Belphy essayait de garder son calme mais c'est vrai que la situation n'avait rien de bien arrangeant pour qu'elle se détende, à commencer par son incapacité à comprendre qu'elle était face à un jeune homme, et non une femme, mais surtout à cause de la manière dont sa confusion s'était vue être éclairée. Elle n'avait pas l'habitude des hommes, c'était un fait, les tekhanes étaient un peuple composé en grande majorité de femmes, largement supérieures aux hommes en terme de volontés et de valeurs, et elles n'avaient pas besoin du réconfort masculin pour pouvoir évoluer démographiquement parlant, si bien que pour Belphy, la compagnie d'un membre de la gente masculine était bien rare, et obligatoirement la plaçait dans une situation de malaise et de doute. Après il fallait être honnête, ce jeune homme n'était pas méchant le moins du monde, et elle voyait en lui ce qu'il affichait de par sa tenue et son comportement, à savoir une personne timide, mal à l'aise, un peu maladroite, tout ce qu'il y a de plus typique chez une jeune fille d'un âge correspondant au sien. Maintenant, il fallait juste qu'elle arrive à relativiser sa présence, et à accepter que celui-ci ne lui voulait surement aucun mal, mais cela n'était pas donné au vu de ses à priori sur le genre masculin...
En tout cas, à la recherche d'une certaine détente dans l'atmosphère un peu tendue et pleine de gêne qui s'était installée, Belphy avait prit le temps de réfléchir sur les faux-semblants qu'elle avait prise pour vrai, et finalement elle s'était permise une question peut-être un peu sotte, mais pour laquelle elle avait bien besoin d'explications : l'apparent mutisme du jeune homme en sa compagnie. D'ailleurs, à cette question, c'est un oui emporté auquel elle eut droit, son camarade ayant secoué sa tête avec vivacité pour lui faire comprendre qu'en effet, il n'avait absolument aucune capacité à produire le moindre bruit, si bien que seuls ses gestes pouvaient lui permettre de communiquer avec ceux et celle qu'il rencontrait, faisait comprendre une nouvelle fois à la mercenaire à quel point elle s'était fourvoyée. De là, la question de la timidité de la jeune femme était vraiment à remettre en question, tout comme son désir de paraître la plus discrète, et avant même d'y repenser, elle se donna un petit coup sur la tête en se rendant compte qu'elle avait encore tendance à le prendre pour une femme et à user du féminin pour le qualifier, ce qui était une franche idiotie. Bon sang, qu'il était dur de faire face à ses préjugés une fois qu'ils s'étaient installés, un peu plus et elle serait surement en train de se traiter d'abruti finit, mais par chance, elle avait d'autres choses auxquelles penser.
Elle venait de le voir se redresser, et se préparant déjà à aller l'aider pour lui permettre de rester droit sur ses pieds blessés, elle le vit faire un geste vif de refus pour lui faire comprendre qu'il voulait absolument se débrouiller seul, chose qu'elle comprit avec le plus de simplicité au monde pour s'arrêter dés lors dans son mouvement, un peu interdite, mais surtout mal à l'aise à l'idée que sa gentillesse puisse être mal perçue par son camarade. Puis, de manière tout à fait surprenante, elle le vit se stabiliser avant de lui faire part de quelque chose par de nombreux gestes, qu'elle prit le temps de bien se remettre en tête avant de les analyser, pour ne pas faire d'erreurs ce coup-ci, souhaitant absolument ne pas se faire plus ridicule qu'elle ne l'était déjà. Alors... Sa jupe oui ça difficile de ne pas le comprendre, il ne la pointait pas elle mais son bassin, même si elle ne comprenait pas trop le but de cela, mais bon. Par contre quand il fit le mouvement de relever quelque chose, elle eut preque honte de penser à l'érection d'un homme, avant de constater que ça ne pouvait être le cas, étant donné qu'aucune forme d'excitation n'était visible sur le corps de son camarade. Puis enfint elle comprit, et ses joues déjà rose virèrent au cramoisi alors quelle venait enfin de remettre les choses en places, il voulait qu'elle relève sa jupe, surement parce qu'elle avait osée regarder sous la sienne. Non elle ne pouvait pas, pas devant un homme, encore plus quand elle venait à peine de le rencontrer :
- N-non désolé... Ce.. Ce n'est pas po-po-po-possible ! Voyons je ... nous... venons à peine de nous c-croiser c-c'est... ce serait honteux de ma part !
- Oh voyons Belphy, tu ne vas quand même pas l'obliger à être le seul à s'être fait observer par une perverse ?
- Moi j'aime bien ce jeune homme, difficile de nier qu'il n'ai pas ... des couilles !
- M-mais taisez vous bon sang.
Elle avait les joues en feu, et se trouvait bien incapable de pouvoir contenir la gêne qui l'avait envahie suite à cette demande particulièrement étrange, pourtant il allait bien falloir soit qu'elle refuse de manière stricte, soit qu'elle se plie à cette volonté pour ne pas avoir de soucis avec le jeune homme. Le pire, c'est qu'elle savait que suite à ses bourdes, suite à ses maladresses, ou encore ses propos, elle n'avait strictement pas la position qui pouvait lui permettre de refuser avec justice, car même si la candeur l'en empêchait, la personnes qu'elle avait bousculée, blessée, et insultée par son manque de compréhension n'était surement pas elle, mais bien le jeune homme en face qui attendait apparemment avec un air aussi sérieux que décidé qu'elle lui offre une vue plus ou moins assumée de son intimité. D'ailleurs, si les rougeurs ne suffisait pas, le petit coup de panique qu'elle ressentait se témoignait par l'accélération soudaine de son souffle, qui se faisait plus ou moins incontrôlable à mesure que le temps passait, et abandonnant tout espoir de s'en sortir, elle croisa les mains devant cette zone qu'elle ne voulait décidément pas montrer, s'eprimant avec une voix qui exprimait toute son incapacité à gérer la demande du jeune homme, tandis qu'en fond, les deux tronçonneuses continuaient allègrement leurs commentaires éclairés :
- J-je ... Je suis ... v-vraiment obligée ? J-je veux dire.... C'est pas... possible de f-faire autrement ?
- Allons Belphy-chou, montre lui ton petit fruit d'amour !
- Avec un peu de chance, on l'auras notre viol !
- K'leir, Ter'er, je vous en prie, arrêtez.
Et dire qu'une simple demande l'avait poussée dans cet état de faiblesse et de supplication...