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Une Nuit sans Fin au Pandemonium - PV Enothis

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Celeste Hendricks

Humain(e)

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  • FicheChalant

    Description
    Une petite ado goth rondelette coincée dans une boucle temporelle.

Une Nuit sans Fin au Pandemonium - PV Enothis

mercredi 12 février 2025, 13:26:07

S'il est des dieux vicieux dans le multivers, Malfée est assurément l'un d'entre eux; et malheureusement pour le commun des mortels, les dieux vicieux sont loin d'être une espèce en voie d'extinction.
Certaines particularités font pourtant de Malfée une exception parmi ce bestaire divin improbable:  son soin du détail, son dévouement pour la mise en scène théatrale ainsi que sa patience infinie quand il s'agit d'arriver à ses fins.
Il a passé ces 3 derniers mois à préparer cette soirée minutieusement afin d'en faire un festin mémorable et se sustenter plus que de raison du plaisir, du désespoir, du désir, de la peur et de toutes ces émotions qui rendent les humains si délicieux. Il frissonne d'anticipation dans son trône somptueux orné de velours, un sourire malsain au coin des lèvres.
Il a trié sur le volet chaque participant, prévu chaque morceau synchronisé avec précision sur les différents évènements plus ou moins sordides qu'il a concoctés et n'attends plus que l'entrée en scène des deux actrices phare de sa pièce dantesque qui ne devraient plus tarder.

Céleste resserre un instant sa veste en cuir contre elle, hésitant devant la lourde porte du club. Elle cherche du regard son amie Mia, sans succès. Celle-ci devrait pourtant être facile à repérer dans cette foule de métaleux attendant l'ouverture, elle qui ne se déparre jamais de son style simple et sobre. Elle devrait déjà être là ou tout du moins lui avoir envoyé un message.
L’insigne rouillé en forme de pentagramme qui trône au-dessus de l’entrée lui arrache un sourire en coin.
Bon, tant pis pour elle, moi je rentre!
Derrière Céleste, quelques types vêtus de noir bavardent bruyamment, s’échangeant des anecdotes de concerts passés. L’un d’eux lui jette un regard, un peu trop insistant à son goût, la détaillant de pied en cap: Ce soir, Céleste a mis le paquet. Un concert au Pandémonium, ce n’est pas juste une sortie, c’est un rituel et pas n'importe lequel: c'est sa première vraie sortie, son premier concert, une sorte de rite de passage en somme. Son t-shirt noir ample estampillé du logo NIN à été déchiré à la taille pour dévoiler un bout de son ventre rebondi. Le tissu bien que lâche souligne a merveille sa poitrine oppulente. Elle porte toujours ses éternels bracelets en cuir noir, un à chaque poignet et deux aux chevilles, mais elle a remplacé le ruban autour du cou par un collier en cuir noir déniché le jour même dans une fripperie vintage. La courte jupe plissée s'arrète à dix centimètres au-dessus de ses bas noirs, mettant là encore en valeur ses formes généreuses.

Elle détourne les yeux, pour fixer la liste des groupes jouant ce soir. Du métal indus, du darkwave... tout ce qu’elle aime. Ceci fait, elle retire ses lunettes pour les ranger dans son petit sac à main en cuir clouté. Elle n'a pas prévu de lire ce soir.
L’entrée du Pandémonium, une large porte en métal noir marquée de graffitis et de vieilles affiches de concerts arrachées, grince légèrement en pivotant, laissant entrer une première vague d’ombre et de cuir qui se déverse lentement dans la salle de La Forge ou se situe le bar.  Bottes qui claquent sur le sol en béton brut, vestes en cuir cloutées, cheveux teints, maquillage sombre et tatouages exposés : chaque silhouette sous la lumière rougeâtre des néons industriels paraît sculptée pour l’endroit.
Personne ne semble remarquer le trône avec son dieux obscène exultant de joie à la vue de sa première victime.

La Forge s'est déjà remplie de sa faune habituelle alors que les enceintes crachent des vieux albums d'AC/DC. Céleste prend un instant pour s'imprégner de l'ambiance et observer la clientèle autour d'elle. Malgré un type en costard, les tenues restent dans une pallette attendue pour le lieu, allant du gothique au punk avec quelques touches de streetwear. Un mec tatoué en trench-coat croise son regard derrière ses grandes lunettes noires et lui adresse un bref signe de tête. Elle ne répond pas.
Se faufilant à travers la foule, elle songe à prendre une bière avant que les choses ne deviennent trop chaotiques. Elle se dirige vers le bar où une serveuse aux lèvres noires et aux bras couverts de tatouages sert des verres en rythme avec la musique.
Céleste se hisse sur un tabouret, croise les jambes sous sa jupe courte et passe commande en montrant sa carte d'identité pour justifier de son âge. Tandis que la musique s’intensifie, elle sent quelques regards furtifs glisser sur elle. Elle s’en fout. Ici, personne ne la connaît, personne n’a entendu les rumeurs absurdes de son passé.

Au fur et à mesure que les chansons se suivent, la tension et l'impatience du public commence à se faire presque palpable alors que le premier groupe n'a toujours pas fait son apparition dans la grande salle, aussi Céleste décide-t-elle de profiter du moment pour aller vérifier la bonne tenue de son maquillage. Elle traverse la petite salle lounge enfumée (joliement appelée le Repos des Damnés) et pousse la porte des  Abysses côté femmes, reconnaissables au "" gribouillé à la bombe rouge à moitié effacé par le temps. Elle est aussitôt frappée par un mélange d’odeurs : un cocktail de parfum bon marché, de tabac froid et d’alcool renversé sur le carrelage. L’éclairage est aussi misérable qu’elle l’imaginait : des néons blafards qui clignotent, donnant aux lieux une atmosphère de film d'horreur. Le miroir au-dessus des lavabos est fissuré sur un coin, couvert de rouge à lèvres et de messages griffonnés au marqueur noir – des numéros de téléphone, des insultes, des promesses de retrouvailles d’une nuit.
Une fille gothique, probablement plus âgée qu’elle, se remaquille en tirant la moue, appliquant une nouvelle couche rouge sang sur ses lèvres déjà marquées. Plus loin, une autre, vêtue d’un débardeur trop grand, se bat avec sa jupe en jurant entre ses dents. Des rires fusent depuis l’une des cabines et Céleste préfère ne pas imaginer ce qu'il s'y passe.
Elle avançe jusqu’au lavabo le plus propre qu’elle peux trouver et attrape son lipstick dans son sac, vérifiant rapidement son reflet sous les néons vacillants. L'eyeliner a plutôt bien tenu jusqu'à présent, pareil pour le rouge à lèvres noir. Un rapide coup d'œil sur le côté lui confirme que personne ne fait attention à elle – parfait. Elle en profite pour ajuster son crop-top et ses bas avant de replacer sa veste en cuir sur ses épaules. Derrière elle, une des cabines s’ouvre brusquement et une fille blonde en sort en titubant, reniflant bruyamment avant de se passer la main sous le nez d’un air nerveux. Elle croise le regard de Céleste un instant avant de détourner les yeux, s’éclipsant rapidement.

A son retour à la Forge, le sol vibre enfin sous ses Converse au rythme du son qui cogne derrière les portes battantes de la salle principale, surnommée l'Enfer, ou le concert a déjà débuté.
Puis, les portes s’ouvrent, vomissant un premiersouffle de basse grondante et une lueur rougeâtre. Elle passe le seuil en silence, sentant la chaleur de la salle l’envelopper immédiatement.
 L’air y est plus lourd, saturé de fumée artificielle et de sueur. Les premières notes d’un riff saturé résonnent sur scène, faisant vibrer son estomac.
Elle laisse son regard glisser sur la fosse, où des silhouettes commencent déjà à s’agiter, et sur les balcons où quelques ombres se détachent dans la lumière rouge. Une certaine excitation monte en elle. C’est ici qu’elle a envie d’être. Ici qu’elle se sent vivante.

Ici, elle est juste une fille venue écouter du bon son, dans un endroit où les ombres dansent au rythme du chaos.

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : Une Nuit sans Fin au Pandemonium - PV Enothis

Réponse 1 samedi 15 février 2025, 19:01:12

" Est-ce que c'est vraiment une bonne idée ?
 -  Bon sang fais un effort, veux-tu ? Ça fait six mois que tu te trouves sous les radars, pas un problème en vue. Enfin si, un seul : Tu t'enfermes chaque jour et chaque nuit qui se fait pour ne jamais prendre le moindre risque. Je sais que j'invitais à la prudence, mais là, Eno, tu ne cherches même pas à vivre. Alors tu t'habilles, prends un peu de monnaie, et pour une fois qu'on t'invites à bouger... Tu te décongèles ton petit cul et tu vas à cette soirée ! "

L'esprit du désert en son esprit était catégorique, et ce depuis maintenant quelques heures d'ailleurs, alors qu'Enothis se trouvait à faire de petits ronds dans son salon en pesant le pour et le contre de l'invitation qu'elle avait reçue. Rien d'exceptionnelle en soi, mais quelques membres de sa classe semblaient avoir fait le choix de fêter la fin des partiels de mi-semestre en allant se défouler le plus longtemps possible dans une boîte de nuit, un moment de fête où elle s'était retrouvée invitée par un petit message bien sympathique, elle qui pourtant se trouvait être la personnalité discrète du groupe. Normalement, on l'oublie. Étrangement, pour une fois, ce n'avait pas été le cas, ce qui forcément la poussait bien gentiment en direction de la porte afin de quitter son précieux et secret logis, un comportement qu'elle n'avait pas eu depuis son arrivée à Seïkusu, de peur que les anciens membres de son culte ne la retrouve sans prévenir. Normalement, elle se tournait alors vers la djinn pour avoir un avis des plus pointu, sain à suivre et de grande sagesse, mais tandis que la jeune égyptienne s'attendait tout simplement à ce qu'elle l'invite à se terrer sous ses couettes, voilà que la puissante dame des sables l'invectivait de prendre part à ces festivités, ce afin de pouvoir de nouveau goûter à la vie la plus humaine qui soit. Autant dire qu'elle s'en trouva en premier lieu bien étonnée, mais après cela d'autant plus troublée, ayant au cœur l'angoisse de faire une erreur malgré les encouragements plus ou moins indélicats d'Emaneth. Cette dernière qui continuait encore à lui mettre la pression pour qu'elle plie et accepte la situation, ce avec grand renfort d'un langage passablement outrancier :

" Non puis franchement, j'ai jamais vu une coincée pareille. À ma grande époque, les minettes profitaient de leurs premiers ébats à leur douzaine convaincue. Regardes-toi, bientôt la vingtaine et pas plus de deux minots dans ta vie, t'crois qu'c'est comme ça que tu vas trouver le plaisir et l'habitude de ton propre corps ? Allez, tu sors, tu m'attrapes un blaireau ou deux en plus avec ton joli faciès de p'tite étrangère, te fais payer ce que tu veux et profites à fond ! Et si tu veux t'offrir un peu de sport en plus, c'pas moi qui te jugerais !
 - Oh c'est bon ! C'est bon, fermes là mamie ! Déjà les gamines c'pas comme à ton époque, c'est criminel ce que tu me racontes, et surtout ... Raaaaaah ouais, ok j'y vais, mais pitié tu la boucles le temps que je me prépare ! Merci ! "

Victoire pour Emaneth, sa petite prêtresse avait abandonnée l'idée de lutter encore quelques instants pour se sortir d'une situation qui la mettait mal à l'aise, préférant la quiétude immédiate que la gêne à venir. Rouvrant nerveusement le message qu'elle avait reçue sur son téléphone, la jeune femme passa son regard d'or sur les petites lignes qui lui indiquait où se trouvait la boîte où les festivités auront lieu, ainsi que le thème de la soirée. Par chance, ce n'était pas les tenues d'inspirations gothiques qui lui manquait. Ces dernières n'étaient pas particulièrement provocantes, mais au moins lui permettront-elles  de se fondre un minimum dans le décor, de faire mine de ne pas jurer parmi le reste des participants, donc avec un peu de chance de ne pas trop se faire remarquer malgré l'évidente particularité de sa peau ou de ses traits. Elle jeta son téléphone sur le canapé, alla se poster devant ses petites armoires de couloir, puis fouilla dans les différentes tenues pour se changer, favoriser une jupe courte à ses jeans habituels, préférer un veston en cuir plutôt que ses épais sweats à capuche, troquer les bas qui normalement couvrent sa peau cuivrée pour des chaussettes hautes rayées venant s'arrêter à mi-cuisse. Enfin, après une longue hésitation, choisir des bottes compensées plutôt que ses confortables baskets, l'amenant alors à se regarder dans le miroir avec dix centimètres de plus certes, mais surtout la véritable impression d'être transformées. Parfait, si elle-même se demandait si elle pourrait se reconnaître dans la rue, c'est que tout allait pour le mieux, elle rentrerait dans le moule. Elle quitta le couloir, commença à réunir ses affaires, respirant doucement pour laisser l'angoisse s'échapper.

Ses clefs atterrirent rapidement dans l'une de ses poches, un paquets de bonbons mentholés aussi, histoire de se donner du courage de temps à autres, puis elle emporta sa portefeuille afin d'avoir sur elle l'ensemble des documents prouvant de sa légitime présence dans un lieu réservé aux adultes. Non pas qu'elle ne se voit autrement, juste qu'elle imaginait déjà le barman lui demander de sortir sa carte d'identité au premier verre qu'elle demanderait. Long soupir final, la voilà qui s'approche de la porte, en abaisse la poignée, puis s'élance en direction de l'inconnu, espérant en son for intérieur qu'elle ne fait pas une énorme connerie.

" Bonne soirée mon poussin, ne rentre pas trop tard.
 -  Oh putain Emaneth... Ta gueule. "

*
*   *

Elle ne vit personne à l'extérieur, la queue l'ayant forcément amenée à regarder autour d'elle en espérant tant bien que mal retrouver quelques visages familiers. Pourtant, que dalle, tant et si bien que sa lente progression en direction de l'entrée de la boîte la laissa lentement appréhender l'idée qu'ils puissent tout simplement ne pas se trouver à l'intérieur, l'amenant à se retrouver complètement seule au milieu de ce bourbier. Bien sûr, ce fut une angoisse qui n'échappa guère à la djinn en elle, cette dernière la taquinant de tant à autre tandis qu'elle faisait quasiment du surplace, attendant que l'ensemble de la file devant elle ne s'épuise. Au moins les propos divers et variés d'Emaneth la forçait à sourire, celle-ci semblant jouer le rôle d'une mère surprotectrice simplement pour amuser sa protégée et l'obliger à se détendre. Entre les "mais tu te rends comptes, regarde moi ça, y'en a pas un qui n'a pas l'air d'avoir un truc dans le pif" et les "j'ose même pas imaginer l'état des lieux, ça doit grouiller de seringues usagées et de mégots de marijuana", on peut dire que l'esprit du désert jouait à la perfection le rôle de la parente pleine de préjugés. Toutefois, Enothis ne pouvait guère lui rendre le mot avec autant de gens normaux autour d'elle, aussi ne se laissait-elle que le droit d'en profiter dans un mutisme religieux, tout en observant le sombre public devant elle s'engouffrer entre les deux belles portes de fers qui scellaient l'entrée de la boîte. Finalement, alors même que le vigile l'accueillait pour vérifier qu'elle n'emportait rien de dangereux au sein de l'établissement, elle avait presque oublier ceux qu'elle devait rejoindre, s'apprêtant simplement à découvrir un nouvel univers malgré les quelques inquiétudes qui l'animait en toute occasion.

" C'est bon, tu peux entrer.
 -  Merci, hum... Bon courage à vous, bonne soirée. "

Elle passa la porte, fut accueilli par une déflagration musicale tandis qu'une seconde porte se fermait tout juste, étouffant juste après le bruit. Une personne assise devant une petite table lui fit signe de s'approcher, frappa le dos de sa main d'un petit tampon pour signaler qu'elle ne s'était pas glissée en douce.

" Voilà, t'as la programmation de la soirée là si tu veux. Y'a un comptoir à l'intérieur si tu veux laisser des affaires, mais perds pas ton ticket pour pouvoir les redemander avant de partir. Pas de bagarre, pas de prises de tête, et si tu vois quoi que ce soit du genre, prévient une des vigies à l'intérieur, ou demande au bar, ok ? Allez, c'est bon pour moi, files et profites bien d'ta soirée !
 -  Très bien merci beaucoup. "

La petite voix de la djinn se fit entendre à nouveau alors que l'égyptienne s'approche lentement des portes menant à la salle elle-même, celle qui jusqu'ici la coupe encore un peu de ce monde sonore stupéfiant qu'elle s'apprête à découvrir.

" Pour un lieu qui s'appelle le Pandemonium, voilà des gens bien accueillant. Par contre c'est assez bizarre, mais j'ai cette impression de ... "

La djinn se coupa soudainement alors même qu'Enothis venait de pousser la porte qui la séparait du coeur de la boîte, à moins que ce ne soit le soudain afflux sonore qui vint saturer les sens de l'égyptienne, l'empêchant même d'entendre celle qu'elle abritait au plus profond de son être. Une décharge troublante qui cueilli la jeune femme dans toute son incompréhension et sa surprise, l'amenant à contempler les lieux d'un air béat alors que l'ensemble de son corps essayait de lui retranscrire ce que les vibrations dans l'air lui faisait connaître. Le son comme une vague infime sur sa peau, la percussion sourde qui semblait trouver en son ventre et son thorax une caisse de résonance toute naturelle, les aigus qui se glissaient par ses oreilles pour remonter en aiguillon insidieux jusque dans sa boîte crânienne, lui procurant de bien curieux frisson. Un court instant de surexposition à la musique qui la figea donc, du moins jusqu'à ce que de nouveaux arrivants ouvrent la porte et l'obligent à s'éloigner du seuil hâtivement pour ne pas déranger qui que ce soit. L'expérience était ... assez incroyable pour l'égyptienne, mais au moins elle était de retour sur terre, l'invitant donc tout naturellement à s'éloigner de l'entrée tout en essayant de demander à sa camarade de toujours ce qu'elle avait voulue lui dire. Après tout, dans ce brouhaha absolu, personne ne ferait attention à une jeune femme qui parle toute seule, n'est-ce-pas ? Mais ses questions trouvèrent simplement un manque de réponse total : Emaneth semblait s'être tût, ou ne point vouloir communiquer avec elle. S'était-elle endormie ? C'était une possibilité, même si curieuse.

" J'réessaierais plus tard... Bon, euh... "

Elle hésita un instant, regardant les environs avec un petit empressement, cherchant tant bien que mal par où commencer. La salle principale semblait communiquer entre plusieurs étages, fouiller ceux-ci pour trouver ses amis allaient clairement prendre du temps. Surtout qu'elle ne pouvait pas ignorer le fait qu'attendre dehors, dans le froid, avait eut le don de la fatiguer un peu, sans parler de lui donner soif. Bon, direction le bar, elle allait se prendre un truc pour accompagner sa recherche, puis entamerait de sillonner le bâtiment. Mais, décidément, elle appréciait déjà cette sortie, heureusement qu'Emaneth l'avait poussée à accepter cette expérience !

Celeste Hendricks

Humain(e)

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Re : Une Nuit sans Fin au Pandemonium - PV Enothis

Réponse 2 lundi 17 février 2025, 19:41:34

Toutes les pièces de son projet obscène étaient en place. Malfée, exultant, fit apparaître une cordelette dorée à son côté et tira dessus.

Un rire maléfique, digne d’un vilain d’anime, s’échappa de ses lèvres tandis qu’un épais rideau de velours rouge, encore inexistant une seconde plus tôt, s’ouvrait dans un fracas de poulies et de cordages.

Derrière ce rideau se dressait une monstrueuse machinerie, un assemblage chaotique où se mêlaient technologies désuètes et innovations impies. En son cœur, un moteur à vapeur bourdonnait, son fourneau incandescent pulsant comme un cœur mécanique, projetant des gerbes d’étincelles à travers les interstices de sa carcasse d’acier noirci. De massifs tuyaux de cuivre serpentant tout autour s’enroulaient et se tordaient comme des entrailles de métal, certains reliés à des soupapes grinçantes qui relâchaient périodiquement de lourds nuages de vapeur sifflante.

Dispersés sur plusieurs niveaux, des racks de samplers analogiques s’alignaient tels des autels de contrôle, chacun couvert d’une myriade de boutons, de curseurs et de potentiomètres semblant guetter l’instant où une impulsion de leur maître viendrait les activer. Des câbles aux gaines de tissu usé pendaient entre eux, s’entremêlant en un fouillis anarchique, connectant l’incompréhensible avec l’inexplicable. Certains circuits semblaient s’animer seuls, des voyants rouges et verts pulsant comme des lucioles piégées dans ce dédale mécanique.

Plus haut, sur un imposant panneau de contrôle digne d’une centrale électrique, une constellation d’interrupteurs à poignées s’alignait en rangs disciplinés, chacun portant une inscription ésotérique tracée à la main. Des cadrans analogiques, cerclés de laiton, affichaient des valeurs absurdes, leurs aiguilles vibrantes pointant tantôt vers le néant, tantôt vers des zones marquées de pictogrammes cryptiques. D’étranges bobines électriques émettaient un ronronnement sourd, parcourues de décharges statiques qui dansaient sur leur surface comme des spectres enchaînés.

Dans un mouvement aussi théâtral qu’exalté, Malfée pivota sur son fauteuil, qui venait de se métamorphoser en une chaise de gamer d’un noir lustré aux reflets surnaturels. Sans un instant d’hésitation, il se propulsa vers son poste de contrôle infernal, ses doigts impatients effleurant les premiers interrupteurs, prêt à donner vie à son abomination mécanique.

"Bien, il est temps de passer au rodage de la bête ! Voyons ce que ça va donner avec un minimum d'effet..."


Adjoignant le geste à la parole, il débrancha quelques jacks, régla plusieurs potards au minimum et vint raccorder deux platines étiquetées "Céleste" et "Enothis". Un vieux rack grésillant à la peinture rose écaillée affichait quant à lui "Romance" ; Malfée y tourna le bouton principal et un voltmètre à aiguille indiqua approximativement 500 volts au milieu de son cadran. Puis, sur la platine centrale, il prit à deux mains une large manette en laiton et l'actionna dans un geste grandiloquent comme Frankenstein dans son laboratoire. La grande machinerie se mit en branle brièvement puis expira dans un "Teuf-teuf!" décevant. Une grande flèche rouge apparut de nulle part, pointant sur le voyant clignotant "Insert Coin". Malfée, d'abord surpris, se mit une tape sur la tête et sortit un jeton de caddie qu'il inséra dans la fente avant de réitérer l'opération.

Cette fois, la machine démarra dans un fracas assourdissant, comme si un monstre d’acier s’éveillait d’un long sommeil. Des impulsions électriques parcoururent le réseau de câbles tentaculaires, activant une série de diodes et d’écrans holographiques projetant des données cryptiques. Les circuits s’illuminèrent d’une lueur écarlate, pulsant en rythme avec le ronronnement grandissant du moteur. Des bobines crépitèrent sous l’effet de micro-décharges, libérant des arcs lumineux dans un crescendo menaçant. Enfin, des servo-moteurs s’activèrent dans une cadence précise, faisant vibrer le sol sous l’onde d’énergie qui s’en dégageait, marquant le début d’une symphonie cybernétique aux accents de chaos.

"Bon, à présent il est temps d'accueillir notre invitée." dit-il pour lui même en se frottant les mains. Il fit rouler son siège en arrière jusqu’à un bureau. À ses côtés, un canapé en cuir où une femme terminait sa phrase :

"Pour un lieu qui s'appelle le Pandemonium, voilà des gens bien accueillants. Par contre c'est assez bizarre, mais j'ai cette impression de ... "
"Mesdames et messieurs, merci d'accueillir Emaleth sous vos applaudissements !"
L'intégralité du public de la Forge cessa toute activité pour acclamer l'invitée, faisant également résonner ça et là quelques sifflements. L'intégralité, à l'exception de deux jeunes filles qui ne remarquèrent absolument rien.
"Emaleth c'est bien votre nom n'est-ce pas ? Alors je vous en prie, mettez-vous à l'aise et parlez-nous un peu plus de votre panthéon. Quelle place y occupez-vous ? Quel genre de dieu êtes-vous ?"

Au l'instant précis où Malfée avait actionné le levier, une impulsion stoppa net Céleste dans sa course.
La lourde porte de l'Enfer encore en main, elle se retourne vers la Forge comme guidée par une main invisible. Les basses qui vibrent en elle viennent de réveiller une peur fugace : celle d'être seule ce soir pour vivre cette expérience. C’est Mina qu’elle cherche à nouveau parmi la foule hétéroclite massée devant le bar, mais ce n'est pas son amie absente qui attire son attention : une jeune fille dans ses âges semble elle aussi chercher quelque chose ou quelqu’un.

Elle passe quelques instants à dévisager Enothis avant que celle-ci ne croise son regard, ce qui provoque chez Céleste une fuite immédiate et une rougeur marquée sur ses joues.

"Hé gamine, tu bouges ? T'es dans le passage, là !"


Un couple de métalleux la déloge du seuil des Enfers et, soulagée d’échapper au regard de la mystérieuse jeune femme, Céleste réintègre la petite salle, où l’ambiance est légèrement plus calme.

Putain de timidité maladive ! Allez, Céleste, elle va pas te manger. Vous pourriez même faire amie-amie...
s’invective-t-elle mentalement.

Elle reporte son regard sur l’intrigante jeune fille. Son teint cuivré, rehaussé par les néons changeants, a quelque chose de magnétique, un éclat exotique contrastant avec la pâleur spectrale de Céleste. Ses yeux, d’un or profond, captent les reflets lumineux comme des éclats d’ambre liquide, envoûtant quelque peu la pauvre gothique.

Se frayant un passage dans la foule, elle se dirige vers Enothis d’un pas qui se veut décidé (du moins selon les critères de Céleste).

"Euh, salut ! Moi, c'est Céleste. Tu cherches quelqu'un ?" tente-t-elle en tâchant de couvrir un riff de guitare particulièrement bruyant. La voilà toute tremblante, regrettant déjà d'avoir osé entrer en action, comme si la jeune fille en face d'elle n'était autre que le beau-gosse populaire du lycée.



Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : Une Nuit sans Fin au Pandemonium - PV Enothis

Réponse 3 vendredi 21 février 2025, 00:00:02

" Mesdames et messieurs, merci d'accueillir Emaleth sous vos applaudissements !
 -  ... de manipulation de la réalité, finit-elle tout bas, comme couvrant ses propres mots de peur que qui que ce soit n'en comprenne le sens. "

Bon deux choses en premier lieu se trouvait d'une évidence particulièrement troublante. La première de celle-ci se trouvait être qu'elle n'était, en l'état, plus dans le corps d'Enothis. Que ce soit dans le timbre de sa voix, désormais rattaché à de véritable corde vocale, au fait qu'elle percevait le monde l'environnant au travers de ses propres sens, mais surtout qu'elle percevait la salle qui lui faisait face avec beaucoup moins d'aisance que lorsqu'elle pouvait simplement étendre sa conscience pour analyser le moindre éléments à des mètres à la ronde. Le second point allait avec ce qu'elle comptait à l'origine exprimer à sa chère pupille, mais qui s'était retrouvé à mourir entre ses lèvres : Quelque chose en ces lieux avait la capacité d'altérer la réalité. Et pas n'importe lequel "quelque-chose", une entité suffisamment puissante pour que son contrôle sur l'univers environnant dépasse très largement les propres capacités de la Djinn, au point même où elle n'avait put percevoir, lutter ou estimer des actions de cette créature avant-même que celles-ci n'aient lieu. S'agissait-il de l'être grandiloquant à ses côtés ? Cette parodie de garçonnet qui jouait les animateurs enjoués devant cette foule en délire lui répondant au doigt et à l'oeil ? Parce que tous s'étaient mis à applaudir à son ordre, comblant la surprise d'Emaneth d'une gêne particulièrement désagréable à ressentir. Non pas que d'avoir une foule en délire à ses pieds soit réellement un problème, elle avait connue ce genre de situation par le passé avec le plus grand orgueil et l'amusement le plus absolu, mais ces clampins habillés en égorgeurs de chèvre du dimanche n'étaient pas là pour la louer elle, mais lui, ce présentateur dithyrambique.

Elle tenta de quitter son siège, ne put le faire. Elle était bloquée en cette position, forcée de jouer le rôle que l'être manipulant l'espace lui avait attribué. Bon, pas de panique, elle se redressa au moins pour avoir l'air la plus digne possible, observa non seulement le troupeau devant la scène mais aussi d'un coup d'oeil rapide la machinerie démoniaque qui semblait la toiser de l'ensemble de ses loupiottes aux couleurs chamarrées. Quoi qu'il se passe ici, elle n'avait bien que son esprit pour parvenir à lentement en comprendre l'ouvrage, puis ainsi pouvoir opérer à quelques contre-attaques dont elle aurait le plein secret... En espérant que l'entité qui se jouait d'elle n'avait pas non plus le don de lire ses pensées. Temps qu'elle conservait son libre-arbitre, elle ne risquait absolument rien.

" Emaleth c'est bien votre nom n'est-ce pas ? Alors je vous en prie, mettez-vous à l'aise et parlez-nous un peu plus de votre panthéon. Quelle place y occupez-vous ? Quel genre de dieu êtes-vous ?
 -  Emaneth, avec un N je vous prie. Ça ne se fait pas d'écorcher le nom d'une dame ! "

Son attention se porta à la foule hagarde devant elle, abrutie par le son craché par les speakers et les élans pleins de manières de ce présentateur. S'il réagissait tous au doigt et à l'oeil, si même cet être semblait tant s'amuser sans pour autant cacher quelques traces des divinités et de ses dons, il était tout à fait logique d'imaginer que ces métalleux se trouvaient complètement abrutis pas les pouvoirs de l'entité dominant la boîte de nuit. L'étrange mur dans son dos aux multiples gadgets scintillants et cadrans visiblement plus décoratifs que réellement d'usages pouvait aussi y être pour quelque-chose mais, dans tout les cas, l'observation qu'en faisait la djinn était peu éprouvé par ces pensées supplémentaires : Ceux qui se trouvaient sur la piste, en deçà de sa position supposément privilégiée, étaient tout autant de ghûls à l'esprit parasité par la divinité à l'œuvre en ces lieux. Elle pouvait donc en toute logique jouer le jeu de cet être, et à fortiori chercher par la même occasion à le forcer à se révéler un peu lui-même. Après tout, elle était dans un besoin de réponses : Comment lui avait-il donné forme, pourquoi donc l'avoir tiré du corps de sa protégée ?

" Eh bien, je fais partie des hauts esprits du désert. Points une divinité en soi, plutôt un être habitant ce monde pour en changer les lois et la forme au désir de ceux qui reçoivent mes faveurs. Mon peuple nous appelle les djinns, si je dis pas de bêtises vous avez traduits ça en "génie". Et vous alors, pourquoi m'avoir invité ? Qui êtes vous, mystérieux et grandiloquent présentateur ? Un honnête péon, un avatar de quelque haut seigneur ? "

*
*   *

Quelque-chose perturbait la jeune égyptienne. Au début, elle s'était dit que l'absence d'Emaneth en était la raison, mais elle se trouvait à chercher inconsciemment quelque chose dans les environs qui n'étaient clairement pas son habituelle camarade. Son regard traversait tant bien que mal les recoins ténébreux de la boîte, se posait tour-à-tour sur la carrure des marmules en cuir qui applaudissaient béatement ce qu'elle comprenait être l'arrivée d'une star, puis le bar lointain où quelques verres aux couleurs éclatantes semblaient jouer des coudes avec la bière en pinte qui s'amoncelait sur le comptoir et enfin les recoins de cet endroit, s'arrêtant sur la porte des toilettes de la boîte. Elle avait vu quelque-chose, quelque-chose qui l'avait captivée. Un truc suffisamment fugace pour qu'elle ne parvienne pas à s'en rappeler, mais tout autant captivant pour l'avoir arrêtée dans son élan, elle qui pourtant se préparait à la base pour s'enfoncer au milieu des loubards et de la jeunesse en tenue gothique pour aller chercher un rafraîchissement. Alors, sans trop d'autres idées, elle ferma les yeux, se massant les tempes pour essayer de se rappeler ce premier coup d'oeil étourdi qu'elle avait portée sur la salle, encore enfiévrée de la soudaine surintensité sensorielle qu'elle avait vécue. Elle revoyait le son qui faisait trembler son corps, vibrer ses poumons et son coeur, le soudain afflux de monde et l'odeur de transpiration mêlée d'alcool, mais aussi... mais aussi deux grands yeux bleus. Deux grands lacs gelés que son propre regard avait croisé, ignorant malgré lui l'impact soudain que cet rencontre provoqua en sa cervelle encore ivre de la découverte des lieux.

" Euh, salut ! "

Rouvrant en toute surprise ses mirettes à la délicate voix pleine de timidité qui s'était glissée à ses oreilles malgré la saturation des basses emplissant la salle, Enothis se retourna vivement envers ces mots qui lui étaient adressés, plongeant tout naturellement ses prunelles d'or dans les bassins arctiques qui s'élevaient en sa direction. Déglutissement oblige, l'égyptienne se trouva soudainement muette devant la belle jeune femme devant elle, de ses formes souples au noir de ses lèvres, tranchant avec le teint d'albâtre de sa peau. Venait-elle de rencontrer une statue ? De celle que les peuples grecques s'adonnaient à la conception, au charme apparent et à la mine digne ? Enfin, heureusement que la situation dans laquelle elle se trouva la coupa de ses observations surprises, la jeune égyptienne se rendant bien compte qu'elle dévorait avec une soutenance maladroite celle qui lui faisait face, comportement qui pouvait tout bonnement vexé cette timide interlocutrice. D'ailleurs, celle-ci poursuivit son entrée en matière, forçant simplement Enothis à trouver rapidement une réponse à lui donner pour pouvoir dissimuler son émoi. Non mais franchement, elle n'était pas une collégienne, ce n'était pas le charme naturel et attendrissant de cette très jolie rousse qui allait si simplement la déstabiliser, hein !? Oh bon dieu, Emaneth, pourquoi ne réponds-tu pas, surtout quand l'étrangère aurait tant besoin d'elle pour se remettre en bonnes conditions !

" Moi, c'est Céleste. Tu cherches quelqu'un ?
 -  Ah euh... Eh bien ... Bonjou... Bonsoir Céleste, je ... Ouais euh, ouais je cherche... Enfin je comptais chercher quelqu'un même plutôt. "

Ah putain de merde ! Bon dieu de putain de merde ! Elle était à croquer, quelle sombre divinité avait fait le choix de la tenter avec une telle douceur ? Non parce que franchement, Enothis pouvait bien se sentir capable de se défendre, de fuir des agresseurs, de jouer au chat et à la souris avec les membres de son culte, mais là, juste cette petite mine si attendrissante, son petit air contrit alors qu'elle avait osée faire le premier pas pour lui parler, sans même parler du contraste si perturbant entre sa tenue gothique (qui lui allait comme un gant par ailleurs, mais l'égyptienne n'osait pas se perdre en plus longue observation sur le buste de cette divine rencontre) et les deux billes enneigées qui l'observaient quelques centimètres plus bas, toute sa personne la poussait à fauter. Ce fut d'ailleurs déjà le cas, ses balbutiements maladroits, alors même qu'elle ne savait quel bon mot lui servir, comme si elle avait perdue toutes les connaissances en japonais qu'elle travaillait depuis maintenant trois ans, lui collèrent sur le visage un rougeoiement sournois qui n'eut que les ténèbres de la boîte pour espérer passer inaperçu. Pourquoi elle avait voulue changer ses mots d'ailleurs ? Eh bien l'explication honnête restait qu'elle semblait, intérieurement, instinctivement, glisser un petit message à la charmante jeune femme en face d'elle, celui-là même qu'elle ne savait guère comment exprimer naturellement, l'obligeant en bon lieu de l'expliciter simplement. Mais que la peste vienne la prendre si elle laissait passer l'occasion de passer du temps avec cette magnifique créature par simple gêne ou manque de confiance en elle-même ! Alors elle prit une grande inspiration, histoire d'arrêter de bégayer comme une sotte, puis reprit plus clairement :

" C'est la première fois que j'viens dans une boîte ... J'devais retrouver du monde mais j'crois qu'ils sont pas arrivés. Moi c'est Enothis et euh... J'peux ... enfin ça t'irait de m'accompagner ? "

Celeste Hendricks

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Re : Une Nuit sans Fin au Pandemonium - PV Enothis

Réponse 4 dimanche 23 février 2025, 12:26:34

"Qui êtes-vous, mystérieux et grandiloquent présentateur ? Un honnête péon, un avatar de quelque haut seigneur ?"

Malfée reprend les mots d’Emaneth en comptant sur ses doigts, l’air faussement pensif :
"Changer les lois… Les former à mes désirs pour ceux qui ont mes faveurs… Génie... Dites donc, Emaneth, nous voilà nombre de points communs. Vous cherchez à cocher des cases pour me plaire c'est ça ? Mais nous ne sommes pas les sujets de cette soirée qui s'annonce plutôt bien partie."

Il laisse planer un silence, son sourire carnassier illuminé par les projecteurs. Puis, d’un geste théâtral, il s’adresse au public :
"Alors, pourquoi vous avoir invitée ? Qui suis-je ?"

Le silence d’abord. Puis la clameur s’élève comme une vague :
"MALFÉE ! MALFÉE ! MALFÉE !"

"C’est ça ! Malfée, pour vous servir. Dieu unique de Ghuntzel."

Son rire résonne comme un écho irréel. Il pivote légèrement pour faire face à Emaneth :
"À vrai dire, même si votre présence au sein d’Enothis m’a interpellé — et je dois avouer, intrigué —, c’est avant tout votre hôtesse que j’ai voulu inclure dans mon petit scénario. Et je ne regrette pas. Regardez-la donc avec Céleste, ne sont-elles pas mignonnes ?"

D’un claquement de doigts, un écran géant surgit dans les airs. La foule retient son souffle tandis que les images défilent : un plan serré montre le dialogue entre les deux jeunes filles, le tumulte de l'Enfer en arrière-fond.

"C’est la première fois que j’viens dans une boîte… J’devais retrouver du monde mais j’crois qu’ils sont pas arrivés. Moi, c’est Enothis et euh… J’peux… Enfin, ça t’irait de m’accompagner ?"

"Ben, moi aussi, on m’a plantée. Je devais retrouver ma copine..."
Céleste rougit aussitôt, le cœur battant, consciente de ce que pourrait imaginer Enothis. Elle s’empresse de rectifier :
"Enfin, je veux dire, une copine ! C’est ma meilleure amie. On est pas ensemble, hein, pas en couple ! Bon…"
Elle inspire profondément, autant pour calmer ses émotions que pour se donner une contenance.
"Je t’offre un verre ?"

Sans attendre de réponse, elle amorce un pas vers le bar… mais la densité de la foule la bouscule légèrement. Son bras effleure celui d’Enothis, un contact bref, presque accidentel. Presque. Le fin duvet sur la peau d’Enothis glisse contre son avant-bras, et un frisson la traverse de la nuque jusqu’au creux des reins. Son cœur manque un battement, puis s’emballe. Elle se retourne vers Enothis, tendant la main pour l’encourager à la suivre. Leurs doigts se frôlent à peine, mais le contact suffit à accélérer un peu plus les battements de son cœur.
Elles avancent tant bien que mal entre les métaleux, les corps enfiévrés et la musique assourdissante. À plusieurs reprises, leurs épaules et hanches s’effleurent, chaque contact laissant une chaleur diffuse enflammer Céleste.

Enfin, elles atteignent le comptoir du bar, mais l’espace restreint les oblige à se serrer l’une contre l’autre. Le parfum d’Enothis, aux notes légères et épicées, flotte dans l’air. Céleste inspire discrètement, troublée par cette proximité inhabituelle. Leurs épaules se touchent, leurs bras se frôlent. Un frisson parcourt la gothique lorsqu’Enothis tourne légèrement la tête, son souffle effleurant la peau nue de son cou.

"Qu’est-ce que tu prends ?" demande-t-elle, la voix légèrement rauque.

Céleste, elle,  hésite, la gorge nouée par un mélange d’émotions.
"Moi je vais prendre un… Un cocktail, euh… Surprise ?" souffle-t-elle, son regard cherchant celui d’Enothis, captivée par l’éclat doré de ses yeux.

Sur l’écran, l’image se fige, capturant l’instant précis où leurs regards se croisent, éclat de bleu arctique contre la profondeur dorée du regard d’Enothis.

La foule murmure, intriguée.

Malfée laisse le silence s’installer avant de clamer, théâtral :
"Ah ! La jeunesse… L’innocence des premiers frissons. Mais dites-moi, Emaneth, votre précieuse Enothis est-elle prête à vivre ce qui l'attend ?"

Leur commande passée, l’attente devient presque insoutenable, chaque seconde faisant grimper la tension. Le bruit du bar semble s’atténuer alors que le monde autour d’elles se fait flou. Leurs doigts reposent sur le comptoir, si proches qu’il suffirait d’un mouvement pour qu’ils s’effleurent.

Malfée s'était approché de sa machine et faisait à présent face au rack "Romantisme".
"Ah mes amis ! J'ai comme une furieuse envie de tourner ce bouton à fond pour voir le résultat, mais quelque-chose me dit que nous sommes déjà bien partis pour cette version de la soirée, qu'en dites vous ?"

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : Une Nuit sans Fin au Pandemonium - PV Enothis

Réponse 5 mardi 04 mars 2025, 00:02:21

Emaneth avait la langue bien acérée. Heureusement en un sens, vu que c'est, dans l'immédiateté de la chose, à peu près tout ce qu'elle avait. Normalement, en d'autres plaisantes occasions, bien différentes de ce kidnapping soudain qu'on lui avait infligé, elle aurait eut le don d'user de ses pouvoirs pour trouver une pirouette lui permettant, ainsi qu'à sa pupille, de pouvoir trouver une sortie habile et efficace. Sauf qu'il fallait qu'elle soit tombée entre les griffes de quelque chose de bien plus gros qu'elle. Les panthéons et les entités ne se valaient pas toutes, c'était une évidence. Même parmi les divinités, il y en avait pas mal qui avaient pleines supériorités sur leurs homologues, créant ces espèces de modèles hiérarchiques sans queues ni tête, souvent bien plus équivalent à une vision humaine de ce qu'est la puissance plutôt qu'aux interactions bien plus maladroites et convolutées que sont les échanges entres espèces aux dons supérieurs. Toutefois, certaines choses tenaient de l'évidence, comme ceci : Cet être jouait dans la même cours qu'elle, oui, mais là où elle avait besoin de prérequis pour permettre l'ensemble de l'usage de ses capacités, comme la présence de sa terre natale d'Égypte ou suffisamment de repos pour accumuler ses dons, lui n'en avait absolument cure. Il était toujours au meilleur de sa forme, du moins en apparence, aussi se présentait à elle une seule solution pour se tirer d'affaire, réussir à le tromper, à le confondre, ou jouer suffisamment son jeu pour qu'il présente une faille évidente dans laquelle la djinn pourrait s'engouffrer ! Dans l'immédiat, c'était peine perdue, aussi se trouvait-elle à jouer le jeu de son désagréable hôte et bouffonesque maître de soirée.

D'ailleurs, ce dernier ne se gêne pas pour continuer son petit rôle de directeur des événements, prenant avec légèreté les réponses d'Emaneth pour faire mine d'en être flatté. Ne savait-il pas en premier lieu ce qu'elle était ? Alors pourquoi l'avoir sortie du corps d'Enothis ? Franchement ça n'avait pas grand sens, et pourtant la féline créature n'avait que bien du mal à voir dans ses actions autre chose qu'un foutoir mal organisé, une envie de n'en faire qu'à sa tête, comme si ce dieu avait fait le choix de ne pas donner de ligne directrice à ses actes pour mieux tromper sa vigilance. Autre incohérence, bien entendu, car elle avait bien remarqué l'ingénierie démoniaque qui se trouvait en son dos, avec son armada de loupiotte et son contingent de manettes diverses et variées, une construction bâtarde de styles aléatoires donnant clairement impression qu'il avait fallut bien des heures à la divinités pour la mettre en place. Non, franchement, soit elle était avec un maître de pensée, soit elle avait affaire à un grand guignol dont l'extension des actes ne connaissaient pas plus de logique qu'un gastéropode à la coquille déjà trois fois brisée. Sincèrement, elle espérait qu'il soit de la première catégorie. Elle aurait alors bien plus de chance de pouvoir à un moment le comprendre et l'affecter de quelques manières que ce soit. Enfin, il se présenta... Du moins le public le fit, prouvant encore leur nature de petits zombies sans valeurs, tandis que le présentateur en plein exaltation se lança à la suite de ces pauvres hères pour approfondir sa dénomination :

" MALFÉE ! MALFÉE ! MALFÉE !
 -  C’est ça ! Malfée, pour vous servir. Dieu unique de Ghuntzel. À vrai dire, même si votre présence au sein d’Enothis m’a interpellé — et je dois avouer, intrigué —, c’est avant tout votre hôtesse que j’ai voulu inclure dans mon petit scénario. Et je ne regrette pas. Regardez-la donc avec Céleste, ne sont-elles pas mignonnes ?
 -  Adorable, je ne savais pas que les dieux uniques aimaient jouer à la poupée avec les êtres humains. "

Le ton était un peu cassant, mais la djinn voyait tout de même d'un mauvais oeil le fait que l'on s'intéresse à sa chère compagne d'exil. C'était avec un bon fond de maladresse, mais elle était tout autant l'amie, la confidente, et la mère de cette petite qui avait dû se forger au travers des actes d'un culte inepte aux comportements dévoyés. Elle se devait de la protéger, quelque chose qu'elle ne pouvait pas faire dans l'immédiat, aussi trouvait-elle assez difficile de simplement pouvoir observer les interactions qu'avait Enothis avec la mignonnette en face d'elle. Cela toutefois, peut-être dans un instant de lucidité personnelle, l'amena à redresser ses oreilles par simple besoin de vigilance, et donc de se rendre encore un peu plus compte de son état physique. Oreilles félines, hautes, capable de pivoter sur plus de 160°. Elle abaissa son regard sur sa peau, constata la teinte d'ébène qu'elle arborait, non sans parler des légers parchemins de papyrus qui lui permettait de couvrir l'intimité de son être. Un corps malingre, assoiffé, constitué seulement de peau et de nerfs, lui offrant certes un profil gracile, mais que beaucoup ne pourrait contempler qu'en imaginant la nature maladive de sa diète. Le même corps qu'elle portait des millénaires plus tôt, à la naissance des peuples égyptiens. Soudainement, elle comptait d'ailleurs bien le garder pour elle, mais la belle et voluptueuse plastique d'Enothis lui manquait beaucoup, elle préférait clairement l'apparence qu'elle présentait en prenant le contrôle de sa pupille.

" Et mon apparence c'est aussi une surprise, ou vous saviez quelle forme j'arborais autrefois quand vous avez forcé mon incarnation à vos côtés ? "

*
*   *

Le coeur d'Enothis s'apaisa. Ce n'était pas tant les fourneaux malicieux qui alimentait la machinerie d'ailleurs que les craintes qui s'évaporaient lentement, notamment quand elle constata qu'elle n'était pas la seule des deux à perdre le contrôle de sa petite personne, la merveilleuse jeune femme en face d'elle ayant visiblement tout autant de mal à garder des propos clairs et précis. L'une comme l'autre butaient sur leurs mots comme s'il était nécessaire d'y mettre trois coup de burins supplémentaires à chaque fois, afin de s'assurer d'une pleine compréhension de ceux-ci par le parti opposé. Franchement, elle se trouvait sotte d'être aussi maladroite, tandis que la belle brune en face d'elle lui envoyait cette image de douceur et d'audace qui finissait de la rassurer, l'amenant non seulement à acquiescer quand elle lui proposa un verre, mais surtout de l'accompagner sans la moindre forme d'hésitation au milieu de cette marée humaine qui se dressaient entre elle et la partie bar de la boîte. Une expédition qui, d'ailleurs, ne fut pas sans rappeler les voyages d'Odysseus. Non pas qu'elle ait l'impression de tomber de Charybde en Scylla, bien au contraire, par contre il devait se cacher quelques sirènes au milieu du public qui altéraient ses sens de leurs chants. À moins peut-être qu'elle se trouvait déjà entre les griffes d'une Lorelei gothique, qui de son regard de glace l'avait conquise, la guidant au milieu de cette mer de cuir et de métal tout en égayant la traversée du soupir langoureux d'un contact imprévu, du frisson délicat d'une caresse inattendue, de la fourberie chaleureuse d'une étreinte soudaine provoquée par un chérubin de 2m03 qui, se balançant en arrière, l'avait poussée sur sa superbe rencontre.

Mais toute traversée en mer houleuse se doit malgré tout d'atteindre bon port, n'est-ce-pas ? Même si ce coup-ci, l'on parlerait plus d'un petit port touristique en pleine période estivale plutôt qu'une large baie marchande à la morte saison. À comprendre qu'il fallait se battre pour avoir le moindre petit bout de centimètre du bar où elles venaient enfin d'arriver, amenant Enothis à se laisser légèrement en arrière, laissant le don à sa nouvelle rencontre de s'amarrer entre deux mecs dans leurs âges et un vieux pilier de comptoir doté d'une barbe toute aussi ancienne que le reste de l'assemblée. Que cela n'empêche pas l'égyptienne à se rapprocher toutefois de cette charmante amie, la demoiselle aux yeux d'or se collant en partie au dos de Céleste comme pour l'assurer qu'elle ne comptait pas disparaître au milieu de la foule, emportée par une énième marée humaine. Les mots de Céleste lui rappelant leur objectif, Enothis se perdit sur les panneaux présentant l'ensemble des consommations possibles, puis elle se retourna en direction de sa guide, le sourire aux lèvres, l'air tout simplement enchantée avant de suspendre son action. Il faisait chaud, trop pour que son esprit ne voit autre chose que le brillant des lèvres sombres de sa compagnie imprévue, miroitement appelant à une humidité qu'elle serait peut-être prête à aller cueillir à la source. Leur contact n'aidait d'ailleurs en rien, sans même parler de ce souffle lourd, gavé d'émotions, qui s'échouait le long de leurs nuques respectives alors même que leurs regards se croisaient. Heureusement pour l'égyptienne, son amie lui exprima à demi-mot ce qu'elle comptait boire, l'obligeant à retomber sur terre, oublier l'idée fiévreuse qui lui montait à la tête, puis de se reprendre immédiatement avant que ses propres lèvres n'émettent une énormité qui pourrait à elle seule faire voler en éclat cette soirée pourtant si bien partie.

" Ouais euh ... Un cocktail surprise je ... Ouah, je sais pas, déjà qu'j'bois pas beaucoup de base. Je vais prendre la même écoutes, je te fais confiance. "

Elle ne put s'empêcher de ricaner, un peu pour elle-même, un peu pour montrer aussi à celle qu'elle accompagnait que tout allait bien, qu'elle appréciait ce contact qu'elles entretenaient, que son indécision n'était pas une marque de rejet mais l'aveu sincère de sa méconnaissance. Après tout,  l'idée que tout pouvait basculer, que la moindre sortie extérieure avait une chance de tourner au drame à cause de ceux qui la poursuivait, sans parler du fait qu'elle restait une étrangère, c'était tout autant de raisons qui l'avait tenue éloignée de tout ça, de ce genre de belles rencontres, de ce type de soirée qui, en quelques minutes, lui plaisait plus que tout. Maintenant, à la lumière des événements récents, elle se trouvait ridicule. S'enfermer loin de tout ça, sans aucune forme de laisser aller, c'était presque grotesque comme comportement, Emaneth avait bien fait de la pousser hors de chez elle !

Elle se lova encore un peu plus contre Céleste, surtout parce que les mecs d'à côté semblaient soudainement vouloir basculer de gauche à droite sans grande considération de qui se trouvaient potentiellement sur leur chemin, puis observa par-dessus l'épaule de sa charmante rencontre pour observer la préparation de leur boisson. Une, puis deux, puis trois bouteilles différentes d'alcool semblèrent trouver une rencontre audacieuse dans le shaker du barista tandis qu'Enothis ne put réfréner une hausse de sourcil face à ce constat, apportant alors sa réflexion auprès de Céleste par une remarque pleine d'honnêteté.

" Vu ce qu'il met dedans, va falloir que je le sirote doucement. Ce serait triste que je ne tiennes plus debout à peine la soirée entamée... Surtout si on la passe ensemble. "

Un instant, un flottement. Les grands yeux glacés qui la regardaient, un rose vif teintant les joues au dessous. Soudainement, Enothis comprit la réaction de son amie, le sous-entendu qu'elle avait put entendre dans la phrase de l'égyptienne. Et la honte déraisonnable qui s'ensuivit amena cette jeune femme à quitter les abords de Céleste avec une hâte maladroite, gesticulant comme pour dissimuler les mots qui étaient, peut-être, restés dans l'air, inscrit en toutes lettres devant l'air surpris de sa compagne. Impossible, elle se devait de corriger ce malentendu, de ne pas passer pour une inconcevable succube, prête à sauter sur la première personne qu'elle rencontrait !

" Non c'est pas.... Je ne voulais pas dire ça dans ce sens, je parlais juste de pouvoir découvrir ce monde avec ... Enfin par ce monde j'entends l'univers des concerts en boîte de nuit hein, pas les relaaa... "

Les mots moururent en sa gorge avant qu'elle ne finisse d'exposer cette double-lecture qu'elle ne parvenait tout simplement plus à assumer. Par chance, ce fut plus ou moins l'instant où les verres du fameux cocktail surprise leur fut servi, occasion parfaite pour qu'Enothis fasse mine d'attraper d'un geste vif le contenant, mimant par la même occasion une soif terrible, et se cala la paille d'acier entre les lèvres pour entamer de siroter la consommation. La honte l'étouffait, elle ne trouvait pas meilleur moyen pour se dissimuler, alors au moins elle s'assurait de ne pas sortir une idiotie de plus, se contentant entrer deux gorgées d'un faible "Merci",  tout aussi gêné que l'ensemble de son être. Au loin, observant ce massacre depuis sa place bien chaude, Emaneth ne savait même pas comment assumer les comportements de sa pupille. Au moins, celle-ci n'avait pas conscience d'être observée par une foule de zombie sous les ordres d'une divinité complètement fêlée, aussi allait-elle survivre mentalement malgré l'ensemble de ses bourdes. En revanche, si c'était pour contempler malgré elle un énorme feuilleton à l'eau de rose, la djinn préférerait tout autant qu'on lui rende sa liberté, au moins pourrait-elle profiter un peu de son corps en bonne compagnie plutôt que de souffrir ces émois de premières chaleurs aussi mielleuses que gênantes. Forcément, elle se tourna en direction de Malfée, qui étrangement semblait se délecter du spectacle, et ne put s'empêcher de lui répondre avec une mine déconfite, prouvant clairement son propre avis sur ce début de soirée :

" Si ce que vous lui avez préparé, c'est une petite sauterie avec la brunette, assurez vous juste qu'elle crève pas de honte avant et tout ira bien ! Par contre, pitié cupidon de Ghuntzel, j'ai un peu passé l'âge des amourettes de jeunes filles, donc si je peux récupérer ma liberté histoire, je sais pas, de me barrer de la scène et d'aller ailleurs pour ne pas observer ce carnage émotionnel, ce serait chouette. "

Celeste Hendricks

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Re : Une Nuit sans Fin au Pandemonium - PV Enothis

Réponse 6 vendredi 07 mars 2025, 17:15:00

Tout en se dirigeant vers sa machine, Malfée répondit à Emaneth avec un sourire entendu :
"Jouer à la poupée, oui, on pourrait appeler ça comme ça. Mais il faut bien tirer notre subsistance de quelque chose, n'est-ce pas ? Or, ce ne sont pas de simples saynètes que j'orchestre en coulisses, ce sont des opéras..."
Il accompagna ses paroles d'un ample geste du bras, comme un chef d'orchestre s'apprétant à faire lever le rideau sur une grande première.
"...des hymnes à l'humanité."
Son regard brilla d'une malice sournoise, puis il ajouta, baissant la voix comme s'il confiait un secret inavouable :

"Regarde comme c'est triste quand on coupe les ficelles."


Il tira sur un levier. Immédiatement, la machine ralentit, sa symphonie de cliquetis et de chuintements se mua en un simple bourdonnement sourd. La lumière qui baignait Céleste et Enothis sembla perdre son éclat cinématique, devenant plus crue, plus ordinaire, comme si un voile enchanté venait d’être levé.

Céleste cligna des yeux, prise d'un vertige fugace. Enothis était toujours face à elle, mais quelque chose avait changé. Comme un voile qui se déchire, elle prit conscience de la situation avec une lucidité embarrassante. La chaleur enivrante de l'instant précédent s'était dissipée, remplacée par un malaise insidieux qui s'insinua dans ses veines. Pourquoi était-elle aussi proche d'une fille ?
Elle sentit une rougeur lui monter aux joues et s'éloigna d'un pas, croisant les bras sur sa poitrine comme pour y piéger son trouble.
"Euh... je... excuse-moi" balbutia-t-elle, la voix plus fluette qu'elle ne l'aurait voulu. "Je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne suis pas comme ça d'habitude..."
Elle passa nerveusement une main dans ses cheveux, réajusta ses lunettes sur son nez, cherchant un ancrage dans la réalité. Mais le regard d'Enothis, lui, était insondable.

Pendant ce temps, Malfée se tourna vers Emaneth avec une moue exagérément théâtrale.
"Comme c'est désolant, n'est-ce pas ? Toute cette belle tension avortée, tout ce potentiel perdu dans les limbes de la retenue. Un vrai crève-cœur. Regarde-les, déjà en train de s’effacer, de se censurer, d’oublier la musique."
Il lui adressa un clin d'œil complice avant de poursuivre d'un ton plus enjôleur :
"D'ailleurs, ton apparence... quelle surprise ! Je ne m'y attendais pas. Mais je dois avouer qu'elle n'est pas pour me déplaire. Dommage que je ne t'aie pas prévu de rôle pour ce soir. Ç'aurait été amusant..."

Il laissa sa phrase en suspens avant de se retourner d'un mouvement brusque vers sa machine.
"Bon ! Nous ne pouvons pas les laisser se dépatouiller seules, sinon cette itération finira en queue de poisson. Un PETIT coup de pouce s'impose !"
Ses doigts agiles ajustèrent des boutons, firent glisser des curseurs, enclenchèrent quelques interrupteurs. Enfin, dans un geste quasi-rituel, il réarma le levier principal avec un sourire satisfait.

Céleste s'apprêtait à murmurer un ultime "Désolée" et à battre en retraite, mais soudain, une bouffée de chaleur monta en elle, si soudaine qu'elle en eut le souffle coupé. Comme si l’air était devenu plus lourd, plus chargé. Son cœur s’emballa, mais cette fois, ce n’était pas de malaise dont il s’agissait.
L'alcool qu'elle avait bu ? Non, c'était autre chose. Quelque chose de plus profond, de plus insidieux.
Pourquoi voulait-elle partir déjà ?
L'idée même de s'éloigner lui parut brusquement insensée. Ce serait une erreur, une tragédie. Elle se sentit vibrer d'une énergie qu'elle ne s'expliquai pas, un feu nouveau qui lui dévorait le ventre. Toutes ses hésitations, ses craintes du rejet, son souci du regard des autres... balayés d’un revers de main par cette ardeur naissante.
Ses inhibitions se délitèrent une à une comme du papier d'Arménie sur la soucoupe de son désir.

Elle plongea un regard brûlant dans celui d’Enothis, un regard qui ne connaissait plus la confusion ni la peur. Son corps agit avant même que son esprit ne puisse formuler une pensée cohérente. Son bras glissa derrière la taille de la jeune Égyptienne, l’autre vint se poser sur sa nuque, et dans un mouvement fluide, presque instinctif, Céleste scella leurs lèvres dans un baiser ardent.
Ce n'était pas un baiser chaste, pas une simple caresse hasardeuse. C'était une réclamation, une explosion. Un déferlement d'envie brutale qui ne souffrait d'aucune hésitation.

Elle ne réalisa même pas que sa main gauche s’égarait plus bas, descendant le long des reins d'Enothis et s'attardant sur la cambrure de ses fesses, qu'elle effleura d'une caresse possessive avec une audace qui l’aurait fait rougir quelques instants plus tôt. Mais à présent, l’opinion du monde lui semblait lointaine, insignifiante. Elle était là, dans ce moment, dans cette sensation.

Autour d'elles, les gens existaient-ils encore ? Peu importait.
La douce fragrance d'Enothis, le frisson de leurs souffles mêlés, la pression de leurs corps qui se cherchaient… Céleste était consumée par l'instant.

Malfée observa la scène avec satisfaction, les bras croisés, un sourire en coin.
"Ah... Voilà qui est mieux. L'amourette concoctée en entrée manquait un peu de sel, je te le concède."
Il jetta un coup d'œil à Emaneth, haussant légèrement les épaules avec un air faussement contrit :
"Mais je dois admettre que j'ai peut-être... légèrement renversé la salière."
Son rire résonna doucement tandis qu’il tapota la machine d’un geste satisfait, observant son œuvre se déployer avec l’avidité d’un metteur en scène enchanté par son propre spectacle.


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