Une fête forraine… Je n’y avais nullement ma place, mais pour se faire bien voir par la population, il faut bien faire des sacrifices, même si ceux si veulent dire serrer les dents en mangeant de la nourriture infecte, trop sucrée qui rend les enfants beaucoup trop turbulents, et sourire aux photos en faisant semblant de s’amuser… Tout ça dans le but de m’attirer de nouveau clients… Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour travailler dans le domaine qu’on aime! Je suis ici pour la même raison qu’un magnat des vêtements féminins, qui fait un chiffre d’affaire mensuel bien plus important que ce que je pourrais gagner en un an, effectue des dons de plusieurs milliards de yens aux organismes de charité; pour m’attirer la confiance, et par la même occasion la clientèle, des gens.
Mais, tant qu’à être là à faire semblant de m’amuser, pourquoi n’essaierais-je pas? Essayer quelques stands d’adresse, faire un ou deux tours de manèges pourraient peut-être me désennuyer et ajouter un peu de joie… Enfin, on va essayer. Je me rendis alors à un stand de tir à la carabine. Une 22, pfff, je me trimballe avec une arme plus puissante sous mon veston… Ce fût sans surprise que j’atteignis toutes les cibles et le marchand m’offrit une grosse peluche, m’offrant ses félicitations, qui étaient bien détachées je dois dire. Je le graciai d’un hochement de tête et je donnai la peluche au premier enfant que je rencontrai. Ici, le gain n’était pas ma priorité. Quelques tours de manèges et Hop! Me revoilà à trimballer, regardant de chaque côté de la rue marchande, à m’ennuyer à mourir. C’est là que je la vis…
C’était comme dans les films. Vous savez, la petite tente gris foncé en retrait, plus près de la forêt que de la fête, je su qu’est-ce que c’était… J’étais toujours attiré par la cartomancie et la prédiction de l’avenir, c’était quelque chose qui m’attirait, étant donné que je déteste avoir des surprises. Je me décidai donc d’entrer dans la tente.
Une jeune dame aux cheveux bruns me regardait. Apparemment, elle appréhendait un visiteur, ou elle attendait simplement que quelqu’un s’aventure à entrer dans son « échoppe ». La lueur des chandelles donnait une apparence lugubre à l’endroit, augmentée du jeu des ombres. Comme pour garder un aspect cérémonial, j’optai pour garder le silence en hochant la tête et en m’assoyant sans bruit, attendant qu’elle prenne la parole en premier.
Enfin, j’allais savoir s’il y avait quelque chose d’assez intéressant dans cette fête…