[FINI] Miaou ? [Kanone Eden]

Tout ça commençait à devenir un peu étrange. Cette séance d’ésotérisme rappelait à Félicia l’époque où elle était étudiante à Columbia, et où elle avait parfois, avec des amis, fait ce genre de trucs... Quoique, à la réflexion, ça relevait plus de l’époque du lycée. On se réunissait en groupe dans le garage du père d’une copine, autour d’une bouteille, avec un livre de « sorcellerie » achetée chez le libraire du quartier, et on récitait des formules mystiques en latin. Généralement, il ne se passait rien, et c’était toujours marrant de le faire... Félicia n’avait jamais vraiment réfléchi au sens profond de telles soirées « occultes »... Était-ce une manière de se convaincre que le surnaturel n’existait pas ? Ou, au contraire, une manière d’essayer de briser ce monde logique et rationnel, catégorique et immuable, qui nous encerclait ? La Chatte Noire optait plus pour la seconde catégorie. Elle n’avait jamais cru au surnaturel... Jusqu’à ce que son petit ami, Morbius, se transforme en vampire, qu’un autre s’avère être le Super-Bouffon, et qu’elle se retrouve investie d’une force herculéenne dérivée du sérum ayant conçu Captain America. Elle admettait désormais totalement le surnaturel, mais, pour autant, ce qu’elle vécut face à Kanone défiait légèrement sa compréhension.

Ce fut comme si elle les avait téléportées dans un autre monde. Son bel appartement disparaissait progressivement, au profit d’une espèce de nature sauvage et isolée, un endroit où elle ne ressentait rien. Ses cheveux ne bougeaient pas, et elle ne sentait pas le souffle du vent sur son corps. Cependant, en relevant la tête, elle pouvait voir un ciel noirâtre et orangé, comme si le soleil, vif et brûlant, essayait de percer une épaisse couche de nuages noirs annonçant un orage infernal, à vouloir concurrencer le cyclone Katrina. Félicia clignait des yeux, ébahie, avant de voir un totem apparaître autour d’elle et de Kanone.

*Ça y est, me voilà dans un roman de Stephen King... Je suis sûre que nous sommes au-dessus d’un cimetière indien...*

Le totem comprenait de nombreuses formes animales, et il semblait étrangement animé, comme s’il était vivant... Ce qui, en soi, était totalement absurde. Ce n’était rien de plus qu’un totem. Félicia ignorait où elle était, car, autour d’elle, elle voyait toujours les murs de son appartement. Une force semblait l’empêcher de se relever, la clouant sur le sol, alors que Kanone semblait être dans une espèce de transe spirituelle. Le totem était érigé de visages grimaçants qui bougeaient, leurs yeux fixant Félicia, représentant tour à tour démons grimaçants, anges rigoureux, ou animaux sauvages. Ce qui était sûr, c’est qu’on ne plaisantait plus.

Face à elle, Kanone lui tendait ses mains, lui disant de les serrer, afin de sceller leur pacte. Félicia eut légèrement peur. C’était le scénario typique d’un film postapocalyptique, une jeune femme ignorante qui ouvrait la porte à des démons venus envahir la Terre. Elle pouvait encore marche arrière, elle le sentait. Tous les films le disaient : le libre-arbitre était l’élément déterminant chez l’être humain. Elle pouvait choisir... Mais, en réalité, la question du choix ne se posait pas vraiment. Toute cette scène inquiétait certes Félicia, mais cette inquiétude trahissait une forme de puissante excitation. Elle voulait en savoir plus, elle voulait se plonger davantage dans ce monde. Elle était à Seikusu, ville du paranormal, du mystère, de l’inacceptable. Elle connaissait Terra, elle n’allait pas flipper pour si peu.

Il lui fallut cependant plusieurs minutes pour réfléchir. Félicia sentait la pression sur son corps disparaître, et elle se releva, face à Kanone. Félicia était toujours aussi nue, et sentait qu’elle pouvait partir. Les visages grimaçants semblaient vouloir le lui dire. Rien ne la forçait à accepter... Il ne fallait pas qu’elle se sente forcée d’accepter, d’agir sous la pression. Félicia ferma les yeux. Ce pouvait être dangereux... Et c’était précisément une raison suffisante pour qu’elle accepte. Elle se mit donc à légèrement sourire, et tendit ses deux mains, agrippant celles de Kanone.

« J’accepte ton pacte, joli cœur. Deviens mon assistante... Pour une durée indéterminée. »

Le temps était figé, c'est pourquoi Kanone pouvait rester debout sans s'impatienter et Félicia pouvait réfléchir autant qu'elle le souhaitait avant de se lancer dans le pacte. C'était rare que des gens se rétracte à se moment là, mais cela arrivait. Dans certain cas, le payement du pacte se faisait sur la durée. Dans ses cas là en cas de manque de payement pouvait coûter son âme à l'invocateur si qui suffisait à les faire changer d avis. Pour Félicia, il n'y avait pas de tel menasse au dessus d'elle car avait déjà payé, à moins peut être qu'elle ne respecte pas son statut d'assistante et encore ça mettrait fin au pacte et rien de plus.

Finalement, après hésitation, Félicia prit les mains de Kanone, confirmant donc qu'elle acceptait le pacte. Le cercle magique à leur pied se mit alors à lévité au tour d'elles signant le pacte par la magie. Après un petit flash qui ramenât tout à la normal en commençant par le temps, Félica put sentir son poigner chauffé légèrement. Un petit tatouage en forme de patte de chat était apparu prouvant son lien de pactisante avec Kanone. La féline avait retrouvé son apparence de néko se retrouvant de nouveau nue. On pouvait voir maintenant un ras du cou noir au tour de son cou avec une petite médaille d'argent. Sur l'un des côtés on pouvait lire « Kanone » et de l'autre « Félicia » Seconde preuve de l'existence du pacte entre elle.
 
En plus d'avoir retrouvé son apparence, Kanone retrouva ses émotions et sa bonne humeur habituelle. Ce qui se voyait à son visage radieux. Toute contente, elle fit un petit saut en levant les bras en l'aire.

-Miaou ! Je suis ton assistante moi maintenant.

Se calmement un peu elle s'assit se laissant tombé sur les fesses, mais contrôlant sa gravité, elle chuta au ralenti et toucha le sol en douceur. Elle leva alors la tête vers Félicia et réalisa quelque chose. Kanone était maintenant son assistante, mais elle ne savait pas trop à quoi. Elle pencha la tête sur le côté et son oreille la plus base se mit à gigoté. C'était un petit tic de curiosité.

-Ah, mais euh miaou ! Je dois t'assister à quoi moi ?

C'était un peu tard pour poser la question, mais de toute façon peu importait cela ne changerais rien à son pacte. Que ce soit bien ou mal, ça ne changerais rien à ce qu'elle allait faire pour elle. Malgré son air innocent, pour des pactes, Kanone avait déjà tué, fait la guerre, détruis des vies, mais aussi sauvé des gens, protéger des villages ou tout simplement servie d'ami ou de simple chat de compagnie. De toute façon durant ses prochaines heures de sommeille, elle obtiendra les informations don elle aura besoin en dormant.

Félicia avait eu une sorte de trip sous LSD... Ou, du moins, si elle devait se shooter à la LSD, elle supposait que ça y ressemblait... Bon, okay, elle avait déjà pris du LSD... Quand elle était une étudiante, et qu’elle participait à des soirées. Il n’y avait vraiment que quand on prenait du LSD qu’on réalisait à quel point la drogue permettait de planer. C’était... Une expérience sensorielle assez particulière, atypique, exceptionnelle, aussi terrible que réussie. Le genre de trucs qu’il ne fallait pas faire plus de deux fois, sous peine de devenir accroc. Félicia ne l’avait jamais dit à Peter... Il était trop coincé pour le comprendre... Et Morbius était trop romantique, tandis que Flash était trop con... Elle sortit de ses pensées en retrouvant son bon vieil appartement. Elle était toujours nue, mais Kanone s’était à nouveau transformée en neko, et se mit à bondir sur place, visiblement ravie. Félicia, elle, était naturellement un peu déboussolée, et regarda autour d’elle. Pas de traces d’un quelconque totem... Mais elle n’avait pas rêvé. Et Kanone était là pour le lui rappeler. En un sens, elle était vraiment... Trognon. Félicia pensait à ses filles en la voyant... Ce qui était un peu absurde, car ses filles venaient à peine d’entrer en maternelle.

*N’y pense pas, Félicia, tu n’as pas envie de te déprimer...*

Au lieu de ça, l’une des questions de Kanone la sortit de ses réflexions. Ceci fit sourire Félicia. Kanone ignorait visiblement pourquoi elle avait signé. Bras croisés, Félicia pencha la tête vers elle.

« Toi, ma belle, tu devrais faire attention... Et si je voulais que tu sois mon assistante pour que je te dissèque vivante, hein ? »

Elle secoua la tête, et embrassa la jeune femme sur le front.

« Bon... Plus sérieusement, tu vas m’être utile...Tu vois, outre être la plus belle cambrioleuse de Seikusu, je suis aussi une justicière... Et une justicière digne de ce nom se doit d’avoir une coéquipière ! Ce sera donc... TOI ! »

Et, en disant ça, Félicia s’écarta un peu, caressant la tête de Kanone, entre ses belles oreilles de nekos. Elle s’étira un peu, faisant craquer ses articulations, joignant ses mains dans son dos, montrant ses fesses à Kanone, puis se retourna vers elle, main sur la taille.

« Il va falloir te trouver une tenue... Du cuir, sûrement... Ou du latex... Je n’ai pas ça chez moi, mais je connais une boutique... »

Elle réfléchissait à voix haute, et pencha la tête sur le côté.

« Je vais aller te chercher ça... Tu peux te transformer encore en chaton ? Tu n’auras qu’à m’accompagner. »

Entre-temps, Félicia alla s’habiller. Naturellement, elle n’enfila pas sa tenue de justicière, car elle n’était pas très discrète, et prit son apparence de femme blonde, en optant pour des vêtements normaux, à savoir un jean et un débardeur blanc. Ce faisant, elle alla vers la salle de bains, se parfumant un peu, se recoiffant, ce qui lui prit moins de dix minutes. La Chatte Noire sortit ensuite. Elle trouvait ça très mignon, d’avoir une chatte qui l’accompagnait.

Sa destination était un sex shop au cœur de la ville.

Pour réponse à son interrogation, Kanone reçut un avertissement, qui dans un sens était juste. S'il est vrai qu'elle n'aimait pas souffrir, que la douleur avait un effet néfaste sur elle, elle lui rappelait souvent des souvenirs des déférentes vies qu'elle avait vue défiler devant elle. Pour autant la mort ne lui faisait pas peur, car après tout si elle venait à mourir, une fois encore son corps reviendrait à la vie et un nouveau pacte débutera. Elle n'avait pas droit au fameux repos éternel.

-Miaou, je serais une cobaye alors pas une assistante.

Alors, comme ça elle serait la coéquipière d'une justicière voleuse ? Le vol ça la connaissait. Que ce soit le vol de nourriture en tant que petite chatte affamé, ou le vol d'argent en tant que voleuse dans une bande de pillard. Bon se n'était pas dans cette époque et en vue de la technologie, ça se passera surement pas pareille, mais bon elle comprenait un peu mieux son futur rôle. Félicia c'était approché pour lui caresser la tête entre les oreilles. Kanone ferma les yeux en souriant, adorant ce genre de petites attentions, si elle était tout le temps comme ça avec elle, c'est sûr elle va adorer être ici entouré de chat. Félica voulait commencer par lui trouver des vêtements. C'est vrai qu'à par sa tenue de cérémonie, elle ne possédait aucun vétement, loin d'être dérangé de rester nue. Dans ce monde se balader nue n'était pas bien vue, à moins qu'elle reste sous sa forme de chat.

Félicia voulait justement qu'elle retrouve cette forme pour sortir et trouver ses fameux vêtements. Kanone ne se fit pas prié, elle n'était jamais mieux que dans son vrai corps de petite chatte. D'un nouveau bond joyeux, en flottant un peu dans les aires, son corps commença rétrécir et a reprouvé ses poiles perdant sa couleur blonde pour ce pelage nuit aux petites étoiles. Dans un petit miaulement elle s'assied restant à un peu plus d'un mètre du sol regardant, l'humaine qui parti se préparer à sortir. Mais rapidement son envie de jouer prit le dessus, c'est avec des miaulements joyeux qu'elle courut et sauta du vide dans l'arbre à chat. Il y avait à dessus d'autres chats qui s'y étaient installer pour se prélassé et d'autre s'amuser simplement a monté et descendre. Elle resta dessus à jouer un petit moment attendant le retour de Félicia.

L'humaine de retour, d'un bond, elle sauta de la structure de jeu et accourut la rejoindre venant se frotter dans ses jambes. Kanone avait beau pouvoir se transformer en néko ou en humaine, elle restait un chat avant tout. Marchant alors autour d'elle comme si escalier à spirale invisible l'entourait, et fini par s'asseoir fièrement sur l'une de ses épaules.

-Miaou !

Kanone était prête à partir et suivre l'humaine où elle voulait.

L’Antre de Freyja était un modeste sex shop planté en plein milieu de la ville, près du centre commercial, ainsi que d’un café où on offrait des fellations aux clients. Comme toutes les boutiques et les commerces de cette ville, il était tenu par les Yakuzas. C’était un endroit dans lequel Félicia se rendait souvent, non seulement parce qu’elle trouvait ce qu’elle voulait, mais aussi parce que la dame s’occupant du magasin était une grande pratiquante, soit une femme très à même de conseiller ses clients. La femme qui tenait la boutique s’appelait Asuka, et elle avait pris le sex shop quand elle était étudiante à la faculté. Elle y travaillait alors comme employée, et volait le matériel du sex shop pour son propre plaisir. Quand le patron l’avait su, Asuka avait passé une soirée animée avec les Yakuzas, aux termes de laquelle elle avait remplacé le précédent patron. Depuis lors, la boutique marchait plutôt bien.

Il était donc fort naturel que Félicia s’y rende. Elle arrêta sa voiture devant, une superbe Bugatti Veyron qu’elle n’aurait jamais pu se payer avec son salaire de prof’. Elle était curieusement assez excitée. Elle voyageait avec un chat ! Et, contrairement aux autres félins qu’elle embarquait dans sa voiture pour les conduire chez le vétérinaire, Kanone restait docile, se frottant à Félicia, restant collée contre elle, sans miauler à la mort, ou sans chercher à s’échapper.

« On y est, ma belle... »

Félicia sortit. Plusieurs hommes d’affaires passèrent devant elle, louchant sur sa voiture, et elle ouvrit la portière côté passager, afin de laisser Kanone sortir. Félicia verrouilla ensuite sa voiture, puis se pencha, et caressa le corps de Kanone, faisant glisser ses doigts le long de sa colonne vertébrale, jusqu’à sa queue.

« Reste près de moi... »

Félicia s’avança vers la boutique. La devanture était sombre, montrant des rangées de bottes. L’enseigne du magasin était en hauteur, et Félicia entra. La boutique était plutôt grande, avec plusieurs rayons. Il y avait même un rayon « Librairie », se composant d’une littérature érotique assez variée. Il y avait, du reste, beaucoup de fringues en cuir et en latex, de sex tyos, de cordes et de menottes... Bref, tout ce qu’on pouvait s’attendre à trouver dans un sex shop. Asuka n’était pas loin. Elle conseillait un homme en costume, et était aisément reconnaissable. L’Asiatique portait de belles bottes en cuir, un collier autour du cou, et une élégante robe noire en latex, qui moulait tellement bien ses fesses qu’il était difficile de ne pas les remarquer.

Elle se retourna vers Félicia, et lui sourit.

« Hey, Félicia ! Ta présence me manquait ! »

Elle s’approcha, et lui fit la bise. Familière avec ses clientes, après tout...

« Tu tombes bien, on a reçu un nouvel arrivage de gag balls... Tu avais raison, les anciens modèles ne retiennent pas très bien la salive, sur le long terme, c’est assez handicapant... »

Félicia hocha la tête, en experte.

« Je recherche une combinaison assez particulière, entama-t-elle. Ce sera pour quelqu’un faisant à peu près cette taille... Et pour qu’elle ait l’apparence d’une neko... »

Asuka fronça les sourcils. Le chat était un animal très respecté au Japon, qui avait une forte symbolique. Les maneki-neko, ces statues en forme de chats, en étaient une bonne illustration. Asuka réfléchissait donc, quand elle vit Kanone. La chatte restait entre les jambes de Félicia, et Asuka se pencha vers elle.

« Hey, salut, toi ! fit-elle en lui caressant la tête. Tu sais que ta Maîtresse adore les chats, hein ? »

Elle se redressa, pour regarder Félicia.

« Bon, je pense que j’ai un petit truc pour toi. Viens... »

Félicia la suivit. Dans un coin, deux lycéennes étaient en train d’observer tout un rayon de vibromasseurs. À coup sûr, elles  venaient de Mishima. Pour l’heure, Félicia n’avait encore jamais eu la malchance de croiser l’un de ses élèves au lycée, mais Asuka lui assurait qu’une partie de sa clientèle venaient du lycée. Légalement, Félicia n’était pas entièrement convaincue qu’Asuka ait le droit de vendre ce genre d’articles aux mineurs, mais, pour être honnête, l’intéressée s’en moquait pas mal. D’une démarche élégante, en moulant ses fesses, elle arriva dans un coin, et tendit à Félicia une combinaison en cuir, avec une longue queue, et des oreilles de chats.

« Je pense que ça devrait faire l’affaire, non ? C’est inspiré de Catwoman, donc c’est fourni avec une paire de lunettes... »

Félicia attrapa l’article, remercia Asuka, puis alla dans une cabine d’essayage pour l’essayer. Les cabines ne se constituaient pas ici d’un simple rideau, mais d’une petite porte.

« Bon... Enfile-moi ça, Kanone, que je vois à quoi tu ressembles là-dedans... »

Transporté par Félicia, Kanone sur son épaule regarda tout au tour d'elle, alors qu'elles descendaient à la voiture. Kanone connaissait bien les voitures et avait même monté plusieurs fois dedans. Une fois la porte ouverte, Kanone sauta de l'épaule de Félicia directement sur le siège passager. Une fois l'humaine installer, elle se roula en boule sur le siège et ferma les yeux. C'était plutôt confortable ses sièges de voiture. Voyager de cette façon était un vrai confort, rien à voir avec la charrette tirée par les chevaux ou encore les bateaux. Kanone avait horreur des bateaux, entièrement entouré d'eau elle se sentait nerveuse. Une phobie qu'elle tenait de sa seule vie masculine.

Après un trajet pas très long, la voiture s'arrêta en ville et Félicia lui ouvrit la porte pour la faire descendre. D'un bond elle arriva sur le trottoir et viens se frotter dans les jambes de Félicia qui lui caressa le dos avec affection. Trottinant derrière elle, Kanone resta sous sa forme de chatte. Sur terre, elle savait qu'il valait mieux cacher ses pouvoirs dans les lieux fréquenté, ainsi elle resta normale. Toutes les deux arrivèrent dans une étrange boutique, à l'intérieur il y avait que des objets qu'elle ne connaissait pas et ça l'intrigua beaucoup. Pourtant, elle resta sagement derrière Félicia et s'arrêta entre ses jambes. Une femme s'approcha alors, elle semblait bien connaître l'humaine. A première vue, elle devait être la vendeuse de cette curieuse boutique. Après une petite discussion entre les deux femmes, la vendeuse aperçut Kanone. La femme lui caressa la tête avec le sourire et lui demanda si elle savait que Félicia aimait les chats. Kanone l'avait bien remarqué, mais elle ne pouvait pas lui répondre.
 
La féline se contenta de suivre pour l'instant. La vendeuse avait sorti une tenue que Félica récupéra pour alors rejoindre une petite pièce où elle s'enferma avec elle. Kanone reprit alors sa forme de néko pour pouvoir essayer la tenue.

-D'accord Miaou !

Kanone prit la tenue et l'examina. Comme elle le redoutait, la tenue était faite pour une humaine. Pour les oreilles ça pouvait aller, l'intérieur était creux et elle pouvait facilement y rentrer les siennes, mais la queue elle était un tissu accroché à l'arrière. Pour l'enfiler, elle enroula sa queue autour de sa taille. Les mesures étaient bonnes, Kanone se retrouva dans la tenue qui lui allait parfaitement.

-Miaou, faudra couper la queue pour faire sortir ma vraie.

Se tortillant un peu, elle se regarda dans le miroir de la pièce. Elle n'était pas forte en vêtement, mais celui là lui plaisait bien. En plus il ne lui limitait aucun mouvement, ce qui pour elle était l'essentiel.

Dans la cabine d’essayage, la petite chatte qu’était Kanone se transforma, redevenant la neko que Félicia avait aperçu à l’appartement. Une belle petite neko qui se mit à examiner sa tenue, avant de l’enfiler. Dans son dos, Félicia l’observait silencieusement. Un miroir dans un coin permettait de les voir. Kanone enfilait précautionneusement son costume, et bloqua avec la queue. La queue du costume faisait la taille de sa queue, mais il n’y avait pas d’ouverture. Félicia hésita. La couper la gênerait, car il y aurait du coup un trou, à moins de mettre une fermeture, mais ce ne serait pas terrible... Cependant, elle pouvait aussi faire un peu de couture pour enlever la laine à l’intérieur. Les oreilles rentrèrent sans problème, et, très rapidement, Félicia comprit que le seul problème de ce costume venait de la queue.

Contrairement à la tenue de Catwoman, celle-ci n’était pas intégrale. Une partie des bras était découverte, mais c’était la seule véritable différence qu’on pouvait lui faire. Félicia restait dans son dos, l’observant avec une certaine satisfaction. Cette tenue semblait avoir été faite pour elle, et lui allait comme un gant. La Chatte Noire l’observait sous toutes les formes. La tenue ne restreignait pas ses mouvements, et moulait plutôt bien ses formes. C’était la tenue parfaite pour l’assistante de la Chatte Noire. Félicia se rapprocha d’elle, et posa ses mains sur la partie dénudée de ses bras.

« Elle te va très bien, en effet... »

Kanone avait remonté la fermeture Éclair au maximum devant sa poitrine, et Félicia aventura l’une de ses mains devant elle. Elle la descendit alors un peu, afin de lui offrir un beau petit décolleté.

« Comme ça, ça t’étouffera moins... »

Elle continua à l’observer par le miroir. Oui, cette tenue lui allait à ravir. Cuir et latex... Les textures que Félicia adorait. C’était un très beau cuir. Elle adorait le toucher, le sentir crisser, humer son odeur... Certes, le cuir n’était qu’une texture, mais elle trouvait qu’il se dégageait de cette texture une sorte de noblesse sexy. Être une super-héroïne belle, ce n’était pas qu’un simple fantasme d’adolescents boutonneux, c’était aussi une image de marque, et ça flattait son orgueil. Félicia savait qu’elle était une femme relativement superficielle et matérialiste, mais elle estimait qu’elle était tout simplement à l’image du monde et de la société moderne. Ce monde ne comptait plus que sur les apparences pour dissocier le bon du mauvais. Il suffisait d’enfiler un blazer avec un pantalon pour se faire passer pour un riche nanti.

« Il serait dommage de couper la queue, elle t’offrira une protection. Cependant, je devrais pouvoir faire un trou en retirant le tissu à l’intérieur. »

Ce n’était probablement pas du cuir qui bouchait la queue, et permettait de la maintenir gonflée. En pressant la queue, Félicia sentait ses doigts s’enfoncer. Probablement une sorte de mousse, que le fabricant avait fait pour permettre que la queue reste à la fois tendue et molle. Félicia termina son inspection en faisant glisser les lunettes sur les yeux de Kanone. Elle sourit, trouvant qu’elle avait un air trop mimi avec ça. Oui, ça lui allait à ravir ! Elle l’embrassa entre les oreilles, tout en remontant ses mains pour caresser ses joues.

« On se sent bien dedans, non ? Rassure-toi pour ta queue, je vais travailler ça cet après-midi... »

Elle lui ensuite signe de se déshabiller. Kanone reprit fort logiquement son apparence de chatte, et Félicia sortit de la cabine d’essayage. La serveuse la regarda sur un ton soupçonneux. Pourquoi être rentrée dans une cabine d’essayage pour essayer un vêtement qui était trop petit pour elle ? Son regard glissa sur la chatte, mais elle ne posa aucune question. La serveuse était originaire de Seikusu, elle devait savoir que cette ville n’était pas tout à fait normale... Partant du principe que voir une chatte en liberté, suivant docilement sa maîtresse, ne l’étonnait pas, on pouvait se douter qu’elle avait une certaine expérience du paranormal. La femme plia proprement la tenue, la glissant dans un grand sac plastique, et Félicia le prit.

Ce faisant, les deux femmes sortirent, retournant dans la voiture.

« Il y a un square à côté de chez moi... Je vais m’occuper de ta tenue, alors, si tu veux aller gambader au square, c’est toi qui vois... »

Les chats de Félicia ne sortaient pas du penthouse, puisqu’il était au dernier étage, mais Kanone n’était pas vraiment une chatte comme les autres. Avec sa tenue dans le coffre, Félicia fila vers son appartement. Elle fit cependant une pause à un magasin, afin d’acheter de la nourriture, dont toute une cargaison de nourriture pour chats. Il fallait bien nourrir ces pauvres petites bêtes. Félicia fit également un saut à une boulangerie tenue par un Français, avant de finalement retourner chez elle.

Ce soir, elle comptait sortir.

Dans la cabine Kanone s'amusait à faire des grimaces face au miroir pendant que Félicia examinait la tenue. Au niveau des oreilles le tissu n'était pas très souple et en conséquence elle ne pouvait pas trop les bouger, hors Kanone avait beaucoup de mimique avec ses oreilles. Mais au moins elle serait protéger et ça ne l'empêchait pas de bien entendre. Félicia trouva que la tenue lui allait bien, allant jusqu'à lui ouvrir un peu la fermeture avant pour lui laisser une meilleure respiration. Comme Kanone ne portait rien dessous, sa poitrine était bien mise en valeur, même si cette dernière n'était pas très grosse la pression du tissu arrivait à bien la faire ressortir comme il faut. Mais tout ça n'avait pas vraiment d'importance pour la féline.

Suivant les instructions de Félicia elle retirât sa tenue, bien plus vite qu'elle ne l'avait enfilé se retrouvant mieux nue. Pour ressortir avec l'humaine, Kanone reprit sa forme de chatte et trottina tranquillement derrière sa contractante. Alors que l'humaine réglait avec la vendeuse, Kanone observait au tour d'elle les différents objets présent à la vente. Elle ne comprenait vraiment pas à quoi servaient tous ses étranges objets. Les seules choses qui lui étaient familiers, c'était les vêtements et certain objet de capture qui ici avait d'étrange couleur et matière. Des menottes à plume rose ? A quoi ça pouvait bien servir ?

Finalement, elles sortiren de la boutique et reprirent la voiture pour rentrer. En route avant d'arriver à l'appartement Félicia lui proposa d'aller jouer dans un square. Kanone ne se fit pas prié et sauta de la voiture pour y aller. Le jeu était un de ses plaisirs préférés. Kanone ne s'inquiétait pas de fait rerentrer après, son sens de l'orientation était très bon, à moins que Félicia n'avait pas l'intention de l'hébergé, mais un chat de plus ou de moins ne devrais pas trop la déranger. Cette humaine était plutôt gentille avec elle. Se retrouvant dans un bout miraculé de nature dans cette jungle de béton, Kanone trouva plein de jeux sans difficulté. Elle avait accoursé des oiseaux, monté dans des arbres, voler du poisson à un stand de brochette, s'était fait caresser par de petits humains et avait combattu d'autre chat.

Une après midi bien remplit qui avait réveillé chez elle une faim qui la rappela à l'ordre. Très rapidement elle retrouva l'immeuble où vivait Félicia. En quelque bond, elle franchit les premiers étages de balcon en balcon. Les suivants elle les gravit en marchant dans le vide comme sur un escalier invisible. C'était vraiment haut et il lui fallut plusieurs minutes pour rejoindre l'appartement de Félicia. Arrivé sur le balcon, elle constata que la porte vitrée était fermée et qu'elle ne pouvait pas l'ouvrir de dehors. Bien sûr ça ne lui était pas difficile de casser la vitre, mais ce n'était pas sûr que l'humaine apprécie vraiment. Derrière la vitre elle aperçut la chatte noire et blanche qui se faisait appeler Lune. Cette dernière l'observa avant de détaler. Kanone comprit qu'elle était partie surement cherché l'humaine. Kanone reprit alors sa forme de néko nue et s'assied en boule par terre dos contre la vitre attendant simplement de se faire ouvrir.

« Ce ne sont pas les Guramu, non...
 -  Dommage... Ils ont toujours été les suspects idéaux.
 -  Tout dépend du point de vue.. Mais même les Guramu ne peuvent pas être derrière tous les trafics de la ville. Et, avant que tu ne poses la question, Félicia, oui, je suis sûr de ma source. Ikuto est mon client, et il est fiable. La police lui tourne autour, et il n’est pas dans son intérêt de mentir, surtout face à son propre avocat.
 -  Ce ne serait pas la première fois que l’un de tes clients te ment, Norman...
 -  Mon métier n’est pas d’établir la vérité, c’est le juge qui tranche, je ne fais qu’éclairer son jugement, répliqua l’avocat, depuis son bureau. Les Guramu ne veulent pas s’emparer du trafic d’osmix, mais le détruire.
 -  Mmmh... Ne me dis pas qu’ils se sont mis dans la tête d’accomplir des tâches d’intérêt public, je ne te croirais pas.
 -  Akihiro Guramu n’est pas complètement idiot, Félicia. Il a besoin d’une drogue qui créé une forte dépendance, mais l’osmix ne fait pas que créer de la dépendance, elle détruit aussi rapidement ceux qui en fument. Économiquement parlant, ce n’est pas rentable, et le développement de l’osmix nuit à d’autres marchés.
 -  Je comprends... Le business, comme dirait un Corleone. »

Félicia était en grande conversation téléphonique avec Norman Jayden, qui était officiellement un respectable avocat de Seikusu, travaillant dans un prestigieux bureau. Il était essentiellement spécialisé dans le droit public et dans le droit pénal, mais Félicia savait qu’il lui arrivait de prendre des dossiers en rapport avec d’autres disciplines, puisque, comme il le rappelait fréquemment, le droit était une immense toile d’araignée où chaque filament était relié à un autre. Jayden n’était cependant pas qu’un simple avocat : il était aussi un agent du SHIELD, qui faisait partie du pôle judiciaire de la section du SHIELD figurant à Seikusu, et l’un de ses avocats, quand un citoyen japonais poursuivait le SHIELD en justice. Norman était aussi l’agent de probation de Félicia, celui qui se chargeait de sa couverture légale, car Félicia, outre être une voleuse de calibre, était aussi le témoin principal dans le procès contre Wilson Fisk, qui avait permis d’envoyer le Caïd dans la prison de Ryker’s Island.

La Chatte Noire parlait au téléphone, et était assise dans une petite pièce de son appartement : l’atelier de couture. C’était l’endroit où elle réparait ses combinaisons. Elle était en train de s’amuser avec celui de Kanone, afin de retirer la mousse figurant à l’intérieur de la queue. Pour ça, il lui fallait ouvrir la queue, et se débrouiller pour en extirper la mousse, avant de recoudre l’ensemble.

L’osmix était la drogue sur laquelle Félicia avait obtenu des renseignements hier soir, avant de tomber sur Kanone. C’était un nom curieux pour la drogue, mais, d’après Norman, le nom venait de l’effet que l’osmix déclenchait : l’osmose. Le suffixe « -ix » était là pour indiquer tout le caractère chimique de cette drogue. Le SHIELD avait mené une enquête sur l’osmix, en s’aidant de la police, et la police, quant à elle, cherchait les distributeurs de la drogue. Ikuto, le client de Norman, était un dealer notoire qui craignait que la police ne vienne le voir, en pensant qu’il avait des informations. Il avait assuré à Norman que les Guramu, le clan pour lequel il travaillait, l’un des plus puissants clans yakuzas de la ville, n’était pas derrière ce trafic, ce qui était d’autant plus embêtant que les Guramu étaient le suspect idéal.

« Dans tous les cas de figure, nous sommes sûrs que les éléments permettant de confectionner cette drogue viennent de Terra.
 -  Mais le laboratoire doit forcément être sur Terre...
 -  Ikuto ne le sait pas, mais il y a peut-être un moyen d’en savoir plus là-dessus...
 -  Tu as toute mon attention, Norman, comme toujours. »

Félicia s’en sortait plutôt bien avec la tenue. Elle allait certainement partir ce soir avec Kanone en mission. Rien qu’à cette idée, la Chatte Noire en était toute excitée. Une complice... Comme Batman et Robin ! Mais en plus classe, bien sûr. Félicia & Kanone. Ça sonnait vachement bien !

« D’après Ikuto, il va y avoir un deal ce soir, du côté de la Seikusu Tower. Il espère que la police interviendra, et que ça suffira à prouver qu’il ne participe pas aux activités concernant la distribution d’osmix. D’après lui, il y aura un van blanc qui viendra déposer aux dealers une cargaison d’osmix. Il a même noté la plaque d’immatriculation du van, qu’il avait aperçu une précédente fois.
 -  Et tu veux que je suive ce van, je suppose ?
 -  Avec un peu de chance, il te conduira jusqu’au laboratoire.... De là, il te suffira de m’appeler, et je m’arrangerais avec la police pour qu’ils interviennent.
 -  Comme ça ? En se fondant uniquement sur ta bonne parole ?
 -  Qui remettrait en cause la véracité de mes propos, Félicia ? répliqua Norman.
 -  Tout le monde, chéri, tu es un avocat. »

Norman soupira faiblement.

« Mais qu’est-ce que tu es en train de faire ?
 -  Je trempe mes doigts dans une queue. »

Il y eut un léger silence.

« Pardon ?!
 -  Peu importe… Le deal est prévu à quelle heure ce soir ?
 -  Euh... 22 heures... Ça ira ?
 -  Norman-chou, tu devrais savoir que les chats sont des animaux nocturnes. »

Félicia raccrocha, et termina son travail. La tenue lui semblait parfaite comme ça. À force de recoudre ses costumes, elle avait fini par prendre le coup de main. Il ne restait plus qu’à attendre que Kanone revienne pour voir à quoi elle ressemblerait avec ça. Au moment où Félicia réfléchissait, elle entendit un chat miauler faiblement, sur le palier de la porte. C’était Lune, qui posa ses fesses sur le sol.

« Et bien, qu’est-ce que tu as, mon beau ? Tu veux un câlin ? Viens donc me... »

Elle s’était relevée vers lui, et Lune se mit à détaler. Est-ce qu’il voulait jouer ? Félicia hésita un peu, mais Lune restait sur le bout du couloir, l’attendant en miaulant encore, de manière insistante, pour autant qu’on puisse trouver un miaulement insistant.

« Tu veux me montrer quelque chose, c’est ça ? »

Félicia suivit Lune, qui fila dans le salon principal... Et c’est là que Félicia comprit ce que Lune voulait lui montrer, en grattant contre la porte vitrée. Kanone était roulée en boule de l’autre côté, toute nue.

« Ah... Brave chat ! »

La Chatte Noire se pressa vers la porte, et appuya sur un interrupteur à côté, qui la fit coulisser.

« Et bien, Kanone, rentre donc, ma belle, tu n’es pas de trop, tu sais ! »

Elle l’invita à rentrer.

« J’ai fini la queue de ta tenue... Ça te dirait, qu’on essaie nos uniformes ? On doit former une sacrée équipe ! Et j’espère que tu ne t’es pas trop épuisée dehors, d’ailleurs, car nous allons sortir ce soir. »

Elle avait balancé tout ça d’une traite.

Kanone attendait sagement en boule, le dos appuyer contre la vitre. Elle avait parfaitement confiance au chat qui était parti chercher sa maitresse. Kanone avait réussi à se faire accepté par les autres chats de l'appartement et plus facilement qu'elle ne l'aurait pensé. C'était un peu comme si elle était ici chez elle. Pour autant pour l'instant elle était coincée dehors sans pouvoir rentrer sans que Félicia lui ouvre la porte. Justement elle entendait des bruits de pas et patte aussi, Félicia arrivait. Souriante le visage cacher entre ses genoux, elle attendit que la porte soit entièrement ouverte. Kanone écouta les paroles de l'humaine qui avait terminé le costume et qui voulait le tester maintenant, prévoyant une sorti ce soir. Pour l'énergie, il n'y avait pas à s'inquiéter, elle en débordait et pour preuve. D'un bond Kanone passa de sa position assise en boule a debout dans le dos de Félicia. Elle l'attrapa alors dans un gros câlin venant frotter ça joue contre la sienne.

-Miaou ! On va sortir !

Profitant de sa position, elle lui mordilla affectueusement l'oreille avant de la relâcher d'un coup. Kanone se tourna vers la cuisine et trottina jusqu'à cette dernière, faisant danser sa queue au rythme de ses pas.

-Miaou, j'ai faim moi ! Je peux manger avant d'enfiler le costume miaou ?

Se trouvant sous sa forme de néko, elle pouvait manger de la nourriture humaine sans difficulté, mais si Félicia préférait lui donner de la nourriture pour chat, elle pouvait toujours retrouver sa forme d'origine. C'était juste moins pratique pour communiquer avec l'humaine. Elle se plaça aux milieux de la cuisine attendant avec un sourire innocent, comme si elle savait que Félicia n'allait pas lui refuser. Elle n'avait pas forcément besoin d'un gros repas, juste de quoi prendre un peu de force avant de repartir de plus belle.

Le câlin subit de Kanone, ainsi que la manière dont elle mordilla l’oreille de Félicia, eurent le mérite de surprendre cette dernière, et de la faire frissonner. Tandis que Kanone, d’une démarche relativement lente et sensuelle, s’écartait de Félicia, cette dernière observa le balancement de ses fesses, balancement mis en valeur par les ondulations de sa queue. Elle avait un joli petit corps, à vrai dire, et Félicia resta pensive quelques secondes... Avant que l’un des chats ne se frotte contre sa jambe. C’était Lune, qui la regardait en miaulant. Félicia esquissa un léger sourire, et se pencha pour le caresser, puis referma la fenêtre, avant de s’avancer dans la cuisine. Kanone était énergique, et demandait à pouvoir manger avant d’avoir la possibilité d’enfiler le costume. La Chatte Noire ne réfléchit pas bien longtemps, car, maintenant qu’elle y réfléchissait, elle n’avait pas vraiment eu le temps de manger ce midi non plus. Elle s’était ruée sur le costume de Kanone, et la faim de Kanone réveilla la sienne, son estomac se mettant tout d’un coup à ouvrir un œil pour rappeler à sa propriétaire qu’il était temps de le sustenter.

« Okay, Kanone... Je vais nous faire à manger, ça ne devrait pas être long. »

Félicia n’était pas vraiment une cuisinière invétérée. Pour autant qu’elle s’en souvienne, c’était plutôt ses amants qui s’amusaient à cuisiner. Michael Morbius avait été plutôt doué dans ce domaine-là, tout comme, étrangement, Flash Thompson. Il n’y avait guère que Peter qui soit aussi peu doué d’elle dans la confection de plats, ce qui avait entraîné, pendant la courte, très courte, époque où ils sortaient ensemble, une hausse de la consommation de surgelés et de visite dans les restaurants. Félicia alluma ses plaques électriques, et posa une poêle, où elle y entreposa deux biftecks. Kanone étant une neko, elle devait être amatrice de viande rouge. Pour avoir un accompagnement, elle fit griller quelque chose qu’elle adorait : des pommes de terre. Elle se rendit près d’un des rangements dans la cuisine, et en sortit une sorte de corbeille permettant de conserver au frais un petit stock de patates déjà coupées, enveloppées dans de la cellophane. Elle les déplia, et en balança une petite vingtaine sur la poêle.

La cuisson allait se faire rapidement. Ses plaques électriques étaient, sur ce point, assez fiables. Elle sortit d’un autre placard les condiments, dont un petit pot d’herbe, puis sortit des couverts. Ce n’est pas parce que Kanone était une neko à poil dans son salon avec un cul magnifique qu’elle allait se dispenser de l’usage règlementaire des couverts.

« Suis-moi, Kanone, glissa Félicia avec un sourire amusé. Si tu restes devant le plat en préparation, ton estomac va se liquéfier sur place. Je vais te montrer où on va manger. »

Félicia n’alla pas loin, puisqu’elle retourna dans le salon, près d’une table. Elle n’avait rien à voir avec la table à manger de Bruce Wayne, et était plutôt modeste. Une simple table ronde qui permettait de regarder la télévision, ce que Félicia faisait à l’heure des informations. Elle déposa les assiettes, les verres, et les couverts, et fit signe à Kanone de s’asseoir sur une chaise. Félicia déposa ensuite un bref baiser entre ses oreilles, avant de s’éclipser.

« Je reviens, ne bouge pas d’ici. »

Elle retourna dans la cuisine, retourna les biftecks, qui émirent un appréciable *PSCHIII* lorsque la face non grillée heurta une poêle brûlante. Félicia attrapa le reste de ce qu’elle avait besoin pour faire la table : des serviettes, la baguette de pain qu’elle avait acheté ce matin, et une carafe d’eau. En déposant ce nouvel attirail, elle attrapa un morceau de pain, et le donna à Kanone.

« Tiens, pour te sustenter... »

Nouveau déplacement dans la cuisine. La cuisson était bientôt prête. Elle répandit ses herbes sur les deux biftecks, et y mit un peu de sel. Elle avait aussi du poivre, mais Félicia en mettait rarement. Elle amena ensuite sur la table deux bouteilles : du lait pour Kanone, et du jus d’orange pour Félicia. Bien que Félicia soit un peu cinglée avec ses chats, elle adorait aussi le jus d’orange. Elle remplit de lait le verre de Kanone, puis lui annonça que les plats étaient prêts. Lorsque Félicia revint, ce fut ainsi avec le plat... Et plusieurs chats gourmands qui miaulaient faiblement en sentant la bonne odeur de la viande cuite.

La Chatte Noire déposa donc dans l’assiette de Kanone son steak, quelques patates grillées, puis fit de même dans la sienne.

« Tu sais utiliser la fourchette et le couteau, au moins ? s’enquit-elle. Parce qu’il est hors-de-question que tu utilises tes doigts ! »

Et, sur ce point, Félicia serait intransigeante. Certes, elle pouvait tolérer que Kanone se balade à poil chez elle, mais il y avait tout de même des limites élémentaires à respecter.

C'est sans surprise que Félicia accepta de passer à table, l'humaine avait faim également il semblerait. Toute joyeuse, Kanone suivie les gestes et la préparation du repas avec l'eau à la bouche. Il faut dire que l'odeur de la cuisson et la vue du bon morceau de viande suffisait à amplifier cette faim. Heureusement Félica ut le bon sens de l'entrainer en dehors de la cuisine, à croire qu'elle lisait en elle.

Kanone se retrouva donc dans le salon, où l'humaine installait le couvert. Elle prit place face à son couvert comme elle lui demanda. Félicia posa alors une bise entre ses oreilles ce qui ut pour effet de les faire remuer, signe de sa bonne humeur. Un nouveau tour à la cuisine et Félicia apporta ce qu'il manquait à la table. Kanone se retrouva avec un bout de pain pour la faire patienter. Contente la féline ne se fit pas attendre et commença à le manger pour apaiser sa faim en attendant le merveilleux morceau de viande qui se préparait dans la cuisine. Le petit morceau de pain ne dura pas longtemps, Félicia porta le lait sur la table qu'il était déjà avalé. Si en plus elle avait droit à du lait pendant le repas, Kanone sentait qu'elle allait se régaler. Encore un voyage vers la cuisine et cette fois se fut enfin le plat tant espéré qui arriva. Kanone regarda le morceau de viande atterrir dans son assiette en se passant la langue sur lèvre. C'est alors que Félicia lui demanda si elle savait se servir des couverts. Kanone prit alors une moue vexé.

-Miaou, j'ai vécu parmi les deux jambes plus d'année que tu vivras toi-même, Miaou je sais faire quand même moi. Je comprends pas tout ce que vous faites, mais je sais vivre dans les base comme une humaine, miaou !

Pour une personne qui avait vécus bien plus d'année que l'humaine, sa réaction était bien plus enfantine qu'autre chose. Kanone attrapa son verre de l'ait et le but avec plaisir, si qui effaçât rapidement sa moue retrouvant tout de suite le sourire. Se saisissant du couteau et de la fourchette, elle commença à manger sa viande comme une personne normale, juste un petit empressement dû à sa faim, mais rien d'incorrecte. Chaque boucher était accompagné d'un mouvement de queue qui prouvait qu'elle appréciait ce qu'elle mangeait. Sa avait le mérite d'être plus savoureux que certaine croquette qui était donnée généralement aux animaux de compagnie.

-Miaou ! Je me régale moi !

La viande avaler les pommes de terres l'enchanta déjà moins, pour autant elle les mangea également une a une. Kanone se resservie plusieurs fois du lait, c'était comme un trésor qu'elle avait peur de plus avoir après, si elle ne le buvait pas maintenant. Elle en abusa pas non plus, pour pas dissuadé Félicia de lui en redonner. Son assiette terminée, elle sentait déjà le sommeille la gagner. En général après un bon repas Kanone avait l'habitude de faire une sieste, mais cette fois ça allait attendre, car elle avait prévue de venir en aide à Félicia, après tout maintenant elle était son assistante. Elle attendit sagement la suite, car les deux pattes se contentait rarement d'un seul plat et finissait généralement par quelque chose de sucré, ce qui sera une bonne chose pour lui éviter de s'endormir.

-C'est quoi la suite, miaou ?

La réplique de Kanone arracha sur les lèvres de Félicia un léger sourire amusé. Elle avait visiblement vexé cette dernière en supposant qu’elle n’était pas capable de se servir de couverts. Dans la mesure où elle ne portait aucun vêtement, la Chatte Noire estimait toutefois que le doute était permis. Elle lui caressa une dernière fois les cheveux, et entreprit également de manger. Kanone mangeait avec un certain appétit, et, en pure féline, dévora la viande, traînant un peu sur les pommes de terre grillées. Les pommes de terres cuites sur les plaques étaient délicieuses, selon Félicia. Elle avait toujours aimé que sa mère lui en fasse, et ce petit péché mignon ne s’était nullement perdu avec les années. Et la viande... Félicia n’avait rien d’une végétarienne sur ce point. Elle découpait joyeusement sa viande rouge, la mangeant sans la moindre hésitation, avec un plaisir évident. Elle était moins vorace que Kanone, mais elle alla tout de même assez vite, buvant du jus d’orange entre plusieurs bouchées, là où Kanone engloutissait ses verres de lait à une vitesse prodigieuse.

*Elle aime vraiment le lait, cette petite...*

Félicia mangea donc, jusqu’à ce que Kanone termine, et ne lui demande, dans un miaulement, la suite du repas. Devant l’appétit de la petite goinfre, la Chatte Noire ne put s’empêcher de sourire.

« Hum... Je dois avoir quelques petits trucs pour satisfaire ton estomac, Kanone... »

C’était l’heure du dessert. Félicia se releva, récupéra son plat, ainsi que celui de Kanone, et alla dans la cuisine. Elle ouvrit son lave-vaisselles, les fourra à l’intérieur, le referma, puis alla chercher un gâteau. Quand elle était motivée, elle s’amusait parfois à faire de la pâtisserie, notamment des crêpes, mais celui-là avait été acheté à la boulangerie hier. Elle l’avait remis dans son emballage, et le gâteau au chocolat était encore bon. Félicia retourna dans la salle, et déposa le gâteau devant elle, ouvrant l’emballage. Elle l’avait déposé hier dans une petite assiette, avant de remettre l’ensemble dans l’emballage, et le sortit. Le gâteau pouvait aisément se tenir dans la main, et elle s’assit sur sa chaise, utilisant un couteau pour découper une part.

Comme Kanone avait sans doute pu le noter, Félicia avait conservé le gâteau près d’elle.

« On va se le partager... Rejoins-moi sur mes cuisses, Kanone. »

De cette manière, Félicia pourrait lui donner à manger, et manger, sans avoir à déplacer le gâteau... Et elle aurait une belle neko assise sur ses jambes, ce qui, mine de rien, était tout de même assez intéressant. La neko nue était doucement en train d’exciter Félicia, qui se disait que son corps irait à la perfection dans son costume. Comme pour l’inciter à venir, Félicia mordit dans une part, et poussa un soupir.

« Hum... Il est délicieux ! »

L’appel du ventre était toujours très efficace.

Félicia rassura la féline lui assurant qu'elle avait bien un petit quelque chose pour satisfaire cet appétit encore présent et finir le repas. Kanone regarda l'humaine récupérée les assiettes et la suivit du regarda jusqu'à la cuisine curieuse de savoir ce que lui réservait la suite. Félicia fit son retour avec à la main un gâteau à la bonne odeur chocolaté. Par contre, le morceau ne lui semblait pas bien gros. La suivant toujours du regard, Kanone remarqua que Félicia avait reprit place à sa chaise gardant avec elle l'appétissant gâteau au chocolat. C'est alors que l'humaine l'invita à la rejoindre sur ses genoux pour profiter de la pâtisserie. Elle ne se fit pas prié, elle joyeuse comme une petite fille elle se précipita pour prendre place sur les genoux de l'humaine. Kanone n'était pas très grande et ne pesait pas bien lourd, elle n'était surement pas une grande gêne pour que Félicia arrive à manger ainsi.

-Miaou ! J'en veux moi aussi !

Elle ouvrit grand la bouche attendant que Félicia lui fasse goûté ce gâteau dans lequel l'humaine avait déjà mordu. Quand elle put enfin y goûté, elle fit un grand sourire, c'est vrai qu'il était bon ce gâteau. Kanone laissa l'humaine la faire manger joyeusement, c'était un petit plus qui rendait le repas plus agréable. C'était un peu comme dans un parc, un petit poisson voler à un marchant qui lui avait accouru après dans l'espoir de la punir, avait un petit quelque chose de meilleurs. Le désert terminé, Kanone tourna la tête vers Félicia et lui fit une bise pour la remercier du repas. Elle lui passa rapidement la langue au coin des lèvres pour récupérer une miette du gâteau qu'elle avait sur la bouche. Kanone se mit à rire avant de sauter des genoux de l'humaine. Elle l'aida à débarrasser le reste de la table, enfin surtout a porté, car le rangement n'était pas vraiment son truc, surtout qu'elle ne connaissait pas où tout ça se rangeait.

-Miaou, on peut aller se préparer maintenant ! Je suis prête à t'assister en bonne assistante moi !

Kanone ne savait pas vraiment ce qu'elle allait faire dans se costume et si Félicia allait porter un aussi, mais elle était toute excité. C'était un peu comme un nouveau jeu qui l'attendait.

Le repas se termina pour de bon avec ce gâteau. Le baiser de Kanone scella les remerciements de cette dernière, en échauffant légèrement les sens de Félicia. Elle resta légèrement silencieuse, en ayant sur les lèvres le goût de la langue de la jeune femme. Cette curieuse femme, une sorte de neko dotée de pouvoirs magiques, du peu que Félicia avait compris, l’invita alors à aller enfiler sa combinaison. La Chatte Noire venait de ranger les couverts dans la machine à laver, et enclencha cette dernière, avant de la rejoindre dans le salon.

« Très bien... Suis-moi, alors. »

Félicia retourna dans l’atelier de couture où elle avait travaillé sur la queue de Kanone, afin de retirer la mousse, et tendit le costume à la jeune femme, lui demandant de l’enfiler, tandis qu’elle-même ouvrit un placard, abritant plusieurs de ses combinaisons. Elle avait différents modèles, généralement similaires, et en attrapa un. Elle enfila ses pieds en premier, tout en s’asseyant sur le rebord d’un lit dans l’atelier, et tira sur les bottes, jusqu’à ce que ses pieds s’enfoncent dans les bas des bottes de ce costume uniforme. Elle se releva ensuite, avisant un miroir à proximité, et s’en servit pour attraper les manches de sa combinaison, enfilant ses mains dedans, jusqu’à les placer dans les gants. Le contact du latex sur son corps était électrisant, très tendre. C’était à la fois collant et froid. Ce n’était pas collant dans le sens où elle avait l’impression d’étouffer, d’avoir chaud. Le latex la faisait frissonner. Les encoches des gants permettaient à Félicia de déployer ses griffes de chatte sans endommager le costume. On ne pouvait pas vraiment voir les trous, car ils étaient fins, et s’élargissaient quand les griffes sortaient, avant de se refermer... Un procédé assez similaire à celui que les chats faisaient en déployant leurs griffes. Le costume alla naturellement le long de ses épaules, Félicia bombant son dos pour pouvoir le faire passer à hauteur de son cou.

De la fourrure blanche ornait par endroits ce costume, essentiellement à hauteur des avant-bras, et de la poitrine. Son décolleté était saisissant, car la fermeture Éclair du torse était vers le bas. Elle l’attrapa, et la releva lentement, refermant le costume, le verrouillant, et l’arrêta à hauteur de ses seins, afin d’avoir un beau décolleté. Elle soupesa légèrement ses seins, et caressa lascivement ses hanches, en soupirant.

« Hum... J’adore toujours autant le contact du latex sur mon corps... »

Cette réflexion était surtout faite pour elle-même. Elle se retourna vers Kanone, un léger sourire sur les lèvres. Cette dernière venait d’enfiler sa combinaison, et pouvait glisser sa queue dans la queue du costume. Félicia attrapa la queue de la combinaison, et nota que les proportions étaient bonnes, la queue s’enfonçant jusqu’au bout. Elle approcha ensuite son visage de celui de Kanone.

« Viens t’observer dans le miroir, ma belle... »

Félicia se planta derrière elle, et caressa tendrement le visage de la belle Kanone, glissant sur ses oreilles, son cou, et son menton. Ainsi, on aurait presque cru voir deux sœurs. Elle remonta ses doigts, glissant près des lèvres de Kanone. Dans son esprit, elle sentait toujours la langue de Kanone glisser sur sa bouche. Félicia s’écarta alors un peu, et s’assit sur le rebord du lit.

« Viens, Kanone... »

Et, quand cette dernière s’effectua, Félicia la prit dans ses bras, et l’embrassa tendrement sur les lèvres. Elle était loin d‘être insensible au charme que la belle Kanone dégageait dans sa combinaison moulante.