En voir de toutes les couleurs [Piccolo]

« Voilà... Par ici... »

L’onde magique venait de souffler les deux monstres, les tuant pour de bon, et Elena put se permettre de souffler, soulagée. Les créatures de la crypte étaient mortes. Toute la crypte n’avait pas été purifiée, mais, au moins, les deux femmes pouvaient-elles s’avancer. Elena suivait la boule de lumière qu’Adamante avait formée. Restant dans le dos de la belle Mélisaine, Elena la suivait, silencieusement. Elle avait un capuchon rabattu sur la tête, et une sorte de bure de prêtre, qui faisait qu’il n’était pas aisé de deviner réellement qui elle était. Adamante, en revanche, portait des vêtements plus libres. Son visage était nettement moins connu de la populace que celui de la Reine, et, de plus, il était fréquent de voir Adamante sortir. Contrairement à Elena, Adamante était bien plus libre que la Reine. Elle portait ainsi une tunique violette, et avait la particularité d’être une magicienne se battant sans son bâton. Comme Elena le savait, un mage ne recevait un bâton que quand il n’était plus apprenti. Son bâton abritait alors, en son sommet, un rubis magique, qui servait à concentrer les pouvoirs du mage, le bâton faisant office de catalyseur. C’était tout, sauf un vulgaire bout de bois.

Elena, elle, portait, sous sa bure, une tunique fine. Quand on leur posait la question, Adamante présentait Elena comme sa petite sœur, qui s’évadait parfois d’un des couvents de l’Ordre pour profiter de la ville, en compagnie de sa grande sœur. Ceci expliquait le mutisme d’Elena, mais posait parfois d’autres complications. En effet, il était fréquent que les nonnes soient prises d’assaut par des esclavagistes ou des pervers. Heureusement, Adamante avait un talent indéniable pour les repousser.

Fréquemment, Elena sollicitait auprès d’Adamante une sortie nocturne dans la ville. Bien que ce soit risqué, Elena voulait en savoir plus sur sa ville, notamment sur les rumeurs parlant d’une quelconque Révolution. Elle avait difficilement accès aux rapports publics, et soupçonnait même qu’on édulcore la réalité pour ne pas l’inquiéter. Même Jamiël avait tendance à minimiser les faits, et Elena ne pouvait guère lui en vouloir. Soit ils agissaient délibérément, soit ils pêchaient par ignorance. Dans tous les cas de figure, Elena voulait se forger son propre avis.

Le Palais d’Ivoire existait depuis plusieurs siècles, et comprenait donc quantité de galeries souterraines, de passages secrets, qui menaient dans les profondeurs du Palais d’Ivoire, dans d’anciennes catacombes de la falaise, ainsi que dans l’ancienne crypte royale. De là, il était possible de rejoindre les grottes souterraines de la falaise, et de rejoindre les égouts. Naturellement, ce chemin était très difficile d’accès, et il y avait également des protections magiques à utiliser, ainsi que des énigmes, des murs coulissants, et ce genre de choses. Adamante connaissait le chemin, et il était rarissime que des voleurs réussissent à y pénétrer. Généralement, ils se perdaient dans les catacombes, et, soit réussissaient à sortir en rejoignant une rivière souterraine, soit finissaient, malheureusement, par mourir.

Le duo s’enfonçait dans une crypte souterraine filant sous les bas-fonds. Comme toujours, elles avaient traversé une partie des égouts, Adamante tuant quelques noyeurs, avant d’affronter les goules de la crypte. Elles s’avançaient silencieusement, se rapprochant de la sortie, un escalier en bois menant dans un bâtiment abandonné des bas-fonds, un entrepôt de stockage qui appartenait toujours à une guilde de la ville, mais qui ne contenait plus aucune marchandise.

Adamante s’arrêta soudain, et leva la main vers Elena.

Elle entendait du bruit.

Des sons. Et des bruits de pas. Ils venaient d’un couloir à gauche. Elle affaiblit considérablement sa boule lumineuse, et s’avança lentement. Peu à peu, elle perçut les reflets lumineux de torches, et, en continuant à avancer, le long d’un chemin, longea une grande pièce, où il y avait plusieurs contrebandiers.

« Merde... »

Les contrebandiers convoyaient de Lourdes caisses, descendant des marches en Pierre menant à une sorte de rivière verdâtre, d’où de petits barques les réceptionnaient, et avançaient vers les docks, afin de charger la contrebande dans les navires. Elena sentait son cœur battre la chamade.

« Allez, on se dépêche !
 -  Vite, vite, chargez toutes les caisses ! »

Certains avaient des fouets, et Elena frissonna en reconnaissant des colliers sur certains des hommes. Des esclaves.

« Je les reconnais... Lui, le Terranide, là... Il est recherché par la milice... »

Grimmöor était un Terranide-panthère bleu particulièrement sauvage et cruel. Raciste, cet assassin et pilleur notoire était l’homme de main d’un criminel de la ville, Nolbert Grochiam. C’était un contrebandier, un ancien comte elfique qui avait mal accepté que son peuple se retrouve en situation d’infériorité à Nexus. Grochiam finançait notamment des terroristes non-humains à commettre des attentats dans certaines parties du globe, la fameuse organisation qu’on appelait Scoia’tael. Leurs membres étaient surnommés les Écureuils, en raison des attentats qu’ils perpétraient généralement dans la forêt, et des pattes d’écureuil qu’ils portaient, en signe d’appartenance à leur cause.

Adamante les observait quand Grimmöor, qui fouettait certains esclaves, se retourna soudain. Adamante se replia immédiatement. Le flair du Terranide... Infiniment plus fort que d’autres humains.

« Il n’y a jamais eu de contrebandiers par ici... »

Adamante retourna sa tête... Et vit alors Grimmöor. Sa main manqua de peu de la frapper au visage, et elle bondit en arrière, tandis qu’Elena, surprise, se mit à hurler.

« Que faites-vous donc là, petites fouineuses ? Vous puez le ‘‘dh’oine’’ ! »

Grimmöor rugit alors, dévoilant toutes ses dents... Et Adamante balança un sort d’Air qui le repoussa. Le Terranide bleu roula sur le sol en couinant, et Adamante se releva rapidement, attrapant la main d’Elena.

« On se casse, vite ! »

Adamante se mit à courir vers l’escalier.

C’est ainsi que les deux jeunes femmes s’élancèrent, et sortirent de l’entrepôt, pénétrant dans les rues silencieuses des bas-fonds de Nexus... Pour voir Grimmöor débarquer pile devant elle, pointant une énorme lame.

« Je vais vous tuer, salopes ! »

Piccolo était en ville en ce moment. Il avait des reliques qu'il avait récupéré auprès de mercenaires à retourner auprès de l'église. Bien que son apparence pouvait repousser, n'étant pas humain, son aura naturel ainsi que son air sévère imperturbable lui avait permis de faire affaire avec l'église. il pouvait le faire avec n'importe qui du moment que la personne était droite et loyale.

L'un de ses amis lui avait demandé de l'aide afin d'arrêter un redoutable contrebandier, qui avait plusieurs fois mit au tapis les forces de l'ordre. il avait accepté, avant de se mettre en planque.

...

Il était assis par terre dans un coin des bas fonds en face d'un entrepôt. il percevait des bruits à l’intérieur mais son ami lui avait dit qu'il voulait les intercepter en flagrant délit. Il attendit donc, vendant des objets tribaux en tant que marchand ambulants, une lourde cape avec capuche le recouvrant des pieds à la tête.

Ce jour la, il y avait du monde semble t il, preuve que les criminels étaient a points et prêt à être arrêté. Piccolo était juste la afin de faire face au chef des contrebandiers, le redoutable homme panthère Grimmöor. Son aura était assez puissante, il était vrai, en tout cas, plus puissante que n'importe quel humain lambda.

Soudain, la porte de l'entrepôt s'ouvrit brusquement et deux femmes s'enfuirent poursuivit par le criminel en question qui détruisit une porte en bois sans broncher. Il fut plus rapide interceptant ses proies et alors qu'il sortait son sabre, piccolo décida d'intervenir. Il se releva avant de foncer à la vitesse de l'éclair devant les deux jeunes femmes. Il intercepta la lame du sabre dansa main, entre ses doigts.

- Ce n'est pas très glorieux de poser la main sur deux femmes...

Le criminel eut beau essayer de forcer de tout ses muscles afin de pousser, puis d'essayer de retirer le sabre, il ne parvint pas à le faire.

- Qu'est ce que...?

Piccolo brisa la lame en faisant tourner son poignet. Grimmöor fut décontenancé reculant d'un pas, avant de tenter de donner un coup de poing à l'inconnu. Piccolo sauta par dessus le criminel qui transperça sa cape ainsi que le mur en pierre derrière lui.  Il se retourna énervé d'avoir échoué et il recommença mais cette fois çi  le guerrier Namek ne bougea pas d'un poil avant de bloquer son puissant coup de poing dans sa main.

- Quoi ? Qu'est ce que sa veut dire, qui es tu ?

- Je me nomme Piccolo et j'ai pour ordre de te mettre hors d'état de nuire.

Comme pour confirmer ses dires, le namek serra son poing broyant celui de l'homme félin qui cria de douleur avant de s'agenouiller. il le relâcha et le criminel se releva. En un éclair, il fonça vers Grimmöor pour lui asséner un puissant coup de coude dans le ventre, avant de se remettre en position de garde. Le criminel se tenait le ventre en bavant, les yeux écarquillés.

- En...Enfoiré...!

il s'effondra ensuite au sol. Les gardes arrivèrent alors pour arrêter tout le monde et le capitaine salua Piccolo avant de le remercier pour son aide. Il eut un bref regard envers les deux jeunes femmes, comme si il les avaient déjà vu auparavant. il n'en tenu guère avant de solidement attacher Grimmöor et de partir en direction de la prison du royaume. Les soldats avaient largement le temps. Avec le coup que Piccolo lui avait mit, Grimmöor ne se réveillerait pas de sitôt.

- Il semble que je sois venu a temps. Drôle d'endroit pour deux jeunes femmes....C'est dangereux par ici, vous ne devriez pas vous balader dans un tel endroit !

Le guerrier à la cape blanche regarda les deux jeunes femmes avec un sourire.

Grimmöor était rapide et fort. Véloce, il avait contourné les femmes en passant par une porte latérale, l’arrachant de ses gonds, avant de se dresser face à elles, un sourire sadique sur les lèvres. Elena sentit son cœur bondir dans sa poitrine, et se recula prudemment, tandis qu’Adamante s’apprêtait à employer sa magie. Magicienne, elle savait qu’elle ne parviendrait pas à grand-chose si le combat avait lieu au corps-à-corps. Il fallait qu’elle reste à distance, et qu’elle le repousse. La magie se mettait à vibrer entre ses doigts, et, alors qu’elle s’apprêtait à se déchaîner, une onde de vent la surprit. Une créature verdâtre avec une cape blanche et une sorte de turban jaillit alors, et se heurta au Terranide.

La Reine vit l’épée du terranide se briser, et entendit un craquement, suivi d’un hurlement, quand l’ennemi tomba au sol. Le Terranide couinait faiblement, et Elena, interdite, contemplait l’homme verdâtre. Aussi fort que vif, il avait réussi à neutraliser l’individu. Des gardes débarquèrent alors. Adamante, toujours sur ses gardes, constata rapidement que le mystérieux homme vert ne leur voulait aucun mal. Elena resta dans son coin, et deux gardes se rapprochèrent. Réfléchissant rapidement, Adamante trouva une histoire qui pouvait justifier leur présence ici, sans qu’on ne s’intéresse trop à la jeune femme. Personne ne devait apprendre que la Reine faisait le mur en douce. Adamante n’osait imaginer le scandale qui en résulterait si les aventures nocturnes de la Reine étaient connues du grand public.

« Nous sommes confuses, expliqua-t-elle donc. J’espérais montrer à ma jeune sœur, une nonne, la sainte tombe de Saint-Grégoire d’Hortencia, mais l’homme qui a voulu nous guider voulait nous vendre comme esclaves auprès de ce Terranide. »

La tombe de Saint-Grégoire d’Hortencia était une sorte de légende urbaine, de folklore nexusien. Grégoire d’Hortencia était un moine-érudit, qui avait été canonisé par l’Ordre Immaculé, car ses talents, très savants, avaient permis de raisonner deux belligérants, dans une guerre survenue il y a plusieurs siècles. Il avait également eu une vie riche. Philosophe religieux, il avait disserté sur le rôle de l’Ordre, et était unanimement reconnu pour son ouverture d’esprit et sa tolérance à l’égard des autres religions, prédisant que la mission divine de l’Ordre Immaculé était d’amener la Foi auprès des incroyants, mais tout en respectant la liberté de culte et la liberté de conscience.

Saint-Grégoire d’Hortencia était mort chez lui, à Nexus, et son corps avait été enterré dans une crypte. Suite à un incendie qui avait ravagé cette partie de la ville, la crypte avait été perdue il y a plusieurs siècles. Depuis lors, il y avait de nombreux pèlerins et aventuriers qui venaient à Nexus pour retrouver la tombe. Le corps momifié de Saint-Grégoire d’Hortencia constituait une relique importante, et il n’était pas rare que de jeunes nonnes veuillent y aller pour s’inspirer de son influence et de sa sagesse. Saint-Grégoire d’Hortencia était en effet connu pour avoir mené une vie chaste, et pour avoir revendiqué les valeurs de la chasteté, en soutenant que l’abondance de sexe était la voie de la dépravation et de la luxure, car elle encourageait la paresse et la facilité, alors que la vie était avant tout effort et dureté. Le sexe ne devait être qu’un moyen reproductif. Dans les couvents, on citait souvent Saint-Grégoire d’Hortencia comme un exemple à suivre.

« Soyez plus prudentes, la prochaine fois, mes sœurs. Ce quartier de la ville est rempli d’escrocs et de menteurs.
 -  Nous le saurons. Je ne saurais suffisamment vous remercier pour ce que vous avez fait. »

Le garde haussa les épaules.

« Quitte à remercier quelqu’un, autant saluer cet homme. Nous avons traîné à intervenir. Cet entrepôt était en surveillance. »

Le garde leur expliqua que Grimmöor était un dangereux criminel, que la milice traquait. Il y a quelques jours, l’un de ses repaires avait été attaqué par la garde, et des esclaves avaient été récupérés, ainsi que de la marchandise illégale, comme de la drogue, ou des armes. Malheureusement, le Terranide avait réussi à s’échapper, mais un informateur leur avait dit que cet entrepôt abandonné était son repaire. Tandis que le garde parlait, fier de pouvoir s’adresser à une belle femme, d’autres soldats rejoignaient l’entrepôt.

Il allait leur parler de l’homme en vert lorsque ce dernier s’adressa aux deux femmes :

« Il semble que je sois venu a temps. Drôle d'endroit pour deux jeunes femmes....C'est dangereux par ici, vous ne devriez pas vous balader dans un tel endroit ! »

Le garde hocha la tête, comme pour confirmer ce que l’homme vert disait.

« C’est ce que je leur expliquais !
 -  Nous venons d’un endroit assez calme, on pensait que toutes ces rumeurs sur les quartiers sensibles de Nexus n’étaient que des racontars !
 -  Comme quoi... Vous pouvez faire confiance à cet homme, c’est lui qui nous a aidés à prendre l’ancien repaire de ce gredin de Terranide. Il avait aussi volé des reliques qu’il a remis à l’Ordre, et ce sont les autorités religieuses qui nous ont conseillé de faire appel à lui. De fait...Je serais rassuré si vous acceptiez qu’il vous escorte jusqu’à l’église la plus proche. »

Voilà qui n’arrangeait guère leurs affaires, Adamante ayant surtout envie de mettre le plus de distance possibles entre elles et la garde, mais elle ne pouvait pas refuser cette offre, sans avoir définitivement l’air suspecte, et risquer de finir au donjon, pour un entretien plus approfondi, au cours duquel sa supercherie avec Elena serait forcément évincée.

« Très bien, si vous lui faites confiance... Je vous remercie. »

Le garde hocha la tête, avant de monter la garde, et Adamante attrapa la main d’Elena, avant de s’avancer. Elle rejoignit l’homme vert. Elena gardait la tête baissée. Ce n’est pas qu’elle était gênée, mais elle voulait surtout éviter que tout le monde la reconnaisse.

« Je vous remercie, Monsieur. Je doute que les quelques sorts magiques dont je dispose aient été suffisants contre une telle bête. Je ne comprends pas pourquoi il voulait nous faire ça... Qu’avons-nous fait de mal ? Tant de cruauté en ce monde... Cette ville a bien changé ! »

Le Namek observa les jeunes femmes. L'une d'elle, la plus jeune  restait muette, la capuche cachant sa tête. Elle avait beau être une nonne, son visage était presque invisible, étrange même pour une nonne... L'autre jeune femme paraissait au contraire très volubile.

- Vous vous êtes trompé d'endroit dans ce cas...

Le capitaine de la garde remercia le Namek, le saluant de la main avant d'accepter la proposition de son ami.

- Ce serait plus prudent, sa serait dommage qu'il vous arrive quelque chose.

Il connaissait bien la ville pour s'y être rendu plusieurs fois. Il savait donc ou était situé le tombeau du saint homme. la grande sœur pris la main de sa petite sœur avant d'inciter Piccolo à y aller. Il regarda le garde avant de montrer le chemin.

- Vous ne semblez pas habitué à ce monde. Sa ne serait pas étonnant de la part de noble gens...

- Ne vous inquiétez pas je ne dirais rien, mais la qualité de vos robes, trahissent votre origine. Il faudrait changer cela et vous n'aurez plus aucun problème.

Elles avaient beau avoir une longue cape a capuche, cette dernière ne laissait entrevoir la soie de robe très fine par moment. Le mieux serait qu'elles se changent et endossent des robes de souilonnes à la place. Elles pourraient cacher leurs robes dans un sac et ainsi passer inaperçu avec un peu de suie sur le visage, mais pour cela, il faudrait qu'elles acceptent de se salir.

- Cet homme est un criminel maintes fois condamné pour bien des délits et crimes, il est très fort comme vous avez pu le constater. Il dispose cependant d'appui très puissant chez certains nobles, ce qui lui permet de sortir de prison rapidement et de recommencer ses activités. Le seul moyen d'arrêter ses activités serait de faire tomber son protecteur...

Il y eut bien d'autres personnes mal intentionné sur leurs routes, mais la seule présence de Piccolo les tint à l'écart. Il faut dire que sa taille de plus de deux mètres et son air sévère en plus de son aura ne donnait pas envie de se frotter a lui.

Au bout d'un quart d'heure, ils arrivèrent  devant l'église abritant le tombeau de Saint Gregoire d'Hortencia. Le saint avait longtemps été le curé de l'église, puis l’évêque, protégeant les pauvres et refusant les richesses du a son rang venant de l'église. Il avait vécu toute sa vie dans la piété et la charité, investissant tout son argent dans la construction et le financement de maisons destinés aux pauvres, aux femmes battues, aux femmes enceintes seules ou avec enfants, ainsi qu'aux reclus de la société. Après sa mort; Gregoire avait été fait Saint bien rapidement et il était aujourd'hui l'un des saint les plus appréciés. Le parfait exemple du héros venant du clergé mais dévoué aux plus démunis...

- Voici l'église de Saint Grégoire d'Hortensia !

L'église était l'une des plus belles de la ville, accueillant nombres de pèlerins venant de toutes contrés venant faire des offrandes devant la tombe du saint.

Elena était nerveuse. À une capuche près... Elle n’osait imaginer le scandale que représenterait la découverte de son identité. Les crieurs publics se délecteraient de se dire que la sainte Reine de Nexus, si isolée du commun des mortels, passait ses soirées à se faire péter le cul dans les bordels des bas-fonds. Il valait donc mieux éviter ce scandale, d’autant plus que ceci risquerait d’amener Ronald à renforcer la sécurité des passages secrets, pour éviter que la jeune Reine ne puisse encore échapper à sa surveillance assidue. Elena, comme souvent, se reposait donc énormément sur Adamante en suivant ce mystérieux homme vert. Elle pensait qu’il s’agissait d’une espèce de Terranide, mais elle n’arrivait pas à discerner de queue sous sa longue cape blanche. Il avait des vêtements de combat, et, pour que la garde lui fasse confiance, c’est que l’homme avait déjà du les aider. Cependant, Elena savait aussi que la garde nexusienne des bas-fonds ne pouvait pas être totalement fiable, et elle redoutait, comme Adamante, un piège. Fort heureusement, Adamante savait se battre, et, tandis que l’homme parlait, Adamante restait sur ses gardes.

Le trio remonta une petite rue endommagée. Les anciens pavés étaient décollés, ici et là, laissant apparaître des touffes d’herbe.

« Ne vous inquiétez pas je ne dirais rien, mais la qualité de vos robes, trahissent votre origine. Il faudrait changer cela et vous n'aurez plus aucun problème.
 -  Nous venons d’un cloître des hauteurs de la ville, répliqua rapidement Adamante, nous n’avons pas d’autres robes. »

La capacité d’Adamante à mentir avait toujours impressionné Elena. Dès les origines, dès le monastère de Saint-Antoine, elle savait y faire pour embrouiller les moines. Excédés par l’indiscipline constante d’Adamante, une pieuse méthode pour impressionner la Reine de Nexus, ils affrontaient constamment ses mensonges permanents. Ils avaient ainsi pu noter qu’Adamante protégeait beaucoup Elena, n’hésitant pas à se dénoncer quand Elena faisait une bêtise. Elena se sentait très responsable quand Adamante était au coin pour plusieurs heures, ou consignée dans sa chambre, au lieu de pouvoir jouer dans la cour du monastère, lorsqu’Elena, en cherchant à attraper un pot de confiture, avait renversé toute une série de pots. Adamante se dénonçait toujours, et, même si les prêtres se doutaient bien qu’elle n’était pas réellement fautive, ils ne pouvaient néanmoins pas aller contre cet aveu. Adamante ne lui en avait jamais tenu rigueur, et elle s’énervait même quand elle voyait que la petite Elena boudait, se sentant coupable de la mettre dans le pétrin.

En somme, elle pouvait compter sur elle. Le trio continuait à s’aventurer à travers les rues des bas-fonds. Il y avait des hommes dans les ruelles, des clochards sinistres, des individus ivres morts, ou défoncés à la drogue. Beaucoup de maisons étaient abandonnées, abritant d’anciens commerces qui avaient du fermer, et n’avaient jamais été rachetés. On avait cloué des fenêtres avec d’épais volets, mais certains avaient été arrachés, abritant les repaires des squatteurs. Des malfrats surveillaient certaines portes, individus assez laids, portant des armes sommaires, abritant ainsi les refuges de certaines des petites frappes dirigeant un bout de rue. Dans les ruelles, on s’échangeait du fisstech, une drogue hallucinogène très en vogue à Nexus. Cette partie de la ville était vraiment triste, contrastant bien avec la splendeur des hauts-quartiers.

Leur guide était observateur, et Elena savait qu’Adamante réfléchissait à un moyen de lui servir une histoire qui lui permettrait de se dire qu’il avait juste. Ils s’avançaient le long de la rue, jusqu’à apercevoir l’église. Elle était reconnaissable, par sa construction en pierre, le jardin qui l’entourait, et les torches permettant d’éclairer ce lieu saint.

« Voici l'église de Saint Grégoire d'Hortensia ! » annonça l’homme.

Un garde se chargeait de la surveiller, se trouvant au fronton de l’église. Adamante le salua d’un signe de prière, tout en sortant de sa bure sa croix religieuse. L’homme les laissa entrer, et le trio se retrouva rapidement dans un lieu baigné de sainteté : la nef de l’église. Faute de croix de Jésus, l’autel au fond du chœur représentait la Mère Immaculée. Des cierges brûlaient autour du chœur, sur des tables.

Adamante reporta alors sa tête vers l’homme, le dénommé Piccolo, et reprit :

« Par ailleurs, je m’appelle Elora, et ma sœur s’appelle Sandra. Je pense que vous méritez quelques explications. »

Adamante/Elora s’avança un peu, joignant les mains, tout en faisant le signe de croix devant la Mère Immaculée. Elena le fit également, avant de se mettre à genoux, priant silencieusement, tandis qu’Adamante s’expliquait :

« Nous venons effectivement des hauteurs de la ville, mais nous sommes de pieuses femmes. Comme je vous l’ai dit, Sandra vient d’un cloître, un couvent, où elle ne peut pas sortir. Je l’ai aidé à faire le mur, tout simplement. Nos intentions sont purement nobles. Nous avions entendu parler de la misère régnant dans ce quartier, et nous avions envie de la voir par nos propres yeux, et peut-être d’aider à apaiser certaines âmes en peine. Et puis... Hum... »

Adamante/Elora baissa légèrement la tête, en signe d’humilité.

« On nous berce d’histoires sur la légende de la crypte perdue de Saint-Grégoire d’Hortencia, alors... Enfin... Je me disais que... Une sorte de chasse aux trésors, ça pourrait être... Intéressant. »

Elle essayait de jouer la religieuse gênée, avant de se pincer les lèvres, pour regarder l’homme dans ses yeux.

« Et je vous serais infiniment reconnaissante si vous évitiez d’ébruiter cette affaire. Nos mères supérieurs n’aiment pas trop que nous sortions sans leur autorisation... »

Piccolo semblait sceptique, mais il ne le montrait pas, arborant de temps a autre un petit sourire amicale et compréhensif. Les humains étaient si difficile à comprendre...Il savait néanmoins détecter un mensonge et la jeune femme rousse était bien habile dans cet art, car il savait qu'il y avait autre chose derrière. Mais après tout, cela n'était pas son affaire et il n'était guère personne à se mêler de la vie des gens excepté quand la vie d'une personne était en jeux.

- Oui, je vois, sa ne doit pas être évident de sortir ainsi et je comprends donc votre méfiance et discrétion.

Après être entré, il laissa les deux jeunes femmes faire une prière, enlevant son turban sur le coup afin de respecter les principes. Ses deux antennes apparurent , mais il n'en tenu guère, après tout, il y avait temps d’espèce différente en cette ville...Il resta sans rien faire pendant ce temps, observant les deux jeunes femmes prier. Sa n'était pas sa religion, lui avait d'autres croyances, celles du respect des ancêtres.

Il fut un peu surpris de par leur demande

- Vraiment ? Vous me semblez bien curieuse pour des jeunes nonnes. Il est vrai que j'ai aussi entendu parler de cette légende... mais c'est très ancien.

- Pourquoi le ferais je ? L'argent ne m’intéresses pas, il ne m'est d'aucune utilité ou si peu...Eh puis j'ai autre chose a faire que d'aller colporter des rumeurs, n'est ce pas ?

Il fit un clin d’œil à la jeune femme

- Après tout, pourquoi pas, sa pourrait être intéressant. Cependant vous ne devez pas être sans savoir que l’accès aux reliques doivent être protégé par des fantômes ou seigneur liches puissant, sans compter les pièges...

- J'espère que vous en avez conscience mesdemoiselles...Néanmoins, si vous le voulez vraiment, je suis prêt à vous accompagner, après tout sa peut être amusant et cela me permettra de me dégourdir un peu. En échange, je vous demanderais juste de pouvoir avoir accès à la bibliothèque de l'église. Si vous le pouvez, alors j'assurerais votre protection

Un curieux homme vert avec des antennes... Elena n’avait jamais croisé une race de ce genre, mais il y avait tellement d’hybrides et de mutants sur Terra qu’il était fréquent qu’on rencontre de nouvelles espèces. Il ne pouvait s’agir que d’un Terranide, selon la Reine. Cette dernière était loin d’envisager qu’il puisse être un extra-terrestre. Pour elle, tout ça relevait du folklore local. Elle savait que les Tekhanes avaient réussi à envoyer des satellites et des fusées dans l’espace, et que les aliens existaient. Les Formiens, après tout, étaient des extraterrestres. Cependant, Elena doutait d’en voir un débarquer devant elle comme par enchantement. Très logiquement, elle pensait plutôt que cet homme était un Terranide. Un homme excessivement poli, et visiblement soucieux de protéger l’ordre et la loi à Nexus. Un oiseau rare, en somme, vu que ce genre d’individus étaient de plus en plus rares dans son royaume. Nexus était déchirée parla corruption, l’ambition, et les envies personnelles. Autant de fléaux qui, peu à peu, dénaturaient le lien social, et ruinaient le pays encore plus efficacement que les Ashnardiens et leurs sempiternels assauts. Elena, de tout son cœur, espérait pouvoir changer les choses. Sa prière était adressée aux Dieux, pour qu’ils daignent l’éclairer, et l’aider à sauver la cité-État, à empêcher que cette dernière ne s’effondre dans les luttes de pouvoir et les conflits d’intérêts. La tâche semblait impossible, mais la Reine avait en elle le courage de Liam Ivory. On disait que le Lion de Nexus n’avait jamais abandonné. Il avait affronté les plus grands périls que le royaume avait rencontré. Face aux Ashnardiens, il s’était courageusement dressé, et avait redonné foi en ses guerriers. Il avait également défié l’esclavage, se heurtant aux grands groupes et aux clans esclavagistes. N’y aurait-il pas eu cette tempête infernale que le Lion aurait réussi à profondément moderniser Nexus, et à mettre fin aux pratiques ancestrales et ignominieuses.

Tout en priant, Elena pensait à tout ça. Son éducation dans un monastère lui avait donné une dimension religieuse. Comme tous les Ivory, elle croyait à l’Ordre Immaculé, et partageait la doctrine de l’Ordre sur certains points. Elle ne voulait plus des guerres de religions, et était toutefois favorable à la tolérance et à la diversité des religions. Autant de notions qui se bousculaient dans sa petite tête, alors que, silencieusement, elle priait. Les prières d’Adamante, elles, étaient bien plus prosaïques. Elle priait pour ses Familles, et surtout pour qu’elles retournent tranquillement au château. Contrairement à Elena, Adamante était beaucoup moins religieuse. Cependant, si on en croyait le Judicateur Suprême Althuis, Elena avait une sorte de destin divin... N’était-ce pas une manière d’affirmer que le Dieu Suprême existait ? Celui qui, selon l’Ordre Immaculé, dominait toutes les autres divinités, et était un être ultime et transcendant ? Une église se prêtait plutôt bien à ce genre de questionnements.

Le mystérieux homme vert semblait soupçonner que l’histoire d’Adamante n’était pas complète, qu’elle continuait à lui cacher des choses. Dans le fond, Adamante n’avait pas totalement menti. C’était juste une question d’interprétation. L’homme hésita un peu, avant de leur parler de la crypte de Saint-Grégoire d’Hortensia, leur indiquant qu’il pouvait les guider vers cet endroit... Ce qui, pour le coupa, étonna Adamante.

*Attention toutefois à ne pas te faire prendre dans ton propre piège, ma cocotte ! se sermonna Adamante. Je me moque de cette crypte comme d’une guigne, mais je dois rester cohérente avec mon discours.*

Elle ne faisait pas suffisamment confiance à cet homme pour lui dire qu’elle était al première dame de la Cour de Nexus, et que sa « sœur » était en réalité la Reine de Nexus.

« Après tout, pourquoi pas, sa pourrait être intéressant. Cependant vous ne devez pas être sans savoir que l’accès aux reliques doit être protégé par des fantômes ou seigneur liches puissant, sans compter les pièges... »

Ça serait trop simple, autrement. L’homme ne tarda pas à répondre

« J'espère que vous en avez conscience mesdemoiselles...Néanmoins, si vous le voulez vraiment, je suis prêt à vous accompagner, après tout sa peut être amusant et cela me permettra de me dégourdir un peu. En échange, je vous demanderais juste de pouvoir avoir accès à la bibliothèque de l'église. Si vous le pouvez, alors j'assurerais votre protection. »

Adamante fronça brièvement les sourcils. Son intention première fut de refuser, mais ce fut alors qu’Elena intervint. Elle avait le capuchon rabaissé sur sa tête, ce qui faisait qu’on ne pouvait apercevoir que son menton et la commissure de ses lèvres.

« Nous pourrons vous garantir un accès à la bibliothèque de l’académie de Nexus, la plus grande bibliothèque du monde. »

Nexus était au croisement des civilisations, et bibliothèque académique de Nexus s’étalait sur une vaste superficie. Il y avait des dizaines de millions de volumes s’étalant le long des rayons. C’était une immense administration, qui regroupait toute la culture académique de Nexus*.

Pour le coup, Adamante ne comprit pas trop la décision d’Elena, avant de se rappeler qu’elle était un peu plus religieuse qu’elle. Sans doute espérait-elle avoir l’occasion de voir de plus près la fameuse tombe sacrée. Les moines avaient aidé Elena à accepter le deuil de ses parents en lui disant qu’ils étaient dans le Sanctuaire de Dieu, dans les Cieux. Depuis lors, Elena priait souvent, et Adamante pensait qu’elle ne priait pas tant le Dieu Suprême, que ses parents, pensant que, même dans la mort, ils continuaient à veiller sur elle.

« Cependant, poursuivit Adamante, je ne veux pas m’engager envers quelqu’un dont je ne sais rien. Pardonnez donc ma curiosité, mais j’aimerais au moins savoir quel est votre nom, et ce que vous faites à Nexus. »

Une inquiétude bien légitime, même si l’homme pouvait leur mentir. D’un autre côté, il aurait vraiment fallu être la reine des idiotes pour accepter de se rendre dans les catacombes de Nexus avec un parfait inconnu.


* : Pour information, mes chiffres de la bibliothèque académique de Nexus s’inspirent de ceux de la Bibliothèque du Congrès.

Piccolo fut surpris par la proposition de la jeune femme encapuchonnée. La plus grande bibliothèque au monde, rien que sa ? Il y aurait surement la dedans un livre qui parlerait de ses ancêtres. Car oui, son passé était loin d'être clair, il n'avait connu que son père comme autre être de sa race. Lui savait qu'il devait exister un planète ou les nameks habitaient. Cependant, il avait toujours vécu sur Terra, il y était maintenant habitué et la vie plus calme et monotone que lui racontait son père, ne lui conviendrait peut être pas...C'est d'ailleurs cela qu'il redouté. Mais la curiosité l'emportait néanmoins.

- Je...je n'en demandais pas tant mais merci de votre proposition...

Bien que la plus jeune parmi les deux femmes, elle semblait avoir une sorte d'autorité ou de charisme naturel sur son ainée. Piccolo l'avait deviné. Comment pouvait elle être aussi sur d'elle si elles n'étaient que de simples nonnes ? Encore une suspicion en plus. Cependant le guerrier décida de leur faire confiance car il ne sentait pas de mauvais fond en elles.

- Veuillez pardonner mon impolitesse...Je me nomme Piccolo troisième du nom, mais vous pouvez m’appeler Piccolo tout simplement. Je suis un namek, le dernier de ma race. L'un de mes ancêtres est arrivé sur Terra il y a plusieurs centaines d'années de cela.

Je suis en général un ermite qui préfère la compagnie des animaux plutôt que celle des hommes, cependant je fais des missions de temps à autre histoire d'aider les gens dans le besoin. Mais surtout, je cherche à retrouver l'histoire de mes origines et si il n'y a pas d'autres êtres comme moi.

Le fait de pouvoir accéder à certains services d'informations n'étaient pas gratuit et c'est pourquoi il devait rendre des services en échange.

- Certains me prenne pour un maître d'arts martiaux, d'autres pour un guerrier, un sage, un mage ou d'autres choses de ce genre, mais je suis surtout un pratiquant d'arts martiaux.

Le Namek remit son turban lesté sur sa tête, avant de l'ajuster.

- Voila pour ma biographie si je puis dire...

Une fois cela fait, le Namek resta à les regarder alors qu'elles ne disaient mot, peut être un peu surprise d'avoir affaire à un extraterrestre. Il espérait les avoir rassuré sur ses intentions et il attendait qu'elles ne daigne aller dans les fameuses catacombes, car il ne connaissait pas le chemin.

« Veuillez pardonner mon impolitesse...Je me nomme Piccolo troisième du nom, mais vous pouvez m’appeler Piccolo tout simplement. Je suis un namek, le dernier de ma race. L'un de mes ancêtres est arrivé sur Terra il y a plusieurs centaines d'années de cela. »

Arrivé sur Terra ? Qu’est-ce que cette phrase était censée vouloir dire ? Pour Elena, c’était clair. Cet homme venait d’un autre monde ? Elle peinait à y croire, mais elle savait, grâce aux informations rapportées par les Novaquiennes et les Tekhanes, que les autres espèces vivant dans l’univers ne se résumaient pas qu’aux Formiens. De plus, les Formiens eux-mêmes, d’après les dernières recherches scientifiques en vigueur, étaient un patchwork d’espèces diverses, l’ensemble formant un bourbier d’espèces génétiques très différentes et variables, ce que les scientifiques interprétaient comme la preuve que la Fourmilière était une force d’invasion, qui annihilait les civilisations, afin de les assembler en son sein, et ainsi de se renforcer. Une puissance terrible, mais qui fournissait aussi quantité d’informations incroyables sur l’espace, obtenus notamment à partir des recherches menées par les Tekhanes et les Novaquiennes. Le contenu de ces recherches était disponible à l’académie de Nexus, même si les ouvrages venaient souvent un peu en retard, le temps qu’ils soient transportés, copiés, et référencés dans la bibliothèque. Sur ce point, l’académie de Nexus bénéficiait de nombreuses alliances avec les plus grandes universités et écoles du monde, ce qui lui permettait de disposer d’un rayonnement mondial, rayonnement que la guerre entre Nexus et Ashnard n’avait pas suffi à occulter. L’académie d’Elfania continuait à transmettre ses publications, et il en allait de même pour l’académie d’Ashnard, même si, sur ce point, les publications s’étaient taries.

Il était loisible de penser que ce Piccolo recherchait des informations sur son peuple, sur ses origines, sur sa présence, sur ce qu’il faisait ici. Elena ne pensait pas qu’il mentait, car elle n’avait jamais vu une telle créature dans les multiples atlas qu’elle avait consulté au cours de son éducation.

« Nous avions toujours pensé que les extraterrestres se résumaient à des Formiens amateurs de viande, et désireux de nous coloniser. Il est bon de voir que certains peuples sont encore civilisés. »

Piccolo allait devoir constater que la Reine parlait toujours assez peu. Encore une fois, elle ne voulait pas qu’on la repère. Ce genre d’escapades serait vraiment très mal perçu par le peuple.

« Vous trouverez sûrement des informations sur eux à la bibliothèque. Je vous rédigerais un mot d’approbation, qui vous permettra d’obtenir l’aide sans réserve des Archivistes. »

Elena esquissa un léger sourire. En fait, c’était plutôt elle qui le ferait, de sa belle plume. Adamante était un peu sa porte-paroles, ce qui, par ailleurs, n’était pas sans poser problème. Des critiques soutenaient que la véritable Reine de Nexus n’était pas une Ivory, mais une étrangère Elena elle-même avouait sans difficulté être beaucoup inspirée par Adamante.

« Alors, Piccolo, auriez-vous une piste, au sujet de la tombe de Saint-Grégoire d’Hortencia ? »

Sa crypte avait disparu. Il serait assez extraordinaire que ce soit cet homme qui ait réussi à obtenir sur cette crypte des informations. En un sens, Adamante comprenait la volonté d’Elena de la retrouver. Si Nexus apprenait que des agents de la Reine avaient retrouvé la sainte crypte de Saint-Grégoire d’Hortencia, sa faible côte de popularité remonterait.

La jeune femme dénommé Elora semblait surprise par les dires du Namek. Ce dernier lui souria en retour, car c'était rare qu'il dévoile ses origines, mais sur ce coupa la il sentait que les eux jeunes femmes étaient presque pures...mais surtout de bonnes intentions.

- Je comprends votre surprise, les personnes venant d'autres mondes ont souvent peu d'être pris pour cibles par les religieux ou l'armée.

Lui ne les craignait pas, non seulement car il ne les dérangeait pas, mais en plus il les aidaient quelques fois, quand la mission était jugé de bonne intention. Sans compter que l'armée ou même l'ordre redoutait ses pouvoirs très spéciaux. Des pouvoirs a base d’énergie vitale qui bien maîtrisé pouvait détruire les dixièmes d'une planète en quelques  attaques concentrés du temps de son père. Lui ne pouvait déployer une telle énergie car il était bien plus jeune et surtout il avait eu a faire à bien moins d'ennemis. Ses connaissances et surtout la réputation de son père lui écartait souvent toute hostilité quand il annonçait qui il était.

- Heureusement non. D'ailleurs je me considéré comme habitant de Terra car j'y suis né. Mais il est vrai que j'ai entendu parler de ces fameux Formiens...de biens sombres et bêtes créatures.

L'homme aux deux antennes s'inclina respectueusement  vers elles.

- Je vous remercies mais il vaudrait mieux que je respecte tout d'abord ma part du contrat, ne croyez vous pas ?

Il apprit ensuite que la crypte de Saint Grégoire avait disparu. Il réfléchit alors...

- Saint Grégoire d'Hortencia...Oui c'est vrai que j'ai entendu que la crypte avait été détruite...Enfin pas complétement...

- Cependant, je pense pouvoir vous mener à sa tombe par un passage

Il se pencha vers la jeune femme

- Par contre sa sera par les égouts de la ville, désolé...

Une fois la réticence des deux jeunes femmes remonté et surtout la protection du Namek, en tant que garde du corps, ils sortirent de la basilique. Le Namek leur menant le passage vers une plaque d'égout caché prés des buissons. Il ouvrit l plaque avant de descendre en premier. Puis il aida les deux jeunes femmes a descendre. Il fit apparaitre une boule de lumière dans sa main gauche avant de mener la marche.

- Il y aura surement quelques brigand et autres voleurs dans le coin.

Comme pour répondre à leurs attentes, une dizaines de meurtries arrivèrent les menaçant de leurs couteaux.

- Partez !

Il regarda le couteau qui se dirigeait vers sa poitrine, avant de disparaitre, se teleportant juste derrière l'homme pratiquement au même instant, avant de lui asséner un bon coup sur la nuque le laissant tomber inconscient, mort. Puis voyant que Sandra se faisait attaquer, ses yeux brillèrent et un rayon en sortit venant brûler le meurtrier, qui s'effondra en cendres. C'est alors que le Namek qui se dirigeait vers la jeune femme sentit une grosse décharge avant de s'effondrer a terre. Un homme venant derrière les autres venait de lancer une boule d'énergie. Le guerrier Namek se releva sans encombre

- Tu as détruit ma cape enfoiré !

Le voleur en chef vint à la rencontre du Namek qui esquiva ses coups facilement avant de lui donner un grand coup de poing au ventre. Puis il lui assena un coup de coude pour l'amener à terre. Le guerrier balança une boule de feu que le Namek encaissa sans broncher. Il prépara une boule d’énergie avant de la lancer sur le meurtrier qui le supplier, qui partit en fumer dans une grande explosion. Puis cela fait, le namek fit quelques saltos avant d’atterrir devant les deux jeunes femmes.

- Je pense qu'ils ont eu leurs comptes...

GRIMMÖOR

« J’vous accuse de racisme envers un honnête citoyen !
 -  La ferme ! T’es foutu, cette fois ! Pris en flagrant délit, comme on dit ! »

Grimmöor se mit à grogner, tournant sa tête vers ses geôliers, qui ne se laissèrent pas impressionner. Le bout de la hallebarde du geôlier frappa le Terranide à hauteur des jambes, manquant le renverser sur le sol.

« Vous n’avez pas la moindre preuve contre moi. Relâchez-moi, et je ne vous boufferais pas quand on viendra me faire sortir d’ici.
 -  Quand tu sortiras d’ici, enfoiré, ce sera pour rencontrer la potence. Même l’homme qui te soutient ne pourra pas te faire sortir d’ici. On t’a eu, Grimmöor. Pris en flagrant délit, comme je te dis. On a ta cargaison, on a tes hommes. Avoue, et peut-être que tu finiras à Eternum, au lieu d’être pendu... Quoique, l’inverse serait sans doute plus clément.
 -  Personne ne me renverra en prison, j’ai passé assez d’années en cage comme ça ! »

Grimmöor essaya de se débattre, mais les chaînes reliant ses bras et ses jambes étaient bien trop solides. Le garde le balança dans une cellule individuelle, et le Terranide à la fourrure bleue s’étala sur la paillasse. Ils avaient évité de l’enfermer dans la cellule commune, mais un attroupement se formait déjà, en reconnaissant le fameux Terranide assassin. Ce n’était pas la première fois que Grimmöor affrontait la justice, et, à chaque fois, Grochiam lui payait les meilleurs avocats possibles, afin qu’ils invoquent des vices de procédure devant le juge, ou accusent la police de l’avoir arrêté, simplement parce qu’il avait la peau bleue. Si ça marchait plutôt bien pour le moment, Grimmöor savait que les choses allaient se compliquer. On l’avait vu en train d’agresser deux humaines, deux « dh’oines » bourges, mais, curieusement, il ne s’en faisait pas pour ça. Il avait senti leur délicieuse odeur, un parfum de lavande, un parfum de richards, le genre de trucs que les Nexusiennes ne portaient pas en se rendant dans ce quartier. Les filles de richards ne porteraient pas plainte contre lui, car, si elles le faisaient, leurs pères sauraient ce qu’elles faisaient de leur soirée : faire le mur pour rejoindre les mauvais garçons et les quartiers chauds. C’était le genre d’impairs qui passaient plutôt mal quand on essayait de vendre la virginité de sa charmante fille.

Pour autant, il avait été surpris devant une cargaison. Il fallait juste espérer qu’aucun de ses hommes ne parlerait, mais ils savaient la consigne. S’ils parlaient, s’ils balançaient, Grimmöor le savait, et, tôt ou tard, il faisait payer les trahisons... Au centuple. Sa hantise était que Grochiam n’envisage de se débarrasser de lui, en constatant l’inefficacité croissante de son lieutenant. Deux planques qui tombaient à l’eau, du matériel de contrebande saisi, ceci représentait un chiffre d’affaires en moins pour les activités lucratives de son maître. Et, si Grochiam le lynchait, Grimmöor savait qu’il finirait sur le billot, et qu’on le raccourcirait.

La faute en incombait à cet homme en vert.

Tôt ou tard, le Terranide se jugea de se venger de lui. S’il réussissait à le tuer, le courroux du maître serait sûrement apaisé.

ELENA IVORY

La Reine de Nexus doutait toujours des capacités de cet homme à retrouver la tombe de Saint-Grégoire d’Hortencia. Cependant, maintenant qu’elle y repensait, elle se souvenait avoir entendu Ronald « Scar » Langley parler de rapports concernant un « homme vert » qui avait aidé la milice. Sur le coup, Elena n’y avait pas pensé, mais cette histoire lui revenait maintenant en tête.

*Il est fort probable que ce soit cet homme...*

Toute la question était de savoir s’il fallait lui faire confiance. Il avait l’air sincère, mais la Reine était bien placée pour savoir que les apparences étaient parfois trompeuses, et qu’un individu pouvait dissimuler ses véritables envies. Les deux femmes ne pouvaient cependant plus reculer, et, tandis que Piccolo s’avançait, le regard d’Elena croisa celui d’Adamante.

« Tout se passera bien... » lui susurra-t-elle.

Retourner dans les égouts n’enchantait guère Elena, mais elle savait que c’était sans doute le mieux. Tout ça sentait le piège, mais la Reine ne pouvait pas se permettre d’être effrayée. Elle effectuait ses excursions nocturnes pour en savoir plus sur sa ville, sur son royaume. En un sens, elle ne faisait qu’accomplir son devoir. La hausse de la pauvreté dans la ville avait conduit les gens à se réfugier dans les égouts, où des camps sommaires avaient été formés sous la ville, formant presque une seconde ville. Elena croyait qu’il s’agissait là d’une légende urbaine, mais, ici aussi, certains rapports attestaient de la création de tels camps. Tout ça était atroce, et était bien le signe que quelque chose n’allait clairement pas dans ce royaume, et qu’elle allait devoir y remédier.

La marche du trio les conduisit dans une impasse sombre, près d’une plaque, que Piccolo souleva. Adamante décida évidemment la première, et Elena la suivit prudemment, s’accrochant aux barreaux. Elle atterrit près de son amie, et l’homme les rejoignit ensuite. Elena entendit soudain des bruits de pas dans l’ombre, rapides et furtifs, et tourna subitement la tête.

« Tout ça ne me dit rien qui vaille. »

Des hommes s’avancèrent, portant des haillons, de longs cheveux, des couteaux rapiécés. Ils puaient atrocement. Des bandits, d’anciens citoyens ou des esclaves affamés qui avaient fui les chaînes de leurs maîtres, pour se retrouver à grappiller les quelques restes que Nexus entendait leur donner pour leur permettre de vivre. Elena se pinça les lèvres, perturbée, sentant son cœur battre sa chamade. Pouvait-elle leur en vouloir ? Elle voyait les marques de leurs anciennes chaînes. Des esclaves, des forçats, des gens qui n’étaient pas tous innocents, mais sûrement pas tous coupables. Adamante la prit par la main afin qu’elle s’écarte, tandis que leur guide se mit à affronter les voleurs. L’un d’entre eux envoya une boule de feu qui détruisit la longue cape blanche de leur sauveur. Rapide et mortel, il frappait fort, avec une forte efficacité, ne ménageant pas ses coups. Elena le vit tuer le magicien renégat à l’aide d’une boule d’énergie, et déglutit silencieusement.

Leur guide les rejoignit ensuite.

« Je pense qu'ils ont eu leurs comptes... »

Adamante/Elora esquissa un léger soupir.

« On peut dire ça comme ça, oui... »

Peut être les deux jeunes femmes avaient elles des remords à voir des hommes aussi démunis mourir ainsi. Mais un il n'y avait rien de pire qu'un homme qui n'avait plus rien à perdre. L'animalité reprenait le dessus sur l'homme de raison. Le Namek reprit sa cape troué avant de sentir la fumée qui s'en échappait.

-Mmh Il y a un necromancien dans le coin...

Il laissa sa tunique lesté tomber au sol, dans un grand bruit, creusant le sol, avant de la détruire. Inutile de laisser des traces de leurs passages. Il était maintenant juste habillé d'une tunique bleuté, laissant ses muscles apparents et certaines parties de son corps d'un rose clair.

Ils continuèrent ensuite leurs progression, prudemment. Le namek se posait de plus en plus de question sur les deux jeunes femmes et notamment leurs origines. Il savait qu'elles n'étaient point habitué à la mort, sa c'était sur...Mais il y avait toujours cette sorte de protection de la part des plus âgé des sœurs envers sa cadette qui pourtant lui semblait avoir plus de pouvoir, étrange.

Ils continuèrent à évoluer dans les égouts avant d'arriver dans un endroit plus sec, montant quelques marches Ils franchirent une porte de pierre avant d'arriver dans une petite salle a moitié effondré. Ils montèrent un escalier puis un autre arrivant dans une sorte de vieille église. Ils arrivèrent bientôt sur une estrade qui donnait sur une vieille église des premiers temps. Certaines croix étaient encore intacts de mêmes que certaines statues représentant des saints.

- Voici, l'ancienne entrée de la chapelle de Saint Hortensia. Je crois qu'elle a été oublié depuis des lustres car trop difficile d’accès. Mais elle était apparemment l'endroit ou Le saint Hortensia y à fondé son église et surtout ou il a prêché ses premières ordonnances.

Ils descendirent alors les escaliers de pierres poussiéreux, le Namek menant la marche  afin que les deux jeunes femmes ne glissent pas dans l'escalier.  Puis ils passèrent dans un tunnel avant d'arriver un ancienne église ou un tombeau de marbre étincelant trônait. Autour du tombeau il y avait plusieurs statues de pierres une épée ou une lance à la main. D'autre un parchemin ou simplement les mains vides. C'est alors que quatre guerriers morts vivants se levèrent, armes à la main. Cependant le Namek et deux jeunes femmes en vinrent vite a bout et c'est à ce moment la qu'un fantôme apparu de la tombe. Il était vêtu d'une toge et d'un bonnet descendant sur a tête. Il avait les traits maigres et il tenait un livre dans sa main droite.

- Qui ose troubler mon sommeil ?

Les égouts de Nexus étaient, comme tout égout, particulièrement puants. Pour Adamante et Elena, habituées à côtoyer les coursives du Palais d’Ivoire, où il faisait bon, où on sentait l’agréable odeur de la mer, le souffle du vent, cette atmosphère sombre, oppressante, étouffante, était vraiment pesante. Les deux femmes suivaient l’homme le long des couloirs, couloirs qui longeaient la gadoue et l’eau d’égout. Visiblement, ce Piccolo semblait savoir où il allait, ses pas étaient rapides, tout en permettant aux femmes de le suivre. Adamante s’éclairait avec la magie, ayant créé une boule de lumière qui flottait au-dessus du trio. Elena restait prudemment dans son dos. Une telle aventure était extrêmement risquée. Elle avait pris un risque fou en choisissant de suivre cet homme dans les égouts, mais il était maintenant trop tard pour faire demi-tour. De plus, une Reine ne pouvait tout de même pas avoir peur d’explorer son propre territoire. Elle suivait donc Piccolo, jusqu’à ce que ce dernier s’enfonce dans une interstice, poussant une lourde porte en pierre, où l’eau cessait, et ne s’engage dans un étroit escalier en colimaçon.

Le duo suivit. Elena savait qu’on aurait pu écrire des livres entiers sur les égouts de Nexus... Ce qui était d’ailleurs le cas. C’était toute une histoire de Nexus qui se découpait à travers celle des souterrains de la ville : les grottes, les catacombes, les cryptes, les mausolées... Tout cela s’articulait dans un vaste émaillage, un réseau qui s’enfonçait profondément sous le sol, au fur et à mesure des invasions, de la construction, et de l’expansion de la ville. Il y avait toujours eu une seconde Nexus, la ville de l’ombre. Les égouts ne servaient pas qu’à évacuer les déchets de la ville, mais aussi à servir de couloirs pour la plupart des trafics. Avec la hausse de la pauvreté, et donc des monstres, ainsi que de la corruption, les patrouilles dans les égouts étaient de moins en moins fréquentes, les Nexusiens préférant plutôt, comme ils l’avaient démontré tantôt, patrouillé à l’extérieur des points de sortie des différents trafics, afin d’éviter de se perdre dans le labyrinthique système des égouts. La construction des égouts, il y a plusieurs décennies, avait permis d’endiguer les épidémies, et de réduire l’insalubrité publique, mais cette construction avait été pharaonique, ayant nécessité des dizaines d’années de travaux de voiries, des milliers d’ouvriers, et des centaines d’architectes et d’ingénieurs du génie civil. Elena avait consulté les ouvrages parlant de cette époque, ainsi que les différents procès qui avaient évidemment eu lieu. Quoiqu’il en soit, les égouts étaient solides, et fonctionnaient très bien. Elle savait qu’il existait notamment de grandes plaques tournantes, des anciennes stations de maintenance, et tremblait à l’idée d’imaginer que des individus puissent vivre là-dedans, comme de sinistres manants.

*Brrr, c’est trop monstrueux pour que j’y pense !*

Il lui fallait se concentrer, réfléchir sur les problèmes présents, plutôt que d’envisager des scénarios pires encore. Piccolo n’avait-il pas parlé d’un nécromancien ? Il y avait de quoi en frémir ! Adamante était une magicienne talentueuse, mais serait-elle de taille face à un nécromancien ? Elle  continuait à réfléchir, alors que le trio s’enfonçait dans un couloir voûté, avec de nombreuses pierres, évoquant un couloir d’église... Cette impression se confirma quand le trio entra dans ce qui ressemblait à une sorte de nef.

« Voici, l'ancienne entrée de la chapelle de Saint Hortensia. Je crois qu'elle a été oublié depuis des lustres car trop difficile d’accès. Mais elle était apparemment l'endroit ou Le saint Hortensia y à fondé son église et surtout ou il a prêché ses premières ordonnances. »

C’était un hall, avec d’énormes piliers en marbre qui soutenaient l’ensemble, et, au fond, l’entrée de l’église, avec des croix gravés dans le mur, à gauche et à droite de la porte.

« Impressionnant...
 -  Effectivement. »

Le duo continua à suivre l’homme, descendant un escalier. L’atmosphère restait toutefois assez lugubre, et ils finirent par arriver devant un sarcophage étincelant, au milieu d’un tombeau. C’est à cet instant, alors qu’Elena pensait être devant la tombe de Saint-Grégoire d’Hortencia, qu’il y eut comme des tremblements sur le sol. Des Draugr jaillirent alors du sol. Des morts-vivants. Elena sentit son cœur bondir dans sa poitrine, quand l’un d’eux les chargea. Adamante réagit toutefois efficacement, envoyant une onde de choc qui repoussa le squelette, le faisant exploser. Une attaque ridicule, qui disparut assez rapidement.

Les squelettes retombèrent sur le sol, et un fantôme apparut alors au-dessus du tombeau. Une forme spectrale et indiscernable, qui se mit à les haranguer :

« Qui ose troubler mon sommeil ? »

La voix était désincarnée, comme si elle sortait d’outre-tombe

« Ce n’est pas la tombe de Saint-Grégoire...
 -  Grégoire d’Hortencia... »

Il tenait un livre, qu’il referma sèchement.

« J’étais l’un de ses disciples... Frère Grégoire était parti dans une quête... Une quête qui a été contée dans nos mémoires... »

Le livre se transforma alors en poussière.

« Est-ce là ce que vous convoitez, voyageurs ? La quête de Frère Grégoire n’est réservée qu’aux plus purs d’entre nous. Vous ne l’obtiendrez qu’en réussissant les épreuves successives qui se présenteront à vous. »

Le fantôme se volatilisa alors.

Apparemment le fantôme du vieil homme prouvait que le tombeau n'était pas celui du saint. Avant qu'il n'ait le temps de dire un mot sur cette fameuse quête, le fantôme était parti.

- Il aurait tout de même pu nous guider ou nous laisser un indice...

Il soupira avant de  partir explorer la salle poussiéreuse. Ils trouvèrent un chemin assez étroit et ils décidèrent de s'y engouffre ne trouvant pas d'autre chemin dans le hall. Le Namek passa devant vêtu de sa longue cape épaisse et de son turban blanc. Il pouvait ainsi dégager le passage recouvert de toiles d'araignées qu'ils ne craignaient pas. Le guerrier était sur ses gardes car tout cela sentait les pièges à plein nez, c'est pourquoi ils avançaient prudemment. Le chemin se fit plus large au bout de quelques minutes débouchant sur une grande salle recouverte de vieilles dalles.

- Cela ne m'inspire pas du tout...C'est trop facile. Les dalles sont surement piégés !

Il regarda les dalles ou étaient inscrits des symboles qu'ils ne connaissaient pas. Puis il partit dans un coin de la salle avant de prendre plusieurs grosses pierres de 4 ou 5 kg. Il se présenta devant les dalles avant de les lancer une par une. Deux d'entre elles furent réduites charpie par l’intermédiaire de carreaux de fers quand elles arrivèrent sr certaines dalles, d'autres disparurent, les dalles qui les soutenaient s'effondrant dans un trou obscure.

- C'est bien ce que je pensais...Il faudra malgré tout aller de l'avant, on n'a pas le choix.

Il essaya de s'envoler dans les airs, mais après avoir avoir parcouru 10 cm ils fut bloqué au sol

- En plus je ne peux utiliser mes pouvoirs, sa aurait bien utile de pouvoir voler...

Il réfléchit alors. A la limite si il courrait a pleine vitesse, il pouvait limiter la casse même si il se prendrait certainement quelques carreaux, mais le problème c'était qu'il était avec les deux jeunes femmes qui n'avaient pas la même constitution que lui. Un carreau mal placé et c'était la mort assuré. De plus, qui lui disait que les carreaux n'étaient pas empoisonnés ?

- N'y aurait il pas une autre langue ou des symboles qui représenterait Saint Grégoire ou même une devise ? Quelque chose qui serait lié à lui ?

- Ou alors ce sont des symboles ou des noms liés à la croyance...

Il interrogea les deux jeunes femmes, étant lui même complétement perdu.

Une énigme, des épreuves... Elena avait l’impression de se trouver dans l’un de ces contes qu’elle lisait quand elle était au monastère, l’une de ces histoires chevaleresques où un preux chevalier, pour sauver la Dame, devait traverser un redoutable donjon rempli de monstres et de pièges. Ce fantôme venait clairement de les mettre au défi, pensant probablement être tombé sur de quelconques missionnaires de l’Ordre, à charge pour eux de démontrer la pureté de leurs âmes pour trouver le corps de Saint-Grégoire d’Hortencia. Le défi plaisait à la Reine, mais elle craignait aussi les éventuels dangers. Cependant, avec Adamante, elle estimait ne pas craindre grand-chose. Elle savait les talents de cette dernière. C’était une redoutable magicienne, et, outre cet élément objectif, subjectivement, Adamante avait toujours été là pour elle. La Reine s’était construite après la mort de sa famille en prenant exemple sur Adamante, en voyant en elle un modèle. Cette image d’enfant avait durablement imprimé son esprit, et expliquait bien des choses sur la manière dont elle se comportait actuellement. Elle suivit donc Adamante, qui, quant à elle, suivait le curieux Namek. Il passait devant, dans un couloir silencieux, assez étroit, sans inscription sur les murs. Adamante continuait à s’éclairer avec une boule magique de lumière qui flottait au-dessus de leurs têtes, et Elena restait proche d’elle. Parfois, des araignées apparaissaient, filant rapidement par des interstices dans les murs. L’endroit était assez poussiéreux, et les deux femmes, avec leurs robes, dénotaient singulièrement dans une telle atmosphère.

Le trio finit par arriver devant un couloir un peu plus grand, et Adamante leva bien haut sa boule, afin qu’elle atteigne le plafond, et puisse mieux les éclairer. C’était un long couloir, avec une multitude de dalles présentant des symboles différents. Au bout du chemin, un escalier montait vers l’inconnu. C’était la première épreuve. Le Namek alla saisir de gros cailloux, sa musculature impressionnant la Reine. Il balança sans difficulté les rochers, qui heurtèrent alors certaines dalles, déclenchant des carreaux mortels qui filèrent depuis des multitudes de trous dans les murs.

« L’antique protection fonctionne encore... » murmura Adamante.

Le Namek essaya de contourner les dalles en lévitant, mais dut déchanter bien vite. Il leur posa des questions liées à la croyance. Adamante avait suivi des cours d’instruction religieuse au monastère, mais elle n’avait malheureusement pas retenu grand-chose. Elena, en revanche, était différente. Contrairement à Adamante, qui avait toujours été oisive lors de ces cours, elle, elle savait qu’elle devait avoir une grande connaissance de l’Ordre et de sa religion. Elle avait beaucoup lu, et reconnaissait ses symboles. Elle regarda autour d’elle, et vit alors, contre le mur, une gravure.

« Là ! »

C’était une stèle, qui était fixée contre une statue partiellement ravagée par le temps.

« C’est bien ce que je pensais... »

Elle se pinça les lèvres.

« C’est de l’hébreu, la langue ancienne de la religion...
 -  Et qu’est-ce que ça raconte ?
 -  Hum... »

Elena fit un effort de mémoire. L’hébreu, contrairement aux langues latines, avait ses propres spécificités. On le lisait de droite à gauche, et cette langue comprenait 22 consonnes, les voyelles étant des signes qu’on plaçait au-dessus et en-dessous d’un mot. La grammaire elle-même était particulière, car un verbe se conjuguait, soit à l’accompli, soit à l’inaccompli. Un mot pouvait donc très facilement avoir plusieurs sens, et elle comprit que les dalles devant eux représentaient l’alphabet hébreu.

« Hum... ‘‘Pour passer, le Fidèle doit suivre la voie de notre Saint-Sauveur’’. »

C’était la meilleure manière qu’Elena avait de traduire ça. Elle retourna devant les dalles, et les observa plus attentivement.

« Je vois... La voie de Dieu... Ce doit probablement être son nom. Dans la tradition hébraïque, c’est...
 -  Yahvé ? proposa Adamante.
 -  Ça, c’est la manière dont son nom a été traduit. Le nom du Seigneur est imprononçable, et se compose de quatre lettres : YHWH, la contraction de quatre lettres hébraïques : yōḏ, hē, wāw, et hē. »

La première avait une forme de petit bâton central, presque un point étendu, la seconde représentait un genre de « -n », et la troisième un bâton un peu plus grand, semblable à un « -i ». Elena repéra les symboles, et posa le pied sur la dalle avec la lettre « yōḏ ». Il ne se passa rien, et elle s’avança, recherchant l’autre, et posa son pied sur la dalle avec la lettre « hē ».

« Surtout, ne marchez pas sur une autre dalle. Suivez mes pas, et nous sortirons d’ici sans encombre. »

Et c’est effectivement ce qui se passa.