Starshine Hotel (Guest star: Belphy Mueller)

- Oh ! Pas la peine de me faire ce regard assassin je vais te les filer tes clefs. Eheheh !

Une demi-heure infernale à supporter ce répugnant guichetier et ses blagues douteuses les unes derrière les autres... Décontenancé par mes mouvements de négations il cru que je ne comprenais pas sa langue, puis que j'avais faim lorsque je désignait ma bouche, et même que j'étais raciste envers les barbu ! Rouge de colère je lui avais gribouillée mon état sur son registre des entrées, ce qui le fît rire aux éclats. Frustrée, je pris les clefs sans un regard de plus et montait les escalier avec la délicatesse d'un mammouth, les dents si serrés qu'elles crissèrent légèrement entre elles.

Il faut avouer que la journée avait été mauvaise... Arrivée le matin même en compagnie de ma partenaire danseuse après des heures de stop sous le soleil, la ville de Seikusu nous tendait les bras. Malheureusement nous étions arrivées bien trop tard pour lancer un spectacle. Elle décida de partir se changer les idées tandis-que je préférais aller dormir pour oublier que nous ne mangerions pas à notre faim aujourd'hui. Vu le peu de ressources restantes cet hôtel plus que miteux se révéla être un palace pour quelqu'un de fragile comme moi. Dormir dans la rue avait tendance à me faire atrocement souffrir le dos.

La chambre minuscule sentait le renfermé, la mort au rat moisit et la chaussette sale, mais au moins il y avais un lit à peu prés décent dans lequel je pourrais m'écrouler rapidement. Le nuage de poussière qui se souleva à la manière d'un champignon atomique lorsque je m'assit dessus me poussa à sortir dans le couloir pour cracher mes poumons. Cet établissement ne devait pas recevoir beaucoup de clients vu le service... Rien de très étonnant.

Fermant les yeux en cherchant mon souffle, mon dos alla naturellement se coller au mur et se laissa glisser lentement jusqu'à une position assise, les genoux repliés que j'entourait de mes bras. Ce silence était oppressant et ce couloir sombre aux lumières clignotantes et au plancher grinçant ne fît rien pour me réconforter. Une mauvaise journée appelait souvent une mauvaise nuit... Les yeux toujours clos, je comptais bien attendre que la chambre devienne à nouveau respirable pour y remettre les pieds.

Je passais le temps comme d'habitude seule avec mes pensées, réfléchissant et analysant un peu cet endroit et les gens rencontrés récemment. Le sommeil aidant, je m'imaginais à la place d'une personne qui arriverait dans ce couloir et me verrait ainsi. Une gamine aux cheveux teints, portant une jupe plissée et des collants noir rapiécés par des patch de couleur. S'il se penchait il verrait peut-être des sous-vêtements tout aussi flashy et imprimés que le tee-shirt à manches longues un peu trop grand pour elle, mais tellement confortable. Deux chaussures différentes, bien sur, pourquoi mettre les mêmes, ce serait triste non?

Je sourit à cette petite inspection sans savoir combien de temps je venais de passer à méditer. Frottant mes petites mains glacés par l'absence de chauffage et le sommeil je les portait à ma bouche afin de souffler dedans. Dire que j'avais une chambre juste derrière moi... Avec un peu de courage je me relevait et retint ma respiration au moment d'y retourner. L'odeur était tout aussi forte mais la poussière avait fini par retomber. Il était temps de se préparer à dormir pour vite passer cette nuit et essayer de préparer une meilleure journée le lendemain !

Un miroir légèrement fissuré sur le mur me permis de me regarder un peu, et regardant en direction de la porte je pris une pose scandaleuse en souriant, je ne devais pas me laisser abattre par une toute petite journée de jeune ! Inspirant finalement un bon coup je sortis une chemise de nuit et me penchait en avant pour défaire les lacets de mes chaussures...

Si seulement j'avais été plus prudente... J'aurais vérifiée que cette porte en piteux état ne s'était pas entrebâillé dans mon dos.

Désolé pour la qualité douteuse de mes écrits, je teste un peu le récit à la première personne. 

Hmmm...

Ou était-elle donc tombée ? Il faisait noir, on ne voyait pas grand chose, ce devait être un couloir, mais elle venait de tomber d'une falaise, ce n'était pas normal ! Elle se retourne d'un coté, un mur, encore une fois, un mur, encore une fois, un mur, et reviens à sa place initiale, le couloir. D'accord elle est au fond d'un couloir après avoir fait une chute de 20 mètres, n'avait pas une blessure et avait l'impression d'avoir l'estomac complètement retourné. L'horreur ! Ses tronçonneuses en main, elle fait quelques pas avant de sentir cette puanteur qui émanait du lieu. Bon dieu quel puanteur, un peu comme si y'avait un rat crevé dans la ventilation, s'en es trop, Belphy se met à faire la tronche ! Elle ne comprend pas ce qu'il se passe, se retrouve dans un lieu insupportable sans aucune raison, a perdu sa cible du coup alors qu'elle l'avait quasiment attrapé et surtout ne peut rien faire parce qu'elle est tellement perdue que tout autour d'elle parait insupportablement insupportable dans l'infini de l'insupportabilité ! Elle observe le lieu comme un suricate sur ses gardes ou un hamster sous amphétamines et finit pas voir une voie de sortie : une porte entrouverte.

- Tu es sure ? Je veux dire quelqu'un peut très bien y habité.
- Rien à foutre je lui filerais un loyer
- On a pas de sous et on sait pas quel monnaie ils utilisent ici !
- Normal que vous n'ayez pas de sous vous êtes des tronçonneuses
- Tu es blessante parfois tu sais ?

S'y dirigeant rapidement, elle entre dans la pièce à la recherche du premier truc qui lui permettrait d'humer un air frais, l'ouverture magique vers un monde incroyable et beau, plein de vie et d'allégresse qui s'appelle une fenêtre. Par chance elle débouche sur un studio avec en effet cette fenêtre salvatrice, et c'est sans une seule gêne qu'elle traverse la pièce, ouvre la fenêtre grippée avec une aisance qui rendrait les plus forts des hommes jaloux, puis débloque les volets rouillés et ouvre ceux-ci pour s'offrir enfin un air sain, délicieux, et de la lumière dans cette pièce d'une obscurité et d'une saleté incroyable. Ravi de ce qu'elle vient de faire, elle se penche à la fenêtre et prend quelques délicieuses respirations pour enfin s'ôter ce haut-le-coeur qu'elle avait depuis qu'elle était arrivé ici, d'abord par cette étrange téléportation, ensuite par cette odeur malsaine qui l'avait frappée une fois son nez réveillé. Ravie, elle se laisse couler un moment avec que Ter'er, sa tronçonneuse gauche se mette à lui parler à voix haute, sans soucis, et que Belphy la soulève et la regarde pour lui répondre.

- Bon j'avoue que vu l'odeur du coin ça fait du bien, mais ça ne change rien à la saleté des lieux !
- Boah t'en fais pas, c'est juste le sol qui mérite un coup d'aspirateur, et le matelas il suffit de le battre à la fenêtre, comme la couverture ! Mais tu vois il ne fallait rien craindre, il n'y a personne ici
-Je dirais pas la même chose ...

Euh comment ça ? Belphy se pose la question puis se bloque, complètement statufiée avant de se retourner tout doucement pour tomber nez à nez avec une jeune femme qui semble juste éberluée. La chasseuse de prime laisse alors partir un petit rire gêné et tout bas alors que son visage se fige dans une bad poker face parfaite, digne des meilleurs memes internet. Elle baisse lentement ses deux tronçonneuses pour les placer dans son dos pour les faire disparaître de la vue de cette demoiselle qui ne doit pas vraiment être habituée à ce genre de spectacle vu son style simple et son air délicat, comme si de rien n'était, et fais quelques légers pas sur le coté pour se décalé de la fenêtre. Merde qu'est-ce qu'elle allait faire, surtout qu'elle y était pas allée mollo, discutant avec ses armes, entrant en trombe dans la salle, disant qu'il n'y avait personne dans les lieux. Non décidément elle allait juste la prendre pour une folle, il lui fallait trouver une solution pour faire genre que tout étais prévue, qu'elle jouait la comédie, qu'elle .... qu'elle ... :

- Euh bonjour ! Il fait beau hein ? On sent le printemps qui arrive hein ? Vous en faites pas je suis ventriloque hein ? Je suis tout à fait normal hein ? Faut pas s'en faire ...
- Tu mens très mal
- Tais-toi ! J'essaye de rattraper le coup ! Oups !
- Abrutie !
- Toi-même !

Sa voix était hésitante, cassée, un sacré numéro que voilà !

Un bruit? Non, sans doute mon imagination fertile accentuée par ce lieu sordide... Encore qu'il ne serait pas étonnant qu'un fantôme vengeur ou deux aient élus domiciles quelque part sous le plancher à la recherche de leurs cadavres démembrés vu l'odeur. Mes chaussures enfin décrochés de mes pieds roulèrent sur le sol, les chaussettes multicolores qui me suivaient depuis si longtemps étaient troués par des heures de marches et de périples dans la rue... Mon royaume pour un massage des pieds. Le miroir renvoya l'image d'une grimace suite à la constatation de blessures plantaires. A croire que tout les retenaient dans cette ville.

Le bruit... Il se rapprochait, à présent j'en étais persuadée, quelque chose approchait! Panique! Tétanisée comme une souris face à un serpent je n'osais me retourner de peur de m'évanouir selon ce que je découvrirais. Une personne, non plusieurs personnes entrain de discuter, à contrecœur je fit volte face, un air ébahis greffé sur le visage. Il était entré sans même que je ne m'en rende compte pour ouvrir paisiblement la fenêtre et prendre l'air? Ne m'avait-il pas remarquée? Quelque part j'en remerciais le ciel et d'un autre côté je trouvais cette attitude un peu blessante, je me ravisait rapidement en remarquant un détail étrange. Ce garçon, à l'air jeune, peut-être même plus jeune que moi, avait des tronçonneuses à la main! J'aurais voulu hurler mais... mais rien du tout ne pouvait sortir, aucun son, je portais ma main à ma bouche en tremblant. Mon dos buta contre le miroir qui tomba au sol avec fracas et se brisa en milles morceaux autour de moi, ce bruit me fit d'autant plus sursauter. C'est l’esprit embrumé par la peur et l'adrénaline que mes jambes bougèrent toutes seules en arrière, mes pauvres pieds déjà meurtris se blessant sur le verre aigu parsemant le sol.

Dans un spasme incontrôlé je tombait à genoux comme si on m'avait paralysé les jambes sous ma douleur. Mes grands yeux perdus fixés dans ceux de cet étrange étranger, suppliants et désolés, je ne voulais pas mourir ici... Cette idée me traversa l’esprit si rapidement et avec une telle force que des larmes apparurent au coin de mes yeux. Mes lèvres tremblotantes encore rosis de maquillage articulèrent avec difficulté le mot "Pitié".

Si la situation était insoutenable elle pris une dimension nouvelle lorsque les armes de bûcheron prirent la parole. Était-ce une mauvaise plaisanterie? Tout les espoirs tournaient dans ma tête, même les plus fous, et les explications qu'il m'offrit pour tenter tant bien que mal de dissiper le malentendu sonnèrent à mes oreilles comme une bouffée d'air frais.

Je répondit d'un léger mouvement de la tête vers le bas, les paupières mi-closes et les poings serrés sur mes cuisses... J'avais envie de sourire, étrangement, de rire même, d'éclater de rire! Mes larmes s'écoulèrent de mes yeux alors même que je relevais la tête en riant silencieusement de cette rencontre si étrange. Mes nerfs lâchaient complètements et je ne savais plus si je pleurais de joie ou pour évacuer toute cette tension insupportable. Dans le fond j'avais l'impression qu'à tout moment j'aurais pût me réveiller et réaliser qu'il était en face, cet garçon étrange et ses tronçonneuses parlantes. Qu'il pouvait être dangereux et mentir, qu'il pourrait marquer la fin de ma vie. Je ne fît que pleurer bêtement sans chercher à me relever, une pathétique gamine sanguinolente au milieu d'un miroir brisé.

Mes manches trempés de larmes que j'essuyais sans cesse je me forçait à analyser cette situation, comme d'habitude. C'était un jeune homme à la coupe et aux vêtements très originaux, surréalistes même comme s'il portait un déguisement. Plutôt fin, comme moi, mais à mon contraire il dégageait une incroyable aura de puissance comme si rien ne pouvait l'arrêter. Il faisait peur, vraiment très peur, et en même temps... Il me regardait avec un air tellement... Stupide. Comme un gamin qui aurait fait une bêtise.

Finalement je réussit à me reprendre quelque peu pour porter un regard humide sur lui et lui indiquer, en portant mon index devant ma bouche et en me désignant du doigt, que je ne pouvais pas parler.

Oh bon dieu elle était paniquée ! Non pas elle, ELLE là ! Enfin là ! Celle là bas pas celle près de la fenêtre ! Elle venait de faire tomber un miroir qui avait exploser sur le sol, et finalement elle avait même marchée dessus pour se blesser. Belphy ne savait pas qu'elle était aussi terrifiante, mais c'est vrai que voir une femme avec deux tronçonneuses aux mains ne devait pas beaucoup aider pour rester calme et saine d'esprit. C'est d'une manière un peu agitée que Belphy se mit à réagir, battant des bras avec des petits "Heu, mais ..." ne sachant quoi dire face à cette petite forme si triste et paniquée qui la regardait comme si elle observait la forme de sa mort prochaine. Finalement Belphy regarde ses tronçonneuses et les jettent sur le lit après explications, créant deux gros nuages de poussières bien malgré elle qui la firent toussés deux trois fois avant qu'elle ne retourne à la fenêtre pour prendre un grand coup d'air frais. C'était vraiment une surexcitée, une hyperactive, incapable de tenir en place. Ce qui lui valait généralement de nombreux soucis. Désespérée, elle se retourne et ... La voit enfin avec un sourire, même si elle pleure encore. Est-ce que son numéro de maladresse avait marché ?

- Euh je ... ça ... ça va ? Enfin je suis désolé je ne voulais pas vous faire si peur... j'vous assure c'est que de la malchance.
- Bien sur qu'elle va pas bien, avec ta face de psychopathe avare, elle a surement crue que t'allait la kidnapper pour l'emmener au marché noir !
- Ouais, tu es un monstre Belphy.
- Taisez vous idiotes !

Elle court vers ses armes pour les taper d'un bon coup de poing, et immédiatement retourner à la fenêtre à cause des deux gros nuages de poussières qu'elle venait de faire naître dans la pièce. Aaaah pitié ! Pourquoi le monde lui en veut ? Se retournant encore une fois elle observe la demoiselle paniquée qui semble s'être un peu calmée désormais, et essaye de lui sourire délicatement, n'ayant pas l'habitude de rassurer quelqu'un vu qu'elle vivait seule ou sur les routes. L'observant, les joues toutes mouillées, Belphy se sentit un peu coupable d'avoir agit d'une manière aussi brutale et vive, mais c'était un cas de force majeure après tout, elle avait manquée de mourir étouffée dans ce lieu, sous le poids de l'odeur de cadavre et de bouffe moisie depuis des siècles. Finalement, apparemment en bien meilleure capacité à échanger, Belphy vit la jeune femme poser son doigt devant ses lèvres puis se désigner, et c'est avec l'air le plus benêt du monde que Belphy pencha la tête sur le coté en réfléchissant, essayant de comprendre cette suite de geste, puis tilte : Mais oui, elle ne devrait pas être là et il fallait faire le moins de bruit possible !

- J'ai compris ça marche je vais faire moins de bruit t'en fais pas, personne sauras que nous sommes là ! Tu saigne, tu as du te couper sur les morceaux de miroir, je vais te soigner pour me faire pardonner !
- Parce que t'as apprise à utiliser des bandelettes et du désinfectant toi maintenant ? Fais gaffe c'est pas comme les potions, tu les manges pas pour te soigner !
- Tais-toi K'leir, je ne suis pas sure que je vais longtemps apprécier tes railleries. Et toi Ter'er ne t'avise même pas de m'embêter !
- J'ai rien dit !

Du coup elle s'approche de la jeune fille et un peu sans lui demander son avis la soulève dans ses bras, la faisant quitter le sol pour ne pas qu'elle se blesse plus sur les bords tranchants du verre du miroir, avant de la reposer délicatement sur la chaise qu'elle occupait un peu avant. Ouvrant une sacoche se trouvant sous son étrange manteau de couleur vermillon, elle sort une bande et du désinfectant, avant d’ôter rapidement la chaussette en piteuse état et d'asperger comme une brute la blessure avec le désinfectant, puis elle bande la plaie, mais ce coup-ci bien délicatement, n'appuyant pas sur les plaies pour ne pas lui faire de mal. Bon par contre c'était embêtant elle n'avait toujours pas dit un mot, était-elle en état de choc pour ne plus pouvoir parler ? C'était bête franchement ! Bon bah du coup Belphy s'attarda sur les goûts vestimentaires de celle-ci. Tout était assez flashy sur elle, des tas de couleurs dans tout les sens, même ses cheveux possédaient une zone d'un rose pétant que Belphy trouvait troublante. Enfin elle n'allait pas juger le livre à sa couverture. Se redressant, elle essuya les larmes et sourit de toutes ses dents juste devant elle.

- Bah voilà tu vois que c'est bien comme ça, pis t'es mieux quand tu pleure pas ! Je suis désolé de t'avoir fais peur, mais tu sais c'est bon tu peux me parler, même tout bas si tu veux rester discrète d'accord ?
- Ferais-tu du charme Belphy ?
- Ter'er que t'ai-je dis ?
- Seriez vous en train de porter atteinte au coeur de cette jeune femme, Belphégor ?
- T'as juste répéter ta phrase de manière pompeuse, tronçonneuse dissidente !

Le jeune homme m'offrit un spectacle des plus étrange, alliant l'arrière goût de peur au fond de ma gorge à celui de l'incompréhension. Il réagissait tellement vite que mes yeux eurent du mal à le suivre, et puis cette conversation avec ses... tronçonneuses? Des tronçonneuses qui parlent? Comment était-ce possible? Moi je ne peux pas parler mais des pauvres tronçonneuses le peuvent, c'est vraiment pas juste. Et l'autre qui ne comprend rien à ce que j'essaie de lui dire, j'insiste, je multiplie les gestes jusqu'à mimer des ciseaux coupant la petite langue que je lui tire en fronçant légèrement les sourcils. Mais pourquoi est-ce qu'il bouge dans tout les sens avec cet air niais? Me serais-je lourdement trompée sur la personne, est-ce qu'il s'est perdu ou quelque chose comme ça? Oui au fond, il avais l'air surpris de me voir ici, et il ne semble pas en avoir après mes bieeeeens...?

L'air éberluée que je lui offrit alors qu'il me souleva fit écho à l'expression de douleur se greffant immédiatement sur mon visage, lorsque les bouts de verre se retirèrent de mes jambes tailladés. Toute cette scène surréaliste m'avait fait oublié la douleur pourtant aigu cisaillant méthodiquement mes nerfs les plus sensibles. Je l'agrippait fermement en me collant à lui, serrant son manteau avec force, je hurlait silencieusement. Ce qui pouvait s'apparenter à un soupir entre mes lèvres aurait réveillé tout les voisins si cela avait été un cris. Tremblante comme une feuille il me déposa avec une certaine précaution sur ma chaise, il était fort de toute évidence, bien que légère, lui-même semblait fin en comparaison de la force qu'il pouvait déployer.

Mais je ne peux PAS parler! Bon sang mais pourquoi ne pouvait-il pas comprendre cette simple petite chos... HMPF! Le désinfectant qu'il me versa sur les plaies après avoir enlevé ma chaussette. Cette pauvre chaussette en lambeaux, mais je l'aimais bien au fond... Enfin mon réflexe immédiat fût de lui mettre mon petit pied dans la tête et d'appuyer fort pour le repousser. Malheureusement ce fût comme prendre appuie sur un rocher et ma chaise bascula en arrière, mes gesticulations ne firent rien pour aider à la stabilisation.

Sur le dos et légèrement sonnée je me trouvais dans une situation particulièrement embarrassante, ma jupe remontée à ma taille révélait ostensiblement ma culotte. Rose d'un côté, bleu de l'autre, avec un graphique superbe imprimé sur un seul côté. Ma taille fine et la peau de pèche de mes jambes se révéla tout autant, j'aurais pût avoir un peu plus froid mais on peut dire que la chute et me voir ainsi révélée me donna particulièrement chaud. Mais ce genre de considération esthétique passait à la trappe dans mon esprit embrumé par la chute. Il avais bandé mon pied mais la douleur n'avait pas disparue, ajoutant donc cette situation qui me fît monter le rouge aux joues à tout le reste. J'aurais voulu disparaître dans un trou de souris.

Réalisant enfin ce qu'il m'arrivait un peu plus consciemment je lançait mes mains pour baisser ma jupe devant la zone bien trop intime. La bouche entrouverte je le toisait avec une expression embarrassée, le teins de mes joues ne cessant de rosir, je me mordit la lèvre inférieure en détournant le regard. Soudain tout me paraissait avoir bien plus d’intérêt, une planche cassé, la commode, la porte toujours ouverte. La porte ouverte? Tiens il faudrait la fermer, ce n'est pas très intime une porte ouverte, et puis ça peut être dangereux à cause des voleurs. Un petit coup d’œil à mon invité surprise rapidement détourné vers l'autre côté, quel mur superbe, avec tout ces petits morceaux de papier peint arrachés, et... du sang séché?

Peu à peu je fini par me laisser rouler sur le côté et avec précaution je me relevait assise au sol, la mine boudeuse.

Le mouvement de rejet de la demoiselle fit assez sourire Belphy, qui devait bien imaginer la gêne de la jeune fille alors qu'elle l'avait prise dans ses bras et transporter sur la chaise pour la soigner, et sa tentative pour la pousser fut aux yeux de Belphy un essai assez attendrissant bien que faible de montrer que sa timidité nécessitait un peu de distance. Néanmoins Belphy se devait de soigner ses plaies, et elle n'allait donc surement pas se déplacer en lui laissant l'occasion de se traîner, saignante, sur le sol poussiéreux de cette chambre un peu miteuse, aussi sa tentative pour remettre de la distance entre elles était surtout un pâle essai qui se termina par une nouvelle cabriole, la jeune fille ayant poussé assez forts pour basculer en arrière et se retrouver sur le dos, les quatre fers en l'air. La chasseuse de prime soupira longuement en voyant cela, et ne s'en occupa guère pour pouvoir continuer son petit travail, ayant rapidement finit de panser son pied droit, et s'étant mis au gauche, profitant que sa timide camarade se soit en partie sonnée en tombant pour pouvoir le faire sans qu'il n'y ai de résistance de la part de la blessée.

- Hé hé Belphy ? Je ne sais pas si tu l'as remarquée, mais je crois que cette jeune fille est au moins aussi nouille et maladroite que toi, c'est bien vous faites la paire !
- Mais vous n'allez donc jamais vous taire toi et Ter'er ? Elle est déjà assez intimidée comme ça, alors imaginez un peu l'effet de tronçonneuses qui discutent le bout de gras tout haut ! Franchement !
- Et parler avec les tronçonneuses qui parlent tu crois que ça lui donne une bonne image de cette petite servante qui lui bande gentiment son pied blessé.
- Toi tu es encore plus horripilante que ta soeur...
- Tu me touche Belphy-chou !

En étant à bander le second pied, Belphy tourna sa tête vers la jeune femme et l'observa un instant avant de rosir en voyant la position dans laquelle elle se trouvait. Enfin laquelle ou ... lequel ? Parce qu'avec cette vue plongeante sur le dessous de la jeune fille, dont la jupe avait choisi de faire le joli mouvement révélant tout de son intimité, quelque chose venait très étrangement remettre en cause la relation de camaraderie que Belphy avait tentée d'instaurer entre elle et l'occupante de la chambre.Oh ses sous-vêtements étaient tout à fait féminins, le soucis n'était pas là, mais ce qui la gêna surtout était cette ... cette ... Cette bosse qui se faisait voir bien malgré elle sous le tissu fin et délicat de la culotte de cette blessée. Pourtant en dehors de tout cela, sa peau, sa fine apparence, son comportement faisait tout ce qu'il y avait de plus féminin, mais Belphy ne pouvait pas vraiment passer à côté d'une telle évidence. Très rapidement, alors qu'elle s'était bloquée dans son mouvement à cause de la surprise, sa vue fut de nouveau voilée par la jupe que la "demoiselle" avait bien replacer devant ses jambes, l'air très gênée, et elle se reprit pour finir de soigner son pied, avant que sa camarade se mette à rouler sur le coté pour se replacer bien comme il faut assise :

- Euh, je euh ... j'ai pas vu grand chose tu sais je ... enfin ce n'était pas vraiment ... comment dire ... ce n'était pas volontaire et .... je ne crois pas que... enfin...
- Belphy la voyeuse, a vu une bosse joyeuse !
- Tu pense à ce que je pense Ter'er ?
- Oh K'leir voyons ça ne se fait pas de dire ce genre de chose à voix haute, imagine si elles nous entendaient, nous serions parfaitement prises pour des perverses finies !
- Je vous promets un voyage en enfer, armes stupides et embêtantes
- C'pas comme si tu nous devais des vacances là-bas à force !

La chasseuse de prime ronchonna et se leva tranquillement pour s'écarter de la personne avec qui elle se trouvait, ne pouvant pas vraiment dire elle ou il pour l'instant étant donnée ce qu'elle avait pu apercevoir pendant ces quelques instants où cette maladroite personne s'était d'elle-même placée dans une position assez gênante. S'écartant un peu donc, elle vit la porte encore ouverte depuis son arrivée en trombe dans la salle, et Belphy partit tranquillement la fermer sans faire de bruit, se rappelant le désir de discrétion que cette jeune compagnie avait exprimée... A moins que cela aussi elle l'est mal comprit. Regardant à nouveau la jeune humaine, elle se remémore un peu le tout et remarque les petits détails qu'elle n'avait pas relever en premier lieu : pas un bruit de sa part, pas un cri ou un gémissement alors qu'elle avait quand même du lui faire mal ! Ce n'était pas normal qu'elle soit restée aussi stoïque, aussi Belphy revient vers elle et se penche en avant, debout, pour se mettre un peu plus à sa taille avant de regarder les lèvres de cette personne avant de froncer les sourcils, non par colère mais par doute, puis finit par se décider et prononce enfin sa question, en espérant ne pas le ou la vexée :

- Serais-tu ... muette ? Enfin je veux dire, est-ce que tu n'aurais pas la capacité de parler ? Enfin je ne veux pas paraitre grossière, mais n'ayant jamais entendu ta voix je me demande beaucoup.
- Plus facile d'abuser des gens muets moi je dis !
- Ouaip, mais notre petite Belphy est une femme, elle ne peut pas vraiment s'occuper de ce genre de traitement n'est-ce pas ma chère consoeur ? Quel dommage, le viol est un beau spectacle !
- Eh oui mon confrère dans la peau d'une consoeur, c'est bien dommage.
- Vous allez cessez de tout faire pour paraître insupportable ?

Plusieurs choses tournèrent dans la tête du jeune androgyne qui venait soudainement de changer de style pour écrire à la troisième personne. La première était qu'après aussi longtemps il ne savait plus vraiment où il en était mais la situation n'avait de toute façon rien de commun. A commencer par les objets parlants, mais ne disant pas uniquement des sottises car grâce à elles Nico appris que l'inconnu aussi attentionné qu'embarrassé n'était pas un garçon mais bel et bien une fille! La situation fît sourire la petite aux cheveux bicolores, une fille qui ressemble à un homme et un homme qui ressemble à une fille, drôle de situation ajoutant une couche de plus à tout le reste mais permettant de l'aider à se détendre. La seconde chose tournant dans sa tête restait le malaise de leur rencontre mais heureusement ses intentions semblent louables malgré encore une fois, son allure de psychopathe armé de tronçonneuses.

Le visage de Nico s'éclaircit d'un seul coup à la question du jeune ho... de la jeune femme. Elle offrit de nombreux oui de sa tête faisant voler ses cheveux autour d'elle pour lui signifier que oui! Oui elle est muette bon sang comment avait-elle pût passer à côté de côté de cette évidence! Mais elle n'oublia pas qu'elle venait tout juste d'être révélée plutôt intimement à ses yeux et le rouge repris sa juste place sur ses joues en passant par le dessus de son petit nez. Ses grands yeux brillants se levèrent avec précautions dans ceux de son invitée de fortune pour l'interroger en silence sur ce qu'elle a vraiment vu. Nico n'appréciait pas vraiment d'être découvert, pris pour un garçon aux goûts malsains, d'autant que ses dessous étaient vraiment aussi sexy que ceux d'une mignonne jeune fille. D'ailleurs il croisa les bras et se dit que la meilleure solution pour l'aider à s'en remettre est simplement d'équilibrer...

Il se lève du lit en chancelant un peu mais se rattrape au mur en refusant l'aide de la jeune femme la main levé devant. Puis sans se décontenancé commence à la pointer du doigt, à pointer sa propre jupette puis l'entrejambe de la Rousse. Son geste suivant mima l'action d'enlever le vêtement cachant les sous-vêtements de la manieuse de tronçonneuse puis elle pointa ses deux yeux et croisa de nouveau les bras les sourcils froncés attendant qu'elle ne s'exécute.

[J'ai pas très envie de meubler alors je commence doucement en me remettant dans le bain  ]

Belphy essayait de garder son calme mais c'est vrai que la situation n'avait rien de bien arrangeant pour qu'elle se détende, à commencer par son incapacité à comprendre qu'elle était face à un jeune homme, et non une femme, mais surtout à cause de la manière dont sa confusion s'était vue être éclairée. Elle n'avait pas l'habitude des hommes, c'était un fait, les tekhanes étaient un peuple composé en grande majorité de femmes, largement supérieures aux hommes en terme de volontés et de valeurs, et elles n'avaient pas besoin du réconfort masculin pour pouvoir évoluer démographiquement parlant, si bien que pour Belphy, la compagnie d'un membre de la gente masculine était bien rare, et obligatoirement la plaçait dans une situation de malaise et de doute. Après il fallait être honnête, ce jeune homme n'était pas méchant le moins du monde, et elle voyait en lui ce qu'il affichait de par sa tenue et son comportement, à savoir une personne timide, mal à l'aise, un peu maladroite, tout ce qu'il y a de plus typique chez une jeune fille d'un âge correspondant au sien. Maintenant, il fallait juste qu'elle arrive à relativiser sa présence, et à accepter que celui-ci ne lui voulait surement aucun mal, mais cela n'était pas donné au vu de ses à priori sur le genre masculin...

En tout cas, à la recherche d'une certaine détente dans l'atmosphère un peu tendue et pleine de gêne qui s'était installée, Belphy avait prit le temps de réfléchir sur les faux-semblants qu'elle avait prise pour vrai, et finalement elle s'était permise une question peut-être un peu sotte, mais pour laquelle elle avait bien besoin d'explications : l'apparent mutisme du jeune homme en sa compagnie. D'ailleurs, à cette question, c'est un oui emporté auquel elle eut droit, son camarade ayant secoué sa tête avec vivacité pour lui faire comprendre qu'en effet, il n'avait absolument aucune capacité à produire le moindre bruit, si bien que seuls ses gestes pouvaient lui permettre de communiquer avec ceux et celle qu'il rencontrait, faisait comprendre une nouvelle fois à la mercenaire à quel point elle s'était fourvoyée. De là, la question de la timidité de la jeune femme était vraiment à remettre en question, tout comme son désir de paraître la plus discrète, et avant même d'y repenser, elle se donna un petit coup sur la tête en se rendant compte qu'elle avait encore tendance à le prendre pour une femme et à user du féminin pour le qualifier, ce qui était une franche idiotie. Bon sang, qu'il était dur de faire face à ses préjugés une fois qu'ils s'étaient installés, un peu plus et elle serait surement en train de se traiter d'abruti finit, mais par chance, elle avait d'autres choses auxquelles penser.

Elle venait de le voir se redresser, et se préparant déjà à aller l'aider pour lui permettre de rester droit sur ses pieds blessés, elle le vit faire un geste vif de refus pour lui faire comprendre qu'il voulait absolument se débrouiller seul, chose qu'elle comprit avec le plus de simplicité au monde pour s'arrêter dés lors dans son mouvement, un peu interdite, mais surtout mal à l'aise à l'idée que sa gentillesse puisse être mal perçue par son camarade. Puis, de manière tout à fait surprenante, elle le vit se stabiliser avant de lui faire part de quelque chose par de nombreux gestes, qu'elle prit le temps de bien se remettre en tête avant de les analyser, pour ne pas faire d'erreurs ce coup-ci, souhaitant absolument ne pas se faire plus ridicule qu'elle ne l'était déjà. Alors... Sa jupe oui ça difficile de ne pas le comprendre, il ne la pointait pas elle mais son bassin, même si elle ne comprenait pas trop le but de cela, mais bon. Par contre quand il fit le mouvement de relever quelque chose, elle eut preque honte de penser à l'érection d'un homme, avant de constater que ça ne pouvait être le cas, étant donné qu'aucune forme d'excitation n'était visible sur le corps de son camarade. Puis enfint elle comprit, et ses joues déjà rose virèrent au cramoisi alors quelle venait enfin de remettre les choses en places, il voulait qu'elle relève sa jupe, surement parce qu'elle avait osée regarder sous la sienne. Non elle ne pouvait pas, pas devant un homme, encore plus quand elle venait à peine de le rencontrer :

 -  N-non désolé... Ce.. Ce n'est pas po-po-po-possible ! Voyons je ... nous... venons à peine de nous c-croiser c-c'est... ce serait honteux de ma part !
 -  Oh voyons Belphy, tu ne vas quand même pas l'obliger à être le seul à s'être fait observer par une perverse ?
 -  Moi j'aime bien ce jeune homme, difficile de nier qu'il n'ai pas ... des couilles !
 -  M-mais taisez vous bon sang.

Elle avait les joues en feu, et se trouvait bien incapable de pouvoir contenir la gêne qui l'avait envahie suite à cette demande particulièrement étrange, pourtant il allait bien falloir soit qu'elle refuse de manière stricte, soit qu'elle se plie à cette volonté pour ne pas avoir de soucis avec le jeune homme. Le pire, c'est qu'elle savait que suite à ses bourdes, suite à ses maladresses, ou encore ses propos, elle n'avait strictement pas la position qui pouvait lui permettre de refuser avec justice, car même si la candeur l'en empêchait, la personnes qu'elle avait bousculée, blessée, et insultée par son manque de compréhension n'était surement pas elle, mais bien le jeune homme en face qui attendait apparemment avec un air aussi sérieux que décidé qu'elle lui offre une vue plus ou moins assumée de son intimité. D'ailleurs, si les rougeurs ne suffisait pas, le petit coup de panique qu'elle ressentait se témoignait par l'accélération soudaine de son souffle, qui se faisait plus ou moins incontrôlable à mesure que le temps passait, et abandonnant tout espoir de s'en sortir, elle croisa les mains devant cette zone qu'elle ne voulait décidément pas montrer, s'eprimant avec une voix qui exprimait toute son incapacité à gérer la demande du jeune homme, tandis qu'en fond, les deux tronçonneuses continuaient allègrement leurs commentaires éclairés :

-  J-je ... Je suis ... v-vraiment obligée ? J-je veux dire.... C'est pas... possible de f-faire autrement ?
 -  Allons Belphy-chou, montre lui ton petit fruit d'amour !
 -  Avec un peu de chance, on l'auras notre viol !
 -  K'leir, Ter'er, je vous en prie, arrêtez.

Et dire qu'une simple demande l'avait poussée dans cet état de faiblesse et de supplication...