Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[FINI] A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

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Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 30 samedi 08 mars 2014, 02:03:03

« Tu lui fais confiance ? »

Le repas était terminé, et Shad venait de quitter la table, afin de se changer, laissant ainsi Elena et Adamante seules. La magicienne haussa les épaules.

« Elle a l’air honnête.
 -  La moitié de mes conseillers le sont aussi, et, pourtant, ce ne sont que des requins arrivistes et cupides, objecta la Reine.
 -  Je suis convaincue qu’elle a vu quelque chose ce soir. Elle n’a pas l’air d’être une mythomane. »

Elena ne dit rien. Savoir à qui faire confiance dans cette ville de fous était un problème préoccupant. Entre ceux qui voyaient uniquement leur intérêt personnel, et ceux qui pensaient que les Ashnardiens feraient de biens meilleurs dirigeants qu’une petite orpheline qui avait passé son enfance dans un monastère, la Reine ne pouvait compter que sur quelques éléments fidèles et fiables. Pouvait-elle faire confiance à une esclave dont le maître semblait être démissionnaire ? En temps normal, elle aurait ordonné une enquête sur ce Belmont, afin de savoir si elle pouvait vraiment se fier à Shad, mais le temps jouait contre la Reine. De plus, elle ne pouvait pas impliquer trop de monde. L’enquête sur Mandus était secrète, reposant uniquement sur des inquiétudes et des présomptions. Si la populace apprenait que la Reine menait des enquêtes sur des personnes qui étaient perçues comme des philanthropes, elle risquait d’affronter une nouvelle révolte paysanne.

Adamante était plutôt fataliste, lucide. Elle ne voyait pas pourquoi Shad les doublerait, et sa relative indépendance vis-à-vis de son maître constituait même, pour elle, un atout. Ainsi, elle ne risquait pas de faire double jeu. Comme Elena, Adamante s’inquiétait des répercussions publiques de leur petite affaire. La Reine veillait à la protection de ses sujets, mais le sujet Mandus était un sujet épineux. Elles marchaient sur des charbons ardents. Un seul faux pas, et elles le sentiraient passer.

« Ce qui m’étonne, c’est cette information comme quoi Mandus simulerait son infirmité...
 -  Je pense que je vais mener des recherches là-dessus. S’il y a eu une opération, il doit bien en rester des traces, des éléments objectifs. Mais, à supposer que ce soit vrai, je peine à comprendre pourquoi Oswald simulerait ça...
 -  Pour apaiser les soupçons ? Pour susciter la sympathie du peuple ?
 -  Ce n’est pas comme s’il en avait besoin. Le peuple l’apprécie déjà, et ceux qui ne l’aiment pas sont généralement jaloux, parce que sa bonne image accroît leur mauvaise réputation. »

Ce n’était pas faux. Adamante allait chercher des informations du côté de l’abattoir, et en profiterait aussi pour aller voir leur agent, qui se faisait appeler Jacques de Malenbraix. C’était de lui qu’émanait la missive parlant de cette Terranide, et c’était à partir de cet élément qu’Adamante avait été voir Shad. Elle avait obtenu le rapport du sergent, mentionnant l’identité de l’esclave, et son lieu de résidence. Depuis hier, Malenbraix avait peut-être réuni de nouvelles pistes, mais, étonnamment, il n’avait envoyé aucun rapport. En soi, ce n’était pas exceptionnel, mais Adamante, qui connaissait ses talents, devait bien admettre qu’elle était un peu surprise.

Shad finit par revenir, et le trio se sépara. Adamante et Shad empruntèrent des chevaux dans les écuries royales, et s’élancèrent hors du Palais. Les chevaux étaient admis dans la ville, car Nexus était une ville grande, très vaste. Adamante avançait avec sa robe, ouverte à hauteur des cuisses, et rejoignit les bas-fonds. Elles s’arrêtèrent près d’un important ensemble de bâtiments, et Shad posa une question :

« Ne serait-ce pas l’abattoir de Mandus ? »

Adamante hocha lentement la tête.

« Précisément. »

Elles étaient sur la grande rue principale, dallée, juste devant l’entrée de l’abattoir. C’était un important ensemble, comprenant plusieurs bâtiments reliés entre eux. Une carte sur un écriteau à l’entrée de l’usine permettait de voir à quoi l’usine ressemblait :


Les porcs arrivaient par l’arrière de l’abattoir, où elles étaient déchargées dans un entrepôt, avant d’être emmenées à l’échaudoir. Ensuite, le processus normal de l’usine suivait son cours, jusqu’au second entrepôt de stockage, où des chariots conduisaient les produits finis vers les marchands. Le duo laissa les chevaux à proximité, car Shad venait de retrouver l’endroit où, selon elle, l’homme avait été tué. Adamante s’approcha, et vit quelques traces de sang sur le sol.

« Et bien, que faisons-nous ? » demanda Shad.

Adamante répondit en tendant sa main vers la trace, et se concentra. Ses doigts se mirent à luire. Intrigués, quelques badauds qui passaient par là les observaient, louchant sur le cul de la magicienne, avant de reprendre leur route.

« La magie permet de faire bien des choses sur le vivant, comme je te l’ai dit tantôt. En inspectant ce sang, je devrais pouvoir obtenir quelques informations sur ce dernier. Le sang est un liquide qui contient bon nombre de composants, et ces composants ne sont pas les mêmes selon l’emplacement où se situe le sang dans le corps. Celui-ci était proche du cou et des poumons, donc vers la poitrine... Vu la quantité de sang qui reste, ça ne peut pas être qu’un simple coup de poing. Je pense qu’il y a bien eu un mort, ici, et que quelqu’un a déplacé le corps, et nettoyé le sang... Il y a peut-être d’autres traces dans le coin. »

Le corps s’était trouvé près d’une ruelle sinueuse. Les traces de sang perçues par Shad filaient dans cette direction, menant effectivement vers l’abattoir.
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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 31 samedi 08 mars 2014, 21:45:18

Jamais la Louve n’aurait pu s’imaginer que la magie pouvait servir à récolter des informations dans une simple petite flaque de sang.  Pourtant, c’était bien ce qui se passait en cet instant. L’analyse magique du sang permis d’avoir de plus ample information et confirmer l’hypothèse qu’un meurtre avait bel et bien eu lieu dans cette ruelle. La Terranide se pencha plus vers le sol, observant les marques cramoisies, s’avançant doucement pour en trouver d’autres, menant dans une ruelle sinueuse, droit vers l’abattoir. Elle se releva par la suite, observant Adamante :

« Je pense que nous n’avons que très peu de choix, il nous faut avancer et voir cela de plus près »

Pas le choix donc. Si les deux femmes voulaient tirer cette affaire au clair, elles devront passer par cette ruelle peu accueillante. La Terranide ouvrit la marche, très bien emballée bien sûr à l’idée de s’approcher de l’abattoir. Quelque chose la rebutait à s’y rendre, une sorte d’instinct peut être. La lycane ne craignait pas les balourds se trouvant dans les bas-fonds, ni même d’emprunter cette ruelle. Après tout, elle s’était bien rendue dans une faille remplit de créature nécrophage, alors une simple ruelle…Pourtant, elle ne se sentait guère à l’aise.

Elle s’arrêta après quelques mètres, trouvant une autre trace de sang sur le sol, la désignant à Adamante avant de continuer. Plus elles avançaient,  plus elles trouvaient du sang sur le sol, éparpillés ici et là. La ruelle était bien évidemment une impasse et les deux femmes se retrouvèrent face à une énorme grille en fer. La lupine observa cette dernière, posa ses mains dessus et poussa dessous pour tenter de l’ouvrir. Mais elle n’obtient qu’un simple grincement. Malgré son aspect rouillé la grille tenait bon. En se reculant d’un pas, elle nota à nouveau la présence de sang, comme si une personne s’était vautrée en escaladant la grille.

« On dirait que notre..ami a tenté de fuir quelque chose. Son corps a bien dû être dépla…cé ? »

La surprise marqua la fin de la phrase de la Terranide. Cette dernière  était sûre d’avoir entendu un bruit suspect et se tenait donc aux aguets, ses yeux filants dans tous les recoins, ses oreilles, bien que dissimulaient sur une large capuche, tournaient sur elles-mêmes, captant le moindre son. Même son odorat  était mis à l’œuvre. Pourtant, elle n’arrivait pas à définir d’où elle avait pu ouïr ce son étrange.  A moins que cela n’était que le fruit de son imagination.

« Désolé, il me semblait avoir entendu un bruit. Que penses-tu de tout cela ? Devons-nous…rentrer dans l’abattoir ? »

Tous les indices menaient à ce lieu précis et pour mettre un terme à cette histoire, l’Okami et la magicienne serait bien obligée de se rendre dans ce fameux abattoir. Pourtant, cela pourrait sembler fort suspect.

« Le mieux ne serait-il pas d’attendre la visite royale ou d’y envoyer une patrouille par mandat de perquisition ? »

Malgré tout, la Louve n’appréciait que très peu l’idée d’attendre la fameuse visite de la Reine pour pouvoir inspecter l’intérieur même de l’abattoir. Si ce dernier était le centre de disparition récente, y envoyer la  Reine pourrait lui valoir une mort certaine et sans preuve formelle, le mandat ne pourrait pas être délivré. En d’autres termes, très peu de solution s’offraient aux deux femmes. Voulant reprendre la parole, la lycane fut à nouveau stoppée par un léger sifflement.

D’un geste vif, elle claqua la paume de sa main contre son cou, ayant senti comme une piqure de moustique. Pourtant quelques secondes après, elle se mis à trembler et dû prendre appuie contre l’un des murs de la rue, tentant de tenir bon. Elle fit signe à Adamante de s’en aller, n’entendant pas un deuxième sifflement  similaire au premier.

« Tu devrais partir ! »

Le produit fit effet et avant qu’elle ne put voir la réaction de l’humaine, la lycane s’effondra sur le sol, plongée dans un profond sommeil. 

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 32 dimanche 09 mars 2014, 13:56:47

Les différentes applications de la magie étaient étonnantes. L’usage que venait d’en faire Adamante n’était cependant pas ouvert à tous les magiciens, car il fallait avoir un esprit très calme, et être maître de soi-même, ce qui n’était pas facile. Cependant, par rapport aux méthodes d’investigation tekhanes, les Nexusiens faisaient pâle figure avec leur magie, ce qu’Adamante reconnaissait sans peine. Elle suivit Shad à travers une ruelle sombre, utilisant une sorte de sphère bleuâtre pour s’éclairer, tout en mettant en surbrillance les traces de sang. On pouvait ainsi voir quelques traînées, indiquant que quelqu’un avait du passer par là, étant lentement traîné. Le temps avait du jouer contre l’assassin, mais la ruelle débouchait sur une impasse, face à une solide grille, tandis que Shad soupçonnait l’abattoir d’y être directement lié. Elle alla jusqu’à suggérer une perquisition.

« L’idée est bonne, concéda Adamante, car elle nous permettra d’en savoir plus sur ce qui se passe là-dedans... Cependant, Nexus n’est pas Ashnard, et la Reine ne peut pas ordonner une perquisition sans avoir des motifs. Le pouvoir judiciaire est indépendant, et aucun juge n’acceptera la tenue d’une perquisition sur un abattoir sans preuve ou motifs graves. Ici, notre seule piste, ce sont des traînées de sang. Difficile de faire un lien avec l’abattoir, si ce n’est par sa proximité géographique. De plus... »

Adamante se tut dans ses explications, car Shad semblait être concentrée, aux aguets. La magicienne fronça lentement les sourcils. Ne pensant pas se faire attaquer, elle avait estimé inutile de tracer autour d’elle des cercles de perception, qui permettaient de repérer des individus, et ainsi pouvoir éviter de se faire surprendre. Dans une ville aussi peuplée, elle estimait ça un peu ridicule. Ses cercles seraient rapidement surchargés par la présence de tant d’individus. Néanmoins, Shad avait l’air méfiante, absente... Et finit par revenir à elle. La magicienne avait pu noter qu’elle était sur les nerfs, car, avant même d’évoquer une quelconque perquisition, elle avait déjà reniflé autour d’elle.

Pour Adamante, elle devait sentir l’odeur du porc. Elles étaient près de l’échaudoir, l’endroit où on abattait les bêtes. Il y avait un système d’aération, et l’odeur de viande filait dans les ruelles alentour. Une Terranide devait y être plus sensible qu’un simple humain. De plus, si cette Terranide était une simple esclave tranquille, qui dormait dans un grand manoir, et s’autorisait parfois quelques frissons en se promenant dans les bas-fonds, elles devait aussi être inquiète. Adamante en avait par contre perdu le fil de sa pensée. Elle était en train de parler de perquisition, pour rejeter l’idée.

« Ce qu’il nous faut, c’est un indice, une preuve... Si cette traînée remonte jusqu’à l’abattoir, par exemple, on aura quelque chose. »

Elles étaient dans une ruelle, et cette grille pouvait avoir quantité de raisons d’être. C’était une grille de sécurité publique, mise en place il y a des années, pour pouvoir verrouiller les quartiers sensibles, en cas d’émeute. Elle était solide, et, en théorie, seule la garde en avait les clefs. Cependant, les patrouilles abritaient souvent des éléments corrompus. Adamante inspecta la grille, cherchant un indice. Visiblement, cette grille avait été ouverte hier. Il y avait des traces de sang dessus, mais, si on essayait de passer par dessus, il fallait mieux savoir grimper, car il y avait des pointes tranchantes en haut. Quelqu’un avait du al pousser, et elle avait du s’ouvrir.

*Peut-être y-a-t-il une piste à explorer avec cette grille...*

Les clefs étaient au poste de gardes le plus proche, celui-là même où Shad avait été enfermée hier soir. Adamante y réfléchissait, quand Shad se mit soudain à paniquer à nouveau. Elle allait parler, quand elle se tut subitement, et Adamante sentit également du mouvement. La boule de lumière au-dessus d’elles explosa subitement, et elle se retourna, levant une main, formant un bouclier magique. Shad l’enjoignit de partir tout en tombant à ses pieds, atteinte par une sorte de fléchette tranquillisante, et Adamante créa un bouclier, qui repoussa la fléchette qu’on lui destinait. Le coup venait du toit, et elle envoya une onde d’Air qui frappa l’inopportun, un homme encapuchonné. Il poussa un cri de surprise, mais, au même moment, des portes adjacentes s’ouvrirent sur des hommes armés.

« Reculez, misérables !
 -  Z’avez rien à fiche ici, l M’mamzelles les poulettes !
 -  L’est ch’ti pas jolie, la poulette ?
 -  Elle est où, la poulette ? Elle est bien cachée ? »

Adamante fronça lentement les sourcils. Ces types n’avaient pas de sarbacane, et leur mystérieux agresseur s’était retiré. Adamante tendit sa main, et envoya une langue de feu devant elle, forçant les trublions à s’écarter.

« Au large, tas de guenons ! »

Le feu les effraya. Des soudards, rien de plus. L’un d’eux brandit sa fourche en hurlant, et Adamante balança sur lui quelques arcs électriques mineurs. Il poussa un hurlement de douleur en se mettant à fuir. Adamante se pencha alors vers Shad, mais la vit réagir convulsivement, de grosses gouttes de sueur coulant le long de son front. Elle posa ses doigts sur sa tempe, et tendit sa main vers l’autre fléchette, l’amenant près d’elle... Et vit rapidement que la pointe était imbibée, probablement d’un poison.

« Merde ! » jura Adamante.

Sans ces imbéciles, elle aurait pu poursuivre leur mystérieux agresseur. Au lieu de ça, elle empoigna Shad, et se dirigea vers le plus proche établissement de soin qui soit.

L’église du père Lamb.
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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 33 dimanche 09 mars 2014, 21:16:15

Recevoir une fléchette empoisonnée était la pire chose qui puisse arriver. Surtout que cela pouvait entraîner une mort totalement indigne et sans valeur. Pourtant, c’était vers cette dernière que la Louve allait doucement mais sûrement. L’inconscience totale laissa place à des convulsions et des  sueurs froides. Le poison s’infiltrait dans le système sanguin de la Terranide et donner trop d’impulsion aux muscles, les faisant convulser. Par chance, le poison n’était pas foudroyant mais son effet se dirigeait vers les muscles vitaux. Il  s’agissait donc d’une simple question de temps avant que la Terranide ne passe l’arme à gauche.

La conscience de la Louve était encore à moitié éveillée pourtant elle ne pouvait aisément  comprendre tout ce qui se déroulait autour d’elle, cela lui était même impossible. Pourtant, elle senti la chaleur des flammes l’effleuraient et put discerner quelques bruits de pas précipités entres deux crises de convulsions.   Quand Adamante la souleva pour la conduire vers un autre lieu, l’Okami se laissa traîner, impuissante, ne pouvant que subir l’aide. En d’autres circonstances elle se serait baffée pour être ainsi un poids, mais pour le moment, elle ne pouvait penser à cela, subissant les effets du poison.

La porte de l’église s’ouvrit sur un homme  avoisinant la trentaine portant une simple bure de couleur noire.  L’homme observa les deux femmes et réagit rapidement, les invitant à entrer au sein de son église, refermant prestement la  porte derrière eux. L’intérieur du bâtiment était sobre et pourtant reflétait une certaine beauté qui inspirait le calme, l’humilité.  Des bancs étaient disposés  sur cinq lignes, à vue de nez une centaine de places étaient disponibles. Tout le long de l’arc principale se trouvaient des colonnes et en leur milieu sur des petits socles quelques statuettes représentants des anges, des saints. L’église n’avait également pas à rougir de ses vitaux qui représentaient certains grands aspects de la religion.

« Par  tous les Saints ! Que vous est –il arrivée très chère ? Venez ne perdons pas  de temps ! »

L’homme guida Adamante et sa charge jusqu’à une pièce reculée, cachée à la vue de tous. Une sorte de pièce secrète en soit. Cette petite pièce comportait un lit  où Shad fut déposée.  Le saint homme observa la Terranide, prenant un missel en main avant de formuler une prière. Son geste était là plus pour le fond que la forme. Il se tourna par la suite vers Adamante.

« Votre amie est dans une bien mauvaise passe. Je vais chercher des cataplasmes et des onguents. »


Et il s’éclipsa laissant Adamante et la souffrante seule à seule. Les convulsions de Shad avaient cessés et cette dernière ne suait maintenant plus qu’à grosses gouttes avec certains tremblements. On aurait pu penser qu’elle était atteinte d’une vilaine grippe. Autours de son cou, le pendentif arachnéen se mis à luire doucement, les symboles étranges autours de l’araignée rayonnèrent.  La tisseuse en son centre sembla même claquer des mandibules à un bref instant.  Et au fur et à mesure que les secondes passaient, l’état de l’Okami semblait se stabiliser, allant pour le mieux. La crainte de la mort étant écartée.

Le prêtre Lamb revint, portant avec lui plusieurs fioles de soin.  Il en déboucha une et fit lampée la lycane en relevant sa tête.  Reposant cette dernière il  questionna par la suite la magicienne.

« Vous voir ici est une surprise, Madame Mélisi. Par quel fait êtes-vous  en ces lieux peu propices et accompagnée par une telle créature ? »

Rien de malsain dans ses paroles. Le père Lamb aurait bien pu user du terme «  créature » pour un humain des plus banals. Il connaissait la personne en face de lui et savait qu’elle était liée à la Reine de Nexus. Pourtant, il ne comprenait pas ce que faisait cette femme dans les bas-fonds, seule et sans escorte. Un toussotement attira son attention et le prêtre afficha un léger air surpris. L’onguent qui avait fait avalé à la Louve ne pouvait pas agir si rapidement et pourtant, cette dernière reprenait connaissance, une main contre son front.
« Modifié: lundi 10 mars 2014, 13:44:30 par Shad Hoshisora »

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 34 mardi 11 mars 2014, 02:08:49

Même les églises et les lieux saints n’étaient pas à l’abri de la grogne sociale, et des conflits raciaux. Les églises et les chapelles étaient vues par les opposants au régime, les révolutionnaires, les anarchistes, comme les instruments d’un pouvoir despotique et corrompu. L’Ordre Immaculé était alors perçu comme le soutien du pouvoir royal, lui conférant sa légitimité, violant ses saines Écritures. L’argument juridique soutenant cette thèse était de soulever l’illégitimité totale du droit canon, car les textes saints sur lesquels se fondaient le droit canon n’avaient jamais entendu instaurer des règles juridiques, le Christ de l’Ordre ayant toujours été du côté, non pas du droit, mais de la morale. Ces débats théologico-juridiques animaient les salons du Centaur Club, et se répertoriaient dans la vie de la cité par des profanations de sépultures, des jets de pierres brisant les vitraux, et des écriteaux insultants et des menaces péjoratives sur les frontons des églises. Adamante le savait, et l’Ordre était à chaque fois scandalisé d’apprendre qu’une église avait été violée. L’église du père Lamb faisait exception.

Elle rejoignit cette église à dos de cheval, Shad sur ses genoux, couchée de part et d’autre, les oreilles et la queue basses. Dans son dos, Adamante tirait le cheval de Shad, et traversa rapidement la grand-rue. Si elle laissait les chevaux sans surveillance, elle savait qu’elle ne les reverrait plus jamais. Elles passèrent devant l’abattoir de Mandus, où brûlaient les immenses cheminées industrielles, crachant du soufre dans le ciel, et contourna. L’église était à proximité, abritant un cimetière et un petit parc avec un potager, des pommiers, et quelques poules. Même en étant inquiète pour Shad, Adamante fut impressionnée de voir une église en bon état. Les vitraux étaient intacts, l’herbe était bien entretenue, et quelques femmes étaient d’ailleurs en train de les couper. Le père Lamb ne tarda pas à les accueillir dans la nef.

Il était jeune, énergique. Un esprit cynique aurait sans doute cherché à voir en lui un diable endormi, mais Adamante savait que l’excellente réputation des Hospitaliers n’était pas feinte. Ils étaient des médecins reconnus, mais également connus pour leur rayonnement culturel important. Le bon visage de la religion, en somme. Lamb accueillit rapidement les deux femmes, et déposa Shad sur une couchette dans un coin. Plusieurs personnes qui étaient en train de prier détournèrent la tête en entendant ce raffut. Lamb s’affaira, filant vers son infirmerie, tandis qu’Adamante observa la pièce. L’endroit était très solennel, très calme, inspirant à la méditation. Elle avait voulu en savoir plus sur Lamb, et sur la manière dont ce dernier administre sa paroisse. Comme quoi, le sort se précipitait. Cependant, elle était aussi inquiète. Cet homme qui les avait attaquées... Qui était-il ? Pourquoi les attaquer ? Tout tournait autour de Mandus, mais, là encore, Adamante n’avait aucune preuve qu’Oswald soit derrière ce coup de force. Néanmoins, elle avait avec elle la fléchette empoisonnée qu’on lui avait destinée. Cet objet pouvait s’avérer très utile par la suite. En l’analysant, en l’examinant par le biais de la magie et de l’alchimie, elle pourrait avoir des informations sur la composition du poison. Cependant, les connaissances alchimiques d’Adamante étaient rudimentaires. Elle allait donc devoir se tourner vers un alchimiste.

« Qui est-ce ?
 -  Elle est malade ?
 -  Je n’ai jamais vu ces dames... »

Dans la traversée de la ville, Adamante avait rabattu sa capuche, mais, maintenant, elle l’avait dégagé, permettant de voir sa longue chevelure, et ses intenses yeux jaunes. Un signe qui faisait clairement d’elle une magicienne, imposant le respect et la crainte. Adamante Mélisi n’était pas forcément une femme très connue auprès du peuple, car elle ne s’affichait jamais. Lamb, cependant, la connaissait, et, alors que ce dernier farfouillait dans ses affaires, Adamante se tourna vers les curieux, et leur posa une question :

« Rassurez-vous, il ne se passe rien qui ne vous inquiète... Par curiosité, que pensez-vous d’Oswald Mandus ? »

Les curieux se regardèrent entre eux.

« Grâce à son entreprise, mon fils a enfin trouvé un travail, commenta un homme. Ce corniaud de bougre cesse enfin de vendre cette saloperie de fisstech.
 -  Moi, mon mari y bosse, c’est un homme bon ! »

Certains étaient résolus, mais, assez curieusement, Adamante nota quelques regards furtifs, comme si certains avaient des choses à dire, des critiques à formuler. Auprès des gens du Centaur Club, Oswald avait une très bonne réputation, mais, dans le fond, il était facile d’influer sur l’avis du peuple. Faisait-il vraiment l’unanimité ? Adamante aurait bien aimé creuser davantage la question, mais elle sentit soudain, dans son dos, d’étonnantes vibrations magiques. Surprise, la magicienne se retourna, et écarquilla les yeux en voyant une source magique. Elle vit les bouts d’une cordelette dépasser du cou de Shad, et tira dessus, révélant... Un médaillon avec une forme d’araignée, qui était en train de briller d’une étrange lueur.

« Par la malepeste, comment diable t’es-tu procurée un tel artefact ?! »

Adamante n’eut pas le temps de poursuivre davantage ses interrogations, car Lamb revenait rapidement, avec un élixir. C’était du Loriot doré, en hommage à l’oriolus oriodus, un oiseau. Pour la préparer, il était nécessaire d’avoir affaire à un alchimiste plutôt talentueux. Outre les plumages de l’oiseau, il fallait aussi des éléments de vitriol et d’éther, ainsi qu’un bon liquide alchimique de base. Ses effets étaient d’annuler la toxicité du sang, de se soigner contre les venins et les toxines, en renforçant sensiblement le système immunitaire. Les sorceleurs et les membres des guildes en buvaient souvent avant d’affronter des créatures toxiques, comme les basilics. Que Lamb en ait dans sa besace signifiait, soit qu’il était alchimiste, soit que lui-même connaissait un alchimiste.

« Vous voir ici est une surprise, Madame Mélisi, annonça-t-il alors. Par quel fait êtes-vous  en ces lieux peu propices et accompagnée par une telle créature ? »

Adamante pencha la tête sur le côté, et répondit assez rapidement, choisissant de garder pour elle l’étrange pendentif magique qu’elle avait aperçu sur le corps de la Terranide :

« Comme vous le savez sûrement, la Reine désire voir cet abattoir sous peu. Cependant, cette Terranide aurait assisté à un meurtre qui aurait eu lieu hier soir. Comme les gardes n’ont pas retrouvé de cadavre, j’ai été voir, avec cette femme. Nous avons vu des traînées de sang, et quelqu’un nous a attaqué... Je n’ai pas pu le poursuivre, et j’ai préféré porter assistance à cette femme. »

Le père Lamb écoutait, et Adamante lui montra la fléchette.

« Je connais votre élixir. Seul un alchimiste peut la confectionner, et j’ai justement besoin d’un alchimiste pour analyser le poison qui imbibe cette pointe. Pourriez-vous m’être d’une quelconque assistance ? Je vous récompenserais à la hauteur de votre tâche, bien entendu. »
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 35 mardi 11 mars 2014, 19:26:24

« Oui, c’est malheureux que toutes ces  histoires se déroulent autours de l’abattoir de Monsieur Mandus. Cet homme offre tellement d’aide et cela pourrait lui causer des tords à outrances. Quelle dommage,  Nexus a besoin d’un homme comme lui ».

Impossible de savoir si le Père Lamb connaissant les véritables faits qui se déroulait dans l’abattoir. En cet instant, il n’était pas aisé de savoir s’il était un complice ou véritablement un Hospitalier aidant les malheureux au sein de son église.  Pourtant, ses paroles semblaient sincères et vierges de toutes ces histoires liées à l’abattoir d’Ostwald Mandus. Il hocha par la suite la tête face à la requête d’Adamante, levant sa main doucement vers elle en direction de la fléchette.

Le Père Lamb pris délicatement la fléchette empoisonnée entre son pouce et son index, prenant garde à ne pas se piquer par mégarde avec la pointe.  Le cataplasme avait été donné à la Terranide, il ne fallait maintenant plus qu’à attendre ses effets qui devraient venir d’ici une dizaine de minutes. Du moins, c’est ce qui aurait dû se passer en temps normal.  Lamb remarqua rapidement que l’Okami sortait de sa torpeur et la désigna d’un rapidement mouvement du menton.

« Votre amie se réveille, quant à moi, je vais aller voir les composants de cette flèche. Et ma chère enfant, vous n’avez aucunement besoin de mes payer. Vous êtes dans la maison du Seigneur, vous venir en aide et la moindre des choses que je puisse faire. »

Et il s’éclipsa à nouveau, laissant seules les deux femmes pendant qu’il partait analysait les composants toxiques du petit projectile. La Terrande quant à elle s’était à moitié relevée, une main contre ses tempes avec l’horrible impression de subir une migraine des plus douloureuses.  Elle releva doucement son regard vers Adamante, abaissant en même temps ses oreilles, se sentant gênée par ce qui venait de se passer. Cette attaque surprise leur avait fait perdre un temps précieux. La Louve regarda par la suite autours d’elle, se questionnant quant à l’endroit où elle se trouvait à présent.

Les murmures de prières qui lui parvenaient lui firent rapidement comprendre qu’elle se trouvait au sein d’une église.  La lycane déglutit difficilement, les églises n’étaient pas réellement un lieu propices pour les les Terranides mais si Adamante l’avait conduit jusqu’à cette dernière, sans doute n’y avait-il rien à craindre. Reportant son attention sur cette dernière, elle baissa la tête, à la façon d’un louveteau qui viendrait de faire une bêtise, demandant doucement.

« Que…Que s’est-il passé ? »

La seule chose dont elle se souvenait était d’avoir été piquée par une fléchette puis d’être tombée inconsciente. Pour le reste, tout restait flou et elle avait donc l’impression d’avoir été absente pendant une certaine période. La Louve fut néanmoins rassurée de remarquer qu’Adamante ne semblait nullement blessée.  Elle supposa donc très rapidement qu’elle avait dû faire fuir leurs agresseurs à l’aide sa magie. 

Mais avant qu’elle ne puisse poser une seconde question, le Père Lamb était de retour, une expression grave et d’incompréhension sur le visage.  Il donna avant tout une autre potion de soin à la Terrande afin que cette dernière finisse de se soigner avant de se tourner vers Adamante, presque perdu.

« C’est à ne rien y comprendre. L’un des composants de cette fléchette est une toxine extraite sur une race unique de basilic vivant dans la  jungle de Zerrikania et sa propriété première est de tuer dans les secondes qui suivent son injection. Ce ne sont pas mes soins qui ont soigné cette  Terrande, ma Dame. Elle devrait être morte à l’heure qu’il est. »

La concernée se raidit, son cœur manquant un battement, sa respiration se faisant plus lourde, plus courte, un léger tremblement parcourant tout son corps. Morte ? Elle ne devrait pas vivre en cet instant ? Elle avait juste failli mourir d’une manière déshonorante ?  Mais alors comment ? Comment pouvait-elle être encore en vie ? La lupine abaissa son regard vers l’emplacement du médaillon, se demandant si ce dernier venait de montrer l’une de ses facultés. Elle finit par reporter son attention sur le prêtre et la magicienne.

« ….Je vous prie de m’excuser, mais j’ai encore quelques âmes à aider, je reste à votre disposition »

Regardant le Père Lamb s’éloignait à nouveau, la Louve observa par la suite Adamante, ne sachant que dire sur le coup, soufflant cependant :

« Nous…repartons ? »



Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 36 vendredi 14 mars 2014, 01:30:59

Toute à sa réflexion, Adamante n’avait pas vu que la Terranide était en train d’émerger. Le père Lamb s’éclipsa avec la pointe, et la magicienne se retourna vers Shad. L’Okami était effectivement en train d’émerger, sortant de sa torpeur. Ce réveil rapide était étonnant, mais Adamante savait qu’il était lié à cette amulette qu’elle avait... Un objet qu’une esclave en apparence anodine ne pouvait pas avoir. C’était un artefact très puissant, Adamante l’avait senti, fait à partir de la magie arachnéenne... La magie arachnéenne n’était pas vraiment une discipline magique à part entière, mais c’était juste un moyen de désigner tous les éléments magiques, que ce soit les objets ou les sorts, faits à partir des araignées. Les araignées étaient des créatures redoutables, des bestioles solitaires, des prédatrices, et dont on se servait pour deux choses : la défense, et le poison. Le venin des araignées était efficace, et Adamante savait que les alchimistes qui voulaient confectionner des poisons efficaces utilisaient le venin que produisait les Loxosceles. Le venin de ces bestioles entraînait une nécrose, un venin qui détruisait les cellules. Par opposition, un talisman magique fait à partir du venin d’une araignée pouvait donc protéger le corps contre les empoisonnements. Adamante était sûre que ce talisman devait contenir quelques gouttes d’un poison très efficace.

*Ce n’est pas une esclave lambda, pour pouvoir maîtriser la magie, et disposer ce genre d’instruments... On vendrait dix esclaves pour pouvoir l’obtenir.*

Elle resta face à la femme, qui posa une question. Le temps que Lamb revienne, Adamante entreprit de lui résumer ce qui venait de se passer. Elles avaient été attaquées par un mystérieux agresseur, et Shad s’était reçue une fléchette empoisonnée. Adamante avait préféré la conduire au plus proche poste de soins qui soit : l’église de Lamb. Ce dernier lui avait fait boire un élixir de Loriot doré, qui servait à traiter les empoisonnements. Elle allait aborder l’étrange question de ce pendentif, lorsque Lamb revint, visiblement surpris.

« C’est à ne rien y comprendre. L’un des composants de cette fléchette est une toxine extraite sur une race unique de basilic vivant dans la  jungle de Zerrikania et sa propriété première est de tuer dans les secondes qui suivent son injection. Ce ne sont pas mes soins qui ont soigné cette Terranide, ma Dame. Elle devrait être morte à l’heure qu’il est. »

Un basilic de Zerrikania ?! Adamante fronça lentement les sourcils. Ce n’était pas le genre de toxines qu’un simple assassin lambda pouvait se procurer. Même les sociétés secrètes versées dans l’assassinat et les tueurs drows ne pouvaient que très difficilement en obtenir. Zerrikania était une épaisse jungle se trouvant à des milliers de kilomètres de Nexus, et qui était connue dans le monde entier pour être l’un des endroits les plus dangereux du monde. Jadis, les elfes eux-mêmes avaient tenté de dompter Zerrikania, avant de l’abandonner. C’était une profonde jungle, qui était peuplée par des tribus sauvages et austères, vivant en autarcie, et abritant de terribles guerriers. Parfois, des safaris esclavagistes étaient organisés pour en capturer, c’était de cette manière que les Ivory avaient eu sous leur aile Zephyr, une Zerrikanienne terriblement efficace.

Et, par ailleurs, Zerrikania était aussi un lieu où Oswald s’était rendu. Une nouvelle coïncidence... Mais, encore une fois, ce n’était qu’une présomption. Tout ce qu’on pouvait en déduire, c’était qu’une personne influente avait voulu les tuer. Lamb en semblait perturbé, et Adamante le remercia. Il s’écarta rapidement, laissant à nouveau les deux femmes seules, tandis que les fidèles étaient toujours surpris. Ils voyaient bien que quelque chose était en train de se dérouler sous leurs yeux, car il était rare que Père Lamb soit à ce point décontenancé.

« Nous…repartons ? » demanda alors Shad.

Adamante secoua lentement la tête.

« Je dois récupérer cette pointe, ainsi que les conclusions de Lamb. Elle constitue un élément de preuve, et, en la soumettant à une expertise plus longue, et à un alchimiste royal, nous apprendrons peut-être quel est l’alchimiste qui l’a fait. Du venin de basilic zerrikanien, Shad, ça ne se trouve pas n’importe où... Et je pourrais en dire de même de cette amulette que tu portes autour de toi. C’est un très puissant talisman, le genre de cadeaux qu’on offre volontiers lors de négociations diplomatiques houleuses. »

Autant dire que, si Shad espérait faire croire à Adamante qu’elle l’avait trouvé dans la rue, elle était plutôt mal partie.

« Je dois admettre, poursuivit-elle, que tu es une esclave atypique... Une esclave qui a des capacités magiques, et qui porte avec elle un talisman magique pour laquelle n’importe quelle académie magique serait prête à verser plusieurs lingots d’or pour l’obtenir... Où donc as-tu trouvé cet artefact ? »
« Modifié: vendredi 14 mars 2014, 19:12:35 par Elena Ivory »
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Shad Hoshisora

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 37 vendredi 14 mars 2014, 17:45:04

Le silence s’installa entre les deux femmes. Un silence qui soulignait le fait que Shad cherche ses mots.  La lycane aurait préféré ne pas aborder le sujet de son amulette, la garder pour elle, en secret mais cette dernière semblait s’être activée pour la préserver d’un destin funeste. La Terranide fit glisser ses doigts sur son médaillon, effleurant du pouce et de l’index l’araignée qui y était représentée avant de sourire sur un ton rieur.

« C’est un cadeau. »

Oh bien sûr, cela ne servirait pas à combler les interrogations d’Adamante. Shad le savait parfaitement, surtout que cette dernière semblait vouloir savoir à tout prix où et comment l’Okami avait reçu cet artéfact arachnéen. De plus, il semblait que posséder un tel talisman n’était pas donné à tout le monde et la Terranide put sentir le doute poindre dans le ton de voix de la magicienne royale.  Inspirant et expirant doucement, elle entama de lui raconter comment elle l’avait eu.

« Comme je l’ai dit plus tôt, c’est un cadeau. Un présent offert par la Reine des Araignées Elise et sa prêtresse Médonée pour me remercier d’avoir participer à la défense de la Forêt des Toiles, du Village des Toiles de ses habitants et des Terranides qui s’y étaient réfugiés. L’ennemi était un dénommé Brahmin, un général provenant des contrées Ashnardienne. Et je dois avouer que nous avions gagné la bataille sur un grand coup de chance. »

La Terranide espérait que cela réponde aux questions d’Adamante. Elle remit par la suite l’artéfact sous son haut, le cachant à la vue de tous, avant de réfléchir quelques instants.  La mage avait réussi à deviner sans le moindre mal ses facultés magiques et venait de découvrir un autre point la concernant. Pesant le pour et le contre, l’Okami pris la décision de parler ou de montrer tout ce qu’elle possédait pour ne pas à nouveau subir un flot d’interrogation. Mais avant tout, elle posa son regard sur la salle, remarquant quelques croyants en –train de les regarder d’un air curieux ou d’essayer d’avoir des explications auprès du Père Lamb.

Ce dernier était justement assis et semblait griffonner quelques notes rapides sur un petit calepin. En observant un peu mieux, la Louve pu voir la fléchette posées sur une sorte de tissu blanc. Nul doute que le Père Lamb était en train d’écrire les notes la concernant. Finalement, Shad fit un rapidement mouvement de poignet, une simple torsion et deux lames surgirent. Deux lames faites dans un métal extrêmement résistant l’adamentium et forgées en collaboration par une elfe du soleil et une walkyrie. Les quelques symboles et runes propres à chacun de ces peuples gravés le long des lames en étant la preuve. Elle passa aussi rapidement sa main près de sa hanche et sortie sa paire de  dagues, de même factures.

« Ces armes sont aussi des cadeaux. Je préfère te les montrer maintenant avant qu’on ne pense  des inepties. »

Shad faisait bien-sûr allusion à un quelconque futur assassinat ou une attaque armée de sa part. Après tout, de telles idées pouvaient bien vite germer dans l’esprit des gens. Elle rangea ses armes rapidement par la suite, les dissimulant à la vue de tous. Après tout, elle était dans une église et le port d’arme n’était pas réellement le bienvenu en ce lieu sacré.  La Terranide émit un petit claquement, faisant apparaître une flammèche sur le bout de son index. Nul besoin de faire un grand sort.

« Oui je contrôle la magie et plus particulièrement celle du feu, depuis ma naissance même. Mais je continue encore à progresser. Je suis également polymorphe sur le point de vue animal et…une autre forme que je n’utiliserais pas. D’autres questions ? »

La Louve éteignit d’un geste de la main la petite flamme vacillante dardant son regard dans celui de Médonnée. Pour elle, il était également hors de question qu'elle use de sa faculté à devenir lycanthrope. Beaucoup trop dangereux. Elle venait donc de jouer cartes sur tables et lui avait montré certaine de ses facultés.  Le Père Lamb revint cependant, interrompant l’échange entre les deux femmes, passant à Médonée un petit coffret où se trouvait la fléchette ainsi que quelques notes à son sujet avant de les bannir par réflexe et de répartir à nouveau.

« Il serait de bon ton de se rendre à nouveau au Palais Royal non ? A moins que mes révélations ne te fassent changer d’avis en ce qui me concerne ? »

Au moins elle serait fixée. Par ailleurs, il semblait plus logique de se rendre à nouveau au Palais d’Ivoire plutôt que de retourner sur les lieux du crime. Mais peut-être qu’Adamante souhaitait faire l’inverse et  partir à la recherche de plus de preuves. Quoi qu’il en soit, la Terranide attendait sa réponse.



Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 38 dimanche 16 mars 2014, 15:44:18

Shad lui expliqua qu’elle avait eu cette amulette en défendant la « Reine des Araignées » contre Brahmin. Si la première ne lui disait rien, Brahmin, en revanche, ne lui était pas inconnu. C’était un ancien Ashnardien, qui était connu pour diriger une troupe de mercenaires et de forbans en tout genre : violeurs, criminels de guerre, bandits de grand chemin... Il avait déjà ravagé plusieurs fermes nexusiennes lorsque les Ashnardiens envahissaient Nexus, profitant de ces grosses guerres pour s’enrichir en pillant des fermes, de petits bourgs isolés, et capturer des femmes. Brahmin et tous ses forbans étaient mis à prix par les autorités nexusiennes. S’il était mort, c’était une bonne nouvelle. Et, si cette femme, cette « Reine des Araignées », avait remis à Shad ce pendentif, alors c’est qu’elle ne devait pas usurper son titre. Shad lui expliqua également avoir d’autres tours dans sa manche, lui présentant deux lames le long de ses poignets, qui lui firent penser à ces lames que les assassins utilisaient pour tuer rapidement quelqu’un. Elle put voir que ces courtes lames avaient été forgées, et étaient probablement enchantées, mais n’eut pas le temps d’en dire plus. La Terranide lui présenta des dagues, puis lui expliqua maîtriser la magie élémentaire du Feu, en faisant pousser une flammèche dans le creux de sa main.

Le Feu... Depuis les Antiques, il faisait partie des quatre éléments physiques primaires, avec l’air, l’eau, et la terre. Ces quatre éléments physiques étaient aussi les quatre magies élémentaires de base, celui que tout magicien se devait de connaître. C’était à partir de là que tout découlait. La Glace, qu’on opposait traditionnellement au Feu, était en réalité un dérivé de l’Eau. L’Eau s’opposait au Feu, et la Terre à l’Air. Ainsi, l’équilibre magique était préservé. Adamante revoyait les cours primaires défiler dans sa tête. Quand on lui avait parlé de cet « équilibre magique », elle avait eu bien du mal à saisir cette notion. Maintenant, elle la comprenait. L’univers était régi par les forces binaires : chaque force devait avoir une force qui lui était opposée, sous peine de voir tout s’écrouler. En magie, c’était pareil. Il fallait bien doser ses sorts pour qu’ils fonctionnent. S’il était possible de maîtriser la magie sans instructeur, il était toujours plus efficace d’avoir eu un mentor. Adamante se demandait donc qui avait formé Shad, dans l’hypothèse où elle avait été formée.

Elle lui expliqua ensuite pouvoir changer de forme.

« D’autres questions ? »

Un léger sourire traversa les lèvres d’Adamante.

« Le jour où tu n’auras plus de maître, je pense que tu trouveras un poste chez nous. Tu es une Terranide pleine de surprises, Shad, ne put que reconnaître Adamante. Quant à ta maîtrise de la magie... La magie est innée. Elle est en chacun de nous, depuis notre naissance. Si tu peux la manipuler sans avoir eu besoin de formation, alors c’est que ton potentiel magique est grand. »

Peut-être pourrait-elle la former... Malheureusement, elle ne pouvait pas le faire comme ça. Elle était déjà en train d’enfreindre la loi et les usages en ayant emmené Shad avec elle. Il lui aurait fallu une autorisation expresse de son propriétaire pour le faire, à supposer que ce dernier ait bien accompli toutes les formalités nécessaires : enregistrer son esclave auprès de l’administration, et s’acquitter des différentes taxes fiscales liées à l’utilisation des esclaves. Il y avait tellement de fraude qu’il était toujours possible, pour les avocats, de parvenir à dénoncer un contrat d’esclavage, et d’en demander la résolution devant le juge. Le droit des obligations, c’était le socle commun du droit, et, partant de là, tous les avocats avaient des compétences, plus ou moins importantes, dans l’esclavage. Néanmoins, Adamante n’allait pas se lancer dans une telle procédure. Les gens grogneraient, y voyant une ingérence de l’État dans des affaires privées.

Le père Lamb revint ensuite, leur rendant le coffret, avec la fléchette empoisonnée, et quelques notes. Adamante prit soin de les consulter. L’homme était visiblement encore retourné par ce qu’il avait vu, et la magicienne prit le temps de lire les notes. Elles avaient l’air bonnes. Il lui faudrait maintenant s’assurer que Lamb était bien reconnu comme alchimiste, en consultant les archives de l’administration en charge de l’octroi et de la conservation des diplômes. Dans ce tas de fatras et de papiers, il devait bien y en avoir un attestant que Lamb était un alchimiste. L’alchimie était une profession règlementée, qui, pour éviter les arnaques et les escroqueries, disposait d’une législation particulière. Un alchimiste désirant ouvrir son négoce devait le déclarer auprès de l’administration, et devait attester de sa qualité d’alchimiste. Il était autrement dans l’illégalité, sous peine de voir son commerce être fermé dès la découverte de la supercherie, et de subir des poursuites pénales.

« Il serait de bon ton de se rendre à nouveau au Palais Royal non ? suggéra alors Shad. À moins que mes révélations ne te fassent changer d’avis en ce qui me concerne ? »

Adamante referma le coffret, et tourna sa tête vers elle.

« Il y a des choses à faire auprès du Palais d’Ivoire, en effet, mais il faut que j’aille dans un autre endroit. Une personne à aller voir, à proximité. De ton côté, Shad, tu peux rester ici si tu le veux. Une église est un sanctuaire pour tous. »

Lamb leur avait demandé de partir, mais c’était sûrement parce qu’il y voyait ses ouailles être perturbés, et voulait conserver la sérénité des lieux. Si Adamante avait été un peu plus paranoïaque, elle aurait trouvé ce comportement plus que curieux, mais elle avait aussi d’autres chats à fouetter. Il lui fallait notamment s’assurer que Jacques de Malenbraix soit toujours là.

Il vivait à proximité, dans une maison en apparence anodine, où il était locataire. La propriétaire était une vieille bigote qui passait son temps à hurler sur les femmes ayant des vêtements trop courts, et à balancer des seaux d’eau sur ceux qui faisaient du bruit sous ses fenêtres. Il avait fallu le charme d’un avocat pour la convaincre de louer sa chambre.

Et c’était cet ennemi redoutable qu’il allait bientôt falloir affronter.
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Shad Hoshisora

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 39 dimanche 16 mars 2014, 23:32:12

« Je prends cela pour un compliment, merci. Pour ce qui est de ma magie, je sais la manipuler depuis ma naissance mais j’ai bien sûr dû suivre quelques enseignements ici et là pour progresser. Tout n’es pas inné après tout, n’est-ce pas ? »

Une bonne chose de faite. La Terranide avait dévoilé la plupart de ses secrets à Adamante afin d’éviter un nouveau florilège de questions futures. Mieux valait anticiper ce fait possible. De plus, elle n’avait plus réellement intérêt à lui cacher  ses quelques atouts. Si ce n’était pas le cas, elle venait tout simplement de faire une grossière erreur. Pourtant, elle n’en avait aucunement l’impression, la lycane savait qu’elle pouvait compter sur Adamante. Et puis, ne l’avait-elle pas menée jusqu’ici pour qu’on la soigne ? n’avait-elle pas été un poids pour la magus qui risquait de s’attirer des ennuis en la transportant jusqu’à l’église du père Lamb ? Non, la Louve ne regrettait en rien ce qu’elle avait dit à Adamante.

Sans un mot, Shad observait la boîte renfermant la petite fléchette qui avait bien failli lui coûter la vie. Elle tenta également de voir ce qui était marqué sur les notes mais n’eut pas la chance de pouvoir les lire. Grommelant légèrement, elle dû attendre qu’Adamante termine sa lecture. Pendant ce temps, la lupine observait simplement autours d’elle, sans un mot.  Une petite mélodie lui revint souvint, ou plutôt une chanson tirée d’une œuvre cinématographique de la Terre.  Quelque chose qu’Adamante ne pouvait pas connaître ni même les pauvres personnes en train de prier en ce lieu saint. Pour peu, la Louve l’aurait également chanté mais elle se doutait bien que ce n’était guère le moment. Il y’avait un temps pour le chant et un temps pour les affaires, or là, le temps était plus apte aux affaiires. Elle fredonna néanmoins quelques paroles à tue-tête , avant de se stopper, secouant doucement sa tête négativement.

« Non, je t’accompagne. Je ferais plus attention la prochaine fois en cas d’attaque surprise. Mais je préfère t’accompagner. »

Et elle ne lui laissa pas l’opportunité de refuser sa présence. La lupine s’était déjà levée, bien décidée à accompagner Adamante jusqu’à la personne qu’elle souhaitait voir.  Remerciant une dernière fois le Père Lamb sur le chemin menant à la sortie, les deux femmes s’engouffrèrent à nouveau dans les ruelles des bas-fonds. La Terranide suivit donc la mage jusqu’à arriver devant une espèce d’immeuble délabré. A première vue, elle aurait pu croire qu’il était abandonné jusqu’à ce qu’une fenêtre du deuxième étage s’ouvre avec fracas et qu’une femme à l’âge bien avancé ne commence à crier :

« Hors de ma vue, sales petites guenons ! Allez-vous avec vos jérémiades ! »

Ni une, ni deux, la vieille leur lança un saut remplit d’eau glacée. Par chance,  Shad l’évita de justesse, regardant tour à tour la vielle puis Adamante :

« Rassures moi..ce n’est pas ton contact ça ? »

Car si c’était le cas, elle le sentait très mal.  La  propriétaire de l’établissement se mis à s’époumoner, gueulant de sa voix gave :

« Et je ne veux pas de chienne ici ! Dégagez ! «

La lycane soupira de frustration,  passant une main sur l’une de ses oreilles pour les frotter doucement.  A force de crier ainsi, cette femme risquait bien de lui vriller les tympans.  La Terranide regardait en même temps Adamante, se demandant ce qu’elle allait faire désormais et si elle n’avait pas un sort dans sa besace pour faire taire cette furie dégénérée.

[Hrp : J'ai honte..c'est petit D :]

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 40 mardi 18 mars 2014, 01:11:49

C’était probablement le plus grand ennemi qui soit. Plus terrible que l’union malfaisante entre un Balrog et un mage noir issu des profondeurs infernales : une vieille femme acariâtre qui passait son temps à aboyer sur tout ce qui passe, que ce soit les adolescents faisant trop de bruit sous sa porte, les contractuels venant lui proposer des conventions juteuses, les agents municipaux venant lui demander de payer ses impôts, ou venant effectuer le recensement de la population. La vieille mégère accueillit comme il se devait Adamante et Shad, en leur balançant un seau d’eau sale. Adamante leva la main, et forma un bouclier, qui fit rebondir l’eau, n’ayant même pas à se déplacer.

« Rassure-moi... Ce n’est pas ton contact ça ? »

Adamante n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit que la morue leur hurla à nouveau dessus, avant de sèchement refermer ses volets, d’un claquement sec. La magicienne hésita un peu.

« Non... C’est sa propriétaire. Mon contact, tu l’as vu : c’est cet avocat qui est venu te voir hier, en prison... Sauf qu’il n’est pas vraiment avocat. C’est à cause de lui que nous nous sommes rencontrées, il a envoyé une lettre parlant de toi, et c’est comme ça que je t’ai trouvé. Il a probablement des informations... »

Cependant, Adamante se doutait bien qu’il y avait un problème. Elle réfléchit rapidement sur un moyen de faire céder cette vieille mégère. Elle était à l’étage, or, c’était là qu’était l’appartement de Mallenbraix. Sans doute était-elle du genre inquisitrice, mais Adamante soupçonnait autre chose... Quelque chose de plus inquiétant. Qu’elle ne sache pas où était sa poule aux œufs d’ors. Mallenbraix payait à un prix assez élevé le loyer, un prix beaucoup plus élevé que le tarif en vigueur, mais c’était le prix exigé par la vieille chouette. Il suffisait de voir sa maison délabrée pour constater qu’il s’agissait d’un taudis. Elle était poursuivie par sa banque pour ne pas rembourser des prêts qu’elle avait contracté, et avait du mal à payer la taxe foncière annuelle. Elle touchait de l’argent grâce au système de retraites, mais ce n’était pas assez pour joindre les deux bouts. La Couronne le savait, car elle s’était un peu renseignée sur cette femme, et elle était menacée par sa banque de saisie. Le loyer que le locataire lui versait lui avait permis de trouver un arrangement amiable avec la banque, cette dernière lui ayant fait un échéancier, afin qu’elle ne soit pas saisie, et ne finisse pas dans une maison de santé.

Adamante décida de jouer là-dessus, et toqua à la porte.

« Fichez le camp, ou j’appelle !
 -  Madame, je suis Adamante de Mélisi, la collaboratrice de Maître de Mallenbraix ! Shad est notre assistante ! »

La vieille ne connaissait sûrement pas Adamante, et elle avait inventé le premier mensonge qui lui était venu à l’esprit, en oubliant de changer son prénom. La vieille ne les insultait pas, et Adamante tourna sa tête vers Shad, posant brièvement un doigt sur ses lèvres, comme pour lui faire signe de se taire. Elle tapa à nouveau contre la porte :

« Madame, je venais voir si Maître de Mallenbraix se portait bien, car je n’ai pas eu de nouvelles de lui ce matin. Comme vous le savez, nous luttons ardemment à défendre les honnêtes propriétaires de ce quartier, et j’ai besoin de le voir ! »

Elle se tut un peu, se pinçant les lèvres, résistant à l’envie de lancer un sort pour ouvrir la porte en la faisant sauter. La vieille s’avança alors, et ouvrit la porte en grommelant. Elle était bossue, le dos voûté, et les regarda lentement, soupçonneuse.

« Une jeune femme bien ne devrait pas porter des vêtements aussi indécents, grommela-t-elle.
 -  Maître Mallenbraix est-il ici ? répéta Adamante, en se forçant à rester calme.
 -  Non ! C’est un menteur, lui, un hypocrite, comme tous les autres ! Il prétend pouvoir me défendre, et il passe toutes ses nuits à faire je ne sais pas quoi... un dealer de drogues, sûrement...
 -  Je vous assure que Maître Mallenbraix s’occupe avec attention de votre cas...
 -  Et moi, j’dis que c’est un con, et que vous, m’avez tout l’air d’une pute ! »

Si cette mégère savait qu’Adamante pouvait la mettre à mort rien que pour avoir dit ça... Elle se força à puiser d’ultimes monts de sagesse, et reprit :

« Je pense que je devrais consulter les affaires de Maître Mallenbraix, j’y trouverais peut-être des informations utiles. »

La vieille femme renâcla du nez, les observant tous les deux, en plissant les yeux.

« De ‘façon, vous ne comptez pas me lâcher la grappe... Mais, si la boule de puces laisse un seul poil, j’vous vire ! C’était tout piant là-haut, j’ai du passer le ménage, tché ! Adolescence de cancres. Un avocat ! Bah, on croit rêver ! ‘T’en foutrais, moi, du Code civil. Qu’est-ce que ça prend pour un maître, ça, alors que ça sait même pas ranger ses chaussettes, hé ?! »

Elle pérorait toute seule en leur ayant tourné le dos, et Adamante lui fit signe de passer. Elle grimpa l’escalier en bois, qui mena directement au grenier, sous les combles. Il y avait le lit de Jacques, ainsi qu’un bureau.

« Il faut voir si on peut trouver quelque chose... Des notes, un carnet, n’importe quoi d’utile... »

Elle se doutait que la mégère avait déjà du faire son inspection. Si Adamante avait de la chance, elle n’avait pas vu quelque chose, ou alors, elle l’avait conservé pour elle.
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Shad Hoshisora

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 41 mardi 18 mars 2014, 18:47:25

L’oKami n’eut d’autres choix que de garder le silence pendant la conversation entre Adamante et la propriétaire des lieux.  Il ne fallait pas être une personne d’une grande intelligence pour comprendre la signification du geste de la mage. Sans un mot donc, la lupine croisa ses mains derrière son dos, sa queue effectuant de petits mouvements pendant qu’elle écoutait les deux femmes argumentées entre elles.  Et elle dû avouer qu’elle se demandait bien comment Adamante faisait pour ne pas s’énerver contre cette vielle mégère.

L’arrogance de la propriétaire était un fait à revoir. Cette femme avait-elle réellement la moindre idée à qui elle s’adressait ? La Terranide se demandait même si elle s’adressait ainsi à quiconque. Et parler ainsi à des personnes liées à la Couronne pouvait vous coûter très cher.  Enfin, la Louve était aussi dans le même cas, vu qu’elle ne s’adressait pas comme le protocole l’exigeait à la Reine ou sa conseillère.  Peut-être devrait-elle réfléchir à deux fois avant de parler ? Songeant à cela, elle haussa simplement les épaules. Ce n’était pas la peine de changer subitement sa manière de s’adresser à Adamante ainsi qu’à la souveraine.

Tiens ? Le silence était revenu. La lupine porta son attention sur la porte qui s’ouvrait, laissant voir la vieille propriétaire. Autant dire que la méfiance se lisait dans ses yeux, ainsi qu’une certaine pointe de dégoût  envers la Terranide. Cette dernière ne pipa mot quant à la remarque sur les puces. Ce n’était pas le moment pour hausser la voix et tout faire capoter. Pourtant,  elle avait bien envie de prendre une apparence plus animale et de vraiment éparpiller des poils ici et là dans la pièce qu’elles allaient visiter. Mais elle s’en abstiendrait.  Shad suivit donc Adamante à  l’étage, observant dans un premier temps la pièce dans l’ensemble.

« Au moins…Ce n’est pas grand »

Un certains avantage en quelque sorte. Mais si la vieille était passée avant eux et surtout si elle venait de ranger la pièce comme elle l’avait mentionné, il serait étonnant qu’elle n’est pas mis la main sur des écris importants ou tout autres objets pouvant être lié à l’histoire tournant autour de l’abattoir Mandus. La Terranide s’avança vers le bureau et l’examina. Elle fouilla dans les  tiroirs vides de tout contenu, observa  en-dessous du meuble en se penchant  légèrement. Rien.  On aurait pu prendre le bureau comme un meuble neuf, tout juste déposé dans la pièce.

Pourtant, si ce faux avocat prenait bien des notes de ses enquêtes, pourquoi n’y avait-il rien ? Pas le moindre dossier, pas la moindre petite  feuille, rien. La lycane commença à suspecter la mégère de les avoir pris avec elle pendant son nettoyage. Si tel était le cas, il leur faudrait donc la voir à nouveau et Shad n’était pas très enjouée à cette idée.  Prise de doute, elle continua à inspecter le bureau, tapotant  sur les planches servant de fond de tiroir.  La louve toqua doucement avec l’index replié  dans les différents  compartiments avant de remarquer qu’un sonnait différemment.
En examinant le meuble et plus particulièrement le tiroir à double fond, la Louve ne trouva aucun moyen de l’ouvrir. S’il était possible de l’ouvrir, ce n’était pas avec les mains en tout cas. Peut-être en usant d’un sort ?  Elle interpella donc Adamante pour lui en faire part :

« je pense que ce tiroir cache quelque chose mais impossible pour moi de l’ouvrir et je crains également qu’il va falloir retrouver notre chère amie en bas. »

L’Okami eut un léger frisson d’appréhension. Non, cette femme ne lui faisait pas peur, mais elle la craignait sur le fait qu’elle risquait fort de vite la faire sortir de ses gonds. Hors, elle devait garder son calme, surtout en ces jours d’inquisition.  La Terranide porta donc son regard dans la pièce,  la balayant du regard. Se mordant les lèvres légèrement elle osa demander :

« Si je serais venue de suite à la rencontre de ce Jacques….Tu penses qu’il serait toujours….Là ? »

Indirectement, la lycane se sentait coupable de la disparition du faux-avocat. Elle avait refusé de le rencontre quand elle était au poste et elle venait à se demander si cette rencontre n’aurait pas pu tout changer. Peut-être serait-il encore là et non disparu on ne sait où.



Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 42 jeudi 20 mars 2014, 02:10:53

Les espions royaux n’étaient pas des idiots ou des incompétents. Jacques savait que l’espionnage ne se résumait pas à de séduisants individus en costume. Les plus redoutables espions étaient les gens insoupçonnables : les gardes impassibles, les secrétaires, les pages, les domestiques... Ceux qui avaient accès à tout, mais dont, par un excès de confiance et d’arrogance, on ne se méfiait pas assez. Des gens comme cette vieille harpie. Jacques avait du savoir que cette femme l’espionnerait, et fouillerait ses affaires pendant son absence. Il devait donc avoir trouvé un moyen de dissimuler ses informations, et, pour le retrouver, Adamante utilisait un sort magique de clairvoyance, lui permettant de voir à travers le décor, afin de repérer des planques, des caches. Elle commença par le plafond, en estimant que la vieille harpie n’aurait pas pu regarder sous les combles, mais ne vit rien à travers les poutres. Depuis l’une de ses paumes, une sorte de rayon magique filait, permettant de voir à travers la matière, et elle le déplaçait lentement, tandis que Shad, de son côté, inspectait le bureau.

Ne trouvant rien, Adamante fila vers la lourde armoire, et l’ouvrit. Elle abritait la garde-robe de Jacques, et cette dernière put voir une série de costumes, ainsi qu’une robe noire d’avocat. Cette robe était une reproduction d’une véritable robe, mais elle était fausse. Les robes judiciaires étaient exclusivement faites par un tailleur spécialisé de Nexus, ledit tailleur bénéficiant d’une exclusivité sur ce point. Par ordonnance, tout tisserand qui confectionnerait des robes judiciaires supplémentaires serait ainsi coupable d’une contrefaçon. Cette robe noire avait été faite par les services d’espionnage de Nexus, et avait été commandée auprès de ce tailleur. Si elle était fausse, c’est parce que le nom brodé à l’intérieur ne faisait pas référence à un véritable avocat. Il aurait cependant fallu faire plus qu’une simple observation de la robe pour le voir. Ces robes étaient faites dans un tissu très spécial, qui permettait de rouler la robe en boule, sans risque qu’elle ne se froisse. Ce genre de tissus ne se trouvaient pas facilement, et les contrefaçons de robes judiciaires étaient souvent repérées à cause de ça : un tissu différent. Adamante y songeait fugacement, et éclaira la robe, en sachant que ce genre d’instrument pouvait contenir des poches secrètes.

Malheureusement, il n’y avait rien. Adamante continua à observer l’armoire, espérant y voir une cache. Shad intervint alors, la tirant de ses pensées, en lui indiquant qu’il y avait un tiroir récalcitrant, abritant quelque chose en son sein. La magicienne hocha la tête.

*Bien sûr, un tiroir à double fond !*

Elle se rapprocha de ce dernier, et, en utilisant son sort, vit que le mur en bois au fond du tiroir était factice, et qu’il y avait derrière, un petit carnet. Les notes de l’espion ! Adamante eut un sourire ravi.

« Bien joué, Shad ! Il doit sûrement y avoir un mécanisme pour l’ouvrir, mais je suppose que Jacques l’a emmené avec lui… »

Revoir la vieille harpie en bas ne la tentait pas. Elle avait sans doute pu prendre quelques notes, mais Adamante tenait déjà à voir le contenu des informations figurant dans le carnet. Elle utilisa lentement sa magie, et parvint ainsi à enclencher le mécanisme de ce faux mur, l’abattant. Elle tracta ainsi à elle le carnet, alors que Shad lui faisait part de son inquiétude, et, probablement, d’un sentiment de culpabilité naissant :

« Si je serais venue de suite à la rencontre de ce Jacques….Tu penses qu’il serait toujours… Là ? »

Clignant lentement des yeux, Adamante la regarda, et haussa les épaules.

« Je n’en sais rien, Shad, et je me méfie toujours des ‘‘si’’. Ce dont je suis sûre, c’est que tu n’as rien à te reprocher. Jacques est un espion de la Couronne, un homme instruit et aguerri. C’est quelqu’un qui sait ce qu’il fait, et qui n’est pas un incompétent. De plus, nous n’avons aucune preuve qu’il ne lui soit arrivé malheur. »

Le carnet comprenait une série de brèves informations sur l’enquête de Jacques.

Citer
J’ai rapidement pu remarquer toute la fascination que ces gens vouaient à Mandus. Son abattoir tourne à plein régime. Les porcs arrivent le matin en grande quantité, et repartent dans la journée. L’emploi créé permet aux gens de vivre mieux, et d’améliorer la sécurité des rues. Serait-il possible que, en définitive, cet homme n’ait rien à cacher ? Le paranoïaque que je suis ne peut s’y résoudre.

Dans d’autres pages, il indiquait que le père Lamb, initialement, était assez hostile à cet homme, le voyant comme « un profiteur de plus », l’accusant de n’être rien de plus qu’un « opportuniste arriviste profitant de la souffrance des gens pour les exploiter ». Visiblement, Lamb avait fini par changer d’avis. L’espion n’avait visiblement pas réussi à réunir de preuves sur ce dernier, mais, plus il avançait dans son enquête, plus il commençait à avoir des soupçons.

Citer
Certaines choses ne collent pas. Plus ça va, et plus je m’en rends compte. J’ai réussi à m’entretenir avec l’un des experts-comptables de l’abattoir, et les chiffres ne mentent pas. Chaque matin, les contremaîtres comptent le nombre de porcs qui arrivent dans l’abattoir, et le consignent dans leurs registres. Or, d’après ces rapports, il apparaît qu’il y a une différence de kilos de viande entre celle qui arrive, et celle qui repart. Chaque jour, plusieurs porcs disparaissent dans cet énorme abattoir. Or, on n’a recensé aucun vol... Et voler une carcasse de porc, dans une manufacture aussi peuplée, voilà bien qui ne doit pas passer inaperçu. Où se retrouvent les porcs qui s’envolent ? Je dois aller voir cet expert-comptable pour qu’il me confie son rapport, ainsi que ses doutes sur Mandus. Je n’ai toujours aucune preuve, mais mon instinct me dit que cette âme dévouée et charitable doit bien avoir ses coins d’ombres. Loin de moi l’idée de vouloir influer un peu plus de cynisme dans les rues de Nexus, mais cette différence de tonnage, en vérité, me surprend.

On approchait de la fin du carnet, Adamante fila à la dernière page.

Citer
Non, ce ne sont pas que les porcs. Les disparitions... Est-ce qu’elles ont bien lieu à cause de l’abattoir ? Je ne saurais y croire, et pourtant... Mon esprit est en telle ébullition que je peine à coucher les mots sur ce carnet. Trop de doutes, trop de suppositions, trop d’hésitation. Tout cela ne peut être vrai. Je dois aller voir cet expert ce soir. Si cela est vrai... Mais je ne saurais me résoudre à y penser. Il y aurait eu un mort près de l’abattoir. Un témoin oculaire, une Terranide, l’aurait vu. J’ai essayé de la récupérer, mais ces damnés gardes ne m’ont pas laissé faire, et je ne pouvais insister davantage sans qu’on risque de surprendre mon identité. J’irais voir du côté de l’abattoir, mais je suis convaincu que ce meurtre est réel. C’est pour ça que j’ai pris la liberté d’avertir mes supérieurs. Si tout cela est vrai, j’irais les voir demain matin... Sans doute devrais-je déjà aller les voir, mais il me faut une preuve, quelque chose... Cet expert-comptable est terrorisé, et n’a accepté de me recevoir que ce soir, dans un entrepôt abandonné. C’est là-bas que je dois me rendre. Avec ce rapport en main, tout ira mieux. Si cette machinerie est vraie, il est impératif de la stopper.

L’écriture était rapide, précipitée, comprenant plusieurs ratures. Jacques terminait en indiquant l’emplacement de l’entrepôt. Adamante s’écarta ensuite, laissant ainsi le soin à Shad de relire le carnet, et se mit dans un coin. Qu’est-ce que Jacques avait donc constaté de si effrayant pour précipiter la rencontre avec ce comptable ? Tout ça ne lui disait rien qui vaille.

Que se tramait-il donc dans cet abattoir ?
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 43 jeudi 20 mars 2014, 19:17:44

La lupine observa simplement Adamante user de sa magie pour déloger le double fond du tiroir. Comme elle l’avait soupçonné, un recours aux arts des arcanes était nécessaire pour atteindre les notes de l’espion de la Cour.  Ce qui expliquait également pourquoi la vieille mégère n’avait pas réussi à mettre la main dessus. Ou si cette dernière avait tenté de déloger la planche à l’aide de sa main, cela avait dû se solder par un échec critique. Ce qui permet au faux avocat de cacher  ses notes, une bonne chose en soit.  La Terranide n’osait imaginer ce qui aurait pu se passer si la vieille avait posé ses mains dessus.

Shad laissa  la magicienne à la lecture du carnet,  attendant patiemment qu’elle finisse. Au fil de la progression du carnet, la Louve put noter le changement de faciès de la part d’Adamante. D’abord reposé, ce dernier semblait se renfrognait au fur et à mesure et il était possible d’y lire le doute, l’incompréhension et une certaine forme de questionnement. Après tout, qui ne le serait pas avec tous ce qui se passe actuellement ?  Shad empoigna doucement le carnet que lui tendait Adamante, le lisant à son tour pendant que cette dernière semblait  perdue dans ses pensées.

Plus la Terranide lisait, plus elle se disait que l’abattoir et Mandus devenaient de plus en plus suspect.  Il y’avait bien trop d’incohérences dans les écrits de Jacques  pour que ce soit une simple coïncidence, et puis, cette dernière page, ces craintes qui y transpiraient, cette écriture fait à la va vite, comme si le temps était compté.  La lupine eut un sentiment de malaise, n’osant imaginer l’état psychique de  l’espion. Elle referma le livret,  le repassant à Adamante, s’humectant les lèvres avant de prendre la parole.

« Tout porte à croire que Jacques a découvert un fait intéressant et puis tous ces soucis liés à l’entrée des porcs, aux disparitions…Si on suit ses écrits, le dernier endroit où il a été fut cette fameuse réserve. Je pense qu’il faudrait y aller et voir si nous trouverons des traces lui appartenant là-bas. »

C’était pour la lupine, le dernier endroit où avait pu se trouver Jacques, du moins, le dernier endroit dont elles avaient connaissances. Si elles voulaient retrouver ses traces, il était primordial de commencer par ce lieu isolé. Pourtant, beaucoup de fait les engager à la plus grande prudence.  Le lieu ne devait plus être aussi sûr, peut-être était-il même surveillé à l’heure qui l’est ? Tant de questions restées sans réponses mais si énervantes. Il n’y avait que dans les films et les séries sur Terre ou une enquête se faisait sans encombres ou sans grand défi avec un résultat toujours positif à la fin. Réalisant ce fait, elle reprit subitement la parole :

« Peut-être devrions nous prendre gare. Si cet homme a disparu dans cet entrepôt qui sait ce qui nous attend. La prudence serait donc de mise. Mieux vaudrait nous rendre au Palais avant tout. Mais si tu penses qu’on peut y jeter un œil et bien, je te suivrais ».

Libre à Adamante de faire de le choix. En retournant au Palais, il leur serait donc possible de faire examiner la fameuse fléchette, de faire part des découvertes à Elena et également de mieux se préparer pour l’inspection de cet entrepôt désolé.  Au contraire, en se rendant sur place, les deux femmes seraient en mesure de découvrir encore des indices bien frais et de sans doute savoir ce qui aurait pu arriver à Jacques ainsi qu’à son interlocuteur. Mais le risque était présent.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 44 vendredi 21 mars 2014, 01:43:09

[HS.- Et un petit coup de théâtre, un !]



Tandis que Shad prenait connaissance des notes de Jacques, Adamante, elle, réfléchissait. Comme Shad, elle avait compris qu’il y avait maintenant deux options possibles :

  • Aller à l’adresse de l’entrepôt mentionné par leur espion afin d’y découvrir des indices ;
  • Retourner au Palais d’Ivoire afin de faire le point, et de mentionner ses découvertes à Elena.



Naturellement, le plus tentant était la première option. Mis à part les notes de Jacques, Adamante n’avait rien, et elle savait que, tôt ou tard, les services d’espionnage s’inquièteraient de la disparition d’un de leur agent, et risquaient d’envoyer des agents supplémentaires. Cependant, elle n’avait pas oublié l’attaque que les deux femmes avaient subi. Ce mystérieux assassin devait continuer à rôder dans les environs, et, s’il était lié à cette histoire, alors il était probablement au courant de l’entrepôt, et devait probablement y avoir tendu des pièges. Adamante, tout d’un coup, se mettait à craindre le pire pour son espion. Il était en réalité fort peu probable qu’il ait survécu. Shad continuait à lire, et Adamante se faisait petit à petit à l’idée de ne pas commettre la même erreur que lui. Visiblement, Jacques avait mis la main sur quelque chose de gros, de très important, mais, plutôt que d’en informer ses supérieurs, il avait choisi de sous-estimer l’adversaire, de faire cavalier seul. En soi, les espions royaux étaient relativement libres, tant qu’ils ne commettaient pas d’infractions pénales trop fortes, mais il était manifeste que le faux-avocat avait commis une erreur de jugement. Adamante était une magicienne compétente, certes, et elle effectivement accompagnée d’une talentueuse Terranide, mais elle savait aussi qu’elle n’était pas infaillible.

Shad termina sa lecture, puis reporta son attention vers Adamante, pour lui soumettre le même dilemme.

« Peut-être devrions nous prendre gare. Si cet homme a disparu dans cet entrepôt qui sait ce qui nous attend. La prudence serait donc de mise. Mieux vaudrait nous rendre au Palais avant tout. Mais si tu penses qu’on peut y jeter un œil et bien, je te suivrais. »

Adamante, qui avait silencieusement observé la rue, hocha lentement la tête en se retournant vers Shad, comme si elle acquiesçait à cette idée.

« Je dois t’admettre qu’il est très tentant d’aller voir cet entrepôt, mais nous ne devons pas oublier l’attaque que nous avons eu. Je préfère m’assurer que ce carnet soit remis au sein du Palais d’Ivoire. Par ailleurs, nous pourrons aussi en profiter pour nous renseigner sur le personnel administratif de l’abattoir. »

Pour ouvrir sa manufacture, Oswald Mandus avait du suivre la législation en la matière. Or, en droit nexusien, la liberté d’établir son établissement était subordonnée à une autorisation administrative, cette autorisation étant décernée à la suite d’un contrôle. L’objectif était de lutter contre la fraude et l’escroquerie. Pour ouvrir son entreprise, Oswald avait du faire parvenir une copie des statuts de sa société, et ces statuts étaient toujours consignés dans les archives du service commercial. Ces informations étaient compilées et synthétisées dans un registre destiné au public, le registre du commerce et des sociétés, mais l’administration disposait de plus amples informations. Si Adamante voulait consulter ces informations, ce n’était pas pour le plaisir de se perdre dans les profondeurs du jargon administratif, mais pour obtenir l’identité de l’expert-comptable. Il ne devait pas y en avoir cinquante, et elle ne voulait pas prendre de risque. Si cet homme était encore en vie, les soupçons de celui qui était derrière cette machination devaient être forts, et il devait se terrer.

Adamante récupéra donc le carnet, et descendit. La vieille mégère était en train de faire chauffer du thé, mais les entendit descendre, et se rapprocha.

« Attendez ! »

Surprise, Adamante s’arrêta sur le palier, et tourna la tête.

« Écoutez, nous vous remercions pour votre coopération, mais...
 -  Pffuaah ! grogna la vieille. Si vous êtes une avocate, alors moi je suis Nöly Ivory réincarnée ! »

Adamante cligna lentement des yeux, surprise.

« Je... Euh...
 -  Oh, votre ami pouvait bien balancer son jargon juridique à foison et faire son petit avocat, avec moi, ça ne prend pas. Vous croyez que je ne les connais pas, ces gens-là, hein ? Tous à péter plus haut que leurs culs ! J’ai été polie avec Monsieur Mallenbraix, car il payait rubis sur ongle, mais je savais bien que ce n’était pas un homme de loi. Ah, vous, les gens de la haute, vous nous prenez pour plus bêtes qu’on n’est, et vous vous prenez pour plus intelligent que vous z’êtes ! »

Non seulement cette vieille carne était insupportable, mais elle avait visiblement l’œil. Son discours ressemblait à celle d’une paranoïaque, mais, effectivement, elle avait raison. Les vieilles bourriques en savaient plus qu’elles ne voulaient bien l’admettre, et, visiblement, elle sentait qu’elle allait rester seule si Shad et Adamante partaient.

« Je sais très bien ce que Monsieur Mellenbraix voulait... Enquêter sur Môôôssieu Mandus, l’homme qui va sauver Nexus ! Ah, depuis le temps qu’on nous la sort, celle-là ! Mais moi, je sais ! J’entends les bruits, les murmures, les rumeurs ! C’est les autres qui vous envoient, hein ?
 -  Quels autres ? demanda Adamante, subitement intéressée.
 -  ’Pas de ça avec moi, jeune fille ! Je gueule, je gueule, mais c’est pour qu’on ne voit pas que la vieille carne, elle a l’œil, hey ! J’sais très bien que vous aût’, vous pouvez pas le sacquer, l’Mandus, et j’peux pas vous le rapprocher, dis voir ! Il en cache des choses, héhé, si vous saviez... Mais moi, je sais. Moi, j’ai vu !
 -  Vu quoi ?! »

La vieille secoua la tête.

« Ça fonctionne pas comme ça ! Si le blondinet est plus là, c’est qu’il a sucé un os trop gros pour ses petits chicots, hein, héhé ? »

Elle le balança avec un sourire hideux, révélant sa dentition pourrie.

« J’vous dirais ce que je sais, si vos amis de la haute me lâchent la grappe ! Ils veulent saisir mes biens, ma maison, l’armure de mon défunt mari ! ‘Trouvez ça normal, vous ?! Il est mort pour servir le pays, et j’ai juré d’entretenir son armure jusqu’à la fin de mes jours. Vous voulez Mandus ? Les autres pécores parleront pas ! Soit ils s’enterrent la tête dans le sable en pétant le cul à l’air libre comme des ânes, soit ils ont trop peur pour oser becqueter ! Moi, tout le monde me prend pour une vieille folle, mais, j’vous le dis, j’ai l’œil ! Assurez-vous qu’on me fiche la paix... J’veux un... Comment que z’appelez ça, vous autres de l’haute ? Hum... Oui... Je veux que mon banquier m’offre un reçu pour solde de tout compte, ou un truc comme ça... Bref, que mes dettes disparaissent ! »

C’était un coup de théâtre inattendu, et, surtout, une autre piste possible. Si cette vieille carne était là depuis des années, il se pouvait qu’elle sache bien plus de choses que ce qu’on pouvait penser. Cependant, elle ne dirait rien si elle n’avait pas ce qu’elle voulait.

« On se comprend bien, ma jolie ?
 -  Je... Je vais y réfléchir.
 -  C’est ça, c’est ça, réfléchissez, mais grouillez-vous le cul une fois, dites ! Maintenant, décarrez d’ici ! »
DC d’Alice Korvander.

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