Lalala lala la ! [PV]

- Lalalala lala ♫


Un pas en avant, une sucette entre les dents. Un pas en arrière, la sucrerie est brisée d'un coup de mâchoire ... Il n'en restait pas grand-chose. Depuis trois heures, la prêtresse sans dieux squattait allégrement une chambre. Celle de quelqu'un d'autre, assurément ... La sienne était trop petite, trop étroite, avec trop peu de fenêtres. Alors que les chambres à coucher des déités étaient ce qu'il y avait de mieux sur Terre, et même hors Terre. De grands lits dans lesquels on pouvait rouler, des coussins en abondance, une délicieuse odeur d'encens ... Un idéal.

Un idéal qu'Alys prenait plaisir à souiller. Ici et là trainaient des papiers de bonbons, des sachets éventrés, des cannettes vides. Une des armoires était ouverte, et les vêtements étaient éparpillés, suite à une séance d'essayage où la jeune fille s'était bien amusée. Et maintenant, elle était allongée en étoile sur le lit, avec son MP3 vissé sur ses oreilles. Elle chantonnait du mieux qu'elle pouvait la chanson " Haent " de SMK - c'est à dire difficilement - mais elle s'en moquait. La sucette fut remplacée par une cigarette au bon goût de chocolat ... En cet instant précis, la jeune prêtresse portait sa tenue habituelle : chaussettes hautes rayées rose et jaune, petit short à bretelles noir, soutien-gorge rose, chaussures à talons noires vernies. Dans sa chevelure étaient piquées des plumes colorées, mais cette même chevelure restait ébouriffée.

- Laaaaaaaaa ♫

Elle éclata de rire, et remua tant bien que mal, s'enfonçant dans les coussins. Elle jouait à la sale gamine ... Elle adorait ça, et elle comptait donc bien continuer à jouer ce rôle. Elle n'entendit même pas les bruits de pas, au dehors, qui se dirigeaient vers cette chambre qu'elle avait ravagée.

Grognant de frustration, Tez continuait son chemin en direction de cette maison qu’il était bien obligé de considérer comme sienne. En effet, depuis la destruction des Cieux Aztèques et de sa réapparition dans le monde, il n’avait eu nulle part où aller. Aussi avait-il erré durant de longues années, pour finir par en avoir marre, et de ‘’réquisitionner’’ à sa manière une nouvelle demeure. Malgré le fait que rien ne lui plaisait dans cette architecture nouvelle, il s’était résigné à vivre là, dans cette grande et sinistre maison, qui ressemblait presque à un mini château. Il s’était tout d’abord débarrasser des anciens propriétaires, cela allait de sois! Un homme plutôt vieux, avec un femme qui aurait pu être sa fille, suivit de deux jeunes bambins de moins de dix ans. Oh! Il ne fallait pas ou oublier leur adolescente, certainement issue du dernier mariage de l’homme…
Les deux parents, ils les avaient simplement  carbonisés, lentement mais sûrement. Les deux enfants, il avait tenté l’expérience du sacrifice. Peut-être qu’en le faisant lui-même, ses pouvoirs reviendraient? Mais cela avait échoué. Il aurait fallu des prêtres, des priants… Puis, il y avait cette jeune adolescente qu’il avait enfermée dans la chambre des maîtres, car il n’avait pas su ce qu’il ferait d’elle au premier regard. Mais après avoir subi l’échec des sacrifices d’enfants, il avait été dans une telle colère qu’il était remonté en trombe dans la chambre. Il se souvenait de ses cris lorsqu’il l’avait violée et torturée. Elle n’était pas très jolie, mais elle avait fait l’affaire… Le plus moche, c’est qu’après tout ça, il lui avait bien fallu nettoyer les pièces souillées, beurk. Puis, il s’y était installé. Lorsqu’il venait ici, il restait surtout dans la chambre des maîtres et dans le bureau. Bien qu’autrefois il n’est pas eu besoin de dormir, ses forces divines ayant gravement diminuées, il y était forcé, à présent. Quelques toutes petites heures de sommeil et puis Hop! On était reparti pour des jours de divertissement.
Tezca arriva enfin chez lui. Il entra à l’intérieur, - d’ailleurs, il ne verrouillait jamais ses portes- et monta en ruminant les grandes marches qui conduisaient à l’étage. Mais la question était : pourquoi était-il de si mauvaise humeur, tout à coup? Eh bien! La réponse était simple. Aujourd’hui, il avait fait une nouvelle tentative pour retrouver ses pouvoirs, et ça avait échoué. Alors, il ne pensait qu’à se défaire de sa frustration et de son stress.
Il longea le couloir, toujours dans sa forme de dieu, et s’arrêta soudain, baissant les yeux au sol. Mh? Il se pencha alors pour ramassé un petit papier de friandise. Quoi? Mais Tez n’avait pas de friandise, chez lui… D’ailleurs, sous forme de divinité, il n’avait même pas besoin de manger! Plissant les yeux, le dieu aztèque continua sa marche dans le couloir, en direction de la chambre des maîtres. La demeure était si grande que ses pas lourds résonnaient dans toutes les pièces. Tezcatlipoca s’arrêta devant les doubles portes de sa chambre et tendit l’oreille.

-   Laaaaaaa.

Suivit d’un grand rire. Un rire féminin, jeune, agréable. Normalement, il n’en aurait pas fait tout un plat. Mais, cette fois, il était vraiment, vraiment, vraiiiiment énervé de sa sale journée. Il agrippa donc les poignées et poussa sans effort les deux battants de la chambre. Drapé de ses éternelles flammes noires, il dut se courber pour entrer dans la belle pièce, puisqu’il mesurait dans les 2m 40. Il tiqua alors de l’œil gauche en voyant une jeune fille dans son lit. Habituellement, il en serait presque heureux… Mais disons que celle-là venait de mettre sa chambre dans un fouillis incroyable. Toutes ses armoires étaient à moitié vidée, son plancher couverts de papiers de bonbons et son lits baldaquin de draps de satins noirs était défait, les couvertures toutes fripées et les coussins éparpillés.
Tez se planta au pied du lit et, de ses grandes mains, saisis les chevilles de la jeune fille et la tira plus près, la laissant cependant toujours sur le lit. Comme, ça, au moins, même avec ses écouteurs dans les oreilles, elle saurait bien qu’il est là. Cependant, il les lui arracha simplement pour les balancer plus loin. Il aurait ainsi toute son attention.

-   Que fiches-tu ici, petite idiote? On ne t’a jamais appris à ne pas entrer chez les gens sans permission?

Le dieu de la nuit lui relâcha les chevilles et se redressa. Du coup, il se cogna la tête au plafond. Aie! Décidément, ce n’était pas une bonne idée de rester dans sa forme originelle ici. Les flammes noires qui étaient collées à lui l’engloutirent l’espace de deux ou trois secondes, puis se retirèrent complètement, laissant place à sa forme humaine, moins confortable, mais plus adaptée à cet environnement. L’humain aux cheveux noirs et aux yeux bleus glacés qu’il était à présent se plaqua les mains sur les hanches.

-   Je n’aurais jamais cru trouver une sale gamine dans mon lit à cette heure-ci… Alors, répond, que fais-tu là?

Putaindemerde fut la seule pensée qui lui traversa l'esprit quand elle le vit entrer, lui saisir les chevilles et envoyer valdinguer bien loin son MP3. Elle eut à peine le temps de marmonner un " Maaaaais, euuuh ! " significatif ... Un brin terrorisée, mais surtout très surprise, elle n'osait même pas lui répondre, restant interdite devant ce dieu qui ne semblait pas apprécier qu'elle soit ici. En même, c'était pas étonnant ... Qui aimerait trouver une adolescente ravageuse et désobéissante chez lui ? Pas grand-monde, en vérité. Alys s'en voulait de ne pas avoir déguerpie plus tôt. Oh, pour avoir mis le bazar un peu partout, elle n'avait pas de remords ... Elle faisait ça un peu partout en Olympe, totalement survoltée et incontrôlable. Mais, habituellement, elle s'enfuyait avant que le propriétaire des lieux ne revienne.

Sauf là. Elle venait de commettre une erreur qu'elle risquait de payer cher, au vu du regard qu'il lui lançait. L'adolescente s'appuya sur ses coudes, et tâcha de reculer, s'éloignant de lui sans oser descendre du lit, le cœur battant. Eeh merde ... Elle tâcha de prendre un air plus ou moins détendu.

- Je ... Je ...

Elle reprit sa respiration, affichant un grand sourire.

- ... Je cherchais de quoi m'amuser. Je n'ai rien fait de mal. Si tu veux, je pars de suite, et on en parle plus ...

Son sourire, elle ne le décrochait pas de son visage, ne baissant même pas le regard devant lui. Essayer de l'intimider était quelque chose d'assez laborieux ... D'autant plus que sa mémoire défaillante n'allait pas arranger son cas ...

- T'es qui, en fait ?

Elle avait beau chercher, elle ne se souvenait plus du tout ... Et puis, elle n'aimait pas être dérangée quand elle écoutait de la musique. Elle ne souhaitait qu'une chose ; qu'il la laisse partir, sans problèmes, sans histoires. Elle avait suffisamment de soucis, déjà.

Ah ouiii? Cette jeune fille cherchait à se divertir? C’était une raison pour entrer ainsi dans une maison par effraction? Mais quel culot elle avait, cette vulgaire humaine! De plus, Tezcatlipoca rageait à la simple vision de celle-ci en train de lui faire de grands sourires. Elle croyait ainsi réellement pouvoir effacer son geste avec lui? Laver cet affront si facilement et partir en toute liberté sans en avoir d’abord subit les conséquences? Mais c’est qu’elle était vachement drôle, cette petite poupée!

Tezca la jaugea un moment de la tête aux pieds. Elle n’était pas laide, oh non, lui de là, même. Elle avait du charme, beaucoup de charme. S’il n’avait pas été contrarié à ce point-là, le Dieu de la Nuit et de la Providence lui aurait avoué gentiment qu’il l’a trouvait de son goût. Mais, en ce moment présent, ce détail lui passa bien haut au dessus de la tête. Tez, toujours sous sa forme humain, croise ses deux bras sur sa poitrine et fit la moue en la fixant d’un air cruel.

-   Ah, tu voulais t’amuser? Ici, chez moi?

Il grimaça puis tourna les talons, se dirigeant vers la sortie. Oh, elle penserait peut-être qu’il l’a laisserait partir ainsi, mais elle réaliserait qu’elle se tromperait, puisque l’ancienne divinité Aztèque se contente de refermer les deux battants en bois de la chambre, la vérouillant au passage. La clé? Il l’envoya voler  dans un coin de la pièce, dans le fouillis de vêtements. Oh non, cette peste semblant sortire tout droit de l’adolescence ne partirait pas si vite, elle pouvait en être certaine.
Puis, d’une lenteur presque démesurée, il se retourna vers elle, le dos contre les portes. Ses yeux d’humains bleu arctique la transpercèrent de leur froideur alors qu’il articulait :

-   Qui je suis? (Il arqua un sourcil) QUI je suis?

Ah...Oui...les mortels modernes étaient incultes.... Elle ne devait rien connaître de la mythologie mésoaméricaine. Peut-être devrait-il lui donner un rapide cours?

-   Je suis Tezcatlipoca, Tez’, c’est mieux. Je suis le Dieu Aztèque du Mal, de la Nuit, de la Chasse et de la Royauté.... Plus encore, mais nous nous en passerons pour le moment. (Il plissa les yeux d’un air dégouté.) Et TOI, car ce serait plutôt à toi, en effet, de me dire, qui tu es?

Oui, pourquoi cette jeune impudente avait-elle le culot de lui demander son identité alors qu’il était chez ‘’lui’’? Les jeunes personnes, de nos jours...

L'adolescente se redressa quand elle entendit le cliquetis de la clé dans la serrure. Quoi, il les enfermait ? Elle fronça les sourcils, serra les poings et les dents, n'osant répliquer. Fichtre, ce type là était un dieu ! Elle ne se sentait pas à l'aise, quand il la regardait. Ses yeux bleus, là, l'effrayaient au plus haut, surtout quand il se mit à la dévisager avec intensité. Quand il annonça qu'il était le dieu du mal, de la nuit, de la chasse et de la royauté, elle trembla davantage ... Si c'était un dieu de l'amour, pour sûr, elle aurait eu sa chance de survie. Mais ce n'était pas le cas ... Elle se tritura nerveusement les doigts, n'osant même pas penser au sort qu'il pouvait lui réserver. Et elle n'avait aucune confiance en ce regard glaçant.

Mais pas question de laisser paraître ce genre de sentiments. De plus, cette situation l'amusait suffisamment pour qu'elle continue à jouer son petit jeu ... Aussi, elle ne décrocha pas son sourire.

Quand il lui manda de se présenter, elle se redressa sur le lit, tête, haute, inclinant la tête en souriant.

- Je m'appelle ... ( elle hésita un moment ) ... Alys. Oui, c'est cela.

Elle planta son regard dans le sien, haussant un sourcil, avec un sourire en coin.

- Je suis une prêtresse, mais je n'ai aucun dieu à servir, Chou ♫

Vieux réflexe ... Elle appelait tout le monde ainsi ; Chou. Parce qu'aussitôt qu'il avait prononcé son prénom, elle l'avait oubliée. Sa mémoire était tellement anarchique depuis son accident ... Elle fit claquer sa langue contre son palais.

Elle devait avouer qu'en cet instant précis, elle était plus paumée qu'autre chose. Elle n'était qu'une enfant fière et insouciante... Elle ne se rendait même pas compte du danger qu'elle encourait quand elle nommait un dieu " Chou ". Alys passa sa main dans sa chevelure, l'ébouriffant davantage, continuant de faire claquer sa langue contre son palais, de manière à produire un petit son assez ... agaçant. Mais qui l'amusait terriblement.

Le dieu cligna plusieurs fois des yeux  en la regardant.... Elle semblait avoir cherché son prénom... Qui au mond epouvait bien avoir oublié son propre prénom? Peut-être qu’elle avait simplement menti en en inventant un? Ou peut-être pas. Sinon, elle était certainement timbrée, celle-là. Complètement cinglée avant même que Tez en ait fini avec elle... C’était plutôt curieux.
Quoi qu’il en soit, il dut arrêter son soudain questionnement quand la jeune fille prononça le surnom : Chou...... CHOU?! À quoi jouait-elle, celle-là? Lui donner un surnom aussi ridicule et humiliant lui vaudrait la fessée de sa vie, si elle n’avait pas ajouté un détail. Elle était prêtresse!!?? C’était fantastique, ça! Ho! Une minute... Comment pouvait-on être une prêtresse sans dieu? C’était le monde à l’envers... C’était impossible. On doit d’abord avoir un dieu pou être prêtre ou prêtresse. (Il en savait quelque chose, hin?)

Tezcatlipoca secoua doucement la tête, signe de son découragement face à cette petite dinde.

Clac!

Il arqua un sourcil. Elle s’était enfargée dans sa langue.

Clac! Clac!

Elle le faisait exprès! Un bruit franchement énervant, d’après le dieu de la Nuit. Voulait-elle le provoquer? Sans doute VOULAIT-ELLE qu’il se jette dessus? Ah, la perverse... Les femmes sont bien toutes les même... Elles jouent aux sainte-nitouche l’espace d’un instant, alors qu’elles meurent toutes d’envie de se faire prendre par le premier inconnu qui passe. Vraiment...des salopes.... CLAC!
Grognant d’impatiene, Tezca fit les derniers pas qui le séparait du pied du lit et tendit les bras afin de pousser la jeune fille, de sorte qu’elle se retrouve de nouveau couchée sur le matelas. Puis, lui-même s’y installa, près du flanc de la jeune fille. Il pencha le haut de son corps humain sur elle et s’arrêta à quelques centimètres à peine de son visage.

-   Prêtresse? Et si je te laissais partir, tu me prierais, moi?

Bah quoi, on pouvait toujours essayer, non? Il avait besoin d’une nouvelle ligue de croyants et de prêtre, afin de devenir toujours plus fort. C’était primordial. Ainsi, peut-être pourrait-il reconstruire les Cieux Aztèques les uns après les autres, reignant ainsi sur le nouveau panthéon. Il songea alors à sa soeur, la Grande Quetzalcoatl... Bien sûr, elle, serait son esclave, rien de plus. Une fois Dieu Originel de la nouvelle Mythologie, il l’a priverai de ses pouvoir et de son titre, condamnée à exaucer ses moindres désirs... Un nouveau monde s’ouvrirait, un monde d’Éternelle Nuit, d’où il dominerait chaque autres dieux qu’il jugerait digne d’être sous son joug...
Et elle, cette....adorable petite chose, serait sa Grande-Prêtresse, du moins, si elle s’en montrait capable....

Son regard glissa sur l’ensemble du corps de l’adolescente. Son coup gracile, ses épaules fragiles, sa poitrine, plutôt acceptable...ses hanches. Tez frissona et releva instantenement ses yeux bleutés sur le visage d’Alys. Charmant prénom, d’ailleurs. Sa main gauche se glissa vers elle, monta le long de son ventre, s’insinua entre ses seins à la manière d’un serpent et s’arrêta sur sa joue délicate.

-   Alors... Veux-tu être ma première prêtresse, Mignonne?

Il valait mieux pour elle qu’elle ait une réponse des plus convenables. Tezcatlipoca n’était absolument pas d’humeur à accepter les refus....

L'adolescente survoltée tomba sur le matelas dans un dernier claquement de langue, manquant de s'étouffer. Quoi, il allait l'étrangler ? L'égorger ? L'éventer ? Une tonne de scénarios catastrophes commencèrent à s'échafauder dans son esprit. Après tout, elle l'avait énervée, et suffisamment pour qu'il cherche à l'assassiner, une bonne fois pour toutes. Mais il n'en fit rien ... Quand Tez lui proposa de devenir sa prêtresse, elle fronçz les sourcils. Après tout, elle n'avait pas de dieu, pas de culte, et ne pouvait pas approcher les autres prêtresses sans qu'elles ne cherchent à la rallier à leur cause. Alors que si elle acceptait cette proposition, elle était sûre et certaine que les prêtresses la laisserait tranquille. J'aime l'idée.

Sa seule réaction fut de faire claquer sa langue contre son palais, avant de répondre :

- Ta prêtresse ? Tu es fou !

Elle arbora un grand sourire, et savoura le contact de sa main sur sa peau, frissonnant avec un grand sourire. Elle était d'humeur à jouer ... Jouer avec un dieu la grisait énormément, d'ailleurs. Elle pouvait sentir son cœur trépigner d'impatience sous sa poitrine, boosté par l'excitation et l'adrénaline . Elle se cambra légèrement, avant de continuer de lui répondre.

- Mais personne ne veut de moi, je suis incontrôlable, Chou ♥

La petite Alys tourna alors la tête vers la main, glissant ses lèvres contre sa peau avant de venir prendre un de ses doigts entre ses lèvres, sans quitter ce sourire qui trahissait son insouciance et sa folie.

Car, non, Alys n'avait peur de rien. Et, oui, elle allait jouer avec lui ... Elle cessa de jouer avec son doigt pour venir tourner la tête vers lui, ne quittant pas son regard, maintenant encore et toujours ce sourire agaçant, provocant, qui ne sied pas à une créature qui se trouve face à un dieu. Ses yeux se plantèrent dans ceux du dieu, et elle murmura :

- Si tu fais de moi ta prêtresse, tu le regretteras ... ♫

Son sourire s'amplifia, ses yeux se plissèrent. Était-ce un défi ... ? Sans doute.

Cette jeune humaine inconsciente était des plus adorables. En plus, quel étonnant comportement! Tezcatlipoca avait quelque mal à la cerner, de temps à autres. Tout à l’heure, elle lui avait semblée quelque peu effrayée, au début. Et pourtant, maintenant, elle faisait preuve d’une sorte d’arrogance suggestive et d’une provocation des plus déroutantes. Pourtant, elle avait plutôt jeune pour agir ainsi. N’était-elle pas sensée le craindre? Peut-être qu’en effet elle avait peur, mais qu’elle le cachait sous ses airs de gamine enjôleuse… Mais ça marchait, et ça avait, il fallait bien l’admettre.

Il hoqueta quand elle fit le truc du doigt. Décidément, elle avait du cran, beaucoup de cran! D’habitude, dans un tel pétrin, les femelles se roulaient en boule en pleurnichant et en implorant sa clémence pour qu’il ne les batte pas. Parce que, oui, Tez pouvait être assez violent, au lit comme ailleurs.

-Fou? Je suis fou, moi?

Oh oui! Il était très fou, même! Il se mit aussitôt à califourchon contre la petite proie alléchante. Il glissa l’une de ses mains sur sa nuque et lui releva légèrement la tête. Le dieu admira au passage l’époustouflante crinière noire. Puis, de son autre main placée près de la joue de la jeune fille, il l’a déplaça et la plaça sans une once d’hésitation sur sa poitrine ferme. Oh non, il ne fallait pas être timide avec Tez, car lui, il ne l’était pas du tout!

Plissant les yeux d’un air à la fois coléreux et provocateur, il pressa l’un de ses seins dans sa main humaine, qui était tout de même puissante.

-Incontrôlable? Vraiment?
 
Le dieu des ombres n’en croyait pas un seul mot. Une femme ne pouvait pas représenter la moindre menace pour lui, à moins qu’elle soit une déesse en pleine possession de sa puissance. Cette fille là ne devait pas avoir de parent, pour faire preuve d’une telle insolence à son divin égard. Elles étaient toutes pareilles, ces catins. Elles jouaient de leur arrogance et de leur charme pour le provoquer. Puis, dès qu’il les touchait, elles s’emportaient et s’indignaient. Mais il savait bien qu’au fond de ces sac-à-foutre, c’était tout ce qu’elles voulaient… Il était certain que celle-là ne ferait pas exception à la règle.
Tez sourit d’un air carnassier alors qu’il insinuait sa main sous le tissu protégeant la poitrine de la jeune femme. Sans ménagement et sans douceur, il lui pinça le mamelon, jouant par la suite avec celui-ci.

-   Je le regretterai, tu crois? Mais mois, je sais comment dresser les jeunes filles turbulentes dans ton genre…

Il lui lâcha la nuque pour descendre le long de son dos, s’arrêtant dans le bas pour lui pétrir une fesse de façon insistante. L’agacer ainsi l’aiderait sans doute à percevoir davantage de sa personnalité mélangeante. Il saurait jusqu’ou elle pouvait jouer avec lui.

La seule réponse de l'adolescente fut un rire cristallin, quand il monta à califourchon sur elle. Le jeu lui plaisait beaucoup ... Les mains du dieu, là, sur son corps frêle, l'excitait terriblement. Oh, non, elle ne se plierait pas, face à lui. Elle était trop joueuse, trop insouciante pour réaliser qu'en jouant à cela, elle pourrait se brûler le bout des doigts ... Mais même cette perspective ne lui faisait pas peur. Dopée par l'adrénaline, elle ne craignait plus rien, ni personne ... Même ce dieu qui laissait ses mains se balader sur l'ensemble de son corps. Chaque frisson délivré accentuait son sourire. Il voulait savoir jusqu'où elle était prête à aller ... ? Il ne serait pas déçu de la réponse.

Un sourcil arqué, et Alys rejeta sa tête en arrière, souriante. Avant de planter son regard dans le sien.

- Ah oui ... ? ♥

Elle se cambra davantage, et une de ses mains se glissa contre la nuque du dieu. Ses doigts filèrent contre sa peau, l'effleurant doucement, tandis qu'elle se relevait, et que sa bouche se rapprochait de son oreille, lentement.

- Je voudrais bien voir ça ...

Elle fit claquer un dernière fois sa langue contre son palais, pour clore cette déclaration, aussi provocante que possible. Alys était une jeune écervelée, on lui avait dit mille fois ... Et il faudrait qu'un jour, aussi, elle se rende compte de l'ampleur de ses actes. Et provoquer un dieu devait être en première place, au royaume de ses bêtises dont elle ne retenait aucune leçon.

Alors, d'un geste vif, elle retira sa main de sa nuque, griffant au passage la belle peau du dieu, reculant son visage toujours aussi souriant. Oh non, elle n'avait pas peur ... Elle était même enchantée. Elle n'était pas une de ces femmes qui ne vont pas jusqu'au bout, qui allument puis s'éteignent dans un soupir. Non, elle, elle était une flamme incontrôlée, soumise à ses seules lois et ses seules impulsions. Elle approcha son visage du sien, effleurant sa bouche de la sienne, sans quitter son sourire.

- ...  Essayes juste de me contrôler, Chou ... ♫

Murmura t'elle, provocante, le défiant. Défier un dieu ... J'adore.

De plus en plus charmante, cette petite. Tezcatlipoca en était presque, - presque- sous le charme. Mais bon, il était toujours de mauvaise humeur, et sa chambre était toujours un véritable fouillis. Cette fille avait le don de détourner ses pensées, lui faisait presque oublié qu’il était en grosse colère contre elle. De plus, ses caresses étaient tellement douces. Comment ne pas apprécier les délicieux traitements qu’une femme pouvait offrir à un homme –un dieu, pardon- épuisé et tendu? Peut-être pouvait-il être miséricordieux, aujourd’hui… Après tout, Alys tentait d’être gentille, non?
C’était ce que le dieu de la nuit s’était dit, jusqu’à ce que la petite peste lui griffe la nuque à l’aide de ses ongles effilés. Tez pinça les lèvres de douleur et foudroya Alys du regard. Non, même son adorable sourire innocent n’apaisait pas sa nouvelle colère. Il porta l’une de ses mains à sa nuque pour la frotter, tout en lui disant d’un ton sec :

- Mais c’est que tu cherches de plus en plus les ennuis…

Et il ne blaguait pas. Il n’aimait pas se faire blesser, aussi superficiellement soit-il. Se faire griffer de la sorte lui donnait l’impression qu’elle essayait de le dominer, et il détestait cela. Il lui attrapa alors brusquement les poignets, sans douceur, et les tint au dessus de sa tête, d’une main. Et, sans raison apparente, il décida de lui donner une paire de gifles. Méchant? Peut-être… Mais il était toujours ainsi, de toutes  façons. Imprévisible, un peu cinglé, voir même sado. Puis, à la manière d’un père qui réprimande sa fille, il lui secoua un index devant le visage en minaudant :

- On récolte ce que l’on sème, n’est-ce pas?
   
Lui tenant toujours les poignets, il agrippa le seul vêtement qui couvrait sa poitrine et l’arracha sans effort, se moquant d’abîmer le tissu. Elle s’en achèterait bien un autre, quoi…. Oui, Tezcatlipoca ne se gênait pour rien au monde. Il pouvait obtenir tout ce don il désirait, et il lui ferait savoir, à cette gamine insolente. Jetant le vêtement derrière lui parmi les autres déchets de la chambre, il tourna ensuite son attention sur les seins dénudés de sa ‘’partenaire’’ du jour. Ah… Elle était plus petite que ce qu’il avait imaginé… Mais bon, il ferait avec.

Il lui pinça à nouveau la poitrine, mais plus fort, en souriant de façon cruelle.

- Te contrôler ne sera pas bien difficile…

Il prit le sein droit de la fille dans sa main et le pétrit durant quelques secondes, sans ménagement, enfonçant quelque peu ses ongles dans sa chair. Puis, il se pencha davantage sur elle et l’embrassa brutalement, de façon bien plus sexuelle que romantique. Il poussa d’ailleurs sa langue dans la bouche de sa proie pendant que sa main libre changeait d’emplacement pour se diriger entre ses cuisses.  Rompant le baiser, il défit agilement l’attache des bretelles noires pour ensuite glisser sa main sous son short. Non, il ne prendrait pas son temps tout de suite. Il voulait lui faire peur, la brusquer, l’effrayer. Et, sans attendre, Tezca pose le bout de son majeur sur l’intimité, par-dessus le tissus de son sous vêtement. Il appuya légèrement dessus, observant la réaction de la jeune femme.

Quand Alys reçut la paire de gifle, elle émit un cri de douleur. Ah, elle n'aimait pas qu'on la gifle ainsi ! Même si elle était incapable de faire un lien entre cette gifle et celles qu'elle reçut, enfant, elle ne put s'empêcher de remuer comme un poisson hors de l'eau pour qu'il cesse de maintenir ainsi ses poignets. Ah, s'il voulait faire du mal à quelqu'un, qu'il se cherche une autre fille ! L'adolescente chercha à bafouiller de quoi se défendre, mais n'en eut pas le temps : aussitôt, il arracha son haut. Sa réponse fut immédiate : elle poussa à nouveau un cri pour le faire cesser. Mais c'était un dieu, et, physiquement, elle ne pouvait pas franchement le faire ployer ...

Elle secoua la tête.

- Ne t'avises plus de me brusquer, ou je ...

La phrase fut coupée quand la main du dieu se posa sur sa poitrine. Aussitôt, elle se cambra sous les caresses et les griffures, empourprée au possible. Son sourire était retombée, pour laisser place à un visage aux sourcils froncés, aux joues rouges et aux yeux toujours aussi brillants. Ce genre de traitements l'effrayait, et ce dieu aussi l'effrayait, elle devait l'avouer. Cependant ... Les petits frissons qui animaient son épiderme, là, elle les aimait bien.

Tant mieux, d'ailleurs, car quand il l'embrassa et que sa main se glissa dans son short, ce ne fut plus un frisson qu'elle ressentit, mais une décharge électrique. Elle se cambra davantage, cherchant tout de même à répliquer en agitant la tête pour se détacher des lèvres du dieu. Chose qu'elle ne réussit à faire qu'au bout d'un long moment. Non pas que ce baiser soit désagréable, mais elle commençait à avoir un peu peur ... Elle chercha à serrer ses cuisses, pour rendre l'action du dieu plus difficile, plongeant son regard dans le sien.

- Tu me fais peur. Alors, tu me lâches ♫

Pour elle, c'était une évidence. Même si elle était un peu excitée, elle craignait la colère de Tez. C'était un dieu, il ne fallait pas l'oublier !