Pour moi, c’était toujours un grand plaisir de faire jouir mes amants, à tel point que je n’avais encore jamais fait payer mes partenaires, alors même que, parfois, certains me demandaient combien mes services coûtaient. Ma rétribution, c’était leur semence. Allez savoir pourquoi, mais boire du sperme, ou de la cyprine, ça m’avait toujours excité. Pourtant, beaucoup de gens disaient que le sperme, ce n’était pas bon, que ça vous sautait à la gorge, mais, dès que j’en avais goûté, j’avais adoré. Certes, ça n’était pas aussi bon que du jus d’orange, mais, Dieu, que j’aimais ça ! Et puis, même au-delà de ça, je n’étais encore qu’une élève. Faire payer des gens pour être, non pas mes clients, mais mes cobayes, ce n’était vraiment pas juste, je n’étais pas comme ça. Et, en ce moment, et vous pouvez me croire là-dessus, je prenais joyeusement mon pied.
La figure prise avec Sakura était l’une de mes préférées, tant pour la soumise, que pour la dominante. Ainsi, je pouvais lécher sans trop de difficultés la vulve de la femme, et c’était comme boire à la source d’une magnifique fontaine. Avec une verge, c’était encore mieux, mais je voyais mal une femme se doter d’une verge… Pour le coup, avouons que j’étais encore très naïve et très innocente vis-à-vis de Mishima, même si je partais bien ! Mais l’essentiel, pour l’heure, était que je léchais le sexe de Sakura, goûtant avec joie à sa mouille en la sentant se tortiller, tirant sur les liens qui la retenaient. J’avais mon intimité en feu en ce moment, tremblant sur place, yeux clos, et, encore et encore, continuai à la lécher.
« Hmmm-mmhmm… »
Sakura finit par jouir, et, pour moi, ce fut une heureuse consécration. Je la laissais se reposer, et, alors que je comptais la retirer de ses liens, Maîtresse se rapprocha de moi. D’un calme imperturbable, elle avait déchiffré mes mots, ceux que j’avais lâché sous l’effet d’une passion bien légitime, d’un feu qui avait continué à croître en moi, alors que, inconsciemment, j’avais effectivement choisi Tessia pour être la femme capable d’accomplir ce dont j’avais toujours rêvé.
Quand elle me précisa que j’avais indiqué être son « esclave », je me mis à rougir benoîtement, perdant toute contenance, glissant mes mains derrière mon dos en fixant mes pieds, avant de bredouiller quelques mots monosyllabiques :
« A-Ah… Ah b-bon… ? »
Avais-je vraiment dit ça ? Diable, que m’arrivait-il ? C’était comme si mon corps était en train de se liquéfier, de se tétaniser, comme la petite enfant prise sur la faute. Tessia, sentant la brèche, insista, alors que moi, j’avais peur de l’avoir vexé. En effet, quelle esclave viendrait se prétendre esclave ? C’était la Maîtresse qui déterminait qui était digne d’être une esclave, et non l’inverse… Et ce même si, au demeurant, il était très contradictoire de dire que quiconque pouvait être « digne » d’être une esclave, vu que la servitude, par définition, était la négation de la dignité humaine… Mais peu importe ! Je n’étais alors vraiment pas en état de jouer avec les mots, car, outre ma gêne, ce que je ressentais surtout, et que je peux dire ici sans problème, c’était une franche bouffée d’excitation, un truc puissant, encore plus fort que lors de mes premières séances d’entraînement avec des corps humains, quand ma respiration s’emballait et que mon corps était parcouru de tremblements nerveux incontrôlables.
Tessia continuait à parler, me piégeant par ses mots, en me laissant le choix entre, soit repartir chez moi la tête basse, soit me soumettre à elle. Tout ce qu’elle disait était vrai. Mon père avait toujours vu son métier comme une forme d’art, et, s’il en était passionné, ce n’était pas par la dimension sexuelle du kinbaku, mais bien par la dimension artistique de ce dernier, par la beauté de ces figures géométriques qu’il arrivait à concevoir. La nuance était subtile à saisir, la preuve en étant que, chez moi, j’avais clairement assimilé ça au sexe, mais le fait est, indéniable, et j’en étais sûre (ou alors, était-ce la petite fille en moi qui parlait ?), il ne bandait pas.
J’étais donc là, me mordillant les lèvres, rougissant furieusement, mon corps parlant pour moi. Dieu, Dieu, que j’étais excitée ! Quand elle glissa que j’allais « me faire sauter dans les règles de l’art », je m’en mordillais les lèvres d’excitation, crispant mes poings. J’hésitais encore, mais il me fallait maintenant lui répondre, et, pour faire ça, ma tête se redressa, la regardant, une détermination certaine se lisant dans mes yeux.
« Bien de mes amants voulaient me prendre ma virginité, Tessia… Mais, et c’est peut-être un brin romantique et stupide de ma part, mais je me suis toujours dit que la seule personne qui m’enlèverait mon innocence serait une personne forte, une vraie dominatrice. »
Il n’était maintenant plus trop difficile de voir où je voulais en venir, non ?
Mon corps agit rapidement, et je me mis alors à fléchir mes genoux, m’inclinant devant Tessia, attrapant l’une de ses mains, pour déposer un baiser dessus.
« Je savais que j’en trouverais à Mishima… Et vous êtes la meilleure Maîtresse dont je pouvais rêver, Tessia. Je vous implore de bien vouloir me pardonner d’avoir présumé de vos désirs, mais… Oui, je désire être votre esclave, je désire que… Que… »
Je rougis à nouveau, comme une preuve supplémentaire de mon inexpérience. Un nouveau mordillement des lèvres, même, avant de préciser :
« Que vous me preniez ma virginité, que vous… Que vous me baisiez bien fort… Je veux être votre petite chose, votre délicieuse petite esclave, qui exaucera le moindre de vos caprices, et satisfera tous vos fantasmes. Je vous en prie, laissez-moi être votre esclave, et soyez ma Maîtresse ! »
Ma demande se ponctua d’un ultime baiser, tandis que je l’observai à nouveau, fébrile, impatiente, tellement désireuse de sentir son corps contre le mien, sa passion, son énergie… Han ! J’en mouillais encore !
Quelle garce je faisais…