Le Grand Voyage [PV Milwën Novac]

Assourdissant...tel était le meilleur mot pour qualifier l’environnement dans lequel j’étais en train d’évoluer actuellement...ce qui bien évidemment n’arrangeait guère mon humeur qui était déjà des plus moroses suite aux derniers évènements : Cela faisait plusieurs cycles, que j’étais partie d’Iyanden suite  à quelques visions des plus étranges. En effet, dernièrement, j’avais pu observer, grâce à mes pouvoirs, des êtres ressemblant fortement aux Tyrannides ce qui, je dois le reconnaitre, m’avait fortement intrigué et inquiété et ce pour de multiples raisons.
En premier lieu, ces créatures semblaient fort différentes de ce que je connaissais. Cette différence me faisait donc craindre le pire. S’agissait-il d’une nouvelle menace ou s’agissait-il tout simplement d’une flotte ruche quelque peu atypique ? Sans pouvoir les observer, directement j’étais incapable de le dire. Dans un second temps, ma vision présentait de nombreux défauts. D’habitude, j’étais en mesure de visionner des situations apocalyptiques qui mettaient en scène des Eldars et les ennemis de mon peuple comme l’Imperium ou le Chaos mais là en l’occurrence je ne voyais rien si ce n’est ces créatures et leur environnement ce qui ne m’aidait pas beaucoup. Quel message cachait donc cette vision ? Impossible de le dire. Ainsi, pour pouvoir comprendre ce que j’avais vu, il me fallait partir.
Après avoir préparé mon voyage et consulter diverses cartes pour trouver où commencer mes rechercher, j’avais emprunté un Chasseur Hemlock et  prit mon envol vers une direction inconnue... Malheureusement pour moi, ce vol, qui aurait du être des plus paisibles, fut perturbé lorsque, une fois revenue dans l’espace conventionnel, une tempête Warp frappa mon vaisseau de plein fouet et ne me laissa aucune porte de sortie.

Ce fut donc sur ces entrefaites, que les systèmes d’alarmes de mon bâtiment s’activèrent. Ces dernières, outre entretenir ma perpétuelle mauvaise humeur, me vrillèrent les oreilles. Pestant quelque peu contre le Chaos et ma chance légendaire, je tentais d’arracher mon vaisseau de cette tempête...sans aucun succès ce qui n’augurait rien de bon à moins d’un miracle. En effet, il y avait une chance sur 1 millions pour que je parvienne à me sortir de ce mauvais pas et ce en parvenant à traverser cette tempête ce qui était extrêmement risquer...non pas que mourir me faisait peur loin de là. A vrai dire, les différentes options qui s’offraient n’étaient guère attrayante :
En premier lieu, je pouvais tout simplement être absorber par le Warp ce qui dès lors signifierait ma mort pure et simple. Il y avait fort à parier que si cela venait à se produire, mon âme finirait entre les griffes de l’Assoiffé. Si cela n’était pas le cas, mon vaisseau pouvait tout simplement être détruit... Ma dernière option était, quant-à elle, des plus hasardeuses : Je pouvais toujours réussir à traverser cette tempête mais...soit il y avait un risque pour que cette petite traversée se transforme en voyage dans le temps...soit je pouvais tout simplement atterrir dans n’importe quel endroit de la galaxie. Autant dire, que j’avais le choix entre la peste et le choléra.
Tentant donc le tout pour le tout, je poussais les réacteurs de mon vaisseau à fond, et ce au mépris des signaux d’alerte et m’enfonçais plus profondément dans cette tempête, qui d’ailleurs redoublait d’intensité.

Après de longues minutes durant lesquelles je restais concentrée sur mes instruments de bord, je finis par voir le bout du tunnel et parvint à me sortir de cette situation qui n’était guère enviable. Malheureusement pour moi, en dépit de mon succès, une autre casserole me tomba dessus :  Du fait de la violence de la tempête et des aléas du Warp, mon chasseur avait été quelque peu endommagé. En fait c’était un euphémisme. Mon vaisseau était tout simplement bon pour la casse. J’avais tellement tenu à sauver ma peau, ou devrais-je dire plutôt mon âme, que j’avais poussé les systèmes à fond à tel point que maintenant, celui-ci avait la moitié de ses systèmes détruits. Même mes réacteurs faisaient des ratés et ne tarderaient pas à me lâcher... Autant dire qu’il me fallait trouver un endroit où me poser et ce le plus rapidement possible si je ne voulais pas finir à l’état de surgelé flottant dans l’espace...
Ce qui ne risquait pas d’arriver, comme je pus le constater en jetant un coup d’œil à travers mon hublot : Une planète ou devrais-je plutôt dire un rocher qui semblait convenable et habitable était là. Pour une fois la chance me souriait...ou du moins semblait me sourire. Après tout, j’ignorais encore totalement si cette planète était habitée, si elle était aux mains d’une race ennemie ou si il s’agissait tout simplement d’un caillou complètement vide. Malgré les réticences que j’aurais pu continuer de formuler au sujet de cette planète, je savais que je n’avais pas le choix si je voulais survivre. Ainsi je mis donc le cap sur cette planète et commençais à pénétrer dans l’atmosphère.

Mon entrée dans l’atmosphère ne fut guère de tout repos. Avec des inhibiteurs inertiels complètement morts  et un vaisseau qui tenait plus d’un rafiot que d’un chasseur eldar, mon corps devait subir les aléas de cette fameuse entrée à savoir des turbulences, de la fumée et des bruits pour le moins douteux... Et encore je ne parlais pas du fait que j’avais l’estomac qui faisait tout bonnement du yoyo autour de mon trou de balle...
Finalement, au bout de longues minutes durant lesquelles je ne manquais pas de maudire la vision qui m’avait amené ici et  cette tempête de Warp, je pus enfin contempler ce qui s’offrait à moi : A l’horizon, je pouvais observer une zone montagneuse ainsi qu’une vallée qui semblait comporter quelques bâtiments qui ressemblaient à des tours.  Ces dernières, eurent le don de me rassurer et ce pour plusieurs raisons :  Déjà, j’étais sûre de me trouver sur une planète peuplée et relativement avancée technologiquement parlant. Ensuite, l’architecture de ces infrastructures m’étaient inconnus. Elle n’appartenait à aucune des races que je connaissais...donc il ne pouvait s’agir que d’une peuplade inconnu... Restait encore à voir si cette dernière était hostile ou non.

Continuant  d’observer la zone, je fus soudainement ramenée à la réalité suite au déclenchement de plusieurs alarmes et à l’arrêt du moteur qui propulsait mon chasseur. J’étais donc en train de planer...et vu le poids de mon engin, je n’allais pas tarder à me crasher. Pestant contre ma chance légendaire, je saisissais mon manche à balai et regardais  aux alentours afin de trouver une piste d’atterrissage ou un quelconque endroit plat et spacieux qui me permettrait de me poser en toute quiétude...ce que je parvins à trouver, non sans prononcer quelques jurons supplémentaires. Ma piste de fortune était un désert entouré de falaises...qui à ma grande surprise comportaient une multitude de canons. Et encore, je n’avais pas tout vu. Du fait de mon inattention, je n’avais pas remarqué  que quelques instants plus tôt, j’étais en train de survoler une base militaire géante comme pouvaient en attester non seulement les canons que je venais de voir, mais aussi les différents véhicules militaires, aérodromes, et clôtures présents à sa surface. J’étais vraiment dans de beaux draps... Du fait que je ne pouvais quasiment pas manœuvrer mon chasseur, j’étais non seulement sûre d’être une cible facile pour ses canons mais en plus j’avais trouvé le moyen de tomber sur des militaires... J’étais vraiment vernie.
Mais, l’heure n’était pas encore disserter sur la population qui peuplait cette région. Je devais d’abord atterrir avec mon épave et éviter de finir, au passage de mourir ce qui n’était pas gagné d’avance. Prenant mon courage à deux mains (et mon manche à balai), j’entrepris de me concentrer sur cet atterrissage qui promettait d’être des plus spectaculaires. Fort heureusement pour moi, cette zone, du fait qu’il s’agissait d’un désert, était relativement plate ce qui devrait, en toute logique, me faciliter les choses.
Utilisant mes rétrofusées pour ralentir ma descente et ainsi atterrir en douceur, je me préparais à l’impact et commençait la phase d’approche qui se révéla tête aussi brutale que ce à quoi je m’attendais. Le pilotage c’était vraiment pour les droides...

Au bout de plusieurs minutes de...glisse et après que ma tête soit entré en collision avec mon tableau de bord au point de m’ouvrir une de mes arcades sourcilières, je pus enfin soupirer d’aise : j’étais vivante et en un seul morceau contrairement à mon vaisseau qui, déjà à l’intérieur, était dans un sale état.
Récupérant mes affaires, dont mes armes, je sortais du vaisseau et contemplait les environs...qui ne m’augurèrent rien de bon. D’après ce que je pouvais voir aux alentours, l’endroit où j’avais atterri devait très certainement être une zone litigieuse. En soi être sur un champ de bataille de m’inquiétait pas...ce qui m’inquiétait était plutôt l’ampleur des moyens utilisés tout autour de moi. Disposer autant de canon, remparts de bases et d’hommes dans un seul endroit m’indiquait clairement que l’ennemi que ces gens affrontaient devaient être redoutable. En soit ce que j’avais pu voir, me rappelait par bien des points la porte Cadienne que défendait l’Imperium contre le Chaos... Quelle était donc cette menace contre laquelle ces gens se battaient ? Je n’aurais su le dire...par contre ce que je savais c’était qu’en ce moment même j’étais sur le territoire de ce fameux ennemi... Si j’avais été accompagné de guerriers, cela ne m’aurait pas inquiété outre mesure...mais là j’étais toute seule face à une menace potentielle dont j’ignorais tout.

Quelle conduite allais-je donc adopter maintenant ? M’enfoncer dans le désert était totalement exclu. Mon intuition me disait qu’il ne valait mieux ne pas le faire. Or mon instinct ne se trompait jamais. Se diriger vers les bases militaires, que j’avais pu observer auparavant, n’était pas non plus faisable. Pour atteindre cet endroit, il m’aurait fallu escaladé une falaise. En soi escalader cette dernière n’aurait pas été un problème. Hélas, ces dernières étaient surplombés de canon. Je pouvais toujours devenir invisible et ainsi devenir totalement indétectable mais escalader une falaise et en plus utiliser mes pouvoirs de psyker me semblait tout bonnement impossible et ce pour la raison suivante : j’étais sûre de m’épuiser deux fois plus vite en faisant cela. Ainsi, si je venais à m’épuiser, je ne pourrais pas maintenir très longtemps mes pouvoirs ce qui pouvait conduire à mon décès prématuré ou à ma capture si les autochtones du coin n’étaient guère accueillant. Qui plus est, si ces soldats défendaient cette zone et cherchaient à empêcher quiconque de pénétrer dans leurs territoires, me diriger vers eux était la dernière chose à faire...sauf si je tenais à finir transformée en passoire. Il ne me restait donc plus qu’à patienter ici...en espérant que mon crash ait attiré l’attention de mes « voisins »... Si tel était le cas, j’espérais pouvoir me servir de ces derniers comme moyen de transports et ce qu’ils le veuillent ou non.  Ma survie et ma quête m’importaient plus que tout. Sacrifier ou manipuler d’autres êtres vivants ne me posaient aucun problème.

Jetant un coup d’oeil à mon vaisseau, je pus constater que celui-ci était bon pour la casse. Au vu des dégâts, j’estimais que la moelle spectrale qui composait mon Hemlock ne serait certainement pas en mesure de se régénérer ce qui me posait également problème et ce pour des raisons évidentes. Toutefois d’un autre coté, cela m’arrangeait aussi. Au moins, j’étais sûre que les secrets de mon peuple ne seraient pas découverts ...sauf si le vaisseau parvenait à s’auto-réparer ce qui ne risquait pas d’arriver...du moins si mon estimation était correcte.
Soupirant, j’entrepris d’attendre la suite des évènements et ce notamment en décidant de sonder les alentours avec mes pouvoirs dont notamment cette infrastructure ronde et énorme que je pouvais observer au loin. Avant de le faire, je ne pus m’empêcher de faire une remarque.

« Qu’ai-je fais aux dieux pour hériter de ce don étrange qu’est celui d’attirer les ennuis ?! Je m’en serais bien passée...»

Tara et Naora, outre être deux soldates extrêmement sexy, étaient aussi deux sœurs venant tout droit de l’Archipel de Novac. Aussi connu sous le nom de « Dreamland », Novac était un État pro-tekhan conçu par l’une des mégacorporations de Tekhos, MERCATEL. L’idée avait été de créer un paradigme technologique, un endroit éloigné de Tekhos Metropolis, tout en y restant proche, et qui permettrait ainsi à MERCATEL de développer ses activités, en développant une législation qui lui soit propre, tout en minimisant l’espionnage industriel venant d’autres mégacorporations, comme GeoWeapon Corp. Tara et Naora étaient donc deux Novaquiennes, deux sœurs qui avaient né et avaient grandi à Novac, et avaient rejoint le corps militaire élitiste de Novac. Elles avaient ensuite, par ce biais, rejoint un régiment de l’armée tekhane, et se trouvaient maintenant, toutes les deux, affectées à différents services, au Containment Point.

Le Containment Point était le nom donné à tout le blocus militaire tekhan qui cerclait et entourait la Fourmilière. C’était un assemblage impressionnant de bunkers, de bases, de canons, de tourelles, d’énormes tranchées, si grosses et si épaisses qu’elles permettaient à des camions et à des unités mecha de circuler. C’était une énorme zone militarisée qui s’était progressivement construite, et qui était toujours en construction. Le long des falaises, les galeries et les grottes avaient été aménagées pour accueillir des canons surpuissants, des zones de snipers, des miradors. Au sommet des falaises, toute une artillerie était prête à bombarder la zone, et, en contrebas, sous terre, des complexes souterrains se multipliaient, avec des patrouilles de plus en plus nombreuses, des sondes, des scanners… Les Formiens avaient tendance à se déplacer sous terre, afin de contourner les lignes du Containment Point, et les Tekhanes réagissaient en conséquence, afin de boucher les trous, de traquer et d’éliminer les vers de Nydus, et ainsi de pouvoir, un beau jour, réussir enfin à bloquer la Fourmilière.

Tara et Naora travaillaient ensemble, même si elles n’avaient pas les mêmes fonctions. Tara était une éclaireuse et tireuse d’élite qui explorait en ce moment le « no-man’s-land », la zone désertique entre les super-tranchées et la lointaine Fourmilière, afin de placer de nouvelles mines. Une récente attaque de Formiens avait vaporisé toutes les mines, et elle s’amusait donc à les remplacer, s’aidant pour cela de leur coordinatrice, Rosa, qui se trouvait dans l’une des bases opérationnelles centrales du Containment Point. Rosa était techniquement la subordonnée de Naora, tout comme Tara l’était.

« Je continue à placer des mines… Vous êtes sûres qu’elles sont inactives ? demanda Tara.
 -  Affirmatif, Madame, acquiesça Rosa.
 -  Ne t’inquiète pas, Tara, sourit Naora, je ne compte pas faire exploser si rapidement ton joli petit cul. »

Naora et Tara avaient beau être des sœurs, elles étaient aussi très incestueuses entre elles, confirmant bien que, à Tekhos, les préceptes religieux de l’Ordre Immaculé sur le sexe avaient encore du mal à passer. Rosa et Naora étaient seules dans la pièce, et la main de Naora alla caresser les beaux cheveux roses de Rosa, la faisant délicatement rougir. Rosa était une jeune femme timide, qui avait tout juste terminé l’Académie, et qui avait rejoint le Containment Point, comme technicienne informatique. Naora, inversement, était une femme intelligente, et, contrairement à Tara, elle était en bureau, comme informaticienne et ingénieure. Elle se battait aussi sur le terrain, grâce à un bras psionique qui amplifiait ses pouvoirs psioniques, un terme scientifique très policé pour parler de pouvoirs magiques.

Il était impératif de rapidement replacer les mines, car l’activité formienne était importante depuis quelques semaines. Naora supervisait donc une partie de la réinstallation des mines depuis un petit bureau où il n’y avait qu’elle et Rosa. Elle travaillait en ce moment sur l’idée de coucher à nouveau avec Rosa… Quand les satellites et les observatoires militaires détectèrent l’arrivée d’un aéronef. La radio de communication avec le Central grésilla alors :

« …Poste-relais 12-A, poste-relais 12-A, ici Central… OVNI en approche de votre secteur… OVNI en approche de votre secteur. Les capteurs xénomorphiques sont négatifs… »

Naora se mordilla les lèvres, surprise. C’était un signal inhabituel, et un écran s’alluma en hauteur. Une caméra de sécurité depuis l’une des tours de communication juchées au sommet des falaises montraient un objet enflammé descendant rapidement vers la zone. C’était un vaisseau spatial, qui longea les falaises, puis les tranchées, et s’écrasa à quelques dizaines de mètres de l’emplacement de Tara. Surprise, cette dernière poussa un hurlement, et tomba de son appareil, une sorte de grosse moto qui, depuis un réservoir à l’arrière, balançait des mines dans le sol.

« Tara ? Tara ?! »

Naora avait vu le vaisseau se crasher violemment sur le sol, envoyant s’envoler du sable partout.

« Oui, oui… Ça va, ça va… »

En grognant, Tara s’était relevée, époussetant ses vêtements roses, et secoua la tête, irritée. La carcasse du vaisseau se découpait devant elle, et elle visa avec son fusil à lunettes.

« Bizarre… Vu la vitesse que le vaisseau avait en approchant, il ne devrait rester rien de plus que de la bouillie…
 -  Il a peut-être ralenti en cours de route ? » suggéra Tara.

Des deux, Naora avait toujours été l’intellectuelle, après tout. Tara se rapprochait lentement, quand elle vit quelque chose sortir de l’appareil… Elle vit alors une femme débarquer, visiblement en bon état, mais apparemment secouée. Elle ressemblait… À une sorte d’elfe futuriste, une elfe avec de longues oreilles pointues et une curieuse armure bleuâtre de style tekhan.

« Euh… Depuis quand les elfes vont dans l’espace ?
 -  Depuis… Jamais. Pour les nôtres, en tout cas. »

Tara acquiesça lentement. Est-ce que cette femme était une menace ou non ?

« Rapproche-toi prudemment… »

Tara obtempéra à nouveau, et grimpa sur son appareil, puis enclencha les moteurs. La moto lourde vrombit, et s’approcha lentement. Elle se rapprocha donc, puis descendit à plusieurs mètres de la femme, pointant son fusil vers elle, le pointeur rouge ciblé sur sa poitrine.

« QUI ÊTES-VOUS ?! IDENTIFIEZ-VOUS !! » hurla-t-elle, afin de se montrer impressionnante.

Parallèlement, les capteurs formiens commencèrent à s’allumer, détectant des présences en train de sortir de la Fourmilière…

Soupirant, je ne pus m’empêcher de penser à ce que m’avait dit ma maitresse, un jour, alors que je lui avais demandé de m’expliciter les raisons qui avaient conduits à ce qu’elle me choisisse. Sa réponse ne manqua pas de m’étonner et m’étonne encore à vrai dire. En effet, à l’époque elle m’avait déclaré, et ce d’une manière particulièrement théâtrale, que contrairement aux autres recrues, j’avais quelque chose de plus que elle seule avait remarqué à savoir de la Chance. Cette réponse m’avait laissé dubitative au vu du nombres de situations désastreuses que je collectionnais dont celle-ci...
Ma situation actuelle était belle et bien désastreuse. Je m’étais crashée sur une planète inconnue, qui connaissait de toute évidence une guerre. Qui plus est, mon vaisseau était bon pour la casse. J’étais donc coincée ici sans aucun espoir de pouvoir contacter les miens. Certes, je pouvais toujours me concentrer et utiliser mes pouvoirs pour tenter d’envoyer un avertissement ou un appel à l’aide à mon ancienne maitresse mais au vu de la distance qui devait me séparer d’elle...il y avait peu de chance pour qu’un tel message arrive à destination. En plus, si je tentais de la contacter maintenant, j’étais certaine de m’épuiser au vu de la somme d’énergie psychique que cela me demanderait... Or je préférais être en mesure de me défendre.
Cette situation était également désastreuse pour la raison suivante : Mon atterrissage avait très certainement du  attirer l’attention de mes « voisins ». Bien que ceux peuplant cette base militaire semblaient être les plus proche, il y avait un risque pour que leurs ennemis atteignent ma position avant eux...ce qui je dois le dire ne m’enchantais guère. Ces ennemis semblaient être redoutable au vu des moyens de défenses déployés mais qui plus est, à l’aide de mes pouvoirs, j’avais pu sentir que ceux-ci étaient très nombreux mais aussi terriblement bestiaux. Autant dire que leur comportement n’était guère des plus rassurants. De plus, je n’avais pu qu’effleurer cette zone avec mes pouvoirs...par conséquent, malgré les maigres informations que j’avais en ma possession j’étais dans le flou le plus total au sujet de l’espèce qui peuplait ces lieux.

Continuant de réfléchir à ma situation, je fus brutalement ramenée à la réalité par un bruit de moteur ainsi que par ce qui semblait être une interpellation. Me tournant donc vers la source de ce brouhaha incompréhensible, j’aperçus une humaine...ce qui me fît grincer des dents. De toutes les peuplades existant dans cette galaxie, il avait fallu que je tombe sur monde de l’Imperium ! Quelle plaie !Quoique...j’allais peut être un peu trop vite en besogne. Cette femme ne ressemblait pas aux autres membres de l’Imperium que j’avais pu combattre jusque là.
En effet son teint bleuâtre, sa combinaison moulante et quelque peu indécente n’étaient pas quelque chose que l’on pouvait voir chez l’Imperium. De toute évidence il ne s’agissait pas d’un membre de l'Adepta Sororitas ni un membre de l’Officio Assassinorum ni même de la garde impériale... Qui plus est, les bâtiments et les défenses que j’avais pu observé étaient différents de ce que je connaissais. L’Imperium n’avait pas du tout ce style architectural...ni même des troupes aussi...peu habillés et avec un aussi joli minois. Non il s’agissait d’autre chose... restait à savoir quoi.

Bien que n’ayant pas compris les paroles de mon interlocutrice, je me doutais au vu du fusil pointé sur ma poitrine, de son regard et du ton employé qu’elle voulait sans doute que je m’identifie et que je ne fasse pas d’histoires. Les raisons de ma présence ici, quant-à elles, j’imaginais sans peine que cette tireuse d’élite l’avait deviné. Après tout, il aurait fallu être sot et aveugle pour ne pas avoir remarquer le crash d’un vaisseau...vaisseau qui se trouvait derrière moi en 1000 morceaux...
Malgré son apparente agressivité et son fusil braqué sur moi, je ne me sentais nullement en danger. J’étais sûre de pouvoir me débarrasser d’elle si jamais elle tentait une quelconque action contre ma personne. Mais pour l’instant, la neutraliser n’était que le cadet de mes soucis. Il fallait d’abord que je communique avec elle. Or fort heureusement pour moi, mon casque fantôme bénéficiait d’un traducteur intégré... Il ne me restait donc plus qu’à me revêtir de ce dernier pour pouvoir lui parler. Toutefois, avant de le faire, je pris soin de lui indiquer d’une série de gestes très simple à comprendre que pour pouvoir communiquer avec elle, j’allais devoir revêtir mon casque. Si je ne le faisais pas, cette conversation risquait de ne pouvoir se faire que dans un sens.
Bien que ce casque soit doté d’un module de traduction, j’ignorais si mon interlocutrice comprenait la langue de l’Imperium. Après tout, rien dans son équipement et sur cette planète ne laissait présager une appartenance à ce régime ce qui m’étonnait toujours quelque peu. Qui plus est, elle semblait étonnée de me voir comme si...elle n’avait jamais vu d’Eldar. Ainsi, une fois mon casque revêtu, je puis enfin m’exprimer dans cette langue ô combien barbare qu’est celle des êtres humains :

«  Baissez votre arme humaine. Je suis Idranel, grande prophétesse du vaisseau-monde Iyanden. Je suis en mission au nom des Eldars. Cette dernière ne concerne nullement votre misérable race...alors je le répète baissez votre arme. »

Mes propos, contrairement à ce que j’aurai pu croire, ne provoquèrent aucune réaction hostile chez l’humaine. En fait, elle n’eut pas la réaction d’une humaine ordinaire ce qui m’étonna quelque peu. En effet, ne pas entendre un humain utiliser des termes comme hérétique ou xénos en présence d’un Eldar était pour le moins spectaculaire. A vrai dire, mes paroles semblaient l’avoir encore plus intriguées ce qui m’étonnait quelque peu et m’inquiétait également... Soit elle ne m’avait pas comprise auquel cas communiquer avec les gens de cette planète serait une véritable épreuve pour moi...soit encore elle ne savait pas quelle conduite adopter à mon égard et attendait donc que ses supérieurs lui donnent la marche à suivre. Autant dire que cette dernière perspective ne m’enchantait pas.
Je pouvais, bien évidemment, toujours régler le problème qu’elle représentait et ce en la tuant purement et simplement mais au vu des canons et autres joujous qui devaient me cibler à l’heure actuelle, un tel geste ne pourrait que me condamner à mort. Que pouvais-je donc faire ?

Ma réponse à cette question vint toute seule sans que je n’eus besoin d’attendre bien longtemps. En effet, alors que je venais de répondre à mon interlocutrice, je percevais, grâce à mes pouvoirs, une certaine agitation non loin de cette structure se situant dans le désert ce qui n’augurait rien de bon. Il valait mieux se dépêcher de quitter cet endroit, si nous ne voulions pas faire plus ample connaissance avec ces autochtones. Même si j’ignorais tout au sujet de ces derniers, j’avais le sentiment que partir en compagnie de l’humaine me serait bien plus salutaire. Qui plus est, il s’agissait d’une humaine donc un membre d’une espèce que je connaissais déjà. Et puis de toute façon, je n’avais pas vraiment le choix.

Fixant une nouvelle fois mon interlocutrice, je décidais d’agir. Attendre qu’elle reçoive des ordres ou qu’elle se décide à faire quelque chose, n’aurait pas été judicieux au vu de la situation. Il fallait agir et ce dès maintenant ! Ainsi, sans crier gare, j’usais de mes pouvoirs de télékinésie pour lui arracher son arme des mains. Bien évidement, je pris soin avant toute chose de me protéger à l’aide d’un bouclier afin de prévenir un coup de fusil. Jetant un coup d’œil rapide sur son arme, dont la manufacture m’était inconnue, je lui teins ses propos en espérant qu’elle puisse les comprendre :

« Déjà, quand vous pointez votre arme sur quelqu’un, soyez certain de vous en servir ! Sinon cela ne sert à rien » Lui rendant son arme, je poursuivis mon propos « Si vous ne voulez pas finir transformée en sac à viande, je vous conseille de vous remuer...à moins que vous ne veuillez faire plus ample connaissance avec les autochtones qui peuplent cette région et qui à l’heure actuelle se dirigent tout droit sur nous. Si tel est le cas, libre à vous de le faire et de démontrer la stupidité inhérente à votre condition d'être humains, mais sinon reportons les présentations et autres simagrées typiquement humaines à plus tard et foutons le camp d’ici ! »

A peine eus je le temps  de prononcer ces mots que 5 créatures surgirent et se dirigèrent vers nous à toute vitesse. Ces créatures ressemblaient à des sortes de canidés difformes avec des crocs affutés et étaient particulièrement rapide. Tournant le dos à mon interlocutrice, je m’apprêtais à recevoir ce comité d’accueil de la manière la plus charmante qui soit à savoir les armes à la main. Ces êtres, particulièrement rapides, semblaient constitués une meute. Leur comportement et leur apparence me rappelèrent certains traits du Termagant ainsi que certaines abominations que j’avais pu observer chez les démons. Néanmoins, malgré ses ressemblances, ces créatures m’étaient totalement inconnues...
Décident de remettre à plus tard la question de leur provenance, je dégainais ma lame sorcièreet concentrais mes pouvoirs psychiques afin d’offrir à ces créatures une belle démonstration de feu d’artifice. Ainsi, sans attendre bien longtemps et sans me soucier de l’humaine, j’envoyais sur ces monstruosités un bolt surnaturel. Cette attaque, qui rappelait par bien des aspects un éclair voire la foudre, tua deux de nos ennemis. Il n’en restait donc plus que 3 ou plutôt deux, suite au tir de l’humaine.
Vu à quel point, ces êtres étaient proche de nous, j’attendis que ces derniers se rapprochent encore un peu de nous, ce qui laissa le temps à ma « coéquipière » d’en abattre un autre. La dernière créature quant-à elle tenta de se jeter sur moi et fut tout simplement abattu au vol par ma lame sorcière.
Jetant un coup d’œil au cadavre que j’avais sous les yeux, je ne pus m’empêcher, malgré mon casque de plisser le nez au vu de l’odeur que cette créature dégageait. Le sang ainsi que le comportement bestial de cette dernière me firent encore penser aux Tyranides ainsi qu’à ma vision. Qu‘étaient donc ces créatures ?  C’était une bonne question qui méritait d’être posée à mon interlocutrice mais nous n’avions, hélas, pas le temps. Ainsi, après avoir récupéré la lance-chantante que j’avais laissé prêt de mon vaisseau, je me dirigeais vers l’humaine.

« Ce n’étaient que des éclaireurs...mais d’autres ne vont pas tarder à arriver d’un instant à l’autre. Nous devons donc partir d’ici maintenant ! »

Sans attendre ne serait-ce qu’une parole de la part de cette humaine,  aux gouts vestimentaires douteux, j’entrepris de me diriger vers son moyen de transport afin de bien lui faire comprendre que je me fichais clairement de son avis ainsi que de ses ordres.

Tara ignorait qui était cette femme, et pointait cette arme vers la femme par mesure de précaution. Elle n’avait pas l’air de diriger une invasion, plutôt d’être une réfugiée venant de s’écraser par hasard sur Terra... Cependant, l’extraterrestre, si elle était relativement belle, et ressemblait à une elfe, venait d’atterrir dans une zone de guerre. Tara pointait son arme, sans rien dire, et la femme lui indiqua qu’elle voulait récupérer un objet pour dialoguer. Elle retourna vers son vaisseau, et la Novaquienne fronça les sourcils, en la voyant ensuite mettre un casque sur sa tête. Elle se mit ensuite à parler, et la femme fronça les sourcils, en comprenant qu’il devait s’agir d’une sorte d’appareil permettant de traduire ce que la femme disait. Elle s’exprimait dans la langue basique, avec un curieux accent, et des choix de mots graves et profonds.

Idranel, Grande Prophétesse d’Iyanden... Tout cela sonnait terriblement elfique, mais son peuple était celui des Eldars. Tara ne dit rien, sachant que sa sœur écoutait, et que c’était elle qui en savait plus qu’elle. Elle avait visiblement aussi la suffisance des elfes, parlant de sa « misérable race »... Des elfes extraterrestres, des Eldars.

« On ne détecte aucune trace xénomorphique en elle... Rien qui ne soit formien. »

Tara hocha lentement la tête, et releva le canon de son fusil à lunette. Elle n’allait pas se mettre en bisbille contre cette femme, qui semblait équiper d’un haut niveau technologique. Ce n’est parce que les Formiens venaient de l’espace que toutes les autres races extraterrestres étaient foncièrement mauvaises. Tara allait dire quelque chose, quand Naora l’avertit que des Formiens se rapprochaient. Les capteurs étaient précis, et une patrouille de Zerglings était en train de s’approcher, annonçant tout un bataillon. Les Formiens avaient probablement dû apercevoir le crash, et venaient se renseigner. Naora lui ordonna de partir avec cette Idranel, quand la Grande Prophétesse usa de télékinésie. Tara sentit son arme échapper à ses mains, et «écarquilla les yeux.

« Hey ! Mon arme !! »

Elle porta instantanément la main vers sa ceinture, où se trouvait un pistolet, mais, au même moment, Idranel lui expliqua qu’il ne fallait pas brandir une arme sans avoir envie de tirer. Elle s’exprimait sur un ton pompeux et arrogant, typique des elfes, tout en lui rendant son arme. Tara serra les dents, se retenant de lui tirer dessus pour apprendre le respect. Les elfes avaient toujours été insupportables pour leur manie à voir les autres espèces comme des dégénérés profonds, et à se magnifier eux-mêmes, et ce alors même que leur espèce était sur le déclin. Ces Eldars ne semblaient guère différents, mais le temps n’était pas à ce genre de choses. Tara récupéra son arme, car cinq Zerglings venaient de jaillir du sol.

Créature sommaire et facile à produire, le Zergling constituait l’unité de base de la Nuée. C’était une sorte de gros chien, avec des griffes proéminentes sur le haut du torse, une gueule édentée, et des pointes osseuses massives sur le dos. Ils étaient peu dangereux individuellement, mais, quand la Horde les envoyait, ils étaient souvent des centaines, leurs corps protégeant souvent des chancres, afin de décimer les premières lignes défensives tekhanes. Prenant son fusil à lunettes, Tara fit feu, et une puissante balle perforante frappa de plein fouet la tête d’un des monstres, en explosant la moitié. Le Zergling roula sur le sol ensablé, tournoyant sur lui-même, tandis qu’Idranel usait de sa puissante technologie. Arrogante... Mais puissante. S’emparant d’une lame énergétique, elle envoya une espèce de rayon électrique qui pulvérisa deux Zerglings dans une violente explosion magique.

Tara visait déjà un autre Zergling, et l’abattit proprement, tandis que le dernier bondit droit vers Idranel, gueule grande ouverte.

« At... »

Tara avait déjà lâché son arme pour récupérer son pistolet et un couteau de combat, mais la tête du Zergling fut proprement détachée du reste de son corps quand l’épée magique de la Grande Prophétesse la trancha. Le corps sans vie du Zergling retomba mollement sur le sol, vomissant du sang.

« Ce n’était que des éclaireurs, lâcha alors Idranel, mais d’autres ne vont pas tarder à arriver d’un instant à l’autre. Nous devons donc partir d’ici maintenant ! »

Elle partit alors vers son véhicule.

« Elle a raison ! Dépêche-toi! Nous allons bombarder la zone ! »

Tara se releva, et courut, son fusil à lunette à bout de bras. Elle rejoignit la moto, bondit devant, et rangea le fusil à lunette dans un fourreau. Le sol se mettait à trembler, et d’autres Zerglings jaillirent du sol, accompagnés de créatures plus dangereuses, à savoir des Hydralisks. Ces créatures reptiliennes et massives pouvaient ramper sur le sol, et elles pouvaient surtout, depuis leur boucher, larguer des aiguillons redoutables. Leur masse musculaire importante leur permettait de les lancer avec une vitesse telle que les aiguillons pouvaient perforer des blindages. Autrement dit, Tara n’avait pas envie de rester là,e t mit les gaz.

Sa moto minière n’était toutefois pas l’engin le plus rapide qui soit, et elle se mit à lentement avancer, le moteur ronronnant.

« Rendez-vous utile, hurla-t-elle à l’intention de la femme dans son dos, repoussez ceux qui s’approchent avec votre magie ! »

Tara pouvait déjà dire qu’elle n’aimait pas cette Eldar. Trop hautaine ! Elle s’avança lentement, tandis que, depuis le Containment Point, les canons se mettaient en position, et tirèrent. L’artillerie tekhane était guidée par satellite laser, avec une précision accrue, et des obus légers furent tirés, aussi violents que des mortiers. Ils explosèrent au contact du sol, provoquant de légères explosions sur les groupes de Formiens. On pouvait entendre le sifflement des obus, annonciateur d’explosions multiples. Le ciel se remplissait de feu, et la moto gagnait de plus en plus de vitesse, rejoignant les lignes du Containment Point... Quand un évènement imprévu se produisit.

Juste devant la moto, le sol s’ouvrit violemment, et un immense ver de Nydus apparut, se dressant fièrement dans le ciel, comme un phallus gargantuesque. La moto fut déstabilisée, et heurta le sol. Tara partit sur la gauche, essayant d’éviter le redoutable ver de Nydus, qui retomba alors à hauteur du sol. La moto glissa sur le sol, du sable filant dans le moteur. Depuis la gueule du monstre, de nouveaux Zerglings jaillirent.

« On arrive ! Tenez le coup!
 -  Le moteur est enrayé ! La moto ne démarre plus ! »

Tara bondit sur le sol rapidement, agissant avec professionnalisme, et se mit à faire feu avec son fusil à lunettes. Sa moto minière était un véhicule utilitaire lourd et encombrant, guère prévu pour la course-poursuite contre les Formiens. Elle abattit plusieurs Zerglings, ainsi que des Hydralisks jaillissant du ver de Nydus. Plusieurs obus jaillirent alors du ciel, frappant les multiples Formiens qui s’avançaient à toute allure vers les deux femmes. Tara ignorait qui était cette Eldar, mais, visiblement, elle intéressait beaucoup les Formiens.

« Des renforts vont arriver, il faut tenir la position ! » hurla Tara à la femme.

Malgré les obus, certains Formiens parvenaient à passer, se ruant droit vers les deux femmes en hurlant et en rugissant.

Mon interlocutrice semblait avoir un peu de bon sens comme je pus le constater. En effet, elle n’attendit pas très longtemps avant de me rejoindre, en courant, devant son véhicule qui était pour le moins rudimentaire. A vrai dire, ce dernier tenait plus de la moissonneuse batteuse que du véhicule... Quoique non...le terme de moissonneuse batteuse aurait été trop élogieux pour qualifier ce que j’avais sous les yeux à savoir un tas de boue métallique difforme. Néanmoins, l’aspect esthétique de l’appareil ne m’étonna guère. Il s’agissait d’un appareil humain et non d’un appareil Eldar... Je ne pouvais pas attendre d’une race inférieure qu’elle sache faire un chef d’œuvre.
Soupirant devant tant de médiocrité, je me reconcentrais sur la situation présente qui ne nous était guère favorable. En effet, alors que j’avais prise place derrière ma compagne qui essayait de démarrer son tas de ferraille, je pouvais sentir le sol trembler. Au vu du tremblement, il ne faisait aucun doute qu’il devait y avoir, à nos trousses, plusieurs centaines de créatures...créatures qui d’ailleurs avait commencé à jaillir du sol comme je pus le remarquer.
Pestant contre ces monstruosités et ma chance légendaire, j’interpellais mon alliée :

« C’est pour aujourd’hui ou pour demain bordel ?! »

A peine-eus je le temps de prononcer ces paroles, que son tas de boue démarra. Malheureusement pour moi, il avait fallu que je tombe sur le plus véhicule de transport le plus lent de toute la galaxie. Cette constatation m’arracha toute une série de jurons que je n’hésitais pas à prononcer à haute voie. Les humains et leurs constructions n’étaient vraiment pas fiable mais c’était tout ce que j’avais sous la main pour mon plus grand désespoir. Pourquoi fallait-il toujours que je sois abonnée aux situations désastreuses ?!
Pestant une nouvelle fois, je changeais de position, n’ayant nul besoin de m’accrocher à ma « partenaire » au vu de la lenteur de son véhicule, afin de surveiller nos assaillants qui gagnaient du terrain. Ces derniers n’étaient pas seulement composés de  canidés mais également de grandes créatures reptiliennes. Ces derniers disposaient, à la place de bras, de longues faux qui me firent froid dans le dos et qui me rappelèrent quelque peu deux espèces que l’on pouvait trouver chez les tyranides à savoir les Trygons et les Hormagaunts... Etait-ce ces créatures que j’avais aperçu dans mes visions ? Cela semblait fort probable... Mais je n’avais pas le temps de creuser plus en avant cette question au vu de l’urgence de la situation. Cette dernière devenait de plus en plus périlleuse à tel point que mon alliée se sentit obligée de me donner des ordres...comme si je ne savais pas quoi faire ce qui ne manqua pas de m’agacer. A vrai dire, ce fut surtout son ignorance qui m’énerva tout particulièrement. Mes pouvoirs n’étaient en aucun cas de la magie ! L’on reconnait bien là la bêtise des êtres humains de l’Imperium...toutefois je n’avais pas le temps de la réprimander pour ces propos...car malgré tout elle avait raison.

Ainsi sans aucune forme de cérémonie, je commençais à canaliser mes pouvoirs afin de pouvoir enchainer plusieurs bolt surnaturels. Ces derniers, contrairement à celui que l’humaine avait pu observer auparavant, étaient plus puissants et bien plus destructeurs. En effet, en plus de griller ses cibles, ces attaques pouvaient désormais anéantir plusieurs dizaines d’ennemis en un seul coup. Toutefois, ce pouvoir, bien que terriblement efficace contre les canidés, semblait n’affecter qu’en partie les reptiles ce qui m’obligeait à m’y reprendre une seconde fois ou à augmenter l’intensité de cette attaque...
Néanmoins, malgré ce léger défaut, je ne me sentais guère obligé d’utiliser un autre pouvoir pour la simple et bonne raison que nous n’étions pas véritablement en danger. Pour l’instant l’utilisation de cette capacité suffisait  amplement étant donné le fait que j’étais assistée par tout un barrage d’artillerie. Cette démonstration de puissance, bien que terriblement archaïque, ne manqua pas de me rappeler les diverses batailles que j’avais mené au cours de ma vie face à l’Imperium. Autant dire que tout ceci me rappelait mon quotidien. Au moins, je ne me sentais pas dépaysée ! Toutefois, les tirs de mortiers et d’artillerie se rapprochaient un peu trop prêt de notre position ce qui ne manqua pas de me faire réagir:

« Si votre véhicule allait un poil plus vite, cela serait fort appréciable !   Je ne sais pas pour vous mais j’aimerais éviter qu’un obus nous tombe sur la paillasse sous prétexte que votre pilotage et votre machine sont des plus désastreux !  C’est à se demander comment un espèce telle que la vôtre a réussi à se développer ! »

Tout à coup, sans crier gare, notre moyen de transport fit une embardée ce qui m’obligea à me retourner pour obtenir des explications...explications que je n’eus guère de demander au vu du spectacle que j’avais sous les yeux. Un vers immense avait surgit du sol devant nous  en poussant un hurlement. Toutefois, je n’eus guère le temps de poursuivre plus loin mon observation... Notre moyen de transport, au vu de l’apparition de cet élément perturbateur avait été déstabilisé et avait heurté le sol... 
Etant donné la violence du choc, ma partenaire et moi glissâmes sur le sol, en compagnie de notre moyen de transport, ce qui ne manqua pas de m’arracher un autre juron. Ne portant que ma tenue de prophète, ce genre de cascade n’était pas des plus adaptées pour moi. Cette dernière m’occasionna donc quelque égratignures, qui bien que n’étant que superficielles, n’en demeurait pas moins quelque peu douloureuses. Je n’étais pas une guerrière que diable ! Le pilotage c’était vraiment bon que pour les droides.

Me remettant aussi vite que je le pus debout, je saisis ma lance chantante et m’apprêtais à me battre contre cette marée d’ennemis qui sortaient du vers géant. Combattre autant de créature n’allait pas être aisée et ce même avec l’aide de tirs d’artillerie.  Toutefois nous n’avions pas d’autre options comme je pus l’entendre de la bouche de l’humaine.  Étant donné que son véhicule était foutu, nous allions devoir attendre que ces compatriotes viennent nous chercher. Si ces derniers étaient aussi rapide que son véhicule, autant dire que cela risquait de prendre...beaucoup de temps. Or le temps jouait contre nous. Plus nous restions sur notre position, plus nous étions sûre de rencontrer un terrain favorable à un décès prématuré ce qui ne m’enchantait pas... J’allais encore une fois devoir utiliser mes pouvoirs quitte à faire preuve de démesure ce que je n’aimais pas faire vu l’état dans lequel je me retrouvais à chaque fois...

Utilisant divers bolt surnaturels pour tuer un maximum de ces créatures, je me mettais devant mon alliée afin de pouvoir retenir les abominations qui parviendraient à franchir le barrage d’obus, de bolt surnaturels et de balle perforante. Bien que n’étant pas une guerrière, je me savais en mesure de combattre ces créatures avec ma lance chantante. Qui plus est, contrairement à l’humaine, j’avais sur moi des armes de corps à corps. Il était donc normal que je sois en première ligne même si je n’avais pas d’armure sur moi. Toutefois, malgré ce manque évident d’équipement, je n’avais pas peur... Ce n’était pas la première fois que je me battais en première ligne et jusque là j’avais toujours survécu. Qui plus est, je pouvais toujours sur mes dons de voyance que je ne manquais pas d’ailleurs de convoquer afin d’être en mesure de visualiser avec quelques secondes d’avance, les diverses actions qui ne manqueraient pas d’avoir lieu au cours de cette bataille. Ainsi, avec un tel avantage, j’étais sûre de pouvoir de me prémunir contre n’importe quelle attaque.
Continuant à utiliser mes pouvoirs, je fus finalement amenée à utiliser ma lance chantante sur un canidé qui se jeta sur moi. Ce dernier fut suivi par d’autres membres de son espèces ainsi que par des créatures reptiliennes ce qui m’arracha un juron. Ils étaient trop nombreux pour moi... J’allais donc devoir manier ma lame sorcière  l’aide de mes pouvoirs de télékinésie si je voulais tuer plus de ces choses. Sortant donc ma lame sorcière, j’entrepris de continuer à tuer le plus grand nombre de créatures tout autour de moi tout en veillant à ce qu’aucune n’essaie de se jeter sur mon alliée. Toutefois curieusement, ces dernières semblaient plutôt s’intéresser à ma personne comme s’ils étaient venus pour moi...comme si leur mission consistait à capturer l’intruse qui avait osé pénétrer en toute impunité dans leur territoire.
Néanmoins, je ne comptais pas me laisser faire. Ainsi je continuais à tuer toutes les créatures qui passaient à portée de mes armes. Autant dire que j’évoluais dans un véritable bain de sang...sans compter le fait que je continuais à électrocuter ou projeter violemment au loin mes adversaires et ce avec mes pouvoirs.

Électrocutant plusieurs autre créatures, j’eus la brève vision, grâce à mes dons de voyance, de trois créatures s’apprêtant à attaquer mon alliée. Bien que dans cette vision, elle semblait être en mesure de pouvoir se débarrasser de ses deux premiers ennemis, son combat face  la troisième abomination semblait plus incertain ce qui me poussa à agir. Ainsi, je projetais ma lame sorcière sur les créatures qui allaient attaquer humaine. Abattant deux des trois créatures, je laissais mon interlocutrice s’occuper de son dernier ennemi qui, en toute logique ne devait pas lui poser beaucoup de problèmes.
Malheureusement pour moi, ce sauvetage eut une conséquence que je n’avais pas anticiper et ce malgré mes pouvoirs. En effet alors que je tuais un autre canidé, un reptile surgit dernier moi et parvint à planter une de ses faux dans ma cuisse ce qui ne manqua pas de me faire pousser un gémissement de douleur et d’accentuer ma fureur. Fixant le responsable de ma blessure, je grillais littéralement sa cervelle et coupais le membre qui maniait la faux...faux qui était toujours d’ailleurs plantée dans ma cuisse.

Étant donné l’emplacement de la blessure, j’avais désormais des difficultés à rester debout et ce en dépit de toute ma volonté. Au vu de la situation, je ne pouvais me permettre de perdre du temps à retirer cette appendice de ma cuisse qui me faisait atrocement souffrir. D’un autre coté je devais continuer à me battre mais je ne pouvais plus me permettre de gesticuler comme je le faisais auparavant. J’allais donc devoir revoir ma stratégie ce qui ne prit pas beaucoup de temps au vu de mes options limitées. J’avais une idée...mais elle ne me plaisait guère. Toutefois je n’avais pas le choix...surtout au vu du nombre grandissant de créatures qui continuaient de surgir du vers. Me tournant vers mon interlocutrice, je pris soin de l’avertir afin qu’elle ne soit pas étonnée par la suite des évènements.

« A votre place, je protégerais mes yeux et ne quitterais pas ma position sous peine de mort. Faites moi confiance et tout se passera bien... »

Sans aucune  autre forme de cérémonie, j’élevais un bouclier psychique autour de mon interlocutrice afin qu’elle ne soit pas touchée par ce que je comptais faire puis j’entrepris de concentrer la majeure partie de mon énergie psychique afin d’être en mesure d’utiliser une tempête surnaturelle qui nous débarrasserait une bonne fois pour toute de nos assaillants. Utiliser cette capacité ne me réjouissait guère car au vu de la puissance que je comptais utiliser, je savais pertinemment que suite à son utilisation je serais quasiment sans défense... J’espérais que les renforts de mon alliée n’allait pas tarder auquel cas nous étions sûre de trépasser dans les minutes qui allaient suivre...
Oubliant ces pensées pour le moins négatives,  je me reconcentrais sur la situation présente et décidais de me téléporter vers l’endroit ou il y avait le plus de créatures afin d’en tuer maximum. A peine eus-je le temps d’apparaitre qu’au halo bleu m’entoura  et que de l’énergie psychique sortit de mes mains alors que j’étais en train léviter. Tout autour de moi, une couronne d’énergie tourbillonnante frappait mes ennemis d’éclairs et d’onde de choc psychique.  Malgré la violence de cette attaque, je tentais de la contrôler afin qu’elle ne puisse pas toucher l’humaine.
Au bout d’un certain laps de temps, la tempête cessa et mon corps regagna sur le sol. Jetant un coup d’œil tout autour de moi, je pus constater que mon plan s’était déroulé sans accro. Des centaines de cadavres nous entouraient. Au moins, nous allions avoir la paix pendant quelque temps... ce qui m’arrangeait quelque peu. Je ne pouvais plus tenir debout sans m’appuyer sur ma lance chantante au vu de ma blessure et de mon état de fatigue. A vrai dire, je ne pouvais même plus marcher du fait de la faux qui était toujours plantée dans ma cuisse. Je pouvais toujours me débarrasser de ce membre pour le moins encombrant mais le retirer risquait de m’affaiblir encore plus. En effet, cette faux pour l’instant bloquait quelque peu le saignement...si je le retirais...j’étais sûre de me vider de mon sang. Or si les renforts n’arrivaient pas très vite, j’étais sûre de mourir...ce qui n’était pas très réjouissant.

Jetant un coup d’œil à l’humaine, je constatais avec soulagement qu’elle était saine et sauve. Ma tempête ne semblait pas l’avoir affecté ce qui était une bonne chose. Non pas que j’appréciais mon alliée...il s’agissait plutôt d’un moyen pour moi de garantir ma survie. Après tout si elle restait en vie, ses compatriotes seraient mieux disposés envers ma personne...enfin je l’espérais.

« Et cette évacuation...c’est pour bientôt ? On a pas toute la journée que diable ! J'aimerais éviter leur prochain comité d'accueil... »

Que des Zerglings et des Hydralisks... Tara savait que ce n’était pas les unités les plus dangereuses de la Nuée, mais elles étaient quand même là, et potentiellement mortelles. Elle fit donc feu avec son arme, les abattant successivement, à l’aide de tirs bien précis. Cependant, même elle dut le reconnaître : ses tirs étaient beaucoup moins impressionnants que les attaques psioniques de l’Eldar. La Grande Prophétesse envoyait des arcs électriques mortels, et utilisait sa redoutable lance énergétique, fauchant les monstres sans trop de difficulté Elle était une véritable tempête dansant sur les cadavres de ses ennemis. Le ver de Nydus, lui, continuait à vomir des Formiens. Il aurait fallu le détruire pour empêcher les monstres de sortir, mais les deux femmes étaient trop proches du monstre. Pour le démolir, il aurait fallu un obus plus puissant, un tir qui aurait mis leur vie en danger en risquant de les tuer dans la déflagration. À défaut, l’artillerie continuait à parler, vaporisant des Zerglings et des Hydralisks par paquet de douze, leurs membres se dispersant dans tous les sens. Continuant à ouvrir le feu, Tara devait parfois sortir son pistolet, quand les ennemis étaient proches. Fort heureusement, elle avait toujours été une très bonne tireuse, et, venant de Novac, ses réflexes avaient été améliorés par le biais des nanomachines. Elle visait mieux, ayant instinctivement une bonne coordination entre son œil et sa main. Les nanomachines amélioraient tout cela, et les Novaquiennes avaient réalisé en laboratoire beaucoup d’expériences et d’entraînements en partant du sport... Apprendre à mettre un ballon dans une cible bien déterminée, qu’il s’agisse de cages ou d’un filet, nécessitait une bonne coordination entre le cerveau et le bras. Il fallait lancer le ballon selon un angle bien précis, en tenant compte de la vitesse de projection de l’objet, du vent, et d’autres critères... Ce que les nanomachines faisaient instinctivement. En somme, chacun des tirs de Tara faisait souvent moche... Souvent.

Elle abattit un Zergling en tirant plusieurs fois sur sa gueule, et le monstre mourut à quelques centimètres d’elle, puis elle récupéra son fusil à lunette. Ne s’étant pas attendue à une telle attaque, Tara n’avait aucune grenade, aucune arme qui soit plus significative que son fusil à lunette et son pistolet. Elle reprit le fusil à lunette, et tira sur un Hydralisk, explosant sa sale gueule, le monstre s’écroulant sur le sol. Elle tira à nouveau, sentant l’arme trembler entre ses mains, fauchant l’une des pattes d’un Zergling, le couchant par terre. Trois Zerglings jaillirent alors à toute allure sur sa droite. Elle les visa... Quand des éclairs énergétiques jaillirent, pulvérisant deux des monstres, leurs corps devenant de sinistres carcasses enflammées. Tara, sans réfléchir, tira sur le troisième lorsqu’il bondissait sur elle. Elle le tua, mais, lancée dans sa course, la créature fonçait droit vers elle.

*Merde !*

Bien décidée à ne pas finir écrasée sous ce corps, elle roula sur le côté, et évita le gros monstre, puis vit un autre Zergling foncer droit vers elle. N’ayant pas le temps de viser avec son fusil à lunette, elle bondit cette fois-ci en avant, faisant une roulade sur le sol. Le Zergling passa juste au-dessus d’elle, atterrit sur le sol, se retourna, furibond... Et se retrouva nez-à-nez (ou gueule à gueule) avec le canon du pistolet de Tara, qui fit feu à bout portant. Le premier tir explosa une partie de la mâchoire du Zergling, le second tir arracha un morceau conséquent de sa langue, et le troisième tir le cloua au sol. Une véritable exécution, propre, nette, et efficace.

L’Eldar lui dit alors de se protéger. Les Formiens, malgré leurs pertes, étaient de plus en plus nombreux, et Tara nota que la femme avait été blessée à la cuisse. Elle regarda brièvement les structures du Containment Point... Ce n’était plus qu’une question de secondes, maintenant, avant que les renforts n’arrivent, mais, quelques secondes, c’était un luxe qu’elles ne pouvaient plus s’offrir. Idranel se téléporta alors au milieu de la mêlée, et Tara, en se crispant, vit alors une espèce de lueur bleue s’envoler, tournoyant autour des Formiens. La Grande Prophétesse s’envola alors, s’élevant de quelques mètres, un halo bleu électrique l’enveloppant. Tara bondit derrière la carcasse du Zergling qu’elle venait de tuer. Idranel assemblait de l’énergie, et la laissa alors s’échapper, provoquant une espèce d’onde de choc qui pulvérisa tous les Formiens l’entourant...


Loin de là, dans les profondeurs des galeries changeantes et des pièces mouvantes de la Fourmilière, Sarah Kerrigan, la redoutable Reine des Lames, caressait de la main un facehugger implanté sur le visage d’une jeune femme. Depuis son rapprochement avec Irina Aliev, une autre Annexienne qui, comme elle, était à l’origine une humaine, Sarah pouvait maintenant améliorer et créer plus de Xénomorphes. Sarah disposait maintenant d’une Reine, et la Reine avait pondu de nombreux œufs qui, patiemment, attendaient leurs hôtes.

L’hôte d’aujourd’hui était une jeune femme qui faisait du tourisme dans les forêts entourant le Containment Point. C’était un grand classique de la jeune génération tekhane : pique-niquer dans la région, près des clôtures électriques, des sondes, espérer voir les soldates, espérer pouvoir voir l’intérieur du Containment, derrière les hautes falaises du vaste cratère... Et, parfois, ces jeunes femmes tombaient sur des patrouilles formiennes qui arrivaient à sortir de la ligne, et les capturaient avant de se faire repérer. C’était le cas pour cette jeune femme. Elle s’était réveillée dans le nid, toute nue, attachée et retenue par des tentacules, son visage face à l’un des œufs. Ce dernier s’était lentement déployé, de la fumée en sortant C’était une fumée aphrodisiaque, qui avait heurté de plein fouet la jeune Tekhane terrorisée. Sans savoir qu’elle était observée par la Reine des Lames, mais en sachant très bien où elle avait débarqué, elle suppliait qu’on l’épargne, qu’on la laisse sortir, qu’on la laisse revoir Cassy, sa fiancée... Pour toute réponse, la couche interne de l’œuf s’était abaissée, et le facehugger avait jailli sur elle en couinant, puis avait enfoncé dans sa bouche une grosse verge, avant de commencer le processus de reproduction. Irina lui avait expliqué que, traditionnellement, les bébés Aliens sortaient de l’hôte par la cage thoracique, en la broyant, ce qui, autrement dit, revenait à les tuer. Elle avait légèrement modifié cela, de manière à ce qu’ils sortent par la voie naturelle, ce qui avait pour contrecoup que seules les femmes pouvaient accoucher.

« Là, mon bébé, là... »

Le facehugger était chaud et bouillonnant, et violait la bouche de la jeune fille depuis maintenant plusieurs heures. Elle était toujours consciente, son corps remuant et frissonnant quand Sarah le caressait. Elle l’observait avec le regard maternel et amoureux d’une mère envers son enfant, en espérant que tout fonctionnerait bien. En d’autres circonstances, elle aurait pu en profiter pour pénétrer la Tekhane en même temps, mais Sarah tenait à ne faire aucune erreur qui soit regrettable.

C’est à cet instant qu’elle sentit alors une violente onde de choc. Elle fronça les sourcils, comme si une migraine venait d’éclater dans sa tête, et vacilla sur place. Sa main s’agrippa à l’un des œufs, et elle sentit le sol se dérober sous ses pieds. Titubant, Sarah secoua la tête.

« Hunnnn... Mais que... ?! »

Fermant les yeux, elle s’immergea dans la Nuée, et perçut alors l’origine de cette attaque. Sarah Kerrigan avait le pouvoir de transférer son esprit dans chacune des créatures de sa Nuée, en prenant alors directement le contrôle, voyant et ressentant ce que son unité voyait et percevait. C’est ce qu’elle fit avec un Zergling sur le point de mourir, et remonta rapidement dans son esprit. Elle vit la créature bondir vers une étrange femme, avant que cette dernière ne s’enveloppe d’une sorte de lueur bleuâtre intense... Et ne déverser autour d’elle une puissante attaque psionique que Sarah avait ressenti jusqu’ici.

Rompant la connexion, et retrouvant contact avec la réalité, Sarah se releva. Quelle était donc cette femme ? Une chose était sûre... Sarah la voulait.


Alors que Tara reprenait son souffle, elle entendit Idranel lui demander quand els renforts arriveraient.

« Ils... Ils ne devraient pas tarder... Ce... Euh... C’est super, ce que vous avez fait ! »

Pour le coup, c’était tout ce qu’elle trouvait à dire. Cette femme était aussi orgueilleuse que dix PDG de mégacorporations réunies, mais elle était à la hauteur de ses prétentions. Elle avait réussi un véritable coup de maître. Les Formiens avaient été brisés dans leur élan, leur offrant un peu de répit, et le regard de la Novaquienne se tourna vers la blessure de la femme.

« Ne vous inquiétez pas, on a des cuves de traitement pour... »

Un redoutable hurlement coupa alors Tara dans ses réflexions. Le ver de Nydus était toujours en vie, et larguait d’autres Formiens... Un Formien beaucoup plus conséquent qu’un simple Zergling. Tara se positionna immédiatement avec son fusil à lunette, et vit, en écarquillant les yeux, la silhouette massive et colossale d’un Carnifex s’approcher. La créature poussa un rugissement titanesque, et sa présence devrait confirmer, aux yeux d’Idranel, le fait que l’ennemi qu’elle croisait sur cette planète ne se limitait pas qu’à cette planète même... Le Carnifex était à l’origine un Tyranide, et, comme tant d’autres choses, la Nuée l’avait copié et assimilé. Aussi grand qu’un tyrannosaure, le Carnifex s’approchait, et même les balles perforantes de tara ne pouvaient pas l’atteindre.

Elle se pencha alors vers Idranel pour une brève remarque :

« Vous avez le don de mettre en rogne tous ceux qui vous approchent, vous... C’est un trait caractéristique des Eldars ? »

Tara entendit alors un vrombissement au-dessus de sa tête. Un hélicoptère d’assaut venait de débarquer. Deux échelles jaillirent vers les deux femmes, tandis que les mitrailleuses lourdes de l’hélicoptère se mirent à faire feu rageusement, pulvérisant le Carnifex. Rien à voir avec le petit fusil à lunette de Tara, des tirs bien plus puissants, et donc bien plus sonores, fusaient droit sur le monstre, accompagnés de plusieurs missiles qui filèrent à gauche et à droite du Carnifex, explosant dans le ver de Nydus, vaporisant les Formiens attendant derrière.

« VITE !! GRIMPEZ !! » hurla-t-elle en s’agrippant à l’une des échelles.

Plus vite elles s’agripperaient, et plus vite elles auraient l’occasion de partir d’ici à bride abattue...

La réponse de mon interlocutrice ne manqua pas de me faire hausser un sourcil... « Super » ? Ce que j’avais fait était super ? De tous les termes que cette humaine aurait pu employé pour qualifier mes actions, il s’agissait, à mon gout, du plus inapproprié... Ce que j’avais commis quelques minutes n’avaient rien de super ou d’étonnant. Il ne s’agissait que d’un vulgaire pouvoir qui demandait un tant soi peu de maitrise et de puissance et le tour était joué. Chaque prophète savait en théorie maitriser ce pouvoir, cela n’avait donc rien d’extraordinaire... A vrai dire, cette tempête surnaturelle était assez banale en comparaison avec d’autres capacités que nous autres Eldars pouvions maitriser... Enfin... je ne pouvais sans doute pas m’étonner des propos de ma compagne... Après tout, elle était humaine. Comme tous les autres membres de son espèce, il suffisait qu’un oiseau pète pour qu’ils croient tous au miracle...
Quoique j’exagérais un peu...mais c’était de bonne guerre. Ces propos avaient surtout eu le don de m’étonner. Normalement même une humaine n’aurait pas été surprise par ce que je venais de faire... De toute évidence ces humains ne devaient entretenir aucun rapport avec l’Imperium qui était un régime spécialisé dans la démesure comme pouvait en attester leur stratégie de « l’Exterminatus ». Cette constatation que mon esprit soulevait, m’obligea à me poser toute une série de question dont une qui me semblait vitale.... Ou avais-je bien pu atterrir ? M’étais-je autant éloignée de ma galaxie ou étais-je dans une autre dimension ? Je n’aurais su le dire... et je n’avais pas le temps de disserter sur ces questions au vu de la situation...

En effet même si nous avions vaincu ces immondes créatures, d’autres n’allaient pas tarder à arriver. Qui plus est, j’étais éreintée et blessée... Tenir debout à l’aide ma lance-chantante relevait tout simplement de l’exploit au vu de mon état actuel. Toutefois je ne pouvais pas faire autrement. M’évanouir ou m’effondrer sur le sol n’étaient pas des options envisageables à moins de vouloir mourir...ce qui n’était pas mon cas. Je tenais à la vie...ou plutôt je tenais à survivre afin de poursuivre ma quête....Quête qui risquait d’ailleurs de prendre fin si les renforts n’arrivaient pas.
Grimaçant de douleur, et essayant de rester focaliser sur les évènements, je ne manquais pas une nouvelle fois de hausser un sourcil devant les paroles de l’humaine. Cette dernière, au vu du ton et des mots employés, semblait pour le moins soucieuse de mon état et essayait de me rassurer...ce qui m’énervait profondément. Je n’étais pas une enfant qu’il fallait  dorloter ! J’étais une Eldar ! Alors que je parcourais les étoiles, elle apprenait encore à lire et à marcher ! Ce n’était pas parce que j’étais blessée que j’allais céder au désespoir ! Je me fichais pas mal de mon état tant que je parvenais à survivre...Et puis...Pourquoi se souciait-elle de moi ? Je n’étais qu’une étrangère...une xénos comme le disaient si bien les membres de l’Imperium.  Me rassurer aurait du être normalement le dernier de ses soucis surtout au vu de mon comportement. Sa conduite m’échappait totalement.

Alors que je m’apprêtais à lui répondre afin de clarifier le fait que je n’étais pas une petite chose fragile, un redoutable hurlement retentit depuis le vers... Ce dernier eut le don, non seulement de me surprendre mais aussi de me faire froid dans le dos. Je connaissais ce rugissement...Il avait hanté mes cauchemars et continuait de le faire et ce depuis ma plus tendre jeunesse... Ce tueur hurlant et l’espèce à laquelle il appartenait, étaient les responsables de nombreux cataclysmes dans ma galaxie. C’était eux qui avaient attaqué mon vaisseau-monde... C’était eux également qui avaient tué tous les membres de ma famille. A mes yeux cette espèce ne méritait que l’extermination...
Ainsi alors le Carnifex apparaissait devant nous...un profond sentiment de rage m’envahit.  Cette émotion, bien que terriblement puissante, ne prît toutefois, pas le contrôle de ma personne même si elle ne manqua pas de rouvrir d’ancienne cicatrices. Cette haine, que je contenais en moi afin de ne pas commettre d’acte irréfléchi, en plus d’être dirigée contre cette créature que j’aurais bien aimé tuée, était aussi dirigée contre moi pour la simple et bonne raison qu’à l’heure actuelle j’étais dans l’incapacité de tuer cette abomination du fait de mon état lamentable. Pourquoi m’en voulais-je autant ? C’était très simple. Si l’on tenait compte de ma vulnérabilité actuelle, j’étais dans l’incapacité de tenir la promesse que je m’étais faite quand j’étais plus jeune...à savoir tuer tous les tyranides que je rencontrais sur mon chemin. Ainsi, à mes yeux, cette forteresse de Chitine, de muscles et d’os de 5.5 mètres de haut, me narguait... Si seulement je n’étais pas blessée et éreintée... j’aurais pu potentiellement venir à bout de cette stupide créature.

Me maudissant, une nouvelle fois, pour ma faiblesse, je fus brutalement ramenée à la réalité par les propos de ma compagne. Ces derniers, bien que relevant d’un humour douteux, eurent le don d’apaiser quelque peu ma colère  ce qui, je dois le reconnaitre, était fort louable. Fort heureusement pour moi, vu que je portais toujours mon casque, elle n’avait sans doute pas vu l’état second dans lequel je m’étais trouvée pendant quelque secondes. Ainsi je n’avais pas à la remercier ou même à perdre la face devant elle. Mon orgueil était sauf !  Néanmoins, je pris soin de lui répondre:

« Dire que je mets en rogne mon entourage serait un doux euphémisme si vous voulez tout savoir. Même mes compatriotes, excepté ma maitresse, ne m’apprécient guère... Allez savoir pourquoi... » Je soupirais  «  Concernant les miens, je pourrais vous révéler ceci : toutes les autres races de la galaxie nous considèrent comme des xénos perfides et hautains, condamnés à errer, pour l’éternité, dans les ruines poussiéreuses de notre ancien empire... Cela répond-t-il à votre question ? »

Fixant toujours cet  animal qui se dirigeait lentement mais surement sur nous, j’entendis un vrombissement, quelque peu assourdissant, au dessus de ma tête. Relevant cette dernière, je constatais avec soulagement que les renforts étaient enfin arrivés. Nous allions pouvoir quitter cet enfer...du moins je l’espérais. A vrai dire, j’émettais quelques réserves au sujet de l’appareil qui était venu nous chercher...il me semblait quelque peu...primitif. Monter à bord, comme me l’adjoignait l’humaine, ne me réjouissait guère. Néanmoins, je dus m’y résoudre au vu de la situation et commençais donc à grimper sur l’échelle qui m’avait été envoyée non sans jeter un dernier regard sur le Carnifex, qui à ma plus grande joie avait été tuée par notre moyen de transport.... Ce dernier n’était peut être pas si primitif que cela.
Toutefois, ma joie s’estompa assez rapidement lorsque je dus entreprendre l’ascension de cette échelle. En temps normal, cela n’aurait été guère un problème...mais au vu de ma blessure et du morceau de faux toujours présente dans ma cuisse, il s’agissait d’une véritable torture. A chaque fois, que je devais m’appuyer sur ma jambe gauche, je pouvais sentir cette faux remuer mes chairs  et mes os ce qui me faisaient gémir de douleur...Cette sensation était tout simplement intolérable. Néanmoins, au bout de ce qui me semblait une éternité, et grâce à ma coéquipière je parvins à monter à bord.

« Et bien...mieux vaut tard que jamais... »

Quelque peu essoufflée par ce que je venais de faire, je m’installais sur le sol et tendais mes jambes afin de profiter d’un repos bien mérité.  J’étais tout simplement morte de fatigue et je n’avais plus qu’une seule envie dormir dans un lit bien douillet... Hélas vu que j’étais une étrangère et qui plus est une xénos, je n’allais pas pouvoir me reposer tout de suite et ce même si je le désirais. J’allais sans doute devoir répondre à des questions. Qui plus est j’allais devoir me faire soigner ce qui ne m’enchantait guère...mais malheureusement je n’avais pas le choix.
Soupirant contre cet état de fait, je retirais mon casque et libérais ma chevelure afin d’être beaucoup plus à l’aise. Ce changement d’apparence ne manqua pas d’ailleurs d’attirer l’attention sur ma personne comme je pus le constater. En effet, les quelques humaines présentes à bord me regardèrent avec attention comme si c’était la première fois qu’elles voyaient un membre de ma race ce qui ne manqua pas de m’agacer et de me faire froncer les sourcils. Je n’étais pas un rat de laboratoire que diable ni un phénomène de foire contrairement à ce qu’elles semblaient croire.
Massant mes oreilles quelques peu endolories par le port du casque, je ne manquais pas de jeter un bref coup d’œil sur les humaines à bord.  Leurs plastiques eurent le don de m’étonner. Tout comme ma coéquipière, elles avaient un corps magnifique même s’ils étaient loin d’atteindre la perfection contrairement à la physiologie Eldar. Elles portaient toutes également des tenues qui ne laissaient guère de place à l’imagination ce qui ne manqua pas de me faire rougir quelque peu. Au sein de notre société, ce genre de démonstration sauf pour certaines castes relevaient du domaine privé. Pour cette raison, je préférais donc me retourner vers ma coéquipière. Cette dernière me fixait toujours comme si j’étais au centre de ses pensées ce qui ne manqua pas de m’amuser. Il est vrai qu’à ses yeux je devais toujours demeurer un mystère ambulant.
M’éclaircissant la voix, j’entrepris de lui parler...ou du moins de baragouiner une phrase dans sa langue...langue qui sans mon casque  demeurait incompréhensible :

« Bien joué...soldat »

Sans ajouter rien de plus, je tournais la tête et admirais le paysage qui défilait sous mes yeux. Complimenter ainsi cet humaine avait sans doute du la surprendre au vu de ma conduite mais elle le méritait. Même si elle appartenait à une espèce pitoyable, elle s’était bien battue  et n’avait pas cédé à ses émotions, contrairement à moi,  lorsque le Carnifex était apparu... D’ailleurs, l’apparition de ce Carnifex, aussi étrange que cela puisse paraitre, avait le don de me réjouir. J’étais au bon endroit. Cette tempête Warp m’avait vraisemblablement conduite là où je désirais aller à savoir l’endroit où se situait l’objet de ma vision. Dans cette dernière, j’avais pu observer des tyranides mais également d’autres créatures difformes qui maintenant que j’y pensais ressemblaient étrangement aux canidés et aux reptiles que j’avais pu observé. Croire à une coïncidence aurait été absurde. J’étais au bon endroit. Après tout, j’avais appris au fil du temps que rien n’arrivait au hasard...
Toutefois un problème se posait... Même si j’avais été en mesure de localiser ces nouveaux tyranides, je ne disposais d’aucun moyen de communication afin d’entrer en contact avec ceux de mon espèce. Seul mon chasseur aurait pu potentiellement me permettre de leur envoyer un message pour les prévenir. Hélas ce dernier, en plus d’être gravement endommagé, était entre les mains de ces abominations ce qui ne me réjouissait guère. Savoir un tel bijou de technologie, même endommagé, entre les griffes d’une race de sauvage me faisait mal au cœur... Savoir également que cette race aurait le privilège, probablement, d’analyser mes traces de sang me faisait enrager... Il s’agissait d’une véritable hérésie à mes yeux...mais hélas je ne pouvais pas l’empêcher...du moins pour l’instant.
Vu que je ne pouvais pas entrer en contact avec les miens, je pouvais toujours tenter de m’allier avec ces humains afin de les aider à neutraliser cette menace qui semblait les défier depuis pas mal de temps. Cette idée, bien que quelque peu originale, ne me semblait pas mauvaise pour autant. Après tout si elle me permettait l’éradication de ces monstruosités et l’économie de vie Eldar...c’était une bonne chose. La survie de ces êtres humains était secondaire à mes yeux.

Alors que j’étais encore plongée dans mes pensées, je fus soudainement ramenée à la réalité lorsque notre moyen de transport atterrit dans une base qui devait sans doute se trouver non loin du champ de bataille. D’après ce que je pouvais admirer, ce complexe n’avait rien d’extraordinaire... Des clôtures et des murs l’entouraient et de nombreux soldats et véhicules circulaient à l’intérieur... En soi il n’y avait pas grand chose d’intéressant à relever si ce n’est peut être le fait que cette base semblait être très active du fait de sa proximité avec le front.
M’apprêtant à me relever pour débarquer, je fus soudainement stopper par ma coéquipière qui me désigna, d’un simple geste, la présence d’un brancard. Ce dernier avait du être affrété exclusivement pour moi étant donné que j’étais la seule personne blessée. Bien que n’appréciant guère l’idée d’être à la merci d’étrangers, je remerciais d’un signe de tête l’humaine avec qui j’avais combattu et laissais les infirmières faire leur travail. Ces dernières étaient d’ailleurs peu habillées ce qui ne manqua pas de me faire grincer des dents. A croire que cette civilisation ne pensait qu’au sexe ma parole !

M’installant confortablement sur le brancard et gardant mon équipement avec moi, je laissais mon esprit déambuler tout en prenant soin d’observer l’environnement dans lequel j’évoluais actuellement. Celui-ci n’avait rien de très extraordinaire. Même si je ne comprenais pas ce qu’on me disait ou ce que je lisais, je savais plus ou moins à quoi correspondait les pièces que je pouvais voir depuis les différents couloirs que je traversais. Ainsi, je pus à loisir observer quelques armureries, des dortoirs, des soldats en train de s’entrainer  dans une salle de tir, et d’autres soldats en train de se livrer à certaines...occupations dans leur dortoir ce qui ne manqua pas de me faire rougir une nouvelle fois. Il n’y avait pas à dire...les mœurs humaines et les mœurs Eldars n’avaient rien de comparable... Contrairement à eux, nous ne nous comportions pas comme de vulgaires animaux en rut.

Finalement au bout de quelques minutes, nous finîmes par arriver dans ce qui me semblait être une infirmerie. Cette dernière était composée  de plusieurs lits, de plusieurs cuves ainsi que d’une table chirurgicale. Je notais également la présence d’androïdes qui devaient sans doute assister les médecins lors de certaines opérations. La vu de certains instruments chirurgicaux ne manqua pas de me faire blêmir pour une raison simple... Certains des instruments que je pouvais observé auraient eu leur place dans la salle de torture d’un Dark Eldar... Tant d’outils tranchants et d’instruments archaïques... Rien que le simple fait d’imaginer à quoi ils pouvaient bien servir, me souleva le cœur... Pourquoi avait-il fallu que j’atterrisse chez des humains ?! Même leurs blessés étaient torturés !
Cachant du mieux que je le pouvais mon angoisse, je laissais le personnel médical faire son travail...du moins jusqu’à un certain point. En effet, alors qu’une des infirmières avait une seringue à la main et s’apprêtait à me piquer, je saisissais son poignet et la fusillais du regard. Ce produit devait certainement servir à m’anesthésier. Or je ne voulais pas l’être afin de ne pas me retrouver à la merci de ces humains en qui je n’avais aucune confiance.  A choisir entre la souffrance et être vulnérable, je choisissais la souffrance sans aucune hésitation. Ainsi, je lui témoignais mon désaccord à l’aide d’un simple mot.

« Non... »

Au vu de mon regard et de mon ton froid, cette infirmière ne préféra pas insister et en référa sans doute à son médecin qui ne devait sans doute pas apprécier qu’une de ses patientes fasse la forte tête. Toutefois, il n’insista pas même s’il se permit de faire un commentaire...commentaire que je ne compris guère vu qu’il n’était pas dans ma langue...
M’installant confortablement sur mon brancard, qui avait été posé sur la table chirurgicale, je laissais donc les humains accomplir leur office. Ces dernières commencèrent par découper une partie de ma robe de prophétesse afin d’accéder à la plaie puis entreprirent de désinfecter cette dernière. Une fois ceci fait, le personnel médical entreprit de me retirer l’appendice du reptile planté dans ma cuisse ce qui ne manqua pas de me faire hurler de douleur. A vrai dire mon hurlement fut si fort que l’on aurait pu croire que je m’étais brisée les cordes vocales...ce qui n’était pas totalement faux sans doute.
Étant à moitié assommée sur mon brancard et baragouinant plusieurs jurons en Eldar, je gémis une nouvelle fois de douleur lorsque je sentis une personne remuer ses doigts dans ma plaie. Cette fouille, qui sembla durer une éternité à mes yeux, prit finalement fin ce qui me fît soupirer de soulagement. Hélas la partie n’était pas encore finie, vu qu’il fallut mettre un terme au saignement de ma blessure puis la panser ce qui m’acheva complètement...

N’étant plus capable de protester, je ne pus empêcher le personnel médical de me déshabiller complètement ce qui ne manqua pas d’ailleurs de m’agacer. Être nue et aussi vulnérable devant des humains représentait presque une humiliation pour moi. Hélas...je ne pouvais pas y faire grand chose... Camoufler mes seins auraient été une perte de temps...de même pour mon intimité. Et puis il ne s’agissait pas du plus important... En effet, même si on m’avait déshabiller j’avais pris soin de conserver avec moi ma pierre esprit et ce pour des raisons évidentes. Il s’agissait d’un réceptacle, qui si je venais à mourir, recevrait mon âme et la préserverait de l’Assoiffé.
Alors que je luttais pour rester éveiller malgré mon épuisement avancé, je sentis deux personnes me soulever pendant qu’une être m’obligeait à revêtir un masque à oxygène puis ces dernières m’introduisirent dans ce qui me semblait être une cuve rempli d’un liquide qui m’était inconnu. Le contact avec ce dernier me fît d’ailleurs frissonner... Ce fut sur ces entrefaites que mon esprit capitula et que je m’endormis...

...A mon réveil, j’étais toujours dans une cuve qui d’après ce que je pouvais voir se trouvait dans l’infirmerie où l’on m’avait découpé en morceau. Jetant un bref coup d’œil aux alentours, vu que le liquide de la cuve m’irritait les yeux, je notais l’absence d’être humains dans la pièce ainsi que la disparition de mon équipement. Bien que ressentant un petit pincement au coeur, je ne me faisais aucun soucis concernant mes armes. Etant donné le fait qu’elles étaient de manufacture Eldar, il n’y avait aucun risque pour que les humains comprennent comment elles fonctionnent. Cette technologie était trop évoluée et trop éloignée de la leur... Je notais également la présence d’une caméra dans la pièce..caméra qui semblait me fixer. Cette mesure de précaution ne m’étonnait pas. J’étais une étrangère après tout... Me laisser sans surveillance aurait été imprudent... Toutefois, je ne pus m’empêcher de me demander quel sort allait me réserver mes hôtes... Seul l’avenir me le dirait...avenir qui d’ailleurs ne semblait pas si lointain que ça...

Zanna et Tahara faisaient tendrement l’amour dans l’une des salles d’observation du CM-12, pour Centre Médical 12. Le Containment Point était une vaste zone militaire, comprenant plusieurs bunkers et de multiples bases, il y avait une infirmerie par base, et plusieurs centres médicaux, des sortes de plus grosses infirmeries, abritant de vastes structures plus équipées et plus adaptées pour soigner les soldates. Idranel avait été déposée dans une salle du CM-12, abritant des chambres d’incubation, avec des tubes en verre cylindrique remplis d’un liquide régénérateur. C’était une belle invention novaquienne, qui était efficace, et qui était en train de soigner Idranel.

« Hummm... »

Zanna et Tahara avaient un goût prononcé pour les femmes puissantes. Leur initiation sexuelle avait véritablement commencé à la fin du lycée, quand elles avaient été toutes deux convoquées par leur professeur, après que Tahara, la sœur jumelle de Zanna, avait honteusement copié sur cette dernière. Elles étaient alors encore vierges, même si elles s’embrasseraient et se câlinaient fréquemment, et avaient eu peur de se faire punir par leur professeur... Au lieu de ça, cette dernière les avait effectivement punis, mais pas de la manière attendue. Les deux jeunes adolescentes étaient devenues les amantes de leur professeur membrée, et, depuis lors, elles avaient ainsi manifesté un certain attrait, de plus en plus prononcé, pour les puissantes et belles femmes d’affaires. Elles avaient commencé avec leur professeur, puis étaient ensuite devenues des infirmières. Elles s’étaient retrouvées dans une clinique privée de Tekhos Metropolis, où la principale activité de la clinique était de doter les femmes de verges, Zanna et Tahara servant ensuite aux clientes pour voir l’efficacité de leur nouveau produit. Elles vérifiaient donc leur état de santé, avant de branler leurs verges, de les masturber, et de se faire rudement prendre par les clientes avec la queue en trique. De fières Tekhanes, totalement délurées, qui avaient fini rejoint le Containment Point, après qu’elles aient servi d’infirmières auprès d’une colonelle haut-gradée. Ayant apprécié leur efficacité, cette dernière avait en effet fait jouer de ses relations pour que Zanna et Tahara soient mutées au Containment Point.

Les deux jeunes femmes avaient toujours été attirées par le sexe, sans pouvoir vraiment se l’expliquer, et, en ce moment, elles faisaient joyeusement l’amour avec une sommité qui était venue les voir afin de consulter leur rapport de données sur le sort de la mystérieuse extraterrestre qui était en train de flotter dans la cuve... La Baronne de Novac. Milwën Novac était venue en personne de Novac, par le biais d’un propulseur hypersonique envoyé depuis Novac, et qui lui avait permis de rejoindre le Containment Point en une heure, environ. Elle s’était posée à l’extérieur du Containment Point, sur les bases arrières, essentiellement des aérodromes ou d’épaisses zones de stockage, comme les dépôts de ravitaillement. Milwën s’y était posée, et en était rapidement ressortie, tout en étant briefée en chemin sur cette femme. Les détecteurs psioniques tekhans s’étaient affolés en sentant l’attaque psionique de cette Eldar, et ils avaient été envoyés dans les superordinateurs de Novac, d’où la présence de Milwën. La Baronne attendait le plus tôt possible le rapport de l’unité novaquienne qui avait rencontré pour la première fois la fameuse femme, Tara. Alors qu’elle était en simple mission de routine visant à repositionner des mines, l’Eldar s’était écrasée. Milwën n’avait malheureusement pas pu mettre la main sur son vaisseau, les débris résultant de l’artillerie tekhane ayant été emmenés par les Formiens. Tout ce qu’elle avait, et qui n’était pas mal, c’était les armes de la femme, sa combinaison, des objets extrêmement précieux, et stockés dans un laboratoire, ainsi que cette dernière.

Milwën s’était rendue dans la salle d’observation, et avait rapidement trouvé le moyen de passer son temps, savourant les plaisirs insondables de retrouver un corps jeune et bien formé... Et, quand on retrouvait un corps jeune et bien proportionné, il était loisible de vouloir en profiter. C’était ce que Milwën était en train de faire en ce moment, enfonçant son membre dans le corps de Zanna, la prenant contre le mur, sous le regard ravi de Tahara.

« Hummm... Haaaa... »

Pour Milwën, c’était un véritable bonheur de pouvoir à nouveau coucher avec une femme, de pouvoir à nouveau user de son corps. Ce miracle, elle le devait grâce aux Gen-7, ces précieuses nanomachines qui avaient permis de guérir son corps d’un cancer qui l’avait ravagé pendant des années, la faisant ressembler progressivement à une vieille croûte desséchée, ravagée par les heures de chimiothérapie. Les Gen-7 lui avaient littéralement offert une nouvelle vie, en soignant ses tissus cancéreux, en supprimant l’infection, et en rajeunissant ses cellules... Depuis lors, Milwën, qui avait toujours été une scientifique plongée dans la recherche scientifique telle une sorte de rat de laboratoire, s’était découvert une nouvelle vie, et en avait largement profité... Et elle en profitait toujours. Le sexe était un moyen comme un autre de savourer le fait d’avoir un nouveau corps, ferme et agréable. La Baronne avait beau être une femme très intelligente, elle savait très bien que, quand le cancer l’avait rendu chauve, rabougrie et amère, les autres avaient bien plus de mal à aller la voir que maintenant... Pour elle, ce qu’elle faisait maintenant était donc une agréable pause, sereine et détendue.

Ce fut Tahara qui finit par voir que l’Eldar était réveillée... Ce qui, en soi, confirmait qu’elle était très résistante, car le liquide dans lequel elle plongeait avait généralement tendance à assommer pendant longtemps ceux qui étaient dedans. Bien sûr, elle aurait alors pu déranger la Baronne et sa sœur, mais ces deux-là formaient un si beau couple qu’elle préféra les observer encore un peu. Il leur fallait encore quelques poignées de minutes avant de finalement jouir... Du moins pour Milwën, car Zanna, elle, avait déjà joui à plusieurs reprises auparavant. Un sourire sur les lèvres, Milwën se pencha contre elle, l’embrassant dans le cou, caressant son corps, en appréciant la chaleur et la douceur. Elle avait baisé Zanna dans sa combinaison d’infirmière, ouvrant juste suffisamment la robe pour avoir accès à son intimité, et ses mains filaient sous la robe pour frotter sa peau, faisant soupirer la belle Zanna, indiscutablement ravie d’avoir été l’amante de la dirigeante souveraine de Novac.

« L’Eldar est réveillée... signa alors Tahara.
 -  Haaa... Très bien. Il est temps d’aller la voir, alors... »

Comme si de rien n’était, Milwën se retira du corps de Zanna. Des plaques rouges et de la sueur ornaient encore son corps, et elle entreprit de rapidement se rhabiller... Portant peu de vêtements, la tâche ne fut pas difficile. Elle remit les pièces d’armure qu’elle avait dû retirer. Sa tenue n’était pas une tenue tekhane typique, et elle s’expliquait avant tout par le cheminement psychologique précédemment établi : Milwën avait un nouveau corps, jeune et beau, et elle voulait qu’on le voit. Elle termina en attachant dans son dos une longue cape pourpre, avec, dessus, le blason de Novac.

Milwën alla ensuite voir Idranel, en compagnie de Zanna, de Tahara, et de plusieurs gardes. Il y avait deux soldates novaquiennes, dans leurs informes noirs moulants, Zora, une doctoresse tekhane qui était actuellement en charge des soins d’Idranel, et Hel, une assistante de Milwën.

Ce joli troupeau de belles femmes arriva donc dans la pièce, et Milwën s’avança la première vers l’Eldar. La Doctoresse Zora, de son côté, s’approcha d’un pupitre, et pianota dessus.

« Ses signes vitaux sont stables, Baronne.
 -  Bien... »

Elle s’approcha donc de la cuve de verre, et elle posa sa main sur cette dernière, son regard se plantant dans celui d’Idranel.

« Je vous salue, Prophétesse Idranel. Je m’appelle Milwën Novac, la responsable de Novac, l’un des États de Terra. Je suis sincèrement ravie d’avoir devant moi une femme venant hors de notre planète, et qui est autre chose qu’un Formien voulant nous tuer. Nous t’avons plongé dans cette cuve pour te soigner, et nous allons maintenant te libérer de là. »

C’était ce que Zora était en train de faire, et, bientôt, le liquide ne tarda pas à partir. Hel approcha alors avec une couverture, et, quand la porte de la cuve s’ouvrit, elle la tendit à l’Eldar.

« Tenez, Madame... »

Polie et cordiale, Hel lui sourit tendrement.

« Je dois admettre que vous êtes une femme très impressionnante... Je vous souhaite donc la bienvenue sur Terra, même si je regrette que votre première approche vous ait amené à croiser l’une des pires menaces que notre planète ait rencontré... Les Formiens. »

Attendant patiemment dans ma cuve que l’on daigne s’occuper de moi, je réfléchissais aux différentes options qui s’offrait à moi. Or ces dernières n’étaient guère nombreuses comme je pus constater : J’étais coincée sur cette planète et ne pouvais compter que sur l’aide de ces humains pour éradiquer la source de mes visions...ce qui n’était pas très rassurant au vu de leur technologie. Certes cette dernière semblait  avoir un certain degré d’efficacité mais comparée à celle que les humains, que je connaissais, utilisaient...elle semblait terriblement désuète. Mais peut être faisais-je fausse route ? Ce n’était pas la première fois, après tout, qu’une race dite inférieure parvenait à me surprendre...et j’espérais secrètement que cette fois-ci  cela serait le cas au vu de la menace...
Soupirant, j’entrepris de méditer en attendant que quelqu’un ne se décide à venir me rendre visite. Ainsi, j’entrepris d’ouvrir mon esprit et de faire ce que tout prophète digne de ce nom sait faire : contempler l’avenir ou la fuite du temps. Pendant plusieurs minutes, je pus ainsi revivre certains de mes souvenirs mais également m’intéresser à mon futur... Celui-ci était à mon grand étonnement des plus nébuleux. Je savais par expérience qu’il nous était déconseillé à nous autres Prophètes d’examiner notre avenir et ce pour des raisons évidentes...mais nous pouvions observer à loisir notre avenir proche. De ce que je pouvais en juger, ce dernier n’était guère reluisant. En effet, d’après ce que je pouvais voir, j’étais condamnée à rester sur cette planète et ce pendant pas mal de temps... Rester confiner sur cette planète n’était pourtant pas la chose qui me posait le plus de problème : Comme je l’avais déjà remarqué, mon avenir était des plus nébuleux... Il m’était impossible de voir ce que celui-ci me réservait...ce qui, je dois l’avouer, m’inquiétait au plus haut point. A vrai dire, cela m’effrayait quelque peu.
Tentant malgré tout d’en savoir plus sur ma destinée, j’entrepris d’observer une autre partie de mon avenir...et ce que j’y vis...fut tout simplement le néant...ou du moins pas tout à fait. D’après les informations que j’avais en ma possession mon avenir et...vraisemblablement ma vie allaient dépendre de cet avenir proche ce qui n’était guère rassurant. Allais-je mourir ? Cela était fort probable... Allais-je survivre ? C’était également probable... Mon avenir semblait dépendre de mes agissements... Or sans aucune information sur mon futur, j’ignorais totalement laquelle de mes actions me mènerait à ma perte. J’étais totalement aveugle ce qui était un comble pour un prophète.

Interrompant ma méditation, j’entrepris d’essayer de me calmer...sans aucun succès. Même si je pouvais garder un visage impassible, j’avais comme une boule dans l’estomac et mon angoisse atteignait des sommets. Je n’aimais guère ce que j’avais vu. Le fait de mourir ne me posait aucun problème en soi. Seul ce manque de données sur mon avenir me faisait peur. Malheureusement pour moi, malgré cette absence de données, j’allais devoir faire face à cet avenir...qui d’une certaine façon commença à se transformer en présent lorsque je vis 7 femmes pénétrer dans la salle dans laquelle je me trouvais.
D’après ce que je pouvais en juger au vu de leur tenues, certaines de ces femmes semblaient faire partie du personnel médical de cette base... Pour ce qui était des autres...et bien je devinais qu’il s’agissait très probablement de personnages de haut rang ou du moins avec d’importantes responsabilités. Comment pouvais-je le savoir ?   Vu que je faisais partie d’une espèce qu’aucun de ces humains ne semblaient connaitre, il semblait évident qu’une grosse ponte avait été envoyée pour établir une sorte de... « premier contact »... Ce que les humains pouvaient être prévisible parfois...cela en devenait affligeant.
La présence des deux gardes me fît toutefois froncer les sourcils. Il était certes normal qu’une personne ayant des responsabilités soit protégée mais delà à rester aux cotés de leur maitresse et ce au cours de ce qui était un scénario de premier contact était pour le moins déplacé... à moins qu’il ne s’agissait d’autre chose. L’autre chose en question était simple : Ces gardes pouvaient avoir pour mission de me maitriser pour m’emmener dans un lieu dans lequel on pourrait...m’étudier voire me disséquer. Si tel était le cas, ces gardes risquaient d’avoir affaire à forte partie. Je ne comptais pas me laisser faire sans résister. En fait, il était même probable que j’envoie ces deux soldats à la morgue et ce en usant de mes pouvoirs psychiques.. Mais pour l’instant, l’heure n’était pas encore à ce genre de considérations vu que ces deux femmes ne semblaient pas être hostiles.

Observant chaque femme les unes après les autres et ce pendant que l’une d’entre elle était occupé sur un moniteur situé à coté de ma cuve, je ne pus m’empêcher de me poser quelque questions à leurs sujets... Déjà je trouvais assez curieux le fait de ne voir que des femmes... Il me semblait pourtant que parmi l’espèce humaine tout comme chez les Eldars, il y avait des personnes de sexe masculin et d’autre de sexe féminin. Leur absence me semblait quelque peu curieuse mais pas regrettable. Les hommes de l’Imperium étaient, après tout, pour la plupart des sots et des idiots. A vrai dire, ils tenaient plus du singe que de l’être réfléchi. Les femmes quant-à elles semblaient bien plus redoutable comme j’avais pu le constater à de multiples reprises. Elles étaient bien plus loyales que les hommes...mais surtout elles étaient moins idiotes que leur congénères masculin. L’autre question qui me taraudait était d’ordre sociétal. Chacune de ces femmes portaient des tenues qui ne laissaient peu voire aucune place à l’imagination. Certaines d’entre elles, comme j’avais pu le voir lorsque l’on m’avait emmenée en ces lieux, partageaient même des moments intimes. Ces derniers semblaient être à la base de leur société...ce qui n’était guère rassurant. Savoir que ces femmes avaient un certain penchant pour la débauche sexuelle ne faisaient pas d’elles le parfait allié qui soit dans un combat contre les Tyranides...bien au contraire.

Continuant d’observer longuement chacune de ces femmes, je vis l’une d’entre elles,  à savoir celle qui semblait être la responsable, se rapprocher de ma cuve. Cette dernière portait une tenue beaucoup plus...vulgaire que ses compatriotes ce qui ne manqua pas de m’exaspérer quelque peu mais aussi de me faire légèrement rougir. Cette dernière réaction était pourtant des plus stupides étant donné le fait que j’étais toute nue et que par conséquent chacune des personnes présente dans cette pièce pouvait se rincer l’œil à loisir et ce à mon plus grand désespoir... Toutefois au vu de la situation et de mes préoccupations, il s’agissait du cadet de mes soucis.
La femme, qui s’était approchée de ma cuve, avait posé sa main sur cette dernière et avait entrepris de me parler dans sa langue. Malheureusement pour moi, je ne compris rien de ce qu’elle me disait ce qui ne manqua pas de m’énerver quelque peu. A croire que cette femme n’était pas au fait ma situation... Pourtant mon ancienne camarade de « tranchée » avait du écrire un rapport détaillée sur ma personne ainsi que mon incapacité à communiquer sans équipement adéquat. Néanmoins, même si je ne comprenais pas les mots qu’elle employait, je saisis, grâce à son regard, à son ton et à sa gestuelle, ce que sous entendait ses propos. Elle devait très certainement être en train de se présenter et elle voulait probablement me rassurer ce qui ne manquait pas de me faire hausser un sourcil.

Fixant du regard cette femme, j’attendis patiemment la suite des évènements, qui ne se fit pas attendre. En effet, un système d’évacuation retira le liquide présent dans ma cuve ce qui me fît retrouver le plancher des vaches.  Frissonnant quelque peu et tentant de frictionner mes bras, j’en profitais pour retirer le masque à oxygène que l’on m’avait mis quelque heures plus tôt. Je constatais dès lors avec stupeur que ma jambe ne me faisait plus souffrir ce qui en soit était appréciable et ce qui me fît revoir mon jugement sur ces humains. Leur technologie n’était peut être pas aussi archaïque que je le croyais...
Sortant de la cuve, je saisis la couverture que l’on me présenta et m’emmitouflais aussi vite que possible dedans, afin non seulement de pouvoir me réchauffer mais aussi afin de masquer ma nudité qui contrairement à moi, ne semblaient pas gêner mes interlocuteurs qui au vu de leurs mœurs avaient sans doute pris le temps de regarder avec attention chacune partie de mon corps si...parfait et si désirable.
Soupirant devant cet état de fait, je me reconcentrais sur l’humaine qui avait tenté de me rassurer. Cette dernière s’était remise à parler et encore une fois, je ne pus comprendre ce qu’elle me disait ce qui était quelque peu frustrant. J’allais donc devoir me charger de régler ce petit problème et ce sans mon casque qui tout comme mon équipement avait disparu de cette salle. Or pour régler, ce problème de communication, je ne voyais qu’une solution...solution qui pouvait causer ma mort mais en l’occurrence si je ne le faisais pas, je ne risquais pas de pouvoir comprendre cette humaine ni elle de me comprendre.

Ainsi, j’entrepris d’utiliser mes dons de télépathie pour entrer dans l’esprit d’une des humaines présentes dans la pièce. Au vu des personnes présentes et de la manipulation en question, je ne pouvais pas utiliser mes pouvoirs sur les gardes ou sur l’humaine les dirigeant... Si je venais à le faire, il y avait de fortes chances pour que l’on me perçoive comme une ennemie et que l’on me tue ou que l’on m’emprisonne...ce que je voulais éviter à tout prix. Afin de ne pas prendre de risque inutile, je connectais mon esprit à celui d’une des infirmières présentes dans la salle.
Cette connexion se déroula sans problème même si l’humaine tituba quelque peu et semblait déboussolée... N’ayant jamais utilisé ce pouvoir, j’ignorais totalement ce que l’humaine subissait en ce moment même... Peut être était-elle en train de voir ma vie ? Peut être étais-je sur le point de la tuer ? Je n’en savais rien...et n’en saurais rien si je ne poursuivais pas l’opération. Par conséquent, j’entrepris de « pénétrer » plus profondément dans son esprit...

...Ce que j’y vis...faillit me décrocher la mâchoire.  Ayant accès à ses souvenirs, je pus l’observer lors de ces ébats avec sa sœur et la personne gouvernant ses lieux qui comme je l’appris se nommait Milwën Novac. Rougissant quelque peu devant une telle vision,  je passais vite à autre chose à savoir les paroles de mon hôte, qui grâce à cette infirmière, étaient dorénavant compréhensibles étant donné le fait que je pouvais associer chaque mot à un sens ou à un concept précis ce qui était fort pratique.
En premier lieu je compris donc, que cette Novac était la responsable  d’un des Etats qui composaient cette planète ce qui ne manqua pas de m’étonner. Là d’où je venais, chaque planète appartenait à une seule et unique faction. Cela ne semblait pas être le cas ici. Il s’agissait vraiment d’un monde étrange.. Ensuite, j’appris qu’elle me trouvait impressionnante...sans doute faisait-elle référence ici à mes pouvoirs et à la démonstration que j’avais faite quelque heures plus tôt...
Elle me souhaitait également la bienvenue. Ce geste, bien qu’appréciable, ne retint pas mon attention contrairement à l’une de ces paroles. Ce qui titilla mon attention fut la mention de cet ennemi que j’avais affronté quelque heures plus tôt. Il s’agissait de Formiens...une espèce venue vraisemblablement de l’espace et qui d’après mon interlocutrice était l’une des principales menaces auxquelles devait faire face ce monde.

Savoir qu’il s’agissait d’un ennemi, que cet état ne parvenait pas à anéantir ne manquait pas de m’inquiéter...non pas sur la menace en question mais sur les moyens qu’avaient à disposition cette faction que contrôlait Novac... D’après mon expérience, et d’après ce que je pouvais en juger, cette menace constituait une infection locale...ce qui était bénin lorsque l’on comparait cela à une invasion de tyranide via une flotte ruche. Cette menace pouvait donc être endiguée aisément...mais avec des moyens appropriés ce que cet état ne semblait pas avoir. Cela risquait de compliquer ma tâche...

Restant toujours psychiquement reliée à l’humaine afin de pouvoir comprendre et utiliser leur langue, je pris la parole à mon tour et ce en fixant du regard Milwën Novac.

« Pardonnez... mon utilisation approximative de votre langue. Sans casque, je....incapable de comprendre vos mots. Obligation d’utiliser télépathie sur humaine... »

 Utiliser leur langue, qui était à mon gout des plus barbares, était quelque peu humiliant à mes yeux...mais hélas je n’avais pas le choix. Si je voulais anéantir ces abominations, j’allais avoir besoin de ces humains...et pour cela, j’avais besoin de communiquer avec eux quitte à m’humilier. J’étais prête à tout les sacrifices si cela signifiait la survie des miens...bien qu’ici en l’occurrence ma vision n’ait jamais suggéré que ces Formiens représentaient une menace pour les miens. A vrai dire, je m’interrogeais toujours sur ce que sous entendait cette prophétie... Peut être étais-je en train de mal l’interpréter ? Je n’en savais rien. Pour l’instant, je pouvais supposer qu’il s’agissait d’une menace que je me devais d’éradiquer...et comme toute menace il me fallait des informations... 
Or pour avoir ces informations, il allait me falloir discuter avec cette humaine ce qui risquait d’être quelque peu difficile sans mon casque... Qui plus est, malgré ces propos, je doutais quelque peu des bonnes intentions de Novac. Il me fallait des garanties...ou plutôt une clarification quant-à ce qu’il allait advenir de moi...

« Que comptez vous....faire de ma personne ? » Je regardais fixement mon interlocutrice « Et surtout...où se trouvent mes...possessions ? »

Étant donné le fait que je faisais partie d’une race que personne n’avait jamais vu sur Terra, il ne faisait aucun doute que mon équipement, tout comme moi, les intriguait. Ils avaient du très certainement  réquisitionner mon casque et mes armes pour les étudier ce qui je dois l’avouer me posait quelque peu problème... Néanmoins pour qu’ils acceptent de m’aider, j’allais donc très certainement devoir satisfaire leur curiosité et faire des sacrifices. Même si cela me déplaisait, il allait me falloir faire preuve de diplomatie et de courtoisie...

« Je devine votre...curiosité humaine. Si, en retour, vous...m’éclaircissez sur cette planète et sur ces formiens, je suis prête à répondre à vos questions et à me mettre à votre...disposition...si tant est que le mot soit juste... »

Attendant sa réponse, je jetais un coup d’œil aux autres humaines qui de toute évidence semblaient quelque peu absorber...par la vision de mon corps à moitié recouvert par cette couverture que l’on m’avait fournie. Il allait également falloir régler ce soucis... Je ne tenais pas à rester un phénomène de foire que toutes les femmes de cet État chercherait à reluquer.

« Serait-il...possible d’avoir des vêtements ? »

Milwën ne savait pas, initialement, qu’Idranel avait besoin d’un casque pour comprendre ce que les autres disaient. Dans le cas contraire, elle aurait amené ce dernier. Elle pensait, soit que cette femme maîtrisait leur langue, car Milwën savait que la langue commune utilisée à la Base Spatiale, le basic, était la même que celle sur Terra (une étrange particularité linguistique qu’elle ne s’expliquait pas encore très bien). Il y avait donc une présomption pour que l’Eldar parle leur langue. Tel n’était cependant pas le cas, et, quand Idranel rentra dans l’esprit de Zanna, elle eut droit à de singulières visions. Zanna était en train de songer aux belles fesses de Milwën, de se rappeler sa séance tumultueuse avec Milwën, les coups de reins de la Baronne, et elle se demandait si cette belle Eldar accepterait de coucher avec elle... Pour Zanna, c’était une bonne manière de souhaiter la bienvenue à une étrangère, et il était pour elle inconcevable qu’Idranel, en étant si belle, puisse venir d’une planète où les relations sexuelles n’existaient pas. Autrement dit, les pensées de Zanna tournaient autour du sexe, ce qui fit rougir Idranel... Geste qui n’échappa pas à Milwën. La Baronne avait l’œil, une déformation professionnelle. Scientifique dans l’âme, la Baronne notait tous les détails, afin de les interpréter. Pourquoi ce rougissement ? Pourquoi se blottissait-elle ainsi dans les couvertures ? Il ne fut pas difficile de le comprendre...

*Ce sont nos mœurs... Elle est intimidée.*

Zanna se mit alors à tituber, et soupira en se tenant la tête.

« Zanna ? » s’inquiéta Tahara, juste à côté d’elle.

Plusieurs relevés s’affolèrent alors, en sentant des activités psioniques émanant de l’esprit de l’Eldar. Immédiatement, les deux Novaquiennes accompagnant Milwën devinrent un peu plus nerveuses, et, avant que qui que ce soit ne puisse faire quoi que ce soit, Idranel se mit à parler. Elle parlait difficilement, et leur expliqua, à travers une langue balbutiante, qu’elle parlait par le biais de Zanna... Ou, plutôt, elle était rentrée dans son esprit, afin de saisir les connaissances du langage, établissant entre elles une connexion, qui lui permettait de piocher ce qu’elle voulait dans l’esprit de Zanna pour parler. Le procédé, outre qu’il était contestable, était aussi fascinant. Plus elle parlait, et plus Idranel pourrait voir des choses dans l’esprit de Zanna, notamment sur la présence du programme Ghost. Zanna et Tahara avaient toujours rêvé de se taper une Ghost, et l’esprit de Zanna se mit à repenser à cette fois où Zanna et Tahara avaient été assister à un défilé militaire avec, en tête de pont, Starlight. De son vrai nom Nora, Starlight était une ancienne Ghost devenue une super-héroïne, travaillant sous contrat avec la GeoWeapon Corp., au sein de la GeoArmy, la SMP de la mégacorporation. Belle et forte, Nora était aussi connue pour coucher avec ses fans. Zanna et Tahara avaient voulu être ses groupies, mais avaient échoué... D’autres images affluèrent également dans l’esprit de Zanna sur d’autres Ghosts, comme Nova Terra... Des images éparses, qui étaient plus des souvenirs qu’autre chose. Pendant ce temps, Zanna recevait aussi quelques autres images de l’esprit de la femme, mais, n’étant pas télépathe, elle peinait à les interpréter et à les comprendre.

« Que comptez-vous....faire de ma personne ? Et surtout...où se trouvent mes...possessions ? »

Milwën réfléchit quelques secondes, cherchant surtout les bons mots à adopter, puis lui répondit :

« Nous comptons vous souhaiter la bienvenue... Vos affaires ont été rangées le temps que vous vous soigniez. »

Contrairement à Zanna, Milwën avait reçu une formation contre les atteintes psioniques, et disposait de nanomachines censées aider son esprit à la protéger des incursions. Oh, elle n’y était pas imperméable, loin de là... C’était juste plus difficile d’y entrer. Elle avait répondu de manière évasive, afin d’éviter de trop rentrer dans les détails. Les Tekhanes en avaient aussi profité pour analyser ces armes, afin de comprendre leur fonctionnement, et surtout pour s’assurer qu’elles n’étaient pas dangereuses.

Néanmoins, il n’y avait même pas besoin de rentrer dans l’esprit de la Baronne pour comprendre ce que ces femmes voulaient réellement faire avec les armes de la Grande Prophétesse.

« Je devine votre...curiosité humaine. Si, en retour, vous...m’éclaircissez sur cette planète et sur ces formiens, je suis prête à répondre à vos questions et à me mettre à votre... disposition... si tant est que le mot soit juste...
 -  Il l’est... » acquiesça Milwën avec un léger sourire sur le coin des lèvres.

Selon le contexte, le mot « disposition » pouvait toutefois avoir un sens largement différent. S’humectant les lèvres, après cette brève réponse, Milwën lui offrit une réponse un peu plus fournie :

« Les Formiens sont des créatures insectoïdes fonctionnant de manière collectiviste, comme une ruche d’abeilles, ou une fourmilière... Ils se répandent dans la Création entière et colonisent tout ce qu’ils trouvent, assimilant des civilisations et des planètes dans leur immense ruche... On l’appelle la Nuée, ou la Horde... Pour le reste, je vous expliquerais plus en détail. »

Le fait que l’un des premières questions d’Idranel ait portée sur les Formiens était significatif de son état d’esprit. Elle ne voulait même pas savoir où elle était sur Terra, ou qu’était exactement la base dans laquelle il se trouvait... Mais en savoir plus sur ces ennemis. Il était possible que, là d’où elle vienne, son peuple affronte également les Formiens, sous ce nom, ou sous un autre. Terra n’avait pas le monopole de cette espèce, qui pullulait d’un bout à l’autre de l’Univers, et était en pleine expansion.

Après sa première réponse, Idranel demanda alors le droit de porter des vêtements.

« Allez chercher ses affaires... » ordonna Milwën aux deux soldates.

Délaisser ainsi leur supérieure ne leur plaisait pas énormément, mais les ordres étaient les ordres. Elles s’écartèrent. Captant un regard de Zora à son attention, Milwën planta à nouveau ses yeux dans ceux d’Idranel.

« La Doctoresse Zora aimerait vous examiner de manière un peu plus complète que les mesures relevées dans cette cuve... La technologie que nous avons utilisé pour soigner correspond à une morphologie humaine... Mais vous n’en êtes pas vraiment une, n’est-ce pas ? Installez-vous, Grande Prophétesse. »

Milwën lui laissa le soin de s’allonger sur l’un des lits médicaux, en lui laissant sa couverture si elle le voulait. Zora se rapprocha alors du lit, et se posta sur un terminal à côté. De petits bruits se firent entendre le long du siège, et, sous le corps de l’Eldar, des capteurs et des diodes s’allumèrent, scannant et son corps. C’était officiellement un moyen de vérifier son état de santé, mais aussi un moyen de scanner en profondeur son corps, et l’activité de son organisme, notamment afin de se renseigner sur son champ psionique... Milwën ne le disait pas, mais il était possible que cette Eldar soit infestée par les Formiens, et soit une espionne envoyée par la Reine des Lames. Cette stratégie scabreuse et bancale serait tout à fait le genre de tactique inattendue de la part de Kerrigan. C’était donc avant tout une mesure de sécurité. Fort heureusement, Hel, qui avait les résultats de l’analyse, leva le pouce, hors du champ de vision d’Idranel. Pas de trace d’infestation formienne.

*Il ne reste plus qu’à espérer que Kerrigan n’a pas affiné sa technique au point qu’elle échappe désormais à nos scanners...*

Du bruit se fit alors entendre, et les deux soldates novaquiennes revinrent, amenant avec elles une caisse lourde et blanche. Grande et ample, elles l’arrêtèrent près d’Idranel, puis ouvrirent le caisson. À l’intérieur, il y avait l’intégralité des affaires d’Idranel.

« Voyez cela comme un gage de confiance de notre part... Vous avez aidé l’une des nôtres contre les Formiens, et nous ne voudrions pas que vous preniez le peuple tekhan pour des voleurs. »

En ce qui était de le prendre pour des perverses, par contre... C’était un autre sujet.

Restant psychiquement connecté à l’infirmière, je songeais aux paroles de Milwën. Certaines d’entre elles m’avaient amusées tandis que d’autres me semblaient pour le moins déplacé au vu de leur absence de crédibilité. En effet, dire que mes affaires avaient été rangées le temps que je me soigne n’était guère plus qu’un mensonge. L’objectif de cette humaine, via ce mensonge, était très certainement une tentative pour me garder dans de bonnes dispositions afin d’obtenir des réponses à ses questions qui devaient être pour le moins nombreuse. Ces dernières n’étaient d’ailleurs pas très difficile à deviner... Vu les habitudes de sa race, elle allait très certainement me questionner au sujet de mes origines mais également au sujet de la technologie de mon peuple...
Répondre à ces interrogations ne me posaient aucun problème car je n’avais rien à cacher et car je savais pertinemment que technologiquement parlant ils ne pourraient jamais comprendre ou même utiliser ce que je pourrais leur révéler... Toutefois, si elle venait par exemple à me demander la localisation de mon vaisseau- monde ou d’autres informations de ce type, il était clair que je n’y répondrais pas au vu de la sensibilité de ces données... Je ne tenais pas à ce que mon peuple soit anéanti sous prétexte que j’avais fourni certains secrets à l’ennemi... J’étais prête à mourir s’il le fallait.

Pour en revenir à la question de mes armes, je savais pertinemment qu’au lieu de les ranger, ces humains avaient du les emmener dans un laboratoire afin de les étudier au vu de la technologie très avancée qui les composait. Toutefois, même si en théorie ces armes étaient complexes, je préférais les garder auprès de moi. Vu que mon interlocutrice ne faisait pas partie de l’Imperium, je voulais éviter de la sous-estimer... Après tout, ces humains, qui semblaient bien plus évolués sur certains points que leurs compatriotes,  pouvaient très bien, par je ne sais quel prodige, réussir à exploiter la technologie de mon peuple. Mieux valait être prudente même si en théorie il était clairement impossible que les scientifiques de Nova puissent saisir de ne serait-ce que le mode de fonctionnement de mes armes ainsi que l’alliage qui les compose...
Quoiqu’il en soit malgré le manque de crédibilité de ses propos, je ne pouvais en vouloir à Milwën ou du moins je ne pouvais clairement pas le lui dire pour la simple et bonne raison que je n’étais pas en position de force. Au vu de la menace formienne et de ma situation, c’était moi qui avait besoin d’aide et non le contraire. Ainsi, mettre mon interlocutrice dans de mauvaises dispositions ne serait pas très judicieux de ma part et ce à mon plus grand regret... Je n’aimais guère que l’on se fiche ouvertement de moi...

Plongée dans mes pensées, je fus soudainement ramenée à la réalité par les paroles de Milwën qui réussirent à m’amuser même si mon visage ne le démontre pas. Il est vrai que je n’étais pas humaine et que par conséquent mon organisme était quelque peu différent du leur. Comparée à un humain de l’Imperium, je savais que mon corps, en plus d’être plus fin et plus léger, était doté d’un cœur qui battait deux fois plus vite. De même, je savais que mon système nerveux était plus performant, ce qui expliquait notamment ma grande agilité, ma rapidité et la précision de mes mouvements. Bien évidemment il y avait d’autres différences comme le fait que les émotions et sensations que je ressentais étaient particulièrement intenses. Cette intensité m’avait d’ailleurs obligé à développer une certaine maitrise de soi afin de ne pas succomber à l’excès de ces sentiments même s’il m’arrive encore parfois d’échouer à les maitriser. J’aurais pu également mentionné mon affinité avec le Warp qui expliquait la présence de pouvoirs psychique en moi depuis ma naissance.

Remisant toutes mes pensées dans un coin de ma tête, je répondais à la demande de l’humaine par l’affirmative et m’allongeais, comme demander sur l’un des lits médicaux présent tout en veillant que ma couverture cachait l’essentiel de mon anatomie. Laissant l’appareil faire son œuvre et restant toujours psychiquement reliée à l’humaine qui se nommait Zana, je repensais aux révélations que Milwën m’avait faite au sujet des Formiens. Ainsi ces derniers étaient des créatures insectoïdes fonctionnant en collectivité. Qui plus est, selon mon interlocutrice, cette Nuée colonisait tout ce qu’elle trouvait à disposition et assimilait tous les organismes vivants... Au vu de telles caractéristiques, je ne pus m’empêcher de penser aux Tyranides. Ces derniers fonctionnaient également selon un modèle collectiviste et assimilaient planètes et êtres vivants. 
Au vu des propos qu’avaient tenus mon interlocutrice, je savais que ces créatures venaient de l’espace tout comme celle que je connaissais... Se pouvait-il que ces formiens soient les restes d’une flotte ruche Tyranide ? C’était possible... D’après ce que j’avais pu lire à leurs sujet, les Tyranides auraient attaqués et attaqueraient encore d’autres galaxie... Avais-je donc atterri dans un monde appartenant à une autre galaxie ? Si tel était le cas, cela expliquait que cette humaine ne connaisse aucun membre de ma race. De même cela expliquait leur comportement vis à vis des psykers qui, comme j’avais pu le constater grâce aux pensées de Zana, semblaient être particulièrement bien traités sur cette planète alors que dans mon univers, l’Imperium enfermait, surveillait ou tuait la plupart des psykers humains et ce à cause de la présence du Chaos... Se pouvait-il que cette planète soit en dehors de son influence ? Si c’était le cas, cet astre était une véritable aubaine et pouvait représenter un probable refuge pour les miens même si cet partie de l’espace semblait être menacée par ces « formiens ». Toutefois s’il n’y avait qu’eux à affronter, notre installation ne poserait aucun soucis... Après tout, nous avions pu vaincre une flotte ruche et avions survécu à l’Assoiffée...

Continuant de réfléchir au sujet de cette menace formienne, je ne pus m’empêcher, à mon plus grand regret, de replonger dans certains de mes souvenirs et notamment ceux qui concernaient ma première rencontre avec les Tyranides. Ainsi, je pus revisualiser la sauvagerie de ces créatures monstrueuse. Je me revoyais, encore enfant, devant ces monstres et ce alors que des milliers de cadavres d’Eldar m’entouraient... Je revoyais encore tout ce sang et toutes les mutilations que faisaient subir ces abominations à leurs proies... Et dire que je n’avais du ma survie qu’à « l’intervention » d’un combat, qui au sein de notre race, était une véritable légende vivante...à savoir Maugan Râ...
Bien que déstabilisée par ces souvenirs comme pouvait l’attester mes yeux larmoyants, j’essayais d’établir des comparaisons entre ces deux espèces et continuais de réfléchir  à leur sujet. Ainsi, après « vérification », j’étais en mesure de pouvoir dire que la seule espèce que j’avais déjà rencontré était le Carnifex. Les autres m’étaient totalement inconnus ce qui bien qu’étrange ne m’étonnait guère. Après tout, cette race était connu pour assimiler tous les organismes vivants qu’elle rencontrait. Or si j’étais dans une autre galaxie, il se pouvait très bien que les Tyranides aient absorbés d’autres races qui, génétiquement parlant, semblaient être supérieures à celle que j’avais pu affronter par le passé... du moins c’est ce que je supposais.  Il allait me falloir plus d’information au sujet de ces formiens ainsi qu’au sujet de cette planète, si je voulais valider certaines de mes hypothèses...
Soupirant, je regardais Zana et espérais qu’elle n’ait pas pu visualiser mes souvenirs. Même si je ne la connaissais pas, je n’aimais guère dévoiler certaines parties de mon passé. Je préférais m’en tenir au strict minimum quitte à être particulièrement odieuse. Qui plus est, je voulais éviter que l’on me voit telle que j’étais à ce moment de ma vie. Je ne voulais pas que l’on voit ma vulnérabilité... Je ne voulais pas que l’on voit à quel point j’avais pu être pitoyable et à quel point ces souvenirs pouvaient encore m’affecter...

Finalement au bout de quelques minutes, l’on m’autorisa à me relever, ce que je fis sans tarder lorsque je vis que les deux gardes portaient avec elle un caisson qui devait très certainement contenir mon équipement, ce que confirma aussitôt Milwën. Au moins contrairement aux membres de l’Imperium, ces humains semblaient être plus courtois même si cette manœuvre, comme me l’indiqua Novac, était destiné à me mettre dans de bonnes dispositions. Même si ces paroles manquaient quelque peu de crédibilité, je ne pouvais pas lui en vouloir. Il s’agissait d’une chef d’état et comme tout chef d’État, elle se devait de mentir et de manipuler son monde et ce au nom des intérêts dudit État...
Cette conduite n’était pas si éloignée de la mienne en y réfléchissait bien... Après tout je mentais et manipulais mon monde également et ce afin de faire en sorte que mon peuple survive... Lui reprocher ses actes aurait donc été quelque peu hypocrite de ma part. Qui plus est, je ne pouvais pas me le permettre au vu de ma situation et de ce que je comptais peut être lui soumettre... Mais avant de ne serait-ce continuer à converser, il était temps de m’habiller...

« Si vous pouviez vous...retourner je vous en saurais gré... »

Ma demande dut très certainement les surprendre au vu des pensées que je pus capter chez Zana... Il est vrai qu’au sein d’une civilisation où le sexe semblait être incontournable, une demande de ce genre devait sembler étonnante voire incongrue. Toutefois même si elle semblait étrange, il était hors de question que je m’adapte aux mœurs indécentes de ces humains. J’étais quelqu’un de pudique que diable !
Attendant donc quelques secondes le temps que tout le monde se retourne, j’entrepris de revêtir mes différents vêtement dont ma robe de prophétesse et ce malgré son piteux état. A vrai dire son état ne m’importait guère étant donné le fait qu’en dépit de son état, elle continuait de couvrir la majeure partie de mon corps. Seule ma jambe gauche était visible étant donné que c’était là que j’avais été blessée et que c’était également là qu’on avait découpé le tissu.

Accrochant ma lame sorcière et mon casque à ma ceinture, je signalais d’un simple toussotement que j’étais prête et que nous pouvions donc par conséquent passer à la suite. J’entrepris, avant de partir de « relâcher » Zana étant donné que j’avais eu largement le temps de saisir les bases du langage humain et que j’avais récupéré mon casque. Je pouvais donc, dès lors, converser avec Milwën sans aucun problème.

« Vous prendre pour des voleurs ? Cela ne me serait pas venu à l’esprit... J’aurais plutôt dit que vous autres humains, vous vous caractérisez par votre curiosité insatiable et par votre ignorance qui est souvent la source de catastrophe terribles... bien qu’ici en l’occurrence, votre peuple ou du moins vous, semblez être beaucoup plus réfléchi et beaucoup plus... étonnant que les humains de ma galaxie. »

Vu qu’il me fallait être cordiale, seul le terme d’étonnant m’était venu à l’esprit pour définir leurs mœurs quelque peu dissolus. Toutefois même si je portais un jugement quelque peu négatif au sujet de leur conduite, j’ignorais totalement la raison de ces coutumes... Qui plus est, ces humains ne ressemblaient en aucun cas à ceux que je connaissais...J’allais donc devoir revoir mon jugement. Donner un avis sur une civilisation que l’on ne connaissait guère, n’était pas très indiqué à moins de vouloir passer pour le dernier des idiots ce que je ne voulais pas être. Ainsi, malgré mes à priori je préférais en savoir plus à leur sujet avant de ne serait-ce les juger ouvertement. A leurs yeux, je pouvais très bien passer pour quelqu’un d’étrange. Pire encore je pouvais très bien représenter une sorte de barbare étant donné le fait qu’ils ne connaissaient rien de la civilisation Eldar. Autant dire qu’il s’agissait ici de la rencontre entre deux cultures totalement différentes qui ne se connaissaient guère. Il allait donc me falloir apporter quelque précisions...que ce soit à mon sujet ou au sujet de ma galaxie...du moins si Milwën venait à me poser des questions ou si je devais justifier l’un de mes propos.

« Vous avez dit, quelques minutes auparavant, que vos formiens étaient des créatures insectoides qui fonctionnaient de manière collectiviste et qui assimilaient des planètes entières. Or là d’où je viens, une espèce de ce genre existe. Nous la nommons Tyranides. Ces derniers sont gouvernés par une entité que nous nommons Esprit de la Ruche et se manifestent par le biais de flotte ruche gigantesques dont les serres peuvent attaquer différentes cibles.  Ces Tyranides tout comme vos formiens ont en leur sein plusieurs créatures. Chacune d’entre elles est capable de faire face à un ennemi en particulier. » Reprenant mon souffle, j’entrepris de glisser une de mes mèche de cheveux derrière mon oreille avant de pouvoir poursuivre mon exposé « Toutefois vos créatures sont quelque peu différentes de celles que ma galaxie a affronté et a réussi à vaincre jusqu’à l’arrivée de la dernière flotte ruche qui d’ailleurs nous pose quelque problèmes. En effet, les espèces qui composent vos formiens me sont totalement inconnues...sauf une ! La gigantesque créature que votre aéronef a réussi à tuer, m’est familière. A vrai dire, j’ai pu combattre des créatures semblables à de multiples reprises. Nous les nommons Carnifex pour notre part. »

La laissant digérer l’information, je réfléchissais à la suite de mes propos... Il y avait tant de points à aborder. Toutefois, je préférais m’en tenir au strict minimum afin d’éviter des heures et des heures de conversation infructueuses et ô combien pénibles...

« Même si le crash de mon appareil m’a un peu forcé la main, vos formiens sont la raison de ma présence sur cette planète. Alors que j’étais en train de méditer sur mon monde, j’ai eu une vision de ces créatures. Toutefois cette dernière n’étant guère claire, j’ai été obligé de partir afin d’en savoir plus... Je vous saurais gré d’ailleurs de me fournir toutes les informations que vous avez sur ces créatures... Elles pourraient potentiellement me permettre d'y voir plus clair dans cette affaire. Ainsi si vous le faites, je saurais vous remercier à la hauteur de votre geste humaine. »

En effet, ma vision était toujours obscure... J’ignorais si ces formiens étaient une menace pour mon peuple ou s’ils représentaient au contraire un atout des plus indispensables pour les Eldars. En temps normal, j’aurais préconisé que l’on extermine purement et simplement ces abominations mais là, au vu du manque crucial d’information, je ne savais que faire... Les tuer ou bien...les étudier ? Il est vrai qu’au vu de leur « situation », ces formiens ne représentaient pas la même menace qu’une flotte ruche tyranide. Il s’agissait à vrai dire d’une menace qui, avec mon aide, pouvait être contenue...voire endiguée. Tout dépendait de la situation de ces formiens ainsi que de la collaboration entre Novac et moi...

« Avant que je ne répondre à vos questions, j’aimerais beaucoup que vous éclaircissiez ma lanterne sur certains points. Déjà... qui contrôle ces formiens ? » Connaitre mon ennemi pouvait après tout m’être très utile... « Ensuite, seriez-vous en mesure de me fournir les coordonnées de votre planète ? J’aimerais beaucoup savoir où j’ai atterri »

Quand Idranel leur demanda de se retirer, un mince sourire traversa les lèvres de Milwën. La Baronne trouvait cette Eldar amusante. Arrogante et prétentieuse, elle était aussi extrêmement pudique, presque de manière enfantine en leur demandant de se retourner. C’est ce qu’elles firent toutes, quand bien même cette précaution était relativement inutile, dans la mesure où la pièce était filmée. Idranel enfila son armure et sa longue robe, puis les femmes se retournèrent ensuite. Les infirmières étaient encore troublées, surtout Zanna, qui avait partagé une connexion avec Idranel, et qui, ce faisant, avait retenu qu’elle était vierge... Une belle extraterrestre vierge... Voilà ce qu’elle avait retenu de cette vision... Vierge ! Pour une Tekhane, c’était une qualité indispensable, tant la virginité était rarissime à Tekhos.

Du point de vue de Milwën, entendre une vierge lui dire qu’elle était « ignorante » était relativement comique... La Baronne avait pour coutume de dire que, tant qu’on avait pas goûté au sexe, on ne savait pas vraiment ce qu’était la vie. Cette Eldar était présomptueuse, mais puissante, et, après s’être habillée, elle embraya très vite sur le sujet principal : les Formiens. Elle leur expliqua que, dans sa Galaxie, elle connaissait des ennemis relativement similaires aux Formiens, qu’elle appelait les Tyranides. Une sorte d’espèce insectoïdale avec une philosophie collectiviste similaire à celle qui animait les Formiens. Le seul être qu’elle connaissait était le Carnifex qui, heureux hasard, portait également ce nom-ci sur Terra. L’Eldar poursuivit ensuite, en indiquant qu’elle était initialement venue ici pour s’occuper des Formiens, ayant eu une vision de ces créatures. Silencieusement, Milwën l’écoutait. Idranel parlait bien mieux, maintenant qu’elle avait son casque. La Baronne soupçonnait qu’il disposait d’une technologie intégrée et très avancée permettant à l’Eldar de communiquer sans problème avec d’autres espèces. Chacun de ces mots était prononcé dans la langue commune, avec un accent tekhan... Sûrement son appareil, qui permettait de générer ça, par un procédé miraculeux et fascinant que la Baronne de Novac ne s’expliquait pas encore.

« Suivez-moi, je vous prie... »

Milwën sortit de l’infirmerie avec Idranel à côté d’elle, et les deux soldates novaquiennes dans leur dos. Tout en marchantr, Milwën commença à lui parler des Formiens.

« Ils sont venus il y a environ une dizaine d’années... Ce gros astéroïde que vous avez vu, la Fourmilière, est leur repaire. À maintes reprises, mais en vain, nous avons essayé de le détruire, d’où la décision de l’armée de créer autour de la Fourmilière une énorme frontière militaire afin de les retenir, le temps de trouver un moyen de les détruire. Ils capturent nos femmes pour se reproduire avec elles, et terraforment le monde pour former leurs ruches. »

Elles avançaient le long d’un couloir, jusqu’à rejoindre un escalier. Elles croisaient de temps en temps des soldates, dans des combinaisons moulantes en latex.

« Nos tenues peuvent te sembler bizarres, Idranel, mais nous les portons pour le confort. Les Tekhanes se recouvrent au combat d’une armure assistée, et cette combinaison permet de mieux les porter. Parenthèse mise à part... Les Formiens disposent aussi d’un Esprit de la Ruche. C’est une organisation pyramidale. Au sommet, on trouve l’Overmind. Nul ne sait à quoi il ressemble, et l’Overmind agit à distance, par le biais de lieutenants, que nous appelons Annexiens. Chaque Annexien dispose d’une Horde, et, plus cette Horde est grande et forte, et plus l’Annexien en question peut s’accompagner de sous-lieutenants, des Cérébrates. »

Elles grimpèrent de plusieurs étages, rejoignant un couloir plus aéré, avec des vitres à gauche permettant de voir le « Containment Point ». Milwën lui expliqua que leur stratégie était de fortifier cette zone, aussi bien à hauteur du sol, qu’au sous-sol, de manière à empêcher les Formiens de s’échapper.

« Voici la salle de commandement... Parmi tous les Annexiens composant la Horde, il y en a une qui nous embête... Plus virulente que les autres. Une ancienne Ghost qui a été capturée jadis, et qui a été transformée en Annexienne... La Reine des Lames. Sarah Kerrigan. »

Milwën était entrée dans une grande pièce avec de multiples ordinateurs, plusieurs plateformes, et de nombreuses femmes. Les hommes étaient extrêmement rares, se résumant souvent à des sous-fifres, ou à de simples techniciens qui déambulaient dans le couloir. Le clivage sexuel au sein de Tekhos était aisément perceptible ici. Elle s’approcha d’un ordinateur, et pianota dessus, jusqu’à faire apparaître une image.

« Voici une photographie d’une caméra de sécurité prise lors d’un assaut de Kerrigan... »

La Reine des Lames.

« Elle est notre principale ennemie... Et aussi une source d’inquiétude, car elle est la preuve que les Formiens commencent à s’adapter à nous. Quant à votre autre question... Il faudrait rejoindre notre observatoire, dans les falaises. Je ne peux pas vous donner de données précises sur notre position spatiale, je ne connais pas vos valeurs et vos références. Depuis l’observatoire, vous serez plus en mesure de savoir où vous avez atterri. »

Milwën parlait beaucoup, mais c’était normal... Elle était la guide, et elle avait, elle aussi, des questions.

« Comment avez-vous vaincu les Flottes-ruches de vos Tyranides ? Nous redoutons nous-mêmes l’arrivée prochaine d’une Flotte-ruche chez nous... Et, vu la difficulté que nous avons à détruire la Fourmilière, si les Formiens envoient d’autres astéroïdes, nous n’aurons aucune chance... »

Au moins, Milwën était sincère et réaliste.

Plongée dans mes pensées, je fus ramenée par la réalité lorsque Milwën me demanda de la suivre, ce que je fis sans attendre une seconde. J’étais impatiente de quitter cet endroit et d’avoir des réponses à mes questions. Ces réponses ne tardèrent d’ailleurs pas à venir et ce à ma plus grande joie. En effet, alors que nous étions en train de déambuler dans un couloir, Novac décida de me révéler ce qu’elle savait sur les formiens. Certains de ses propos ne manquèrent pas de m’étonner et de me dégouter quelque peu.
Ainsi, leurs abominations étaient arrivées sur cette planète et ce via un astéroïde...astéroïde que j’avais pu apercevoir lors de mon crash et qui était ni plus ni moins que leur quartier général. Cette tactique était pour le moins inhabituelle à mes yeux même si elle n’était pas si idiote lorsque l’on y repensait. A quoi bon détourner les moyens d’une flotte ruche pour conquérir une planète insignifiante si l’on pouvait y parvenir grâce à un bête contingent présent dans un astéroïde ?  Dans ma galaxie, je savais qu’une telle tactique ne fonctionnerait jamais étant donné le fait que chaque camp avait à sa disposition des armes qui étaient capable dans le pire des cas de détruire des planètes entières... Mais ici...au vu des moyens limités dont disposaient mes interlocuteurs, une telle stratégie pouvait fonctionner.
Pour ce qui était de la stratégie employée par les humains...elle ne m’étonna guère. Créer une énorme frontière militaire afin de retenir l’ennemi en vu de l’anéantir n’était pas très original et en l’occurrence au vu de la situation cela ne semblait guère indiquée. En effet, face à un ennemi traditionnel, fortifier une position afin de gagner du temps en vue de développer une arme des plus efficaces contre ledit ennemi n’était pas idiot...mais ici il ne s’agissait guère d’un ennemi traditionnel. Ce temps n’était pas un allié pour ces humains...au contraire il s’agissait de leur pire ennemi. Plus ils accordaient du temps à ces formiens, plus ces derniers se développaient, se reproduisaient et gagnaient en puissance... Attendre qu’un miracle se produise était donc une erreur. Il fallait attaquer ces ennemis et ce en étant impitoyable. Si ces humains parvenaient à tenir cette position, ils pouvaient très bien tenter des percées qui leur assurerait des positions avancées. Dès lors en fortifiant ces positions avancées, mes interlocuteurs pouvaient très bien redéployer certains de leurs moyens en vu d’autres attaques qui mèneraient à l’extermination de ces monstruosités. Malheureusement pour eux, ce n’était guère la solution qu’ils avaient envisagé. A croire que leurs stratèges pensaient gagner cette guerre sans sacrifier le moindre soldat et sans prendre de risque...

Gardant ce reproche sur la stratégie employée dans un coin de ma tête, j’écoutais la suite des propos de Milwën. Ce qu’elle me révéla eut le don de me faire grincer des dents mais aussi de m’horrifier au plus haut point comme put l’attester mon visage. Savoir que ces formiens se servaient de femmes comme...incubateur et comme partenaire sexuel ne manqua pas de particulièrement me dégouter en plus de m’étonner.  Cet ennemi était fort différent de celui que j’avais pu affronter. En effet, les Tyranides ne copulaient pas avec d’autres êtres vivants de sexe féminin en vu d’avoir une progéniture qui leur servirait de soldats.... Ils se contentaient tout simplement de tuer tout ce qui se dressait sur leurs passages. Bien évidemment, ils ne faisaient pas que cela... Outre tuer, ils se nourrissaient de leurs proies et assimilaient tous les organismes vivants qu’ils pouvaient trouver...que ce soit des plantes ou des planètes entières...
Ces ennemis ne me semblait plus aussi redoutable même si je n’enviais pas le sort de ces femmes capturées par ces derniers. A vrai dire, savoir que ces humains avaient du mal à lutter contre une espèce qui se servaient d’eux comme incubateurs ne manqua pas d’abaisser l’estime que je portais pour eux et ce pour des raisons simples. Déjà, ils peinaient à affronter un ennemi qui semblait plus préoccupé par le sexe que par autre chose... Ensuite, cette spécificité constituait, du moins à mon avis, leur principal point faible. Ce dernier pouvait, à vrai dire si l’on y réfléchissait bien, mener ces formiens à leur perte. En effet, à partir du moment où ces formiens capturaient des humaines... il suffisait tout simplement d’implanter des bombes ou des agents chimiques dans le corps de certaines femmes. Une fois cette tâche menée à bien et des commandos suicide constituée, il suffisait d’attendre que ces humaines se fassent capturer et se fassent...exploser ce qui dès lors occasionnerait de lourdes pertes pour les formiens. A croire que mes interlocuteurs étaient tous des idiots pour ne pas avoir songer à une telle stratégie, qui même si elle occasionnait de nombreux dommages collatéraux, pouvait leur permettre de gagner cette guerre qui s’éternisait depuis plus de 10 ans...

Rangeant également cette idée dans un coin de ma tête, je pus noter que l’endroit dans lequel j’étais ne comportait que des femmes...femmes qui portaient toutes des tenues qui étaient pour le moins indécentes. Milwën dut noter très certainement l’expression quelque peu désapprobatrice de mon visage étant donné le fait qu’elle se donna la peine de m’indiquer pourquoi ces femmes portaient de tels vêtements... Son explication me paraissait quelque peu douteuse. Je voulais bien croire que ces tenues permettaient de mieux porter une armure mais de là à dire qu’elles étaient également confortable, il ne fallait pas abuser. C’était l’explication la plus ridicule qu’il m’avait été donnée d’entendre au cours de ma longue vie. Pour adhérer à ces propos, il m’aurait fallu revêtir une de ses combinaisons ce qui ne risquait pas d’arriver et ce même si mes vêtements étaient dans un piteux état...
La suite des propos de Milwën furent par contre bien plus intéressants. En effet, en plus de m’expliquer la stratégie adoptée dans la zone où nous nous trouvions, elle m’explicita longuement  comment s’organisait les formiens. Leur organisation était assez proche de celle des Tyranides. Outre la similitude entre l’Overmind et l’Esprit de la Ruche, les Tyranides disposaient également de lieutenants qui retransmettaient les ordres de l’Esprit de la Ruche. Nous désignions ces lieutenants à l’aide du terme créature synapse. Toutefois contrairement aux formiens, les abominations que j’avais eu à affronter ne disposaient pas de sous-lieutenants étant donné le fait qu’un essaim de Tyranides était souvent composé de plusieurs créatures synapses. Ces dernières n’étaient d’ailleurs pas toutes les mêmes... En effet, il pouvait y avoir des Zoanthropes, des Princes Tyranides voire même unTrygon prime.
Ainsi si j’avais bien compris ces Annexiens et ces Cérébrates étaient les têtes pensantes des formiens. Les tuer pouvait donc revenir à décapiter la hiérarchie formienne. S’il n’y avait plus de hiérarchie, ces créatures reviendraient à leur comportement instinct ce qui les rendraient beaucoup plus facile à tuer...du moins c’est ce que je supposais au vu de mon expérience avec les Tyranides... Néanmoins, pour le coup au vu de la situation, j’imaginais que ces humains avaient déjà songé à une telle solution vu à quelle point elle était simple... Cette dernière n’avait sans doute pas été couronnée de succès pour une raison qui m’était inconnue.

Cette raison me fût expliquer sans que j’eus besoin même de poser la question, alors que nous entrions dans la salle de commandement. En effet, Milwën me présenta leur principal ennemi et ce notamment à l’aide d’une image. Ce que je vis et ce que j’entendis, me surprit au plus haut point et ne manqua pas d’attirer mon intérêt. Ainsi...ces formiens avaient réussi à assimiler une humaine dotée de pouvoirs psychique... Cette dernière était devenue par la suite une de leur Lieutenant et représentait la principale menace contre laquelle ces humains essayaient de lutter... C’était surprenant mais aussi...terriblement inquiétant...
Pourquoi était-ce inquiétant ? Pour la simple et bonne raison que si ces formiens parvenaient à assimiler des êtres vivants tels que des humains...rien ne disait que les Tyranides ne suivent pas la même voie et se mettent à assimiler des membres de l’Imperium voire même des Eldars... ce qui ne manqua pas de me faire frissonner. Etre assimiler par cette race était très certainement un sort pire que la mort... Toutefois d’un autre coté...cette assimilation était également prometteuse.... Même si j’avais du mal à croire ce que j’étais en train de penser... je me disais qu’une telle assimilation pouvait renverser la donne dans ma galaxie.
En effet, si un esprit fort et particulièrement indépendant parvenait à être assimiler par les Tyranides et à contrôler une voire plusieurs flottes-ruches...cela pouvait changer bien des choses... Par exemple, si un Eldar parvenait à accomplir cet exploit, cela pouvait nous permettre non seulement d’éradiquer les autres flottes ruches mais également nos ennemis...dont l’Assoifée...Mais encore fallait-il que cela soit possible...encore fallait-il comprendre comment cette assimilation se déroulait... Désormais, je comprenais pourquoi ma vision m’avait emmenée ici. Il y avait deux raisons à cela ou du moins deux raisons possibles : soit l’on m’avait envoyé ici afin d’exterminer cette abomination pour que personne ne puisse jamais comprendre comment l’on pouvait assimiler des êtres vivants...soit encore j’étais venue sur ce monde afin de capturer cette Kerrigan et de l’étudier pour comprendre comment cette assimilation fonctionnait et comment nous pouvions nous en servir... A l’heure actuelle, je ne savais pas trop laquelle de ces deux raisons, j’allais privilégié... Tout ce que je savais, c’est qu’il allait me falloir aider ces humains afin de mettre un terme aux agissements de cette reine des lames...ce qui ne devrait pas être très problématique pour une Eldar telle que moi. Après tout, bien qu’infestée, cette Sarah Kerrigan n’était qu’une humaine...

Outre ses propos sur les formiens, Milwën essaya de satisfaire ma demande au sujet des coordonnées planétaires... Il est vrai que je n’avais guère pensé au fait que mes valeurs et mes références étaient différentes des siennes... Après tout, si cette planète ne faisait pas partie de notre galaxie et si ces humains n’avaient rien à voir avec ceux de l’Imperium, il y avait peu de chances pour que leurs données cartographiques correspondent à ce que je connaissais... J’allais donc devoir me charger moi-même de ce « travail » ce qui ne m’enchantait guère au vu du nombre d’heure qu’un tel travail me prendrait....
Soupirant contre cet état de fait, j’écoutais très attentivement la question de l’humaine qui ne m’étonna guère. Vu que j’avais mentionné le fait que nous étions parvenus à vaincre de nombreuses flottes-ruches,  il était normal que mon interlocutrice, qui combattait des ennemis similaires, me posent des questions à ce sujet. Néanmoins, même si elle ne me surprenait pas, je tâchais d’y répondre de manière exhaustive :

« Avant de répondre à votre question, il va me falloir éclaircir quelque points qui faciliteront sans doute votre compréhension. Pour commencer, dites vous que je viens d’un univers fort différents du vôtre. Dans cet univers, il existe plusieurs empires planétaires ou factions qui sont toutes en guerres. Chacune de ces factions ou du moins une majeure partie d’entre elles disposent de milliards de soldats et d’armes défiant l’imagination... Certaines d’entre elles, pour tout vous avouer, sont même capable de détruire des planètes voire des systèmes solaires... Il s’agit d’un univers dans lequel il n’y a pas de paix, pas de répit, pas de rémission seulement la guerre... »

Et oui, l’univers d’où je venais n’avais rien d’un monde charmant... A vrai dire, il s’agissait d’un véritable enfer dans lequel nous devions tous évolué... Nous savions tous qu’il n’y avait plus d’espoir et qu’un jour où l’autre, nous finirions par tous disparaitre...et ce que ce soit face aux Tyranides ou face au Chaos... Tout ce que nous pouvions faire, c’était survivre le plus longtemps possible et lutter contre ce destin qui, à nous autres Eldars, nous rappelait les fautes de notre passé... Ces fautes avaient causé notre chute et notre errance dans la Toile... Nous étions désormais condamnés à vivre pour l’éternité sur des vaisseaux-mondes qui à tout instant pouvaient être attaqués par une autre puissance. Autant dire que ce n’était guère réjouissant... Toutefois je préférais éviter de mentionner cela à Milwën étant donné que cela ne la concernait pas...

« Comme je vous l’ai dit, mon univers ne connait que la guerre et doit faire face à des menaces qui dépassent votre imagination. Certaines d’entre elles sont même pire que vos formiens ou que les Tyranides... Vous avez d’ailleurs beaucoup de chance que votre monde soit épargné. Vous ne pouvez imaginer à quel point, je vous envie....mais là n’est pas la question. » Je repris mon souffle et continuais mon exposé «  Pour en revenir à notre sujets, sachez d’abord qu’une flotte-ruche est composée de millions de bio-vaisseaux qui abritent d’innombrables créatures et qui peuvent, s’ils mettent la main sur de la biomasse, continuer à produire d’autres créatures. Pour certains ces flottes-ruches ne seraient même qu’un avant gout de la menace Tyranide. En effet pour ces experts, le gros de cette race attendrait paisiblement dans le vide inter-galactique... ce qui n’est guère rassurant. Bref, chacune de ces flottes-ruches sont en compétitions pour la recherche de nouvelles ressources et ce même si un Esprit similaire à celui de l’Overmind les gouverne. Qui plus est chacune de ces flottes, du fait de leur énormité, disposent de serres ou de racines si vous préférez. En effet étant nommé le nombre de vaisseaux qui composent une flotte ruche, celle-ci s’étend sur de vaste zone spatiales comme un arbre avec ses racines. Ainsi les Tyranides sont en mesure de ravager plusieurs systèmes solaires à la fois... »

Je fixais attentivement mon interlocutrice, en attendant qu’elle assimile les diverses informations que j’étais en train de lui délivrer. Je ne doutais pas que ces dernières risquaient de l’inquiéter au plus haut point. Après tout, j’étais en train de lui ouvrir les yeux sur la réalité ou du moins sur ce que je considérais comme étant la réalité... Et encore je n’avais fait qu’effleurer la surface de l’iceberg... La suite de mon exposé ne risquait pas d’être réjouissant...

« Cet ennemi ô combien redoutable est capable de s’adapter aux menaces qu’ils rencontrent. Ainsi par exemple, s’il doit faire face à une espèce qui utilise des chars blindés ou des marcheurs de combat, il va produire des unités qui seront renforcées. De même, chaque flotte-ruche n’adopte pas la même stratégie. L’esprit de la Ruche utilise ses connaissances afin d’exploiter les faiblesse de chaque défenseur... Ainsi après avoir affronter une flotte qui nous avais attaquer à la bordure de la galaxie, nous devons faire face en ce moment même à une flotte-ruche qui a décidé de nous attaquer en passant directement sous le plan galactique...ou sous notre galaxie si vous préférez... Autre exemple, une autre flotte ruche a préféré adopté des tactiques subtiles au lieu d’assauts massifs... »

Soupirant, je ne pus empêcher que le désespoir s’empare durant quelques secondes de mon âme... La galaxie, dans laquelle je vivais, n’était qu’un vaste océan de désespoir... Nous allions tous finir par mourir... A quoi bon tenter de lutter alors que cela ne servait à rien... Nous ne faisions que prolonger notre agonie...Nous ne faisions que retarder l’inévitable. Rien ne nous sauverait. Même si nous parvenions à tuer les Tyranides, nous devions quand même faire face au Chaos qui menaçait de nous submerger... Je ne parlais même pas de la menace Nécron... Devant un tel constat, je ne pouvais empêcher qu’une grande lassitude s’empare de mon être... Pourtant, malgré mon désespoir, je savais qu’il fallait continuer la lutte. Nous devions nous battre afin de préserver notre civilisation le plus longtemps possible. Comme n’importe quel être vivant, nous ne pouvions mourir sans résister...

« Comment avons-nous vaincu ces flottes-ruches ? Et bien, dites vous déjà que cela nous a pris des millénaires... Chaque invasion a couté à chaque race, sauf à la mienne du fait de sa situation, de nombreux systèmes solaires... La plupart de ces invasions ont été réglées lors de batailles titanesques qui ont transformés les planètes sur lesquelles ces combats ont eu lieu en véritable charnier et en véritable cimetière.  Par exemple, les humains ont fait face aux Tyranides sur de nombreux fronts et ont été jusqu’à les combattre jusqu’au dernier sur certaines planètes. Au final c’est la résistance de vos compatriotes ainsi que le manque de Biomasse qui est venu à bout d’une flotte ruche. Une autre fois, je sais qu’une flotte ruche a été anéanti grâce à la collaboration entre plusieurs races... » Mes yeux devinrent soudainement quelque peu larmoyants, alors que je continuais mon exposé « La flotte ruche que mon peuple a eu à affronter lui a couté très cher.  Je puis vous le certifier pour la simple et bonne raison que j’étais aux premières loges. Une flotte ruche avait décidé d’attaquer le vaisseau-monde sur lequel nous vivions. Les vaisseaux-mondes sont, pour votre de gouverne de gigantesque vaisseaux de la taille d’une lune sur lesquels évoluent mes compatriotes vu que nous n’avons plus de planètes... Il s’agit des derniers témoignages de notre civilisation. Nous sommes condamnés à vivre à leur bord pour l’éternité... Pour en revenir au sujet, une flotte ruche avait attaqué le vaisseau-monde sur lequel je me trouvais. Pour faire face à une telle menace, tous les citoyens et tous les guerriers du vaisseau ont été mobilisés. A cela, se sont ajoutés des guerriers fantômes à savoir des structures qui contiennent les pierres-esprits de nos défunt, ainsi qu’un Avatar de Khaine, notre dieu de la guerre.. Sans l’intervention du Prince Yriel et de ses hommes, nous aurions très certainement perdu cette bataille qui a duré de nombreux cycles. Même si nous avons gagné, le bilan de cette bataille a été désastreux pour nous vu que 80% de la population du vaisseau avait été tuée... »

Même si cela faisait des siècles, le souvenir de cette bataille demeurait toujours vivace dans mon esprit vu ce qu’il m’avait couté. Il m’arrivait d’ailleurs d’avoir encore des cauchemars en rapport avec cette bataille...Bataille que je n’aimais guère évoquée vu les émotions qu’elles faisaient naitre en moi. Cette guerre me rappelait ô combien j’avais pu être impuissante...combien j’avais pu être un fardeau... Ce souvenir me rappelait à quel point j’avais pu être pitoyable et renforçait mon amertume ainsi que mon mépris envers ma propre personne... Ce mépris envers ma personne se mêlait à ma tristesse... C’était à cette époque ou du moins lors de cette invasion que j’avais perdu ma famille mais également mon frère jumeau ce qui dans notre culture n’était pas rien... Au sein de notre civilisation, les jumeaux sont tous reliés psychiquement l’un à l’autre... Or lorsque l’un des deux meurent, l’autre le ressent et ce d’une manière peu agréable. En plus de ressentir la mort d’une partie de son âme, le jumeau survivant ressent également du vide via le lien qui existait entre lui et son jumeau défunt ce qui lui rappelle sa solitude... Or c’était ce que je ressentais à chaque minute...
Toutefois, au vu de la situation, je ne pouvais continuer de me morfondre, ce fut pour cette raison que je fixais à nouveau mon regard sur Milwën et que j'entrepris de lui tenir ces propos:

« Sachez, que je suis disposée à vous aider dans votre lutte contre ces formiens... à une seule condition, celle de pouvoir étudier l'organisme de Sarah Kerrigan ou du moins d'avoir accès aux résultats que vous obtiendrez si vous veniez à disséquer sa dépouille. Le reste m'importe peu. Si vous êtes répondez favorablement à à ma requête, je serais à votre disposition et accepterais de me plier à toutes vos demandes et de répondre à toutes vos questions tant qu'elles n'entrent pas en contradiction avec les intérêts de mon peuple...»

C’était maintenant au tour d’Idranel de divulguer des informations, ce que cette dernière fit. Milwën l’écouta parler, et l’Eldar commença par lui présenter sa Galaxie... Une terre spatiale faite de guerres et de conflits permanents et perpétuels entre de multiples races... Un environnement ne connaissant que la guerre, où les Tyranides n’étaient qu’une race parmi tant d’autres se bataillant pour le contrôle de l’espace. C’était... Fascinant. Les Tekhanes avaient récemment développé un nouveau prototype d’observatoire, très précis, qui leur avait permis d’obtenir des informations sur le reste de l’Univers, et ainsi d’apprendre combien ce dernier, loin d’être vide, était riche... Et, parmi toutes les galaxies et les systèmes stellaires que les Tekhanes avaient réussi à contacter, et les informations que l’état-major glanait de la Base Spatiale, il n’y avait qu’une seule grande menace commune, propre à chaque galaxie, une menace qui, inexorablement, annihilait planètes et civilisations : les Formiens. La Baronne savait que la Fourmilière n’était qu’une broutille par rapport aux forces essentielles de la Nuée. Elle savait que l’Essaim formien était colossal, ce qui était encore plus terrifiant... Et qui expliquait pourquoi de telles informations étaient hautement classifiées. L’espoir cesserait en effet définitivement d’habiter le cœur des Tekhanes si la population civile apprenait ce dont les Formiens étaient vraiment capables.

Idranel lui expliqua donc plus en détail la fatalité de son peuple. Les Eldars vivaient sur d’immenses vaisseaux-mondes, n’ayant plus de planète natale, et, plus elle parlait, et plus Milwën pouvait sentir sa souffrance... Et ce notamment quand elle évoqua la lutte contre les Tyranides. Ils étaient des guerriers terrifiants, et, pour les vaincre, il avait fallu compter sur d’autres races, notamment les Humains, qui s’étaient vaillamment battus. Les Tyranides avaient été vaincus, mais, à chaque fois, ils semblaient revenir, multipliant leurs stratégies, les diversifiant. Une race très similaire aux Formiens... Pour Milwën, il ne faisait aucun doute que ces Tyranides n’étaient rien de plus que des Formiens. Comme les Tyranides, les Formiens se battaient également sur plusieurs fronts à la fois. Une bataille multiple qui amenait de nombreuses puissances galactiques à se réunir à la Base Spatiale pour envisager une alliance, chose compliquée, au vu des affinités politiques et des conceptions philosophiques très différentes.

La Grande Prophétesse lui parla d’une bataille menée sur l’un des vaisseaux-mondes contre une Flotte-ruche. Idranel sembla se voiler en évoquant ce souvenir, et Milwën comprit que ce souvenir lui était encore douloureux. Les Eldars avaient déployé toutes leurs armes pour réussir la Nuée. Leur victoire avait été une victoire à la Pyrrhus, la grande majorité de la population eldar ayant été massacrée. Milwën crut, à cet instant, qu’Idranel allait se mettre à pleurer, tant la douleur semblait forte dans son cœur. Elle avait assurément dû perdre bien des proches lors de ce combat.

*C’est le lot de la guerre...*

Se reprenant, la femme ne tarda pas à évoquer un autre sujet, exprimant le souhait de pouvoir disséquer Sarah Kerrigan. Milwën étudia silencieusement cette possibilité. Pourquoi une telle question ?

*Est-ce que le processus permettant aux Formiens de transformer des humains en Formiens l’inquiète ?* se demanda-t-elle.

La Baronne fronça les sourcils pendant quelques secondes, comme si elle cherchait à percer l’esprit d’Idranel et ses pensées profondes, puis elle finit par hocher la tête.

« Nous n’allons pas refuser l’expertise d’une femme aussi intelligente que vous, Grande Prophétesse... Encore faut-il réussir à la capturer... »

Les Tekhanes avaient déjà essayé, mais sans réel succès. La Reine des Lames était forte et habile, et aussi arrogante que provocatrice. Plusieurs fois, elle avait failli être capturée, car elle n’hésitait pas à attaquer les complexes de recherche de l’armée tekhane, ou à développer des ruches dans des zones où elle pouvait se faire attaquer.

« Néanmoins, nous avons déjà commencé à mener des recherches sur elle... Pour ne rien vous cacher, nous cherchons un moyen d’inverser le processus, et de lui rendre son humanité. Nos recherches sont encore embryonnaires, bien sûr, mais nous savons que Kerrigan est différente des autres Annexiens. Là où ces derniers sont assujettis à la volonté de l’Overmind, Kerrigan, elle, conserve une certaine forme de libre arbitre. Nous espérons que, en la soignant, en enlevant dans son corps les gènes formiens, elle puisse conserver sa connexion avec la Nuée, et ainsi pouvoir retourner les Formiens contre leurs maîtres. »

Milwën parlait de choses confidentielles, qui auraient pu lui valoir le conseil de guerre, et ce même si elle était la Baronne de Novac. Cependant, son intuition lui soufflait qu’elle pouvait faire confiance à cette Grande Prophétesse.

« Nous avons maintes fois essayé de comprendre et d’exploiter le lien télépathique reliant un Annexien à sa Horde, lui expliqua-t-elle. Nous avons mené des expériences sur des télépathes, mais ces dernières ne sont guère concluantes... Le génome formien est une chose extrêmement fascinante à étudier. Il... Comment vous dire... La Fourmilière est improprement qualifiée d’espèce. Ce n’est pas une race unique. Les Formiens assimilent les autres civilisations et les autres espèces, et je ne parle pas simplement d’une assimilation territoriale ou culturelle... Mais aussi génétique. Je n’ai jamais rencontré une espèce qui soit similaire à celle-ci... »

Elle lui expliqua que les Formiens étaient donc un ensemble de races qui avaient, jadis, eu leurs propres existences, avant d’être attaquées par les Formiens, puis réduites en esclavage.

« Chaque patrimoine génétique de n’importe quelle espèce est incorporée dans la banque génétique des Formiens, et cette banque est commune à toutes les Nuées de l’Univers. C’est ainsi que les Formiens peuvent, je pense, produire vos Tyranides. Ils ont dû en capturer plusieurs, ont assimilé leur patrimoine génétique, et le réexploitent. Avec Sarah Kerrigan, ils ont fait quelque chose de similaire... Tout en étant très originale. Kerrigan est à la fois notre pire ennemie, mais aussi notre meilleure chance contre les Formiens. »

Milwën était convaincue de cela, mais convaincre les autres militaires était très difficile. La plupart ne voyaient en Kerrigan qu’une traîtresse, et ne souhaitaient qu’une chose : la réduire en bouillie.

« Toute la difficulté est que, peu importe le nombre de Formiens tués, ils reviennent toujours plus nombreux... Nous avons essayé tellement de choses contre eux. Nos armes atomiques n’ont pas pu percer, nos assauts n’ont pas fonctionné non plus... Nous avons même développé des programmes visant à introduire en eux des Gyunoïdes équipés de bombes atomiques, mais nos premiers essais ont été des échecs. En définitive, nous nous sommes tournés vers l’espace, où nous avons appris que ce que nous affrontions n’était qu’un échantillon ridicule de toute la puissance de la Nuée... Voyez par vous-mêmes. »

Milwën appuya sur d’autres boutons, et des images ne tardèrent pas à apparaître.

On voyait une immense armada de vaisseaux. Il y avait bien des centaines de vaisseaux lourds, des destroyers, des cuirassés.

« Voici l’Empire de Gordan... Un immense Empire qui contrôle toute une galaxie, et dispose de l’armada la plus puissante de l’Univers... Du moins, d’après nos connaissances. »

Elle appuya sur un autre bouton, et on vit alors une image depuis l’un de ces vaisseaux...

« Voici une série de clichés vous montrant l’arrivée d’une grande Flotte-ruche formienne. »

Sur la première image, on ne voyait rien... Et, sur les autres, une espèce d’énorme nuage galactique était en train d’apparaître. Un nuage orangé/marron qui allait en s’épaississant. Ce nuage, comme on put le voir sur des clichés rapprochés, était constitué d’un nombre incommensurable de spores formiennes, des sortes d’astéroïdes organiques avec une longue queue tournoyant autour de Léviathans, d’énormes vaisseaux formiens... Et de planètes entières.

« Nous supposons que le cœur de la Nuée est une Galaxie entière... Une Galaxie qu’ils ont entièrement terraformé, à tel point qu’ils envoient des planètes entières dans la lutte. Ces planètes ont été profondément terraformées pour pouvoir se déplacer à la vitesse de la lumière. On les appelle ‘‘exoplanètes’’, ou ‘‘bioplanètes’’. »

On pouvait voir sur une bioplanète d’immenses tentacules plantés régulièrement à sa surface, si gros et si volumineux qu’ils apparaissaient à la lueur de l’espace. Sur une autre image, une reconstitution d’une bioplanète s’afficha. Il n’y avait aucun océan, aucune plante... Tout avait été intégralement terraformé.

« Ces tentacules immenses sont d’énormes veines se plantant dans les profondeurs de la planète, tirant leurs énergies du noyau, et permettent à la planète de se déplacer. »

Milwën pouvait deviner ce qu’Idranel pensait... Si ces femmes-là étaient incapables de dégomemr un seul avant-poste, ne perdait-elle pas son temps en leur compagnie ? C’est ce qui l’amena rapidement à quelques précisions supplémentaires.

« Chaque avant-poste formien, similaire au gros caillou qui traîne dehors, ne comprend normalement qu’un seul Annexien pour le diriger... Le nôtre en comprend au moins plus d’une dizaine. Notre planète est très éloignée des principaux terrains d’affrontements entre les Formiens et le reste de l’Univers. Il y a quelque chose de bien spécifique qui intéresse l’Overmind ici... Et ce quelque chose est suffisamment important pour l’avoir poussé à envoyer une immense armée. Dans ce genre de circonstances, vous comprendrez bien pourquoi nous avons besoin de toute l’aide possible... »

Dire que la situation était critique relevait ici de l’euphémisme.

La réponse de Milwën, suite à ma proposition, ne se fît pas attendre et ce à ma plus grande joie. Il devait très certainement s’agir de la première bonne nouvelle de la journée ! J’allais pouvoir combattre ces formiens grâce à l’aide des forces armées de Novac. J’allais peut être pouvoir réussir à neutraliser cette menace avant qu’elle ne devienne ingérable... Mais encore fallait-il pouvoir neutraliser ces Annexiens...ce qui d’après mon interlocutrice n’était guère simple. Cette difficulté n’était guère étonnante. Les têtes pensantes des Tyranides étaient toutes très bien protégées et étaient capables, pour la plupart, de tuer de nombreux soldat avant de succomber. Certains étaient même tellement retords qu’il était impossible de les localiser avant qu’il ne soit trop tard...
Ici, en l’occurence, mes alliés ne parvenaient pas à capturer Kerrigan. Je ne pouvais guère les blâmer pour cela. S’il s’agissait d’une humaine à la base, la capturer n’aurait rien de facile étant donné le fait qu’elle connaissait ou du moins savait comment réagir face aux divers protocoles que les têtes pensantes de l’Etat-major avaient du imaginer pour la neutraliser... Qui plus est, sa partie formienne devait la rendre beaucoup plus sournoise et beaucoup plus retorse. Si tous comme les tyranides, nous étions pour ces formiens que des proies qui n’attendaient qu’à être assimilées ou qu’à être transformés en incubateur, autant dire qu’elle devait jouer avec mes alliés au jeu du chat et de la souris ce qui devait particulièrement amuser mon ennemie et faire enrager mes alliés.
Néanmoins, il y avait peut être une solution à ce problème... La solution n’était ni plus ni moins que ma personne. Je n’étais pas humaine jusqu’à preuve du contraire. Je pensais donc différemment qu’eux. Qui plus est, je faisais partie d’une race que les humains et les formiens ne connaissaient pas. Autant dire que, ma simple présence pouvait, en toute logique, titiller la curiosité de mon ennemie. Après tout, je représentais un nouvel organisme qui n’avait jamais pu être étudiée par la Nuée...et au vu de mes pouvoirs, je représentais clairement une menace pour eux mais également un atout si ces formiens parvenaient à étudier ma physiologie. Au vu de ma démonstration de puissance, sur le champ de bataille, j’avais donc très certainement attirer l’attention de plusieurs Annexiens sur ma personne et peut être même celle de Sarah Kerrigan... Or cela jouait en ma faveur. En effet, s’il y avait bien une chose que j’avais appris au fil des millénaires, c’était bien que tous les êtres vivants étaient curieux par nature et que par conséquent tous essayaient de satisfaire leur curiosité et ce par tous les moyens possible... Ainsi, vu que j’étais une anomalie...il y avait de forte chances pour que mes ennemis, tout comme mes alliés tentent d’en savoir plus à mon sujet. Je représentais en quelque sorte l’inconnue d’une équation qu’il fallait absolument résoudre...

Les autres révélations de Milwën eurent le don de me faire froncer les sourcils. Ainsi, ces humains espéraient capturer Kerrigan afin d’inverser le processus d’assimilation pour qu’elle redevienne humaine... Un tel but était en soi même louable et n’était guère critiquable. Ayant à coeur la survie des miens, je comprenais parfaitement le raisonnement de ces humains... Ce qui me dérangeait était un autre point...
Comment mes alliées pouvaient-ils croire que la reine des lames conserverait son lien avec la Nuée une fois redevenue humaine ?  C’était impossible...du moins à mes yeux. A moins qu’il n’y ait eu des antécédents, il s’agissait d’un postulat sans fondement. A mon humble avis, si mes alliées voulaient conserver le lien qu’avait Kerrigan avec la Nuée... il fallait qu’elle reste infestée. Nous ne pouvions guère prendre de risque. Nous ne pouvions pas nous permettre de sauver sa vie si cela signifiait un anéantissement total de nos chances de victoire...ou du moins nous nous ne pouvions la soigner tout de suite. Toutefois, si nous ne la soignons pas, il nous était impossible de prendre le contrôle des formiens pour les retourner contre leur maitre...à moins d’envisager le problème autrement. En effet, il existait une solution au problème qui se posait...même si ladite solution n’était en fait qu’un postulat de plus : Si Kerrigan était capturée, je pouvais toujours essayer de connecter mon esprit au sien afin d’essayer de le contrôler... Je savais par expérience qu’il était possible de contrôler un être via la pensée et j’étais moi même en mesure de piloter le chevalier fantôme dans lequel se situait l’âme de mon frère et ce en contrôlant ce dernier... Toutefois, j’ignorais si j’allais être en mesure de pouvoir contrôler cet esprit... S’il y avait eu plusieurs prophètes avec moi, il ne fait aucun doute que nous serions parvenu à la contrôler...mais sans aide... Cette tâche m’incombait...à moins de demander l’aide des psykers humains ce qui au vu de mon alliance avec ces humains devaient être possible.

Gardant cette solution dans un coin de ma tête, je ne manquais pas de hausser un sourcil lorsque Milwën me révéla le fait qu’ils avaient tenter via des télépathes d’exploiter le lien télépathique reliant un Annexien à sa Horde. En toute logique un tel lien était impossible à exploiter. Le seul moyen que je connaissais était de créer soit même un lien télépathique...et encore pour qu’un tel lien marche, il fallait être en dehors de la sphère de créatures synapses auquel cas c’était peine perdue...sauf si on pouvait capter la fréquence psionique dudit lien. Toutefois n’étant pas ingénieur, j’ignorais si un tel prodige était possible mais si je me basais sur mes maigres connaissances au sujet de la technologie des humains... Il était possible de brouiller certaines fréquences radiophoniques. Or au niveau psychique un lien télépathie était une sorte de fréquence radio... Si l’onde, que contrôlait l’Annexien pouvait être brouiller, les créatures que ce dernier contrôlait, retourneraient à leur état « naturel » et s’entretueraient... Qui plus est sans chef pour pouvoir les contrôler, il était possible pour un tout autre esprit de prendre le contrôle de ces créatures...du moins en théorie. Après tout, j’ignorais si les humains étaient capable d’un tel prodige. Qui plus est, j’avais peut être mal interprété ce qu’était véritablement une onde radio...
La suite de ces propos, par contre, ne m’apprirent rien de spécial... Au contraire, ils me confortèrent sur le fait que Tyranides et Formiens se ressemblaient... Ils assimilaient également génétiquement les espèces qu’ils rencontraient...ce qui était tout bonnement stupéfiant. Cette particularité les rendait d’ailleurs très dangereux... Concernant Kerrigan, je partageais, néanmoins, le même avis que mon interlocutrice. Du fait de sa condition, la reine des lames représentait notre meilleure chance contre les Formiens...à moins que je ne parvienne à contacter les miens... Dès lors, si mes compatriotes intervenaient, il ne faisait aucun doute que nous pouvions parvenir à éradiquer cette menace et ce simplement à l’aide d’un bombardement orbital... Toutefois, au vu de la somme de connaissance que représentait l’Annexienne, il me semblait vital de la garder en vie ou du moins de parvenir à mettre la main sur elle et ce même les miens intervenaient.  Après tout, elle pouvait représenter la solution qui nous permettrait de triompher des Tyranides voire peut être des forces du Chaos...

Réfléchissant toujours au sujet de Kerrigan, mes sourcils se froncèrent une nouvelle fois lorsque Milwën me fit un topo sur la menace formienne. Savoir que mes alliés n’arrivaient pas à repousser ces créatures étaient en soi même inquiétant mais ce n’était rien en comparaison du fait qu’un Empire de la taille de l’Imperium à son apogée ne parvenait pas à repousser ces créatures... Cela n’était guère réjouissant... Toutefois ce n’était pas mes affaires.  Je n’étais pas venue dans cette galaxie pour m’allier avec un Empire afin d’anéantir ces monstruosités. J’étais là pour d’autres raisons qui ne concernaient que cette planète.
Néanmoins même si je me fichais du sort de cette galaxie, les propos de Milwën firent naitre en moi l’idée selon laquelle les formiens et les Tyranides ne pourraient être qu’une seule et même race. Après tout, d’après nos experts, cette race viendrait d’une autre galaxie.... Qui plus est, les tyranides présentaient trop de points communs avec les formiens pour que ce soit une coïncidence. Ils avaient le même comportement, les mêmes stratégies, les mêmes réactions... A moins d’être tombé dans une dimension parallèle, il fallait être aveugle pour nier que ces formiens étaient des tyranides et vice versa... Mais une question demeurait toutefois. Pourquoi les tyranides ne faisaient pas comme ces formiens ? Pourquoi n’envoyaient-ils pas dans notre univers des planètes infestées ? Etait-ce parce que le Warp était une dimension dans laquelle le Chaos régnait en maitre ? Etait-ce parce que l’Empereur de l’humanité empêchait cela ? Je n’aurais su le dire... Néanmoins, même si j’ignorais l’explication de ce phénomène, j’étais bien contente que mon univers soit épargné par cette menace... Savoir que des planètes remplies de formiens pouvaient à tout instant se déplacer et surgir à n’importe quel endroit n’était pas très rassurant... Je plaignais ces humains qui ne devaient pas savoir où donner de la tête. Cette galaxie était vraiment dans une situation peu enviable même si comparé à la mienne, elle était quand même dans un bien meilleur état... A vrai dire, il s’agissait même d’un paradis, du moins était-ce là mon avis.

Milwën profita de son exposé pour répondre à une des remarques que je m’étais faite précédemment... et je dus avouer que son explication tenait la route. S’il n’y avait eu qu’un seul Annexien, vaincre la fourmilière n’aurait guère été un problème...mais s’il y en avait plus d’une dizaine c’était plus problématique. Les vaincre dans cet état actuel semblait impossible du moins au vu des moyens dont disposaient ces humains.
A la vu d’une telle donnée, je ne pus m’empêcher de faire mon mea culpa. J’avais mal jugé ces humains. Ces derniers avaient, contrairement à ce que j’avais pensé, adopté la meilleure stratégie possible au vu de la menace. Leur seul espoir pour vaincre cette dernière, c’était de se doter d’armes sophistiquées dont le potentiel de destruction dépasserait l’imagination. Or, vu qu’ils n’en avaient pas à disposition, ils avaient préféré fortifier leur position afin de gagner du temps en vu de créer ces fameuses armes... Toutefois, ce temps qu’ils essayaient de gagner était, en plus d’être leur allié, leur pire ennemi. En tentant de gagner du temps, les formiens gagnaient en puissance et s’adaptaient à leur ennemi et à leur condition de vie... Pire encore, si quelque chose les intéressait ici, comme l’affirmait Novac, ils pouvaient réussir à mettre la main dessus grâce à ce temps que les humains  cherchaient à gagner...
Il fallait à tout prix empêcher qu’il réussisse à mettre la main sur cette chose qu’ils cherchaient absolument...mais encore fallait-il savoir de quoi il s’agissait. Malheureusement pour nous du fait de l’organisation de ces formiens, il nous était impossible d’avoir cette information...à moins de capturer un Annexien et de parvenir à briser son esprit. Dès lors, nous serions en mesure de faire main basse sur ce secret du moins en théorie.

« Merci pour ce bref exposé. Grâce à vous, je comprends mieux les problèmes auxquels vous faites face. Je pense d’ailleurs être en mesure de pouvoir les régler...enfin je l’espère. »

Je n’étais pas sûre de pouvoir les aider pleinement et ce pour de multiples raisons. Dans un premier temps, j’ignorais si je pouvais compter sur l’aide des miens ou non. Pour le savoir, il fallait que je me rende à ce fameux observatoire afin de trianguler ma position dans l’espace et ensuite il fallait que je canalyse mes pouvoirs afin de leur envoyer un message... Or je n’étais pas sûre d’y arriver. Si la distance entre nos deux galaxies étaient beaucoup trop importante, il n’y avait aucune chance pour que je parvienne à les contacter. Or si je n’arrivais pas à les contacter, je ne pourrais compter que sur mes alliés aux moyens limités et sur moi même. Ensuite, je n’étais pas sûre de pouvoir pleinement les aider car si les miens étaient injoignables, les solutions, que j’avais imaginé, dépendraient de moi et de moi seule... Or vu la spécificité de ces solutions, je n’étais pas sûre, malgré mes nombreux talents, d’y arriver. Même si j’étais une grande prophétesse, j’étais encore jeune et quelque peu inexpérimenté par rapport à d’autre prophètes... J’ignorais si mon esprit était assez fort au point de pouvoir affronter celui d’un Annexien. En somme, je n’étais peut être pas la personne qu’il fallait pour aider ces humains...et pourtant j’allais devoir le faire...et ce même si je mettais en doute mes capacités.

« Tenter de rendre à Kerrigan son humanité serait une erreur monumentale. » Je fixais mon regard sur Milwën. « Ne vous méprenez pas sur mes propos, je comprends que sauver l’une de vos compatriotes soit vital. C’est même louable de votre part... Mais pour l’instant, nous ne pouvons pas nous le permettre pour une raison simple : Si nous lui rendons son humanité, nous pourrions, sans le savoir, faire disparaitre ce lien qui la relie à la Nuée...ce qui, dès lors, nous empêcherait de prendre le contrôle des formiens. Il faut procéder d’une toute autre manière, si vous voulez mon avis :  Si nous parvenons à capturer Kerrigan, je pourrais peut-être être en mesure de pénétrer dans son esprit, avec l’aide de vos psykers,  afin de la contrôler...  Si ce plan fonctionne, nous devrions être en mesure de contrôler ses formiens... enfin en théorie. » Je repris mon souffle et continuais mon exposé « Mais pour réussir notre plan, il faut la capturer...mais comment procéder ? J’ai mon petit avis sur la question mais il me faut votre avis... J’imagine que ma petite démonstration de tout à l’heure a attiré l’attention sur ma personne. Avec de la chance, j’ai peut être attiré l’attention de Kerrigan... qui, à l’heure actuelle, doit très certainement se demander à qui elle a affaire. Or s’il y a bien quelque chose que j’ai appris au cours de mon existence, c’est bien le fait que tous les êtres vivants essaient de satisfaire leur curiosité...et ce à n’importe quel prix... Si je ne viens pas à elle...elle tentera de venir à moi...et avec votre aide nous devrions pouvoir la capturer sans avoir même à pénétrer sur le territoire formien ».

Cette idée, bien que grossière, était la meilleure que j’avais en tête au vu des moyens que nous avions à notre disposition. Mener une incursion en territoire formien aurait été purement suicidaire... Il valait donc mieux attendre que notre proie sorte de sa tanière. Toutefois, je n’étais pas sûre qu’elle le fasse. C’est pour cela que j’avais demandé l’avis de Milwën. Elle devait connaitre Kerrigan ou du moins sa façon de pensée... Elle devait être en mesure de pouvoir anticiper certaines de ses tactiques.

« Si je me trompe...et qu’elle ne vient pas...le seul moyen de vaincre vos formiens sera de mener une guerre totale à moins que je ne parvienne à contacter mon peuple...mais pour cela j’ai besoin de savoir où je suis. » Je soupirais « Il existe un risque par contre... Même si je parviens à savoir où je suis, il se pourrait que je ne sois pas en mesure de contacter les miens à cause de la distance qui sépare nos deux galaxies. Si ce cas de figure vient à se produire...soyez sûre d’une chose : je vous aiderais du mieux que je peux...même si cela peut vous sembler dérisoire... Après tout quel aide peut apporter un seul être vivant face à toute une armée ? »

Réfléchissant à la situation dans laquelle je me trouvais, j’eus soudainement une idée...idée qui me parut quelque peu déplaisante vu ce qu’elle signifiait. Cette idée était la suivante :  Si je venais à périr et si les miens étaient injoignables, il fallait que ces humains soient en mesure de combattre les formiens. Pour se faire, j’allais donc peut être tenter de former leurs psykers et ce en rédigeant une sorte de manuel qui pourrait les aider à mieux maitriser leur pouvoir. Qui plus est, j’étais prête à octroyer à Milwën une partie de mon sang afin qu’elle puisse étudier l’ADN qui le compose. Qui sait avec de la chance mon sang pouvait leur permettre de me cloner ou de reproduire cette affinité que tous les Eldars avaient avec le Warp. Je pris donc soin d’informer Milwën au sujet de mes intentions.

« J’ignore totalement si vous êtes parvenus ou non à percer les mystères qui entourent la technologie de mon peuple...et à vrai dire, il s’agit du cadet de mes soucis. Je doute même que vous parveniez à la reproduire mais là n’est pas la question... » Je fis une pause du fait que j’étais toujours quelque peu indécise, puis je repris la parole « Il est vital que vous parveniez à tenir tête aux formiens et ce à n'importe quel prix. Or si je venais à périr ou à disparaitre ou si nous ne pouvions disposer d’aucune aide de la part des miens, il vous faudrait de toute urgence un plan pour vaincre ces abominations... Pour se faire, je suis prête à vous laisser me prélever mon sang et à faire toute une batterie d’analyse sur ma personne. Je sais que ma physiologie est fort différente de la vôtre et que mon peuple maitrise à la perfection différents domaines psychiques et ce grâce à cette affinité que nous avons avec le Warp... Ainsi, si vous parveniez à étudier mon ADN...vous devriez peut-être être en mesure d’améliorer vos psykers ou vos soldats ce qui dans votre guerre devrait vous aider... »