La louve eut un regard compatissant pour Aelfric. Décidemment, il était bien trop émotif ! Et elle se questionnait encore comment diable pouvait-il survivre seul en ces Terres hostiles ? Non, il pouvait vraiment remercier Sire Loup qui devait le tirer d’affaire à chaque fois, à chaque instant où sa vie était en jeu. Les relents du rejet de l’Okami arrivèrent aux narines de la femelle qui afficha un petit air dégoûté. Ca puait, cela allait sans dire. Pour sa part, à force de manger des fois de la nourriture crue, son estomac s’était habituée à ingurgité toute sorte de chose, mais la plupart des aliments ingérés étaient « acceptés » par sa part animal.
Shad le laissa prendre son souffle, observant un court instant son épaule meurtrie. Lors de sa précédente descente, la louve avait oublié sa blessure. Mal lui en pris car une vive douleur lui avait parcouru l’épaule. Cependant pour éviter d’alarmer encore plus de créatures hostiles aux alentours, elle avait évité de crier, émettant un simple grognement sourd en arrivant sur la terre ferme. Pour ce qui était des plantes médicinales, ces dernières ne seront pas de suite à sa portée. Pourquoi ? Il n’y avait pas la moindre trace de végétations pouvant aider dans ce type de problèmes aux alentours. De plus, même si la Louve pouvait voir mieux dans la nuit qu’un humain, sa vision nocturne restait néanmoins réduite.
Ainsi, la lycane pourrait s’en doute trouver de quoi soigner sa plaie dès le lever du jour, avec un peu de chance, voir beaucoup, cela allait sans dire. Son attention fut reportée sur Aelfric qui semblait acquiescer le fait de trouver un village Terranide. Shad souhaiter trouver ce dernier dans un premier temps pour aider Aelfric, lui permettre d’être en partie en sécurité. D’un côté, elle savait que leurs routes devraient prendre toutes deux un chemin différent, mais de l’autre, elle se refusait à le laisser là, seul, dans un milieu inhospitalier et hostile. Certes, elle savait, ou pressentait que Sire Loup protégerait l’Okami mais ce dernier n’avait rien sur lui.
Oh, elle avait déjà été dans le même cas que lui et s’en était parfaitement sortie. Après tout, quand la notion de survie vous titille les tripes, tout ce qui est aspect au confort est bien vite oublié. L’Okami ne pouvait aussi également nier qu’un peu de repos dans un village de sa propre race lui ferait le plus grand bien avant de reprendre la route. En parlant de cette dernière, elle jeta un rapide coup d’œil, essayant une nouvelle de déterminer où elle se trouvait. Et une seconde fois, elle ne put trouver la réponse, un soupir de lassitude sortit d’entre ses lèvres. Rentrer à Nexus n’allait vraiment pas être de la tarte, surtout qu’elle ne savait aucunement où elle pouvait se trouvait.
La Terranide ouvrit la marche, avant d’être interpellé, ou plutôt interrogée par Aelfric. Sa réponse ne vint pas de suite, non pas parce qu’elle ne voulait pas y répondre, mais qu’en réalité, elle ne savait pas quelle réponse convenable lui fournir. C’était pour elle une interrogation qu’elle ne s’était jamais posée. Comment pouvait-elle tenir ? En réalité, elle-même était étonnée de savoir le faire et si on lui aurait dit qu’elle parviendrait à pareil exploit il y’a encore quatre ans, elle aurait ri au nez de son interlocuteur. Oui, car y’a encore quelques années, elle n’habitait pas sur Terra, mais cela, s’était un passé révolu.
« En réalité…Je ne sais pas, je pense que ça vient d’un instinct de survie. Peut-être que je refuse de baisser les bras et que cela me donne la force de faire face à tout cela ? Mais crois-moi, des fois, je m’en passerais bien, de toutes ces aventures….La première fois que j’étais dans les Terres Sauvages livrée à moi-même, je n’étais pas aussi confiante et débrouillarde. Mais avec le temps, à force d’y vivre et d’être forcée de suivre un nouveau rythme de vie, je me suis endurcie. Mais le prix à payer était douloureux. Dis comme ça, on peut croire que ce fut facile, au contraire ! Sincèrement, je ne souhaiterais à personne de passer par quoi je suis passée… »
L’Okami avait vu la mort plusieurs fois. De nombreuses fois, elle n’avait pu trouver ni eau ni nourriture et n’arrivait qu’à les trouver in extrémis. Des fois, par manque d’eau et ayant réussi une chasse, elle se désaltérait grâce au sang de ses proies. Oui, c’était immonde, mais cela restait un liquide. Un liquide qui était le met favoris des vampires mais dont la lycane aurait pu s’en passer. Dans tous les cas, elle espérait avoir répondu en partie à l’interrogation du jeune mâle, marchant sans mot dire. En réalité, elle n’avait aucune idée d’un quelconque sujet de discussion en tête.
Un bruit de claquement lui fit relever les oreilles et immédiatement, elle tourna son regard vers le loup, l’observant un moment, se demandant ce qui venait de se passer. Voyant que rien ne semblait être alarmant, elle poursuivit la marche encore quelques minutes. Le son distinct d’un corps qui tombe au sol, évanouis ne passa pas inaperçu et Shad se retourna vivement, allant au près d’Aelfric. S’accroupissant à ses côtés, elle tata en premier lieu son pouls, vérifiant en même temps si sa respiration fonctionnait toujours. Les dieux soient loués, il respirait et ne semblait pas avoir fait une crise cardiaque, mais alors quoi ?
Observant plus attentivement, elle remarqua une marque au niveau de la nuque. Sourcillant, l’Okami retira le reste de la pointe qui avait servie à endormir Aelfric. Une petite flèche anesthésiante. Mettant tous ses sens aux aguets, la femelle tenta de déterminer d’où cela avait pu venir. Elle qui pensait qu’ils étaient maintenant enfin seul, elle s’était trompée, pourtant, elle n’avait vu aucunes traces d’humain lors de son observation, alors qui ? Ou quoi ?
L’attaque vint par son angle mort et le produit agit presque instantanément, laissant juste le temps à Shad de comprendre qu’elle avait était piégée, ou du moins qu’elle risquait de se réveillait en bien mauvaise posture. Les ténèbres l’engloutirent et elle ne put déterminer combien de temps elle resta dans l’inconscience. Le sommeil forcé et le réveil ne furent en aucun cas réparateurs et la Louve se réveilla difficilement. Tentant de bouger, elle sentit des liens qui lui entravaient les chevilles et les poignets et pour combler le tout, elle se trouvait enfermé dans une sorte de cage rudimentaire.
Un raz-le –bol pouvait se lire sur son visage et reprenant peu à peu ses esprits, elle observa où elle était tombée. Son regard fuyant cherchait aussi à trouver où avait été mis Aelfric. De plus, étrangement, la lupine se sentait fort faible, comme si elle eut été droguée pour ne pas être au maximum de ses capacités. A quelques pas, elle pouvait discerner un foyer brûlant ardemment tandis que des ombres diverses et variées effectuaient une danse autours du feu vomissant ses flammes. Où était-elle donc tombée ?