Bien qu’un peu étonné au début, je me rends finalement compte que je ne suis pas la première divinité qu’elle croise. M’enfin, qu’importe. Qu’elle en ait déjà rencontré avant m’importe peu … je ne connaissais pas son histoire et il m’était impossible pour l’instant de voir son histoire en sondant son esprit. Dommage … ou pas ? Etait-ce si important au final ?
La louve admet que ma situation devait me mettre bien mal à l’aise. Et elle ne savait pas si bien dire en réalité. C’était humiliant, affligeant, dégoutant … être au sommet d’une hiérarchie et de pouvoir pour finalement se retrouver aussi bas que les vers eux-mêmes dans le sol. Surement que cela vous parait exagéré mais dois-je vous rappelez que j’avais perdu toute notion d’humanité et de compassion vis-à-vis des mortels ? Pour moi, ces derniers n’était que des sujets qui n’en valaient pas la peine sauf dans les quelques cas ou ces derniers voulaient acquérir de la puissance pour arriver à leurs fins. Que ce soit en bien ou en mal. J’accordais des vœux en transformant ces derniers en monstres … Monstres qui devenaient mes apôtres. Nous vénérant d’une certaine manière et qui renforçait notre égaux et notre suprématie sur ce monde grotesque.
Mais si l’Okami le désirait … je pourrais lui accorder un de ses voeuxs. Cependant, je devais retrouver mes pouvoirs d’ici là … je me demande si elle le ferait. Avec ses capacités, cela pourrait être une bonne servante, un bon apôtre …
Ainsi les heures passent et passent inlassablement. On entendait par moment le bruit des pas des gardes marcher mais sans jamais passer devant notre cellule.
Durant ce temps, je m’étais simplement adossé contre l’un des quatre murs de notre prison, les yeux fermé, la tête relevée et placer contre le mur dallé, assis simplement. Je patientais à ma manière. Le silence régnait … Après tout … qu’est-ce qu’on aurait pu dire ? je n’avais guère envie de parler sur l’instant … Et puis, cela aurait certainement éveillé les soupçons de nos geôliers à force de nous entendre parler. Ils ne sont pas cons aussi, ils doivent bien se douter qu’on cherche un moyen de sortir d’ici et de nous libérer.
Un son vint alors briser ce silence au bout de ces longues heures pratiquement morte d’ennuis. J’ouvre lentement mes yeux alors que le son des clefs clinquantes l’une contre l’autre se fait de plus en plus proche. Voilà notre geôlier qui est de retour … mais sans plat cette fois. Il a la main près de son fourreau, à la limite du manche de son épée alors que dans l’autre main, les clefs s’y trouvaient. Se méfiait-il ? Avait-il remarqué quelque chose ? Ou simplement par précaution ? Allez savoir … je me demandais bien ce qu’il venait faire alors … A voir sa démarche, il s’agissait effectivement du même garde. Maintenant, je pouvais me tromper …
Le garde vint alors se saisir de la pauvre Shad par les cheveux, la forçant à se lever voir jusqu’à la trainer après son passage. Ce dernier tourne sa tête dans ma direction en ajoutant :
-T’es le prochain mon beau
Mes sourcils se froncent légèrement à cette interpellation. « Mon beau ». Des souvenirs encore me reviennent en mémoire alors que mon passé était normalement sous clefs. Qu’est-ce que cette louve avait pour réussir à me faire remonter de tels souvenirs … Même dans une pareille situation, des mots tourner pour moi, des souvenirs reviennent. Cela ne m’était jamais arrivé avant. Il s’en va alors et ferme la porte derrière lui. Je saurais probablement ce qu’il lui serait arrive … sauf si ils ont changé d’avis et on décidé de nous séparer dans d’autres cellules. Mais dans ce cas … pourquoi je serais le prochain ? J‘ai plusieurs hypothèse qui me viennent en tête … Seul le temps me dira laquelle de ces hypothèses sera la bonne …
Même pas dix minutes plus tard, un autre garde arrive, habillé autrement. Je l’observe … il est habillé d’une sombre cuirasse en plate noir. Je me rends compte qu’il n’est pas
seul puisqu’un second le rejoins, légèrement plus petit que le premier. Voilà alors pourquoi … on venait me chercher moi aussi. Qu’est-ce qu’ils voulaient ?
Le plus grand sort des clefs lui aussi et ouvre ma porte alors que le second vint près de moi, ne me laisse pas le temps de me lever qu’il me tire par les cheveux pour m’obliger à me redresser et me fait sortir en prenant soin de vérifier si j’étais toujours bien attaché. Il attendit que son compère finisse de fermer la cellule avant de se mettre en marche. Le plus gros me pousse me faisant comprendre de le suivre. Il fermait la marche. Charmant … je me demande ce qu’ils me réservent … Je pars à l’opposé de là où était partie la louve. Je marche durant de longues minutes à travers plusieurs couloirs moi aussi. Mes yeux font de léger mouvement furtif à chaque carrefour, je tente de voir du mieux que je peux la venue de chaque couloir … pour finalement descendre et entrer dans une salle sentant la mort, le sang et la charogne. Je fronce un peu mes sourcils alors que le gros derrière moi m’empoigne par mes cheveux et s’avance en me forçant par la même occasion de continuer tout droit.
Au bout d’un temps, on me force à m’assoir sur une chaise où on m’y attache solidement. Les deux gardes de part et d’autres de moi. Surement par sécurité. Ils avaient de sacrées belles épées … Je regarde devant moi alors et je vois un
gars assez vieux arriver avec un tortionnaire. J’allais passer un sale quart d’heure … c’est sur.
- Faite moi une entaille aux deux bras. Je veux récolter un maximum de son sang mais … ne me le tuer pas … Je ne voudrais pas le perdre.
Mon sang … pourquoi il voulait mon sang ? Je vois les deux gardes sortirent leur épée et me tailler profondément les deux bras. Je lâche un sourd grognement de douleur. Cela faisait bien des années que je n’avais plus ressentis cette sensation si désagréable … mes deux bras se mettent à saigner abondement, le sang ruisselant le long de mes avant-bras pour finalement s’égoutter au dessus de deux récipients. Mon sang était presque noir. Cette okami avait donc raison … cette pierre affecte bien mon corps jusqu’à en même influencer mes liquides biologiques. Bon sang …
Je vois cet air enjoui sur le vieux malade qui devait certainement être un peu fou. En quoi mon sang lui serait utile …
Cela ne dura pas si longtemps. Le tortionnaire, qui s’était écarté, revint avec un fer à blanc qu’il plaça contre mes blessures pour les cautériser. Je ne pus résister, la douleur était tellement que je poussais des cris à chaque fois qu’il me brulait la peau.
-Bien bien … cela suffira pour l’instant. J’ai assez de matière pour quelques temps. Laissez le se reposer. Il en a bien besoin …
Salopard … attend que je me libère. Je me demande … si c’est lui qui nous a emprisonné. Non … ca ne doit être qu’un larbin. Le véritable responsable doit-être autre part, en sécurité derrière ses gros murs enchantés …
Le vieillard s’en va avec ses récipients, chacun remplit à raz-bord de mon sang. Le tortionnaire profite de l’absence de ce dernier pour fouetter mn corps mais surtout mon visage de son martinet en me causant de multiple plaie. Les deux soldats me ramènent finalement à ma cellule. J’essaie à nouveau de voir quelque chose d’intéressant.
Le grand soldat me jette d’une traite dans ma cellule avant de la refermer et partir avec son collègue. Je me redresse lentement, sourcils fortement froncés. Je rageais tellement de ne pas pouvoir me libérer.
J’avais déjà retrouvé des sentiments plus humains, plus mortels. Était-ce une bonne chose ?
Mais J’eus à peine le temps de m’assoir que j’entends un autre garde arriver. Je lève à peine la tête et je vois la louve jette comme un sac à patates au sol sans gène. Tu parles d’une galanterie … Elle en avait bouffé pas mal apparemment … Des morceaux de lins en moins, des plaies partout … elle n’a pas du jouir de cette souffrance. Je compatis. Pour une fois …
- Une patrouille de six gardes dans notre couloir. C’est un labyrinthe ici. Une autre patrouille un peu plus loin dans un couloir sur la gauche, même nombre de soldats. Deux gardes surveillent une énorme porte forgée. C’est tout ce que j’ai pu noter…tain ça fait mal putain…
-je ne dirais pas le contraire …Son regard se tournera d’une façon ou d’une autre vers moi. Elle pouvait aussi contempler, si on pouvait le dire, mes propres blessures. Plusieurs lignes de sang sur le visage, les marques de brulures aux avants bras et quelques tissus en moins sous les coups répétés que j’ai subis … J’ai mal mais je reste silencieux. J’ai écouté attentivement ses paroles. Donc son coté était plus sécurisé que le mien. Si le couloir dans lequel on m’a mené était bien celui qui menait au sous-sol, c’était à ce douter qu’il n’y aurait pas de garde. A moins d’être une taupe, ce couloir ne nous mènerait nulle part.
-De mon coté, je n’aie vu qu’un ou deux hommes et encore, ils se promenaient dans les couloirs. Avec de la chance, c’est là que ce trouvent nos affaires … mais notre sortie sera probablement par là où tu t’es rendu …
Je regarde la porte alors, repensant à la fâcheuse différence entre le garde qui l’a emporté et ceux qui m’ont pris. Je me demande encore si l’autre garde va venir me chercher pour me torturer à mon tour. Encore …
- Ils ne sont pas tous pareil … ceux qui sont venu me chercher étaient plus … résistant et sérieux je dirais. Il doit y avoir une classe hiérarchique. Celui qui t’a pris doit être plus faible que les deux qui sont venu me chercher. Ils savent bien que je suis dangereux. Comme ils doivent te sous-estimé vu l’escorte que tu as bénéficié …
Je la regarde alors dans les yeux, sérieusement.
Nous pourrons utilisés ce défaut comme un avantage. Tu es une femme démuni de tes pouvoirs. Ils doivent te croire faible … mais vu les aventures que tu as du vivre, tu dois être encore bien redoutable. Tu as des griffes, des crocs, la vitesse et la grâce d’un loup. Cela nous sera utile. Si on recroise ce garde une fois encore … Ce sera son dernier tour de garde.
Je regarde le ciel par notre unique fenêtre et je vois que le crépuscule tombe. Nous sommes enfin le soir … D’autres bruits de pas reviennent. Je tourne la tête et je vois que c’est le même geôlier que celui qui a emporté Shad plus tôt. Il me regarde alors qu’il ouvre la porte de ses clefs.
-Bien mon beau … comme promis plus tôt : c’est ton tour …
Il s’avance vers moi, la main encore au fourreau. Sauf que la il s’apprête à ranger ses clefs à la ceinture. C’est le moment d’en profiter. Je pousse d’une traite sur mes jambes pour me relever et foncer dessus. Il me voit, pose un pied en arrière mais je suis plus rapide que lui. J’ai déjà ma main sur sa rapière alors que lui a toujours sa main à son fourreau. Je tire la lame malgré mes deux mains liés par ces fichus menotte, je repère la faille au niveau de son casque, juste entre les plaques de métal qui recouvrent les oreilles et cette couche de cuir devant son visage. La lame se retrouve hors de son fourreau d’une traite avant que le bout de la lame n’aie se heurter, avec une précision extrême, dans l’encolure du casque. Ce dernier n’a pas le temps de réagir et … ne réagit même plus en fait. On voit le sang couler le long de la lame puis le corps s’écroule. J’ai surement du traverser le crâne de part en part, provoquant un coup mortel.
Le corps manque de s’effondrer, je me mets devant histoire de l’empêcher de tomber et lentement je le pose au sol avec l’aide de Shad. Je regarde le garde puis ses clefs. Je pose rapidement l’épée et me saisit du trousseau et fouille les clefs une à une jusqu’à m’arrêter à une. Je fais signe à la louve de venir et je détache ses propres menottes. Je lui donne le trousseau pour qu’elle fasse de même avec moi. Je la regarde alors.
-Sortons de ce trou maintenant …