Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

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Saïl Ursoë

Créature

The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

jeudi 11 juin 2009, 19:08:00

Une petite journée paisible à Seikusu : il faisait un beau soleil, et même si elle ne pouvait possiblement pas être exemple des habituelles horreurs qui peuvent avoir lieu dans une métropole de la taille de cette ville, l’astre d’Apollon avait l’air de gratifier la population entière de bienfaisantes ondes thérapeutiques de nature à enjoindre tout un chacun à laisser de côté ses préoccupations immédiates pour aller prendre l’air et lézarder en toute tranquillité. Telle n’était malheureusement pas la possibilité offerte aux élèves du lycée à cette heure encore peu avancée de l’après-midi, car sans égards pour les étudiants aux estomacs tout juste repus qui auraient été bien plus enclins à faire la sieste qu’à cuire dans des salles de cours pour écouter un professeur ou un autre les entretenir de long en large et en travers sur un sujet dont la plupart se souciaient vraisemblablement comme d’une guigne, ceux-ci étaient enfermés en classe et avaient encore quelques heures à tirer jusqu’à ce que la salvatrice sonnerie retentît. Pourtant, au milieu de cet univers de prise de notes acharnée, de copies ramassées et de devoirs corrigés, il existait au moins une pièce à l’intérieur de laquelle c’était le calme complet, et cette pièce n’était autre que l’infirmerie, sa position à l’écart de tout lieu potentiellement bruyant en faisant véritablement un havre de paix pour toute personne souffrante qui aurait eu besoin de s’accorder quelque repos, même si les locaux étaient pour le moment parfaitement vides, les lits aux draps d’une élogieuse blancheur ne recueillant nul corps souffrant.

Vides ? Hé non, un être solitaire peuplait cet espace de soins et de réconforts, un jeune homme entre la vingtaine et la trentaine avec des cheveux mi-longs coiffés en une vague queue de cheval, un visage doux et bienveillant, de grands yeux noisettes compréhensifs, une bouche amène en ce moment plissée sous l’effet d’une légère perplexité, un tarin de bonne allure et un menton volontaire, tout cela surmontant un corps à la musculature qui jurait presque avec un faciès si amène, bien que celle-ci fût présentement partiellement masquée par une large chemise blanche élimée aux manches bouffantes retroussées en raison de la chaleur ainsi que par un pantalon marron qui devait avoir connu des jours meilleurs, celui-ci débordant légèrement vers le bas sur une paire de chaussures de bonne facture étrangement neuves comparées au reste de l’habillement, même si on pouvait voir aux mouvements des orteils sous la protection de cuir synthétique qu’elles causaient un certain inconfort à leur porteur… ah, et n’oublions pas bien sûr une sempiternelle blouse blanche qui lui descendait jusqu’à mi-mollet et qu’il avait l’air de porter comme une seconde peau : en bref, pour le cliché de l’infirmière cochonne, le moins qu’on pouvait dire, c’est que c’était raté du point de vue du physique et manifestement du caractère. Le bonhomme était installé dans un large fauteuil à roulettes, son attention accaparée par ce que l’on pouvait très facilement identifier comme le journal de Seikusu, ne détournant même pas les yeux lorsqu’il s’emparait d’une tasse remplie de chocolat fumant posée sur une table proche pour en prendre une lampée qu’il accueillait avec un claquement de langue satisfait contre son palais. Hormis le froissement du papier et les gémissements occasionnels du siège, il régnait un silence parfait à l’exception des sons de bruissement de feuillage et de pépiements d’oiseau qui filtraient de l’extérieur par la fenêtre ouverte qui dispensait un léger courant d’air parfumé venant tempérer la froideur qu’aurait pu instaurer la climatisation.

Prénom Saïl, nom Ursoë, comme cela pouvait être indiqué sur un petit feuillet qui ornait la porte d’entrée de l’infirmerie et qui présentait l’intéressé comme étant l’une des personnes chargées d’apporter les soins ad hoc à qui aurait pu en avoir besoin en l'absence de la praticienne habituelle, Nasira Jagger. Une drôle de zigue cette dame là d’ailleurs… elle s’était montrée de la plus exquise politesse avec lui, mais tout le long de l’entretien, il n’avait pas pu se départir d’une désagréable sensation qui lui donnait l’impression qu’ils étaient un couple de mantes religieuses en train de se fixer l’un l’autre avec pour dénouement prévu celui que chacun connaît pour l’infortuné mâle. C’était stupide, mais il n’avait pas pu s’en empêcher, et ne s’était senti véritablement soulagé qu’au moment où la chaleureuse poignée de main qu’il avait reçue avait conclu leur entretien tout ce qu’il y avait pu y avoir de plus correct en fin de compte, le jeune homme ayant eu grand plaisir à côtoyer quelqu’un de beaucoup plus instruit des choses du monde médical qu’il l’aurait pu croire de la part d’un membre d’un personnel scolaire. Il devait se faire trop de souci, et plutôt que de se forger un délire de persécution, il aurait été beaucoup plus sensé de profiter dûment de ces jours de tranquillité qui lui étaient offerts : l’effet de l’Humanis Simplex avait l’air d’être parti pour durer, et en attendant qu’il redevînt un homme-loup, il avait bien l’intention de ne pas s’en faire et de couler des instants paisibles comme celui qu’il vivait en ce moment même, à compulser sans avoir à se hâter les informations journalistiques tout en sirotant un bon liquide bien sucré dont il avait toute une réserve à proximité.

D’ailleurs, ce n’était pas comme s’il avait été complètement oisif était donné qu’il s’était dans un premier temps attelé à la tâche de savoir si ses frasques en tant que loup-garou avaient pris une telle ampleur qu’elles étaient parues dans la presse : c’était qu’une effraction –même involontaire- dans un centre commercial et une course-poursuite dans les rues avec la police, ça ne passait pas inaperçu ! Heureusement, les autorités semblaient s’être fait un devoir d’étouffer l’affaire étant donné qu’il ne figurait rien de pareil, même dans les faits divers, ce qui le soulagea : il avait juste à faire profil bas, et tout se passerait bien ; il pourrait continuer à prendre congé du tumulte qui lui était coutumier pour quelques jours, jusqu’à ce que son corps muât d’une telle façon qu’il lui faudrait à nouveau se vêtir de ce pagne qu’il transportait toujours avec lui dans un grand sac à dos qui ne le quittait jamais.
Mais depuis qu’il s’était rassuré sur son relatif incognito et puisque aucun élève n’était venu quérir ses services, il avait jeté son dévolu sur les mots croisés sur lesquels il piétinait désormais, une définition qu’il mentionna pensivement à haute voix alors qu’il se grattait le côté de la tête de son stylo le tenant en respect depuis quelques bonnes minutes déjà :

« Au nombre de cinquante, elles forment le cortège de Poséidon… »
« Modifié: jeudi 11 juin 2009, 19:28:13 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shion

Humain(e)

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 1 vendredi 12 juin 2009, 03:59:44

J'ai mal. Mon ventre me fait horriblement souffrir. Je tombe de ma chaise. J'ai si mal, je pleure. Je veux ma mère, je veux qu'elle me dise ce qui m'arrive. J'ai l'impression que je vais mourir. L'enseignante court venir m'aider, et étrangement, il n'y a que les garcons qui se joignent à elle, les filles me regardent avec des yeux bizarres. Mais qu'est-ce que je leur ai fait. Je sens les bras de mon enseignante m'aider à me lever et on se précipite dans le couloirs. J'ai le ventre qui se comprime, je gémis et je laisse échapper un petit cri de douleur. L'enseignante nous guide vers l'infirmerie. J'entends un bruit de porte qui s'ouvre et mon professeur crie "Néréide en difficulté". Évidemment, ma race n'a pas été cachée à la dame, ni à aucun autre membre du corps enseignant. Elle me dépose sur le lit. J'ai toujours mal et je sanglote comme une enfant. Maman, pourquoi j'ai si mal, c'est horrible, aide-moi, maman... la seule solution que j'ai, c'est l'eau. L'eau! J'essaye de parler entre mes cris de douleur et mes gémissements, c'est très dur et parler me fait encore plus mal. Ca me lacère le ventre, chaque mouvement, chaque contraction me faisait souffrir, donc pleurer et crier me faisaient encore plus mal.

-Madame... haaaa!... apportez-moi... un peu d'eau... s'il vous plaît.

J'ai peur. Ca fait mal et je veux que ca s'arrête. Je vois l'enseignante qui me regarde, incrédule. Je fermes les yeux et je pleure davantage. J'ai l'impression que je vais mourir. Je n'aurais jamais du partir de chez moi, j'aurais du rester auprès de ma mère et de mes soeurs. Je voudrais tant rentrer chez moi. Mes mains se crispent sur les draps blancs du lit d'infirmerie. Quelqu'un, par pitié, de l'eau, juste un peu d'eau, je vous en supplie. Faites que quelqu'un vienne m'aider.

-Aidez-moiiii!

Je crie, je hurle, je veux que quelqu'un me soulage de cette horrible douleur. Par pitié, n'importe qui. Tuez-moi, oui, tuez-moi, que ca finisse, que ca ne recommence plus, que j'arrête de souffrir. Je ne veux plus avoir mal. J'ai eu mon lot, ca suffit! Je serre les dents, mes ongles s'enfoncent dans ma chair après avoir traversé la couverture. Mon sang teinte les draps de rouge, mais je continue d'enfoncer mes doigts dans ma paume, concentrant mon esprit sur la douleur que j'y ressentais pour ne plus sentir celle de mon ventre.
« Modifié: vendredi 12 juin 2009, 04:18:58 par Shion Sasaki »

Saïl Ursoë

Créature

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 2 vendredi 12 juin 2009, 04:38:31

Néréide ! Voilà, en sept lettres, c’était donc ce terme là que désignait la définition sur laquelle il avait buté tant de temps, ainsi que celui par lequel il allait pouvoir compléter sa grille… attendez une seconde, « Néréide en difficulté. » ?! Branle-bas de combat ! Aussitôt, délaissant son journal, Saïl se propulsa hors de son fauteuil pour faire face à l’enseignante qui avait fait irruption dans ses locaux ainsi qu’à l’élève qu’elle amenait avec elle et qu’il identifia l’une comme l’autre sans aucune difficulté, sa mémoire eidétique lui rendant une fois de plus d’impressionnants services pour qu’il eût à sa disposition un maximum d’informations sur sa patiente : Sasaki Shion, intégrée au lycée il y avait très précisément onze jours, catégorisée comme faisant partie des espèces extraordinaires de par sa nature surnaturelle, la jeune fille étant à ce que l’on disait née du dieu des océans lui-même, information que le savant aurait traitée avec dédain s’il n’avait pas vu des choses plus étranges encore au cours de ces derniers jours. De toute façon, ce qui importait dans le cas présent n’était pas de dresser sa biographie mais de traiter son mal facilement guérissable avant que la souffrance n’atteignît un cran supérieur, tâche qu’il se mit en œuvre d’accomplir en allant sur le champ se munir sans tergiverser d’une carafe remplie d’eau armée de laquelle il revint aux côtés de la juvénile créature marine qui se tordait de douleur sous les yeux effarés de l’institutrice qu’il congédia d’un hochement de tête décidé, lui intimant muettement de retourner à son cours interrompu maintenant qu’il avait la situation en main, recommandation qu’elle ne fit pas de difficultés pour suivre, prenant la poudre d’escampette dans des claquements de talons suivis de celui d’une porte qu'on ferme.

Les cris lancinants de la pauvrette qui se tortillait sur le lit auraient pu en secouer plus d’un, mais l’ex-homme-loup, qui en avait vu bien d’autres, ne fit ni une ni deux et, d’un geste ferme et attentionné à la fois que seul pouvait avoir un praticien expert, lui fit redresser la tête de manière à ce qu’elle pût ainsi se ressourcer plus commodément, avant de lui intimer d’une voix dénuée de toute trace d’incertitude :

« Buvez. »

Puis il lui accola le bec du récipient contre la bouche pour laisser couler le liquide salvateur entre les lèvres de celle qui en avait bien besoin, faisait en sorte qu'il se déversât assez rapidement pour qu’elle pût se soulager le plus rapidement possible, mais pas trop afin d’éviter qu’elle ne s’étranglât par la faute de gorgées trop brutalement administrées. Très rapidement, le remède si efficace et pourtant si simple fit effet, et lorsqu’il sentit qu’elle avait atteint un état de contentement convenable à voir ses traits se détendre et ses membres quitter leur crispation spasmodique, il laissa retomber le crâne délicat de la convalescente sur l’oreiller, écartant doucement de ses doigts redevenus ainsi libres quelques mèches roses éparses de son front, demandant d’une voix douce :

« Vous vous sentez mieux ? »

Question rhétorique, mais cela faisait partie du processus de prise de contact avec le patient dont le but était de rassurer ce dernier en le plongeant dans un environnement non pas froid et stérile, mais accueillant et fait de contacts véritablement humains. Désormais que la crise était passée, le visage de Saïl avait quitté sa raideur de médecin pour prendre une expression beaucoup plus amène, ses yeux couvant tendrement la frêle silhouette qu’ils surplombaient, sa bouche s’étant étirée en un sourire bienveillant.
« Modifié: vendredi 12 juin 2009, 04:44:52 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shion

Humain(e)

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 3 vendredi 12 juin 2009, 12:31:15

Je sens mes larmes sur mes joues qui coulent sans s'arrêter. J'ai l'air d'un ver de terre tellement je gesticule. J'entends l'enseignante partir, je n'ai que plus peur. Je sens alors un truc entrer dans ma bouche ainsi qu'un peu d'eau. Je me mets à boire comme une fille qui aurait passé une journée complète dans le désert. Je suçais le bec de la carafe, ca me fait tellement de bien, et en plus, je sens la douleur qui se dissipe. Je pleure tellement je suis contente qu'elle s'en aille. S'il vous plait, plus. Je bois, je bois, je bois et je sens mon ventre enfler légèrement à cause de la quantité de liquide que j'ingurgite. Une fois que j'ais vidé le récipient, je me laisse tomber sur l'oreille, soupirant de soulagement. Une douce voix mâle lui demanda si elle allait bien. J'ouvre les yeux et j'apercois le visage souriant d'un homme. Je souris à mon tour. J'ai peine à parler entre mes soupirs et mes sanglots qui commencent a se calmer.

-Oui... grâce à vous... merci.

Je me sens beaucoup mieux. Je respire doucement pour que mon corps se détende comme il le faut, mais le regard attentif de cette homme me fait un peu rougir, augmentant mon rythme cardiaque dans ma poitrine. Comment le remercier, il m'a sauvé la peau et je ne posséde rien pour le remercier, pas même de l'argent. Je m'inquiète un peu. Est-ce que je dois le payer pour m'avoir secouru? Si c'est le cas, je suis mal. Je n'ai pas une seule pièce, ni sur moi, ni en banque. Tout ce que j'ai, c'est ce que maman m'envoie à chaque semaine pour manger et payer mon logement.

-Je suis désolée... je n'ai rien pour vous payer... je...

Je me sens nulle, encore plus nulle que lorsque j'étais avec mes soeurs et mise à l'écart car je vais avoir l'air d'une ingrate. Mais bon, on m'a toujours traité ainsi, ca ne changera pas de ce que j'ai supporté pendant cinq ans.

Saïl Ursoë

Créature

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 4 vendredi 12 juin 2009, 15:49:45

Le payer, lui, Saïl Ursoë, un médecin, pour avoir fait son devoir ? Voilà bien une des plus énormes absurdités qu’il eût jamais entendues, et ce qui ne rendait pas la scène aussi comique qu’elle aurait pu l’être était que la jeune néréide semblait tout ce qu’il y avait de plus sérieuse en mentionnant une rétribution, comme si un praticien avait pu vouloir offrir ses services à une personne dans le besoin avec pour unique motivation l’appât du gain ! Il en aurait bien ri si Shion n’avait pas eu l’air aussi embarrassée et aussi éprouvée par ce qu’elle venait de vivre, ses halètements ainsi que le rougissement de ses joues montrant qu’elle avait besoin d’être ménagée… bien sûr, cela montrait aussi que la trombine du docteur ne la laissait pas indifférente, mais il était trop innocent en la matière pour s’en rendre compte, et encore plus pour avoir dans l’idée d’en profiter. De fait, il pensa un moment à lui sortir une réplique ironique telle que « Oh, alors je vais devoir vous reprendre cette eau ! » ou « Pas grave, vous me paierez en nature. », mais de peur qu’elle n’interprétât cela au premier degré, il se contenta de lui répondre d’une voix douce sans se départir de son sourire alors qu’il essuyait les larmes qui avaient ruisselé sur son visage de ses grandes mains :

« Vous ne me devez absolument rien : je suis ici pour apporter les soins qu’il faut à quiconque vient me voir, et je ne demanderai jamais ne serait-ce qu’un yen pour ça. »


Bon, ce n’était pas tout à fait vrai étant donné qu’il recevait tout de même un salaire en tant qu’infirmier du lycée, mais ça n’aurait pas été mentir que de dire que pour lui, la question de la rétribution monétaire était quelque chose de très secondaire et que son impératif premier était toujours d’appliquer son sacro-saint Serment d’Hippocrate en toute circonstance, quelle que fût la personne qui aurait pu requérir ses services. En tout cas, maintenant qu’elle était calmée, elle allait pouvoir se reposer histoire de reprendre des forces après un tel tumulte à l’intérieur de son organisme, mais il restait deux ou trois petits détails dont il devait s’occuper, par exemple ces paumes meurtries par les propres ongles de leur propriétaire sous le coup de la souffrance. Il s'empara en un tournemain d’un flacon d’antiseptique et d’une pièce de gaze stérile qu’il humidifia du produit susmentionné avant de prendre délicatement une des menottes au sein de sa large paluche gauche, la droite appliquant précautionneusement le tissu contre les égratignures alors qu’il l’incitait d’un ton apaisant à se relaxer :

« Détendez vous. Un peu de repos et vous serez très vite à nouveau en pleine forme. »


Ce disant, il la fixa avec toujours la même aménité peinte sur ses traits, comme pour lui insuffler son assurance et sa tranquillité par le biais de ses yeux marrons qui fixaient ces beaux iris verts, sans qu’il cessât pendant ce temps d’officier, la compresse nettoyant avec expertise les parcelles de peau lésées.
« Modifié: vendredi 12 juin 2009, 16:05:57 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
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« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
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Shion

Humain(e)

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 5 vendredi 12 juin 2009, 17:06:38

Il est très gentil, l'infirmier. C'est rassurant. Son apparence m'intimide un peu... ou alors, c'est moi qui est trop petite. Il prend une bouteille et de la gaze puis il me prend la main. Il approche la gaze, pleine du liquide de la bouteille. Je me demande ce que c'est. Il le dépose sur ma main. Je ne sais pas à quoi ca sert, mais je rougis. C'est la première fois qu'on me tient aussi doucement la main depuis que je suis née et surtout qu'on me guérit. Son regard m'est totalement étranger, car la seule qui m'aie regarder avec aucune emotion négative dans le regard, c'est maman. Je détourne le regard, l'air gênée. C'est horrible, pourquoi je rougis comme ça, moi? Je ne suis pas aussi timide... si? D'habitude, juste pour m'avoir touchée, je me serais emporté et je l'aurais tabassé... mais je n'en ai pas envie... en fait, j'aime bien qu'il me touche comme ça, c'est doux et agréable.

-M-merci...

Bon, en plus, me voila incapable de parler comme n'importe qui. J'ai les genoux serrés l'un contre l'autre à cause de cette maudite nervosité. C'est embarrassant, ce regard amène qui me fixe comme ca... ca me rend toute chose. Je n'ai pas l'impression que je pourrais me lever tant j'ai les jambes molles. Est-ce comme ça qu'une femme se sent quand un homme la touche comme ça ou c'est juste à moi que ça arrive? Mais... c'est très agréable de ne pas se sentir rejetée... je me sens bien et je n'ai pas envie de quitter l'infirmerie... du moins, pas maintenant. Je regarde les beaux yeux marrons de l'infirmier.

-Est-ce que je peux savoir votre nom... monsieur?
« Modifié: vendredi 12 juin 2009, 17:58:05 par Shion Sasaki »

Saïl Ursoë

Créature

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 6 vendredi 12 juin 2009, 18:43:55

Saïl aimait son travail, il aimait l’étudier, en approfondir les tenants et les aboutissants, en connaître les mécanismes à fond de manière à être toujours meilleur dans son domaine ; mais surtout, il aimait le mettre en application du mieux qu’il pouvait, assumer ce rôle parfois éprouvant mais toujours gratifiant du médecin qui consistait à toujours prendre soin des patients sous sa responsabilité contre vents et marrées, contre toute opposition qui pouvait se dresser sur son chemin, cette opposition dût-elle provenir de la personne même dont il prenait soin, même si dans le cas présent, Shion se montrait tout ce qu’il y avait de plus docile, laissant l’infirmier désinfecter proprement et attentivement les blessures superficielles qu’elle s’était faites. Evidemment, pour autant maîtrisés qu’étaient ses gestes, il n’était pas insensible à la joliesse de sa protégée, et en voyant qu’elle-même se colorait d’un délicat incarnat, il ne put s’empêcher de rosir légèrement à la pensée que quelqu’un comme lui donnait à une jeune fille aussi mignonne de quoi rougir. Bien sûr, il ne se serait jamais permis de tenter quoi que ce fût, mais il n’empêchait qu’il ressentait ça comme un compliment muet sur son appréciabilité, et comme tous les compliments, celui-ci l’embarrassait légèrement, le jeune scientifique n’ayant rien d’un fanfaron qui se gargarisait de ses mérites comme un dindon glouglouteur.

Pourtant, même si elle semblait relaxée en sa présence, il était plus que visible qu’elle était tendue, cela se remarquant par la manière dont elle osait à peine le regarder en face, comme si elle s’était retrouvée confrontée à une imposante figure qui l’aurait tancée pour ses fautes à la moindre erreur de sa part, ce que Saïl n’était bien évidemment pas au cas où il aurait été besoin de le rappeler. Cependant, quelle que fût l’attitude de la néréide et la manière dont il pouvait la ressentir, il se devait de se montrer toujours aussi aimable, poli et doux possible, surtout dans le cas présent où celle qui se reposait sous sa garde n’avait rien qui aurait pu être de nature à faire naître l’amertume en lui.

« Saïl Ursoë. Vous pouvez m’appeler Saïl bien sûr. » Ce disant, il acheva sur un ultime geste précis du poignet de nettoyer les paumes meurtries de la demoiselle avant de jeter la compresse constellée de taches de sang dans une poubelle proche puis de se retourner vers la donzelle convalescente « Voilà ! Et la prochaine fois que vous vous sentez mal, n’hésitez pas à revenir me voir : ce serait dommage qu’il arrive quelque chose à une si belle personne. »

Ce disant, il tendit la main vers elle et, d’un geste presque automatique, il lui ébouriffa affectueusement les cheveux, ses longs doigts passant rapidement mais en douceur dans cette broussaille rose. Le geste avait été mû par les meilleures intentions du monde, et quiconque aurait sondé l’âme de l’ex-homme-loup n’aurait absolument rien pu y voir de tendancieux, mais toujours est-il qu’il ne tarda pas à se faire la réflexion qu’il agissait sans doute de façon déplacée, aussi retira-t-il rapidement sa paluche en s’excusant :

« Oh, désolé, je n’aurais sans doute pas dû faire ça. Pardonnez moi. »
« Modifié: jeudi 18 juin 2009, 13:02:54 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
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Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shion

Humain(e)

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 7 samedi 13 juin 2009, 20:11:05

-Non... j'aime bien qu'on me touche si on ne me traite pas comme un déchet.

Mon regard change nettement, admiratif pour cette homme, Saïl Ursoë, qui s'est occupé de moi sans aucune arrière-pensée. Les autres garçons sont tous une immense bande d'hypocrites, posant des gestes doux que pour mieux baiser un peu plus tard dans la journée. Cependant, cet homme n'a pas l'air de s'intéresser le moins du monde à mon cul, malgré que je vois bien dans son regard que je ne le dégoutes pas, bien au contraire. Ca me fait d'ailleurs rougir comme jamais. J'aime bien cette manière de me regarder... ca fait changement des regards pervers que les autres me lancent.

Je relève la tête et je lui souris de toutes mes dents blanches, j'essaye de chasser ma gêne de cette manière, mais je sais bien que je suis très rouge tout de même et il l'est aussi, c'est embarrassant. Je reprends sa main, doucement, et je la dépose sur ma joue. Je n'ai pas honte de mon audace, parce que j'en ai envie, en ce moment. J'ai besoin qu'il pose ses mains sur ma peau, juste un moment.

- Votre main est douce... c'est plus agréable que les gifles.

[Désolé, mon inspi a foutu le camp T_T]

Saïl Ursoë

Créature

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 8 dimanche 14 juin 2009, 21:42:04

Hum… pourquoi réagissait-elle aussi vivement que s’il lui avait fait une cour assidue à des gestes qui n’avaient pourtant aux yeux de Saïl rien que de très ordinaire et qui auraient seulement dû la faire un peu rosir au lieu de la transformer en pivoine comme c’était le cas ? Ce n’était pas convenable, mais ce qui l’était encore moins était que lui-même ne parvenait pas à adopter résolument cette attitude d’amusement détaché dont il aurait dû faire montre en sa qualité de praticien expérimenté, et se sentait à la place légèrement touché par cette présence féminine à ses côtés, au cœur de l’immobilité immaculée de l’infirmerie : il le savait, c’était mal, et rien que la moindre pensée libidineuse aurait très bien pu lui valoir un blâme en tant que médecin, mais cela ne l’empêchait pas de la contempler avec un certain trouble qu’il s’efforçait de masquer derrière une façade de sérénité propre à quelqu’un qui aurait eu la situation parfaitement sous contrôle, un contrôle qu’il sentait désagréablement s’effilocher entre ses doigts. Normalement, il aurait très certainement dû lui recommander de se reposer jusqu’à ce qu’elle se sentît mieux et refermer les rideaux cernant le lit pour la laisser tranquille avant de s’en retourner lui-même à son journal, mais il ne put résister à l’envie de lui rendre l’adorable sourire qu’elle lui lança, pas plus qu’il ne put retenir la chaleur qui lui monta aux joues à ce moment pour une raison qu’il ne lui était pas difficile de discerner et pour laquelle il se traitait intérieurement de tous les noms.

Avant qu’il eût pu n’aurait-ce été que penser à se reculer pour éviter un toucher aussi peu professionnel, la main de Shion se déposa sur sa joue avec une telle douceur que toute velléité de lui échapper le quitta sur le champ : comme les filaments soyeux d’une toile d’araignée, il sentait quelque chose de tendre et d’insidieux à la fois qui se resserrait autour de lui et qui trouvait sa cause dans la jeune néréide sans même qu’elle eût probablement conscience de la portée de son geste. Toutefois, la gêne que leur proximité faisait grandir en lui fit place à un sentiment beaucoup plus soudain, violent et dénué d’ambiguïté lorsqu’elle mentionna des gifles : quoi, quelqu’un d’un tempérament aussi peu prompt à exciter la haine qu’elle avait été molestée durant son enfance ?! Rien qu’à repenser à ça, toute la force de la conviction à laquelle il avait voué sa vie ressurgissait en lui : oui, elle avait sans doute été victime de violences en raison de sa nature différente, et il avait été confronté aux mêmes problèmes lorsqu’il s’était penché sur le cas des terranides. Que d’ostracisme, que de rejet, que d’injustices commises à leur égard, et que les études de Saïl avaient eu comme but de couper à leur source en prouvant que des créatures de ce genre devaient être considérées sur un pied d’égalité par rapport à un humain plus morphologiquement lambda ! Mais ses recherches avaient été interrompues dans les circonstances que l’on sait, et depuis, les choses devaient en être restées à peu près au même stade, la preuve en étant de la condition de cette pauvre demoiselle si éprouvée par ce qu’elle avait subi qu’elle en avait probablement développé un complexe de persécution si l’on en jugeait pas son attitude craintive.

A remuer de pareilles pensées, il sentait une rage impuissante bouillir en lui, et, par un geste instinctivement protecteur qu’il ne put réfréner, il alla soudain au contact de sa patiente, l’entourant de ses bras en une étreinte tendre et ferme à la fois, comme pour renforcer la conviction qui perçait dans sa voix lorsqu’il parla :

« Ne vous inquiétez pas. Tant que je suis là, il ne vous arrivera rien. »


De fait s'il y avait eu dans cette pièce quelqu'un animé de mauvaises intentions à l'égard de cette délicate enfant, il n'aurait pas hésité à lui appliquer cette opération que l'on appelait communément le cassage de gueule histoire de lui apprendre à s’en prendre à de plus faibles que lui. Rien de suspect dans ce qu’il faisait, et pourtant, si quelqu’un avait fait irruption dans ces locaux pour les surprendre dans une posture pareille, il aurait été bien en droit de les regarder d’un œil pour le moins suspicieux pour ce comportement véritablement indigne d’un infirmier et d’une élève. En dépit de cela qu’il savait très bien, le docteur ne se rétracta pas, il conserva la même position, enserrant affectueusement Shion en caressant doucement ses cheveux d’une main.

Alors espérons qu'elle te reviendra vite !
« Modifié: dimanche 14 juin 2009, 21:53:56 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shion

Humain(e)

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 9 mardi 16 juin 2009, 18:28:09

Je crois que ce que j'ai dit aux sujets des gifles que je recevais de mes grandes soeurs, la majorité sans raison particulière, mais le plus souvent pour jeter leur faute sur moi, le rejet de la famille, et pour me "punir" des "mes" fautes, avait provoqué quelque chose chez le bel infirmier. Ses bras m'ont entouré et me serrent maintenant contre son large torse. C'est si... confortable. Jamais une autre personne que ma mère ne m'a enlacée. Il me dit que je n'ai rien à craindre, tant qu'il est là. à ces mots, je me lâche et je commence à pleurer. Les humains sont milles fois mieux que les raves marines, beaucoup plus, même. Je pleure parce que je suis heureuse, je pleure parce que j'ai mal et je pleure parce que je me rends compte que plus rien ne sera comme avant. Je vide mes larmes, le visage enfouis dans le torse de mon nouvel ami, mouillant sans le vouloir son chandail. Je veux m'excuser mais tous mes mots sont brisé par mes sanglots. Mes mains vont se glisser dans son dos pour le caresser et le serrer. Je n'arrête pas de pleurer, je n'arrive pas à m'en empêcher. Je ne suis pas habituée à ce que quelqu'un montre la moindre douceur avec moi et je suis même surprise de ne jamais avoir été violée. Je ne veux pas qu'il voit mon visage en larmes, alors, je me caches. Je ne le regardes pas, je n'ai pas envie qu'il voit que je suis rouge comme une tomate, déjà qu'il sait que je pleurniches comme un bébé, je n'aurais plus aucun respect pour moi-même s'il se met à rire. Je veux continuer à croire qu'il est gentil, que c'est quelqu'un de sympa.

Je ne sais pas depuis combien de temps j'ai commencé à pleurer. Les résidus lacrymaux ont cessé d'affluer hors de mes yeux. Je lui souris, comme une enfant que l'on avait bien réconfortée et qui est prête à continuer sa vie. Je m'approche de son visage et je pose un petit baiser sur ses lèvres. Je rougis un peu. C'est la première fois que j'embrasse les lèvres de quelqu'un et ca me rend toute... chose. Ses lèvres sont très douces. Je comprends pourquoi les autres passent tellement de temps à s'embrasser. Un baiser si léger qui est si agréable, je me demande si un plus long aurait le même effet ou s'il sera encore plus agréable.

-Pardonnez-moi, Sail-san...

Je lui demande pardon parce que je vais me servir de lui pour mieux comprendre, pour étudier les sentiments qu'on ressent lorsqu'on goûte à la douceur. Je suis peut-être un peu ingrate, mais je veux apprendre, je veux savoir. Je l'embrasse une seconde fois, mais cette fois, je gardes le contact entre nos lèvres plus longtemps. Je ne sais pas s'il va apprécier que je me serves de lui pour expérimenter, mais il est si gentil, peut-être qu'il me laissera faire, ne serait-ce qu'un petit peu. C'est très agréable, finalement. Plus que ce que je n'ai jamais expérimenté auparavant. Mais je me rends compte assez vite que mon coté néréide va finir par vouloir aller beaucoup plus loin, cette même néréide qui n'a pas eu de compagnon à cause de mon rejet par les autres. Oh, Sail-san, pardonnez-moi pour le tournant de ces choses, ne m'en voulez pas et surtout, ne me méprisez pas...

Saïl Ursoë

Créature

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 10 mercredi 17 juin 2009, 00:01:53

Que ce ne soit un secret pour personne, Saïl était un être d’une grande douceur et d’une profonde bonté d’âme qui n’aurait pu souffrir que ses aspirations fussent perverties d’une ombre insidieuse d’intentions pernicieuses, que les convictions pour lesquelles ils vivaient fussent dévoyées en viles prétentions dont le seul but serait de masquer les noirceurs les plus basses. C’était avec de pareils impératifs en tête qu’il avait gratifié Shion d’une chaleureuse étreinte, et lorsqu’elle la lui rendit presque convulsivement pour déverser toutes les larmes de son corps en ce qu’on pouvait scientifiquement appeler un gros chagrin, il ne bougea littéralement pas d’un pouce de sa position, se contentant de s’asseoir au bord du lit pour bercer plus commodément cette jeune fille dans ses bras, bien évidemment à cent lieues de penser à pouvoir tirer profit de cette situation avantageuse pour se permettre quelques avances à l’égard de cette proie vulnérable.
En cet instant, tout ce qu’il nourrissait à l’égard de sa patiente était un sentiment de tendresse protectrice teintée d’une affection qui allait peut-être un chouïa loin et qui le faisait souhaiter que personne ne fît irruption dans l’infirmerie à ce moment afin que le charme du moment se prolongeât le plus longtemps possible, que la néréide pût se vider de toute sa tristesse contre son protecteur qui ne verrait aucun inconvénient à ce qu’elle trouvât asile à son contact pour aussi longtemps qu’elle le voudrait : c’était sa vocation, sa fierté que d’apporter du soulagement au gens, et en toute sincérité, le seul inconvénient qu’il trouvait à la situation était que les pleurs de l’adolescente allaient laisser une sacrée tâche sur sa chemise, mais étant donné qu’il se souciait de ses vêtements autant qu’on peut le savoir, c’était là le cadet de ses soucis.

Lorsqu’elle redressa la tête avec un sourire aux lèvres qui faisait chaud au cœur, il n’hésita pas une seule seconde à le lui rendre, ravi de la tournure qu’avaient pris les évènements, les troubles de Shion ayant ainsi manifestement pu trouver quelque épanchement dans le câlin qu’elle venait de partager avec lui. En revanche, il fut pour le moins déstabilisé quand elle s’approcha tout à coup de lui en un mouvement qu’il avait été loin de prévoir et qui lui laissa la sensation confuse d’un plaisir légèrement coupable teinté de surprise à éprouver la caresse de cette bouche douce sur la sienne : il n’avait bien entendu envisagé leur relation que dans les limites de ce que pouvait représenter celle que partageaient un infirmier et une lycéenne, et ce soudain baiser bouleversa sa perception des choses, sa confusion se lisant sans peine sur son expression éberluée ; confusion qui redoubla lorsqu’elle réitéra son acte, collant cette fois-ci plus franchement son visage au sien, faisant vaciller encore plus Saïl sur les fondations de sa maîtrise de soi.
Instinctivement, pris de cours par une telle soudaineté d’action, son premier réflexe fut de profiter de cette délicieuse apposition buccale en rendant sans réserve à la jeune fille ce qu’elle lui donnait, se pressant lui-même contre elle pour accompagner son geste avec une passion grandissante, glissant sa langue entre les dents fines comme des perles de la néréide pour qu’elle entrât au contact de la sienne tandis qu’il la serrait à nouveau contre lui, laissant cette fois-ci glisser ses mains depuis les épaules de sa partenaire pour les positionner au niveau de son bassin qu’il prit tendrement alors que ses baisers redoublaient d’ardeur, le monde et les préoccupations qu’il avait à son égard se réduisant peu à peu à cette adolescente palpitante de vie contre laquelle il accolait son bassin.

Non ! Qu’est-ce qui lui prenait pour qu’il se laissât aller à de pareils égarements qui auraient été de nature à lui valoir d’être radié de l’ordre des médecins ?! Dans quelque maison que je rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves, ainsi disait le Serment d’Hippocrate, et voilà qu’il l’enfreignait sciemment en dévergondant une enfant innocente et vulnérable, profitant de la situation pour répondre aux avances qu’elle lui avait faites sans probablement même connaître la portée de ce dans quoi elle s’engageait ! Il fallait qu’il résistât, qu’il ne permît pas que son honneur de praticien fût remit en cause d’une façon qui laissait tant de place aux pulsions libidineuses de son être… et pourtant, il ne pouvait pas non plus la rejeter purement et simplement, ce qui l’aurait très probablement fait replonger dans les affres de la tristesse dont il avait justement voulu la sortir, fut-ce pour un instant.
Dans ce but, il s’écarta d’elle, mais lentement, sans violence, se contrôlant pour ne pas faire de gestes brusques et naviguer dans un juste milieu entre la répulsion qu’il s’inspirait à fricoter ainsi avec une étudiante et la tendresse dangereusement ponctuée de sentiments passionnés que la vision de cette néréide aux cheveux roses et au physique si souple et si gracieux faisait naître en lui. Leurs visages à une trentaine de centimètres l’un de l’autre, il la regarda droit dans les yeux, ces si beaux yeux si profondément ensorcelants auxquels il peinait à résister, s’efforçant de rendre sa voix claire et dénuée de toute trace d’hésitation sans pour autant parvenir à masquer un léger tremblement de passion inacceptable et pourtant inexorable :

« Pardon… je… je n’aurais pas dû faire ça. Je ferais mieux de vous laisser tranquille, d’accord ? »

En parlant, il tâchait s’afficher un sourire confiant, mais ne parvenait à afficher qu’une sorte de petit rictus gêné qui allait parfaitement avec ses joues en feu pour mettre à jour le trouble qu’il éprouvait et qu’il s’efforçait pourtant de masquer vainement en se reposant sur les impératifs qu’il devait respecter en tant que docteur et sur les règles qu’impliquaient les bonnes mœurs, même si une partie de lui avait tout sauf envie de les respecter et brûlait de céder à la tentation que représentait Shion, cet être extraordinaire venu des océans, mélange presque inquiétant de pudeur virginale et d’érotisme sensuel.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shion

Humain(e)

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 11 mercredi 17 juin 2009, 01:25:50

-Non!... ne partez pas... s'il vous plait. Je suis désolée...

J'ai tout foutu en l'air, pourquoi ai-je fait ca? Je suis complètement dingue ou quoi? Je ne veux pas qu'il parte. Je recules un peu, mes mains quittant son dos pour aller agripper sa blouse au niveau des avant-bras. J'ai envie de recommencer à pleurer, mais il prendrait certainement ca pour de la manipulation et il me détesterait. Mes yeux trahissent ma tristesse quand je les lève vers lui pour le regarder. Pourquoi fallait-il qu'il soit si doux, si chaud... si beau... Je lèves la tête et je lui souris. Je le hais de m'avoir repoussée, mais je le comprends... Je rebaisse la tête, retenant mes sanglots de mon mieux, camouflant mes hoquets par des toussotements. Ce n'est pas lui qui partira, d'autres auraient besoin de lui si ils se blessent, moi, je ne suis rien pour personne, alors on se fiche si je suis là ou non.

-C'est... normal de ne pas vouloir de moi... je suis vraiment navrée, j'ai cru que... Pardon...

Un frisson de déception me parcourt. J'aurais voulu que ca se passe différemment, qu'il continue ce qu'il avait fait, mais ça serait croire aux contes de fées. Je suis loin d'être désirable et j'aurais du m'en souvenir, moi à qui mes soeurs et frères n'ont pas eut de cesse de me le dire. Je me lèves et je m'incline devant l'infirmier. J'ai honte. Pourquoi me suis-je mise dans cette situation. Je trembles et je retiens mes larmes, qui risquaient de couler à tout moment, pour ne pas m'humilier davantage devant le bel homme. Je voudrais qu'un de mes oncles soit là, Zeus, surtout, pour qu'il me foudroie sur place, qu'il efface cet évènement de la tête de Sail-san pour qu'il ne se souvienne pas de moi.

-Je suis vraiment désolée... je ne vous importunerai pas plus longtemps...

J'aurais voulu que ma mère soit là, qu'elle m'attende un peu plus loin, que je puisses la serrer et vider mes larmes sur elle. Pour la première fois, j'aurais voulu que ca ne soit qu'une mauvaise blague d'un cousin qui veut me faire pleurer, je ne me serais pas autant retenue, je lui aurais donné ce qu'il voulait et je serais partie. Je serres des poings avant de me tourner vers la porte. C'est décidé, je rentres à la mer, mais je n'ai pas l'intention de retourner à la maison, je ne veux plus voir personne et avoir aussi mal que ça. Mon coeur me fait mal et j'ai l'impression que tout va mal aller. Le rejet... ce sentiment m'est si familier maintenant... même un homme aussi doux que Sail-san ne peut faire autrement que me rejetter aussi. Il n'y a aucune exception... Je fais un pas vers la sortie. Dans mon coeur, je voudrais tant que l'infirmier m'arrête, qu'il me serre une nouvelle fois, qu'il me dise de ne pas partir, qu'il ne me méprise pas.
« Modifié: mercredi 17 juin 2009, 01:34:52 par Shion Sasaki »

Saïl Ursoë

Créature

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 12 mercredi 17 juin 2009, 02:15:38

Ce fut le scientifique qui recula instinctivement hors de portée de l’étreinte de la tendre néréide et qui fit son possible pour ne pas répondre à son geste en l’enlaçant lorsqu’elle le saisit par les manches de son large uniforme, témoin de sa fonction et de ses tenants qu’il se forçait à honorer dans les amples poche duquel il avait fourré ses mains resserrés convulsivement en des poings rageurs pour évacuer la colère qu’il nourrissait contre lui-même d’avoir causé autant de peine à cette pauvre enfant, gardant la tête baissé pour ne pas avoir à rencontré son visage qui lui causerait, il le savait, un effet dévastateur qui lui ferait véritablement perdre ses moyens. Il se sentait complètement idiot, incapable et cruel de se tenir aussi amorphe qu’un mannequin alors qu’elle le secouait en des mouvements implorants qui envoyaient des ondes d’un désespoir tangible auquel il s’efforçait de rendre son cœur imperméable, rentrant en lui-même pour se calfeutrer dans un professionnalisme dénué de toute implication personnelle.

Ce fut le docteur Ursoë qui serra les dents pour se renfoncer encore plus dans l’indifférence et empêcher que d’entre ces lèvres qu’il se faisait violence pour maintenir scellées et éviter d’exploser afin de dire à Shion qu’elle se trompait lourdement, qu’il voulait d’elle et que c’était justement pour cette raison qu’il ne pouvait se permettre de rester plus longtemps à son contact qui lui faisait véritablement perdre ses moyens, l’empêchant de réfléchir clairement comme tout homme de science de son acabit était supposé le faire. Il se sentait froid, glacé, insensible, et ne cilla même pas au moment où elle s’inclina devant lui avec un sourire factice qu’il ne prit pas la peine d’affecter de lui rendre, gardant ses yeux en ce moment braqués en direction du sol, vides, dénués de cette étincelle si inspirante qui les habitait d’ordinaire et qui faisait de lui quelqu’un doté d’un allant et d’un esprit vainqueur dont il pouvait être fier.

Ce fut le praticien qui resta planté là comme un albatros rivé à terre, les pans de son habit blanc pendant à ses côtés comme les ailes d’un volatile défait, à se dire qu’il faisait ça pour leur bien mutuel, pour qu’ils ne se laissassent pas aller à des égarements qui n’auraient sans doute pu résulter qu’en une culpabilité rongeante de part et d’autre. Obstinément, avec une détermination masochiste, il tenait la bride à ses velléités, s’empêchant de bouger d’un cil de peur que le moindre geste ne le fît réagir au quart de tour : il y avait des règles qu’il devait respecter non seulement en tant que personnel soignant vis-à-vis d’une lycéenne, mais aussi en tant qu’adulte par rapport à une adolescente dont l’âge était espacé du sien d’une dizaine d’années. Pour cette raison, même si le remède était pire que le mal, il ne devait pas céder à ses envies et laisser tout simplement la jeune fille partir afin que tout se passât convenablement.

Ce fut le médecin qui s’exclama soudain merde à toutes ces convenances, ces usages et ces diktats qui ne pourraient avoir comme seul et unique résultat que de creuser un vide terriblement douloureux à coups de poinçon de manque complet d’humanité : d’accord, le Serment d’Hippocrate interdisait d’abuser ses patients et leur entourage, mais nom de Mercure, est-ce que cela voulait pour autant dire qu’il devait se montrer aussi dénué de sentiments qu’un bourreau et laisser sortir de ses locaux des personnes plus défaites qu’elles ne l’étaient en entrant ?Advînt que pourrait, mais il était au dessus de ses forces de faire fi de la détresse de celle qui s’en allait avec l’air de quelqu’un dont la vie aurait été détruite juste après avoir acquis quelque début de solidité rassurante, une solidité qu’il lui avait lui-même procurée en l’étreignant juste avant de la lui refuser parce qu’il ne se sentait pas capable d’assumer ses désirs.

Ce fut Saïl qui ôta ses mains de ses poches pour les brandir à la manière d’un héraut, faisant au passage flotter autour de lui son vêtement à la manière d’une cape, se précipitant ensuite au contact de Shion en quelques bonds à peine avant qu’elle n’eut pu esquisser trois pas vers la sortie, refermant étroitement autour d’elle ses bras alors que la blouse retombait de part et d’autre de son petit corps telle un mantelet protecteur. Il l’avait contre lui maintenant, bien décidé à ne pas la laisser partir, et chercha dans un premier temps à lui dire quelque chose pour lui assurer que sa présence faisait tout sauf l’importuner, mais il sentit si décisivement que les mots n’auraient été que superfluité qu’il laissa parler les actes, fondant contre le cou gracile de la néréide pour l’embrasser à plusieurs reprises tout en remontant le long de son visage, cherchant tendrement ses lèvres.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
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« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
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Shion

Humain(e)

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 13 mercredi 17 juin 2009, 02:57:00

Alors que j'allais partir, je sens de grands bras m'enlacer et j'en reste surprise. Ce qui me restait de fierté était tout ce qui m'empêchait de laisser mes jambes se dérober sous moi. De douces lèvres parsement ma nuque de baisers. Ma main droite remonte le bras de celui qui m'a enlacée puis se glisse derrière sa tête pour le serrer sur ma nuque, fermant les yeux avec délice. C'était si doux que j'en étais rouge. Je tourne la tête pour apercevoir, pour mon plus grand bonheur, le visage de Sail. Son nom reste coincé dans ma gorge tant je suis heureuse de voir ses doux traits, je pourrais pleurer tellement je voulais le voir. Je n'hésite pas une seule seconde à aller à la rencontre de ses lèvres pour l'embrasser, ma langue part dans la légère ouverture pour aller chercher sa soeur, l'invitant à danser avec elle. Je frémis de plaisir tellement je suis heureuse qu'il m'ait retenue.

Je me retourne doucement pour me blottir dans ses bras, qui me sont si chaleureux et tendres. Ma main derrière sa tête le serrait contre mon visage, l'autre allant dans son dos pour mieux me blottir contre lui. C'est dur de respirer tant mon coeur bat rapidement, accélérant ma respiration, rendant la respiration pratiquement impossible, mais je n'ai pas envie de briser ce baiser si agréable. Mon premier véritable baiser. Je comprends pourquoi les autres n'ont de cesse de s'embrasser. J'ai chaud à l'intérieur et j'ai une drôle de sensation dans le bas de mon ventre. Je ne sais aps ce que c'est, c'est la première fois que ca m'arrive. Ma main gauche serre doucement son chandail. J'ai envie de plus, je... je ne sais pas ce que je veux, exactement. J'ai tout le mal du monde à m'arracher à ce baiser que j'apprécie tant. Le simple mot qui quitte mes lèvres résonnent telle une douce mélodie à mes oreilles.

-S...Sail...

Je prononce son nom avec tellement de tendresse. C'est la première fois que j'appelle un inconnu par son prénom. Je suis si heureuse. Doucement, je le fais reculer contre le mur pour l'embrasser encore plus passionnément, me collant à lui. Tout est si nouveau et pourtant, j'ai l'impression de savoir quoi faire, je n'attends que le bon moment pour agir.

Saïl Ursoë

Créature

Re : The doctor is in ! [PV Shion Sasaki]

Réponse 14 mercredi 17 juin 2009, 03:38:05

Héla, quelle force dans les gestes de cette charmante créature à l’abord si chétif qui parvenait, contrairement à ce que son enveloppe charnelle aurait pu laisser croire, à déployer une force qui allait manifestement au-delà des capacités humaines : Saïl, en dépit des apparences, n’était pas un poids plume, et pourtant, elle parvenait à l’entraîner jusqu’à l’extrémité de la pièce, même si cela était en partie dû au peu de résistance qu’il opposait à ses avancées. Loin de toute la tristesse discordante d’il y avait à peine quelques secondes, le contact fait d’affection sincère et passionné avait repris en parfaite entente, et chacun des partenaires enlaçait l’autre contre lui afin de maximiser la proximité et de renforcer le lien qui les unissait à la façon de deux danseurs évoluant en harmonie.
Voilà une attitude qui pouvait paraître bien irresponsable de la part de quelqu’un de sérieux comme le Docteur Ursoë qui s’était auparavant obstinément refusé à toucher Shion, mais après tout, si l’on examinait la situation de l’œil le plus objectif qui fût, quel mal pouvait-il bien y avoir dans ce qu’ils faisaient ? Ce n’était pas comme s’il y avait eu quoi que ce fût de violent d’un côté comme de l’autre, ils étaient parfaitement consentants, et s’empêcher de se laisser aller à leurs désirs ou les endiguer n’aurait pu avoir que de mauvais résultats comme l’expérience l’avait montré ; c’est pourquoi maintenant que les vannes avaient été ouvertes, les torrents de la passion commençaient à se déverser à grands flots, et le médecin ne se privait pas de s’y baigner sans réserve et d’y entraîner à sa suite la néréide, sachant pour y avoir déjà goûté que des ablutions d’un tel genre n’étaient que bénéfiques pour le corps et l’esprit.

De toute évidence, sa compagne évoluait en eau trouble et n’avait pas encore appris à nager, mais qu’à cela ne tînt : il n’était peut-être pas le meilleur professeur dans ce domaine, mais était loin d’être un instituteur violent et tyrannique, et était certain qu’en laissant les choses évoluer à leur rythme, tout se passerait à merveille. Pour le moment, elle buvait un peu la tasse, s’essoufflant bien vide en raison du manque d’air qui résultait de la façon dont sa bouche était monopolisée, mais elle ne se montrait pas réticente à s’accrocher à la bouée de sauvetage qu’il paraissait représenter pour elle, agrippant sa chemise encore entachée de larmes presque convulsivement, comme si elle avait craint qu’il ne disparût sous ses yeux ou qu’il voulût une fois encore que leurs activités en restassent à ce stade avant qu’elles ne glissassent sur un terrain dangereux.
Sur ce point, elle pouvait être rassuré, car désormais, Saïl n’aurait de cesse de la combler, de la maintenir dans un état de bonheur le plus complet possible le temps que durerait leur étreinte, et pour commencer à la mettre à l’aise, une de ses mains voleta au contact des premiers boutons supérieurs de son haut de lycéenne que les doigts arachnéens eurent vite fait de défaire avant de se glisser par l’ouverture ainsi aménagée pour caresser le buste de l’adolescente, cajolant les alentours de sa poitrine sans pour autant la toucher véritablement de manière à ne pas brusquer les choses. De son côté, l’autre appendice manuel s’était infiltré par le bas du vêtement et s’affairait à présent sur l’échine cambrée de Shion, évoluant dans ce terrain connu qu’était le corps humain, massant délicatement les muscles dorsaux encore crispés afin qu’elle pût se détendre et apprécier pleinement leurs ébats qui ne faisaient probablement que commencer. La bouche du bon praticien ne resta pas non plus inactive, et puisqu’elle avait été libérée quelques secondes le temps que la jeune fille prononçât son nom, il en profita pour lui embrasser une joue puis l’autre, lapant au passage les larmes qui y avaient coulé pour effacer toute trace du malheur passé pour lui murmurer ensuite :

« Je suis là. »


Paroles de la plus haute simplicité, mais suffisamment éloquentes et percutantes pour lui rappeler qu’elle avait trouvé en lui quelqu’un auquel elle pourrait se raccrocher autant qu’elle voudrait pour épancher sur lui toutes ses aspirations d’affection, quelles que fussent les circonstances. D’ailleurs, il avait aussi prononcé cela parce qu’il n’avait pas pu se retenir de maintenir bien plus longtemps ses lèvres éloignées de celles de la néréide, ne tardant pas un instant de plus avant de retourner à l’assaut de ces parties labiales au goût si suave, si délicat, presque sucré.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.




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