[Ce post est surtout pour terminer la journée et en commencer une autre. Je te laisse débuter la journée suivante, puisque je ne t’ouvre pas beaucoup de portes pour une bonne réponse dans ce post. Désolé si c’est un peu barbant, mais comme Alessa et Kah’mui seront les principaux personnages que je jouerai dans nos RPs, je crois qu’il est bon d’établir un peu leur relation en tant que partenaire et non comme amants]
[J’ai fait un plan (un peu simpliste] de la chambre, comme support visuel;
http://i83.servimg.com/u/f83/13/46/97/89/plan10.png ]
-Je n’ai pas de questions à te poser pour le moment, jeune demoiselle.
La Meisaenne insista néanmoins pour changer l’oreiller de la demoiselle. Elle lui en donna un autre, plus moelleux et confortable, le glissant même sous la tête de l’esclave, puis elle se pencha sur elle et, comme elle le faisait avec ses propres jeunes sœurs d’armes, elle lui baisa gentiment le front, lui caressant les cheveux avec la tendresse d’une mère, la borda avec douceur et se redressa.
-Je vais prendre un bain –elle la pointa ensuite- N’essaie pas de fuir. Et appelle-moi Alessa. Pas de madame avec moi.
Elle ne croyait pas nécessairement que la demoiselle allait partir en profitant de son bain, mais ne sait-on jamais. De toute façon, maintenant qu’elle était entre les mains du Roi, Camélia ne s’échapperait que lorsqu’il jugera bon de se séparer d’elle, et s’il désirait qu’elle reste, elle resterait. Cela pouvait ressembler à des conditions de séquestration, mais le Roi avait une volonté beaucoup plus complexe que cela; étant capable de lire l’âme des gens, il pouvait évaluer si une personne était capable d’évoluer en société sans se mettre les pieds dans les plats. Et pour cette femme, elle pouvait être d’accord avec le roi; l’entraînement des Meisaennes pourrait possiblement l’aider à se protéger, autant physiquement que mentalement. Pour le moment, elle était beaucoup trop vulnérable. Elle risquait de se refaire capturer par le premier abruti venu sitôt sa liberté acquise.
La belle dame se débarrassa lentement de son armure, commençant par son casque, dévoilant son visage à la peau brune. Elle laissa tomber le casque, qui suivit ses longs cheveux argentés avant de tomber finalement sur le sol. Ensuite, elle se débarrassa de ses bottes, puis de ses jambières, et enfin un pantalon en cuir noir, dévoilant de longues jambes et des fesses rebondies (et non, elle ne portait pas de sous-vêtements). Elle retira ensuite son plastron, ses gantelets, ses épaulières, puis sa tunique. Le corps d’Alessa était beau, racé, et couverts de cicatrices qu’elle arborait avec fierté. Étant la Matriarche et la plus forte des Meisaennes, beaucoup de guerriers venant de partout dans le monde voulaient mesurer leur force contre la sienne, puisque le Roi refusait toutes les provocations en duel. De plus, n’ayant pas choisi de compagnon, elle était l’une des Meisaennes les plus courtisées, et comme les Orcs, c’est par le combat qu’un homme (ou une femme) pouvait aspirer à devenir son mari, mais aucun n’avait encore réussi à vaincre Alessa dans un duel officiel. Certaines de ces blessures paraissaient plus ou moins récentes, mais d’autres n’étaient maintenant plus que des traces pâles sur sa peau. Bref, elle s’approcha de la baignoire, fit apparaitre une petite fiole d’eau qu’elle se mit à verser à l’intérieur. Normalement, l’eau aurait dû se résumer à une goutte, mais non, la baignoire se remplissait encore et encore, puis évacuait une douce odeur de jasmin dans toute la pièce, ainsi qu’une agréable humidité; l’eau était chaude et parfumée. Lorsque la baignoire fut pleine, Alessa referma la fiole, la fit disparaître puis elle enjamba la baignoire et y trempa les orteils pour en tester la température. Elle émit un petit bruit de satisfaction et le pied, sa jambe puis l’autre avant de s’y glisser avec plaisir.
Puis, ce fut le silence. Alessa ne parlait plus à Camélia, et tout ce qui brisait ce silence, c’était les mouvements de la guerrière dans le bain. Quelques minutes plus tard, le Roi revint, avec quelques sachets de poudre et d’autres de thé. Il salua brièvement la Meisaenne, ne se rendant même plus compte de sa nudité le nombre de fois où il l’avait vue dans cet état, et s’empressa de faire chauffer un peu d’eau, d’y verser les poudres puis d’y tremper le thé. Il déposa la potion sur la table de nuit près de Camélia, posa une main sur le front de celle-ci, notant mentalement sa température avant de la laisser tranquille. Il se tourna ensuite vers Alessa.
-On l’a raté de quelques jours, annonça-t-il avec mauvaise humeur.
-Le Comte?
-Aye. Il a rassemblé une poignée de mercenaires et il est reparti aussitôt. C’est lui qui a dit à Kehelon de venir à Ashnard. Et j’ai aussi trouvé ceci.
Il déposa une petite pierre brillante sur la table. Elle était couverte de petites chaines.
-Qu’est-ce que c’est? Demanda la Meisaenne en se redressant, s’appuyant sur un bras pour se pencher sur le petit objet, qu’elle tâta du bout du doigt.
-C’est un catalyseur. On le fait normalement avaler à un magicien pour qu’on puisse toujours le retracer, puisqu’elle se fixe dans l’estomac jusqu’à la mort du sujet, mais dans ce cas-ci, ce n’était que pour m’attirer. Je l’ai trouvé en possession d’un des gars de Kehelon. Le garde de la fille, plus exactement.
-Le Comte savait que vous viendriez.
-Et il savait que je tomberais sur Kehelon. Il était également au courant que je ne pourrais pas trimbaler cette fille partout après l’avoir tué, que cela me forcerait à l’inactivité pendant quelques jours.
-Bon, on a été temporairement mis hors course. Mais si le Comte sait que vous le pistez, il essayera de se faire plus discret le temps de brouiller les pistes. On a gagné une bonne année. Ou peut-être deux. On le coincera tôt ou tard.
-J’imagine que tu as raison.
-Et pour la gamine, on en fait quoi?
Le Roi regarda Camélia. Il ne savait pas si elle avait porté attention à la discussion ou si elle s’était endormie, mais il devait rapidement prendre une décision. Il prit un moment pour réfléchir puis poussa un soupir.
-On la ramène en Meisa.
-Je prépare le por…
-Non. Se servir des moyens de transport spatio-temporels est une mauvaise idée, depuis mon assassinat. Les mages de Mordret doivent être à l’affût de quiconque essayerait de se déplacer magiquement. Il va falloir se trouver de bons chevaux et une caravane.
-Une caravane?
-Tu crois qu’une esclave sait monter à cheval, toi? Ou qu’elle soit même en état? Non, la caravane est plus sûre pour elle.
-Très bien… je ferai les arrangements demain à l’aube.
-C’est parfait. Maintenant… fais-moi le plaisir de te rhabiller et d’aller dans ta chambre la prochaine fois que tu voudras prendre un bain.
La Meisaenne gloussa et sortit du bain avant de se sécher, de se rhabiller et de partir, laissant le Roi et l’esclave seul à seule. Contrairement à ce que celle-ci devait penser, Alessa n’était pas la compagne, ni l’amante ni l’épouse du Roi, mais simplement sa servante, tout comme elle. Mais il était normal d’être confondus, puisque de toute façon, il était très rare que le Roi ne se promène pas avec cette femme à son côté. Ils ne se séparaient que rarement, et parfois même ils dormaient ensemble pendant leurs voyages, mais jamais le Roi n’avait démontré le moindre intérêt romantique ou sexuel envers la chef de ses troupes, pour la simple raison que leur relation ne mènerait à rien de bon; malgré sa grande longévité, la vie de la Meisaenne n’était pour le Roi qu’un instant dans la sienne, ce qui érigeait un rempart infranchissable entre eux. Mais Alessa avait appris à apprécier sa position privilégiée auprès de son seigneur et si autrefois cela avait été beaucoup plus dur à faire, elle l’avait accepté et tirait une très grande fierté de sa confiance.
Le monarque attendit que la présence de sa suivante se soit éloignée avant de regarder le bain et de chasser magiquement l’eau qui s’y trouvait. Il avait été temporairement tenté de s’y glisser à son tour, après tout, le bain était là, mais il se contenta de se débarrasser des odeurs et saletés qui souillaient son corps d’une sortilège d’hygiène puis il se débarrassa de ses vêtements sales, les laissant simplement dans un coin. Confortable dans sa nudité et n’ayant aucunement de gêne à se montrer devant les gens, même une femme, lorsqu’il était dans son lieu de repos, il ne fit aucun geste laissant présumer qu’il allait se revêtir avant de se mettre au lit. Bien au contraire, il se tourna même vers la jeune femme, leva un pan des draps pour ensuite s’y glisser. Sans le moindre mot d’excuse, il se contenta de rejoindre la jeune femme et l’attira délicatement contre lui, collant son torse musclé contre son dos, son bras gauche passé sous elle pour enlacer chastement ses épaules et l’autre passé par-dessus elle dans un geste protecteur, la main posée à plat contre le matelas. Il ne comptait pas aller plus loin que cela. Il ferma les yeux et, tout simplement, se laissa tomber dans le monde des souvenirs et des réflexions, à défaut de pouvoir trouver le monde du rêve.