Ysice avait encore du mal à réaliser ce qui se passait, ce qu'elle s'apprêtait à faire, ce qu'elle était en train de faire. Son corps était parcouru de frissons et son cœur pulsait comme s'il désirait se décrocher de sa poitrine. C'était comme la danse d'un tambour qui appelait inlassablement, encore et encore, qui appelait ce corps chaud et viril contre le sien, et ces lèvres charnues contre les siennes. L'homme lui rendit ses baisers, leurs souffles s'entremêlèrent dans une douce poésie de soupirs tandis qu'il ouvrait les portes à l'aveugle et l'entraînait dans la chambre.
La fraîcheur et la sensation de bienfaisance qu'elle imposait transportèrent la jeune Reine plus encore, alors que son esprit nageait dans un océan flou et brûlant. Ysice entrouvrit ses lèvres comme pour gémir alors qu'il couvait son cou à la peau si fine de baisers chauds, mais il n'en sortit que le silence. Ses mains, affolées, parcouraient de caresses son dos, sa nuque, son visage ou ses cheveux, alors qu'elle était absorbée par ses lèvres.
Soudain, en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, elle se retrouva allongée sur le lit, pouvant alors contempler à loisir l'homme qui se dressait face à elle. Il était beau dans cette lumière qui sembla presque divine, lui donnant l'air d'un héros des temps anciens, bien qu'il fût déjà le héros de sa propre époque. Elle semblait suivre le contour de sa silhouette à la perfection, et lorsqu'il se retrouva torse nu, celle-ci sublima plus encore ce tableau enchanteur. Elle révélait les imperfections de sa peau, celles cumulées au combat, mais cela ne le rendait que plus séduisant encore. Et Dieu qu'il l'excitait à la regarder ainsi, comme le fauve prêt à bondir sur sa proie, comme l'homme qui s'apprête à posséder sa belle, plus simplement.
Enfin, il la rejoint, rapprochant son corps musclé de celui de la jeune femme qui l'appelait à perdre haleine depuis tout à l'heure, comme s'il souffrait chaque seconde de son absence contre sa peau. Lentement, tandis qu'il descendait vers elle, elle effleura son torse magnifique du bout des doigts, comme l'on tente de déchiffrer une carte au trésor. Il était à présent collé à elle, elle pouvait sentir chaque muscle saillant, chaud et doux contre sa silhouette plus frêle. Ysice rejeta doucement sa tête en arrière lorsqu'il vint embrasser de nouveau son cou, puis mordiller son oreille. Elle mordilla elle-même sa lèvre inférieure tandis que le désir prenait feu en elle. De sa voix grave, il lui dit qu'elle était belle, et prononcé ainsi, personne n'aurait pu en douter. Elle eut un sourire, son regard brûlant toujours tourné vers le plafond sur lequel leur silhouette, comme des géants noirs, se mouvaient.
Ysice eut un soupir de plaisir alors qu'elle sentait la main puissante de Konrad prendre possession de sa poitrine qui se raffermit davantage à son contact, se redressant, pointant peu à peu à travers le tissu de sa robe. Un tissu qui, de plus en plus, la gênait. Elle voulait sentir sa peau toute entière contre celle du chevalier, supprimer toutes les barrières, tandis qu'elle répondait à ses baisers avec ferveur. Contre ses jambes, elle pouvait sentir le membre imposant de son partenaire gonfler d'excitation, et elle ressentit elle-même un délicieux fourmillement au bas de son ventre à ce contact. Dieu qu'elle le désirait ! Il guida l'une de ses mains à travers son buste qu'elle caressa avec empressement, puis douceur, tandis que l'autre remontait comme la caresse d'une rivière de ses reins jusqu'au creux de ses omoplates. Le chemin de ses doigts fut long tant sa stature était imposante. Plus les secondes coulaient, plus elle peinait à être patiente. La pureté de sa peau glissait parfaitement sur celle du chevalier, comme pour mieux en découvrir chaque parcelle, chaque grain.
Cette nuit était la leur...
La Reine de Jadescath buvait les lèvres du Duc avec passion, ne pouvant s'en décrocher, comme si une soif vorace lui vrillait les sens. Son souffle s'accélérait, et les battements de son cœur avec. Puis la chaleur et la friction du tissu sur sa peau délicate et extrasensible lui devinrent insupportables. Elle appuya alors doucement de sa main sur le buste galbé du chevalier, s'arrachant à regret de ses lèvres pour le redresser, et se lever au pied du lit. À son tour, sa silhouette fut baignée de lumière. Alors qu'elle lui tournait le dos, elle lui jeta un regard fiévreux de désir par-derrière son épaule, et lentement, alors que l'instant ne nécessitait aucun mot, ses mains remontèrent au niveau de ses reins, là où le lacet de sa robe était noué. Avec une lenteur sensuelle, elle tira dessus du bout des doigts pour le défaire. Elle rassembla sa chevelure sur le côté d'un geste gracieux, alors que d'un mouvement, elle fit glisser le tissu de sa robe, dénudant une épaule gracieuse. Ses yeux bleus, brillants, se posèrent avec une lueur de provocation amusée dans ceux de l'homme. Le tissu bougea encore un peu, dénudant la deuxième épaule. Et alors qu'elle détournait tout à fait les yeux, la robe se mit à glisser, lentement, sensuellement, révélant petit à petit son corps qui luisait majestueusement à la clarté de la lune. Ses formes, sublimées par la lumière, apparurent une par une, jusqu'à ce que la robe tombe sur le sol avec un bruit léger, presque inaudible. Au creux de ses reins, un petit oiseau gracieux était tatoué, comme s'il tentait de se poser délicatement sur le sous-vêtement de dentelles noires qui laissait deviner à mi-mot les formes de sa croupe. Ses seins, en revanche, étaient libres, et ne souffraient plus d'aucune barrière.
Les doigts fins de la Reine des Crocs d'Émeraude s'approchèrent alors du dernier morceau de tissu qui la couvrait, attrapant alors chaque côté entre deux doigts, avant de le faire lentement glisser au sol, se penchant, se cambrant, élevant indécemment ses fesses aux yeux du chevalier. Enfin, seulement, elle prit tout son temps pour se retourner et lui faire face, entièrement nue, ses bras chastement croisés contre sa poitrine. Son manège, dans cette lueur bleuté, avait eu un air de féerie...
- Il me semble, Ser, que cela vous plaît.
Elle sourit doucement, tendrement, alors qu'elle pouvait voir le sexe de son futur amant se dresser fièrement après la vue d'un tel spectacle. Un sexe viril et follement attirant, dont elle désirait qu'il la pourfende de part en part. Les idées de la jeune femme, à présent, n'étaient plus chastes. Elle voulait cet homme, profondément en elle, se donner corps et âme.
Elle se rapprocha alors, allongeant Konrad sur le lit pour se retrouver au-dessus de lui à son tour. Elle caressa ses lèvres du bout des doigts, avant d'emprisonner sa bouche de ses lèvres voluptueuses, tendrement, y déposant de doux baiser avant que ceux-ci, de plus en plus avides au fur et à mesure, se fassent langoureux, sensuels, intrusifs.
Elle colla son corps au siens, venant écraser sa poitrine généreuse contre son torse, faisant glisser outrageusement son membre contre le bas de son ventre à la peau sensible, déclenchant alors chez elle un frisson de plaisir.