Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: mercredi 14 octobre 2015, 14:10:29 »- Hm ? Oh. Ok.
Accoudé à la portière de la BMW noire mise à notre disposition, je lançais un rapide sourire poli mais vide à Rachel qui jouait les chauffeurs. Presque une semaine dans le coma, vous vous rendez compte ? A la réintégration de mon corps organique, j'avais été évacué avec brio par Geert, couvert par Iron Girl et Black Widow. Lorsque je m'étais réveillé dans le lit d'hôtel médicalisé par le SHIELD, j'avais découvert le temps impensable passé allongé là, mon cerveau cherchant à relancer ses propres fonctions. Pendant ce temps, mes équipières de choc avaient établis de nouveaux plans, obtenu de nouveaux ordres. Bref, elles s'étaient bougé le cul. Le SHIELD s'était occupé d'expliquer ma discrétion dans la presse, faisant dire aux médias que je profitais de vacances bien méritées après mes exploits pendant la compétition. Les feuilles de chou à scandale me prêtèrent très facilement une idylle avec ma sulfureuse assistante "Monica Leigh", rôle que Rachel continuait à tenir envers et contre tout. Il fallait conserver la couverture tant que nous restions en territoire ennemi. Nous ne prîmes pas la peine de démentir la rumeur : c'était une parfaite facade pour justifier davantage sa présence perpétuelle à mon chevet et son intérêt pour mes affaires et mon emploi du temps. Le temps de mon coma, Rachel avait pu user de son statut d'assistante-copine pour utiliser les ressources qui me revenaient.
Bien que nous étions sensés être ensemble dans la "vraie vie", chose que j'attendais depuis des lustres, je ne l'évoquais même pas pendant ma phase de réveil et de rapide rééducation. Rachel non plus. Bien entendu, rien n'était oublié pour autant. Nous restâmes proches dans le silence, profitant un peu plus intimement qu'avant des moments anodins ensemble. Il me sembla que nous cherchions un peu plus que d'ordinaire la compagnie de l'autre (si si, même Rachel, un peu) mais nous ne revînmes que sur l'épisode du chalêt pour son aspect militaire. Mon bottage de cul, la destruction consécutive de deux armures qui me laissait pour le moment sans défense. Les forces ennemies déployées. Sans parler de l'opération à venir, coeur de notre séjour dans ce pays à la con. En un mot comme en cent, nous avions plus urgent à penser que notre début de relation.
Le fauteuil roulait tranquillement dans la rue piétonne, poussé par une Rachel à qui j'avais recommandé de se rendre un peu sexy et décontractée pour faire bonne mesure dans la boîte. Elle sortait tout de même avec Drake Noventa, qui n'aurait jamais laissé passer dans une boîte huppée du coin la présence de quelqu'un qui ne s'intégrait pas au cadre et à sa réputation de fêtard. Même si je ne risquais pas d'aller danser, il fallait que l'illusion soit parfaite et qu'on donne l'impression de venir là-dedans pour s'éclater. J'avais moi-même joué le jeu en me collant dans une tenue qui me donnait tout à fait l'allure du gosse de super-riche superficiel sous laquelle on m'attendait, après tout.
- C’est là...
- Il faut admettre que ça a une sacrée gueule. Ils savent y faire, les européens. Bon, on y va ?
J'escomptais rentrer sur mon seul nom -et avec ce que j'avais fais pendant la compétition, je pouvais m'attendre à ce qu'on m'ouvre la suite présidentielle au château, bordel de merde- mais c'était sans compter sur le réseau de notre employeur qui mit sur notre chemin la délicieuse Natalia, qui avait de quoi affoler n'importe quel mâle lambda même dans le vêtement le moins sexy du coin. Apparue que pour ne repartir aussitôt après avoir donné une carte à Rachel, qu'elle-même me donna. J'hochais la tête à sa phrase, avant de lui dire d'avancer. Le spectacle pouvait commencer.
- Ok si tu vas danser, mais ramène moi quand même un jus de fruits du bar en me demandant avec une petite moue boudeuse si tu n'as pas été trop longue, hm ?
Tentant de détendre l'atmosphère alors que nous arrivions devant les portes, je levais la tête pour sourire avec une certaine tendresse à Rachel. La carte fut un parfait sésame pour les deux colosses black qui gardaient les portes : bien qu'ils semblèrent circonspects quant à l'intérêt pour moi d'entrer là-dedans, mon nom sur la carte plastifiée et les courbes de Rachel ne tardèrent pas à les pousser à nous sortir le grand jeu destinés au VIP. Un des gars souleva mon fauteuil à bout de bras pour me faire gravir les trois petites marches qui constituaient le perron avant de nous inviter à le suivre à l'intérieur, où le bruit tambourinait sur un rythme aux accents électroniques très marqués. Nous passâmes entre les clients grâce à notre Moïse tout en muscles qui fendit la foule de curieux en se faisant aider d'un de ses collègues à l'intérieur pour éviter tout débordement potentiel (j'étais une star du jour pour cette belle jeunesse friquée et hype). Dépassant le dancefloor central illuminé d'un savant et très réussi jeu de lumière, notre trio se retrouva à emprunter un petit ascenseur dissimulé dans un coin discret pour arriver sur la mezzanine qui surplombait la piste. Le carré VIP où le champagne était déjà au frais à notre attention. Le videur s'éclipsa en nous souhaitant une bonne soirée et Rachel et moi nous retrouvâmes seuls dans le salon. Je fis rouler ma chaise pour la poser à côté d'un des fauteuils à assise unique, histoire d'être à côté de ma camarade si elle venait s'installer.
- A ton avis, qui va t'on voir ? Je parvins à atteindre le saut à champagne, tirant la bouteille pour en lire l'étiquette. Au moins, il sait recevoir. Dom Perignon. Une flûte ?