La louve et le faucon [Pv Shad]

Effectivement, la vue de l’astre lunaire ne me ravivait pas. Elle ne me réconfortait pas, elle me rappelait constamment mes fautes, ce que j’ai fais ce jour là. Le jour où je les aies tous sacrifiés à mon compte comme un sale égoïste qui n’en avait que faire de la vie d’un millier d’humain valeureux qui auraient tout fait pour moi. Mais fallait-il en arriver à une telle trahison ? J’étais idiot, je le reconnais. Et pour ca …

Je le paierai toute ma vie …


-La grotte semble être plus profonde qu’elle en a l’air, au vue de la température qu’il fait dedans, je te propose de nous y engouffrer et d’y  faire un petit feu dans ses entrailles. Au vue de notre emplacement, nous ne risquons pas de nous faire repérer à cause de la lumière qu’engendra notre petit foyer….Qu’en dis-tu ?


Une bonne façon de briser le silence et de me sortir hors de ces souvenirs tortueux. Je me retourne simplement, la regarde avant de regarder le fond de la caverne.


-Ma fois, je suis bien du même avis. Enfonçons nous dans la grotte et mettons notre futur feu de camp à l’abri des regards.


Et nous marchons alors ensemble dans la grotte. On pouvait entendre au loin les clapotis des gouttes d’eau tomber du plafond jusqu’au sol. De grandes stalactites et stalagmites étaient présentes. Cette grotte devait bien en avoir des siècles. Je reste néanmoins attentif aux moindres mouvements mais je dois bien avouer que dans cette obscurité je n’y vois rien. Même le reflet des ondes lumineuses de la lune sur mon armures et qui partent au loin dans les mâchoires de l’obscurité, ne m’aide en rien à voir mieux. Je ne pouvais réellement compter que sur mon ouïe pour tenter de détecté tous les dangers.

Je suis légèrement en retrait comparé à Shad qui est plus à l’avant. Elle voyait mieux. Pour cela, elle devait surement remercier ses attributs canin et animalier qui lui permettaient de voir le monde sous un autre œil que celui des humains communs. Je voyais encore le monde différemment enfin … en temps normal.

Soudain, je m’arrête et je tourne la tête. Il me semble voir des petites billes briller dans le noir avant de disparaitre. Je fronce les sourcils. Etait-ce mon imagination ou …


-Je n’aime pas ça….Finalement, on dirait que nous ne sommes pas s…


Mon regard se tourne vers la louve, je vois comme une aura se dégager de son médaillon. C’était l’artefact lié aux araignées si j’ai bon souvenirs … Il y avait donc beaucoup de chance que cet endroit soit un lieu où les arachnides prospèrent. Un nid. Vu l’endroit, cela concordait pour un nid d’araignées. Maintenant … reste à savoir comment elles sont ces dis « araignées ».


-Reste sur tes gardes …


Je dégaine mes rapières et regarde attentivement autour de moi avant de lever mon regard. J’ai entendus du bruit comme un très léger grognement. Je me demande alors si Shad est capable de parler aux araignées ou non voir de les contrôler. Je continue de porter mon regard autour de moi.


-Dis moi … ton médaillon permet de contrôler les arachnides ?


J’entends un autre bruit venant de ma droite. Je me mets dos à l’Okami pour couvrir nos arrières. Putain … je vois rien et ca m’handicap grandement … Puis j’ai une idée ! Je me mets à frapper mes deux rapières ensemble et je finis par réussir à créer plusieurs étincelles qui éclairèrent les environs durant un coup instant. J’ai vu des monstres mesurant, au bas mot, bien deux mètres de haut aux minimum, des centaines de yeux rouges nous scruter entre des piliers rocheux, des poils essentiellement gris et noir comme je pense avoir vu des arachnides humanoïdes sur les plafonds et les murs.


-On est encerclé et je pense qu’il y en a des dizaines … Karine aurait détesté cet endroit …


Je faisais simplement référence à une de mes anciennes soldates dont le rang était assez élevé au sein de ma troupe.

La Terranide tendait l’oreille, observant les recoins sombres de la grotte à l’affut du moindre mouvement. Rester sur ses gardes….Pour sûr qu’elle n’allait pas relâcher son attention, d’autant plus qu’il était évident qu’ils étaient loin d’être seuls !  Avançant doucement, Shad restait néanmoins près de Griffith dans la mesure où ils devraient protéger mutuellement leurs arrières. Le clapotis des gouttes d’eaux chutant sur le sol rocailleux donnaient une atmosphère lourde à l’endroit. Le médaillon continuait à émettre une petite lueur cramoisie et la lycane répondit à la question du Faucon Blanc dans un soupir de découragement :

« Malheureusement s’il sait le faire, je n’ai pas encore trouvé comment. Je n’ai pas encore découvert toutes les subtilités qui lui sont liés mais…je sais que si nous restons ensembles, logiquement, je dis bien logiquement, ils ne devraient rien nous arriver. »

Le médaillon protégeait la Louve des araignées et lui permettait même de s’en faire des alliés. Si Griffith restait près d’elle, il était logique pour la porteuse de l’artéfact qu’il ne soit pas attaqué, du moins, elle l’espérait. Bruit de métal s’entrechoquant. La Louve tourna son regard et vit Griffith frapper ses rapières l’une contre l’autre, créant des étincelles qui leur permirent de mieux voir leurs potentiels adversaires. La Louve put voir des araignées d’apparences normales bien que plus grosses que la moyenne et des êtres arachnéens qui les encerclés, une dizaine au bas mot. Certains étaient accrochés au mur, la tête en bas, observant le couple, d’autres pendouillaient dans le vide retenue par un fil  de soie sortant de leur immonde abdomen. Ces créatures n’avaient rien d’humains.

« Si j’avais su…Je ne t’aurais pas proposé de venir ici… »

La Louve avait choisi délibérément d’ignorer la mention du prénom de Karine. Pourquoi ? Car s’il s’agissait d’une des anciennes compagnonnes de Griffith, cela voulait simplement dire qu’elle avait été sacrifiée et lui demander donc plus d’information risquait  de faire remonter de bien sombres souvenirs chez le Faucon. Hors ce n’était pas ce qu’il fallait en ce moment. L’une des araignées humanoïde émit un sifflement et descendit en compagnie de trois consœurs faisant face au duo. Son abdomen se balançant de gauche à droite, elle se mit à parler dans un dialecte compréhensible s’adressant directement à Griffith

« Dieu Déchu….Nous connaissons votre histoire…Cette dernière est murmurée dans tout notre royaume….Nous savons aussi ce que vous recherchez.  Vous qui êtes accompagnés de l’amie de la Reine, suivez-nous. Arakk Anh kish…. »

Perplexité. La Lycane jeta un regard étonné à Griffith avant de se tourner vers la créature qui leur faisait face et qui pour l’instant, ne présentait aucune trace d’animosité :

« Qui…êtes-vous exactement ? Et comment vous pouvez le connaître ? »

La bête ne dis rien les premières minutes avant  de lever une de ses pattes lui servant de mains et de désigner l’ensemble de la grotte et plus précisément les araignées se trouvant sur ses parois. D’innombrables bêtes poilues à huit pattes qui couraient sur les murs et les plafonds.

« Nous sommes partout. Nous savons tous. Nous sommes innombrables. Vous nous connaissez sous l’apparence de simples araignées mais nous sommes bien plus que cela. Oui, bien plus. Je suis un nérubien. Akhn’ret est mon nom. Mais cela n’a pas d’importance. Suivez-nous. »

Un nérubien….voilà donc ce qu’était cette créature ! Un être bien fort insistant. Parlant à voix basse, la Lycane questionna le Faucon :

« Il dit qu’il sait ce que nous recherchons….Je te laisse choisir si nous les suivons ou pas…bien que…il semblerait que nous n’ayons pas trop de choix. »

En effet, tout autour d’eux, d’autres nérubiens s’étaient joints à leurs confrères et les encerclaient leur bloquant toute possibilité de retraite. La grotte avait même était scellée par une toile épaisse et certaines des créatures avaient entre leurs pattes des filets de rets gluants prêt à être lancé. Niveau hospitalité, la Louve avait déjà vu mieux. Mais, aucune attaque ne leur avait été portée pour l’instant, alors, devaient-ils faire confiance à ces créatures et les suivre comme demandé ?

Du plafond, trois araignées anthropomorphes descendent pour se tenir devant nous. C’est alors que nous constatons ensemble dans une certaine perplexité que ces créatures connaissent mon existence et même ce que je suis réellement. Vraiment ? Mon nom se fait connaitre par delà la dimension ? J’en reste le premier étonné … mais devais-je en être vraiment honoré ? 

De la même façon, ils reconnaissent Shad comme une de leurs alliés. Pas très étonnant si cette dit reine était la même que celle qui a fournit ce talisman que l’okami porte actuellement autour du coup. La louve demande qui sont ces créatures et comment elles nous connaissaient. A cela, les araignées humanoïdes répondent qu’ils sont partout, innombrables… De simples araignées pour les yeux de certains. Ces choses avaient dont une conscience collective ou quelque chose dans le genre ? Impressionnant … qui aurait cru que d’aussi petites créatures comme les arachnides soient dotés d’une telle capacité dès la naissance ?

Soit … le Nérubien termine en nous demandant de nous suivre …  Je me tourne alors vers la louve qui me parle.


- Il dit qu’il sait ce que nous recherchons….Je te laisse choisir si nous les suivons ou pas…bien que…il semblerait que nous n’ayons pas trop de choix.


Je me mets alors à regarder tout autour de moi et c’est la que je constate que l’option de la fuite ne nous est pas d’une très grande utilité. Les Nérubiens et araignées géantes nous bloquent le passage de tous les cotés. Ça va être très difficile pour nous de fuir. Je reporte alors mon regard sur Shad et je lui dis avec un calme qui en étonnerait plus d’un.


-Il vaut mieux pour nous de les suivre. Je ne pense pas que ces nérubiens nous attaquent. Ils semblent me respecter par mon statut de dieu comme ils te respectent par ton statut vis-à-vis de leur reine arachéenne. Autant les suivre et ne pas les décevoir. Qui sait, ils ont peut-être réellement quelques choses proches de ce que nous recherchons. Et puis voit le bon coté des choses : ici nous ne seront pas repérés par nos anciens geôliers.


Nous nous sommes mis à les suivre alors comme les nérubiens terminent la marche. Je m’avance un peu plus pour me rapprocher de Akhn’ret. Il était un peu plus grand et mieux vêtu que les autres montrant que son rang était plus grand. Je m’avance jusqu’à être à ses cotés et je me mets à lui parler tout en regardant par moment autour de nous.


-Je suis impressionné que vous connaissiez mon existence. Depuis combien de temps avez-vous appris mon existence ? Qui vous l’a dit ? Est-ce que votre culte est lié uniquement à un dieu ou est-vous plus du genre à croire en plusieurs entité ?


Je me tais un instant. La possibilité qu’un des miens soit arrivé en ce monde avant moi n’est pas à exclure aussi. Il y avait bien des béhélits rouges qui étaient tombés sur ce monde sans que j’en aie souhaité l’existence alors … peut-être y avait-il un autre membre de la main de dieu ici ? Ce nérubiens me fournirait surement des réponses ou du moins je l’espère …


-Vous dites que vous savez ce que nous recherchons … en avez-vous un objet ou nous aiderez-vous à le trouver ?

La Louve ne pouvait approuver que les paroles du Faucon. C’était effectivement une i chose que ces créatures, ces nérubiens ne leur veuillent pas de mal. Et même si l’endroit dans lequel il s’avançait n’avait rien d’engageant, au moins ils mettaient de la distance entre eux et leurs poursuivants. Hochant la tête d’un signe approbateur, la lycane se permit néanmoins de rajouter :

« Faisons quand même attention, un allié peut vite devenir un ennemi ici, bien que…s’ils auraient voulu du mal, il l’aurait déjà sans doute fait. »

Cependant on ne perdait rien à rester prudent. Tandis que Griffith se détacher d’elle pour parler au nérubien leur ayant adressé la parole et ouvrant la voie dans ces dédales caverneux, deux autres vinrent se placer de chaque côté de la Terranide, marchant tout en faisant balancer leur abdomen. La Louve porta leur regard sur eux avant de les ignorer, continuant à marcher tout en tendant un peu l’oreille. Droit devant Akhn’ret écoutait le faucon  le questionnait. Les questions tournaiebt autours de la connaissance de son peuple sur sa véritable identité, sur leur croyance et sur ce qu’il savait de leur quête. Pour commencer, Akhn’ret garda le silence joignant une paire de mains effilées entre elle, pensif. S’arrêtant devant une porte ornée d’une sculpture arachnéenne, il prononça une suite de mots à résonnance sifflantes propres à leur dialecte. Un vrombissement se fit entendre, la sculpture rétracta ses huit pattes vers son corps et la porte s’ouvrit dans un bruit sourd, laissant entrer le groupe dans son antre.

« Nous croyons en plusieurs Dieux mais pas à ceux que vous pensez. Nos Dieux sont intemporels. Nous savons votre identité car nous l’avons vu. »

Pas d’explication supplémentaires. A croire qu’Akhn’ret n’était pas réellement du genre bavard. Traversant un pont suspendu fait de toiles d’araignées, le nérubien s’arrêta sur une plateforme, posant une main sur un pilier trônant en son centre. A nouveau des mots incompréhensibles furent énoncés et un cocon de soie de la taille d’un poing fut mis à découvert. Le prenant dans l’une de ses mains il en décolla quelques fils, montrant à Grifgith une pierre. Cette même pierre qui ornait autrefois son collier de métal. A l’aide d’une de ces autres mains, il fit signe à l’ Okami de s’approcher, déposant le cocon de soie et son contenu dans le creux de ces mains.

« La pierre est brute et à besoin d’être taillée. En avançant vers ce tunnel au loin vous trouverez une sortie vers la surface. Là-haut il ne restera qu’à trouver des nains. Prenez garde Dieu déchu, un seul effleurement et vos pouvoirs seront à nouveau mis sous clé. Les nains vous aideront à construire un support et à tailler la pierre. »

Encore fallait-il les trouver. Rangeant la pierre dans l’une de ses poches, la Lycane s’adressa à son compagnon de route :

« Prévient moi si tu as besoin de la toucher –elle se tourna vers Akhn’ret – Merci pour votre aide. »

Le nérubien ne répondit pas, se contentant comme bon de ses confrères à rester sur place et à faire dandiner son imposant abdomen. Jugeant qu’il était temps d’y aller le duo se dirigea vers le tunnel indiqué précédemment. Sur le chemin, la Louve s’adressa au Faucon.

« Tu penses que les nains seront aussi….coopératifs ? »

Car là…Autant dire qu’ils avaient eu de la chance.

La louve me dit de l’interpeler si jamais j’aurais besoin de toucher la pierre. Bref, si jamais je me sens changer de nouveau. Je regarde un instant la pierre sans rien dire avant de regarder le Nérubien que je salue poliment puis je me tourne vers Shad avant de regarder le tunnel que les arachnéens nous avaient montrés peu de temps avant. Ensemble donc, nous nous sommes mis à marcher en direction de ce sombre tunnel qui nous mènerait en toute logique chez les nains …


-Tu penses que les nains seront aussi….coopératifs ?

-je n’en ai pas la moindre idée malheureusement …  Peut-être qu’ils nous aideront sans hésiter, peut-être nous demanderont-ils un payement contre …


Les nains étaient de nature avares et très proches de leurs sous si j’avais bonne mémoire. Les convaincre de nous aider gratuitement ne serait surement pas une chose facile à réaliser. Je pourrais surement réussir à les convaincre mais cela nécessiterait d’user de mes dons de dieu démon, chose dont je ne voulais pas avoir recours … Je me tourne alors vers la louve durant notre marche.


- Je me demande si ils ne demanderaient pas quelques choses en échange ? De l’or, un métal particulier … Qu’est-ce que nous pourrions leurs offrir ? Je me vois mal … D’en venir à leur proposer un pacte. Des pouvoirs, de la connaissance, de l’or en échange de ce que nous désirons. De plus, je crains que si j’en arrive là que ma personnalité ne s’en voie changé …

Et c’est la que je réalise une chose c’est que je n’ai pas encore accès à mes pouvoirs.

-Sauf qu’en ce moment cela va m’être difficile … bien que mes pouvoirs reviendront surement bientôt …


Je soupire doucement, comme déçut qu’une solution probable et de secours tombe finalement à l’eau. Qu’est-ce qui nous restait comme option au final ? Je regarde alors mon armure qui était fait d’un alliage et d’un métal particulier et de ce fait rare. A part cela, je n’aurais probablement rien d’autre à leur proposé … je me tourne alors vers la louve qui avait peut-être une autre solution à ce problème.

La Louve marchait aux côtés de Griffith, l’écoutant parler au sujet d’un quelconque payement que les nains pourraient leur demander. L’or ou un métal précieux semblait être la solution la plus envisageable. Le Faucon alla même jusqu’à faire mention de ses pouvoirs, proposant de les utiliser pour offrir aux nains ce qu’ils désireraient le plus avant de se raviser, ayant oublié en partie qu’il n’avait pour l’heure pas accès  à ses pouvoirs et que, de toute façon, sa personnalité risquait d’être changée à nouveau en usant de tels procédés La Louve soupira avec un air las, continuant sa marche.

« User de tes pouvoirs seraient bien trop risqué car nous ferions tout cela pour rien…Je pense que le mieux à faire est d’attendre d’arriver sur place et de voir de quoi il en retournera….Même si j’ai l’amère impression que cela ne sera pas une partie de plaisir. Soyons au moins heureux que ces tunnels ne soient pas habitués pas des créatures infâmes…..Je n’ai pour le moment pas réellement l’envie de me battre… »

Bien que si le besoin se fasse ressentir, l’Okami se défendrait ardemment contre un quelconque assaillant. Mais mise à part quelques insectes grouillant sur le sol, le duo ne vit pas l’ombre d’un ennemi potentiel et au bout d’une bonne heure de marche, une clarté au loin vint poindre le bout de de son nez, leur indiquant que la sortie était proche.  Mettant sa main au-dessus de sa ligne de mire pour se prémunir de la clarté, la Louve continuait à avancer, sortant du tunnel  au grand jour avant de remarquer qu’ils n’étaient pas réellement dehors mais plutôt à l’intérieur d’une imposante montagne et que ce qu’ils auraient pu prendre pour de la lumière n’était que le rayonnement d’une imposante forge.  Outre cet état de fait, la Lycane nota aussi rapidement la présence de plusieurs nains en armure et armés se tenant tout autour d’eux les tenant en joue avec leurs haches.

« Par ma barbe étrangers, que venez-vous faire ici ?! »
« Nous…venons solliciter votre aide et votre savoir pour tailler une pierre… » répondit tranquillement la Lycane son regard se posant sur chacun des nains, ses sens aux aguets, ses muscles tendus en cas d’une quelconque attaque. A ces mots, le nain qui avait pris la parole, frappa le sol de sa hache et vociféra :

« Pouah ! On a d’aut   chat à fouetter que vot’ caillou ! Fichez l’camp ! »
« Un problème ? On pourrait peut-être…aider ? »

Peut-être tenaient –ils là leur moyen de payement ?  Bien que s’engager dans une assistance où on n’avait pas la moindre idée de quoi il en découlait…cela pouvait s’avérer particulièrement risqué. Le nain se mis à les regarder de haut en bas et éclata d’un rire gras et moqueur :

«  Haha elle est bien bonne ! Comme si vous pouviez nous aider ! Comme si vous pouviez retrouver not’ bien le plus précieux volé par c’dragon d’malheur ! »

Un objet cher aux yeux des nains à rechercher entre les griffes d’un dragon donc. Sur ce coup, la Louve pris la décision de ne pas répondre et se tourna simplement vers Griffith, attendant de savoir s’ils allaient tenter le coup ou non. Surtout que combattre un dragon sans pouvoir …Voilà qui risquait d’être particulièrement « amusant. »

- Un dragon ?


Dis-je doucement alors que je m’approche doucement du nain avant de m’abaisser un peu pour être à sa taille, tenté d’instaurer un certain climat de confiance entre lui et nous. J’observe le nain dans son armure de mailles et de plaque, sa barbe rousse tressée comme ses cheveux qui sortaient difficilement de son casque. Il avait le nez courbé et assez imposant pour sa taille. A voir les muscles, il devait s’agir d’un guerrier voir d’un forgeron en prime.


-Vous pouvez m’en dire plus ?

- A quoi cela vous avancerait ? Vous comptez aller l’affronter ? Laissez-moi rire !

-Je vous en prie messire. Parlez-nous d’avantage de ce dragon. Comment est-il ? Comment s’est-il prit pour voler votre richesse ?


Le nain me regardait de la tête au pied, comme surpris que j’instiste. il grommelle doucement dans sa barbe avant de reprendre.


-Bon si vous y t’nez … C’t’un grand dragon rouge qui vit dans la montagne voisine. De c’qu’on sait, il crache du feu à ne plus savoir quoi en faire ! Il est connu depuis des siècles mais on pensait pas qu’il se réveillerait d’si tôt ! Il traine dans l’or et les pierres précieuses. Ses écailles sont aussi dures que de l’adamantium, s’pour dire à quel point il est résistant ce fumier !


-Est-il muni d’une conscience ?

-C’t’un sale avare alors j’présume que oui …

Je souris doucement, peut-être y avait-il moyen de conclure quelque chose au final ?

-Si nous vous ramenons votre trésor, accepteriez-vous de nous aider en retour ?

-Bien entendu mais j’avoue que j’y crois pas trop !


Le nain nous fait signe de le suivre alors, ce que nous fîmes. Une fois dehors, on peut contempler que la cité naine est localisé dans une montagne en haute altitude. Forcement, il y avait de la neige partout. Ce qui rendait la vue particulièrement agréable pour nos yeux. On ne devait surement pas être très loin de la frontière entre Ashnard et les terres des Terranides, les terres du grand nord.


-L’dragon il est là-bas. Dit-il en pointant une montagne au sud.

Laissant la main à Griffith, la Louve observa en silence le Faucon conclure avec le nain, trouvant les mots justes pour piquer sa curiosité et surtout leur permettre de leur apporter leur aide. Un dragon rouge. Et comme tous les dragons ce dernier crachait du feu et avait une cuirasse faite d’écailles extrêmement résistante. Une vraie partie de plaisir en perspective ! Pourtant, la curiosité frappa la Terranide quand son compagnon de cellule questionna le nain sur la présence ou non d’une conscience chez le saurien. Pourquoi donc une telle question ? S’il avait ses pouvoirs, elle comprendrait mais là…elle en restait quoi. Mieux valait attendre qu’ils soient de nouveau seul à seul pour en parler. Malgré sa suspicion, le nain les invita à le suivre, précisant un point important durant leur petit trajet.

« Ce n’est pas l’or qui nous intéresse, enfin, si mais c’pas le plus important. Nous on veut récupérer le joyau du roi, le Cœur de la Montagne. »
« Et comment on  le reconnaîtra ? »

Le nain eut un rire gras suivit d’un sourire montrant une certaine fierté de ce qu’il allait dire :

« Ha ça ! Vous le saurez en le voyant ! Aucun bijou, ou joyaux ne peut rivaliser avec sa beauté ! Mais franchement, vous allez surtout être grillés sur place..Mais bon j’vous aurez prévenu ! »

Arrivant enfin à la sortie de la capitale naine, le regard de la Lycane se porta sur le paysage enneigé, qui en toute honnêteté était loin d’être déplaisant. Bien que la chaleur n’était pas au rendez-vous et qu’un frisson glacée traversa l’échine de la Teranide. Le nain pointa une montagne qui a vu de nez était bien à un ou deux jours de marche, leur indiquant que le dragon s’y trouvait.  Saluant le nain qui ne se priva pas de retourner dans la chaleur de sa cité enfouie sous la terre, le duo reprit leur marche, se dirigeant vers la montagne où se trouvait le fameux dragon rouge.  Un tapis de neige recouvrait le sol et la végétation, craquant sous les pas du duo, la Louve se tourna vers le Faucon :

« Quand tu as demandé si le dragon avait une conscience c’est que tu avais une idée derrière la tête non ? Laquelle était-ce ? »

Le cœur de la montagne … voilà donc l’objet que nous devrons acquérir pour avoir enfin les services des forgerons nains. On la reconnaitrait facilement à l’entendre, surement avait-elle une forme particulière. Un gros cristal ? Une grosse gemme brillant ? Nous le saurons assez vite mais je doute que nous l’aurons aussi facilement. Peut-être que ce dragon veillerait d’avantage sur ce bijou que sur le reste de son trésor


- Quand tu as demandé si le dragon avait une conscience c’est que tu avais une idée derrière la tête non ? Laquelle était-ce ?

-Si il est muni d’une conscience, je peux tenter de le raisonner ou de lui proposer autre chose. Avec de la chance, il saura aussi qui je suis et nous laissera emporter la gemme sans trop de soucis même si je doute que la seconde option soit réalisable.

Je regarde doucement la louve à cet instant.

-Qui sait après tout ? Ce sont des créatures millénaires remplies de savoir. Ils peuvent se ranger de notre coté si on trouve les bons mots …


Je souris doucement avant de regarder devant nous et je me rends compte que … la montagne n’est pas tout près en fin de compte … Je regarde à gauche et à droite. Demander une monture nous reviendra cher et je ne suis pas dans la possibilité de m’offrir et encore moins d’invoquer une fière monture. Je me tourne doucement vers la louve. Il y avait surement plus de chance qu’on se rende là-bas à pied mais … on en avait bien pour plusieurs heures à pied voir jour. Je me demande alors, après tout je suis sur que la louve ne m’avait pas tout dévoilé, si Shad ne pourrait pas nous aider à avancer plus vite... Notamment avec l’aide de son gros corbeau comme lorsque nous avons fuit nos geôliers.


-A tout hasard mon amie … Aurais-tu la possibilité d’appeler ta monture à nouveau pour nous avancer plus vite ? A moins que tu ais une autre solution pour qu’on puisse s’y rendre plus rapidement ?

Se faire l’allier d’un dragon ? Voilà qui n’était loin d’être anodin ! Regardant le Faucon Blanc, la Louve ne put s’empêcher de se demander si une telle chose pourrait être envisageable mais après tout….ce Griffith était loin d’être qu’un simple humain, alors oui, cela pouvait s’avérer fort dangereux mais les chances aussi minimes soient-elles n’étaient en rien négligeable.  Levant le regard vers la montagne, leur destination, l’Okami soupira doucement :

« Espérons dans ce cas que tu saches trouver les bons mots, je n’aime pas m’aventurer dans des terres inconnues en sachant que la plupart de mes capacités soient…en cage pour le moment. »

Bien sûr, la Louve aurait pu aisément vivre quelques jours sans pouvoirs dans les Terres Sauvages, mais s’avancer vers l’antre d’un dragon sans réelle défense…voilà qui était un peu inconscient de leur part ! Et pourtant, cette folie était nécessaire pour la suite. Ils devaient s’emparer du Cœur de la Montagne pour obtenir la faveur des nains. Bien que la Lupine soit fébrile à retrouver ses pouvoirs, elle espérait également que son partenaire mettrait du temps à en ressentir de nouveau leur puissance en son sein, car cela ne pourrait signifier qu’une chose : La perte de son humanité et le retour d’un Dieu Démon sans cœur, sans émotion qui pourrait aisément la mettre au banc.  Pour ainsi dire, le duo avait une énorme épée de Damoclès au-dessus de leur tête, une épée qui faisait référence au temps qui passe et au fait que les particules des pierres magiques dans leur sang se dissipaient peu à peu. Une épée de Damoclès qui pouvait tomber sur eux à tout instant.

« A tout hasard mon amie … Aurais-tu la possibilité d’appeler ta monture à nouveau pour nous avancer plus vite ? A moins que tu ais une autre solution pour qu’on puisse s’y rendre plus rapidement ? »

Suite à cette question, la Louve s’arrêta, et tapota un instant son menton de son index d’un air pensif. Avait-elle de quoi satisfaire la demande du Faucon ? Oui et…non. Bien sûr appeler son corbeau de l’effroi serait une possibilité mais le faire dans son état actuel ne serait que pure folie. Ce n’était qu’une énorme chance qu’il ait daigné venir vers leur ancienne cellule pour les aider dans leur échappée. Mais pour l’heure, l’Okami ,n’avait aucune possibilité d’obtenir du respect de la part de Rukhmar qui pourrait tout autant décider de les aider que…de les attaquer jusqu’à ce que mort s’en suive et sur le coup, Shad ne souhaitait guère attirer d’autres complications.

« Je ne pense pas que l’appeler soit…une bonne idée, j’en suis désolé mais pour l’heure, il nous faudra marcher. »

Illustrant ses propos, la Lycane se remis en marche, frottant de temps à autre ses mains l’une contre l’autre pour se réchauffer, une légère fumée s’échappant de ses lèvres et ses narines quand elle expirait l’air froid de la région. Puis soudain, un tressaillement la pris, une démangeaison au niveau du nez et elle éternua. Rien de bien singulier en apparence si ce n’était qu’en éternuer, la Louve brûla une petite surface de neige. En ouvrant les yeux, elle put noter la présence d’un carré vert légèrement fumant entouré de neiges immaculées. Il ne lui fallut guère longtemps pour comprendre que l’obsidienne avait fini de faire son effet dans son sang. Mais pour en être parfaitement sûre, elle claqua des doigts en direction  d’un autre tas de neige. Un tas qui fut recouvert d’une flamme et réduit en l’état de simple flaque. Autant dire que sur le coup, sa queue battait rapidement derrière son dos, démontrant sa joie de retrouver ses capacités ! Mais, cette joie s’estompa bien vite alors que la Louve se tourna vers le Faucon :

« Qu’en…Qu’en est-il pour toi ?  Je pense pouvoir te servir de monture…Bien qu’à présent je pourrais  l’appeler mais…cela pourrait nous conduire  à être plus aisément vu…Donc je préfère la solution de reste  à terre quitte à devoir marcher ou plutôt courir une heure de plus… »

Disant ses mots, la Lycane se recula un peu et se transforma optant pour une forme animale, une forme lupine de la taille d’un Worg adulte. Une bête qui pourrait aisément supporter le poids de Griffith et de son armure.  Se couchant sur le sol, la Louve n’attendait plus que son partenaire ne la chevauche avant de se mettre à courir rapidement vers le destination. SI du moins il monterait sur son dos et si pour sa part, ses pouvoirs n’étaient pas encore revenus car si tel était le cas…il risquerait fort d’avoir un fort changement de programme. Pour l’heure, la Lycane ne pouvait qu’attendre espérant d’un certain côté que son partenaire n’était pas redevenu celui qu’il était.

Alors ainsi, la monture qu’elle avait invoquée la veille n’était pas sous son contrôle ? Comme c’est fâcheux … avoir une monture ou un allié invocable dont on était pas sur qu’il nous aiderait à tous les coups était un risque assez grand. Il aurait pu déjà nous attaquer hier, voir nous laisser entre les mains des gardes qui nous auraient remis dans nos geôles sans possibilités de fuite cette fois-ci. Je présume dans ce cas que nous n’avons plus qu’à marcher jusqu’à la grotte où ce dragon logeait, se reposait aisément sur son mont d’or et de trésors en attaquant quiconque viendrait le déranger dans son sommeil ou s’en prendre à son trésor qu’il considérait comme son lit et sa vie … Dragon qui, j’espère, aura plus de jujotte que d’orgueil … j’espérais simplement que mon statut de dieu inter dimensionnel lui viendrait aux yeux et que j’arriverais à le raisonner mais là encore, rien n’tait joué.

J’observe alors durant de longues minutes ces montagnes enneigées au loin. Ce paysage était vraiment magnifique … je ne me rappelle pas avoir vu de pareille environs par chez moi, du temps où j’étais encore à la tête des troupes du faucon … Ces monts enneigés étaient d’un spectacle sans pareil. Bien que pour les nains qui vivaient dans la région, ces paysages faisaient partie de leur quotidien. Ils n’avaient pas cette magie à leurs yeux comme pour nous … enfin … Pour moi en tout cas. Je ne sais pas si la louve était tout aussi impressionnée que moi de voir un tel spectacle naturel.

Un éternuement ce fait, je tourne naturellement mon visage neutre vers la louve qui venait apparemment d’éternuer. Elle regarde le sol enneigé, je fis de même et je constate alors qu’un dépôt vert s’était formé là où la neige semblait bien moins épaisse. Avait-elle retrouvée ses pouvoirs ? La seule manière de le vérifier était de les utiliser, ce qu’elle fit cependant. Un claquement de doigt et des flammes apparurent dans la neige immaculée, neige qui ne mit pas longtemps à fondre. La lycane semblait terriblement joyeuse à l’idée d’avoir retrouvé l’entièreté de ses pouvoirs. Quant à moi … je ne me portais pas joyeux pour autant. Si elle retrouvait ses pouvoirs, cela voulait dire qu’il devait très certainement en être de même pour moi. Sauf que dans mon cas, il n’y avait pas que les pouvoirs qui reviendraient. Ce dieu aussi.

Shad me demande alors ce qu’il en est pour moi. J’hésite presque à voir jusqu’où vont mes pouvoir. Elle me propose ensuite une alternative à notre souci de locomotion et se propose pour devenir ma monture et faciliter notre voyage. L’inconvénient serait que nous seront vu de loin. Quand elle prend alors sa forme louve digne d’une entité tout droit sortit des légendes nordiques, je comprends un poil mieux ce qu’elle voulait dire par être vu. Effectivement … on la verrait sous plusieurs kilomètres. Je reste pensif alors … fallait-il risquer réellement qu’on soit vu ? Alors que notre ancien propriétaire devait surement déjà avoir mis des hommes pour nous retrouver. Non … je préférais jouer la carte de la sécurité. Même si le temps nous manquait, surtout dans mon cas. Nous avions encore cette pierre qui pourrait inhiber mes pouvoirs …


-Attend … je vais essayer quelque chose.

J’ouvre doucement ma main droite et regarde droit devant moi. Je fronce de peu mes sourcils … la neige commence doucement à se mouvoir. De fines poussières de neiges s’élèvent doucement autour de nous, virevoltent entre elle et moi pour finalement se condenser devant nous. Une masse se fait, ressemblant fort à un équidé. Au final, la neige se condense fortement avant de se laisser tomber. Un cheval blanc immaculé était apparut sous nos yeux. Un magnifique cheval au pelage doux et soyeux, une longue queue effilée aussi blanc que le reste du corps. Même les yeux du cheval semblaient blanc bien qu’ils étaient légèrement d’un teint gris. Il nous regarde, enfin plus particulièrement dans ma direction. Je regarde ensuite Shad.


-On dirait que je suis capable de retrouver une partie de mes pouvoirs mais je ne préfère pas en abuser utilisons ce cheval pour notre voyage. Nous seront bien plus discret que ta forme louve. Après tout … on ne sait pas si cet homme qui nous retenait captif est encore après nous ou non.

La Louve toujours couchée dans la neige attendait patiemment la réaction de Griffith. Il était vrai que son pelage plus proche du noir que du blanc n’était pas réellement une aide pour se dissimuler dans cet épais manteau neigeux. Et au vue de la moue que tirait le Faucon, elle comprit rapidement que son idée présentait un gros désavantage, d’autant plus que s’ils voulaient rester le plus longtemps discrets. Soufflant et faisant virevolter un peu de neige devant son museau, la bête se releva et reprit une apparence plus humaine. D’un côté ce n’était pas comme si elle avait pris sa forme de louve géante, là…ils auraient pu être vus à des kilomètres à la ronde ! Mais le trajet aurait été bien plus court en contrepartie. Puis Griffith s’exerça à la manipulation permettant de faire comprendre au duo que ses capacités étaient en train de revenir et que leur temps leur était plus que compté. Sans un mot, la Louve regarda le Faucon faire, observant avec une pointe d’émerveillement cette neige qui se soulevait et tourbillonnait dans les airs jusqu’à créer un destrier au pelage aussi blanc que la poudreuse. Niveau discrétion, cette monture était de loin bien plus à son avantage.

« Et bien ! C’est impressionnant. Désolé de ne pas avoir le pelage blanc mais il semblerait que tu ais trouvé un moyen de palier à mon handicap….Quant aux hommes qui pourraient nous poursuivre, je pense effectivement qu’ils sont sur nos traces mais nous avons bien quelques jours d’avances….Quoi qu’il en soit, on doit se hâter, j’ai récupéré mes pouvoirs mais toi aussi tu commences à les retrouver et…Il me semble que ce n’est pas réellement une très bonne nouvelle…. »

Par la suite, la Lycane s’approcha doucement du cheval, pris doucement sa tête entre ses mains et caressa son museau. Et tandis qu’elle pensait sentir un aspect poudreux comme la neige dont il été issu, la Louve fut quelque peu étonnée de sentir que ce cheval semblait être plus que réel, fait de chair et d’os.  Haa les pouvoirs d’un Dieu ! Oui mais un Dieu Démon qui allait reprendre le pas sur l’humanité de Griffith s’ils ne se hâter pas.  Réalisant cela, la Lycane attendis de savoir où elle devait se placer sur le cheval avant de monter en selle, laissant la conduite au Faucon. Et même si elle avait dit que leurs poursuivants devaient être à quelques jours de marche cela ne l’empêchait pas de rester sur le qui-vive, observant en même temps le paysage d’un blanc immaculé se dévoiler sous ses yeux. Le cheval était au galop, quelque fois, lors de passage délicat, le rythme de course passait au trot mais quoi qu’il en soit, le duo avançait bien plus vite qu’à pied et pourtant…la montagne semblait si loin, tellement loin !  Observant d’un rapide coup d’œil le givre sur les branches d’arbres, Shad soupira :

« Si on ne serait pas aussi pressée, je prendrais plus de temps pour observer cet endroit….Il faudrait que je pense à y retourner un jour. »

Et au vue de l’emplacement de cette région, la neige semblait être reine pendant presque toute l’année, sans doute plus à certaine période que d’autres. Reportant son attention sur leur destination, la Lycane repris la parole :

« Je ne sais plus si je te l’ai déjà demandé mais…Que comptes tu faire dès que tout cela sera fini et si tu réussi à garder ta part d’humanité ? De plus, tes collègues ne risquent-ils pas de voir cela comme une sorte de trahison ? Ou pire de régression ? En tant que Dieu Démon ne dois tu pas être exempt de toute émotion qui pourrait alterner ton jugement ? Après…Je comprends parfaitement que tu souhaites sauvegarder ta part d’humanité…. »

Cette part humaine emplit d’émotions et de souvenirs qui lui rappellerait sans cesse le sacrifice qu’il avait commis.

Elle a bien comprit que la situation n’irait pas en notre faveurs dans les heures qui vont suivre si je continue à récupérer l’entièreté de mes pouvoirs. J’approuve simplement à ses mots avant de l’observer s’approcher du cheval de neige que je venais d’invoquer. Un cheval sera toujours plus endurant que sa forme louve … Bien que je suis sur qu’elle aurait put tenir plus longtemps. Mais je préfère qu’elle conserve ses forces, on ne sait jamais sur quoi nous pourrions tomber … ou encore si elle aurait à m’affronter. Qu’elle me fasse entrer en contacte avec la pierre des dieux trop tard …

Shad grime sur le dos du cheval et je la rejoins assez rapidement. Je me mets au premier plan, mes mains posé sur le cou de l’animal. Je prononce à peine un mot et le cheval se met à parcourir l’horizon à une vitesse ahurissante. La louve s’agrippe instinctivement à moi. Cela ne me dérange pas plus que cela … j’avais déjà vécu ce même genre de situation par le passé après tout.

Et dire que nous étions encore à deux ou trois jours de la montagne à dos de cheval … mais je préférais cela au mois de marche à pieds …


-Les endroits enneigés, toutes saisons confondues, sont de véritables tableaux naturels. C’est une beauté sans pareil … mais elle a un prix. Tous ceux qui ne se sont pas préparés à l’hiver éternel peuvent considérer ces régions comme leur futur tombeau. Même pour des Terranides … bien que j’ai cru comprendre et voir que sur Terra, les Terranides vivaient essentiellement dans le grand nord. Vous devez donc bien y être habitué mais tous ne doivent pas vivre là-bas certainement …


Un léger silence s’installe durant notre course mais la louve le rompt rapidement pour me poser une nouvelle question. J’étais tout naturellement d’une oreille attentive pour n’importe quelle question de cette dernière.

Cette question était simple en soit : que ferais-je une fois que j’aurais retrouvé mon humanité ? Que penseraient les autres dieux de la main de dieux ? Il est vrai que c’était des questions là fortement intéressantes … aussi bien pour elle que pour moi. Je laisse un silence planer avant de répondre calmement à ses questions.


-Je m’aventurerais dans ce monde … Je l’explorerais pour le contempler de mes propres yeux. Je m’y ferais une réputation. Je veux que le mythe du Faucon Blanc perpétue en cette dimension. Jamais je n’arriverais à me faire une nouvelle compagnie … mais je veux simplement que l’on me connaisse … en bien … Pour ce qui est de mes confrères … je pense que si cela les dérangeaient vraiment, ils seraient déjà intervenus pour me stopper et me ramener dans notre dimension. Mais cela m’étonnerait fortement. J’étais l’élu pour devenir un nouveau dieu, tous univers confondu … alors je présume que je peux faire comme bon me semble au final. Après tout … je ne suis qu’un dieu, représentation de la misère humaine en général. J’effectue des vœux et en contre partie je leur montre que tout désire à un prix : celui de l’humilité. « Tu veux devenir plus fort ? Plus puissant ? bien … prouve nous que tu es apte à posséder ce pouvoir en nous sacrifiant la personne la plus cher à tes yeux … C’est fait ? Adopte cette apparence monstrueuse en plus de tes pouvoirs. Tu regrettes ? Tu acceptes ? Je n’aurais pas à m’en vouloir car au fond, c’est ce que tu as désiré  … » Mon pouvoir, mon existence se résume à cela. Notre existence se résume à cela …


Je laisse un moment de silence avant de regarder Shad et reprendre ma discussion.


-je pourrais toujours rester ce dieu … mais je veux conserver mon humanité, ma personne … Ma personnalité … J’ai toujours eu un rêve : celui d’avoir mon propre royaume pour prouver que même les gens de la basse société peuvent avoir un grand avenir.  Et j’y arriverai … coute que coute.

Qu’importe même les sacrifices …

« …Il y’a en effet une capitale Terranide dans les Terres Gelées nouvellement crée. Tout Terranide qui le souhaite peut s’y rendre pour bénéficier de sa protection mais cela à un prix : Vivre dans une contrée glaciale. Au moins, la position de Zon’Da empêche la plupart des chasseurs d’esclaves à lancer des raids contre la cité.  Il existe aussi deux sortes de Terranides, ceux des contrées froides ressemblant plus à des animaux et ceux des contrées chaudes dont j’en fais partie. La plupart des Terranides ont en effet migré vers Zon’Da mais certains, comme moi par exemple sont dispersés sur Terra… »

Elle aurait pu s’y rendre aussi, mais pour quoi faire par la suite ? Certes, la Louve aurait jouit d’une certaine forme de protection mais sa vie aurait été barbante à mourir. Quoi que vivre dans les contrées glaciale de Terra n’avait rien de reposant en soit. Mais elle avait choisi un tout autre style de vie et ne s’en plaignait pas. Certes, sa condition était des fois difficile mais elle ne s’en plaignait pas. Après tout ce n’était pas en restant cloisonnée dans une cité que l’on faisait des rencontres ! Un jour peut-être la Terranide se rendra t’elle dans la capitale par curiosité mais pour l’heure, ce n’était pas à son planning.

Quelques instants passèrent en silence avant que la Louve ne pose une seconde question au Faucon, celle concernant son avenir. Et après un petit moment de flottement, Griffith se lança dans une tirade où il expliqua à la Louve ses projets d’avenir. Visiter le monde, se faire un monde, construire un royaume. Il était ambitieux ! Mais rien n’indiquait que cela ne serait guère réalisable. Petit à petit une personne  pouvait se créer un fort réseau social et étendre sa popularité et son influence. Et même si construire un royaume mettait du temps, y poser la première pierre serait déjà un acte symbolique. Oui, le chemin pour y parvenir risquait d’être long et semé d’embûche mais rien ne présageait que Griffith n’atteindrait pas son objectif.

« Je vois…Au moins tu as un objectif clair et précis. Raison de plus pour trouver cette pierre et te permettre de garder ce dernier tout en conservant ta personnalité humaine….Je sais que nous courons contre la montre et qu’à présent tu peux redevenir l’être sans émotion qui exauce les souhaits mais sincèrement…j’espère que nous aurons assez de temps avant que cela n’arrive. Je ne me fais pas d’illusion sur mes chances de victoire si nous venions à nous battre. Face à un dieu démon celles-ci avoisinent les zéros…. »

L’épée de Damoclès risquait à tout moment de les frapper et de sonner  le glas. Trois jours. Trois satanés jours avant d’atteindre la montagne ! Par chance le cheval était de nature magique et n’avait pas besoin de repos, filant à toute allure à travers les paysages enneigées. Et si ennemis ou obstacles il devrait y avoir sur leur route, la Louve avait bien l’intention de les éliminer rapidement afin de ne pas perdre de temps.  De plus au vue de la vitesse du canasson, il était très peu probable qu’on puisse les arrêter. Renforçant un peu son attache sans gêne autours de la taille de Griffith, la Louve observa la montagne qui se prolongeait au loin. Trois jours. Dans trois jours ils allaient l’atteindre et rencontrer ce fameux dragon.

-Dans le pire, ou le meilleur, des cas … tu pourras toujours me remettre en contact direct cette pierre … Je perdrais, certes, mes pouvoirs divin à nouveau mais je suis sur au moins qu’il ne refera pas surface. Et puis … vivre en tant que mortel n’est pas si mal au final. Après tout … Je suis né humain.


Je sais ce que c’était qu’être humain, les sentiments, les malheurs, les problèmes, les trahisons, les choix … Le destin.

J’ai toujours été contre ce fait. Le destin qui serait écrit d’avance … non. Je suis né comme un bâtard, dans la crasse et la misère. J’ai connu tous les types de tortures possibles depuis ma plus tendre enfance : la dénutrition, la violence maternelle et même la pédophilie … Alors oui, j’ai toujours cherché à prouver que le destin n’est pas écrit d’avance mais que ce sont nos choix qui déterminent qui on est et qui on deviendra.

C’est sous cette optique là que j’avais créé la bande du faucon alors que je n’avais qu’une douzaine d’année mais cette histoire vous la connaissez déjà.

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Les trois jours qui suivirent furent assez difficiles. Une tempête de neige nous avait frappé de plein fouet et nous avait forcés à trouver un endroit où nous réfugier durant une journée entière. On avait perdu une précieuse journée … Je me sentais, petit à petit, plus fort à nouveau comme je sentais aussi mon humanité me quitter à nouveau.

J’avais demandé, au bout du second jour, que la belle Shad me donne la pierre –Que j’avais accessoirement appelé la pierre philosophale en référence à l’alchimie où la légende raconte que cette pierre est suffisamment puissante pour réaliser n’importe quelle transmutation en alchimie transmutatoire ou chimique. – Je m’étais senti si faible à nouveau … mis cela était nécessaire.

Donc la marge avant que je ne retrouve le trois-quarts de mes pouvoirs se situait dans une fourchette de quatre jours … Bon, ce n’était pas si grave en soi. Il ne fallait juste pas que nous nous fassions attaqué durant ce lapse de temps. Pas que je n’avais aucune confiance dans les capacités de la lycane mais je voulais m’assurer de nos arrières. Il serait si stupide de retombé prisonnier ou entre les mains de nos anciens geôliers où toutes optiques de fuite serait tout simplement impossible …

Nous arrivions enfin face à la montagne où ce dragon rouge nous attendait. Le cheval de neige que j’avais créé commençait à s’effriter jusqu’à partir en poussière de diamant. Plus de pouvoir donc plus de possibilité de garder cette si belle créature de ma confection. Je regarde Shad, elle me regarde. Aucun mot ne sorti de nos bouches mais nos regards entremêlé suffisait amplement pour que nous nous comprenions. Nous reprirent donc la route, grimpant cette montagne ardue et dont le chemin était remplit d’embuche jusqu’à arriver devant l’entrée d’une grotte.

Le tunnel était sombre et les marques de souffre sur les murs démontrait bien la présence d’une créature capable de cracher du feu. Quelques squelettes de petites et moyennes tailles étaient présent près de l’entré, les armures rouillés, terriblement abimées …

On était bien arrivé. Je regarde Shad alors.


-Je suis malheureusement contraint de te demander de bien surveiller nos arrières. Je ferais de mon mieux pour convaincre ce dragon mais si jamais nous venions à nous battre, je ne suis pas sûr de m’en sortir tout seul.