pas paraitre trop insistant. Il aurait sans doute semblé un peu  trop suspect vis a vis de Maria.  Et puis le plus important était quand même de se sortir de ce mauvais pas pour le moment. Tom n'avait pas envie de finir dévoré par les infectés

« Concentre toi Alex. Elle a raison, faut faire gaffe aux infectés. Meme chose pou toi Bryan »

Il avait une autorité naturelle. Heureusement la carte lui avait permis de réduire les risques encourus.Certes, on pouvait entendre le bruit parfois lointain, parfois proche des claqueurs , rodeurs ou autres coureurs. Mais globalement, les choses se passaient bien. Enfin dans cette soirée pourrie par excellence.

Il n'y a qu'à un carrefour qu'il avait marqué une pause.  Un doute entre les trois options s'offrant à lui. Il avait demandé l'avis de Maria ce qui lui avait permis  de lui témoigner une forme de respect et d'attention. Proche d'elle,  il avait eu l'occasion de mieux l'observer encore. C'est vrai elle était pas mal. Du haut de ses 19 ans, Tom avait les hormones en ébullition. Dans la zone, les femmes avaient tendance à ne pas etre une priorité. Et celles qui étaient restées désirables et admirables étaient souvent prises. Tom avait eu quelques histoire avec des gamines ou des filles de son âge mais rien de bien marquant. Du coup oui , maria avec son physique et son coté guerrière avait quelque chose qui pouvait le stimuler


« Merci du coup de main »

Tom etait toujours assez respectueux vis a vis d'elle. C'était volontaire. Il gardait toujours à l'esprit qu'il devait éviter de faire des vagues.  Il devait eviter de créer des soucis supplémentaires. Concentré donc sur le fait de continuer la route dans le bon sens, Tom marqua une pause alors qu'ils étaient tous dans un énième couloir sombre des égouts

« J'ai un drole de pressentiment »

Il régnait un drôle de silence dans ce couloir, ce n'était pas neuf mais celui-ci avait quelque chose d'angoissant et d'inquiétant.  Un peu comme avant une grosse tempête.  Hésitant Tom, se retournant vers les autres, commencant à les entendre. Ils étaient face à eux, désormais audibles. Il y avait des infectés, et comme souvent ces derniers temps, ils avaient tendance à etre de plus en plus discret. C'était une évolution constatée qui n'allait pas dans le bon sens. Pointant la lumière de son fusil, il avait senti Maria etre au taquet elle aussi. Quand les deux apparurent enfin dans leur champs de vision, ce fut  des rafales qui les accueillirent.





Pas le temps pour les infectés de comprendre grande chose mais nulle doute que d'autres allaient débarquer

« Il faut qu'on bouge et vite »

Regardant sur la carte il y avait un abri souterrain renseigné non loin. Ce genre d'abri etait frequent sous les egouts. Ils avaient été amménagé par la resistance pour avoir un leu de repli. Les egouts étaient un lieu obligé pour la contrebande qui grouillait d'infectés. Ces zones d'abris offraient un vrai bol d'oxygène.Et d'apres la carte y en avait justement un pas loin

« Il y a  un abri non loin. On peut l'atteindre et s'y refugier le temps que cela se calme »

Il attendait l'avis des autres. Enfin surtout celui de Maria.

« On se replie ! » confirma Maria.

Les infectés allaient affluer en masse, et, visiblement, il n’y avait pas que de simples zombies, mais aussi, et c’était encore plus problématique, des claqueurs. Ces créatures affreuses étaient aisément reconnaissables au son torturé qu’ils faisaient, mélange de claquements de dents et de grognements soupirants. Le cordyceps avait évolué sur eux, leur obstruant la vue et l’odorat, mais développant leur ouïe et leur dentition. Face à eux, il ne servait à rien de se cacher, il fallait marcher très lentement, et faire le moins de bruits possibles, car, dès que les claqueurs vous entendaient, ils se ruaient sur vous, et, quand un claqueur vous attrapait, il n’y avait quasiment rien à faire, tant il attaquait vite. Ses dents épaisses et profondes se plantaient dans la chair, et, le temps de le déloger, la malheureuse personne était déjà morte.

Maria et Tom venaient d’en abattre deux, et les coups de feu résonnèrent visiblement dans tous les égouts, Maria ayant l’impression qu’on les entendrait jusqu’à des kilomètres à la ronde. Cependant, fuir rapidement était difficile, vu que Mike était toujours sonné, et Maria resta donc à l’arrière. Il fallait traverser un long couloir pour rejoindre l’abri, mais les infectés hurlaient rageusement. De plus, il y avait, à droite et à gauche de ce vaste couloir, des ouvertures et des mezzanines, par lesquels des zombies débarquèrent rapidement. Maria fit feu, avec une précision redoutable, acquise à force d’avoir passé des années à vivre dans ce monde dévasté. Son premier tir explosa la moitié du crâne d’un infecté, et un autre, juste à côté, s’avança vers Bryan rapidement, avant de se faire abattre par Tom.

Dans le dos du groupe, d’autres monstres se rapprochaient, et Maria les canarda avec son fusil d’assaut. Ils tombèrent en hurlant de douleur, avant de ramper en se relevant, furieux.

« Vite ! Grouillez-vous !!
 -  PUTAIN DE MERDE !! »

Des claqueurs arrivèrent également, un peu plus grands que les autres, et Maria continua à tirer, avant de sentir le percuteur de l’arme frapper dans le vide. Clic. Clic.

*’Fais chier !*

Elle jeta son arme, et récupéra son pistolet, en faisant feu, atteignant un autre monstre. Le groupe s’approchait ainsi de la porte blindée, et Tom tendit à Maria son fusil, pendant qu’il se rapprochait de cette dernière, tournant le levier au centre pour pouvoir la déverrouiller. Bryan et Alex entreprirent alors de l’aider, abattant les infectés, jusqu’à ce que la porte s’ouvre enfin.

« Vite, vite ! »

Maria attrapa à son tour Mike, et fila à l’intérieur. Elle se redressa ensuite, et appuya sur la lourde porte, la fermant avec Tom, et resta collée contre elle, rejointe par son fils et par Alex, pendant que Tom entreprenait de la verrouiller, et qu’on entendait, derrière, des chocs sourds et violents, les monstres cherchant à rentrer.

« Bon... Je crois qu’on est à l’abri, ici...
 -  C’était dément... Merde, j’ai eu la peur de ma vie ! »

Un léger sourire éclaira les lèvres de Maria, qui se retourna vers Alex.

« C’est... C’est parfaitement normal, rassure-toi. »

Le pire était qu’ils continuaient encore à taper sur la porte, provoquant des claquements métalliques stridents. Difficile de se reposer, dans ces conditions... Mais, au moins, Maria pouvait confirmer que la porte était solide.

Une fois dans l'abri Tom s'isola un peu pour souffler. Il n'était pas  encore remis de ses émotions. Il ne le montrait pas mais il avait vraiment cru y passer. Il sentait encore son coeur battre tres fort ainsi que ses jambes. Il avait agi à l'instinct, avec adrenaline. Mais maintenant qu'il avait le temps d'un peu se poser, il devait bien admettre qu'il se rendait compte que la fin n'était pas passé par loin.  C'était la première qu'il etait confronté de si près aux dangers de ce monde. Il aimait fanfaronner mais là, il n'en avait meme pas envie. On le sentait vraiment sous le choc et acculé. 

« Putain de merde »

Il avait déposé son arme sur le sol, pres de la porte et se tenait les genoux, a bout de souffle. On entendait encore les autres s'excitaient sur la lourde porte.  Heureusement, elle semblait tenir. Néanmoins, il restait attentif, conscient que rien ne garantissait que cela puisse durer. Mais au bout d'un moment, il parvint à se convaincre que le danger était éloigner pour l'instant

« C'était quoi cela »

Il faisait désormais les cent pas. Il était clair pour lui qu'il ne comptait pas retourner la dedans. Certainement pas dans ses conditions. Il voyait Alex et bryan avec une tête tout aussi sinistre et d'une façon, cela le soulageait de se dire qu'il n'était pas le seul à être retourné.Seul maria finalement avait l'air intacte et même à la limite assez indifferente à tout ce qui venait de se passer

« Hors de question que je replonge la dedans »

Parlant à voix haute, il voulait que tout le monde l'entende. Il regardait Alex, cherchant son soutien et essayant de l'intimider. Mais ce dernier bien que choqué semblait malgré tout un peu plus téméraire

« Pourtant on peut pas rester coincé ici. On va attendre un peu mais faudra bouger »

« Et tu vas les buter comment gros malin ? »

Tom regardait maintenant Bryan. Ce dernier était cocupé à essayer de réveiller son père mais cela semblait peu efficace. Il n'allait pas lui demandait son avis, de toute façon c'était un lâche. Se tournant vers Maria, il la regarda

« Vous pensez quoi ? Ils vont nous attendre c'est certain. Et on a quasi plus d'armes et de munitions. »

Sur ce point il avait raison. Lui ne se voyait pas sortir dans ces conditions. Pas sans renfort ou d'autres munitions et armes.

Pour eux, c’était un sacré choc, et Maria pouvait les comprendre. Pendant des années, elle avait cauchemardé sur sa première rencontre avec les infectés. Elle les avait rencontrés à Albuquerque, au milieu du chaos et de la folie, sortant précipitamment de la chambre de son appartement, avec ses parents et son grand-frère qui se pressaient à toute allure. Elle avait cru, au début, que c’était le 14 Juillet, le jour de l’indépendance, tant il y avait du monde dehors... Avant de réaliser  que c’était tout, sauf la fête. Son premier infecté, elle l’avait vu de très près, quand ils étaient montés dans la voiture, et que le fou avait tapé furieusement contre sa vitre. Elle avait hurlé, hurlé comme elle n’avait jamais hurlé auparavant, même quand son frère lui faisait des farces en se déguisant en épouvantail le soir d’Halloween.

C’était la première fois que les enfants de la Survie voyaient la véritable raison de l’extinction, et, tandis qu’ils parlaient entre eux, elle, elle inspectait l’abri. Il n’y avait aucune porte de sortie, mais elle savait que ces abris disposaient toujours d’une sortie, afin de ne pas être des prisons. Quand on finit par lui demander son avis, elle ne répondit pas, car elle venait de trouver ce qu’elle cherchait : une plaque posée contre le mur, et qu’elle écarta, révélant l’accès à un conduit d’aération, avec une grille qui avait été reposée, et qui se fermait depuis l’abri.

« J’en dis que nous allons partir par là... Mais il faut veiller sur Mike, et je ne sais pas ce qui nous attend de l’autre côté. Alors, le mieux, ça me semble que je parte en éclaireuse avec Tom. Et, quand Mike sera rétabli, Bryan et Alex, vous partirez avec lui. Mike est aussi bon que moi, c’est un vétéran. Vous avez toujours grandi dans la Zone, mais pas moi. »

Elle soupira alors, en croisant le regard de Bryan.

« Tu comprends, Bryan ? C’est de... De ces choses... Que j’ai toujours voulu vous protéger. Tu imagines comment c’est, maintenant, de vivre en-dehors de la Zone ? Je sais que ce qu’on a n’est pas l’idéal, mais... Je pense honnêtement que c’est préférable de vivre hors des murs, en compagnie de ces monstres. »

L’heure n’était toutefois pas pour un sermon, et elle se pinça donc les lèvres, avant de se retourner vers Tom.

« Il faudra être prudent... On fait juste un peu d’exploration jusqu’à trouver un moyen de s’éloigner de cette zone, puis on retournera vous chercher. »

Maria fit alors un sourire destiné à son fils.

« Ne t’inquiète pas, il en faut plus pour abattre ta mère. »

Se retrouver seul avec Maria ? Tom n'y voyait pas de soucis bien au contraire. Le jeune homme de 19 ans  se sentait attire par la mère de famille. Outre son physique, il appreciait son attitude et la force qu'elle degageait. C'était une guerrière dans tous les sens du terme. Elle n'était pas comme les filles ou femmes qu'il avait pu frequenter. C'était vraiment une toute autre personne et il &prouvait des pulsions sévères vis à vis d'elle.

« Pas de soucis je vous suis alors.  Vous avez prouvé que vous étiez digne de confiance et plus que compétente »

Il le pensait sincèrement. Elle l'avait impressionné fortement de par son attitude. Tom était le genre de personne qui respectait la force et le prestige. Et à sa manière Maria avait avait en quelque sorte marqué les esprits

Bryan de son côté n'était pas rassuré de voir sa mère  partir mais il lui faisait confiance. Il savait qu'elle était forte et puis c'est vrai, il fallait rester avec son père. Il  était inquiet et il se sentait aussi un peu coupable.  Apres tout c'est lui qui avait amené ses parents dans cette galère. Il s'en rendait compte

« je suis désolé maman. Je sais que c'est ma faute tout cela. Je pensais etre capable de gérer cela mais me suis trompé. Je me rendais pas compte de ce que tout ceci impliquait. Maintenant je le sais. Mais je vais veiller à ce que tout se passe bien ici en espérant que cela aille pour vous. Je te fais confiance et Tom sait aussi se debrouiller.Mais faites gaffe »


Bryan etait l'espace d'un moment redevenu un petit garçon fragile et vulnérable. Il avait voulu jouer dans la cour des grands mais venait de se rendre compte qu'il était encore léger et que surtout il avait sous estimé tout simplement les dangers de ce monde

Quant à Alex, il devait bien se rendre compte lui aussi que tout ceci dépassait sa pensée. Il avait clairement imaginé une autre soirée mais ce qui primait dans l'absolu c'était pouvoir s'en sortir. Rester ici etait donc  quelque chose qui ne lui déplaisait pas. Il se sentait en securité et avait surtout compris qu'il n'avait pas les armes pour rivaliser dehors avec ce genre de monstres


Bref, la situation arrangeait tout le monde et  c'est assez logiquement que sans plus aucun doute, Tom s'engouffra à la suite de Maria.Toujours inquiet, il se sentait malgré tout en confiance. Ayant repris ses armes, a savoir son fusil , son petit pistolet et son couteau, il savait qu'il allait devoir  se montrer econome avec les balles.mais cela de toute façon c'était logiquement

Au bout d'un moment dans le conduit d'aeration, le duo arriva en surface, en sortie d'une bouche d'égout qui donnait vue sur une espèce de ruelle sombre et qui était visiblement dépourvue de la moindre animation. Tom restait méfiant mais sortir des egouts ne lui déplaisait pas

« Nous revoilà en surface »

Il regardait Maria. Il la sentait concentrée, déterminée, à l'affut de la moindre chose. Tom hésita à lui demander quelque chose mais se ravisa. A vrai dire la regarder en silence  n'était pas pour lui déplaire.

Le béguin de Tom pour Maria, s’il se justifiait sans doute, n’était néanmoins guère partagé. Entre Bryan, Wheat, et Mike, le cœur de Maria était déjà bien rempli, et elle n’avait guère envie de tout foutre en l’air à cause d’une stupide relation adultérine. Pouvoir avoir une famille dans la Zone, alors que le monde n’était plus qu’un immense champ de ruines infesté de monstres, était un exploit suffisamment précieux pour le chérir à tout prix, et pour refuser de le voir partir à cause d’erreurs bêtes. Il était ainsi permis de se demander si Maria, vraiment, était amoureuse de Mike, ou si elle n’était pas avec lui pour avoir un proche, quelqu’un qui la comprenait et qui la connaissait. Dans un autre monde, un monde idyllique, celui des anciens temps, le couple aurait sûrement divorcé depuis longtemps, mais, dans ce mode-ci, cette question n’avait même jamais traversé l’esprit de Maria. Mike et elle s’étaient parfois disputés, mais se réconciliaient toujours en sachant très bien qu’ils n’avaient aucune autre alternative. Pendant des années, ils avaient vécu en-dehors de la Zone, voyageant de groupe en groupe. Les parents de Maria étaient morts quelques années après l’émergence du virus, alors qu’ils étaient dans un groupe au Nebraska, isolé de tout.

Lors des premières années, les survivants avaient massivement quitté les grandes villes pour s’installer dans des fermes et des villages isolés. Dans le Nebraska, l’État le plus au centre du pays, constitué de champs de blé et de tracteurs s’élevant à perte de vue, ils avaient rejoint une ferme militarisée, conçue pour se défendre. Maria y avait vécu plusieurs mois, perfectionnant son éducation dans cette communauté repliée sur elle-même, et généreuse, comprenant des professeurs d’école. Elle n’avait néanmoins pas duré, car les monstres avaient fini par attaquer. Les parents de Maria avaient été tués, et elle était partie avec son grand-frère. Maria n’avait rencontré Mike que quelques années plus tard, et, depuis lors, ils vivaient ensemble. Ensemble, ils étaient davantage des survivants que des amants. Leur amour avait éclaté entre eux, aussi vivace qu’une flamme, mais également aussi fugace, et, s’il s’était apaisé, elle ne le haïssait pas.

*C’est juste qu’il me tape parfois sur les nerfs...*

Le duo sortit de la canalisation, pour rejoindre un vestiaire. Maria s’avança la première, et ils arrivèrent dans un couloir partiellement inondé, qui menait à une grande salle, également inondée. L’eau arrivait à hauteur des mollets, et la jeune femme soupira lentement, avant de marcher prudemment. Au bout de cette grande pièce, un autre couloir de maintenance conduisait à une échelle, et elle la grimpa, atterrissant dans un entrepôt, voyant, par plusieurs fenêtres crasseuses, les premiers rayons de l’aube.

Maria se retourna vers Tom, et lui sourit alors, un sourire ravissant, de ces sourires dont elle avait le secret. Dehors ! Enfin !

« Oui, on peut enfin respirer... »

Avant de redescendre dans les égouts, elle s’avança. L’entrepôt était vide, mais elle voyait des chaînes au plafond, des armoires dans les coins, des bacs, et une partie donnant accès à la mer, et comprit alors où ils se trouvaient.

« On est le long de la rivière Duwamish. »

Autrement dit, ils avaient traversé toute la Zone d’ouest en est, mais étaient toujours au sud du centre-ville, dans une ancienne zone industrielle qui se situait dans la zone nord du quartier South Park. La zone industrielle s’étalait de part et d’autre de la rivière, et, en suivant cette dernière, ils retourneraient au centre-ville. Autrement dit, Maria allait pouvoir revoir Wheat !

« Bon, Mike doit sûrement s’être réveillé, maintenant... Je vais aller les chercher, reste ici. Les miliciens sont plus à l’ouest, et les infectés ne peuvent pas grimper aux échelles, mais... On ne sait jamais, alors, sois prudent, okay ? »

Maria descendit donc de nouveau l’échelle, et s’aventura dans le couloir, retournant dans la grande zone inondée... Pour entendre des grognements, et des coups sourds tapés contre une porte dans un coin, verrouillée par une lourde chaîne rouillée.

*Merde, les infectés ! Ça aurait été trop simple...*

Ces teigneux étaient encore surexcités, et Maria se dépêcha, rejoignant l’autre bout de la pièce, tandis que la porte s’ouvrait furieusement, dans un grand claquement, libérant une dizaine de claqueurs, qui se mirent à se déplacer, leurs claquements dentaires poursuivant Maria pendant qu’elle rejoignait l’abri.

« Bryan ? Mike ? Alex ? On a trouvé une sortie ! »

Il allait cependant falloir redoubler de vigilance, car les claqueurs, s’ils pouvaient être évités, étaient néanmoins particulièrement dangereux.

Tom ne se faisait guère d'illusions. Pour être franc, il savait que maria n'en avait rien à foutre de lui. Il avait sa fierté mais aussi son coté realiste.  C'est pour cela qu'il était resté assez sobre sur la façon de se conduire. Il n'avait pas envie de faire le lourd ou de se faire recadrer de suite. Et puis, la priorité était la survie. Toujours refroidi parce qu'il avait vu il y a peu, il ne voulait plus qu'une chose : rentrer chez lui ou tout au moins ce qui lui servait de chez lui

« Ok, soyez prudente aussi Maria »

Il lui sourit. A quoi bon se faire du mal et tenter de se persuader d'une histoire possible entre eux.  Tom  préférait se concentrer sur le simple fait d'assurer ses arrières. S'asseyant contre un mur de beton, il etait fatigué, surtout mentalement. Il avait l'impression que cette nuit durait depuis des jours. Lentement il plissa les yeux et sentit peu à peu une sensation de bien être l'envahir.


Dans l'abri, les choses étaient à la fois calme et tendue. Calme, parce que les deux acolytes et Mike pouvaient gouter au calme, mais tendu parce que avec les clappeurs et autres monstres de ce genre à proximité, on était jamais rassuré.

« Putain bryan tu pensais qu'un truc pareil existait ? »

Alex n'en revenait toujours pas. Le jeune homme restait marqué tout comme son vis a vis. Ce dernier était penché vers son père  et lui soutenait la tete pour tenter de lui apporter un peu plus de confort.Toujours tracassé, il s'en voulait énormement

« Non mais on aurait du se méfier. On a voulu croire que des gens comme mes parents exagéraient.Mais ce n'était pas le cas. Regarde ou tout ceci nous a mené »

Bryan était visiblement amer et tres marqué. C'était logique et on ne pouvait pas lui en vouloir de raisonner de la sorte.  Il avait mis ses parents en danger et plus que cela, lui même aavait en quelque sorte perdu une parte de ses idéaux. Avec le recul, on l'avait envoyé dans un traquenard et il se demandait comment Wannaker avait pu leur faire cela

« Maudis sois tu Wannaker. C'est ta faute »

serrant les poing, il vit alors son père revenir à lui. Lentement mais surement, il ouvrait les yeux et semblait enfin capable de reprendre ses esprits

« Papa tu vas bien ? »

Mike de son côté essayait de rassembler les idées une fois de plus. La tête lourde, il avait l'impression que le tram lui était passé sur tout le corps. Au même Maria était de retour. Avec une bonne nouvelle visiblement.

« Maman il vient de se réveiller »

Allaient-ils enfin se sortir de ce cauchemar ? Maria commençait en tout cas à reprendre espoir en apprenant que Mike s’était enfin remis de ses émotions, et était sur pied. Un sourire ravi éclaira ses lèvres, tandis qu’elle sortait du conduit d’aération. Hagard, Mike regardait autour de lui, son esprit essayant de rassembler les informations.

« Ton fils est un costaud, Mike. Lui et son ami t’ont soulevé et traîné jusqu’ici ! »

Elle lui sourit, soulagée de voir que tous les membres masculins de sa famille étaient indemnes. Elle reprit son souffle, en voyant Alex regarder le conduit, avant de demander, d’une voix hésitante, comme s’il avait peur de la réponse :

« Euh… Où est Tom ? »

Maria lui sourit rapidement.

« Je l’ai laissé en-haut. La sortie est proche, il y a une échelle qui mène à un entrepôt, de l’autre côté de la Zone. Les miliciens ne sont pas là, et, comme l’aube commence à se lever, on pourra retourner au centre en évitant le couvre-feu. »

Le visage d’Alex sembla s’illuminer devant cette bonne nouvelle, qui signifiait la fin de ce calvaire. Maria reprit ensuite le cours de ses explications à son mari.

« Malheureusement, les égouts sont infestés de monstres. On a pu se réfugier dans cet abri, mais des claqueurs ont contourné. Ils sont entre nous et la sortie, dans une zone inondée…
 -  Putain, c’est un cauchemar !
 -  Calme-toi ! Les claqueurs ne sont pas si dangereux que ça. Ils ne se repèrent qu’au son. Moi et Mike, on a appris à les éviter. Tout ce qu’il faut faire, c’est marcher très lentement. De plus, le bruit de l’eau couvrira nos pas, et, si jamais ils commencent à nous entendre, il suffit de lancer une brique dans la direction opposée, et ils s’y rendront en masse. »

Malgré de telles explications, Alex ne semblait guère être davantage rassuré.

« Et… Et si on attendait ici, hein ? Le temps que ces monstres se tirent ? »

Maria sourit lentement, en secouant la tête. Ces jeunes ne savaient vraiment rien sur ces monstres, et pour cause. Comme certains n’en avaient jamais vu dans la Zone, beaucoup disaient qu’ils étaient un instrument de propagande, qu’ils avaient certes jadis existé, mais qu’ils étaient maintenant forcément morts de faim, ou éradiqués dans la plupart des zones. Beaucoup de gens étaient comme Saint-Thomas, ne croyant que ce qu’ils voyaient, et remettant en doute la parole de leurs parents sur l’existence des monstres. Pour Alex, ça avait été un sacré choc psychologique.

La jeune femme lui répondit donc à nouveau :

« Ces monstres ne connaissent pas le concept de faim comme on l’entend, Alex. Ils peuvent rester là pendant des jours sans bouger, à tel point qu’on les croira morts. Et, plus ils restent, plus ils contaminent l’environnement ambiant, surtout l’eau. On prend le risque de voir des champignons toxiques pousser, car, vu leur nombre, ils sont nombreux, et là depuis longtemps. Et puis, il n’y a que des claqueurs, mais, si on tombe aussi sur des infectés plus normaux, eux nous repéreront… Et il n’y a aucune autre sortie. »

Alex soupira lentement, en constatant que chacun de ces arguments ne faisait mouche.

Maria sourit alors à son fils, et posa une main sur son épaule.

« Ne t’en fais pas, Bryan, ton père et moi, on a déjà traversé des zones entières remplies de ces saloperies… Comme cette fois dans le centre commercial abandonné à Salt Lake City, tu t’en souviens, Mike ? »

« Tu parles d'un souvenir »

Mike gardait en mémoire un moment pénible de sa vie.Il avait vraiment failli mourir ce jour la. Il souriait mais c'était forcé et surtout, il savait tres bien qu'il n'en avait pas mené large. Son salut était passé par un peu de reussite et le fait que Maria était plus calme que lui. Aujourd'hui, il pouvait voir cela comme une forme de souvenir d'ancien combattant mais malgré tout il gardait une certaine frustration de ce moment. Quand on voyait la mort en face, on en gardait un souvenir plus que mitigé

« Néanmoins Tu as raison. Si on agit bien , on peut rentrer sans trop de casse »

Mike en avait assez pour cette nuit. Il etait epuisé à tous les niveaux et n'avait qu'une envie : rentrer chez lui. Il n'était pas homme à s e plaindre mais pour le coup, c'était plus que cher payé. Il lui fallait un peu de repos et de calme

« Il est temps d'aller retrouver ta soeur Bryan »

Sauf que Bryan avait beau avoir confiance en son  père ou en sa mère, il restait nettement sur la réserve. Toujours sous le choc, il ne pouvait pas s'empecher de se sentir responsable de tout ceci. Personne ne lui avait dit que c'était le cas mais ce n'était pas nécessaire. Il le pensait d'office. Et il n'y avait rien de pire que la culpabilité comme sentiment

« J'espère qu'on pourra tous rentrer sans mal. Je suis désolé de vous avoir mené la bas »


Alex lui avait écouté Maria. Elle avait raison,ses arguments avaient du sens mais malgré tout, il restait inquiet. Rien que d'imaginer passer a coté de ces monstres lui faisait peur. Impressionné, il ne voyait pas de raison  de changer d'avis même si maria avait le bon sens pour elle. La seule chose pour laquelle il pouvait céder, c'était son besoin de survie

« Je vous suivrai mais j'avoue ne pas être convaincu par tout cela. Je sais que vous avez plus l'habitude que moi mais j'ai peur. Et j'ai beau me dire que je passe pour un lache une part de moi me dis que c'est une reaction normale »

Loin de tout cela Tom profiait d'une certaine quiétude. Toujours adossé au mur, il etait mi conscient mi endormi. Une erreur car il aurait pu, il aurait du même se rendre compte que derrière lui il y avait des ombres. Seulement comment blamer ce jeune homme qui lui aussi avait eu son lot d'émotions pour la nuit. Au nombre de 3, les ombres s'approchaient de lui et semblaient pretes à fondre sur lui. Mais dans quelles intentions ?

« C’est tout à fait normal d’avoir peur, Alex... Mais tu ne dois pas laisser ta peur te guider, et s’imposer sur toi. Néanmoins, sache que tu peux rester ici si tu veux. Il est possible que les infectés se retirent. Moi, je préfère ne prendre aucun risque. »

Alex hésitait, ce qui se voyait dans son regard. Les suivre ? Risquer de tomber à nouveau sur ces monstres ? L’adolescent n’aurait jamais pu s’attendre à une telle rencontre, à affronter de tels êtres. Ils étaient réellement cauchemardesques, et Maria n’avait pas le temps pour un cours de psychologie. Wannaker paierait pour ce qu’il avait fait, pour ce cynisme consistant à envoyer des adolescents au casse-pipes à sa place. Mais, pour l’heure, la priorité était de sortir d’ici. C’était ce que Maria comptait faire, et elle partit donc la première, suivie de Bryan, puis de Mike. Alex n’hésita pas beaucoup avant de les rejoindre, et le quatuor s’aventura de l’autre côté, s’approchant rapidement de la zone inondée.

Maria posa alors un doigt sur ses lèvres, leur intimant le silence, et s’avança alors lentement. L’eau arrivait à hauteur des genoux. Elle n’était pas profonde, mais la zone était relativement sombre. Maria s’avançait donc, en entendant rapidement le bruit régulier et strident des claqueurs. Ils étaient là, tournoyant lentement autour d’eux, silhouettes sombres et dangereuses.

*J’ai l’impression qu’ils sont encore plus nombreux que tout à l’heure...*

Nerveuse (mais qui ne le serait pas ?), Maria avait l’impression que son cœur tambourinait dans sa poitrine, tant et si bien qu’il luis emblait impossible que les claqueurs ne l’entendent pas. Ces derniers tournaient la tête, furetant lentement, Maria les discernant de plus en plus facilement, ses yeux s’habituant à l’obscurité. Elle put ainsi les voir, créatures monstrueuses. Difficile de se dire que, jadis, ces monstres avaient été des êtres humains, comme Maria. Elle déglutit lentement en en voyant un se rapprocher, raccourcissant les mètres qui les séparaient.

Sa tête était tournée vers elle, et, s’il avait des yeux, il aurait été impossible que le claqueur ne la voit pas. Au lieu de ça, la bête frottait ses dents entre elles, tournant légèrement sa figure, de droite à gauche, claquant encore.

« Putain... Putain... »

Alex claquait aussi des dents, peinant à se calmer, tandis que les claqueurs marchaient encore, semblant se rapprocher. Certains avaient des espèces de spasmes nerveux, des contractions musculaires qui les amenaient à brusquement se retourner. Maria reprit à nouveau sa marche, plus prudemment, attentive à chaque bruit que ces créatures feraient. Cependant, les soupirs d’Alex amenèrent un claqueur à se rapprocher vers lui, ayant perçu les ondes sonores.

*Merde... !*

De plus en plus nerveux, Alex respirait profondément, sifflant sur place, et les monstres se rapprochaient. Puis ce qui devait arriver arriva... Alex sortit son arme, la pointant vers le monstre.

« PUTAIN, T’APPROCHES PAS, SALOPERIE !! »

Et plusieurs détonations jaillirent, rugissant comme des coups de foudre dans la pièce.

Mike n'avait pas laché Alex des yeux. Si Bryan semblait plus calme et serein, son ami était lui bien trop nerveux. Une part de lui aurait d'ailleurs voulu qu'il reste en retrait.Bon d 'accord, moralement et humainement, il était impensable de demander à un jeune de rester dans ce trou à rats. Mais Mike savait que le comportement d'alex allait tot ou tard les exposer à des soucis.

Et de fait ce fut le cas. Pourtant c'était au moment où le père de famille commençait à se dire que tout se passerait bien. Hélas, Alex avait fini par craquer  et avait sorti son flingue pour ouvrir le feu. Ce qui revenait à mettre une cible sur eux tous.

« Courez »

Mike avait hurlé et avait saisi Bryan par le  bras. Maria avait emboité le pas. Il fallait prendre la fuite, ils n'avaient pas les moyens de lutter. Assez rapidement, Alex se fit déborder par le claqueurs qui avaient foncé sur lui. Mike comprit que c'était inutile de vouloir le sauver. C'était fini pour lui

« Ne te retourne pas Bryan, c'est trop tard pour lui »

Il avait resserré l'étreinte sur le bras de son fils.Alex allait mourir mais ce n'était pas sa faute. Et puis, il voulait sauver sa famille. Mike était désolé pour ce jeune que Wannaker avait poussé à agir de la sorte, mais le temps n'était pas au sentimentalisme. L'heure était trop grave. Et quand au bout de quelques minutes, Mike jugea qu'ils étaient hors de danger, il s'arreta

« Tu l'as laissé mourir papa »

Bryan le poussait, ivre de colère et de chagrin. Il le comprenait et ne lui en voulait pas. Il le laissa s'exciter pendant quelques instants, puis , quand il vit qu'il commençait à sangloter plus qu'à crier, il le prit dans ses bras

« Nous n'avions pas le choix Bryan. Entre toi, ta mère et lui, le choix était fait. Je n'avais rien contre lui mais il fallait agir »

Il regardait Maria, cherchant son approbation. Il n'avait pas envie d'endosser le costume du mauvais mais le ferait si c'était nécessaire.la suite de la remontée fut assez calme, chacun etant encore sous le choc. Plus que jamais, il fallait que tout ceci s'arrete avant que cela ne soit définitivement trop tard. Il y avait eu assez de dégats

«Nous touchons au but »

Mike regardait sa femme et son fils. Tout ceci pouvait connaitre une fin heureuse.C'était presque inespéré. Mais il savait aussi que cela laisserait des traces. Maudit Wannaker. Montant à l'échelle en premier lieu, il relacha un peu l'attention convaincu que le plus dur était passé. A peine dans l'entrepot, qu'un coup violent, un de plus sur la tete, vint le cueillir tandis que Bryan et Maria furent menacés par deux armes bien réelles. Quand ils sortirent des égouts, ils purent voir Mike allongeait le sol et occupé à être ficelée alors que tom baignait dans une mare de sang..........

Le claqueur se reçut plusieurs balles, et sa tête partit en arrière, rapidement suivie par le reste de son corps. Un très beau tir, qui avait presque tué l’infecté sur le coup, mais, immédiatement, les autres réagirent. Maria fut aussi rapide que Mike, et hurla à Alex de se manier... Mais elle savait qu’il était déjà trop tard. Hébété, le jeune homme ne réalisait pas vraiment ce qui était arrivé, et eut à peine le temps de tourner la tête vers Maria qu’un claquer lui sauta dessus. La jeune femme détourna la tête. Elle savait que Bryan et Alex étaient plutôt proches, formant de très bons amis, mais, quand un claqueur vous attrapait, il n’y avait tout simplement plus rien à faire, sauf à intervenir très rapidement avec une arme contondante, ou avec une arme à feu, en visant au bon endroit. L’absence de vision des claqueurs était largement compensée par leur fureur et leur hargne au combat.

Maria courut rapidement, s’extirpant de l’eau, et courut rapidement dans le couloir. Les claqueurs n’allaient pas les lâcher si facilement, et elle se retourna rapidement, pivotant sur place, et pointa son arme derrière elle, près de Mike et de Bryan, qui la suivaient. Là, la femme se mit à tirer, et plusieurs coups de feu atteignirent les monstres les pistant, en renversant un. Elle en blessa un autre à l’épaule, mais sans que ce tir ne semble particulièrement l’handicaper, la créature continuant à avancer en hurlant rageusement.

*Et merde...*

Maria courut à nouveau, suivant son mari. Ils filèrent sur la droite, dépassant une solide porte coupe-feu, et Maria, une fois derrière, entreprit de la refermer, avec l’aide de Mike. Las, comme dans un sinistre film d’horreur, l’un des monstres s’interposa, glissant sa main dans l’embrasure de la porte, et griffa l’air de ses doigts, atteignant l’épaule de Maria.

« Haa... !! »

Elle se recula précipitamment, et sortit à nouveau son arme, puis fit feu sur le monstre, l’atteignant à hauteur de la bouche, explosant une partie de son visage. La créature s’écroula sur le sol, et Mike put ainsi refermer la porte. Elle ne tiendrait pas longtemps, mais ce serait suffisant pour leur permettre de monter à la surface. Maria inspecta rapidement sa blessure, pour constater, à son grand soulagement, qu’elle n’était que superficielle.

Bryan éclata alors, reprochant à Mike d’avoir abandonné Alex, et Maria intervint à son tour :

« Il était trop tard, Bryan... On ne pouvait tout simplement plus rien faire pour lui. Quand un claqueur vous attrape, on n’a que quelques secondes pour réagir. Je suis désolée, mon chéri... »

Bryan serra nerveusement les poings, pinçant ses lèvres, n’arrivant plus à parler, et détourna la tête, retenant difficilement ses larmes.

« Okay, foutons le camp d’ici... »

Maria hocha la tête, et le trio rejoignit l’échelle permettant de sortir. Mike grimpa le premier, suivi par Bryan et par Maria. Tom devait sûrement être mort d’inquiétude en ce moment... Et, alors que Mike s’avançait dans l’entrepôt, il se reçut un violent coup sur la tête, tandis que, dans le dos de Maria et de Bryan, deux hommes les visèrent avec des armes.

« Holà ! ‘Bougez plus ! »

Sursautant sur place, Maria comprit rapidement qu’ils étaient faits, en voyant des hommes portant des tenues en cuir, des vêtements rapiécés, et arborant des tatouages sur le corps. Un gang... Comme ils étaient loin du coeur de la Zone, et de la sphère d’influence des miliciens, c’était logique. Maria se pinça également les lèvres en voyant le cadavre de Tom.

« Voilà ce qui arrive quand on joue aux héros... Allez, ma chérie, dépose tes bijoux !
 -  Tom... Bande d’enfoirés !
 -  Ta gueule, merdeux ! »

Le ton était incisif, dur, et tranchant.

*De Charybde en Scylla... Les galères continuent.*