Les deux combattant n'étaient plus qu'une tornade à eux deux. On pouvait seulement entendre le souffle d'air de leurs mouvements, les armes qui s'entrechoquaient parfois, les soupirs d'efforts, plus prononcés chez Astrid que chez le nordiste, pour le coup. La jeune femme ne voulait pas lâcher prise. Malgré tout, chaque seconde pompait un peu plus de son énergie, et elle savait que le combat prendrait fin lorsque serait trop épuisée pour porter son épée. Pas avant. Elle donnerait tout !
Concentrée, agile, elle parvenait à éviter certaines attaques. Mais plus le temps s'écoulait, plus elle sentait le reste de son armure -ou ce qu'il en restait- lâcher. Elle n'était pas très heureuse de le voir gagner, parce qu'elle savait que malgré tout ses efforts, elle ne pouvait lutter contre cette magie ou contre le mode d'entraînement de ces chevaliers du nord. Elle l'avait su dès le début et pourtant, elle avait insisté pour se battre jusqu'au bout.
Les Winterfell n'étaient pas reconnu pour abandonner facilement. Peu importe le prix à payer, jamais ils ne baissaient les bras ! Astrid, pour l'honneur de sa famille et le sien, se devait de toute donner jusqu'au bout ! Ses soupirs d'efforts devinrent des cris de rage, alors qu'elle frappait et frappait encore. Elle faillit l'atteindre à la gorge, et son adversaire finit par admettre qu'elle se débrouillait bien. Il était avare de compliments celui-là ! Malgré tout il riait. Astrid s'amusait presque autant que lui, mais rire lui aurait bouffé tout ce qu'il lui restait d'énergie. Mieux valait rester sérieuse. Elle entendit les derniers bout de son armure tomber, et grogna de colère. Soudain, alors qu'elle avait voulut le frapper, son corps atteignit sa limite. Son geste fut trop lent, laissant alors à son adversaire le soin de lui mettre un coup dans la mâchoire. C'était finit.
Avant même qu'elle ne s'en rende compte, elle se retrouvait à genoux, bloquée dans un position peu avantageuse pour elle et sa propre arme contre sa nuque. Essoufflée, elle respirait bruyamment, le regard toujours brûlant, les dent toujours serrées. Oui... elle venait de perdre.
- ASTRIIID !!Jubal venait de pousser les hommes sur son passage et se rua vers elle. Il défit sa cape et s'empressa de couvrir sa sœur, la serrant contre lui, avant de lancer un regard assassin envers leur hôte. Oui, s'il avait pu le tuer sur le champ, il l'aurait fait. Et laisser ce mariage se produire lui donnait une envie furieuse de vomir. Cet enfoiré était loin de mériter sa sœur, aussi fort était-il ! Mais il n'était personne pour empêcher cela.
Astrid avait sentit la lame effleurer sa fesse droite et savait parfaitement pourquoi il avait fait ça. Ce qui attisa d'autant plus sa colère, mais qu'elle garda pour elle. Il fallait qu'elle reprenne son souffle, elle n'était pas immortelle malgré sa force. Elle posa une main douce sur celle de son frère pour la rassurer.
Slade lui tendit alors la main, qu'elle hésita un moment à prendre. Il avait remit son armure et se permettait de lui dire qu'elle manquait d’endurance. Pff... il proposait même de remettre ça demain. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, ce fut Jubal qui se releva de toute sa hauteur, s'approchant de l'homme aux cheveux blanc pour lui lancer :
- S'il faut que vous vous battiez de nouveau demain pour crier à qui veut l'entendre que vous êtes le plus fort, Monsieur Slade, ce sera contre moi et contre nul autre. Maintenant si vous le voulez bien... ma sœur a besoin de repos. Il fit un geste de la main et ses hommes vinrent aider Astrid à se relever, rassemblèrent ses affaires, et se dirigèrent en direction de leur quartier. Jubal jeta un dernier regard noir à l'homme, puis tourna les talons et les suivit.
...................................Environ une heure plus tard, après avoir essuyé le supplice de trainer à poil avec une pancarte, Astrid prit un bon bain, pansa quelques petites blessures superficielles et enfila
une tenue légère. Puis, Jubal pénétra dans sa chambre, celle qu'il avait prêté à sa sœur en attendant qu'elle doive, bientôt, rejoindre les appartements nuptiales. Chose qui ne lui plaisait pas du tout. Avachie dans un fauteuil, elle se faisait massez ses muscles endoloris par un valet. Il s'approcha d'elle et lança :
- Il t'attend dans le salon. Astrid poussa un soupire de plaisir en s'étirant, ordonna au valet de sortir la pièce, puis quitta son fauteuil. A ce moment là, son frère lui attrapa le bras et lui dit sur un ton doux et chaud :
- Tu n'es pas obligée de faire ça.- C'est pas ce que tu disais avant de quitter Nexus. Vous voulez faire cesser cet hiver, oui ou non ?Il l'attira contre lui, sa bouche proche de la sienne. Trop proche. Leur souffle cessèrent un instant. Il avait une envie folle de l'embrasser, de la prendre avec lui et de fuir loin, très loin... Mais il était impuissant face à la décision de leur père et de la Reine Mab qui ne manquerait pas de faire tuer tout le monde si ce mariage tombait à l'eau. Il reprit, d'une voix qui trahissait son trouble :
- Pardonnes-moi, Astrid. Pardonnes-moi ne pas avoir pu empêcher ça. Elle posa une main délicate sur sa joue, et déposa un baiser sur le coin de ses lèvres.
- Ce n'est qu'un mariage, Jubal. Rien de plus. Allez, tu as besoin de te détendre toi aussi. On se voit demain ?Elle lui tendit un dernier sourire, un sourire adorable dont elle avait le secret, et quitta la chambre pour prendre la direction du salon.
...................................Elle faillit bien se perdre dans les dédales de couloirs qui composaient le château. Finalement, à force de demander son chemin, elle frappa et ouvrit la bonne porte. Un grand salon, une pièce très impressionnante encore, où elle entra presque timidement, refermant la porte derrière elle. Tout d'abord elle ne vit personne, et fit quelques pas dans la pièce, observant le décor, effleurant quelques beaux objets du bout des doigts.
Elle repensait au combat de tout à l'heure. Aucun doute, son futur époux avait des dons très efficaces contre lesquels elle ne pouvait luter. Elle soupira. Peu importe, s'il avait été normal, elle l'aurait écrasé de toute façon. Et puis cela aurait été très ennuyeux, non ? Au moins ils s'étaient amusés.