Se lever le lendemain matin fut presque aussi dur que retourner chez elle. Elle ignorait encore comment elle avait fait pour se relever. Son cul lui faisait atrocement mal, et, une fois chez elle, elle s’était rendue dans la salle de bains, avait observé ses fesses, et était toujours incapable de comprendre ce qui lui était tombé dessus. Hikari avait utilisé du Voltarène et de la pommade sur ses fesses, pleurant en gémissant, et avait eu bien du mal à marcher. Son cul lui faisait terriblement mal, et elle n’avait rien… Aucun saignement, rien… Mais c’était comme si on avait enfoncé quelque chose dans ses fesses, et elle en sentait toujours les marques. Hikari n’avait jamais entendu parler de ça. Elle passa une bonne partie de la soirée sur Internet, cherchant des explications scientifiques, mais ne trouvait absolument rien. Elle avait fini par s’endormir avec le cul endolori, et s’était réveillée le lendemain matin avec cette même souffrance. Grognant et gémissant, elle avait pris difficilement sa douche, le contact de l’eau chaude la faisant sursauter à chaque fois. Elle avait pensé à aller voir un médecin, bien sûr, mais, dans la mesure où elle n’avait rien, elle pensait que ce ne serait qu’une perte de temps…
Hikari prit le bus, un peu nerveuse, restant debout. Elle avait moins mal en étant debout plutôt qu’assise, et, le temps que le bus arrive au lycée Mishima, la douleur était un peu moins forte, l’enlaçant toutefois toujours un peu à chaque fois qu’elle marchait. Arrivant de bonne heure, elle se rendit en salle des profs, et, fort heureusement, personne ne sembla rien remarquer. On la salua, elle les salua en retour. Son premier cours avait lieu avec la classe d’hier… Nanami Seikyo. Curieusement, Hikari repensait à elle, et au dessin qu’elle avait déchiré. Dans la soirée, elle s’était même dit, pour essayer absolument de trouver une justification, que cette douleur était une punition de son inconscient pour avoir réagi si rapidement contre Nanami.
*C’est ahurissant, cette histoire…*
Nanami rejoignit sa sale de classe. La plupart des élèves étaient déjà là, discutant entre eux, et, quand elle entra, toutes les conversations se turent, les élèves s’alignant bien poliment. Hikari leur fit signe de s’asseoir, tandis que d’autres élèves, restés dans le couloir. Nanami et Maki fermèrent la marche, manquant à la plus élémentaire des politesses en refusant de la saluer. Au lieu de ça, Nanami la regarda. Hikari croisa son regard en clignotant des yeux, la vit se lécher les lèvres, puis s’éloigner en ricanant, suivie par Maki. Les deux femmes n’avaient pas leurs uniformes, et les hommes peinaient à ne pas loucher sur leurs corps, celui de Maki ayant un style punk qui suffisait à exciter ces jeunes mâles.
*Pourquoi est-ce qu’elle m’a regardé comme ça ?*
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Hikari cligna lentement des yeux, puis s’approcha alors des deux femmes. Maki avait clairement pris de la drogue, mais la voir ici était, en soi, une bonne chose. Elle séchait fréquemment les cours, et ne semblait venir que pour fumer, et probablement s’envoyer en l’air. Hikari se rapprocha donc des deux femmes, et posa ses mains sur le bureau, puis les regarda.
« Nanami, je… Je suis désolée pour ce que j’ai fait à ton dessin hier… C’est vrai, tu n’aurais pas dû dessiner pendant mon cours, mais j’ai fait preuve du même manque de respect envers toi. Alors, je suis sincèrement désolée. »
Elle le pensait, Hikari étant trop naïve pour pouvoir mentir.
« Cependant, et je vais fermer les yeux pour cette fois, mais le port de l’uniforme est obligatoire. Si je vous y reprends, je devrais vous sanctionner. C’est idiot, mais les règles sont faites ainsi. »
Le regard d’Hikari se posa alors sur Maki, et elle soupira légèrement.
« Tu devrais aller à l’infirmerie, Maki, tu as vraiment mauvaise mine… »
Hikari s’écarta alors, et entreprit de revenir sur son bureau… Et tressaillit à un moment. Elle posa une main sur un bureau, en sentant une vive douleur remonter à partir de ses fesses, son autre main venant d’ailleurs s’appuyer dessus. Plusieurs élèves tournèrent la tête, surpris de voir leur senseï ainsi. Elle avait failli tomber, mais elle se releva rapidement.
« Je… Euh… Non, ce n’est rien, j’ai glissé sur un chausson en rentrant chez moi… Hem… Ne le répétez à personne, hein ? »
Hikari se rendit ensuite vers son bureau, et resta debout, évitant de s’asseoir.
« Je n’ai malheureusement pas eu le temps de corriger hier soir vos interrogations, j’ai eu des imprévus… »
Elle n’allait pas s’étendre là-dessus, mais certains élèves se regardèrent entre eux, surpris, étonnés.
« Est-ce que tu crois que… ?
- Harigato-senseï se serait fait péter le cul ? »
Les élèves de Mishima n’avaient malheureusement pas l’innocence qu’on pouvait faussement leur attribuer.