Toujours regarder où l'on va, sinon... [PV Ahri]

" Oui grand-père je vais bien, non grand-père je n'ai pas de soucis, non grand-père je ne suis pas malade, non grand-père personne ne me cause d'ennuis, oui grand-père l'ai des bonnes notes... "

La litanie des "oui/non" continua ainsi tout le long du trajet emprunté par Yllina pour aller du bahut aux dortoirs. Qu'est-ce que son grand-père pouvait être lourd parfois ! D'accord, elle était sa petite fille, il l'avait élevée quand ses parents étaient occupés, lui avait enseigné les arts martiaux... Mais tout de même, il s'inquiétait beaucoup trop. Elle était grande et responsable tout de même ! Il n'avait pas besoin de la couver autant. Surtout qu'il niait surcouver sa petite-fille... Cette blague.
Quand Yllina put enfin éteindre son portable, elle était déjà arrivée devant la porte de sa cambre. Elle souffla. Si seulement ce genre de conversation n'arrivait pas toutes les semaines... La jeune fille imagina le moment où elle apprendrait à son grand-père qu'elle s'est trouvée un homme... Non, connaissant son aïeul, mieux valait ne pas imaginer sa réaction. Il serait bien fichu d'aller chercher son katana et le brandir sous la gorge du prétendant... Quelle plaie...
Yllina fouilla dans son sac à la recherche de ses clés pour ouvrir sa porte. Elle y entra en poussant un nouveau soupir, la tête basse et les yeux à moitié fermés, le regard perdu dans la contemplation du parquet. C'est ainsi qu'elle ne vit pas qu'au milieu de sa chambre une faille s'était ouverte. Un disque parfait, aux bords crépitants d'énergie, qui flottait à 5 centimètres du sol, et qui était assez large pour qu'une personne puisse le traverser sans se baisser. Au travers, on pouvait voir une pièce plongée dans la pénombre, la seule lumière qui éclairait les meubles au style résolument ancien était celle projetée au travers de la faille. Yllina avança dans sa chambre, droit vers le portail, et ne leva les yeux que trop tard, pour constater l'inévitable.

Tout se passa en un battement de cils. Au moment où Yllina réalisa ce qui se passait devant elle, son pied commençait déjà à franchir le portail. L'étudiante aux cheveux pales ne put annuler son geste, car malheureusement si de son coté de la faille le portail flottait à 5 centimètres du sol, de l'autre coté, dans cette pièces inconnue, il était à 10 centimètres du sol. Yllina rata donc la "marche" et bascula en avant, atterrissant les fesses en l'air de l'autre coté de la faille. Un éventuel observateur aurait ainsi pu profiter du fait que la jupette de son uniforme se soit rabattue sur le dos de la jeune fille, dévoilant une petite pièce de lingerie fine très sophistiquée.
Yllina se redressa, un peu sonnée, et observa son nouvel environnement. Elle ne distinguait que les formes floues de meubles anciens, comme on en voit chez les antiquaires, baignés d'une lumière déclinante. Déclinante ? Elle se retourna vivement et constata que le portail se refermait à vue d'oeil ! L'étudiante se précipita mais, le temps qu'elle arrive au niveau de la faille, son diamètre avait tellement diminué qu'elle ne pouvait plus passer que le bras. Puis il se referma complétement dans un dernier crépitement, laissant la jeune fille dans le noir.

Yllina inspira un bon coup. Surtout, ne pas céder à la panique. Heureusement, elle avait réussi à conserver son sac pendant sa chute, et dans lequel elle avait son portable. À tatons, le jeune fille retrouva l'appareil électronique. Un coup d'oeil sur l'écran coupa court à ses velléités : aucun réseau disponible. Bon, au moins l'engin lui procurerait un minimum de lumière... Yllina en avait vu assez de la pièce pour estimer à peu près où se trouvaient les meubles, aussi elle entreprit de se remettre debout. Malheureusement, elle n'avait pas vu l'étagère au dessus de sa tête, aussi son crâne lui apprit la douloureuse vérité. Surprise et chancelante, l'étudiante tenta de se rattraper en agrippant un mobilier proche. Sa main trouva un buffet où s'appuyer, mais butta dans quelque-chose. Yllina fut ainsi récompensée du son de porcelaine brisée que fait un vase quand il fait une chute. Et mince...

Je n'avais rien de particulier à faire, aujourd'hui. La nuit devait d'abord commencer pour que je puisse commencer à appâter le client, et pour le moment la nuit n'était pas encore là, bien que plus très loin non plus.
Toujours autant vêtue, d'une veste gris sombre à fourrure, d'une jupe moyenne-courte assortie et de bracelets  de cuisse argenté sertie d'une pierre bleue vers l'extérieur, je préparais tranquillement le lit, rangeais un peu l'armoire à secrets où se terraient mille et une choses érotiques. Puis je ressens quelque chose, de l'énergie vitale à proximité venait de se révéler à mes sens, là où il y avait eu déjà auparavant les petites nékos. Serait ce possible qu'une autre personne de la Terre soit tombée sur un portail et se retrouver dans cette même pièce? Il semblerait bien. Je me rend donc sans me presser vers cette éventuelle proie... Jouet. J'emporte avec moi ma précieuse orbe, elle me sera toujours utile.
Il ne fallut pas longtemps pour entendre le bruit d'un objet fragile qui se brise. Oui, il semblerait bien que cette salle soit un peu trop ennuyeuse pour s'en servir comme un débarras. Si au moins elle était mieux placée, je pourrais m'en servir comme terrain d'accueil pour de nouveaux venus, mais cette salle, bien que vaste, est trop éloignée du salon pour ça. Le fait qu'on ne puisse ajouter d'éclairage n'arrange pas vraiment les choses.
Toujours est-il, je finis par arriver devant cette pièce, j'ouvre la porte apportant ainsi de la lumière à la petite relativement violette à proximité d'un vase de taille moyenne orné et serti de pierres précieuses gisant au sol ne un piètre état.  Je soupire après une longue inspiration, dans laquelle mes queues se déployèrent en arc de cercle derrière moi. Mécontente, je dis:
- Je devrais sûrement changer cette salle... Elle est trop sombre et peu rangée pour la sortie d'un portail...

Je penche la tête sur le coté un instant, avant de reprendre ma position d'origine pour regarder davantage la petite. Elle m'intriguait, que ce soit sa tenue, ses cheveux ou ses yeux, une teinte de violet se montrait visible. Le fait qu'elle ne soit pas, ou peu, surprise d'être passée par un portail où d'être en présence d'une créature du folklore nippons ne me fait pas réagir tout de suite. Après un instant, je dis:
- J'espère que tu as de quoi rembourser pour le vase, ça ne vas pas avancer sinon, petite. ♥

Je ne songe pas le moins du monde qu'elle aie une éventuelle capacité pour s'enfuir. Quand bien même elle essayait, elle devait d'abord passer par la porte, où je suis. Et quand bien même elle sortait de la pièce, elle ne pourrait sortir, la porte de sortie étant fermée par magie, de même pour les fenêtres. Il serait plus aisé de sortir par les murs, chose que je fais, parfois.

Spoiler: hrp (cliquer pour montrer/cacher)

Mouais, c'est pas si grand que ça... J'espère que je ferais mieux la prochaine fois.

Pour Yllina, ce n'était pas la bonne journée. D'abord son grand-père, puis cet espèce de portail, maintenant elle avait mal à la tête et cassé un objet, chose dont le propriétaire de l'objet ne risquait pas d’apprécier... Décidément, elle tombait de Charybde en Scylla. Elle en était encore à se masser son crâne douloureux quand la porte de la pièce s'ouvrit, et l'apport soudain de lumière lui fit cligner des yeux. Une silhouette se découpait dans l'embrasure, Yllina identifia une femme, plutôt correctement vêtue d'après ce qu'elle arrivait à distinguer. Puis il se produit une chose étrange. Du bas du dos de la femme, 9 formes apparurent, ondulantes. L'étudiante mit un temps avant de réaliser qu'il s'agissait en fait de queues !
Pour le coup, elle était soufflée. Sa première réaction fut de penser qu'il s'agissait d'une machine, en effet elle comptait dans son cercles d'amies une mécanicienne de génie qui lui avait plusieurs fois coupé le souffle avec ses inventions. Mais elle écarta bien vite cette hypothèse. Le mouvement des queues était bien trop souple et précis pour être du à une machine, aussi perfectionnée fut-elle. Illusion d'optique ? Non, les queues avaient une ombre, et on voyait clairement qu'elles étaient réelles. Yllina cligna à nouveau des yeux, mais pas à cause de la lumière cette fois. Elle était en présence d'une véritable Kyubi no Kitsune-Onna !

- Je devrais sûrement changer cette salle... Elle est trop sombre et peu rangée pour la sortie d'un portail...

L'étudiante s'adossa à ce qu'elle trouva, prenant garde à ne plus rien casser cette fois. D'après les morceaux qu'elle voyait au sol, le vase qu'elle avait envoyé par terre devait être une belle pièce. Ce qui ne faisait qu'alourdir le bilan négatif de sa journée. Vraiment, des fois on ferait mieux de rester coucher le matin...

- J'espère que tu as de quoi rembourser pour le vase, ça ne vas pas avancer sinon, petite. ♥

Jusque là Yllina n'avait pas trop fait attention à la femme, trop occupée à se remettre de ses émotions. La jeune fille passa la main dans ses cheveux et souffla un bon coup. Temps mort, c'est l'heure de faire le point.

Bon, elle était passée au travers d'une sorte de portail. Comment était-ce possible, elle n'en n'avait pas la moindre fichue idée. Visiblement cela n'avait en revanche pas choqué la femme - était-ce encore pertinent de parler de femme ? Yllina dégageait 3 hypothèses : soit cela c'était déjà produit, soit cette femme avait senti anticipé d'une manière ou d'une autre le portail, soit elle en était la cause. Tout ce que l'étudiante avait pour certitudes, c'est qu'elle était quelque part où il n'y avait pas de couverture réseau, et qu'elle devait dédommager ce qu'elle avait cassé. Sur ce dernier point, Yllina comptait faire amende honorable. Certes, elle était rusée, roublarde, parfois manipulatrice, mais pas malhonnête. Puis son esprit attira son attention sur un autre point qu'elle n'avait pas encore remarqué.

Lorsque la femme avait parlé, Yllina avait compris ce qu'elle disait. Pourtant, elle ne connaissait pas du tout la langue employée ! L'impression était... étrange. Sa mémoire n'avait jamais été mise en contact d'un tel dialecte, elle n'arrivait même pas à identifier une racine linguistique. Pourtant son esprit comprenait parfaitement, comme si cette langue avait été sa langue maternelle. Était-ce un pouvoir de la femme ? Peut être tout simplement qu'en tant que Kitsune, son dialecte était différent du japonais. Yllina se prit d'espérer. Finalement, elle devait être encore au Japon, cela simplifierait les choses.

" Je... Oui, le vase... J'ai quelques billets sur moi, éventuellement mon chéquier. "

Yllina commença à fouiller dans son sac. Elle souhaitait parvenir à un accord amiable qui ne la ruinerait pas trop. Elle n'était pas pauvre, mais ne roulait pas non plus sur l'or. En tout cas la femme ne semblait pas trop hostile à son égard, elle pourrait éventuellement tenter de marchander un peu. D'ailleurs, pendant qu'elle y pense encore...

" Veuillez me pardonner, mais je suis un peu désorientée... Dans quelle région du Japon sommes-nous exactement ? "

Si pour la petite l'impression de la journée était négative, pour moi la soirée ne faisait que commencer.
Avec la petite devant moi maintenant, aller dehors n'était plus vraiment dans mes priorités. Pour le moment, je demandais à la petite une chose invraisemblable, à savoir, un certain paquet de pièces d'or.
- J'espère que tu as de quoi rembourser pour le vase, ça ne vas pas avancer sinon, petite. ♥

Elle passa un coup dans ses cheveux avant de se mettre à réfléchir intensément. Cela dure environs une trentaine de secondes, durant lesquelles je restais patiemment devant elle, mes queues battant l'air légèrement frénétiquement à mesure que le temps passait avant qu'elle ne se remette à bouger pour dire :
- Je... Oui, le vase... J'ai quelques billets sur moi, éventuellement mon chéquier.

Je n'eut comme réaction qu'un décalage de la tête sur le coté, signe de mon incompréhension manifeste à une mot où à quoi que ce soit en général.
- Un ... Chai-quoi?

Car oui, un chéquier, je ne sais pas ce que c'est. Mais la petite enchaîna avec une autre question
- Veuillez me pardonner, mais je suis un peu désorientée... Dans quelle région du Japon sommes-nous exactement ?

J'eus encore un temps de réflexion, dans lequel je dis, au final:
- Japon.... Ah, c'est là qu'on est sur la Terre...

je m'arrête là, pour changer de sujet un temps.
- ça va être long à expliquer... Suis-moi jusqu'au salon, on seras plus à l'aise pour discuter.

Ainsi, je lui tourne le dos et me dirige vers le salon, lentement afin qu'elle me suive sans trop de problème. Je doute qu'elle fuit, et quand bien même elle essayerait, ça me permettrais de sauter quelques étapes... ♥  Une fois arrivé au salon, je lui dis :
- Assieds toi où il te plaît. Tu souhaites boire quelque chose?

Je vais ensuite dans la cuisine, à coté, pour revenir ensuite avec les tasses du liquide demandé, un thé pour moi. Je m’assois à mon tour puis je poursuis la conversation précédemment interrompue, ponctuée souvent de petit temps morts où je cherches un peu les mots :
- Je me répète sans doute, mais les explications vont êtres longues, aussi je vais résumer au mieux... Pour faire simple, tu n'est plus sur Terre, actuellement. Tu es sur ... euh ... un autre plan ... une dimension, voilà. Ici, c'est Terra. Il y a plusieurs différences entre ici et la Terre. Il y a des humains ''normaux'', et bien d'autres créatures qui sont pour vous des ... Euh ... Être de fiction.
Pour me prendre en exemple, d'un point de vue extérieur je suis une Terranide, une créature à mi-chemin entre humain et animal. De mon point de vue, ma situation est plus complexe, je suis une renarde à neuf queues, une vraie, qui par un incident magique s'est retrouvée avec une apparence semi-humaine et de la magie à ne plus savoir qu'en faire.
Tu te trouves actuellement à Nexus, la ville-état. Pour un peu plus de précision, à deux pas du centre ville où se déroulent tout les jours des ventes d'esclaves. Ça profite souvent plus aux maîtres qu'aux esclaves, mais ça reste légalisé pratiquement partout.

Je prend une pause, la dernière phrase pouvait laisser un coté négatif qui, s'il était mal pris, pouvait porter à confusion, je me doute qu'elle aie encore plein de questions, et pour le moment j'étais ravie de pouvoir lui répondre, laissant pour le moment de coté la réparation éventuelle... Plus tard.

La Kitsune proposa de lui expliquer la situation au salon, ce que la jeune étudiante accepta. Apparamment, elle s'était trompée, et elle n'était pas au Japon... Mais dans ce cas, où était-elle ?
Yllina suivit son hote au travers des couloirs de sa maison, maison d'ailleurs qui ne ressemblait à rien de ce qu'elle avait pu visiter. Cela lui faisait penser à ces chateaux occidentaux qu'elle avait pu voir dans un prospectus touristique. Ce qui renforçait l'idée qu'elle soit ailleurs qu'au Japon. Peut-ête même ailleurs que sur Terre ? Non, calme-toi Yllina, il y a une limite à l'irréalisme tout de même ! Peut-être sagissait-il d'une caméra cachée extrêment bien préparée ? Mouais, il y a une limite au sceptisisme aussi...
Finalement les deux femmes arrivèrent dans ce qui semblait être le salon. Yllina fut invitée à s'assoir, ce qu'elle fit, alors qu la Kitsune se préparait un thé, tout en demandant à la belle ce qu'elle souhaitait boire. L'étudiante aux chveux pales répondit qu'un thé lui conviendrait tout à fait. Son son hote s'installa, après lui avoir donné sa tasse, et entama ses explications.

Plus Yllina l'écoutait, plus elle prenait conscience de ce qui se passait, et moins son esprit l'acceptait. Ou plutôt, elle sentait au fond d'elle que la Kitsune avait raison, mais sa conscience refusait d'y croire. Elle avait d'ailleurs competement oublié sa tasse de thé, dont le contenu refroidissait, intact. Quand la Kitsune eu finit ses explications, Yllina avait la tête entre les mains, tiraillée entre l'envie d'hurler et un profond abattement. Finalement, la partie de son esprit qui n'avait pas été encore trop pertubée analysa les informations reçues, et répondit.

" Si je comprends bien, vous me dites que je suis passée au travers d'une... faille dimensionnelle... qui m'a fait aterrir chez vous. Et vous, vous êtes ce que nous appelont une Kyubi no Kitsune Onna, une femme-renarde à neuf queues, une créature de folklore. "

Yllina ne savait pas trop comment appeler cette femme, ni comment la considérer. Surtout maintenant qu'elle savait qu'ici, où que ce soit, l'esclavage était toléré, et même légal. Etait-ce ce qui l'attendait ? Elle n'esperait pas !

" J'en oublie les convenances, je ne me suis pas encore présentée. Je m'appelle Yllina, sur Terre je suis étudiante. Vous pouvez considérer que je suis une sorte d'apprentie... C'est la norme d'où je viens, les jeunes apprennent dans des bâtiments dédiées à l'apprentissage. "

La belle aux cheveux pales déglutit. Venait maintenant la question cruciale...

" Pour en revenir à votre vase, que j'ai brisé... J'imagine qu'il est impossible pour moi de payer, je n'ai rien qui aurait de la valeur ici... Pourrais-je travailler pour vous, pour rembourser ma dette ? "

Elle essayait de ne rien montrer, mais Yllina craignait pour elle et sa vie. Si l'esclavage était légal, alors le commerce d'esclaves aussi, et la belle ne se voyait pas finir ses jours vendue comme esclave, ici, loin de tout. Elle prépara discretement ses poings. Si besoin, elle aurait recours à la violence pour s'enfuir !

Je lui avais plutôt résumé assez fort ce qu'était Terra... Je lui ai même pas expliqué, en soi, juste une partie de Nexus, mais lui expliquer avec davantage de détail prendrait des heures. Nous aurons sûrement le temps plus tard, cela dit... Pour le moment, l'heure était à l'observation. La petite avait été pour le moins abasourdie, elle avait bu plus mes paroles que son thé et semblait les avaler durement. Après un temps de réflexion, elle me dit :
- Si je comprends bien, vous me dites que je suis passée au travers d'une... faille dimensionnelle... qui m'a fait atterrir chez vous. Et vous, vous êtes ce que nous appelons une Kyubi no Kitsune Onna, une femme-renarde à neuf queues, une créature de folklore.

Ce à quoi je répond, assez vite mais avec un ton joyeux, remuant les queues en un vague cœur :
- Oui... Si tant est qu'une créature que tu pensais imaginaire dont tu ne soupçonnais pas l'existence se tiens juste en face de toi... En soi, j'ignorais que tu existais jusqu'à ce que tu déboules chez moi, ça ne veut pas dire que tu n'existais pas avant que ça ne ce soit passé.

Je finis sur quelque chose de profond, pour une fois, mais la petite semblait vouloir poursuivre sur un autre sujet :
- J'en oublie les convenances, je ne me suis pas encore présentée. Je m'appelle Yllina, sur Terre je suis étudiante. Vous pouvez considérer que je suis une sorte d'apprentie... C'est la norme d'où je viens, les jeunes apprennent dans des bâtiments dédiées à l'apprentissage.

Une de mes queues se mis devant ma bouche pour couvrir un rictus, la petite put saisir que je riais, que ce soit par mes yeux assez amusé ou par le léger rire que je laissais s'échapper. Je cesse vite, pour reprendre à mon tour :
- Enchantée, petite. ♥ Je connais certains détails venant de la Terre, dont le lycée. Je n'ai pas encore assimilé tout les détails sur les us et coutumes sur Terre, mais suffisamment pour m'y rendre sans être dépaysée. ♥

Puis finalement, la petite semblait une nouvelle fois changer de sujet, cette fois pour aller droit au but :
- Pour en revenir à votre vase, que j'ai brisé... J'imagine qu'il est impossible pour moi de payer, je n'ai rien qui aurait de la valeur ici... Pourrais-je travailler pour vous, pour rembourser ma dette ?

Hmm, en effet c'était le point principal. Et vu comment elle semblait agitée, la petite avait sûrement peur d'être traitée comme une esclave, ce qui était compréhensible, au vu du résumé que je lui ait fourni. L'heure n'était pas trop à la réflexion, aussi, après quelques secondes de silence, qui aurait pu, du point de vue de la petite, paraître un peu plus long, je finis par dire :
- Eh bien... Je suppose que ma brève explication de tout à l'heure a pu te faire peur, je m'en excuse. Rassures toi cependant, je n'ai pas pour principe d'attacher toute personne pénétrant chez moi. Tu as sans doute pu remarquer aussi qu'il n'y avait personne d'autre que moi dans cette maison. Le fait est que je me lasse assez vite de mes acquisitions, surtout lorsque j'ai récupéré ce qui m'intéresse. Il est vrai en revanche que ce vase brisé est un problème, d'autant que je n'ai aucune idée de combien vaut l'argent de la Terre sur Terra. Mais j'ai bien une alternative à te proposer que puisse nous satisfaire toute les deux... ♥

Je tournais un peu autour du pot, c'était à mon tour de le faire en quelque sorte, toutefois, cette brève pause est vite interrompue et, comme une spirale, la direction que prenait mes mots rentraient de plus en plus dans le vif du sujet :
- Je peux t'aider à trouver un portail pour retourner sur Terre, il y en à un fixe à Nexus. Je peux aussi t'héberger un temps ici si le cœur t'en dis. Et pour ce qui est du dédommagement... ♥ J'accepte aussi une certaine sorte de service en lieu d'argent qui me convient de la même manière. ♥  

Si jusqu'à maintenant, je parlais avec une certaine légèreté, pour la suite de cette phrase certains mots sont plus hachés que d'autres...
- Je m'explique plus en détail. Ma ... Particularité magique fait que je peux vivre davantage en ... drainant certains liquides, et les ... fluides sexuels sont parmi les plus puissant que je peux récupérer sans effort. ♥

Je pense avoir été claire pour le coup, mais je me doit maintenant de l'être un grand coup :
- Je doute qu'user de ton corps afin de jouer avec moi pour rembourser une dette soit l'option la plus valorisante, mais c'est ce que je te propose actuellement. ♥

Pour le moment, je reste bien assise, je souhaite voir comment la petite va réagir. Va-t-elle virer au rouge et balbutier comme une jeune vierge, restera-t-elle stoïque, sera-t-elle outrée par ma proposition, essayera-t-elle de marchander, voudra-t-elle se battre pour tenter de fuir, ou fuira-t-elle directement, ou acceptera-t-elle ma proposition pour jouer avec moi ? Je connaissais déjà ces thèmes, beaucoup sont déjà passés comme la petite devant moi, et si le résultat à toujours été le même, c'est à dire d'aller au lit de gré ou de force, le choix est à la petite de décider de la sauce avec laquelle elle allait être dégustée. ♥

La demoiselle écouta ce que la kitsune lui proposait. En premier lieu, elle fut rassurée d'apprendre qu'elle n'allait pas finir esclave. Déjà, et même si elle ignorait tout des conditions d'esclavage dans cet... univers..., elle doutait qu'être esclave soit une perspective d'avenir enrichissante. Suivant le maître, ça pourrait aussi être l'enfer. Deuxièmement, être esclave lui retirerait toute possibilité de rentrer chez elle, sur Terre. Et enfin, si Yllina s'était préparée à se battre si besoin, elle doutait avoir raison de son interlocutrice. Certes la belle était confiante dans ses capacités physiques, mais son opposante aurait été une creature fantastique, avec très certainement des pouvoirs d'origine magique.
Finalement, la proposition semblait honnête : la kitsune lui proposait le gîte et son assistance pour retourner sur Terre, et dans l'intervalle Yllina travaillerait pour elle et... Coucherait avec elle ? Même si cela n'avait pas été dit explicitement, c'était bien l'idée avancée. Son interlocutrice se justifia en évoquant sa nature particulière, absorber des fluides sexuels prolongeait son espérance de vie. Pour le coup, la demoiselle se rappela quelques garçons, plus ou moins inspirés, qui avaient espérer convaincre des filles que le sperme avait des vertues cachées : faire maigrir, soin des cheveux, et autres stupidités. Bien sur, c'était totalement faux, le but réel de la manoeuvre étant d'obtenir des faveurs sexuelles de filles naïves. Est-ce que la kitsune lui sortait le même stratagème ? Peut-être... Si elle voulait coucher avec Yllina, elle aurait pu la faire chanter, voire carrément la violer de force. Ou alors elle préférait une proie consentante ?
Tout cela n'aidait pas vraiment la demoiselle, qui de toute façon n'avait pas beaucoup d'options.

" Ai-je vraiment le choix ?
Si je refuse votre offre, vous me forcerez, d'une manière ou d'une autre, à payer - et ce sera sûrement très désagréable. Et si je parviens à m'enfuir, je serais perdue, seule et sans ressources, dans un monde où je ne connais rien. Il ne me reste qu'à vous faire confiance. "

Coucher n'avait jamais été une gêne pour Yllina, elle considérait le sexe comme une autre part de la vie, comme manger, dormir, ou aller au lycée. C'était un plaisir, pas besoin d'en faire une montagne ! Du reste, elle devait bien s'avouer que la kitsune était fort bien faite de sa personne. Sans forcément se sentir attirée, la demoiselle convenait qu'elle devait être un bon coup.

Je regardais non sans une certaine avidité les réactions de la petite. La moindre petite mimique, l'affaissement des sourcils, ou même l'éclat de ses yeux étaient d'autant de détails qui me laissaient lire en elle. Elle fut au premier abord rassurée, sûrement le fait que je n'ai pas l'intention de la réduire à l'esclavage. Elle semblait considérer une option de résistance, mais rejeta l'idée la seconde d'après. Elle était futée, la petite. Elle devait deviner que j'étais en position de force par rapport à elle, et ce, sans lui en avoir montrée une bride.
Puis elle semblait comprendre mon détour vers le sexe. Fort bien. J'aurais du me répéter plus explicitement si elle n'aurait pas saisi. J'ai en revanche du mal à percevoir l'expression qui suivait. Semblait-elle croire que j'utilisais un faux prétexte pour la tripoter? Probablement. Mais elle finit par me dire :
- Ai-je vraiment le choix ?
Si je refuse votre offre, vous me forcerez, d'une manière ou d'une autre, à payer - et ce sera sûrement très désagréable. Et si je parviens à m'enfuir, je serais perdue, seule et sans ressources, dans un monde où je ne connais rien. Il ne me reste qu'à vous faire confiance.

Je lui montre brièvement un sourire, un peu vil il est vrai, révélant à la petite qu'elle a visé juste, avant de le masquer, en retard, d'une de mes queues. Je lui répond peu de temps après:
- Tu es rusée. Et c'est une renarde qui t'en fait la remarque. ♥

Je me lève de mon siège pour m'approcher d'elle, la caressant d'une de mes queues, lui laissant volontairement penser que j'allais jouer tout de suite, avant de lui dire en reculant:
- Bien, puisque tu saisis ce que je prévois, il n'est pas utile de commencer de suite. ♥ Je te dirais quand nous pourrons commencer, en attendant, libre à toi de visiter les lieux à ta guise. Il y a de nombreuses choses que tu ne devrais pas avoir déjà vue ailleurs. Tu peux aussi toucher à ce qu'il y a dans les meubles. Avec comme seule exception celui de la chambre.♥

C'était basiquement quartier libre pour la petite. Il n'était pas impossible pour elle de demander à commencer les jeux tout de suite, mais ce n'était pas dans l'optique de la maîtresse de maison. Elle pouvais aussi s'amuser à observer les nombreux et variés objets entreposés chez moi qui servait davantage de décoration, à l'exception justement de l'armoire des chambres, qui elles servaient pour les jeux. Si la petite avait l'intention de démarrer les jeux plus tôt que prévu, elle pourrait aussi commencer par là bas. J'avais prévu de passer en cuisine préparer quelque chose de consistant pour les jeux à venir.

Puisqu'Yllina semblait avoir droit à quelque-chose ressemblant à du temps libre, autant en profiter pour se renseigner sur son nouvel environnement. Jusque là, tout ce que la demoiselle savait, c'est qu'elle était sur un autre monde, où cohabitaient plusieurs espèces -et monstres, et où l'esclavage était légal. Charmant...
La demoiselle commença à errer dans la maison, ou peut-être le manoir, l'endroit semblait en effet assez conséquent. Elle voulait commencer par jeter un oeil par la fenêtre, pour se faire une idée plus précise de l'endroit où elle était. Elle n'avait vu que l'intérieur de la bâtisse, et souhaitait se faire une idée de son environnement. Et la première chose qu'elle vit, quand sa main écarta le lourd feutre du rideau et que son regard passa au travers du carreau, fut une grande esplanade dont les pavés disparaissaient sous le flot ininterrompu d'une foule très hétéroclite. La renarde n'avait pas menti, Yllina distinguait vraiment, parmi les passants, des caractéristiques qui n'avaient rien d'humain, comme des oreilles d'animaux. Quand ce n'était pas des corps étranges, avec plus de membres que la normale, ou autres bizarreries... L'autre point qui attira l'attention de la demoiselle, c'était le style de vêtements, le style de bâtiments, qu'elle apercevait. Cela n'avait rien à voir avec ce qui pouvait se faire au Japon, que ça soit maintenant comme par le passé. C'était... Oui, ça lui revenait. Du Médiéval Occidental ! Aucun doute, l'étudiante japonaise était très loin de chez elle...

Yllina se désinteressa de la fenêtre. Elle aurait pu passer un long moment ainsi, à regarder les va-et-viens des passants, mais elle n'aurait pas apprit beaucoup plus. Or, il fallait qu'elle en sache plus, c'est comme cela qu'elle fonctionnait quand elle rencontrait un problème. La connaissance donne le savoir, le savoir donne le pouvoir. Il lui fallait trouver autre chose pour apprendre d'avantage sur ce monde.
Heureusement, la pièce où elle se trouvait avait été meublée avec plusieurs bibliothèques, chacune garnie de livres. Voila qui devrait aider la demoiselle dans sa quête de réponses. Elle commença a regarder les tranches, à la recherche d'un titre qui pourrait l'aiguiller... Avant de se rappeler qu'elle ne connaissait pas la fichue langue en usage ici ! Enfin, c'est ce qu'elle croyait, mais comme quand la renarde lui a parlé, il semble que quelque chose permette aux gens de se comprendre malgré la barrière du langage... Et à Yllina de comprendre ce qui était écrit sur les livres. Elle trouva de tout dans ces bibliothèques, des romans, des essais, des traités, des livres ayant comme thème le sexe en quantité, et finalement ce qui semblait être une encyclopédie. La demoiselle s'en saisit et commença la lecture. Cela s'annonçait passionnant...