C'est l'histoire d'une elfe et d'une magicienne... [avec Orbréa]

Mon enquête m'a menée hors de la zone d'influence de Nexus, jusque dans les terres sauvages. J'avais déjà lu plein d'ouvrage dessus, vu des croquis d'animaux, de plantes etc...mais je ne m'attendais pas à quelque chose de si indescriptible. Je suis aller interroger un groupe d'esclavagistes sévissant dans la région afin d'avoir des informations sur Lucas et comme je m'y attendais ils n'ont pas été très coopératifs...j'ai donc été contrainte de faire rôtir les trois quart de leur bande sans m’apercevoir sur le coup que les autres avaient fuit. J'ai pris un de leur chevaux et partis à leur poursuite à travers les plaines, hors de question qu'ils m'échappent.

Je ne suis pas habituée à chevaucher, je n'ai appris que très récemment en réalité, ma posture n'est donc pas assurée mais je ne tombe pas c'est déjà bien. Ils ont été bien surpris en découvrant qu'une ado de 15 ans était en fait qu'une magicienne du feu. C'est l'effet de surprise qui les a plongés dans le désarrois quand j'ai cramés les premiers d'entre eux.

Je suis aux trousses de celui qui était logiquement le chef de la bande, s'il y en avait bien un qui pouvait me renseigner, c'était lui. La course poursuite dura bien 10 minutes et s'acheva quand je pu effrayer sa monture , cette dernière se cabra faisant choir son cavalier avant de prendre la fuite au loin.

J'approche au trot avant de descendre de l'animal. Pied à terre je marche lentement mais sûrement vers mon objectif qui était au sol, jambe cassée.

-Je ne te le demanderais pas une autre fois: OU EST LUCAS??" j'hurle, le regard furieux et les mains brillantes

-Si jvous ldis, je suis un cadavre en sursis...
-Mais si tu ne me dis rien, tu sera un cadavre tout court..." Je fais apparaître un cercle de flamme tout autour de lui et les flammes s'approchèrent lentement de son corps...
-Pitié, pitié!!
-Réponds moi, où est mon frère ?!
-Ashnard, il est à Ashnard. La grande Mélinda Warren l'a acheté à un de nos clients il y a quelques semaines...Pitié laissez moi partir.

Je souris, enfin une réponse et vu ses yeux il ne mentait pas. Satisfaite je fais disparaître le cercle de flammes et commence à reculer
-Bien, tu vois ce n'était pas si compl...aaaah!

Une douleur intense apparaît soudainement dans ma jambe droite, au niveau de l'arrière de ma cuisse. Je pose genou à terre et tourne la tête pour y voir un archer du clan d'esclavagistes qui avait fuit. Il préparait une autre flèche  mais n'eu pas le temps de tirer car, énervée, je lui ai envoyé une boule de feu explosive en pleine tête. Lui ne me posera plus de problèmes, cependant son chef avait réussit à  se lever et, en me retournant, je le vit avancer ,dague à la main, vers moi. En s’apercevant que je l'ai découvert, son visage se figea:
-N..Non non pitié!" furent ses derniers mot avant de se transformer en un petit tas de cendres fumantes.

Je me retrouve donc seule au milieu de nul part avec une flèche dans ma jambe droite et sans cheval car ce dernier a prit la fuite, effrayé par les cri et les explosions sûrement...Je brise un peu le bout de la flèche histoire de pouvoir m’asseoir. Ça fait mal, je cri de douleur, ma première blessure par arme génial, je fais quoi maintenant?

Le bruit du galop avait déjà attiré l'attention des autochtones environnants. Le pas de l'animal était celui d'une bête effrayé, prête à parcourir des kilomètres pour retrouver ne serait-ce qu'un peu de tranquillité. Un sifflement attira cependant l'attention de l'animal, qui ralentit le pas et finit par totalement s'arrêter devant celle qui l'émettait. En suivant le son, il se retrouva vite devant une cascade où trempait le corps d'une jeune elfe noire.
Les shamans de toutes contrées avaient la capacité de s'adresser aux animaux, de comprendre et de se faire comprendre. Même à son niveau réputé médiocre, Orbrea savait tout de même parler aux bêtes et le cheval pourtant farouche se laissa rapidement caresser par les longues mains humides. D'un hochement de tête, elle lui indiqua le plus proche village où il pourrait sûrement vivre des jours meilleurs et c'est sans attendre que le cheval partit dans la direction indiquée. Il prit soin de pousser un dernier hennissement pour indiquer à son tour qu'une bagarre se déroulait quelques mètres plus loin.

Dans l'ambiance calme de la jungle où Lucie se trouvait, celle-ci put entendre des pas aplatir le sol humide. Des pas qui se rapprochaient, et qui firent finalement place à la silhouette d'une étrangère, dont le masque qui cachait son visage et la lance dans sa main n'avait rien de rassurant.
 Il était de source sûre que personne n'avait meilleure mémoire qu'un esclavagiste en quête de nouvelle proies. De plus, le fait que ce masque puisse inspirer la crainte diminuait les chances d'un éventuel retour, quelque chose dont personne ici n'avait besoin. En général, cette image de sauvageonne armée suffisait à transformer ces perturbateurs en fuyards, trop apeurée par l'idée que leurs têtes finissent au bout de piques.
Mais à défaut d'aventuriers avides, Orbrea ne tomba que sur une jeune fille - blessée, qui plus est. Cela la perturba dans son scénario, et elle s'arrêta pour considérer la situation.

La shaman était encore trempée, et nue - n'ayant pas pris le temps d'enfiler sa tenue. Il n'y avait personne au monde que ça aurait dérangé moins qu'elle, les coutumes "civilisées" ne l'atteignant pas plus que ça. S'approchant de la blessée, elle s'accroupit prés d'elle. Son regard masqué se dirigea vers la blessure qui palpitait sur la cuisse de l'inconnue.

Était-elle une alliée des esclavagistes environnants ? Le fait qu'elle soit blessée ne contournait pas totalement cette hypothèse. Ils pouvaient très bien l'avoir abandonné à son sort en s'apercevant qu'elle ne pouvait plus marcher. Ce n'était pas la cruauté qui leur faisait défaut, en général. Mais même si c'était vrai, elle ne pouvait plus faire grand-chose, maintenant. Elle n'était pas armée, mais avait du mana magique - dont la réserve était presque vide, mais qui se rechargerait un jour ou l'autre.

La sauvage ne disait toujours rien, immobile devant la blonde. Ce ne fut qu'au bout d'un moment qu'elle finit par se décider : sans crier gare, la main de la shaman se dressa, et Lucie put sentir quelque chose atterrir en plein sur son visage - quelque chose d'inconsistant, à peine semblable à une lampée d'eau qu'elle se serait reçue en pleine face, mais qui laissa une impression désagréable se répandre dans tout son corps.
Un sort anti-mana - classique, efficace, en tout cas assez pour quelques dizaines de minutes.
Après quoi, toujours sans lui demander son avis, Orbrea la saisit par la taille et la posa sur son épaule sans grand mal - les muscles l'aidant, et la jeune demoiselle étant en plus un poids-plume.

C'est sans plus de cérémonie que les deux femelles s'enfoncèrent ensuite dans la jungle...

Evidemment, comme une idiote j'ai pas pris mes potions de soins, elle sont dans mon sac à l'auberge du coin. Elles me font bien défaut maintenant, et vu la douleur qui me foudroie la jambe à chaque tentative de mouvement, pas la peine d'essayer de marcher jusque là bas. En même temps quand j'ai entendu parler de ces esclavagistes on m'a aussi dis qu'ils ne restaient pas longtemps, je n'avais donc pas une seconde à perdre. Mais cette précipitation risque de me coûter cher. Soudain, je vois approcher une sorte de...je ne sais pas quoi, un indigène portant un drôle de masque. Ah non c'est UNE indigène vu son absence de vêtements, et en plus elle est armée d'une lance. Mon cœur accélère, comme ça, je suis complètement vulnérable, trop fatiguée pour la faire cuir sur place et je n'ai rien pour stopper son avancée...

-Ne...ne m'approche pas! Je te préviens n'avances pas ou tu finira en grillade..."

Ma peur m’empêchais de faire des menaces sérieuses, et surtout, la douleur de ma jambe ne me mettais pas du tout en position pour menacer qui que ce soit. Une fois proche de moi, je crains le pire, que me voulait elle? J'ai entendu parler de tribues primitives cannibales dans les landes dévastées, j'espère qu'elle n'en fait pas parti...Elle m'asperge de je ne sais pas quoi et je sens toute mon énergie magique s'envoler, de l'anti magie, me voila à présent totalement sans défense.

-Mais lâche moi, lâches moi je te dis, je suis pas un sac qu'on porte sur son épaule"

Elle m'embarque sans procès aucun, sans dire un mot en me mettant sur son épaule et en marchant comme si je ne pesais rien. Au début je tente de de la frapper avec mes poings dans son dos, la griffer et même la mordre mais apparemment ça ne changeait rien. Je n'avait plus qu'à patienter jusqu'à ce qu'on arrive à destination...

Évidemment, elle n'allait pas se laisser faire sans rien dire. Orbrea sentait les petits poings de cette étrange gamine lui marteler les épaules, le dos et les côtes, et pour seul remontrance, elle se contenta de la remonter sur son épaule où elle glissait à cause du mouvement.
Inutile de chercher à s'échapper : l'elfe était après tout aussi forte qu'un homme, endurcie par une vie qui n'avait rien de confortable pour l'individu de base. La petite le comprit sûrement au bout d'un moment, puisque les coups cessèrent aussi vite qu'ils étaient venus.

Quand elles arrivèrent toutes deux au bout du chemin, un magnifique coucher de soleil les attendait, dans la clairière dégagée où Orbrea avait décidé de s'arrêter. La shaman avait hésité à emporter la blessée jusqu'au village, mais comme le pensait bien Lucie, certaines tribus de terranides avaient des mœurs bien particuliers en ce qui concernait les traditions alimentaires... ils ne touchaient pas l'elfe, la sachant responsables de leur protection, mais ils n'hésitaient jamais quand on leur apportait un peu de chair fraîche.

Il ne restait donc qu'une solution : se suffire à soi-même. Malheureusement, dans le cas d'Orbrea, celle-ci craignait que ça soit bien peu.

Elle n'avait jamais été douée pour les soins ou la médecine. Son mana d'elfe noire n'était tout simplement pas adapté à ces compétences-là. Orbrea ne se rendait cependant pas compte que c'était son origine qui était en cause, et pensait simplement être trop peu talentueuse. Les cas de figures comme la jeune pyromane avaient tendance à ruiner sa confiance en elle et en ses capacités.
Mais ce n'était pas comme si elles avaient le choix. Si rien n'était fait, la blessure de la blonde allait devenir un vrai nid à infections.

C'était sur ses pensées que Orbrea lâcha finalement sa "capture"... dans le bassin d'eau qui se répandait dans la clairière - le même où elle se baignait un peu plus tôt dans la journée, d'ailleurs. Ses vêtements se trouvaient encore sur le bord, mais elle ne prit pas le temps de les renfiler. Elle avait d'autres choses plus importantes à faire.

Pour soigner la jeune effrontée qui barbotait à présent dans l'eau, certaines plantes étaient nécessaires. L'elfe allait devoir faire un petit crochet par la jungle aux alentours pour les trouver et les apporter ici.
Vu l'état dans lequel l'inconnue se trouvait, il n'y avait pas beaucoup de chances pour que l'elfe retrouve le bassin d'eau vide à son retour. Ce serait un peu suicidaire de la part de la gamine de s'enfoncer dans la jungle, avec toutes les bestioles qui y traînaient.

D'un simple mouvement de la main, Orbrea indiqua donc à sa "patiente" de rester ici. Toujours équipée de son masque, ce fut une requête silencieuse qui ne dura pas, avant que l'indigène ne s'enfonce rapidement dans la jungle, laissant la petite blondinette seule avec elle-même.

Bon cette femme je sais pas ce qu'elle me veut mais sans magie je peux strictement rien faire. Encore il y aurait eu la pleine lune j'aurais eu des griffes et des crocs mais non...saloperie de Lycanthropie qui ne sert jamais à rien à part me gonfler. Si seulement j'avais de quoi me défendre, mais non je suis aussi faible et vulnérable qu'un mouton. Je veux pas finir en nouriture pour sauvage, j'ai encore toute la vie devant moi après tout, et puis je dois retrouver Lucas. Mais ma jambe m’empêche de fuir et je ne peux pas me battre. Patience il y a bien un moment ou j'aurais...
*PLOUF*

Que quoi? Elle vient de me lancer dans une sorte de lac? Bizarre, peut être qu'elle veut me laver avant de me manger. Elle me fait des signes on dirait, je pense...non pas ça...elle me dit de ne pas bouger? C'est bien ça? Comme si j'avais le choix... Je sais bien que partir est dangereux mais de toute façon si je reste je suis sûrement condamnée à finir en steak pour peuplade des terres sauvages. Je la laisse partir, attends quelques secondes, puis  me met à nager vers la rive, je ne sais pas combien de temps j'ai à disposition autant me presser.

J'atteins la terre ferme finalement mais à peine ma jambe est posée au sol que ça me fait super mal, je n'ai d'autres choix que sautiller sur l'autre jambe jusqu'à un arbre auquel je m'adosse. Il me faut reprendre mon souffle avant d'aller plus loin, je n'ai pourtant quasiment rien parcouru en distance, à peine 5 mètres... Je trouve un grand bâton auquel je m'appuis et reprends mes péripéties à allure très ralentie...

Il ne fallut pas longtemps à la shaman pour trouver tout ce dont elle avait besoin. De mémoire, toutes les plantes au creux de son poing seraient suffisantes pour soigner Lucie... pour peu que celle-ci soit encore là. Orbrea n'avait pas eu le temps de mémoriser son aura. Il y en avait des millions autour d'elle, d'animaux principalement, et l'aura d'un blessé n'était guère supérieure à celle des animaux. Il n'y avait plus qu'à prier pour que la petite blonde n'ai pas eu de mauvaises intentions...

Ce qui était bien mal la connaître, apparemment.

Pour toute réponse à sa tentative de fuite, Lucie put sentir le mouvement d'air d'un épais couteau... qui se planta dans le tronc d'un malheureux arbre, qui n'avait commis aucune autre faute que de se tenir trop prés de la petite fugitive.

Quelques secondes plus tard, Lucie put sentir ses talons se décoller du sol, alors que la propriétaire de la lance la soulevait par une jambe - celle saine, heureusement. La jupe de la blonde avait donc glissée, dévoilant ses dessous, mais ce n'était pas la priorité d'Orbrea, pour ainsi dire. Celle-ci avait assez de force pour lever entièrement son bras et soulever encore plus sa "proie", tout cela d'une seule main. De l'autre, elle finit par toucher son masque de bois et, après un instant d'hésitation, l'enleva de son visage.
Lucie pouvait donc à présent voir le beau visage de celle qui ne voulait pas la lâcher, mais surtout son profond regard doré - cependant, à cet instant, c'était avec une expression ennuyée qu'Orbrea la regardait. La maintenant toujours comme un vulgaire lapin, et rapprocha son visage du sien en détendant un peu son bras.

"Et on peut savoir où tu comptais aller comme ça ?" finit par dire la sauvage, laissant entendre pour la première fois depuis longtemps le son de sa voix - profonde et grave, mais surtout ennuyée pour le moment. "Je t'ai dit ne pas bouger d'ici. Les villages aux alentours sont en pleine furie à cause d'esclavagistes qui traînent dans le coin."


Cette dernière phrase la fit songer à quelque chose, et elle secoua Lucie avec colère.

"J'espère pour toi que tu n'en fais pas partie... j'espère pour toi que tu as une bonne raison de traîner dans ces forêts. Je t'écoute !"

L'elfe avait peur de s'être trompé sur toute la ligne en voulant soigner ce qui était peut être une rescapée du raid... et sa peur se traduisait en colère, ce qui expliquait pourquoi elle balançait Lucie d'un mouvement de bras, sa tête dangereusement proche d'un épais tronc d'arbre...

Alors que je tente de fuir, ma piètre course est vite stoppée par l'envole d'un couteau qui percute le tronc d'un arbre, le tout passant près de ma tête. Et merde je n'ai pas été assez rapide, sans même avoir le temps de réagir je me sens retournée, soulevée...Et assez vite je suis à l'envers, tête vers le bas. L'avantage (s'il y en a un) était que je voyais enfin le visage de mon ravisseur: une elfe noir. Je n'en ai jamais vu mais j'ai lu des livres sur toutes les races connues de Terra, et elle correspond en tout point à cette race.

Elle est plutôt jolie...Et forte pour pouvoir me tenir ainsi d'un seul bras. Je sens cependant ma jambe blessée manifester son mécontentement, dans une telle position rien d'étonnant. J'ai intérêt à lui montrer que j'ai rien à voir avec les esclavagistes sinon je risque de finir ma vie ici:
-Je..Je...wouoo..." pas facile de parler quand on est ballotté la tête à l"envers. En plus je sans ma jupe ne plus dissimuler grand chose de ma culotte blanche.
-Je m'appels Lucie Yriané, je suis à la recherche de mon frère esclave et je suis venue dans la région car on m'a dis qu'il avait été vendu par un groupe d'esclavagistes qui sévit dans le coin. Sauf que j'ai dû utiliser la manière forte pour les faire parler...Je me suis prit une flèche dans la jambe avant de pouvoir tous les éliminer.

Je reprends mon souffle, le sang me monte à la tête:

-Si tu pouvais me lâcher ça m'arrangerais...et si je suis parti c'est parce que j'avais pas envie de finir dans la marmite d'un village de cannibales. J'ai lu qu'ils vivaient dans la région. Met toi à ma place, je suis blessée, à la merci de n'importe qui et là une personne avec une lance et un masque inquiétant m'embarque et me fais des signes bizarre pour me dire de rester là, à découvert dans ce lac...

La pauvre petite gigotait comme un ver, pendu par le pied et à moitié découverte. Sur le coup, Orbrea n'en eut cure, pensant se retrouver en fait devant quelqu'un qui méritait bien ce genre de choses. Mais les paroles de la jeune blonde la plongèrent à nouveau dans le doute. Son histoire était cohérente, ça ne serait pas la première fois qu'un esclave serait recherché par un des membres de sa famille ou un ami. Mais pour arriver jusqu'ici - après tout une des régions les plus éloignées de la capitale, il fallait avoir de la force et une bonne dose de chance.

Déroutée, la sauvage se contenta donc de déposer doucement Lucie à terre, et tandis que celle-ci se redressait, de lui expliquer ce qu'il en était :

"Tu ne te feras pas attaquer dans cette zone-là, peu de villageois passent par ici. A peine quelques femmes pour venir puiser de l'eau... et elles ne se chargent pas de la capture."

Si cette inconnue avait été une esclavagiste, sans doute qu'elle l'aurait su et qu'elle se serait dirigée plus prés de ses proies... cette réflexion n'éteignit pas complètement la méfiance de la gardienne, mais ses épaules se détendirent un peu. Elle se gratta le derrière de la tête, le regard dévié, un peu embarrassée par son comportement abusif des dernières minutes.

"C'est vrai que je ne t'ai pas ménagé, mais je suis censée surveiller les alentours et arrêter quiconque n'appartient pas aux villages alentours. C'est mon rôle."

Orbrea s'agenouilla ensuite, et sans lui demander son avis, prit Lucie dans ses bras, de sorte de pouvoir la porter comme un jeune marié porte son épouse. Elle les emmena toutes deux en direction de l'endroit où elle avait posé les plantes et y déposa Lucie avec délicatesse.

"J'ai fait plusieurs rondes depuis le lever du soleil et je n'ai aperçu aucun autre intrus que toi et ces esclavagistes, ajouta l'elfe. Ton frère n'est pas ici, Lucie. Une fois que tu seras soigné, je t'emmènerais aux frontières des bois et tu pourras reprendre ta quête ailleurs qu'ici."

Il devenait d'ailleurs urgent qu'Orbrea se joigne aux forces des terranides qui devaient actuellement repousser le raid, mais elle ne pouvait pas laisser simplement Lucie ici, qui risquait de se retrouver en mauvaise posture. A l'inexpérience de l'elfe en matière de guérison, se joignait donc le manque de temps, et ces deux éléments stressaient la sauvage. Mais elle se devait de garder la tête froide.
Heureusement, la préparation d'un filtre de cicatrisation accélérée ne nécessitait pas beaucoup de temps. Le petit mortier en bois qu'Orbrea avait sur elle suffit à réduire les plantes en une poudre très fine. Ajouté à de l'eau versé dans un minuscule bol en bois - aussi petit qu'une tasse à saké, le breuvage fut vite concocté et Orbrea le tendit à sa compagne dans l'espoir que cela allait être efficace.

"Ça va t'aider à guérir plus vite..." expliqua-elle, sans fioritures.

De nombreux cris aigus se firent alors entendre au loin, accompagné d'une nuée d'oiseaux qui s'envolaient d'un bosquet d'arbres, au Nord. Ils semblaient assez éloignés.
Ces cris étaient des cris de guerre, pour ce que Orbrea en savait. Elle n'était pas capable d'évaluer la situation sans autre information, et se hâta de reprendre son masque, encore par terre. Avant de l'enfiler, elle s'adressa à la blonde :

"Il faut que j'aille voir ce qu'il en est... reste ici, cette fois-ci. Si tu essaie de bouger, le remède ne fera jamais effet... je reviendrais dés que je peux."

Ils ne passeraient pas par ce bosquet, trop occupés à s'attaquer aux villages où se concentraient leurs proies. Orbrea espérait que Lucie le comprendrait d'elle-même, alors qu'elle s'enfonçait de nouveau dans l'orée des bois sombres qui les entouraient, son masque de nouveau plaqué sur son visage, et la lance de nouveau dans sa main.

Bonne nouvelle: je ne me ferais logiquement pas dévorée ici! C'est déjà une très bonne chose, d'autant plus que cette femme semble me prendre au sérieux quand je dis que je ne suis pas une esclavagiste. Je n'avais pas trop envie de m'en faire une ennemie surtout qu'elle semble assez forte, et sans ma magie je peux pas faire grand chose. Elle me souleva et me reposa sans difficulté près d'un tas de plantes que je sais curative. J'étais nulle en alchimie, je savais faire des potions de guérisons et...c'est tout. Le reste du temps je m’entraînais à faire brûler des choses, si bien que  certains me traitent de pyromane.

J'ai confirmation par celle qui me fais face que mon frère n'est pas ici, l'esclavagiste aurait dit la vérité? C'est pas plus mal, je n'aurais qu'à aller voir cette Mélinda dès que je serais sur pied...Je la regarde écraser les plantes, elle a l'air pas trop mauvaise avec, logiquement le breuvage devrait être réussis... Tiens, je sens mon corps à nouveau en phase avec la magie! Enfin mes pouvoirs sont de retour, c'est pas trop tôt, je me sens toute nue sans eux. Finalement j'allais peut être survivre à ce voyage dans les terres sauvage.

Soudain du bruit se fait entendre au loin, on dirait des cris. La jeune femme réagit au quart de tour, reprit ses affaires et s'en alla en me disant de ne pas bouger...Comme si j'avais le choix.

-Mais attends me laisses pas là, je peux t'ai..."

Trop tard, elle était déjà parti, je reste donc là assise à attendre comme une andouille pendant que l'action a lieu sans moi...Dommage j'ai bien envie de faire rôtir quelques esclavagistes.

Même en sachant que le sort ne faisait plus d'effet au bout d'un certain temps, Lucie aurait eut du mal à aider à la répulsion du raid. Avec une jambe en moins, on se révélait assez peu efficace, à moins d'avoir des ailes... pas de potion connue d'Orbrea pour faire pousser ces appendices, malheureusement.

Elle y songeait, en croisant le fer de sa lance avec un potentiel esclavagiste qu'elle avait croisé en train de charger une cage pleine d'enfants terranides. Son niveau de combat n'était pas fameux, et cela laissait le loisir à la shaman de songer au sort de cette mystérieuse petite blonde.
Malgré les apparences, ce n'était pas si souvent que la shaman croisait des humains - amicaux, entendons-nous, les chasseurs d'esclaves s'apparentant plus à des pestes qu'à des humains, selon elle. Aussi la présence de cette inconnue l'intriguait.
Arriver jusqu'ici sans se prendre une flèche dans la tête de la part des sentinelles relevait d'un niveau assez supérieur à la moyenne. A moins-ci que ceux-ci aient préféré aller mater les villageoises dans les cascades aux alentours... ils s'étaient déjà fait tirer les oreilles pour ça, après tout. Mais bref.

Le corps de l'ennemi empalé par terre sur la lame de l'épaisse lance, la Gardienne grimpa à un arbre proche et observa les alentours de sa vue perçante. Le raid était presque entièrement visible de là-haut, et il semblait être maîtrisé par les combattants des alentours. Ceci vérifié, Orbrea descendit de l'arbre avec souplesse.

"Uh, qui va là ?"

Une voix familière se fit alors entendre et sa propriétaire ne tarda pas à se faire voir : la guérisseuse d'un des villages aux alentours, une jeune femme-tigre, qui avait soigné une mauvaise plaie de l'elfe quelques semaines auparavant. Orbrea enleva son masque, se rendant reconnaissable.

"Nora..."
"Oh, Gardienne, c'est toi ? Tu m'as fait peur, j'ai cru qu'il s'agissait encore d'un de ces intrus... je viens d'en croiser un..."
"Je vois ça, marmonna la sauvage, en voyant la pointe maculé de sang d'un poignard accroché à la ceinture de la terranide. Je croyais t'avoir dit de ne pas te promener en période de raid, non ?"
"Facile à dire, j'ai une épidémie à traiter et plus assez de perles bleues pour faire mes filtres, alors..."
"Mh..."

La shaman détourna la tête avec humeur, n'aimant pas que l'on conteste ces ordres.
Cela n'empêcha cependant pas quelque chose de tilter dans sa tête. Et de faire revenir son regard sur le panier de la tigresse.

"...Tu as dit qu'il te manquait quoi, Nora ?"
"Ben, des perles bleues... je les ai toutes vendues aux villages environnants, mais j'ai trop tapé dans la réserve et donc je..."

La femme stoppa sa tirade, en voyant la figure de son interlocutrice devenir toute blanche - ou plutôt grise, en l’occurrence.

"... Heu, Gardienne, ça va ?"
"Non, admit immédiatement la concernée. Je- j'ai oublié."
"... Hein ?"
"J'ai- je viens de fabriquer un filtre irisé pour une blessée un peu plus loin... et j'ai oublié d'y mettre des perles."

Il y eut un long silence uniquement brisé par le sifflement du vent dans les arbres et les cris des combattants portés par ce même vent. Puis, sans aucun avertissement, la guérisseuse fut prit d'un fou-rire incontrôlable qui prenait de l'ampleur au fil des secondes.

"Ça va, ça va !" cria la sauvage, énervée par cette réaction.
"Haha... excuse-moi, Gardienne... oh, j'en peux plus... Ha ha ha !"
"Donne-moi plutôt une grappe, au lieu de rire comme une hyène !"

La grappe tendue, la sauvage ne demanda pas son reste : morte de honte, son visage à nouveau masqué de la même couleur que le soleil couchant, elle quitta les lieux en laissant sa compagne tomber sur le dos, n'en pouvant plus à force de se tordre de rire.

Ce n'était pas tellement de se dire qu'une supposée protectrice des alentours n'était pas capable de ne pas se planter dans la composition d'un filtre guérisseur qui la faisait rire.
C'était plutôt les pensées du traitement qui allait s'imposer pour soigner la pauvre âme qui avait avalé une telle horreur.

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C'était aussi ce que Orbrea se disait, en regagnant le plus rapidement possible les bosquets où elle avait laissé sa malheureuse victime se répandre. La grappe de perles dans sa main droite, elle atteignit finalement les orées du lieu et en franchit les remparts sans délicatesse, enlevant son masque au passage.

Sauf qu'apparemment, c'était trop tard.

Pendant qu'elle était parti se battre moi je reste bien là, sage comme une image. Après tout ici il ne peut pas m'arriver grand chose, ce qui intéresse un esclavagiste c'est les villages terranides et pas la forêt. Je sens le baume pénétrer la plaie, ça pique mais c'est normal il faut lui laisser le temps d'agir. J'entends au loin le bruit du combat, ce que j'aimerais faire rôtir un ou deux esclavagistes...Ça sera pour une prochaine fois.
Mais quelque chose cloche tout à coup, je sens le baume se rependre dans tout mon organisme alors qu'il ne devrait faire effet que sur la zone où il a été appliqué. Il se passe quoi là?? Je commence à paniquer en voyant que la couleur de ma peau change pour tourner au violet...

Je me sens molle, pas au sens fatiguée, je sens que mon corps tout entier se ramolli, sa consistance même est entrain de changer. Je deviens une sorte de pâte violette humaine, même mes cheveux sont comme ça. Je me lève difficilement mais marcher avec ce corps est dur et je retombe. Putain de merde qu'est-ce qu'elle a foutu avec son baume de soin? Je me traîne difficilement jusqu'au lac pour voir dans le reflet de l'eauà quoi je ressemble maintenant . C'est pas vrai, je suis...une slime!!  Une slime sans vêtements...génial.

C'est à ce moment que j'entends un bruit en provenance des buissons derrière moi. Je me retourne et fais apparaître une boule de feu, prête à lancer...Mais je la fais disparaître quand je vois que c'est l'elfe noire qui est de retour.

-Tiens tu tombes bien, y a pas un truc qui te choc là tout de suite?" je dis avec un air "un peu" agacé.

Les épaules de la shaman se détendirent en voyant que Lucie était certes devenu... quelque chose d'autre. Mais au moins, elle n'était pas morte ou à l'agonie. Les dieux soient loués.
Ça restait embarrassant, cela dit, et l'elfe mit un long moment avant de trouver ses mots, se rapprochant de sa "victime" avec lenteur. Celle-ci lui parlait avec humeur, pas très heureuse de sa transformation - ce qui était compréhensible.

Finalement, le seul truc qu'Orbrea crut bon de sortir fut une réponse d'assez mauvaise foi :


"...Mh, au moins, ta blessure a complètement guéri. Tu as vu ?"

Il n'y effectivement plus de trace de la plaie sur la jambe de Lucie... un peu logique, vu qu'il n'y avait plus de muscles ou de peau non plus. Ni d'os, d'ailleurs.
Mais un peu de fierté au plafond, quand même. Concernant sa responsabilité dans cette histoire, l'aveu de l'elfe se fit tout simplement en jetant la grappe de baies par terre, maintenant inutile.

"J'avais oublié ça. Dans la potion, je veux dire. C'est pour ça que tu te retrouves, hem... comme ça, maintenant."

Se grattant l'arrière de la tête, la shaman réfléchissait à une solution. Le plus simple aurait encore été d'aller au village le plus proche pour glaner quelques informations, mais la solution se révélait bien trop humiliante pour la pauvre sauvage, qui imaginait déjà Nora répandre la nouvelle comme une traînée de poudre. Cette andouille n'avait jamais su tenir sa langue.
D'autant plus qu'Orbrea n'était pas experte sur les slimes. Elle n'en avait à vrai dire que vu rarement dans sa vie, et en avoir une devant ses yeux entraînait sa curiosité. Son regard doré se perdait sur l'apparence de Lucie, notant qu'elle n'était pas habillée, d'ailleurs.
Mais de ce qu'elle en savait, la condition dans laquelle se trouvait la pette pyromane n'était pas dangereuse. Après tout, elle paraissait en bonne santé et en pleine maîtrise de ses moyens... enfin... presque, puisqu'apparemment, elle n'arrivait pas à marcher.

Cette réflexion faite, la Gardienne se figea d'un coup, alerte. Un sifflement se fit entendre dans son oreille droite, suivi par un bruit mou.
L'analyse de la situation fut brève : une flèche venait de traverser un des bosquets, et de frôler la tête d'Orbrea... pour se diriger ensuite vers Lucie, dont la nouvelle condition lui avait heureusement évité de se prendre un projectile en plein cœur. La flèche l'avait en effet traversé de part en part, et avait fini sa course dans la flaque d'eau derrière.

La shaman tenta de se retourner, mais elle ne fut pas assez rapide. Quelqu'un vint la saisir par derrière, lui faisant une clé de bras et empêchant son autre main d'attraper le couteau qu'elle portait à sa ceinture. Ainsi immobilisée, la surprise la gagna quand elle vit trois hommes à l'apparence assez amochée, mais toujours debout, sortir des fourrés aux alentours. Ils souriaient, heureux de leur trouvaille, et sûrement guidée par la sauvage qui n'avait pas dû faire assez attention en revenant, dans sa précipitation entraînée par la peur de trouver un cadavre à la place de Lucie.

"C'est elle qui a mis Erwan à terre, je la reconnais, commenta l'un d'eux en regardant la Gardienne. Elle est aussi balèze que belle, bravo Piers. On en tirera un bon prix !"


La dernière phrase fit sourire Orbrea, habituée à ce genre de situation qu'elle affrontait de temps et temps et dont elle s'était toujours tirée - elle n'aurait rien à faire à son poste, dans le cas contraire. L'attention générale se reporta ensuite sur Lucie qui n'avait pas pu bouger à cause de sa nouvelle apparence.

"Et ça, c'est quoi au juste ? demanda l'un d'eux avec dégoût. On l'embarque aussi ? Qu'est-ce qu'on va en faire ?"
"Évidemment qu'on l'embarque aussi ! Tu sais combien ça coûte, une slime sur le marché ?"
"Ça va nous dégueulasser la caravane, non ? C'est bizarre qu'elle n'ai pas déjà commencé à s'enfuir en courant..."

Visiblement pas dans le fantasme classique de la slime, l'esclavagiste qui tenait Orbrea et qui prenait probablement le rôle de chef soupira, ennuyée par la bêtise de son camarade.

"Je t'ai pas demandé ton avis, mon gars. Et les slimes ne courent pas, elles glissent."

Remarque juste, effectivement. Les slimes prenaient rarement la peine de se former des jambes : elles préféraient glisser sur leur propre masse, et pouvaient s'y prendre assez vite, d'ailleurs.
Orbrea observait sa camarade, ses yeux lui lançant des regards insistants, virevoltant à tour de rôle vers Lucie, les opposants et... l'étendue d'eau derrière eux, qui pourrait s'avérer mortelle pour quelqu'un, disons, incapable de ses mouvements et privé d'oxygène...

Elle se fou de moi? Elle ose me répondre ça alors que je me suis transformée en tas de morve vivante?? C'est inacceptable...je suis sur le point de l'engueuler comme du poisson pourri quand plusieurs hommes font irruption, dont un qui maîtrise l'elfe. Aie, c'est pas bon ça, pas bon du tout. Ils parlent même de me vendre sur le marché aux esclaves. Bon ils sont utile pour une chose: ils me rappellent que les slime ne marchent pas, un détail que je savais mais qui m'était sortis de l'esprit sur le coup. Sur le coup je panique un peu, mais je ne peux pas courir ni me déplacer pour l'instant vu que je sais pas encore comment on glisse en tant que slime.

-C'est pas le moment de me faire chier vous savez, je suis de mauvaise humeur..." je dis d'un ton glacial.

Puis je vois les regards insistant de ma sauveuse allant vers l'eau. Non, hors de question d'utiliser de l'eau pour me sortir de ce mauvais pas, ça serait un peu une petite humiliation pour une pyromencienne comme moi.  Mon habitude, c'est de tout faire cramer et je n'allait pas déroger à cette règle acquise il y a des années...

-Je vous laisse le choix, on peut utiliser la manière douce et vous lâcher l'elfe avant de partir...ou bien il y a la manière forte. Faites moi plaisir et choisissez la forte..."

Un sourire provocateur illumina mes lèvres. Dans ma tête mes sorts étaient près, le premier qui approche je le ferais rôtir comme un poulet! Sans même m'en apercevoir, mes yeux ainsi que tout mon corps change de couleur pour virer au rouge feu.

La petite blonde ne semblait pas encline à utiliser l'eau qui se trouvait prés d'elle. Quelque chose qui échappait totalement à la logique de la gardienne : une ressource toute prête et proche à disposition, qu'attendait-elle ? Lâchant d'un ton sec qu'elle n'était pas d'humeur à jouer, le chef des esclavagistes eut un sourire ironique, qui ne démordit pas quand ce qu'il voyait déjà comme sa nouvelle acquisition leur laissa le choix des prochains évènements.

- OK, petit tas de glue, à ta guise. Lâchez l'elfe, les gars.

Obéissant à son patron, la prise sur Orbrea se desserra et la laissa choir dans l'herbe fraîche. Tout mouvement fut stoppé par le canon d'une arme qui fut braqué sur elle dans la foulée. Impuissante, elle ne pouvait qu'observer l'air amusé du marchand, mais également d'autres choses qui captèrent son attention.
La présence d'une quatrième silhouette qui sortait des fourrés derrière Lucie attira son attention : une jeune femme s'avançait doucement derrière la nouvelle slime, profitant de son retard pour la prendre en surprise. Mais avant que la gardienne n'ait pu avertir sa camarade, la femme avait déjà planté ses mains dans la masse informe que représentait maintenant Lucie... et qui, d'ailleurs, avait commencé à changer de couleur de façon drastique, passant d'un violet pâle à un orangé vif.

Les bulles qui apparaissaient sur la surface de son corps indiquaient aussi un changement de température... qui ne plut pas à l'attaquante, qui avait toujours ses mains engluées dans la masse collante. En quelques secondes, l'expression triomphante de son visage fut remplacée par des yeux écarquillés par la douleur d'une brûlure qui devait devenir de plus en plus grave au fil des secondes.

- AAAAAAAAAAAAAH !

Elle essayait de dégager ses mains, sans grand succès cependant : le slime était réputé pour être assez collant... ce fut après quelques secondes qu'elle y parvint, sortant désormais deux bouts de chairs brûlés à la place de ce qui avait un jour été d'excellents outils avides.
Ses collègues furent surpris par ce brusque revirement de situation, et ils reculèrent de plusieurs pas. L'arme qui tenait Orbrea à bout portant tomba sur le sol, et celle-ci s'en saisit... sans l'utiliser, cependant. Ce n'était pas comme si elle savait, pour commencer... et Lucie avait l'air de gérer assez bien les évènements.

Enfin, pas si bien que ça, quand on voyait que l'herbe verte et une partie des buissons autour d'elle avaient commencé à cramer...

Hé oui, faut pas me faire chier! Bon j'avoues que j'ai pas entendu venir la femme derrière moi et que j'aurais été feintée si j'étais encore solide...mais par chance ma nouvelle forme de type morve semble ne pas être assez solide pour m'attraper, mieux encore il semblerait que mon corps réagisse à ma magie et que ma température corporelle ai grandement augmentée. Étrange puisque je ne ressens pas de changement...
N’empêche qu'avoir les mains d'une femme dans soi ça ne fait pas du bien, c'est...étrange comme sensation. C'est pas douloureux mais inconfortable, dérangeant. Heureusement qu'elle ne resta pas comme ça très longtemps, elle pu enlever ses deux mains brûlées, toujours en gueulant d'ailleurs...mes pauvres tympans...

-Toi connasse me touches pas!" je dis en mettant le feu à ses habits. Ils venaient de s'embrasser comme par magie. J'aurais pu la tuer direct mais autant garder mes forces pour les autres qui sont derrière moi.

Je me retourne, visiblement fâchée, si j'avais pu lancer des éclairs avec les yeux, c'est à ça que ça ressemblerait. Mon corps rougit de plus en plus, jusqu'à carrément prendre feu, des flammes sortaient de mon corps tout mou sans me faire le moindre mal, je me sentais très bien en réalité comme ça.

-Alors comme ça vous voulez des esclaves? Bandes de monstres!! Je vais tous vous faire crâmeeeer!!!" je leur hurle  en balançant un premier jet de flamme avec mes mains qui se dirigea à toute allure vers un des hommes avant d'en lancer un second vers un autre esclavagiste.