[Abandonné] Abonnée aux portails de l'infortune... [Sarkesh]

Enfin ! Navlys avait finalement pris connaissance du seul moyen de quitter le monde qu'elle venait de rejoindre : l'existence de portails reliant les différents plans de l'univers. Cette idée ne l'enjouait pas vraiment vu ce qu'il arriva lorsqu'elle utilisa ce moyen de transport mais elle n'avait apparemment pas d'autre choix... Ne pensant qu'à rejoindre le monde des Douze, la disciple de Sadida se mit à la recherche de ses portails et réussit tant bien que mal à en trouver un ! Il était bien différent de celui qu'elle avait emprunté : plus blanc, plus grand et Navlys avait l'impression de sentir la vie à travers. C'était comme si tout ce qui se trouvait de l'autre côté n'était en réalité qu'à quelques centimètres d'elle... Cela la poussa à avancer sa main vers cette blancheur jusqu'à ce qu'un moment d'hésitation vint la troubler.

*Que vais-je trouver de l'autre côté ?... Mon monde ou ?...*

Elle ramena alors cette main vers sa poitrine, sentant alors l'adrénaline opérer sur son cœur. La très jeune femme avait peur, angoissée par ce nouveau voyage qui pouvait l'emmener n'importe où. Ses yeux se fermèrent et sa respiration se ralentit sous forme de longue inspiration et expiration en espérant se calmer ainsi. C'était sans compter l'intervention d'une petite boule de tissu qui effleura son mollet, la faisant sursauter de frayeur. Navlys se retourna en s'écartant de cette potentielle menace pour constater sa maladresse : ce n'était que Pouly, sa petite poupée qu'elle avait créé sur Terre. Cette dernière pencha la tête sur le côté, surprise par la réaction de sa maîtresse qui soupira avant de lui parler.

"Aaaaah Pouly... Pouly, Pouly, Pouly... Tu n'as pas honte de me faire peur comme ça ?..... Bon, d'accord, c'est surement ma faute... Mais évite de recommencer, tu m'as vraiment foutu une de ces trouilles !"

La petite Pouly baissa la tête, honteuse, mais Navlys la récupéra dans ses bras pour la serrer très fort avant de la poser sur son épaule gauche.

"Là, voiiiii-là ! Comme ça, tu ne seras plus capable de me donner la chair de poule !"

L'avatar de Sadida sourit alors de toutes ses dents et la poupée l'imita du mieux qu'elle le pouvait tout en enlaçant la tête de sa maîtresse.

"Ahaha, moi aussi je t'aime ma petite Pouly !"

Après un petit bisou sur son bout de tissu favori, son attention se tourna de nouveau vers le portail qui semblait peu à peu disparaître. Ses yeux s’écarquillèrent et Navlys s'élança alors à travers.... pour se vautrer lamentablement de l'autre côté. Sa dernière expérience avait duré bien plus de temps et elle ne pensait pas que le voyage serait si rapide... Quelques gémissements et jérémiades plus tard, elle se releva timidement en faisant bien attention de garder Pouly sur son épaule. Très peu vêtue comme à l'habitude des sadidas, elle prit tout de même la peine de se frotter pour retirer la poussière qu'elle venait d'accumuler et constata au fur et à mesure l'environnement qu'elle venait de rejoindre. Comparable à un désert, il n'en était rien en réalité. Cette étendue de poussière sableuse avait bel et bien un sol dur, parsemée de rochers de tailles plus ou moins imposantes et accompagnée de rares arbres dont la vie était partie depuis des dizaines voire centaines d'années. L'un d'entre eux ne se trouvait pas si loin d'elle et, alors qu'elle se rapprochait, sa poitrine se serra et une larme coula le long de son visage. Navlys pouvait sentir la souffrance de cette nature morte, une douleur indescriptible qui l'envahissait de plus en plus et qu'elle était bien incapable de soigner. La disciple en était bien consciente : il était inutile d'essayer d'utiliser ses pouvoirs pour redonner de la vie ici, le mal était bien plus grand. Tout ceci lui rappelait les landes de sidimotes, un territoire qu'elle avait toujours détesté...

Alors que la peine prenait possession de l'esprit de la sadida, sa poupée tapota sa joue pour lui indiquer quelque chose au loin derrière elle. Navlys se retourna donc et plissa les yeux en positionnant sa main au niveau de ses sourcils pour s'abriter du soleil qui martelait la zone avec sa chaleur irradiante. La distance l'empêchait de bien voir mais une forme se détachait clairement de l'environnement dans lequel elle venait d’atterrir. Plus qu'une forme, c'était même tout un horizon qui n'avait ni la couleur, ni l'aspect de ce semblant de désert. Était-ce une ville ? Une montagne ? Ou... Une forêt ? Oui ! Une forêt ! Une jungle ! Un marais ! Peu importe ! Navlys sentait cette nature rafraîchissante et pleine de vie ! Une lueur de bonheur l’enivra et elle se précipita alors vers cette masse pour savoir concrètement de quoi il était question.

Suite à une longue course effrénée, la jeune femme pris le temps de reprendre son souffle en se penchant vers l'avant pour poser ses mains sur ses genoux. Haletante, elle redressa néanmoins sa tête pour en voir d'avantage alors qu'elle était à la limite entre les deux biomes, une frontière qu'elle trouva d'ailleurs très brutale. Alors que la poussière ardente se trouvait encore sous ses pieds, elle pouvait sentir l'humidité que dégageait cette verdure qui ne se trouvait qu'à quelques mètres d'elle. Cette fraîcheur la fit frissonner de plaisir... Après tout ce temps loin de sa maison, elle retrouvait un climat qui lui correspondait parfaitement. Cette joie merveilleuse et absolue dessina un gigantesque sourire sur son visage encore tiraillé par sa précipitation. La sadida éclata de rire par son bonheur tandis qu'elle se remettait bien droite pour s'aventurer vers ce qu'elle considérait comme un havre de paix.

Arbres, lianes, fleures, buissons, hautes-herbes... On y trouvait presque tout et n'importe quoi dans cette jungle d'une densité qui comblait totalement Navlys. Tout ce vert, toutes ces sensations sur sa peau alors qu'elle caressait chaque branche, chaque liane et que ses jambes frôlaient tout ce qu'elle devait traverser. Son euphorie lui fit totalement oublier ce qu'elle recherchait. Elle avait trouver son paradis et c'était tout ce qui importait sur le moment présent. L'avatar de Sadida enlaça finalement un arbre après s'être grandement enfoncée dans ce lieu pour le caresser et lui confier son exaltation.

"Oooh merci Sadida ! Je pensais ne jamais pouvoir revoir un tel spectacle... Cette nature, cette vie, cette beauté semblait ne pas exister là où vous m'aviez envoyé... Merci, merci pour ce cadeau !..... Dis-moi, grand arbre fort que tu es, où suis-je et que peux-tu me dire sur cet endroit ? Offre-moi ta sagesse, toi qui a vécu si longtemps dans ce monde et aide-moi à retrouver le mien, je t'en supplie..."

Communier avec la nature était sa plus grande spécialité. Dès son plus jeune âge, Navlys avait toujours fait preuve d'un lien très fort avec la nature qui l'entoure. Ainsi, de nombreux bruits qui auraient fait fuir plus d'un superstitieux se manifestèrent autour d'elle : craquement de branche, ébouriffage du feuillage par le vent, grondement du sol... C'était le mode de communication de ce lieux. Bien qu'elle soit habitué à voir les arbres lui parler directement, la jeune femme avait très bien compris la signification de ces quelques sons. Elle apprit alors qu'elle se trouvait sur Terra ainsi que quelques généralités sur ce monde. Toutefois, le grand arbre s'était excusé auprès d'elle puisqu'il n'était pas très au courant des activités qui s'y déroulaient étant donné qu'il passait le plus clair de son temps à dormir... et qu'elle l'avait réveillé. Sans perdre une seconde, la disciple de Sadida avait déjà usé de sa magie pour apaiser son informateur afin de le rendormir avant que sa colère ne s'abatte sur elle. Contrairement à sa maîtresse, Pouly avait déjà imaginé sa fin et avait préféré se blotir contre le cou de la sadida pour cacher cette potentielle vision d'horreur.

"Et bah alors Pouly ? On n'a plus confiance en moi ?" Elle riat doucement avant de reprendre. "Qui mieux qu'une sadida peut savoir à quel point c'est énervant de se faire réveiller, hein ? Aller ma petite, on a de la route à faire."

Une fois l'arbre à nouveau dans les bras d’Orphée, Navlys l'abandonna après quelques dernières caresses pour s'enfoncer encore un peu plus dans la jungle. Toutefois, elle avait désormais une direction en tête : Nexus. Le peu d'informations qu'elle avait pu obtenir lui donnaient une vague idée de l'emplacement de cette ville et la jeune femme était presque persuadée qu'elle pourrait trouver là bas de quoi l'aider à rejoindre le monde des Douze. Ainsi, elle continua sa route en se concentrant cette fois sur son objectif. Sa réflexion était plus calme, plus mature, plus réfléchit... Cet environnement n'était que profitable à l'avatar notamment grâce à l'énergie qui circulait via son contact avec ses jambes. Chaque pas dans cette forêt était à la fois une subtile jouissance mais surtout une aide précieuse pour sa concentration et sa magie. Cet atout la plongea un peu plus profondément dans ses pensées jusqu'à ce que le sol se déroba sous ses pieds...

"Wouaaaah !" Boom !....

D'une agilité hors norme, Navlys se réceptionna en triple salto arrière après une quadruple vrille et.... Comment ça vous ne me croyez pas ?... Oui, bon, d'accord ! Elle s'est vautrée comme une merde sur le cul. Cette chute n'était pas vraiment prévue et son derrière lui faisait sacrément mal lorsqu'elle vit Pouly atterrir grâce à la feuille sur sa tête qu'elle avait utilisé comme parachute, comme si de rien n'était. La poupée pencha la tête sur le côté quand elle vit le regard totalement blasé de sa maîtresse qui se relevait tant bien que mal. Elle prit le temps de se frotter pour retirer la poussière avant de lever la tête pour constater les quatre mètres qui la séparait du sol.

"Pffff franchement... Je le trouvais bien cet endroit... Pourquoi y'a des trous comme ça ? Franchement, c'est ridicule !"

Elle reposa son regard sur sa poupée qui continuait de la dévisager.

"Oooh ça va hein ! Tu ferais moins la maligne si tu faisais mon p.... Si tu n'étais pas g... Si tu... Oh pis merde ! Viens par là..."

Navlys récupéra Pouly sur son épaule et utilisa sa magie pour invoquer une ronce massive sous ses pieds. Elle remonta alors sans aucun soucis mais uniquement pour faire face à une nouvelle surprise...

Les rabatteurs avaient été peu productifs ces derniers temps, et Sarkesh était sur les dents. Le démon avait été particulièrement déçu au point d’en avoir tué deux rien que la semaine dernière et devrait aujourd’hui en exécuter encore trois… la souffrance serait longue, car il avait besoin de se défouler, il avait besoin de faire en sorte que sa frustration de manque de cibles soit évacuée… aussi, il comptait faire procéder à un superbe écartèlement en série… ; cela détendrait davantage qu’une simple décapitation… ou alors une roue… il aviserait, il avait besoin avant tout de se détendre et pour cela, il était parti en solitaire(à peine une escorte de 50 gardes, pas plus !), une magnifique chevauchée sauvage sur une créature étrange… il s’agissait d’une sorte lézard de la taille d’un cheval. Il aimait cette créature, elle était belle, racée et la couleur sombre de ses écailles lui permettait de se fondre dans les paysages sombres de la nuit – non pas qu’il fasse nuit désormais – et surtout, il avait la possibilité de détecter et de se nourrir de magie, sous sa forme la plus pure !

Il soupira alors que sa monture approchait de ce qui semblait-être un bosquet… était-il si loin que cela du campement, il fit la moue… il était peut-être allé un peu loin et il doutait de pouvoir être de retour avant la nuit… ce qui n’était pas pour lui plaire, pour être honnête ! Il regarda autour de lui, à la recherche d’un point de chute en cas de besoin… non, il ne voyait rien de particulier… tant pis, ils allaient davantage pousser un peu l’exploration…. Enfin, c’était ce qu’il avait prévu. Mais cette exploration, dans cette jungle si dense que se repérer était impossible, s’avérait être un véritable parcours du combattant !  Voilà qui n’était pas sans se montrer épineux !

A bon nombre de reprises, il jura, pesta, menaça d’imprécations toutes plus terribles les unes que les autres les faisant pâlir de terreur… il n’était pas connu pour être un tendre et était un meilleur dresseur que chef ou commandant, cela ne faisait aucun doute tant dans son esprit que dans l’esprit de ses subalternes ! Mais la peur les tenait. La peur, et ‘étrange loyauté de ses rabatteurs et rabatteuses, qui semblaient tout à fait prêt à mourir pour lui, sur son ordre… beaucoup étaient des esclaves, ce qui rendait les choses plus curieuses encore, mais ils ne cherchaient pas à comprendre, ils se contentaient de craindre et respecter le maître !

Le lézard fit un écart d’un seul coup, emportant son cavalier qui ne parvint pas à le raisonner malgré la cravache et les talons, autant que par le mors qui lui meurtrissait la bouche. Sarkesh se faisait emporter comme une vulgaire poupée de chiffon sur le dos de la bête qui zigzaguait à une vitesse folle entre les différentes plantes qui étaient enchevêtrés. Il tentait de reprendre le contrôle mais sans peine jusqu’à ce qu’il comprenne : il avait senti de la magie sous une forme ou une autre…et au lieu de lutter contre sa bête, il s’installa bien contre elle et attendit qu’elle se stoppe, sachant que cela pouvait être un arrêt très brutal !

Il n’avait pas tort, car au bout de quelques pas, il se retrouva presque catapulté par terre -  s’il ne s’était pas tenu il serait tombé, c’était certain -  il se redressa et descendit faisant signe à ses suivants de ne faire aucun bruit… il entendait une voix, une voix qui semblait rouspéter… une voix féminine apparemment… il regarda discrètement, une jeune femme se trouvait là…. Hum… il fit signe à ses hommes de faire le tour de ce qui semblait-être une fosse de braconnage et ils se placèrent tous autour, à juste assez de distance pour qu’elle ne puisse pas les voir. Ils étaient rodés…

Quand elle émergea toutes les armes étaient pointées sur elle et Sarkesh la regardait, depuis le cercle…

« Tiens donc mais qu’avons-nous là… »

Le lézard, derrière, trépignait comme si la magie était trop forte pour qu’il puisse se tenir. Sarkesh jubilait, cela promettait d’être une prise de choix…. Il avait d’ailleurs un rictus qui donnait à son visage souriant une marque de folie malsaine… Il plongea son regard dans celui de la jeune femme qui se trouvait face à lui… il ne put s’empêcher d’avoir une crise de jubilation…

« Je suis Maitre Sarkesh. Et je suis ravi de t’accueillir parmi nous… »

Sachant très bien qu’il y aurait quelque chose d’intéressant à tirer de tout cela, il ne lui laissa même pas le temps de protester en rajoutant d’emblée :

« J’insiste… »

D'ordinaire, n'importe quel disciple de Sadida aurait pu sentir cet attroupement s’agglutiner autour d'elle dans cette si dense jungle. Aussi discret qu'on pouvait l'être, il était impossible de ne pas toucher une feuille, une branche ou une racine. Tant d'élément qui, lorsqu'ils étaient dérangés, émettent des ondes à travers le sol qu'un sadida peut capter et interpréter. Mais voilà, Navlys était une jeune femme très étourdie et sa chute suivi des "moqueries" de sa poupée l'avait totalement coupée du monde...

Ses yeux s'écarquillèrent devant le nombre impressionnant d'armes qui se dressaient contre elle, une première dans ce genre de situation. Un homme se détacha du lot et s'adressa à elle, la faisant déglutir. Sa prestance et son attitude ne faisait pas non plus partie des habitudes de la jeune avatar. La vue du lézard lui glaça également le sang face à cette créature capable de la broyer d'un coup de mâchoire... Et il semblait être sacrément intéressé par elle ! L'inquiétude, la peur et la méfiance envahissait peu à peu Navlys. À contrario, Pouly avait une attitude complètement défiante malgré sa petite taille. La poupée avait l'air de vouloir en découdre et fronçait les sourcils devant l'homme. Des menaces bien peu convaincante compte tenu de son aspect totalement inoffensif...

Tentant de reprendre son calme et se voulant forte, Navlys prit le temps de descendre doucement de sa ronce sans la moindre animosité, cette dernière disparaissant dans le sol. Elle ferma les yeux quelques secondes et pris une grande inspiration avant de s'exprimer avec le plus de confiance qu'elle pouvait avoir... C'est-à-dire pas grand chose.

"Que.. me voulez-vous ?... Je ne vous ai rien fait... Pourquoi m'accueillir avec... avec toutes les armes ?"

Elle prit la peine de les désigner maladroitement d'un geste de la main. Pouly en profita pour descendre comme elle le pouvait pour finalement se retrouver dans les bras de la sadida. Elle en profita alors pour blottir sa poupée contre elle, histoire de se rassurer. Pressée contre sa poitrine proéminente, le bout de tissu cracha quelques complaintes incompréhensibles du fait de son langage et de sa bouche collée à la peau et aux quelques vêtements de Navlys. Ces gémissements donnèrent un sourire à la sadida, la poupée avait fait son oeuvre. La douce voix reprit presque aussitôt.

"Je ne veux pas me battre, surtout ici... Mais si ces armes sont là pour briser la paix de ce lieu... Vous n'êtes clairement pas assez nombreux..."

Cela pouvait paraître anodin, mais sa poupée était une source de réconfort beaucoup plus puissante qu'on ne pourrait l'imaginer. Ainsi, sa petite intervention sans importance avait réveillé l'esprit protecteur de la belle plante. Après tout, elle dominait totalement. Que croyaient-ils en attaquant une disciple de la nature en pleine forêt ? Il ne lui fallait qu'un claquement de doigt pour animer toutes ces plantes et balayer ces imbéciles armés. Sa seule crainte, c'était ce lézard... Prête et confiante, sa magie n'attendait que son signal pour opérer, se concentrant alors tout autour d'elle pour agir en un éclair lorsque le moment serait venu. Néanmoins, Navlys ne présente aucune animosité : cet amas magique n'est qu'une prévention, une sécurité. Elle voulait parler, en savoir d'avantage, tout en se réservant une porte de sortie. Mais avait-elle bien évalué le danger ?

La jeune femme qui se trouvait au centre du cercle de lance ne semblait pas vouloir vraiment se défendre, et cela lui convenait. Sarkesh ne voulait pas d’une lutte acharnée, mais juste quelque chose d’intéressant à ramener u camp, et chargé de magie en plus… il sourit et attendit un peu avant de finalement plonger son regard dans celui de la jeune femme. Il y avait une forte puissance magique dans celui de la jeune femme, il ne l’aurait pas nié. Plus intéressante que prévu alors !  Il sourit, mais il s’agissait d’un sourire jubilatoire et non d’un sourire chaleureux…

« Je me contente de prendre des précautions, dirons-nous, maintenant, approche, ni geste brusque, ni moindre signe hostile ! » [/i][/color]

Il sourit de nouveau, plus encourageant, alors qu’elle parlait de ne pas chercher la guerre, briser la paix de ces lieux… il n’en avait pas l’intention, loin de là, même ! Il avait bien d’autres idées, et elles ne concernaient pas ce lieu, loin de là même !  Il avait plein d’autres idées, et aucune ne concernait ces lieux… alors il n’y avait pas le moindre problème, si ? Ou sinon, il y avait quelque chose qu’il ne comprenait pas.

« Je ne chercherai pas à troubler la paix de ce lieu si tu viens avec nous bien sagement et sans faire d’histoires… qu’en dis-tu ? Après tout le lieu ne nous intéresse pas tant que toi… nous avons un campement à quelques heures d’ici. » [/i][/color]

Il sourit et fit signe à ses hommes de baisser leur arme de poing, mais deux d’entre eux prirent de petites arbalètes de poing qu’ils pointèrent dans la direction de la jeune femme… voilà qui était intéressant, n’est-ce pas ? Il attendit un court instant avant de finalement rajouter, sur un ton bien plus sec et beaucoup moins engageant.

« Et bien ? Dépêche-toi, la nuit ne va pas tarder à tomber et je ne veux pas différer mon retour, à moins que tu ne me forces à venir te chercher ? » [/i][/color]

Il irait mais elle le regretterait ! Il avait dans la bourse à sa ceinture une petite quantité de sable….

« Je ne chercherai pas à troubler la paix de ce lieu si tu viens avec nous bien sagement et sans faire d’histoires… qu’en dis-tu ? Après tout le lieu ne nous intéresse pas tant que toi… nous avons un campement à quelques heures d’ici. »

À ces mots, Navlys fut de nouveau extrêmement surprise. Elle venait tout juste d'arriver et cette homme disait qu'il était venu pour elle ? Cela n'avait pas de sens... À moins que... Ce lézard, son attitude... Oui, cela ne fait aucun doute : c'est lui qui les avait mené à elle. Mais qu'avait-il senti ? Un portail ? Trop loin et trop longtemps. Une odeur ? Impossible. Entendu son cri ? Trop rapide... Ce détail était encore inconnu.

Alors qu'elle réfléchissait, l'homme leva la main pour indiquer à ses soldats de quitter leur posture agressive. La disciple de Sadida observa alors de nouveau autour d'elle et vit les deux arbalètes se braquer contre elle. Nette amélioration ou subtil aggravement, Navlys était plutôt partagée. Elle prit le temps de regarder sa poupée en la mettant face à elle, les bras semi-tendus. Pouly lui faisait la tête... Ce petit bout de chiffon détestait quand sa maîtresse la comprimait contre ses seins et son air farouche dessina un léger sourire sur le visage de la belle plante.

« Et bien ? Dépêche-toi, la nuit ne va pas tarder à tomber et je ne veux pas différer mon retour, à moins que tu ne me forces à venir te chercher ? »

Cette phrase perturba cet infime moment de tendresse. La jeune femme repositionna sa poupée sur son épaule et se tourna vers son interlocuteur pour lui répondre :

"Si vous me jurez de ne pas faire de mal à cet endroit, je vous suivrais... "

Elle s'avança alors sans la moindre animosité vers l'homme prestigieux avec un pas plutôt méfiant. On pouvait sentir sa peur du lézard et une certaine appréhension sur les attentions de tout cet attroupement. Néanmoins, ce n'était visiblement pas suffisant pour la retenir dans sa position dominante. Sa jeunesse et son insouciance l'empêchait de se rendre compte de ce détail crucial. Lorsqu'elle arriva à un mètre de l'homme, elle demanda une dernière requête :

"Pouvez-vous au moins me dire pourquoi vous me voulez moi ?... Je viens seulement d'arriver... Pourquoi vous voudriez quelqu'un que vous ne connaissez même pas ?... Expliquez-moi."

Mélange de peur et de curiosité, sa voix transgressait quand même un certain courage... Serait-ce suffisant pour convaincre son interlocuteur de lui répondre ?...

Au lieu de répondre, elle toucha à sa poupée… bon, il imaginait qu’il n’allait pas pouvoir couper à l’idée de prendre avec lui la poupée, n’est-ce pas, Elle ne s’en séparerait pas !  Il soupira et regarda un peu la jeune femme, attendant de voir sa décision… il se demandait ce qu’elle allait choisir de faire, car il voulait savoir s’il avait besoin d’aller la chercher de force, tout simplement. Il regarda la jeune femme et attendit un peu, son impatience se manifestant au travers d’un léger tapotement agacé du pied. Allez, qu’elle se dépêche.

« Mais oui, mais oui, c’est promis, cet endroit, je m’en fiche royalement ! Allez, viens avant que je ne me déplace ! » [/i][/color]

Et mieux valait pour elle qu’il ne se déplace pas !  Sinon, elle finirait peut-être bien brisée physiquement beaucoup trop tôt… enfin, c‘était difficile de terminer par avance comment cela allait se passer bien sur… il fallait juste qu’il fasse attention. Il regarda la jeune femme et commença à vraiment perdre patience, allez, qu’elle vienne…. Dans sa bourse le sable commença à s’agiter… et se détendit de suite quand elle accepta de les suivre, de le suivre…

Sur son passage, les gardes s’écartèrent mais il ne fallait pas s’y laisser tromper, ils étaient tous aux aguets !  Ils pourraient se montrer particulièrement rapides pour intervenir si le besoin s’en faisait sentir ! Il sourit, encourageant. Voilà qui simplifiait les choses. Il bougea les doigts et un fin filet de sable sortit par le mince interstice de la bourse pour venir se coller à ses poignets. Voilà qui seraient des menottes plus efficaces que la corde. Un nouveau mouvement le sable força la jeune femme à serrer devant elle les poignets. Puis il sourit et siffla le lézard pour qu’il se rapproche. D’une pression des talons il l’approcha de la nouvelle captive et prit la parole.

« Je ne te dis aucune explication, pas maintenant, et encore moins une fois que tu seras prête… Je te dirais juste que je suis marchand d’esclave, et que toi, tu n’es plus qu’une chienne en devenir. Une marchandise dont il va falloir trouver le diamant et revendre une fois celui-ci taillé. Est-ce que c’est assez clair ? Je suis persuadé que oui ! donc je pense qu’il n’y a rien à ajouter. Allez, monte. Devant moi. Il ne te touchera pas sauf si tu fais un geste brusque. » [/i][/color]

Il y avait une place à l’avant de la selle. Libre à elle de monter. Si jamais elle le faisait, le sable lui permettrait d’écarter les mains et la forcerait à serrer de nouveau les poignets une fois en selle. Il ne décrocherait pas un mot du trajet à moins qu’elle n’ait une question pertinente. Il leur faudrait au moins quatre heures pour rentrer à la foret de tente qu’était son camp nomade…

Résignée et convaincue par cette impatience, Navlys s'avançait de plus en plus alors que les gardes lui libéraient le passage. Elle était rassurée de savoir que cette magnifique forêt ne serait pas mise en danger à cause d'elle. Néanmoins, la hâte de l'homme souleva quelques soupçons. Pourquoi était-il si pressé de l'emmener ? Pourquoi ne voulait-il pas venir lui-même la chercher ? À ces questions s'ajouta la nature de ce sable qui vint s'entourer autour de ses poignets...

« Qu'est ce que... »

Intriguée et ne pensant pas que ça lui ferait du mal, le sable la força alors à joindre ses mains devant elle comme une sorte de menotte magique. Sa stupeur la fit relever la tête vers l'homme qui put voir toute sa détresse. Ce dernier lui révéla ce qu'il était vraiment : un marchand d'esclave. Voilà tout l'objet de sa venue ici. Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent et sa bouche s'entrouvrit par la peur. Sa frayeur tétanisante s'accentua lorsque ce lézard se rapprocha d'elle : Navlys était terrifiée et perdue.

Pouly poussa alors un cri aiguë terrifiant, tellement puissant qu'il aurait fait saigner les oreilles d'un sourd. Pour la jeune femme, ce n'était qu'une alerte la faisant sortir de sa tourmente. Elle cligna à peine des yeux avant de se reprendre une utiliser sa magie pour invoquer une ronce sous ses pieds pour s'éloigner le plus rapidement possible en rejoignant les feuillages épais des arbres. Fuir, il fallait fuir. La disciple de sadida essaya de se défaire de ce sable en vain. Cette situation l’embarrassait terriblement. En effet, il était très simple pour elle de se déplacer de branches en branches d'un arbre à l'autre, mais elle avait besoin de ses mains. Prise au piège, elle n'avait plus qu'une seule alternative : réveiller la forêt.

Camouflée dans les feuillages et confiante dans l'efficacité du cri de sa poupée, Navlys se concentra et canalisa toute sa magie dans ses cousins, les arbres. Petit à petit, les branches craquèrent, les racines sortirent du sol, des yeux se formèrent sur les troncs... Tous les végétaux prenaient doucement vie dans une lenteur qui pourrait nuire à la belle plante. Toutefois, elle était maintenant déterminée à chasser ces monstres de son paradis.

 
Le démon sourit et regarda la jeune femme. Que désirait-elle au juste de plus que ce qu’il lui avait déjà dit ? Il lui avait dit la vérité après tout… l regarda la jeune femme et attendit un peu avant de sourire triomphalement, quelque chose ne lui plaisait pas plus que ça… il regarda la jeune femme et attendit un peu, en silence. Il attendait un peu de voir, elle était jolie, mais elle ne semblait pas encore prête à renoncer…

Quand le cri lui parvint aux oreilles, il dut se les boucher de la main pour pouvoir éviter de devenir sourd… et elle en profita pour s’échapper. Il la regarda et hésita un court instant avant de finalement lui sourire et regarder la foret… elle portait sons sable, elle ne pouvait pas lui échapper… mais première chose à faire, c’était de stoopper le cri. Il lacha la bride de son lézard qui saisit entre ses crocs la poupée de chiffon pour se nourrir de sa magie sans pour autant détruire la poupée.

Il gronda intérieurement avant de se tourner vers son escorte. Il avait bien l’intention de la ramener. C’était une questiond ‘égo, désormais !  Il fouilla les feuillages de plus en plus agités des yeux, avant de finalement fermer les siens et attendren respirant à fond… enfin, il put localiser son sable… parfait… il d&lia la bourse de cuir qui contenait le reste du sable… il la renversa mais le sable sembla se mettre à voler, comme une nappe de brouilard qui se lève…

« Traque, et bloque…. » [/b][/color]

Le sable se dirigea d’un coup à une grande vitesse vers l’endroit où elle était sensée se trouver… c’était la meilleure solution, la solution la plus adaptée à son problème. Le sable devrait normalement arriver avec la force d’un grand coup de poing dans son estomac et se coller à elle, et si cela fonctionnait, il lui lancerait alors.

« Au pied. » [/b][/color]

Le sable collé à elle la forcerait, quitte à la trainer, à revenir vers lui… tout simplement… il était juste pressé car il sentait l’ambiance des lieux se dégrader….