Hakua se promenait tranquillement dans la ville, regardant par-ci par-la les échoppes, et jouant de son pouvoir pour avoir des bricoles gratuites. Au moment de payer, il mettait la main devant sa bouche, et, s'assurant qu'il y avait des témoins, faisait dire au vendeur que c'était gratuit, et partait sans payer, laissant le vendeur s'expliquer avec les témoins.
C'est les bras chargés de divers "achats" qu'il vit la jeune femme assise à la terrasse d'un café. Elle avait quelque chose dans son physique qui ne collait pas avec les autres japonaises. Il mit un certain temps avant de s'en apercevoir. Le temps de voir plusieurs hommes en costume-cravate. Armés, il faut le dire, assez lourdement pour des humains. Qu'à cela ne tienne. Il nota aussi le revolver dépassant du tablier du patron. Bon. Si ils ont leur permis de port d'arme, tant mieux pour eux. Il s'approcha discrètement de la terrasse, et commanda un café turc bien serré. Qu'il ne paiera pas. Pendant que sa commande arrivait, il écouta discrètement ce que disaient les deux personnes de la table à côté. Il n'avait vu la jeune fille que de dos, mais de face, dieu qu'elle était belle... Ce genre de beauté qu'il ne supportait pas chez les humains.
Une fois sa commande arrivée, il mit sa main devant la bouche, et demanda le prix du café. Au grand étonnement du patron, le serveur lui répondit qu'il avait une bonne tête, que c'était gratuit. Il fit, par l'intermédiaire de son pouvoir, rentrer le serveur et le faire crier "Un deuxième café turc pour la 9 ! Ne lui demandez pas l'addition !". Une fois le serveur rentré, il continua à écouter le patron et la belle femme. Étrangement, il ne comprenait pas ce qu'ils disaient. Soudain, il eut une révélation en regardant le nom du café en question. "All'italiana, café italien." Ces deux personnes parlaient tout bonnement italien. Il crut aussi comprendre que le nom de la jeune fille était Hana Bertinelli.
Il entendit aussi à plusieurs reprises un mot que tout le monde connaissait : le mot "mafia". Soudain, il comprit tout. Le ton mielleux du patron, son revolver dans le tablier, et surtout les hommes en costume planqués par-ci par-la et leur armement peu discret.
Cette fille, Hana, apparemment, était une mafieuse, ou une yakuza, comme on disait ici. S'ensuivit un raisonnement rapide. Evidemment, les parrains n'étaient jamais nommés quand ils sont mineurs. Or, elle l'était sûrement. Il était temps d'utiliser son pouvoir. Il se concentra, se focalisa sur la jeune fille, mit sa main devant sa bouche, et récita d'un trait dans sa tête :
"Moi, Hana Bertinelli, je serai, à ma majorité, parrain de toutes les familles yakuza et mafieuses du Japon !"
S'ensuivit la réaction habituelle. La jeune fille se leva, et hurla à l'attention de tous les passants de la rue, et dieu sait qu'ils étaient nombreux, la phrase que Hakua avait préparé dans sa tête.
Il ne lui restait plus qu'à se mettre à distance respectable des gardes au cas ou elle découvrirait le pot aux roses.