Elle était attentive à la réaction qu’elle provoquerait, mais elle n’avait pas pensé à ça, c’est une évidence ! Surpris, certes, sont esprit devait déjà être occupé à chercher une réponse à la première affirmation de la jeune lycéenne, alors forcément, parler d’un torride câlin au réveil, ça peut légèrement déstabiliser quelqu’un qui n’a pas reçu la même éducation assez large qu’elle. Son regard, son expression entière même, affichaient cette surprise, mais elle fut de courte durée. Puis il rit, sans pour autant paraître moqueur, il était au moins franc, même si son origine semblait pour l’ore inconnue. Rapidement redevenu maître de son sérieux, il reprit la discussion, le regard profondément ancré dans celui de la jeune femme au tempérament… ardent. Nouvelle phrase plutôt sérieuse, pas toute fausse, mais pas forcément toute vraie non plus. Pas besoin d’une longue réflexion pour avoir une réponse audacieuse, qui en douterait d’un esprit si vif ?
Puis il s’avança un peu, comme si le charme avait fait son œuvre, puis un sourire, la température était sans doute montée, tout comme la lune, au dehors, mais que de peu, le temps s’écoulait rapidement, certes, mais pas aussi vite que cela. Cet air amusé plaisait à la jeune femme, en tout cas. Combien l’auraient incendiée d’avoir osé parler de la sorte ? Peu importait… cet homme n’était pas de ceux là, quoiqu’à sa nouvelle question, puis affirmation, c’était un peu moins sur, mais il en faudrait bien plus pour déstabiliser Naysha. Amusée, elle allait commencer par la réponse sérieuse, avant de partir dans ce qui serait peut-être un débat intéressant.
- Le plaisir n’est délicieux que s’il est pleinement partagé à mon sens. Ceci dit, je suis plutôt d’accord avec toi, le bonheur n’est pas fait que de papier…
Laissant sa phrase en suspens, elle se redressa, avant d’ouvrir les boutons du chemisier de son uniforme scolaire, dévoilant dans une lenteur contrôlée une guêpière filetée sur les côtés, laissant apercevoir sa peau nue entre les mailles. Pour le reste, il était sans aucun doute raffiné, comme l’était toute la commode de lingerie de la donzelle. Oscillant selon les reflets entre cramoisi et noir, qui allait parfaitement bien avec sa longue chevelure, le sous-vêtement semblait fait à l’extérieur de velours, alors qu’une fine doublure largement plus douce et légère recouvrait l’intérieur. Elle retira finalement entièrement le chemisier et alla le déposer sur un pupitre, laissant tout loisir à Siegfried d’observer l’entrelacement de lacets au centre de son dos, purement décoratifs, toutefois. Elle se retourna, et revint le plus simplement du monde à sa place, reprenant appui sur ses bras croisés, puis dans un sourire léger, d’une voix inchangée, elle ajouta :
- Pour toi, tu viens de vivre un instant de bonheur, sans doute, et dire le contraire serait probablement un mensonge, à moins que les femmes ne t’intéressent pas. De mon côté, porter ce genre de lingerie en est un également, mais ce petit bonheur, probablement superficiel pour certains, se compte en plusieurs de ces billets dont tu parles…
Elle ne finit pas sa phrase, pour elle l’issue était claire, elle avait déjà donné son opinion, et n’avait fait que de l’appuyer, de façon convaincante, non ? Devait-elle répondre à la seconde question après cette petite démonstration ? La question ne se posait même pas pour Naysha, et avant même de laisser son gardien répondre, elle enchaîna naturellement, toujours, sans perdre ce sourire délicieux, qu’elle esquissait légèrement.
- Qu’est-ce que la pureté ? On pourrait en débattre longuement, tu sais. Pour moi c’est relativement simple, ça ne consiste pas à conserver sa virginité jusqu’à son mariage, ni forcément de devoir absolument avoir un amour et s’y tenir. Actuellement, je suis « seule », célibataire… alors, pourquoi ne pas passer des moments de bonheur partagés, qui eux, ne demande qu’offrandes et dons, réciproquement partagés, et ne coutaient rien, sinon du respect et de l’attention ?...
Ou comment mêler les deux sujets, dans une réponse plutôt convaincante, une nouvelle fois. Puis elle s’attaqua enfin au reste, sans ciller ou perdre son sourire qui n’avait rien d’arrogant ou de provocateur, il restait simplement doux.
- Je ne sais pas si je la reverrai ce soir, demain, ou plus tard, mais je suis certaine qu’elle me rappellera.
Elle ponctua sa phrase d’un petit clin d’œil, simplement amusé, voir confiant, mais en rien aguicheur, avant de poursuivre.
- Je suis en effet de ce genre de personne à pouvoir avoir plusieurs partenaires au sein même d’une même journée, d’ailleurs, tu pourrais être mon deuxième aujourd’hui ? Non, je crois que non, saisir un peu de plaisir et de bonheur qui pourrait être à ta portée ne doit pas t’intéresser, après tout, je ne suis à tes yeux qu’une perverse sans le moindre intérêt…
Le ton restait doux, il n’y avait pas vraiment de défi ou autre, tout restait simplement au stade de la conversation, mais peut-être son avis allait-il changer ?...