Sortir ce soir n'avait pas trop motivé Catalina au départ. Mais, devant l'insistance des deux femmes qui l'entourait à présent, elle s'était décidée. De toute façon, ça ne se déroulait pas trop mal pour le moment, et elle était aussi bien dehors, à boire un coup avec des proches, plutôt que chez elle, avec un verre de vin, à lire ou à s'ennuyer.
Elle s'était bien habillé. Une robe, achetée dans la journée, avait fait l'affaire. Et puis, elle lui allait particulièrement bien.
Catalina avait donc une très jolie petite robe noire, avec un décolleté plongeant, avantageux, et un dos presque nu, si ce n'était les bretelles en strass qui se croisaient sur ses omoplates. La robe, courte, s'arrêtait à peine à mi-cuisse. Elle moulait agréablement ses formes, et lui donnait une chute de rein particulièrement alléchante.
Après plusieurs verres, trop sans doute, les deux couples d'amis qui étaient venus avec elle décidèrent de rentrer, s'occuper de choses un peu plus privées. Elle sourit, tournant brièvement le regard pour observer les autres clients du bar. Dans peu de temps, ce ne serait plus un bar, mais une boîte de nuit. Ses yeux accrochèrent ceux d'un homme, assis non loin. Elle eut le temps de noter ses traits fins, et sa chevelure décolorée. Naturellement ? Possible. Elle détourna le regard, cependant, revenant à la conversation.
Bientôt, ils se levèrent, et se dirent au revoir. Catalina allait les suivre, mais ce jeune homme dont elle avait croisé le regard se présenta alors à elle.
«
Bonsoir, j'ai cru comprendre que vous partiez. Mais peut-être pourrai-je vous convaincre de faire la fermeture avec moi ? »
Les yeux de Catalina étaient irrésistiblement attirés par ceux de l'homme. Rouge, ce n'était pas commun. Albinos peut-être ? Elle sourit doucement, hochant la tête pour toute réponse. Il s'installa alors près d'elle, lui coupant la retraite.
«
J'ai cherché un peu de compagnie depuis le début de la soirée, et il faut que celle-ci soit presque finie pour que je tombe sur vous ... »
Un petit rire coula hors de ses lèvres couvertes de gloss. Son regard, ombré de noir, évalua rapidement son compagnon de fortune.
«
Vraiment ? »
Un sourire étira la commissure de ses lèvres.
«
Mais, qui vous dit que je suis pareillement intéressée, souffla-t-elle malicieuse.
Aurais-je, par inadvertance, émis des signaux compromettants ? »
Elle aimait bien ce qui se dégageait de l'homme, mais un peu de défi ne devrait que pimenter la soirée. Le serveur arriva, apportant deux verres. La tête lui tournait déjà un peu, mais la veuve ne s'en occupa pas et but volontiers une autre gorgée, savourant la brûlure de l'alcool -atténuée par les verres précédents- qui coulait dans sa gorge.
«
Je m'appelle Catalina. Nice to meet you, murmura-t-elle alors, en anglais.
Et vous ? »