Le hangar était dans une zone industrielle des années 70, abandonnée depuis à ceux qui cherchaient un toit de fortune. On trouvait des clochards, des junkies, et parfois quelques incongruités, comme Valian. Le choix de ce lieu n'avait pas été fait au hasard. Peu de passage signifiait peu de chance d'être découvert. Sans être totalement désert, la zone était suffisamment étendue pour accorder discrétion et impunité. Au sous sol du bâtiment, il avait installé un laboratoire dans lequel il menait ses expériences en tout genre. Le rez de chaussé comportait un grand hangar plein de ferraille et de caisses abandonnées. Il avait un peu renforcé la sécurité pour éviter que ce devienne un squat, et qu'il n'ait pas trop d'importun.
Installé dans son laboratoire, Valian eut le regard attiré par la caméra de surveillance à l'entrée du hangar. Un intrus. Délaissant le cadavre qu'il manipulait, il scruta l'importun, pour afficher une mine perplexe. Une nonne, ici ? C'était improbable, à croire que c'était un piège. Mais la jeune femme semblait réellement perdu. Il ne lui fallut pas plus d'une minute pour faire son choix : un nouveau sujet de choix venait de tomber dans la gueule du loup, sans même le savoir. Il ressortit du laboratoire, pour remonter au rez de chaussé et se déplacer sans bruit parmi les caisses. Parvenant derrière elle, elle se retourna à son arrivée. Il portait un t-shirt à manche long gris et un pantalon couleur pétrole. Assez classique, mais cela dénotait sur lui, avec ce visage si étrange, trop beau pour être vrai et il faut le dire, un peu diabolique.
Bonsoir ma soeur, je peux vous aider ? Je vous ai vu errer, et les rues ne sont pas sûres à cette heure.
Il continua à s'approcher d'elle. Les mains en évidence, il n'était pas armé, et se montrait même avenant dans sa manière de lui parler. De quoi la mettre en confiance. A moins de deux mètres, l'image du vampire se troubla, puis le noir complet.
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Une heure plus tard, elle émergera toujours dans la même pièce, à voir le décor autour d'elle. Seule la lumière de la lune par les rares carreaux éclairaient les formes autour d'elle. Première constatation, elle devait avoir mal à la tempe. Deuxième constatation, ses poignets étaient entravés, liés à un poteau derrière elle. Troisième et dernière constatation, elle ne portait plus sa robe de nonne. Face à elle, Valian attendait, sortant de sa torpeur quand elle ouvrit les yeux.
Enfin. Juste à temps pour accueillir nos invités.
Pourtant il n'y avait personne autour. S'approchant d'elle, il se pencha, la reluquant de haut en bas. Elle ne le savait pas, mais elle allait passer une sale nuit. Et si en prime elle se montrait trop têtue ou qu'elle risquait de raconter tout ça, il s'en débarrasserait. Mais pour l'heure, inoffensive comme elle était, il n'avait aucune raison de la menacer plus que cela.