Les deux semaines filèrent sans que le vampire songe plus que cela à Irina. C'est là tout le paradoxe de la modification contre nature qu'il avait faite auprès de la jeune femme. Elle éprouve de vrais sentiments, là où lui ne la voit que comme un sujet d'étude. Une belle femme désirable et amusante, mais un sujet d'étude quand même. Il passa ses nuits à traîner, menant son enquête de son côté aussi, sans trouver de véritables nouvelles. A croire que sa sire avait fui la ville. L'avait-elle senti arriver ? Ca n'expliquait pas pourquoi elle le fuierait.
La seule chose intéressante qu'il entendit fut qu'il y avait eu quelques disparitions parmis les caïnites de la ville. Quand on parle de disparition, il y avait fort à parié qu'ils avaient été tué. Le climat était assez calme, aucune guerre de clans, du coup ces disparitions ne rimaient à rien. Valian se demandait donc si cela n'était pas lié à Irina. De toute façon, il lui poserait la question ce soir. Réveillé au coucher du soleil, le vampire se prépare, revêtant une tenue propre et quelque peu guindée : une chemise d'un blanc immaculé, ainsi qu'un costume gris clair. Il ne dépareillerait pas dans une soirée mondaine et c'est le but. L'hôtel est réputé, être bien habillé aidera à ne pas attirer l'attention. Un rapide détour par l'une des chambres de l'appartement lui apprend que son jouet de la nuit n'a pas survécu à son traitement. Attachée sur le lit, une femme gît exangue, les membres dans des positions impossibles pour être humaines. Elle s'était avérée un piètre amusement, tout au plus un repas pour passer le temps. Il n'a pas le temps de s'occuper du corps, mais l'odeur va menacer d'empuanter la pièce. Et un cadavre en décomposition, ça dérange les voisins, et ça attire l'attention. Il se résoud à détâcher le cadavre pour le traîner jusqu'au congélateur. A défaut d'avoir une solution plus rapide, elle finira de reposer là dedans, le temps qu'il se débarrasse définitivement d'elle. Et puis le froid pourrait peut-être lui permettre de récupérer certains organes pour ses futures expériences.
La corvée réalisée, Valian prend sa voiture afin de rallier le lieu de rendez-vous. Il pouvait le faire à pied, mais la voiture donne une issue pratique pour le cas où il doit rentrer en urgence. Garé près de l'hôtel il rejoint sans se pressé la chambre louée, la même que la dernière fois. Une fois encore il est en avance sur l'horaire, et une fois encore il ne doute pas qu'elle va être à l'heure. Avec ce qu'il lui a fait subir, elle ne doit avoir qu'une seule envie, le revoir au plus vite. Et effectivement elle ne le fait pas mentir, toquant à la porte peu après.
Entrez, c'est ouvert.
Il se lève pour l'accueillir, et remarque de suite qu'elle a toujours cette lueur dans le regard : elle ne vit que pour lui, par amour pour lui. Un amour à la limite de la folie. Cela se ressent également dans les paroles qu'elle prononce. Les deux semaines passées n'ont pas entamé son esprit, elle est toujours aussi dévouée à son "maître". Son prince, comme elle vient de le souligner. Il la frôle, referme la porte. Il se joue d'elle, ne la touchant pas directement. Il veut la mettre un peu plus au supplice, qu'elle ait l'impression qu'il lui fait une fleur quand il la touchera. Revenant vers les sofas, il prend place à l'endroit même où deux semaines plus tôt elle avait avalé pour la première fois son sang et son sperme. D'un claquement de doigts, il lui intime de prendre place face à lui. Mais pas sur le sofa non, à même le sol.
As-tu trouvé quelque chose d'intéressant, mon petit jouet ?
Il prononce ces mots avec un léger sourire. La situation est plaisante, il retrouve son pantin et reprend le contrôle des fils, pour la faire danser à sa guise. Elle remarquera un verre posé sur la table, dont le contenu est sombre, opaque. Du sang, cela se voit juste à l'aspect. Pourtant il n'y prête pas attention pour l'instant, préférant fixer la demoiselle en attendant ses informations. Il pourrait les tirer lui même de son esprit, mais sa gentille dévouée ne lui omettra rien, il le sait.