S’éterniser sur ce lit semblait très précisément être ce que les deux femmes avaient en tête. Cependant, on était au milieu de la journée, et Alice, effectivement, ne pouvait pas passer sa journée à faire l’amour. Elle était une Princesse, tout de même ! Si elle n’avait, d’un point de vue légal, aucun pouvoir de commandement, étant la simple héritière, elle avait quand même une certaine autorité morale, et aimait profiter de ses journées. Dehors, il faisait beau ; c’était un temps parfait pour faire un peu d’équitation, l’un des rares plaisirs sportifs d’Alice. Elle voulait gambader avec Éclipse, son cheval, mais, avant cela, il lui fallait réussir, pour ainsi dire, le test d’admission d’Izanami. Le kimono de cette dernière se défaisait, révélant un corps sculpté par les Dieux. Elle était belle, souple, avec des hanches solides, un corps harmonieux... Et un esprit entreprenant. Elle ôta à Alice ses beaux et longs gants, puis sa robe, qui glissa lentement le long des épaules de la Princesse. Comme sous-vêtement, elle portait une culotte et un corset, et Izanami, sans attendre plus longtemps, porta ses mains vers les nœuds et les lacets du corset. En sentant ses mains dans son dos, Alice sentit des frémissements la traverser. Elle ne se faisait aucun doute qu’Izanami avait déjà du tuer, et pourtant... Elle n’avait pas des mains de meurtrière.
Le corset se retira également, ne laissant plus à la Princesse qu’une culotte blanche en piètre état, ses collants, et ses bottes. Izanami, en comparaison, s’offrait à elle dans toute sa nudité, et posa ses lèvres sur son estomac. Alice gémit délicieusement, posant ses mains sur les longs cheveux de la femme. La bouche d’Izanami glissa, laissant une traînée de salive remontant de son nombril à ses seins, avant de l’embrasser. Alice gémit en se tortillant sous le corps imposant de la femme, répondant à son baiser avec délice. Leurs langues jouèrent l’une avec l’autre. La passion, Alice pouvait la sentir à travers ce baiser. Izanami était en transe, et s’écrasait contre elle.
*Dieu, qu’elle est lourde !*
Sous elle, sous sa poitrine énorme qui écrabouillait ses pauvres petits seins, Alice avait presque l’impression d’avoir un câlin de la part de son père. L’idée aurait pu la faire rire si elle n’était pas excitée comme une petite puce... Un câlin de son père lui aurait probablement brisé toutes les vertèbres. Alice finit par récupérer sa langue, et le baiser se termina, tandis qu’Izanami lui soufflait à quel point ce baiser avait été « bon ». Ça, la Princesse était d’autant plus encline à le croire qu’Izanami était tellement fiévreuse qu’elle en avait oublié de s’essuyer les lèvres, de la salive en coulant. Curieusement, la Princesse trouva ce détail attachant. La guerrière essuya cette dernière d’un revers de sa main, et Alice approcha alors l’une de ses mains, venant caresser, avec deux doigts, les deux lignes qui constituaient la bouche d’Izanami, enfonçant ses ongles à l’intérieur, les remuant, heurtant ses belles dents.
« Et ce n’est que le début, ma belle... » lui répliqua-t-elle.
Elle retira lentement ses doigts, et caressa avec la joue gauche d’Izanami, laissant deux traînées de salive. Elle s’approcha alors, et lécha la joue d’Izanami, s’appuyant avec ses mains sur les cheveux de la femme aux cheveux roses. Alice utilisa alors ses jambes pour renverser Izanami, et se retrouva au-dessus d’elle. Elle lui sourit, tout en observant, encore une fois, la grosse poitrine de la femme. Ses propres mains saisirent alors l’une des mains d’Izanami, et elle la souleva, devant son visage, l’observant silencieusement.
« Tu es une guerrière... Les mains de mon père sont pleines de cicatrices à force d’avoir frappé des gens, et pleines de cloques à force d’avoir tenu des épées... Elles portent en elle le lourd héritage militaire du Roi Tywill Korvander de Sylvandell. Mais les tiennes... Elles sont douces et chaudes, sculptées par la volupté. »
Elle relâcha la main d’Izanami, et regarda cette dernière. La Princesse avait une idée derrière la tête, qu’elle se mit à exprimer :
« Tu es appelée à me servir, Izanami... Et, même si tu es dans mon lit, je ne sais pas grand-chose de toi... Alors... Voici mon premier commandement. »
Et elle leva le doigt, comme pour préciser son ordre, tout en remuant un peu son bassin, afin de raffermir sa position.
« Tu vas te redresser, et j’irais jouer avec l’un de tes appétissants seins. Pendant ce temps, je veux que tes mains me câlinent, et que tu me racontes comment elles ont ôté la vie. Inutile de croire que mes oreilles sont trop sensibles, je vis dans un royaume de guerriers. J’ai vu et entendu assez de choses pour faire rougir un bourreau. »
Et, allez savoir pourquoi, cette idée l’excitait tout particulièrement.