Les toits de Seikusu sont bien plus fréquentés qu'ils n'y paraissent. Avec le nombre d'échelles et de liaisons entre les toits qu'il y a entre les bâtiments du lycée et ceux avoisinant celui-ci et son annexe, vous y serez surpris de voir tout ce qu'on peut y trouver. On y a bien entendu des étudiants qui, à chaque pause, viennent à l'abri des regards d'adultes pour consommer alcool, tabac ou autres substances bien moins légales encore.
On y croise aussi des choses plus insolites, comme ce lapin sortit d'on ne sait où, qui marche sur le toit d'un bâtiment particulièrement fréquenté à certaines heures : celui des heures de sports... En effet, il est un excellent point de vue sur certaines vitres des vestiaires des filles comme des garçons. Ces vitres étant officiellement fumées, c'est à dire qu'on y voit de l'intérieur depuis l'extérieur, mais pas l'inverse. Sauf de ce point de vue précis, pour une raison inconnue de tous. La véritable raison étant que la nouvelle directrice, secrètement la déesse de l'amour, avait ensorcelé ces verres pour que depuis cet angle de vue bien spécifique, on puisse voir à travers. Les étudiants étaient loin de trouver cette réponse.
Il y a une heure, vous y aurez trouvé une bande de jeune pervers observant des filles se changeant après un cours de baseball éreintant, mais à présent, c'est à l'inverse une jeune lycéenne de 16 ans, vierge avec ça, qui prenait des photos de garçons se préparant pour une séance d'entrainement au basket.
Elle vient tout juste de prendre la dernière. Et n'allez pas croire qu'elle fait ça par simple curiosité de l'anatomie masculine, elle est déjà suffisamment callée sur le sujet. Non, elle fait ça pour comparer, repérer celui qui possède la plus grande, et tenter de le séduire par la suite. Vierge, mais pas si innocente que ça.
Elle range l'appareil dans son petit sac à main, qu'elle mit autour de son épaule. Celui-ci ne contient d'autre que ses papiers, son carnet de scolarité, une barre de céréales et un petit nécessaire de maquillage. Elle fit à peine quelques pas pour retrouver l'échelle qu'elle tomba nez-à-nez avec l'animal. Vous savez, le lapin dont je vous ai parlé un peu plus haut ?
Qu'est-ce que tu fiches ici toi ? Tu t'es perdu ? Demanda-t-elle au lapin comme si celui-ci allait lui répondre. Au lieu de ça, l'animal la regardait docilement, sans peur.
Elle sourit. Il était assez mignon. Ayant rarement vu une telle boule de poil d'aussi prêt, elle se mit à quatre pattes, et se rapprocha, collant presque son nez au visage de l'animal. Celui-ci cessa alors de regarder Warda - car oui, c'est ainsi qu'elle s'appelle, pour ceux qui seraient un peu lent - et fut soudainement attiré par l'odeur du goûter de la lycéenne, et s'enfila d'un bond dans son sac.
Hey ! Sors de là, salle bestiole ! Gloussa-t-elle, tentant vainement d'attraper l'animal qui gigotait dans son sac. Elle entendit des bruits de grignotages. Mais qu'est-ce que tu... Eh ! C'est ma bouffe, pas touche !
Elle redoubla d'énergie pour l'attraper, se demandant de plus en plus d'où sortait ce rongeur, sur un toit d'un lycée.