JF cherche amis ■ Gabriel V.

Samedi matin. Dix heures. J'avais reçu plusieurs coups de fils pour la colocation que je proposais. En même temps, c'était un logement attrayant, pour un prix également attrayant.

JF cherche colocataire. H ou F. Logement en centre ville. Building Sen Hao Yang. Appartement 4015. Dernier étage. Terrasse au-dessus, sur le toit. Appartement sur tout le dernier étage. Garages souterrain. Places de parking attitrées. Ascenseur fonctionnel. Nombreuses pièces. Loyer dérisoire (3 000 Yen). Animaux acceptés.

Voilà en gros l'annonce. Il y avait aussi mon numéro, et les heures auxquelles les visites étaient acceptées. Autrement dit, tout le samedi et le dimanche, de 9h à 23h, et le soir à partir de 19h jusqu'à 22h. J'espérais avoir rapidement de la compagnie. Ces longues soirées en solitaire m'ennuient. Je deviens moitié dépressive. Je n'ai jamais été quelqu'un qui apprécie la solitude. Et voilà que j'étais seule, dans un appartement immense ? Il était vraiment temps que je me socialise. Surtout que mon travail au labo était assez stressant. Je ne dis pas que ça m'agaçait. J'aimais le travail que je faisais. Mais je voulais me distraire un peu le soir, sans forcément faire la tournée des bars.

Je me servis un jus d'orange fraîchement pressé en allant à la cuisine. J'avais fait le ménage à fond ces derniers jours. Pas que je n'étais pas soigneuse d'ordinaire, mais j'étais un peu maniaque on va dire. Alors je tenais à ce que tout soit parfait. Je n'avais pas demandé à ce que le colocataire soit vraiment soigneux. Nettoyer avait le don de me vider l'esprit, de me déstresser. Et du moment que les lieux communs étaient propres, je n'irais pas fouiller dans les lieux privés.

Mon téléphone vibra, puis sonna. Je décrochais.

■ « Nadya Jeffries. »

Putain de gueule de bois. Il n’aurait jamais du picoler autant hier soir…

Comme tous les matins, Gabriel jetait un œil aux logements à louer, en vente, aux demandes de collocations aussi, sait-on jamais. Il voulait à tout prix diminuer le prix exorbitant de son propre appartement. D’autant que lui, il avait des rats comme compagnons de chambrée… charmant, n’est-il pas ?

Cinq fois le dératiseur était venu et à chaque fois c’était revenu… et Gabriele n avait donc eu raz le bol et il avait commencé à chercher quelque chose qui soit dans ses prix et qui, en même temps permettait une assez grande liberté… là,il était tombé sur une offre qui semblait presque incroyable.

Pour tout juste trois mille malheureux yens, un truc qui semblait être monts et merveilles. Terrasse sur le toit, donc grande terrasse, rien que ça, ça voulait tout dire ! Certes, c’était donc forcément au dernier étage, mais il ne pouvait pas s’empêcher de demander où était le piège, il avait même un coin où garer sa moto ! Et en sécurité vu qu’il s’agissait d’un parking souterrain !  Bon sang le rêve ! Il avait entouré l’adresse et dressé une liste de questions qu’il voulait poser. Des questions simples comme les charges, ou la taille des chambres, des pièces, surface globale, hauteur de plafond…

Mais, pris par le taff il avait tout zappé et ne l’avait fait que pendant sa première demi-journée de pause de la semaine : samedi matin. Il s’était levé à neuf heures, il n’aimait pas se lever trop tard, ça flinguait la moitié de sa journée.  Et il ne se privait pas de sa matinée gueule de bois ! C’était sacré !

Encore un peu groggy, il avait finalement décidé d’appeler quand même. Il composa le numéro, se demandant si c’était une bonne idée, d’autant qu’en fouillant ses poches, il ne trouvait pas sa foutue liste ! Bon, tant pis, il ferait sans ! Il n’aura sans doute pas toutes ses réponses mais il aurait les principales.

Une jolie voix mélodieuse se présenta en décrochant : une cartaine Nadya Jeffries. Bon, voilà, c’était la bonne personne.  Mais pourquoi parlait-elle aussi fort. Elle n’avait pas besoin de hurler dans le combiné pour qu’il l’entende. .. il se massa la tempe. Puis, sachant très bien que c’était le fait de la geuuele de bois, il endura et ne dit rien, préférant se taire sur le sujet plutôt que de dire quelque chose e malvenu.

« Bonjour, Gabriel Valmy à l’appareil, j’appelle pour l’annonce dans le journal. Vous recherchez un colocataire…. Je serai intéressé…  je… je peux connaître la superficie de l’appartement ? Car 3000 yens, c’est si peu…. J’avoue que je me demande quelle est l’anguille sous la roche… »

Il soupira avant de rajouter, plus doucement.

« Et si vous pouviez parler un peu moins fort… j’ai un peu picolé hier soir et j’ai un reste de gueule de bois… »

Je m'assis sur le divan, face à la baie vitrée. J'écoutais sans rien dire mon interlocuteur, avant de sourire et de répondre à voix plus basse.

■ « Je comprends. Et bien, la superficie totale de l'appartement est de 100m², sans compter la terrasse sur le toit qui fait la même chose à peu de chose près. Mais vous pourrez en juger par vous-même si vous venez visiter. Il n'y a pas d'anguille sous roche, si ce n'est que je ne suis pas faite pour vivre seule. J'aurais bien pris un chien, mais j'aurais dû mal à avoir une conversation autre qu'à sens-unique. »

Je laissais planer un temps de silence, avant d'ajouter les réponses qui m'ont été le plus fréquemment posées ces derniers jours.

■ « Concernant les charges, je paye déjà l'abonnement internet, l'eau, l'électricité et le gaz. Nous pourrions partager, si vous le désirez vraiment, mais l'argent n'est pas un soucis pour moi. Et oui, il y a le gaz, ainsi que toutes les sécurités possibles pour ne pas qu'il y ait de soucis. Mh, l'ascenseur nous conduit presque directement dans l'appartement. Il y a un petit couloir, et des placards à balais, mais pas d'autres portes que la mienne. Il existe un double des clés, pour l'entrée, les garages etc. Ah oui, il y a aussi une petite cave. Que pourrais-je dire d'autre... Mh... Je ne suis pas envahissante ou contraignante, faire le ménage ne me gêne pas... Je peux même cuisiner. J'aurais juste une petite exigence, mais vous la comprendrez mieux si vous venez visiter. J'ai une pièce entièrement consacré à mon travail. Un peu chambre froide, avec sas, etc. Ça a été aménagé peu après mon arrivée, au fond du garage. Je travail dans les laboratoires, alors les substances que j'ai dans cette pièce peuvent être dangereuses. »

Je me mordillais la lèvre en cherchant quoi rajouter, avant de conclure simplement :

■ « Si vous avez d'autres questions, je serais heureuse d'y répondre. Et si vous voulez visiter, je suis disponible toute la journée ainsi que demain. Jusqu'à 23h. »

Ah elle était clémente. Ouf, elle baissa d’un ton et parla plus lentement. Bénie soit la compréhension de cette femme ! Un instant il commença à se dire qu’elle serait une bonne colloc. Après tout, si elle savait se contrôler pendant que lui avait une gueule de bois monstre…. Ouais, ça pouvait marcher…

Ou pas, elle avait commencé à énuméré toutes les informations qui pouvaient intéresser alors qu’il avait une putain de gueule de bois ! Il n’était pas fait pour réfléchir bordel ! Il avait juste posé la question de base et elle avait tout balancé… son cerveau était incapable de tout assimiler alors qu’il luttait déjà contre un mal de tête du tonnerre de Zeus !

Il n’y avait qu’un seul truc qui lui était resté en travers de la gorge, c’était qu’il se sentait un peu comme un toutou humain… elle aurait pris un chien, mais un chien ne faisait pas la conversation… donc elle prenait un chien qui la ferait… sympa, merci… ça faisait toujours plaisir à entendre… sur le coup, il aurait préféré être sourd… enfin bon, pour la suite aussi.

Il cessa bien vite d’écouter, bien malgré lui, mais il saturait et ne pouvait plus… il attendit qu’enfin elle se taise pour répondre. Il n’avait rien contre elle, mais elle parlait trop. Et lui il n’était pas en état d’écouter. Il soupira d’aise devant le silence, l’entendant rajouter qu’elle pouvait être là demain pour des visites, et apparemment, c’était assez large comme choix d’horaire… alors, le dimanche, lui il bossait comment ? Ah oui ! Toute la journée.

« Désolé, j’ai… j’ai un peu de mal à vous suivre…. Peut être qu’une visite serait mieux, oui… »

Bon sang, il avait la tête qui tournait… il avait intérêt à vite s’allonger !

« Demain je travaille toute la journée, mais… mais je finis à vingt heure… je peux venir vers cette heure là ? J’apporterai à manger pour me faire pardonner… j’imprime plus rien… vous préférez pizza ou sushis ? »

Je sentais, quand je parlais, qu'il y avait un truc qui changeait. Comme si j'avais fait une gaffe sans m'en rendre compte. Et puis, une partie de la réponse à cette question me vint quand il répondit. Ah oui, la gueule de bois. Je me mordis la lèvre, désolée pour lui de l'afflux d'information que je lui ai fait passer, et j'espérais qu'il ne m'en voudrais pas trop.

■ « Oui, bien sûr. Je serais là, ne vous inquiétez pas. Je vous dis donc à demain ? Reposez-vous bien. »

Quelques mots de courtoisie plus tard, je raccrochais. Je savais que j'avais été maladroite, mais j'ignorais où. Je n'avais pas de mauvaises intentions. Je voulais juste être agréable. Et je dois avouer que le stress du boulot couplé à celui de cohabiter avec un inconnu... Ou une. On n'est pas à l'abris d'autres propositions. Il faudra que je me montre plus prudente dans mes termes sans doute. J'ai dû mal m'exprimer.

La journée passa rapidement. J'eus plusieurs autres coups de fils. Mais tous étaient... Des blagues. De très mauvaises blagues. Certains demandaient si le faible loyer voulait dire que le reste était compensé en nature. D'autres proposaient de venir faire des orgies pour qu'elle ne se sente plus seule. Bref, pas glop. Il y en eu même un qui me demanda s'il pouvait entreposer des marchandises volées.

Finalement, le dimanche soir arriva bien vite. Je dois dire que ce jour-là, je me suis encore montré maniaque. J'ai fait la poussière partout, même dans les petits recoins. Comme à l'habitude, l'air était embaumé de fragrances fleuries. J'avais en effet changé les fleurs dans les vases, et l'odeur était agréable. Les heures s'égrenaient lentement. 18. 19. Et enfin, 19h50.
Je stress, moi ? Noooon.

Elle n’avait pas répondu à sa question et après les courtoisies d’usage, elle avait raccroché la première. Il s’était écroulé par terre et avait dormi comme une merde à même le sol. Il avait pioncé là et s’était réveillé ans une petite quantité de vomi. Bon retour de troip, bon nettoyage, bonne douche, et hop, ça allait mieux. D’un seul coup, il avait une meilleure patate et il repensa au coup de fil. Bon l’appart était grand, et il faisait office de chien savant. Il avait retenu l’essentiel, enfin bon, si elle voulait jute un « bonjour, au revoir » pas de soucis, il pouvait s’en accommoder.

Sur le long terme, cela deviendrait peut être pénible, mais si c’était juste trois mille yen (l’équivalent de 30€ par mois) que dalle en somme !  Donc bon, pour ça il voulait bien jouer le chien savant ! Il soupira et se recoucha. Il y eut une nouvelle journée de travail, chainte au possible, il passa sa journée à patrouiller, il était vermoulus ! Il ne rêvait que d’un bain, d’un bon repas, et d’une bonne nuit de sommeil. Il en avait particulièrement besoin après une journée comme celle là, mais non, il n’y avait pas droit.

Il avait prévenu qu’il ferait la visite de l’appart avec celle qui voulait chien savant. Et il se souvint qu’elle n’avait pas dit si elle préférait pizzas ou sushis. Sushis hier soir, donc Pizza. Il en prit deux. Deux classiques, sans fruits de mer, sans oignons, sans trucs bizarres. Il attacha les pizzas sur le porte bagage et reprit sa moto.

Il lui fallut un quart d’heure pour s’y rendre. Le coin avait l’air pas mal. Il se demandait sur quel type de personne il allait bien pouvoir tomber, mais c’était mal parti pour un bon aperçu… le jeune homme sourit, un peu dépité et finit par s’arrêter devant l’immeuble, saisit les pizzas et mit son cadenas au cas où. Puis il sonna à l’interphone. Il attendit que quelqu’un réponde et il lança

« Mademoiselle Jeffries ? Police de Seikusu. Puis-je entre ? »

Il avait adopté le ton professionnel et neutre de ce genre d’actions, plus amusé qu’autre chose par ce qu’il allait faire. Il mettait un petit coup de stress. Juste un léger coup de stress, hein, pas grand-chose. Juste pour faire montrer la pression. Il attendit quelques secondes avant de rajouter, sur un ton plus amusé :

« Lieutenant Gabriel Valmy, j’apporte deux pizzas pour me pardonner de la visite un peu tardive…. »

Il attendit qu’on lui ouvre et il monta sans s’emmerder par les escaliers, il avait la fâcheuse tendance de faire planter les ascenseurs… Il s’arrêta devant la porte du dernier étage. Appartement 4015. Il sonna à la porte…

Ah, l'interphone. Je remet une bûche dans l'âtre et je réponds rapidement.

■ « Oui ? »

... Il a bien dit Police ?

■ « Euh.. Oui. Oui, bien sûr. »

Mon dieu. La police. Qu'y avait-il qui nécessite la police ? Je reste immobile, jusqu'à ce qu'il rajoute quelques phrases qui me renseignent. Je sens un soulagement intense m'envahir. Ce n'est que le visiteur de l'appartement. Je manque de m'écrouler, et je m'accote à la porte.

■ « Oh, bien entendu. Je vous ouvre. »

Le déclic dans l'interphone m'indique que la porte s'est ouverte. Je me passe rapidement une main sur le front, et la descend contre ma joue. Il m'a vraiment fait peur. Je n'ai rien à me reprocher. Mais avoir la police chez soi, un soir... En général, ça n'augure jamais rien de bon. Surtout que je me dois de garder cacher quelques spécificités...

Oh merde. En parlant de ça... Je lisse une mèche de mes cheveux. Elle n'est plus blanche comme neige, mais noire comme la nuit. Il y avait donc ce petit détail à expliquer, si jamais il s'installait...

Le  temps me paraît anormalement long. L'ascenseur devrait déjà être arrivé... Ce n'est que quelques minutes plus tard que quelqu'un frappe à la porte. Rapidement, en deux secondes, je check ma tenue dans l'entrée. Relax', sans être négligée. Un tee-shirt noir, avec un col asymétrique, ce qui dévoile une de mes épaules. Et un jean, moulant, bleu délavé. Pas de robe de gala comme j'en ai plein mon armoire, ni de vieux tee-shirt comme je prend pour dormir.

J'ouvre la porte, un fin sourire aux lèvres.

■ « Bonsoir... Dois-je vous appeler Lieutenant, ou Mr Valmy ? »

Je m'écarte pour le laisser entrer.

■ « Vous êtes courageux, d'avoir pris les escaliers. 40 étages, ce n'est pas rien. »

Je refermais la porte derrière lui, et le devançais d'un pas.

■ « Vous pouvez poser les pizza sur cette table si vous le voulez. J'ignore si vous désirez commencer la visite avant ou après manger... »

Oui, ça allait, ça allait… quarante étages, quarante putain d’étages ! Il avait fait le mariolle, mais il avait le sang qui battait dans les tempes, les mollets en feu, les genoux carbonisés, les cuisses complètement détruites. Il tenait debout mais s’appuyer sur quelque chose ferait du bien. Bon apparemment, la jeune femme n’était pas trop déboussolée par ce qu’elle avait entendu, et, il l’espérait, qu’il avait fait de l’effet avec cette farce de mauvais gout sans doute. Enfin bon, ce n’était pas méchant, c’était de bonne guerre… il avait déjà fait le coup et ça avait marché à chaque fois !

Courageux d’avoir pris les escaliers ? Certainement pas : débile, cinglé, stupide, crétin, mariolle, grande gueule, mais certainement pas courageux ! Non, il aurait voulu puer la sueur et paraitre ridicule en s’effondrant sur le sol qu’il ne se serait pas pris autrement… il se houspillait avec une grande violence intérieurement. Il était stupide de faire ça, surtout que les jambes flageolaient légèrement sous son poids. Il déposa les pizzas à l’endroit indiqué avant quoique ce soit, il ne comptait pas les tenir toute lma soirée.

« Je suis Gabriel Valmy, appelez moi Gabriel, je vous en prie, évitons le côté pompeux ! Ah et il va sans doute falloir faire légèrement réchauffer les pizzas. »

Doucement il se retourna vers la jeune femme pour  l’approcher, se plaçant proche d’elle pour continuer à parler. Elle était pas mal, ses lèvres étaient attirantes et ses cheveux d'ébène étaient très jolie il trouvait.

« Avant de poser la question, je vous le dit, non, Gabriel Valmy, ce n’est pas japonais, je suis français. »

Sourire en coin, et comme pour appuyer ses dires, il approcha ses lèvres des siennes, et, comme s’il s’agissait de l’apanage de la culture française, il entrouvrit ses lèvres pour venir l’embrasser en intercalant les siennes et celles de la jeune femme, venant effleurer la lippe qu’il tenait entre les sienne de sa langue avant de tout arrêter.

Il ne s’agissait pas d’un french kiss complet, mais ça demandait une réciprocité qui n’existait pas encore. Il lui fit un clin d’œil, sourire aux lèvres.

« Une simple manière de dire bonjour par chez nous… »

Il n’avait jamais foutu les pieds là bas de sa vie pourtant…

« Je ne vais pas tirer dans les coins, je viens de me taper quarante étages à pied, donc j’aurai bien visité tout de suite mais je me serai bien vite cassé la gueule et pour me relever, bonjour la galère… donc je propose qu’on mange un peu avant que je puisse récupérer, si ça ne vous dérange pas… »

La quarantaine d'étage n'avait pas dû se faire facilement, à en juger par l'épuisement qui le prenait. Un sourire fin prit place sur mes lèvres. Il aurait mieux fait de prendre l'ascenseur. Elle l'observa poser les pizzas, et hocha la tête.

■ « Très bien, Gabriel. Dans ce cas, appelez-moi Nadya. J'irais mettre les pizzas au four... »

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme une pointe d'appréhension en le voyant se rapprocher. Je souris, un peu nerveusement. Je tente de ne pas m'en faire, de me persuader que c'est juste un effet à retardement de sa petite blague. J'en avais encore les joues rougies d'ailleurs.

Il précisa qu'il n'était pas japonais mais français. Je m'en doutais. Qu'il n'était pas japonais. Je n'aurais pas su dire qu'il était français par contre. Mais...

Mon cerveau s'est mis en mode "OFF" dès lors qu'il s'est approché encore. Oh mon dieu. Je rêve, où bien il m'embrasse là ? Oh mon dieu. Sur le coup, je ne réagis pas. Je suis.. Non pas choquée dans le mauvais sens, mais très surprise. Mon instinct failli me pousser à répondre au baiser, mais Gabriel l'arrêta avant.

Je le regarde, lorsqu'il s'écarte, avec les joues un peu plus rouges qu'avant. Je ris nerveusement, lorsqu'il expliqua ça comme une façon de se dire bonjour. J'en étais toute retournée de sa façon de dire bonjour. Non pas que je sois retournée pour un simple baiser, mais la surprise a grandement joué la-dedans. Et absolument pas le fait que ce Gabriel soit plus mignon que les six précédents visiteurs.

Je finis par sourire plus naturellement, et hochais la tête.

■ « Ça ne me dérange absolument pas. Vous préférez la cuisine ou le salon ? Je vais aller réchauffer les pizzas. »

Ouvrant le carton des pizzas, je souris.

■ « Oh, c'est génial, vous en avez pris des classiques. Je préfère de loin celles-là aux plus élaborées où on a l'impression de manger l'entrée, le dîner et le dessert en même temps. Je préfère savourer mon plat principal uniquement. Vous aimez la sauce piquante ? Je dois en avoir dans un des placards. J'en avais pris une fois pour tester, mais je crois que mon estomac a mal réagit. »

Je crois que je parle beaucoup. Beaucoup trop. Mais je suis comme ça quand je suis nerveuse. Je parle beaucoup, pour empêcher mon esprit de penser et de trop analyser ce qui vient de se passer. Je parle beaucoup, à tel point que je risque de dire des choses compromettantes, ou de m'embrouiller moi-même.

■ « Vous préférez la cuisine ou.. Ah non, je l'ai déjà dit. Excusez-moi. Je dois être un peu nerveuse. »

L’appeler Nadya ? Très bien, comme ça ce serait plus simple. Et ça semblait plutôt bien se présenter pour lui, non ? Bon, elle rougissait agréablement après ce baiser qui n’était pas du tout une manière de se dire bonjour en réalité, mais ça, elle n’avait pas besoin de le savoir après tout ! Et puis comme ça, elle évitait de penser au chien savant. Oui ? Il n’avait même pas encore signé les papiers qu’il tentait déjà de faire oublier la notion de chien savant…

Finalement, elle sembla passer outre sa surprise. Dommage, même si elle avait un joli sourire sur ses jolies lèvres. Le jeune homme attendait de voir commet elle proposait d’orienter les choses pour la suite de la soirée. Mettre les pizzas au four était une bonne idée si l’on voulait manger chaud…mais peut être pas la peine de s’ébahir sur le fait qu’elles soient classiques, Gabriel avait pris ça parce qu’il ne connaissait pas ses gouts. Sinon, s’il avait été dans ses soirées sans scrupule il aurait pris des pizzas un peu plus élaborées en ne pensant qu’à sa gueule – personne n’y penserait pour lui -  alors non, pas de quoi s’ébahir devant son choix.

Elle parlait un peu trop, comme si elle  était nerveuse… mais y avait pas de quoi, elle avait tout fait pour le mettre à l’aise et inversement. Il lui sourit comme pour l’encourager alors qu’elle s’emmêlait à nouveau les pinceaux. Il éclata de rire et lui lança, dans une tentative pour la calmer :

« Détendez vous Nadya, je ne viens que pour visiter et accessoirement manger. Je ne viens pas pour vous demander en mariage ! Quoique maintenant que ça me vient, cela pourrait être plaisant… non, non, je plaisante ! Je ne ferai pas ça ce soir !  Autant garder ça pour plus tard, si j’emménage ! »

Le ton exprimait clairement de la taquinerie, oui, il taquinait, il s’amusait un peu pour cacher le fait que les escaliers l’avaient crevé !

« La cuisine sera parfaite. Car même si vous dites que le ménage ne vous dérange pas, autant éviter que des miettes ne se glisse entre les coussins du canapé ! »

Et comme ça il voyait la cuisine en plus de l’entrée.

« Vous savez, j’ai d’abord cru qu’ils avaient oublié un zéro ou deux sur l’annonce. Trois mille yen c’est tellement bas… avec trois mille yen je m’achète à peine le carton pour dormir sous un pont ! C’est pour ça que c’est surprenant ! C’est super faible comme tarif !  Attention, je ne men plains pas hein !  Mais bon, j’ai cru qu’il y avait un coup fumant. »

Il la laissa le guider vers la cuisine. De ce qu’il avait vu de l’appart, c’était pas mal du tout ! Il trouvait ça très spacieux.

« Vous savez, je trouve ça presque trop faible pour ne pas me sentir coupable… mais je ferai un effort et prendrai sur moi cet effort de payer si peu… »

Non, sans dec ? Il allait faire un effort pour ça ? Quelle magnanimité !

Se détendre. Oui, bien entendu. Je devais me détendre. C'était stupide d'être ausi nerveuse pour une simple visite d'appartement. Après tout, rien ne disait qu'il accepterait la colocation, mh ? Et puis le voilà qui plaisante, parlant de demande en mariage. Au début, mes joues rougissent, puis l'information parvient complètement à mon cerveau, et mon rire se voit nerveux.

Vu qu'il préfère la cuisine pour manger, je le précède dans la spacieuse cuisine aménagée que j'ai. Un plan de travail trône près de la fenêtre, et tout les murs sont occupés avec les meubles. Seul un mur est masqué par les appareils électroménager tels qu'une gazinière, un four, un réfrigérateur à l'américaine, un congélateur et un lave-vaisselle. Sur le plan de travail, couvrant tout le mur face à l'entrée de la pièce, on retrouve une cafetière des plus modernes, un micro-onde, un grille-pain et un robot de cuisine multifonction qui faisait autant mixeur que batteur, entre autre.

Je pose les pizzas sur le plan de travail, et vais chercher deux grandes assiettes pour y déposer les mets. Elles rentraient bien évidemment autant dans le micro-onde que dans le four. J'hésitais d'ailleurs entre les deux, mais vu qu'elle avaient déjà été cuites, je privilégiais le micro-onde. Hop, deux minutes, et un outil qui permettait de mettre deux assiettes en même temps dans l'appareil électrique.

Je souris quand il dit qu'il croyait que l'annonce avait oublié quelques zéros. Elle rit même légèrement à la suite, et répondit pendant que les pizzas chauffaient.

■ « Non, rassurez-vous. Il n'y a aucun piège. J'ai reçu cet appartement pour mon anniversaire, donc il n'y a pas de loyer de base, et il est entièrement fini de payer. Il y a juste les charges, comme l'eau, l'électricité ou le gaz. Je crois d'ailleurs que c'est l'un des rares immeubles de la ville qui autorise encore le gaz. »

Le petit Ding du micro-onde me fit me retourner, et je sortis les deux assiettes pour les déposer sur la petite table (capable d'accueillir six couverts quand même) qui trônait au centre de la pièce. J'allais ensuite chercher deux fourchettes et deux couteaux, que je disposais à côté des assiettes. Deux verres et deux cuillères complétèrent le tableau. Ainsi que deux serviettes en tissu d'un sobre noir.

■ « Je sais que le prix est cher en ville, pour un simple T2, aussi, comme je ne paie pas grand chose, je me suis dit que je pourrais en faire profiter les gens. Et puis, comme je l'ai dit précedemment, je viens de constater que je ne suis pas faite pour vivre seule. J'ai besoins d'interactions sociales pour ne pas dépérir. D'où l'idée de la colocation. Même si ça se rapproche plus d'un hébergement, du coup, vu le prix dérisoire. »

Elle l'invita à s'asseoir, avant de rajouter.

■ « En attendant de visiter la suite, passons à table. Vous prendrez quelque chose à boire ? J'ai de l'eau, des sodas, de la bière, du vin... »

Il la suivit dans la cuisine, ne pouvant pas s’empêcher de siffler, c’était très spacieux ! Le jeune homme était impressionné ! ¨Putain, classe les lieux ! il commençait à croire qu’il pourrait se faire à vivre ici quand il y réfléchissait. Bon, c’était grand il y avait peut être trop de place pour étaler son bazar, mais bon, que voulez vous…. Et il était grand le micro onde ! Mettre deux pizzas en même temps, pas mal ! Mais il n’arrivait pas à croire qu’il ne se faisait pas bananer. Il cherchait un peu partout les défauts dès qu’elle ne le regardait pas ! Mais rien, il ne voyait rien…

Il avait l’impression de faire tâche dans les lieux… elle commença à lui parler de la cuisine, mais alors ça il n’y comprenait absolument rien… okay, gaz, okay, mais le fait qu’il n’y avait quasiment que les charges à payer n’expliquaient pas un prix aussi bas ! C’était quelque chose de quelque chose de particulièrement impressionnant. Et du coup, il continuait à se poser des questions. Il la regarda  installer les pizzas sur la table avec tout le couvert, une vraie fée du logis dites donc…. Il sourit et attendit, continuant à l’écouter.

Ainsi c’était une forme de charité ? Elle accumulait les mauvais points et hésitait à le lui renvoyer dans la gueule, ça lui aurait fait du bien, au chien savant à qui on faisait la charité ! Il serra les poings et les dents. Il pouvait l’endurer, se la boucler, et vivre dans le luxe de cet appartement ! Il suffisait de faire taire l’ego qui gueulait de se barrer. Allez Gabriel, ravale ta fierté et tais-toi ! Le gros ennui, c’est que ça donnait l’impression de vivre aux crochets de quelqu’un, l’idée que si on lui demandait de faire quelque chose, il serait obligé d’accepter…

Elle changea brutalement de sujet et lui demanda ce qu’il voulait boire, eau, soda, bière, vin, BIERE ? Oui, voilà qui lui ferait du bien, une bonne bière bien fraiche ! Il sourit et s’assit alors qu’il prenait la parole, et là, ce fut, hélas, plus fort que lui, il gaffa sans doute méchamment, parlant de ce qui l’emmerdait.

« Bière, s’il vous plait. Mais là, y a un truc qui m’emmerde vraiment, c’est que comme vous l’avez dit au téléphone, faute de chien vous prenez un humain, autant les interactions sociales, ça va, autant, je ne crois pas que le chien savant soit bien au gout du jour et je risque de très, très, très mal le prendre ! Surtout si on me parle de faire la charité, je suis pas très regardant au niveau de mon égo, mais j’ai quand même des limites… »

Il regarda avec un soupçon de colère dans le regard.

« Oui, c’est intéressant, mais s’il s’agit juste de remuer la queue quand vous désirez avoir de la compagnie, je ne suis pas celui qu’il vous faut. Quant à la charité… j’ai horreur qu’on me prenne en pitié, plutôt crever la gueule ouverte que l’on me prenne en pitié, je suis capable de me la fermer et de ravaler mon égo parce que cet appart est une aubaine ! Mais je vous demanderai un minimum, s’il vous plait, quitte à payer plus cher pour y avoir droit. »

Bon, les choses étaient dites, ce serait ainsi et pas autrement.

Bon, pour le moment, ça se déroulait bien. Je sentais que ma nervosité décroissait. Il m'étais vraiment sympathique. Bien entendu, j'aurais dû me douter que ça ne saurait durer... Alors que je remettais une de mes mèches d'un noir d'ancre derrière mes oreilles, le sujet qu'il aborda me fit écarquiller les yeux. Il... Il croyait que je.. Que... Oh mon dieu. Il avait mal interprété mes paroles. Je ne voulais absolument pas dire ça.

A mesure qu'il parle, je sens mes joues rougir alors qu'elles avaient réussi à retrouver leur teinte normale. Présenté comme ça, c'était affreux ! Je ne voulais absolument pas que ça donne cette impression... Mon dieu, quelle humiliation. Je ne sais plus où me mettre.

■ « Non.. Non.. Je ne... Ce n'est pas... »

Je ne savais même pas comment l'expliquer. En fait, je perdais littéralement mes moyens. Comment avait-on pu passer ainsi, de la cordiale discussion à une exécution propre et nette ?

■ « je ne voulais pas... Je suis désolée si je me suis mal exprimée... Je ne.. Ce n'est pas du tout ainsi que je l'envisageais. Vous.. Si vous acceptez, vous serez tout à fait libre de vos mouvements, vous n'aurez pas de comptes à me rendre... Ce n'est absolument pas le but que.. Oh mon dieu... »

Je me levais brusquement de table et lui tournais le dos. Je respirais profondément. En fait, la nervosité était revenue au galop, et s'ajoutait à l'humiliation que je ressentais à présent. Un peu plus, et je pourrais fondre en larme. Ce qui ne serait absolument pas pertinent, à cet instant.

Reprenant mon calme, j'allais ouvrir le frigo pour en sortir une canette de bière fraîche et un orangina. Je déposais la bière devant Gabriel, en évitant son regard, et je me rassis.

■ « Excusez-moi, je.. Je n'ai jamais su que faire des gaffes, mettre les pieds dans le plats, et cet évènement ne fait que le confirmer. Si je vous ai offensé sans le vouloir, je suis vraiment désolée. Ce n'était absolument pas mon intention... »

Pour me calmer un peu, tout en parlant, je coupais la pizza. Maladroitement, parce que mes doigts tremblaient. Toutes ces émotions... Cette gêne, cette honte que j'avais, ça réveillait ce marasmes de choses négatives que je sentais en tout en temps moi mais que je contenais. Un peu plus, et je serais fichue de me changer en panthère dans la cuis-.. Non, pas penser panthère. Penser humaine. Juste humaine. Pas panthère. Humaine. Huuumaine. Voilà. Maintenant, lèves les yeux, et fait un beau sourire. Excuses-toi encore si nécessaire.

■ « Je m'excuse encore.. Je ne voulais pas que vous ayez cette impression. »

Et je lève les yeux, presque timidement, en esquissant un sourire.

Il la vit rougir de nouveau, et il eut un peu honte d’avoir mis ça sur le tapis… il eut honte d’avoir pensé ça, la preuve en était son état actuel, les joues rouges, la tremblote… oui, il y était peut être allé un peu fort. Oui, trop fort. IUl soupira et se passa la main dans les cheveux, manière de s’occuper en se « recoiffant » même si ce n’était pas exactement possible de recoiffer un décoiffer avec les doigts… Il restait silencieux, sentant le malaise monter lentement mais surement, chez elle comme chez lui.

Elle s’excusait, elle ne voulait pas, et pourtant c’était fait… il avait été vexé, et il l’avait embarrassée. Il lui sourit, gentiment, il regrettait et il n’avait pas envie de jouer les salopards, sinon, il ne se serait pas arrêté pendant le french kiss, et il aurait même été plus loin que cela ! Non, il avait décidé de la jouer respectueuse et après lui avoir conseillé de se détendre, il avait fait pire juste à côté !

Il soupira et interrompit ses dernières excuses d’un geste de la main, avant de la passer à nouveau dans ses cheveux. Puis il lui prit des mains les couvertes pour finir lui-même de couper les pizzas, d’une main plus ferme alors qu’un silence long et gênant s’installait et prenait de l’ampleur. Il lui sourit et finalement, pris la parole, sur ce ton calme et posé qui n’était pas forcément le plus habituel.

« Non, c’est de ma faute, je suis du genre fonceur, je me vexe pour rien et même après avoir sans doute compris que vous ne vouliez pas dire ça, je suis un peu trop impulsif, un peu trop fonceur… j’ai tendance à être grande gueule à parler sans réfléchir. Je suis  malheureusement très doué pour ça ! »

Il eut un sourire penaud et doucement, pris une part de pizza, s’apprêtant à mordre dedans alors qu’il s’arrêtait et la regardait. Avant de sourire, comme pour reprendre ses taquineries, seul moyen d’être à l’aise réellement en fait.

« Allez, mangez, ça vous fera du bien, faites aaaaaaaah ! L’avion arrive à l’aéroport, préparez la piste d’atterrissage ! »

Il avait envie de rire alors qu’il faisait parcourir à la pizza un trajet aérien des plus biscornus ajoutant même un looping (pauvre pizza avant de s’arrêter devant les lèvres de la jeune femme.

« Ben quoi ? Allez, croquez ! On oublie ce qui s’est passé ! Et on repart sur de bonnes bases, si le reste de la visite me va je prends la piaule ! Allez Nadia, ouvrez la bouche ! Je réponds de rien en cas de crash ! »

Il éclata de rire  et posa la part dans on assiette avant de se servir et de croquer à pleines dents dedans.

« Vachement bonne, je note :le nom de la pizzeria moi ! »

Sérieusement, je n'aurais pas pensé rougir autant de fois en la présence d'une seule personne. Je me sentais ridicule, et surtout maladroite. Mais heureusement, il interromptit mes interminables excuses avant de se dire fonceur, trop impulsif et susceptible. Mon sourire devint plus calme, et même reconnaissant. Bon, on aurait pu rêver mieux comme premier contact pour une visite.

Il commença alors à essayer de me distraire, à me faire oublier l'incident qui semblait clot. Je lui en fut extrêmement reconnaissante, et réussit à mettre de côté ce faux-pas que j'avais fait avant même de le rencontrer. Le petit manège avec la pizza m'amusa, me rappelant mon enfance. Je finis par rire de bon coeur avant d'entrouvrir les lèvres pour croquer la pointe de la part de pizza.

Elle la trouva également délicieuse, et le repas commença vraiment. Elle déboucha sa bouteille d'orangina et la versa dans le verre qui put contenir l'intégralité de la boisson gazéifiée aromatisée à l'orange.

■ « D'accord, on oublie. Et c'est vrai qu'elle est délicieuse cette pizza. »

Elle avait un goût de "réconciliation" si l'on peut dire. Un goût de seconde chance. Et sans déconner, elle était vraiment bonne !

A présent plus calme, je redécoupais une autre part et ne mit pas longtemps à la dévorer. C'est que ça passait tout seul ce truc-là. Heureusement qu'il en avait apporté deux. Ce ne serait pas de trop. Même si d'habitude, une demi-pizza me rassasie, il ne semble pas que ça soit le cas aujourd'hui.

■ « Je crois qu'en effet, la pizzeria agrandira sa clientèle. C'est délicieux. »

En fait, en un rien de temps (ou du moins j'en eus l'impression), nous eûmes fini. Je pensais alors au dessert, et me dit qu'il apprécierait peut-être une tarte au fraise ou des religieuses en chocolat. J'avais un peu fait de la pâtisserie hier soir, parce que le sommeil ne venait pas. Je proposais.

■ « Vous voulez prendre un dessert, un café... ? »

Café, thé, bière.. Elle pouvait lui offrir ce qu'il désirait.

■ « J'ai une tarte au fraise et des religieuses au chocolat artisanales... »

J'aurais voulu en faire au café et à la vanille aussi, pour les religieuses, mais je n'avais pas assez de crème pâtissière.