Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: mercredi 14 octobre 2015, 14:10:29 »
- On approche du lieu de rendez-vous...
- Hm ? Oh. Ok.


Accoudé à la portière de la BMW noire mise à notre disposition, je lançais un rapide sourire poli mais vide à Rachel qui jouait les chauffeurs. Presque une semaine dans le coma, vous vous rendez compte ? A la réintégration de mon corps organique, j'avais été évacué avec brio par Geert, couvert par Iron Girl et Black Widow. Lorsque je m'étais réveillé dans le lit d'hôtel médicalisé par le SHIELD, j'avais découvert le temps impensable passé allongé là, mon cerveau cherchant à relancer ses propres fonctions. Pendant ce temps, mes équipières de choc avaient établis de nouveaux plans, obtenu de nouveaux ordres. Bref, elles s'étaient bougé le cul. Le SHIELD s'était occupé d'expliquer ma discrétion dans la presse, faisant dire aux médias que je profitais de vacances bien méritées après mes exploits pendant la compétition. Les feuilles de chou à scandale me prêtèrent très facilement une idylle avec ma sulfureuse assistante "Monica Leigh", rôle que Rachel continuait à tenir envers et contre tout. Il fallait conserver la couverture tant que nous restions en territoire ennemi. Nous ne prîmes pas la peine de démentir la rumeur : c'était une parfaite facade pour justifier davantage sa présence perpétuelle à mon chevet et son intérêt pour mes affaires et mon emploi du temps. Le temps de mon coma, Rachel avait pu user de son statut d'assistante-copine pour utiliser les ressources qui me revenaient.

Bien que nous étions sensés être ensemble dans la "vraie vie", chose que j'attendais depuis des lustres, je ne l'évoquais même pas pendant ma phase de réveil et de rapide rééducation. Rachel non plus. Bien entendu, rien n'était oublié pour autant. Nous restâmes proches dans le silence, profitant un peu plus intimement qu'avant des moments anodins ensemble. Il me sembla que nous cherchions un peu plus que d'ordinaire la compagnie de l'autre (si si, même Rachel, un peu) mais nous ne revînmes que sur l'épisode du chalêt pour son aspect militaire. Mon bottage de cul, la destruction consécutive de deux armures qui me laissait pour le moment sans défense. Les forces ennemies déployées. Sans parler de l'opération à venir, coeur de notre séjour dans ce pays à la con. En un mot comme en cent, nous avions plus urgent à penser que notre début de relation.

Le fauteuil roulait tranquillement dans la rue piétonne, poussé par une Rachel à qui j'avais recommandé de se rendre un peu sexy et décontractée pour faire bonne mesure dans la boîte. Elle sortait tout de même avec Drake Noventa, qui n'aurait jamais laissé passer dans une boîte huppée du coin la présence de quelqu'un qui ne s'intégrait pas au cadre et à sa réputation de fêtard. Même si je ne risquais pas d'aller danser, il fallait que l'illusion soit parfaite et qu'on donne l'impression de venir là-dedans pour s'éclater. J'avais moi-même joué le jeu en me collant dans une tenue qui me donnait tout à fait l'allure du gosse de super-riche superficiel sous laquelle on m'attendait, après tout.


- C’est là...
- Il faut admettre que ça a une sacrée gueule. Ils savent y faire, les européens. Bon, on y va ?


J'escomptais rentrer sur mon seul nom -et avec ce que j'avais fais pendant la compétition, je pouvais m'attendre à ce qu'on m'ouvre la suite présidentielle au château, bordel de merde- mais c'était sans compter sur le réseau de notre employeur qui mit sur notre chemin la délicieuse Natalia, qui avait de quoi affoler n'importe quel mâle lambda même dans le vêtement le moins sexy du coin. Apparue que pour ne repartir aussitôt après avoir donné une carte à Rachel, qu'elle-même me donna. J'hochais la tête à sa phrase, avant de lui dire d'avancer. Le spectacle pouvait commencer.

- Ok si tu vas danser, mais ramène moi quand même un jus de fruits du bar en me demandant avec une petite moue boudeuse si tu n'as pas été trop longue, hm ?

Tentant de détendre l'atmosphère alors que nous arrivions devant les portes, je levais la tête pour sourire avec une certaine tendresse à Rachel. La carte fut un parfait sésame pour les deux colosses black qui gardaient les portes : bien qu'ils semblèrent circonspects quant à l'intérêt pour moi d'entrer là-dedans, mon nom sur la carte plastifiée et les courbes de Rachel ne tardèrent pas à les pousser à nous sortir le grand jeu destinés au VIP. Un des gars souleva mon fauteuil à bout de bras pour me faire gravir les trois petites marches qui constituaient le perron avant de nous inviter à le suivre à l'intérieur, où le bruit tambourinait sur un rythme aux accents électroniques très marqués. Nous passâmes entre les clients grâce à notre Moïse tout en muscles qui fendit la foule de curieux en se faisant aider d'un de ses collègues à l'intérieur pour éviter tout débordement potentiel (j'étais une star du jour pour cette belle jeunesse friquée et hype). Dépassant le dancefloor central illuminé d'un savant et très réussi jeu de lumière, notre trio se retrouva à emprunter un petit ascenseur dissimulé dans un coin discret pour arriver sur la mezzanine qui surplombait la piste. Le carré VIP où le champagne était déjà au frais à notre attention. Le videur s'éclipsa en nous souhaitant une bonne soirée et Rachel et moi nous retrouvâmes seuls dans le salon. Je fis rouler ma chaise pour la poser à côté d'un des fauteuils à assise unique, histoire d'être à côté de ma camarade si elle venait s'installer.

- A ton avis, qui va t'on voir ? Je parvins à atteindre le saut à champagne, tirant la bouteille pour en lire l'étiquette. Au moins, il sait recevoir. Dom Perignon. Une flûte ?

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: dimanche 11 octobre 2015, 15:10:56 »
Bon Dieu ! Comment trois types pouvaient me mettre dans une situation de détresse pareille alors que j'étais équipé d'une armure capable de faire s'effondrer une bonne moitié de l'île de Manhattan ? Les ninjas se battaient bien mieux que moi ; ça n'aurait certainement surpris personne. Néanmoins, j'avais pris grand soin de m'entraîner au mieux avec Barbara Gordon pour pouvoir me débrouiller en corps à corps même dans mon fauteuil. Rachel avait prit le temps de me former aussi dans les quartiers du SHIELD alors que Cunningham avait créé une armure dans le seul but de me permettre de me tenir debout face à ma sparring-partner qui ne semblait pas trop mécontente de mes résultats. J'avais pris place dans de nombreux simulateurs d'armure (un programme me fit même affronter Iron Man et je ne perdis cette fois là que d'un cheveu !) pour des résultats honorables. Et là, sur le terrain, je me faisais botter le cul. Si j'avais été physiquement dans l'armure.... Je ne préférai ne pas y penser.

Une partie du casque était détruite, une cuisse très endommagée (les mouvements étaient pénibles, surtout télécommandés), une épaule bougeait mal et mon buste avait mangé aussi. Encore quelques coups comme ceux qui m'avaient été distribués et le MetalBones serait bon pour la casse. Comment Natalia pouvait elle tenir le coup, elle qui n'avait que du cuir comme protection ? Notre apparence respective, bien que la mienne ne fut jamais que celle d'un pantin d'acier, illustrait à merveille le fossé qui nous séparait tous les deux. Au-dessus, le combat que Rachel livrait me rappela qu'elle aussi jouait sa vie, sans le confort relatif de ne pas être coincée dans son armure. Les ninjas sautèrent chacun d'un côté pour couvrir les angles morts et me prendre au mieux mais je fus -sur cet assaut- plus avisé qu'eux. Instinctivement, je fis rugir mes répulseurs qui pulvérisèrent le toit sur lequel nous étions perché et l'armure passa au travers sans subir la morsure des vibro-lames, laissant les ninjas sous le coup de la surprise. Profitant de l'ouverture, je lançais mes réacteurs pour prendre de la hauteur comme une fusée et m'élevait vers le ciel en saisissant la face casquée de l'un de mes adversaires au passage, qui ne se démonta pas et enfonça son arme en travers de mon supposé ventre. Ce fut lui qui mourut, puisqu'un rayon lui brûla la tête avant que je ne redescende au niveau du sol que j'enfonçais à l’atterrissage, jetant le cadavre non loin, l'oeil unique du MetalBones se mettant à lui alors que la machine relevait la tête vers les deux ombres restantes.
Mon premier meurtre. Valait mieux l'un d'eux qu'une des files ou Geert, pas vrai ? C'est ce que je décidais de me dire pour ne pas culpabiliser. Le combat ne faisait que commencer.

Je menais l'attaque suivante en un éclair, décidé à prendre la main. Les réacteurs chauffés à blanc me propulsèrent sur les soldats furtifs restant tandis que leur puissance soulevait des mottes de terre et je vins tenter d'enfoncer mon poing dans la poitrine de l'un d'eux quand il esquiva de justesse. Son camarade fut prompte à réagir, lui aussi : son coup de sabre horizontal fut purement parfait et découpa ma jambe dont la cuisse était bien entamée. L'armure perdit l'équilibre et les soldats marquèrent un arrêt en comprenant que quelque chose n'allait pas puisque le métal creux était parfaitement vide. Bien que je roulais-boulais comme une loque, il me fut aisé de balancer les derniers mini-missiles dont je disposais. Les deux esquivèrent certes, mais pas le pauvre type sur lequel ils étaient téléguidés : dans le souffle d'une explosion, Natalia se retrouva amputée d'un adversaire pendant que les miens profitaient du laps de temps pour m'empaler littéralement de leurs lames, qui traversèrent le blindage thoracique, l'espace vide et la partie dorsale pour se ficher dans le sol. Le MetalBones tressailli et s'arrêta enfin comme lors d'une ultime convulsion d'agonie, cette mort électronique me rejetant hors des systèmes de l'armure.

....Pour me faire rejoindre ceux du Mark4 arrivée entre-temps, malheureusement frappé par un missile que Rachel ne put apparemment pas détruire avant l'impact. L'armure furtive s'écrasa lourdement à terre et une explosion suivi la chute et ma nouvelle expulsion forcée. C'en fut trop et ma conscience se retrouva à intégrer son corps organique, me réveillant d'un coup. Ma tête parti en arrière et mes yeux s'écarquillèrent violemment, mes bras se raidissant sur le fauteil que mes mains agrippaient à s'en faire blanchir les jointures. Il me fallut quelques secondes pour réaliser que le bas de mon visage était poisseux et que le col de mon t-shirt me collait à la peau du sang qui avait abondement coulé de mon nez et, je crois, de mes oreilles. Je toussais pour expulser un reste d'hémoglobine coincé au fond de ma gorge, cherchant avec panique où je me trouvais.

Cela importa finalement peu, puisque je fus pris d'un spasme plus violent que les autres qui m'envoya hors de ma chaise, dans un nouveau coma profond...

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Y'aurait de vrais modos sur ce putain de forum, ça serait pas autant le bordel, merde.

 ;D


*repart en faisant couiner ses roues*

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: jeudi 11 décembre 2014, 17:57:09 »
Fort heureusement pour moi, la cellule d'énergie auxiliaire qui permettait l'activation du camouflage de ma Mark 4 se retrouva vide quelques secondes après que j'eu la bonne idée de faire prendre à l'armure suffisamment de hauteur  pour éviter que les troupes au sol ne me repèrent. Si la tête de la colonne devait déjà se trouvait aux alentours du chalet (chose que me confirma rapidement l'ordinateur de bord, qui afficha une carte radar qui se mit à clignoter avec tant de points rouges que je crus d'abord à un bug), l'armée avait prévu une belle procession en guise de queue. Tout nous était-il vraiment destiné ? C'était une démonstration de force qui nous ferait couiner une fois entièrement dévoilée ! Peut-être que la Latvérie craignait plus sérieusement Widow et Iron Girl que je ne l'avais imaginé, après tout... A moins que quelque chose de plus gros ne se trame dans l'arrière-scène, qui justifierait cet étalage insensé de moyens militaires et techniques. Il y avait là matière à réflexion, mais j'avais des soucis autrement plus immédiats. Le contrôle des deux armures en simultané commençait à devenir de moins en moins aisé et j'avais préféré réglé la Mark 4 de façon à ce qu'elle puisse faire la route seule jusqu'à mon "moi" de chair et de sang. L'idée avait été de remettre mon autre armure sur le corps qu'elle était sensée devoir protéger, mais Geert avait transformé le chalet en forteresse imprenable alors que le MetalBones avait suivi les traces de Rachel à l'extérieur.
Bien sûr, retourner à mon corps organique était faisable dans la seconde. A quoi aurai-je servi, toutefois, aux côtés de ces trois mammouths de la guerre qu'étaient les vétérans qui m'entouraient ? En l'état, j'étais plus utile aux commandes de ma marionnette de métal, même en prenant en compte les légers lags qu'il me semblait ressentir. Je mis cela de côté en décollant, rejoignant Rachel.

Vautour d'acier rouge et or, Iron Girl avait déjà entamé le combat avec le plus gros des forces motorisées qui faisaient partie de l'unité qui nous attaquait. Tournant en cercle au-dessus d'eux, Rachel rendait coup pour coup et laser pour laser. J'entrais dans la danse à mon tour et m'associait à ma partenaire pour tenter de prendre l'ascendant, les caméras intégrées au MetalBones me donnant en sus une vue de Widow en pleine action. Seule et armée de pauvres flingues, elle avait entamé la mise au pas d'un bataillon d'une petite dizaine d'homme. Impressionnante et agile petite chose en cuir moulant, Natalia faisait montre d'une maîtrise que je n'aurai pas crue possible jusque là. Rachel était bonne, Natalia évoluait pourtant dans la catégorie supérieure.


[Pfioouuuu... Tu as vu ses mouvements de reins ? Une fille qui remue comme ça doit t'en faire voir de toutes les couleurs une fois à l'horizontale !] Je m'arrêtais de tirer pour lever le poing dans sa direction, en contrebas. [Vas y Natalia, fais leur la technique de Chun Li dans Street fighter ! Et le coup de la grue de maître Miyagi ! WouaaaaatAAAAA !]

La rafale de mitrailleuse se répercuta contre le casque du MB qui matérialisait ce qui devait être ma tête et j'eu la sensation qu'une averse de grêle infernale s'était mise à tambouriner contre mon heaume de métal. Cela eut au moins le mérite de me sortir de mes conneries pour répliquer d'une décharge d'énergie partie de ma main, avant que je ne lâche une petite bordée de mini-missiles. Grognant contre mon inattention qui m'avait valu de me faire allumer, je me rendis plus mobile et reprit davantage de sérieux pour m'adresser à Rachel.

[Mon Mark 4 est en pilotage auto à quelques kilomètres d'ici, avec l'équipement pour le MetalBones. J'ai repéré au moins cinq camions blindés avant de couper la connexion. Faut qu'on dégage d'ici ! Une fois mes armes supplémentaires arrivées, je pourrais sûrement vous aménager une sortie. A moins qu'il n'y ait un plan plus valable ?]

Un bip rouge se mit alors à clignoter avec fureur, pour annoncer l'arrivée en scène de nouveaux protagonistes que mon ordinateur venait de repérer : des soldats furtifs en armure légère, qui étaient apparus comme des fantômes. Tant sur le toit du châlet que prêts pour certains à prendre Natalia par surprise, les cinq gaillards s'apprêtaient à frapper. J'agis vivement et tendis un bras en direction de Widow, lâchant une bordée de mini-missiles qui filèrent vers l'agent toute en cuir vêtue. Les projectiles l'évitèrent de peu, préférant s'abattre non loin des trois furtifs qui s'écartèrent d'un bond. Leur trois amis sur le toit n'en agirent pas pour autant et je dus me résoudre à m'occuper d'eux, puisque le matériel de Rachel était autrement plus efficace que le mien en combat lourd.
Le MetalBones fila vers le chalet et se posa sur le toit pentu en faisant trembler les murs et s'écrouler quelques tuiles. Face à moi, les soldats fantômes dégainèrent lentement des lames qui laissèrent échapper un petit vrombissement.


<Des vibrations à haute fréquence... Mon blindage ne tiendra pas longtemps. Mon corps n'est pas dans l'armure, c'est un avantage. Seulement, si ils s'introduisent dans le chalet, je risque de le sentir passer. Et cette technologie furtive, on dirait bien celle de la Mark 4 puisqu'on ne les as détectés qu'après désactivation.>

Pas le temps de penser plus, puisqu'une première épée siffla dans l'air pour tenter de s'abattre sur mon épaule droite. Je fus assez prompte pour me décaler d'un pas de côté et tenter de placer un uppercut, qui frappa le vide. Un second assaut partait déjà sur ma droite, suivi tout de suite d'un troisième vraisemblablement destiné à me frapper. Je commençais la contre-attaque dans la seconde, balançant mon pied au premier assaillant. Il fut contraint de se le manger et recula de deux bons pas, ce qui me permit de décaler ma tête à temps pour éviter que le deuxième ne me fende le crâne en deux sur la longueur. La partie de l'armure qui protégeait normalement mon visage écopa d'une belle estafilade qui détruisit l'oeil gauche et donc les système de détection présent à cet endroit. Néanmoins, le coup ne révéla pas le vide dans le casque et je ne lui laissais pas le temps de se poser la question. Mon poing fila pour ne trouver que le vide, alors qu'une épée vibrante sortie de nulle part tranchait déjà au niveau de ma cuisse droite. Bien que je n'en ressentais évidemment rien, mes instruments se mirent à hurler quand aux dommages infligés et cela me perturba assez pour qu'un assaut presque immédiat ne vienne me gratifier d'une nouvelle éraflure, au niveau du buste cette fois.
Je ne me sorti de ce mauvais pas qu'en faisant rugir mes répulseurs palmaires qui laissèrent échapper un faisceau bleuté redoutable, qui n'en toucha pas moins que... Ben, rien. A part le décor.

Au moins avais-je écarté de moi les soldats furtifs, qui s'étaient ramassés comme un seul homme à l'autre bout du toit l'épée à la main. En silence, ils s'organisaient déjà pour porter une nouvelle attaque qui serait moins approximative que les précédentes. Pour tout dire, je n'étais pas assez entraîné pour leur faire face très longtemps et je ne pouvais que me réjouir de ne pas être physiquement présent dans l'armure qu'ils semblaient bien partis pour tailler en pièces.
Il fallait que le Mark 4 se pointe en vitesse. Dans les containers sécurisés qu'il transportait dormait un équipement plus adaptés au combat qui allait se livrer. Ce fut toutefois à la main que je dus me résoudre à affronter les trois ombres qui sautèrent pour fondre sur moi...

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: samedi 04 octobre 2014, 11:39:14 »
- Vous commencez à me brouter sévère avec "Super Natalia". Widow peut vaincre des armures destinées à abattre des armées entières, Widow peut faire tomber un pays à elle toute seule, Widow peut multiplier les petits pains et changer l'eau en vin, aussi ? Sauf le respect de tout le monde dans cette baraque, j'ai rien vu d'incroyable sur l'autoroute.

- L’art de la guerre évolue vers la distance, l’éloignement, la mort froide, propre. Geert a raison. Les armures de combat ne sont pas conçues pour le combat au corps-à-corps, mais pour les explosions de masse, les fusillades, les combats à distance.

- Passe te renseigner dans les bureaux de Cunningham, à l'occasion. Les armures sont conçues selon les situations à affronter et pas toujours pour la destruction de masse. Mais forcément, si on ne s'intéresse pas, on reste sur ses préjugés.


En y pensant, quand je me trouvais face à Natalia et à ses deux "fans" qu'étaient Geert et Rachel, je comprenais l'effet que j'avais pu faire à l'époque où aucun record ne me résistait. Dès qu'un score était à battre, qu'une figure impossible devait être réalisée, le monde se tournait vers moi en disant avec toute l'assurance possible que je pouvais tout faire. Ce devait être agaçant pour les autres... Comme Widow le devenait pour moi, sûrement malgré elle. Seulement, elle ne m'avait rien montré de particulier. Natalia pouvait certainement accomplir les exploits qu'on lui prêtait avec assurance de pouvoir effectuer mais je n'avais assisté à rien de particulièrement probant jusque là et au final, savoir qu'on comptait dans cette histoire surtout sur elle me froissait. Rachel la valait bien, non ? Geert n'était sûrement pas mauvais non plus ! Alors pourquoi se reposer uniquement sur l'autre bloc de glace en combi noire ? Quand je serai sûr d'être assez performant pour ne pas me faire choper, j'irai fouiner dans les dossiers du SHIELD. Par curiosité.
Je soupirais en écoutant ma bien aimée Rachel qui jouait le même jeu que Geert -quoi que lui au moins était d'accord pour s'entraîner- et je ne pus empêcher un tâcle de fuser tandis que je me mettais à l'abri dans un coin de la cave, pour éviter de manger une balle perdue.


- Ça fait six mois que je tire que dalle et j'ai pas l'impression que ça va changer dans l'immédiat.

Je fermais les yeux et me concentrais, prenant le contrôle de mon armure à distance une nouvelle fois. Peu désireux d'avoir à m'excuser auprès de Rachel ou seulement de faire attendre Geert, je préférais prendre le temps de vérifier en "interne" les fonctionnalités de mon armure que je manipulais comme si j'étais à l'intérieur. Finalement, jouer avec ces pantins d'acier et les activer était très simple : il suffisait de blouser les capteurs en leur faisant croire qu'ils réagissaient aux sollicitations d'un corps de chair. Quand j'activais ainsi mon MetalBones et Iron Girl, les armures agissaient comme si les corps organiques de leurs propriétaires respectifs se trouvaient protégés par les plaques d'acier. Après un signe à Geert, ce dernier commença à tirer tandis que je m'évertuais à mettre l'armure à l'abri selon les coins qui se trouvaient là. Un flingue chargé à blanc dans la main, j'échangeais des coups de feu avec l'homme pendant que l'armure égrainait mécaniquement les dégâts reçus et supposément donner à Geert. L'enfoiré était sacrément habile ! En moins de cinq minutes, il avait flingué virtuellement l'épaule et la hanche du MetalBones alors que moi, je n'avais rien réussi à atteindre chez lui.

Pendant qu'à la cave l'échange continuait et que je constatais amèrement que je ne faisais pas le poids face à Geert, mon esprit virtuel commença à vagabonder. Grâce à la connexion internet de l'étage (Rachel consultait quelques dossiers sur la Latvérie), je pus me faufiler sur le réseau sans me faire remarquer et me servi de quelques box sur le chemin pour arriver discrètement sur le réseau de Doomstadt. De là, me diriger vers l'hôtel fut facile. Et me réfugier virtuellement dans mon ancienne armure sagement repliée dans sa forme de chaise roulante, encore plus. Après m'être assuré que la chambre était vide et sans surveillance, j'activais l'armure pour me doter d'un "corps". Mon idée était d'abord de récupérer les malles qui contenaient les équipements supplémentaire de l'armure qui continuait de se battre contre Geert (et qui avait manqué de lui coller une bastos dans le buffet dans l'entremise), mais faire un tour en ville avant ça ne me semblait pas inutile.
Ouvrant la fenêtre, j'activais le camouflage et décollais, tendant autour de moi une sorte de brouillage informatique qui me rendrait invisible même aux yeux de capteurs perfectionnés. Ça ne durerait toutefois pas très longtemps.

Mon premier réflexe fut d'aller vers l'autoroute; j'eu là une bonne idée. Les lieux de nos exploits avaient été mis à l'écart par un important cordon militaire et on ramassait encore les restes du robots que Rachel et moi avions descendus. La limousine était elle aussi analysée de fond en comble, mais ce n'était pas le plus inquiétant. Sur des instructions que je ne compris pas (je ne pouvais pas trop m'approcher, au risque que mes propulseurs ne trahissent ma présence), un peloton lourdement armé se mit en branle. Et la direction, je m'en aperçus sans trop de mal, était assurément celle du chalet.

Sur le PC de Natalia, face à une Rachel qui devait toujours consulter ses dossiers, une alerte Skype apparut. Insistante, elle indiquait que [Dr@ke veut parler avec vous !]. Une fois la fenêtre lancée, seule ma voix retentit dans les enceintes, l'image associée étant une piochée au pif sur le net, lorsque je passais des vacances quelque part aux Maldives. Torse nu et musclé, j'annonçais tout sourire et cocktail coloré à la main que


"Des troupes montent vers le châlet ! Ils viennent de partir de notre champ de bataille de l'autoroute et sont en route pour nous choper ici ! Je n'arrive pas à intercepter leurs communications, mais il n'est pas impossible que ceux que j'ai sous les yeux ne soient qu'une seconde vague. La première doit être plus proche !"

Dans la cave, le MetalBones (qui était mort 4 fois au bas mot depuis le début de l'entraînement et qui n'avait en tout et pour tout réussi qu'à coller virtuellement une balle dans le front de Geert) leva la main en signe de paix envers ce derniers. Ma voix monta des hauts parleurs, prévenant le soldat de la situation et lui demandant de remonter mon corps et de s'en occuper. L'armure, quant à elle, avait déjà quitté la cave en remontant quelques flingues préparés par Natalia et Geert. Elle déboula dans le salon et déposa son chargement sur la table la plus proche. Skype se coupa et l'armure prit le relais pour discuter avec Rachel.

"Ils ont de gros moyens, là. Je ne vois pas d'armure, mais leurs camions comptent sur des flingues qui feront des dégâts. Tous sont bien équipés et j'en compte une trentaine au bas mot. On peut encore se barrer si on fait vite et, je pense, les distancer. Je suis dans le mark 4 qu'on avait laissé à l'hôtel, là... Je n'ai pas d'armes sur moi, donc. Je ne peux pas les ralentir."

Geert était entre-temps remonté à l'étage en poussant mon corps physique, calé qu'il était dans ma chaise roulante. Les yeux clos et la tête basse, mon réceptacle de chair ne bougait pas. Seulement... Ses vêtements étaient souillés du sang qui coulait de mon nez. Bien que je ne le réalisais pas encore, les efforts que je faisais dans le monde virtuel avaient des répercussions sur le réel.
Face à Rachel, mon armure se tint prête à aider à l'évacuation.


Dans le ciel de Doomstadt, le Mark 4 faisait demi-tour et retournais vers l'hôtel pour y récupérer les malles laissées dans la chambre. Hors de question de laisser mon équipement ici ! Seulement, le poids était assez conséquent et l'armure que je pilotais moins performante que celle qui l'avait remplacée. Avant de rattraper les troupes latvériennes et de les distancer, il allait s'écouler de longues minutes.
Et si les soldats étaient plus proches que je ne le pensais ?

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: mercredi 01 octobre 2014, 15:29:11 »
Bien que je fus tenté de répliquer à Geert que je pouvais très bien lui démontrer par A+B qu'il pourrait bientôt aller skier en Enfer si je me mettais aux commandes d'une armure et me décidais à lui faire comprendre que les héros reaganniens avaient du mouron à se faire face au 21ème, je ne dis rien. Inutile de parader, d'autant que je soupçonnais Geert et Natalia d'avoir assez de ressources pour emmerder n'importe quel porteur d'armure, même armés d'un pauvre pistolet à bouchon. Reposant le P-90 sur son étagère, j'écoutais attentivement le déroulé du plan. Une infiltration pure et simple pour mettre la main sur Tanaka et diverses infos, rien de plus. Bon, un petit plastiquage pour la forme et la fuite en cas de problème. Quant à la tâche qui m'incombait, elle me semblait ardue mais pas infaisable. Après tout, mon cerveau continuait d'apprendre à gérer le Master_of_Puppets tandis que je parlais et mes compétences augmentaient d'autant. La question qui m'occupait de plus en plus, c'était de savoir jusque où ces... "améliorations" pouvaient aller.
L'idée me vint de prendre quelques précautions et, sans que rien ne paraisse, j'accédais à l'interface de l'armure de Rachel et par son biais aux programmes d'enregistrement ultra-sécurisés du SHIELD. Lente et appliquée comme une tâche de fond de l'ordinateur qui me servait de tête, une sauvegarde complète nommée Dr@ke_novent@ commença alors.


- C'est dans mes cordes, répondis-je simplement. Mais il nous faudra un coin sûr, si personne ne peut rester pour s'occuper de mon corps physique. Ce genre de piratage s'apparente, pour illustrer, à un voyage en corps astral. En bref, tant que je serai occupé à vous ouvrir la voie, je serais un poids mort et une cible facile.

Pour le reste de l'exposé, j'écoutais sans participer. Satellites espions et brouilleurs, soutien tactique et résistance... Nous partions vraiment au front pour une bataille qui n'aurait rien d'une scène de film. Pas de seconde prise à la mauvaise réplique, pas de Continue si on se mangeait un Game Over. Et une partie de ce plan (pas loin d'être la plus cruciale, en plus) reposait sur mes capacités cybernétiques. Nouvellement acquises et jamais exploitées, il allait falloir que j'en use sans me planter. Mon cerveau "savait" pourvoir le faire, mais qu'est-ce que ça allait donner dans les faits ? Je déglutissais, perdu dans mes pensées et regardant la pointe de mes pieds. Entre savoir et pouvoir, il y avait une différence qui pourrait bien coûter la vie à ceux qui participeraient à l'opération. Un agent comme Natalia devait avoir prévu que je sois moins utile que prévu et avait très certainement établi un plan B avec Geert. Rien n'était pourtant sûr. Et si elle me faisait VRAIMENT confiance, sur ce coup là ? Au point de ne pas se prévoir un filet de secours ? Pfffiouu... Je sentis mon estomac se nouer.

- M'entraîner ? On peut.

Des bruits de pas se firent alors entendre dans les escaliers, lourds et métalliques. Au bout de quelques marches, ma propre armure fit luire sa visière cruciforme dans la pénombre et achevait sa descente pour venir se placer face  à Natalia. Alors que ses hauts-parleurs firent jouer I want it all de Queen, le MetalBones se mit à singer les courbes de Widow de ses deux mains comme pour donner avec la musique une déclaration sans équivoque. Comme l'aurait fait un séducteur de boite de nuit, l'armure enlaça la taille de la belle russe sans lui demander son avis, faisant frotter son bassin lascivement. De mon côté, j'approchais de Rachel et lui demandait son disque d'Iron Girl, que je récupérais pour le déployer à son tour. L'armure bleue se dressa alors derrière la mienne, venant lui tapoter sur l'épaule. Quand le MetalBones tourna la tête, Iron Girl le gifla. Mon armure se détacha de Widow et sembla s'excuser et expliquer la situation ("Chérie, ce n'est pas du tout ce que tu crois !") avant que ses haut-parleurs ne balançent You're the one that I want tirée de Grease. Iron Girl ne sembla pas se laisser prendre au jeu et croisa les bras avant de s'approcher de Rachel pour s'y réfugier en désignant MetalBones ("Ce mec est un salaud !"). Mon armure, elle, retournait se frotter à Natalia comme si il comptait rapidement la troncher... Avant que les amants de métal, s'étant saisi d'armes, ne mettent tous les humains en joue. La comédie achevée, Rachel se retrouvait avec un Glock sous le menton et Geert menacé par les répulseurs palmaires d'Iron Girl. Natalia, elle pouvait sentir contre ses reins la pointe effilée d'un couteau de combat tandis que l'autre main de mon armure tendait vers moi un colt.

Soudain, sans signes avant-coureur particulier, les armures lâchèrent leurs proies pour s'attaquer l'une l'autre. Les passes, dans l'espace restreint de la cave, tenaient uniquement du close-combat et on pouvait entendre leurs coups se répondre dans des chocs métalliques avant qu'elles ne s'immobilisent en plein position de combat. Iron Girl pointait son flingue sur le genou de mon MetalBones tout en menaçant de lui écraser la gorge du tranchant de la main. Mon armure était en échange prête à l'éventrer, sa main désarmée disposée à écarter le Glock sur le côté avant qu'il ne puisse faire feu.


- Tout cela ne tient que de la chorégraphie, puisque c'est moi qui fait tout. Voilà ce que je vous propose, en guise d'entraînement : les armures contre vous trois. En vous équipant de flingues de petits calibres, vous pourrez les toucher sans dommages et je calculerais les dégâts comme si ils étaient organiques. Egalement si vous en venez au corps-à-corps, il doit bien y avoir des gants et des protections dans cette baraque. Iron Girl et mon MetalBones se battrons sans leurs armes robotisées, bien évidemment.

Je regardais Natalia avant de désigner du menton son wakizashi.

- Je peux charger un programme de maîtrise du sabre dans une des deux armures, si tu veux.

Les pantins métalliques abandonnèrent leur pose, venant déposer sagement leurs armes respectives là où ils les avaient prises. Mon armure vint se placer derrière moi pour se préparer à pousser mon fauteuil; Iron Girl allat aux côtés de Rachel comme pour s'excuser de l'avoir menacée.

- Moi aussi, je veux savoir ce dont je suis capable.

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: mardi 30 septembre 2014, 11:35:40 »
- Parce que tu penses vraiment pouvoir m’empêcher de continuer à la voir, Drake ? C’est mignon...

- Je disais ça pour faire genre mâle dominant mais tolérant et tout et tout. Mais personne ne s'y trompera, c'est toi qui porte la culotte.


Un temps de flottement. Difficile de la jouer comme dans les films ou juste comme dans la vie ordinaire : je voyais mal Rachel se mettre à me papouiller tendrement avec un sourire candide et bienheureux, comme je nous voyais mal faire furieusement l'amour histoire de sceller tout ce qu'on s'était dit dans des échanges de coups de bassins endiablés. Avec une autre fille qu'elle, j'aurai sû quoi faire. Avec Hawkes, j'avançais à tâtons. Bah ! Nous avions autrement plus urgent que de savoir comment combler les blancs dans nos conversations. Ce n'est pas comme si les relations sociales étaient le fort de Rachel.

Elle esquiva de toute façon une hypothétique suite à notre baiser en utilisant le joker Natalia et je ne trouvais rien à y redire. Si on ne pouvait pas dire que nous étions à l'aube d'une intense et impérissable histoire d'amour, nous préparions une attaque qui aurait tout du coup d'état et l'ennemi était solide. Comment trouver la patience de penser à autre chose qu'aux heures à venir ? J'hochais la tête à l'attention de ma partenaire et la laisser passer en première avant de lui emboîter la roue dans le couloir. Elle descendit à la cave après une inspection du salon et je fus assez satisfait de constater qu'on avait pensé aux handicapés. A moitié. La rampe était bien raide et il devait être facile de s'y casser la gueule à l'arrivée... Merci du cadeau ! Je l'empruntais quand même (on allait pas m'apprendre à descendre d'une rampe, après toutes mes années de glisse) et je filais comme une bombe dans la descente, manquant tout de même de me ramasser une fois en bas. Fort heureusement, cela ressembla plus à une acrobatie maîtrisée qu'autre chose.
Juste devant moi (j'étais arrivé pile à ses tibias), Widow exhibait une lame japonaise courte en expliquant que c'était parfait contre Jetstream. Je me reculais et prit une place dans le petit cercle, ouvrant la bouche dans un "O" béat en découvrant l'armurerie qui nous entourait. Sans déconner, c'était un châlet ou une base de l'armée régulière, cette baraque ? La question de Natalia me sortit de ma contemplation.


- Au cas où cela t'ai échappé entre deux conspirations terroristes, Widow, je suis un agent de terrain du SHIELD. Donc j'ai reçu un entraînement au maniement des armes à feu. Tu vas devenir vexante, à force. Et je ne compte pas que sur mon armure, vu que l'ancienne a été piratée une fois.

Sans compter que Barbara m'avait entraîné à la Batman et que j'avais cru mourir à la fin de chaque séance au vu des raclées qu'elle me filait. Qu'on y croit ou pas, j'étais assez efficace. Je l'étais certes plus quand il s'agissait d'acrobaties, mais je ne m'en sortais pas trop mal pour autant.
A côté de moi, Geert se faisait un petit kiff sur un gros fusil. Ce mec avait un côté flippant, quand même.


- En parlant de la gueule du loup, je rappellerai à tout le monde que Jirô s'est barré de Seikusu avec une armure bien particulière. Je ne l'ai qu'aperçue, mais c'est du très sérieux. Autre chose que les robots que nous avons affrontés jusque là, dis-je en regardant Rachel. Vous n'avez aucune chance avec un bête flingue, même de gros calibre. Et je ne suis pas sûr qu'Iron Girl fasse le poids non plus, mais là ce n'est que de la spéculation. Je pourrais peut-être le pirater, mais... Ça mettra du temps et il n'est même pas certain que j'y parvienne.

Tanaka avait tout donné sur cet équipement et on pouvait légitimement craindre le pire. Il avait risqué gros pour la mettre en marche, après tout. De plus, Jirô avait mis au point une technologie qui allait certainement nous causer des soucis d'une autre nature.

- Ma vieille armure est équipée d'un système furtif touchant à la perfection, en outre. Il l'aura probablement fait installer sur quelques unités ici. Même si Cunningham a décortiqué les systèmes de ma Mark 4 et a donné au SHIELD ses spécificités, Jirô les aura depuis améliorées. En bref, ça risque d'être un peu comme se fritter avec des ninjas en métal.

Histoire de prouver entre deux mots que je savais manipuler les armes, j'avais roulé à côté de Rachel pour aller saisir sur une étagère basse un P-90 que j'avais rapidement chargé en quelques "clacs clacs" secs et dont je vérifiais la visée. Le flinguo se retrouva finalement sur mes cuisses, sécurité enclenchée. Je regardais Natalia (en évitant soigneusement mais difficilement le détour nichons) et arrivait à son petit sabre.

- Il m'a eut l'air d'être un peu cybernétisé, ton Musashi du pauvre. Je devrais pouvoir te faciliter la tâche. Ce que je voudrais savoir, maintenant, c'est le plan. Comment vous avez prévu les choses ? Comment est-ce qu'on attaque une forteresse ?

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: lundi 29 septembre 2014, 11:18:05 »
Faire la guerre ? Pas pour moi, qui préférait la partie "faire l'amour" du slogan bien connu. Seulement, j'étais devenu une sorte de soldat. Qu'était le SHIELD, après tout, si ce n'était une armée ? Et moi, au beau milieu du front, je faisais la cour à une camarade de fusil. Valait mieux ça que de me désintéresser de la cause et de baisser la garde, non ? Etre auprès de Rachel me poussait à adopter une certaine ligne de conduite qui me forçait à rester à la hauteur. Et puisque de toute façon on en voulait également à la peau de mes fesses, il était préférable que je ne me relâche pas.
J'avais écouté Rachel me confirmer que, chez elle, faire la guerre était presque génétique. Le patriotisme à outrance avait le don de me mettre mal à l'aise -c'était un comportement qui entraînait de terrible dérives et l'histoire l'avait suffisamment prouvé- mais les Hawkes n'avaient jusque là pas déconné. Et, après renseignements pris à la base durant ma formation, le père de Rachel était vraiment une sacrée grosse pointure. Tu m'étonnes que sa fille avait lourd sur les épaules et le patronyme ! Elle avait perpétué l'héritage jusqu'en Afghanistan... C'était comment, la "vraie" guerre ? Je ne lui posais pas la question. Pas sûr que j'avais envie qu'elle y réponde.

Les dents du peigne ratissaient ma chevelure et je me laissais faire, grimaçant quand des noeuds tiraient entre deux passages. Elle en eut finalement terminé et je sentis ses doigts posés sur mes épaules. Nous formions une bien singulière équipe. Un peu bancale dans les stands, mais efficace au coeur de la course.
Rachel, elle continuait de parler. Sentant qu'elle n'était pas très à l'aise avec ses mots (ce qui n'arrivait jamais, pour ainsi dire), je la laissais faire sans l'interrompre. Pas plus que ne le firent Natalia ou Geert, décidés à nous laisser traîner un peu dans la chambre alors qu'il y avait tout un plan à décider.


- Je ne sais pas si je t’aime... Mais je pense que je veux bien tenter le coup quand même.

Oh. Carrément. Moi qui m'attendais à une nouvelle mise en abîme, à la sempiternelle ritournelle du "on verra ça plus tard, Drake", je me retrouvais avec un inattendu "Ok, sortons ensemble, on avisera après sur comment ça se passe". Du moins, je l'interprétais ainsi. Elle se tut là. C'était à moi de la guider, pour une fois. Rachel Hawkes était habile avec tout ce qu'on pouvait comme flingue mais peinait à s'exprimer quand le registre devenait plus personnel.
J'écartais mon fauteuil d'elle le temps de pouvoir faire une volte-face, pour me retrouver quasiment nez-à-nez avec elle, et lui prit les mains.


- Je ne te demande pas de partager ce que je ressens. Ça viendra... ou pas, qui sait. Tu verras bien, on verra bien. T'es plus toute seule, du coup.

Dans un sourire, je continuais.

- Il va juste falloir que tu t'habitues à manifester un petit peu plus de proximité. Je vais t'aider, padawan. Approche.

Il ne suffisait d'un rien pour que nos lèvres ne se rejoignent et ce fut rapidement accompli, pour un nouveau baiser plus tendre que les précédents. Mes lèvres s'écrasèrent délicatement sur les siennes et ma main vint se caler contre sa nuque sous ses cheveux tandis que je l'embrassais avec ferveur, ma langue venant délicatement agacer l'ourlet pulpeux de sa bouche comme pour lui demander une permission, ou de la compagnie. Alors que le baiser se prolongeait, je ne pus m'empêcher de sourire. De satisfaction, mais aussi de défi. Défi à la vie, qui allait devoir s'accrocher pour ne pas que Rachel finisse par tomber amoureuse. Je comptais bien la faire succomber, même si je devais pour cela m'armer de patience. J'avais attendu toute ma vie ou presque pour tomber sur une fille comme elle, ce n'était pas pour baisser les bras maintenant.

Quand nous aurions fini, je lui dirais qu'elle pouvait continuer à fréquenter Carol, si elle le voulait. Pour le moment, je n'avais aucune envie de penser à autre chose que nous deux. Même pas à Jirô, même pas à ce fauteuil dans lequel j'étais cloué. Et mieux valait pour la Latvérie éviter d'avoir l'idée de nous déranger maintenant. Mieux valait pour le monde entier qu'il se taise encore dix secondes, que je puisse profiter du goût de ses lèvres.

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: samedi 27 septembre 2014, 18:33:13 »
- Je couche pas avec mon meilleur ami, moi.

En même temps, celui qui avait ce statut était Cunningham. Et Cunningham, aussi talentueux fut-il une fois qu'il était question de programmes informatiques et de circuits imprimés, avait la tare d'être un homme. Si j'avais souligné ce seul petit fait dans la phrase de Rachel, c'était parce que je le trouvais amusant. Pour autant, je comprenais ce qu'elle essayait de me dire. Maintenant que j'avais eu mon baptême du feu en matière d'affrontement guerrier, la camaraderie des tranchées m'apparaissait comme davantage qu'un bon élément scénaristique dans des films comme Il faut sauver le soldat Ryan. C'était une chose autrement plus profonde, qu'on ne pouvait espérer saisir qu'en la vivant. Avec notre conversation du restaurant, la veille, j'avais également compris pourquoi deux femmes entourées de soldats mecs pouvaient solidement se lier. Une façon de trouver le réconfort entre les montées d'hormones... Les rêveurs quant à la situation réelle de Carol et Rachel devaient être légion, sur la base. Curieusement, je n'en faisais pas partie. Pas plus que je n'étais jaloux. La chose me paraissait naturelle, en fait. Pas spécialement choquante ou excitante, mais l'amour sapphique ne m'avait jamais attiré outre mesure.

- West Point par ici, l'Afghanistan par là... Je sais que c'est culturel dans ta famille de servir sous les drapeaux, mais est-ce ça à vraiment été ton choix ? Je veux dire, ça t'a plu de te retrouver un M16 à la main ? Ou c'était parce que tu portais le nom de Hawkes et que, utérus ou pas utérus, c'était presque obligatoire d'être un soldat un point c'est tout ?

Elle s'était écartée entre-temps. Trop de proximité, surtout imposée, elle n'aimait pas. Je ne m'en formalisais pas davantage et préférait enfiler mon t-shirt tout en l'écoutant parler. Côté coeur, le petit soldat avec perdu l'ensemble de ses batailles, visiblement. Elle avait vu le front, rencontré l'ennemi et s'y était cassé les dents.
Puisqu'elle semblait ne pas avoir envie de s'étendre là-dessus outre mesure, je laissais là mes considérations et portais sur elle un regard presque amusé. Voilà que Rachel Hawkes donnait dans l'empathie ? Je savais qu'elle en était capable, mais la découvrir sous ce jour était une chose particulière.


- Oh, tu n'as pas à être désolée pour moi, tu sais. Je n'ai jamais chercher à donner une image profonde de moi et qu'on ne s'arrête qu'à ma seule image et aux millions derrière mon nom m'allait très bien. Les filles étaient plus... dociles, si tu me passes l'expression, et les gens toujours disposés à devenir ton ami. Tout ça m'arrangeait, parce que ça m'évitait de faire des pieds et des mains pour attirer l'attention. Ce qui s'est passé avec Tiffany était, je pense, un juste retour de bâton pour ce comportement. Après l'accident, j'ai compris à quel point j'étais seul. Superficiel. Et une fois dans mon fauteuil, je n'ai plus attiré que la compassion pour mon état. Des gens peu concernés mais vaguement compatissants parce qu'ils auraient eu horreur d'être à ma place, considérant en plus que je n'avais pas à me plaindre avec tous mes millions.

Après avoir essayé de me coiffer à la main tout en parlant, je grognais de n'être parvenu à rien et laissait là ma crinière, quittant le miroir vers lequel je m'étais orienté durant ma petite confession pour faire de nouveau face à Rachel.

- Tu sais pourquoi j'ai un souvenir très précis de notre première rencontre ? Pas pour la course-poursuite, pas pour l'espèce de fantasme de voir une bombe sexuelle flinguer les vilains pendant que ses nichons ballotaient sous son haut un poil étroit. Pas la bataille à la villa ni rien. Je me souviens de tout ça parce que sans me connaître, tu m'as considéré comme n'importe quel type. Sur deux jambes ou sur roulettes, ça ne changeait rien pour toi. Tu m'as envoyé chier quand je t'emmerdais et tu m'as défendu quand j'étais en danger. Pour toi, dès la première seconde, je n'ai jamais été que Drake. Sans les millions, sans les exploits, sans les jambes mortes et l'érection à retardement.

Un flingue dans un holster était déposé sur l'espèce de table de nuit qui se trouvait à côté de mon lit. Peu désireux à présent de sortir sans ça, je me contorsionnais pour installer le cuir autour de mes épaules avant de vérifier canon et chargeur comme Rachel me l'avait apprit. Au bout d'un petit temps, le Glock trouva sa place dans la gaine. Merci Widow. Ou Rachel, qui sait ?

- Je t'ai vue et j'ai vu que tu étais bonne. Bordel, oui. Et dès que j'ai pris le temps de te regarder, j'ai compris que tu étais bien plus que ça. Tu m'as sauvé la vie, Rachel, mais tu lui a surtout donné une valeur. Je lui adressais un large, laaaarge sourire. Et puis tu couches avec une autre bombe, comment voudrais tu que je ne tombe pas amoureux, hein ?

Je me mis à rire de bon coeur. D'ici quelques heures ces moments seraient rares, alors autant s'en donner à coeur joie. Surtout que Natalia était bien plus nichonnable qu'elle n'avait de sens de l'humour.

- J'aimerai bien pouvoir me mettre debout pour te prendre dans mes bras et te dire que tu es une femme formidable, quand même. J'espère que pour ça aussi, tu as de l'empathie !

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: vendredi 26 septembre 2014, 13:10:27 »
Rachel était quand même nulle pour rassurer les gens. J'aurai donné cher pour la voir avec un môme dans les pattes, à essayer de le calmer alors qu'il était persuadé que le Slender Man se trouvait dans son placard... Ceci étant, je lui avais demandé la vérité. Dire qu'elle n'en savait rien était une réponse acceptable, d'autant qu'elle n'avait pas tenté d'enjoliver le tableau. Comme je le pensais, j'allais passer entre les mains de tarés à la Cunningham, mais drôlement moins marrants que lui. Des électrodes ? Ce serait un moindre mal. J'avais un peur de finir comme Kaine dans Robocop 2, soit juste une cervelle avec des yeux, le tout dans un grand bocal de formol avant d'être implanté dans un corps de cyborg. On avait le droit de disséquer un brave gars comme moi au nom de la sécurité internationale ?
Mouais. Mieux valait que je n'apprenne pas la réponse à cette question. Quand je voyais que le SHIELD était capable de risquer un incident diplomatique pour envoyer deux agents en mission, je ne doutais pas que je subirais un sort funeste si on décidait que j'étais plus ou moins l'arme absolue. Qui voudrait presser la gâchette, et comment ?

Ma partenaire me saisit la main pour la presser contre la sienne, ce qui me tira un sourire rassuré. Comme son petit discours qui me rassura un peu. Rachel Hawkes avait ses défauts, mais n'avait qu'une parole. Elle resterait mon alliée et ferait tout pour m'éviter la lobotomie. J'embrassais sa main.


- Tu n'es donc pas un robot frigide assemblé par l'armée des Etats-Unis, puisque tu as un minimum de sentiments. C'est rassurant. Ce que les rumeurs peuvent être menteuses, quand même !

- Il y a encore une question en suspens...

- Ah bon ?


Quoi encore ? Je n'en avais pas assez raconté jusque là ? Instinctivement méfiant (allez savoir pourquoi, surement la perspective qu'on allait vite s'intéresser beaucoup à mon cerveau), je me raidis. Avant que la question ne fuse et ne me laisse avec les yeux ronds. C'était bien Rachel qui posait une question comme ça ? Je ne pus m'empêcher de rire à gorge déployée et il me fallut une bonne dizaine de secondes pour me calmer. Avant de répondre, j'attirais Hawkes vers moi et la fit s'asseoir sur mes genoux. Comme pour lui éviter de glisser, une de mes mains passa autour de sa taille mais resta tout à fait sage.

- Pourquoi ? Tu vas aller l'abattre en punition, partenaire ? Je déposais mon menton sur son épaule. Avant mon accident, j'étais au top. Il me restait deux compétitions à gagner, dont celle de Latvérie, pour accomplir le premier grand chelem de l'histoire du wingjump. J'avais des fans à ne plus savoir qu'en faire, et il y en avait une qui me suivait à toutes les représentations. Une apprentie mannequin, qui s'appelait Tiffany Warnock. Gentille, blonde, élégamment siliconnée. Le cliché parfait pour le gosse de riche sportif à belle gueule, tu en conviendras. Elle prétendait m'aimer et à vrai dire, je pensais l'aimer aussi. Bref. Du jour où je me suis planté, elle s'est montrée distante. Et quand les médecins ont certifié que je n'avais plus aucune chance d'aller danser le tango, elle a disparu du jour au lendemain parce que "tu comprends, c'est dur pour moi de voir mon amoureux dans cet état là". Une semaine plus tard, la presse spécialisée la montrait en photo dans les bras de Vargas. J'étais dévasté, mais surtout parce qu'elle avait été avec ce con.

Tout en parlant, ma main libre avait dessiné des ronds sur la cuisse de Rachel. Tiffany, je l'avais vite oubliée. Je n'étais amoureux que de sa plastique et de toute façon, voir mon père presque indifférent à mon malheur et plus inquiet pour la baisse des actions de Noventa Corp avait été plus douloureux. Et la rééducation avait été assez prenante pour que je fasse une croix sur mon prétendu amour.

- De ce que j'en fais, elle s'est plantée professionnellement et fait des photos érotiques qui tournent sur les sites internet. A vrai dire, elle ne m'a jamais trop manqué. Mais jusqu'à ce que tu n'arrives, je n'étais jamais réellement tombé amoureux non plus. Sans compter que dans la foulée de son départ, Jirô me présentait les MetalBones.

J'avais beau haïr Tanaka depuis l'Armurerie, il n'en restait pas moins l'homme qui m'avait sorti la tête de l'eau alors que j'entamais une dépression sévère. Que ce fut par intérêt pour lui ou pas, je devais reconnaître que cette période de ma vie n'avait pas été la pire non plus. Se bercer d'illusions n'était pas trop mal, quand ça aidait à se lever le matin.

- Et toi ? Ne me dis pas que tu n'as jamais connu personne. On raconte que tu couches avec Carol Danvers, à défaut de sortir avec. La perspective semblait plaire aux soldats qui m'ont raconté ça, à la base. Moi, je pense surtout que vous vous appréciez beaucoup. Vu comment elle parle de toi... Je réfléchissais une seconde. Et la perspective de t'imaginer coucher avec ne me déplaît pas non plus, remarque. Maintenant, je me dis qu'il y a bien eu quelqu'un dans ta vie à un moment donné. Un truc un peu sérieux, quoi. Carol ou n'importe qui d'autre.

Qu'elle ait enchaîné les amants, c'était une chose. Je l'avais fais de mon côté avant de perdre mes jambes et je n'allais pas reprocher à Rachel de se faire plaisir. Si je pouvais encore, moi, franchement... Seulement, j'évoquais quelque chose de plus concret. Un couple, ou ce qui s'en rapprochait le plus pour le cyborg Rachel-Prime. Une militaire de carrière comme elle avait-elle jamais eu le temps de se préoccuper de se construire une vie ? Le savoir ne changerait pas ma vie, c'était certain. Toutefois, cela m'aiderait peut-être à mieux la cerner. Enfin, j'espérais.

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: vendredi 26 septembre 2014, 08:58:52 »
Définitivement, nous n'aurions jamais le droit à un véritable baiser. Ou plutôt, je n'y aurais jamais droit ? Ces moments volés n'étaient pas sans posséder leur charme, sans que cela ne vaille pour autant un échange véritable. Les deux baisers -avant le saut et à l'instant- manquaient de la saveur du partage. Pour le coup, Rachel avait une bonne excuse : je l'avais forcée et prise au dépourvu. Bah... Au moins m'avait-elle enfilé le pantalon, ce qui évitait qu'elle me laisse comme un con si elle décidait de se venger en m'abandonnant à mon sort. Ce fut Rachel qui s' excusa, pourtant. Voilà qui était assez inattendu.

- C'est moi qui m'excuse, je n'aurai pas dû t'embrasser comme ça. C'est le signe que je suis aussi perdu que toi, j'imagine... Parce que d'habitude quand j'embrasse, la fille me tombe direct dans les bras.

Nouvelle touche d'humour. La situation avait prit un tournant dingue depuis que nous avions quitté l'hôtel hier soir. L'attaque dont nous avions été victimes sur l'autoroute n'avait en soi rien de particulier, mais la suite... Folie. Ce pouvoir, la révolution que nous envisagions de lancer, comment en était on arrivés là ? Ça déconnait. Ma vie d'avant, plus ennuyeuse et prévisible, me manquait.
Je bouclais en silence la ceinture de mon pantalon.


- Je vais bien. Je ne pense pas que ce soit une bonne nouvelle pour autant. Le SHIELD a décortiqué ma vie après les événements de l'Armurerie, simplement parce que je possédais une armure. Maintenant que j'ai "ça" dans la tête, il va m'arriver quoi ? On va me foutre en cage en me disant que c'est pour mon bien ? Je vais être réduit à vivre cloîtré dans une base isolée pour qu'on puisse m'étudier sous toutes les coutures, qu'on puisse me prendre ce pouvoir ?

Je me basais sur ce que je pouvais imaginer après avoir regardé des tonnes de films de SF, rien de plus. Seulement, je n'avais aucun mal à imaginer que ces scénarios là trouveraient un écho dans le monde réel. Que ce serait peut-être pire.

- Je ne veux pas de ce truc, Rachel. J'arrivais enfin à m'accepter avec mon fauteuil et voilà que cette merde me tombe dessus ? Je vais te dire : si le SHIELD peut m'en débarrasser, je lui donne tout ce que j'ai dans le crâne di-rect. Je vais l'utiliser pour avoir Jirô et mes réponses et puis basta. Tant que je ne me crâme pas les neurones, je m'estimerai satisfait.

J'avais peur. Merde, je crevais de trouille ! Si je me plantais dans les 48h à venir, je ferai de ma cervelle une bouillie sans conscience. Si je survivais intact à l'attaque du château, et bien... Qui pouvait dire comment je finirais ? Quel sort me réserverait le SHIELD ? Ma vie ne m'appartiendrait plus.
En relevant les yeux vers Rachel, je me rendis compte que je tremblais.


-T'es une militaire, et tu es du SHIELD depuis un moment. Tu dois bien avoir une idée de ce qui m'attends une fois revenu à Seikusu ? Sois franche, Rachel. Dis moi ce que je vais devenir.

Sois mon oiseau de mauvais augure. Bon Dieu, comment en était-on arrivés là en moins de 15 heures ? J'aurai tout donné pour revenir en arrière, pour rejouer la scène de l'hôtel. A ce moment là, ma vie m'appartenait encore.

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: mercredi 24 septembre 2014, 20:26:42 »
Je n'aurais pas attendu l'aval de Widow pour tenter une attaque sur le château qu'occupait Von Bardas. Cependant, avoir l'avis et le soutien d'une espionne autrement plus habituée que moi à jouer le one-man army me semblait des plus judicieux et je fus soulagé quand elle accepta et qu'elle se mit à tapoter sur son clavier. J'en étais à pousser un petit soupir de soulagement -un sacré poids en moins que de ne pas avoir à fausser compagnie à une Rachel et une Natalia qui auraient été contre mon avis et qui auraient tenté de me dissuader- quand Hawkes fit un petit commentaire sur son armure. Cette dernière, d'ailleurs, abandonnait la position de combat. D'un ordre mental je la rétractais, récupérant le disque avant qu'il ne retombe au sol. D'une main tendue, je rendais l'artefact à sa propriétaire tout en lui souriant.

- Ce n'est pas en armure que tu me fais craquer, patate. C'est tout le temps.

Natalia coupa court. Deux jours avant de pouvoir s'exfiltrer. Ça laissait peu de temps pour établir un plan valable. Moi qui pensais m'entraîner, j'allais devoir improviser une fois que je serais dans ce que j'aimais à appeler la "Version Virtuelle". Le monde informatique qui faisait tourner le monde physique. Activer deux armures en même temps, les faire sûrement se battre en équipe et en plus affronter des lignes de codes qui protégeraient les installations... A ma portée, oui. Peut-être pas si rapidement, alors que je venais à peine d'acquérir mes nouveaux pouvoirs. C'était des plus risqués et je savais qu'il y aurait de gros risques et de sacrés effets secondaires : si je merdais, mes neurones viendraient à cramer purement et simplement. Jirô m'attendait sûrement; dès lors, pouvais-je risquer l'échec ? Bien sûr que non. Je me contentais de me taire et d'écouter. Même pas envie de fanfaronner quand Widow parla de ne pas sous-estimer l'équipe d'en face.

- Théoriquement, Natalia, c'est moi qui vous implique. Mais oui, je comprends ce que tu veux dire.

Rendre mes nouveaux pouvoirs inopérants, c'était possible ? Si c'était le cas, ça voulait dire que ceux qui étaient impliqués dans tout ça savaient dès le début quelles limites et quelles applications auraient le M_o_P. De là, avions nous l'ombre d'une chance ? Tout était-il déjà plannifié de longue date, de notre refuge à la contre-attaque que Widow préparait ? Nan... Ca n'avait aucun sens ! Qui aurait pu calculer des mois à l'avance un délire pareil ?
Je n'écoutais qu'à moitié les filles parler de la résistance. Des soldats qui luttaient contre le pouvoir en place, c'était bien beau.


- Si... si tout ça est déjà prévu de longue date, on ne risque pas de se faire avoir même en rentrant en contact avec la résistance ? Si Von Bardas est au courant pour ce qui se passe dans mon crâne, ce serait la moindre des choses qu'elle ait put anticiper qu'on utilise ses adversaires contre elle puisqu'on va aller la tâcler à domicile. Je ne doute pas de la confiance de ton chauffeur dans cette résistance, hein. Je me pose la question, c'est tout.

Geert arriva sur ces entrefaits, démontrant malgré lui un sens certain de l'à-propos. Je ne pus m'empêcher de sourire très largement, pour une fois que ce n'était pas moi qui débarquais après la bataille... Je n'allais pas bouder mon plaisir ! Pour le soutenir dans ce moment de solitude, je roulais jusqu'à lui et attrapais une baguette pour en prendre un bout. Délicieux. Merde, en fait je crevais la dalle ! Je lui tapotais le bras.

- On part en guerre, en fait. Natalia va tout t'expliquer, je pense. Mon fauteuil se tourna un peu et je regardais Rachel. Tu peux venir, s'il te plait ? Je ne vais pas rester en boxer tout la journée et... enfin, tu sais.

"Viens m'aider à enfiler mon froc", grosso-modo. J'aurai pu demander à Greet de le faire, mais Rachel et moi avions une technique à présent rôdée. Et quitte à me faire habiller par une tierce personne, valait quand même mieux une des deux femmes de la maisonnée que l'autre mec. J'abandonnais le salon pour rouler vers la chambre que j'avais quitté un peu plutôt, sachant que Rachel me suivrait rapidement si elle ne me talonnait pas déjà. Une fois la porte fermée, je me grattais la tête.

- Pardonne moi. Je passe mon temps à me plaindre de ton côté militaire mais maintenant que j'en ai besoin, c'est là-dessus que je compte pour que tu m'aides. C'est pas très fair-play.

Les manoeuvres pour m'habiller commencèrent doucement, et je continuais à parler. J'en avais besoin. Parce que j'avais un poids sur la conscience de l'entraîner dans cette revanche personnelle. Pour l'aider, comme d'habitude, un de me bras se glissa autour de son cou.

- Je ne me le pardonnerai pas si il t'arrivait quelque chose pendant ce que nous allons faire, Rachel. Par contre toi, j'espère que tu me pardonneras pour ça.

Profitant d'une seconde où elle avait les mains trop occupées pour me repousser ou seulement s'écarter poliment, je lui fis tourner légèrement la tête vers la mienne et l'embrassais. Longuement, à vrai dire. Notre premier baiser avait été une dose de courage qu'elle m'offrait. Ce second, qu'était-il ? Une énième excuse ? L'abus d'une seconde d'inattention de ma "victime" ? Une simple poussée hormonale du moment ?
Non.
Je me rendais compte que ce moment où mes lèvres se posaient sur les siennes n'avait rien de sexuel, absolument rien. Sensuel ? Oui, bien sûr que oui. Je voulais lui offrir un baiser qu'elle n'aurait pas à regretter, pour commencer. Mais à bien considérer la situation, cette caresse de l'ourlet de nos bouches était simplement une déclaration. Forte (pour moi, du moins) et timide. Claire et nette. Les excuses pour cette audace se lisaient dans mes yeux, quand je me séparais d'elle, plus gêné qu'autre chose.


- Jamais de vrai baiser. Toujours en prenant l'autre de court. Mais ce n'est pas mal pour se motiver avant un grand saut... Non ?

Plus que de vouloir casser la glace en fanfaronnant, c'était une façon de désamorcer la situation, que je craignais d'avoir tendu en m'enflammant.

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: mardi 23 septembre 2014, 11:10:08 »
Comme on pouvait s'y attendre -et parce que Natalia était une espèce de roc imperturbable, à première vue- Rachel fut la seule à réagir à mes révélations. Comme pour la rassurer, je fis avancer mon fauteuil à son niveau et vint me mettre à côté d'elle pour la prendre par la taille et déposer un léger baiser sur sa hanche. Je ne pensais pas qu'elle avait besoin d'une pareille démonstration d'affection, mais pourquoi ne pas lui rappeler que j'étais toujours le Drake qu'elle connaissait ? Dans ma tête, rien n'avait changé. Enfin, façon de parler. Mon bras glissa un poil, de ses hanches à sous ses fesses. Plus simple pour la maintenir contre moi à mon niveau, moins fatiguant pour mon épaule. J'aurai pu tenter une énième approche du corps céleste répertorié sous le nom de code R.Hawkes, si Natalia ne s'était pas décidée à passer elle aussi aux révélations. Tout le monde ici avait des choses à se raconter et bientôt, même passer discrètement une main aux fesses de Rachel me sembla tout à fait accessoire.
Tout commença avec l'accident, que Natalia évoqua. Je tentais d'apporter ma pierre à l'édifice, appréciant sans le dire le compliment quant à mes talents sportif. Pour une fois que quelqu'un du SHIELD acceptait de les reconnaître, j'en aurai ronronné de satisfaction.


- C'était effectivement un accident de voilage, Rachel. Mais ce n'était pas normal pour autant. Tu le sais et tu l'as constaté, je pratiquais ces sports à haut niveau et tu penses bien que je vérifiais moi-même et avec beaucoup de soin mon équipement. J'étais une tête brûlée quand je sautais, mais j'étais particulièrement soigneux. A vrai dire, ce qui s'est passé est... curieux. Le défaut s'est manifesté pendant le saut et je ne l'avais pas repéré avant. Pourtant, j'ai l'oeil exercé.

Travailler pour le SHIELD m'avait apprit plein de choses et à force de les ressasser pour mes entraînements, je les avais naturellement appliquées à ma vie quotidienne. Et à celle passée. L'accident, plus j'y pensais, n'avait rien d'anodin. Contrairement à Widow, je n'avais jamais pensé à chercher la Wingsuit de ce fameux jour. Ce qu'elle sous-entendait faisait écho à mes propres déductions. Je n'y avais jamais donné trop d'importance parce que je n'avais certainement pas l'esprit logique d'un Colombo, mais Widow savait en revanche de quoi elle parlait. Que nous en arrivions à la même conclusion ne présageait rien de bon. Et, si j'aurai préféré la mettre en défaut, je finissais par être persuadé qu'elle avait tout à fait raison.
Ce que révéla Natalia à propos de la clinique, par contre, me laissa un goût franchement amer dans la bouche. Je ne comprenais pas encore tout, mais ce que toute cette merde sous-entendait était vertigineux. Enfin... C'était comme être en haut d'une falaise et en être poussé, le vide étant remplacé par une énorme bassine de merde.


- J'ai rencontré Tanaka environ deux ans avant mon accident. Il ne s'est rien passé de particulier à cette période, à part une chose : c'est lui qui a dessiné et mis au point la wingsuit que je portais lors de ce fameux saut qui m'a envoyé à la clinique que mon père s'est empressé de choisir pour mon hospitalisation. Là-bas, j'ai été très longtemps sous anesthésie. Enfin, disons que j'ai été sonné des jours durant. Je ne me souviens que des deux-trois jours qui ont précédé ma sortie et de la visite de ma meuf, qui me disait grosso-modo que sortir avec un handicapé n'était pas assez mainstream pour une fille comme elle. Je soupirais, fronçant les sourcils. Je ne me souviens de rien de ce qui s'est passé durant la majeure partie de mon hospitalisation. Ce que j'en sais, on me l'a seulement dit. Et comme je n'ai jamais eu besoin jusque là de me dire que ça avait de l'importance, je n'ai jamais cherché à en savoir plus.

Je refusais de l'énoncer à voix haute, mais tout ça prenait des allures de complot tiré par les cheveux. Mon père, ma mère et Jirô volontairement impliqués dans mon accident ? Mieux, un accident qu'ils auraient déclenchés pour m'envoyer l'air de rien dans une clinique pour me faire lobotomiser, ou un truc du genre ? Mon Dieu. L'idée était proprement à vomi. Sans que je ne m'en rende seulement compte, mon poing frappa durement l'accoudoir du fauteuil roulant et le PC de Natalia se mit à déconner sévèrement le temps que je ne restaure un peu de mon calme. N'empêche que j'avais toujours envie de vomir. Et de pleurer. Et de casser la gueule à... oh, au monde entier, à peu de chose près.

- T'as jamais vu Frankenstein, Natalia ? Le monstre qui se retourne contre son créateur ? Ils m'ont collé dans une chaise roulante et ont transformé mon cerveau en super-calculateur. Je vais me retourner contre eux. Ils veulent juger de mes nouvelles capacités, grand bien leur en fasse. Tout est informatisé en Latvérie, autant dire qu'ils m'ont ouvert un terrain de jeu immense. Et bien que je ne connaisse absolument pas tout de ces capacités, j'apprends vite. Ça a toujours été le cas. Je vais maîtriser tout ça dare-dare et aller leur botter le cul à domicile.

Ne pas pleurer. Ne passer laisser l'amertume me gagner. J'étais un agent du SHIELD à présent, tout monstrueux que je sois devenu. Je me mordis l'intérieur de la joue avant de continuer.

- On a un super-agent secret avec nous. Je regardais Natalia. Ton boulot c'est de prendre les gens à revers, pas vrai ? Alors Rachel et moi allons te ménager une porte d'entrée dans ce château à la con. Ou alors, je vous ménage à toutes les deux une diversion, mais je garderais l'armure d'Iron Girl avec moi.

Je levais la main vers la poitrine de Rachel, caressant involontairement ses seins tout en venant lui prendre son disque pectoral que je me penchais ensuite pour poser à terre. Enervé comme je l'étais, il ne me fallut pas énormément de temps pour le déployer via une maîtrise des codes qui le composaient et en quelques secondes, une Iron Girl vide mais parfaitement activée et opérationnelle se dressait dans le salon, croisant les bras dans une position somme toute assez féminine.

- Je devrais pouvoir activer de cette façon mon armure en même temps. Et les utiliser simultanément, bien que je ne puisse pas encore activer tous les protocoles d'armes d'Iron Girl. Ils sont foutrement bien codés, mais ça viendra. Je peux déjà lui faire croire que Rachel est à l'intérieur. Quant à mon MetalBones, je connais toutes les options et les sécurités, autant dire que ça ne sera pas un souci. Je pourrais provoquer les forces du château pendant que vous les contournez. Rachel, je sais bien que tu n'es pas une agent secret... Mais tu sais te battre. J'imagine que tu ne seras pas inutile à Widow, loin de là. D'autant que pour l'infiltration, il reste à l'hôtel mon ancienne armure. Elle est désarmée mais reste imbattable en matière de furtivité, je pourrais la paramétrer pour toi afin que tu puisse l'utiliser le temps de vous glisser dans le château. Quant à ton chauffeur, Natalia, je le garderai avec moi. Me plonger dans l'univers codé si profondément m'empêchera d'utiliser mon corps et il faudra quelqu'un pour me protéger le temps que durera le coma artificiel.

Les coudes sur les genoux et le bas du visage contre mes poings, je serrai les dents. Je bouillais de rage et tout autant de tristesse, mais je ne désirais plus que passer à l'action. Alors que mes yeux s'embrumaient de larmes, je passais une main lasse sur mon visage. Pour les cacher, principalement.

- Je ne suis pas un stratège de guerre, je ne suis même pas encore un véritable agent du SHIELD. Je n'ai pas votre expérience, ni même les moyens de me tenir sur mes deux jambes sans qu'on m'aide. Mais je refuse de rester à rien faire, même si mon plan revient à me jeter dans la gueule du loup. Si ils me veulent, croyez bien qu'ils vont m'avoir. C'est une compétition à celui qui sera meilleur que l'autre, pas vrai ? A ce petit jeu là, personne n'est meilleur que moi. Je relevais la tête vers les filles pour les regarder à tour de rôle. Seulement cette fois, j'ai besoin d'une équipe.

Une main se posa sur mon épaule et je fus presque surpris de voir qu'il s'agissait de celle, mécanisée, d'Iron Girl. Un peu comme si ce pantin répondait à mes pensées inconsciente. L'armure se tenait près de moi avec une gestuelle presque maternelle, chose un peu dérangeante à sa façon. Je regardais l'armure, un peu interdit, avant de chasser une larme qui m'avait échappé.

- C'est tout à fait personnel, maintenant. Je veux Jirô parce qu'il a sûrement des réponses. Je ne suis pas en droit de vous demander de m'accompagner. Je me fous du SHIELD et de la Latvérie, je pars régler des comptes.

Derrière moi, l'armure bleue s'était redressée pour adopter une position guerrière, assurée et comme prête à en découdre. Tout à fait mon état d'esprit. Je ne laisserai rien s'opposer à ma quête de réponse, quand bien même il m'aurait fallut le faire comprendre plus explicitement à Natalia.
Et même à Rachel, le cas échéant.

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: dimanche 21 septembre 2014, 11:55:54 »
Mon entrée en scène ne me ressemblait pas trop et même Rachel le fit savoir à sa façon. Bon, on avait bien le droit d'avoir un petit moment sans, non ? J'hochais la tête à l'attention de Natalia et regardais ma coéquipière se lever du canapé pour se diriger vers la kitchenette, la couvant du regard plus que je ne la matais vraiment. Pour ce café, je lui aurai fais une déclaration d'amour. Si je ne l'avais pas déjà faite le soir d'avant, bien sûr. Une demande en mariage, peut être ?
Quand Rachel revint me donner la tasse de café, je lui adressais un sourire doux et retins sa main le temps d'y déposer un petit baiser.


- Ça va aller, ne t'en fais pas. Je soufflais sur le café noir et me tournais vers Natalia qui résumait une mission livrée pour le SHIELD. C'est le synopsis le plus compréhensible qu'on m'aie servi depuis mes entraînements. Je prends.

Hawkes me fit un petit point sur la situation actuelle, glissant une petite allusion à la compétition. Attention appréciable si il en était.

- J'ai battu Vargas, explosé tous les scores de la compétition européenne la plus hard du classement... Ça va, pas besoin de finir. Ils se souviendront longtemps du Phénix.

J'étais tout à fait dans le vrai, puisque le M_o_P m'avait rapidement ouvert une fenêtre internet qui s'était matérialisée dans un coin de ma vision. En temps réel et sans que cela ne paraisse aux yeux de Natalia et Rachel, je consultais divers sites de sports et le mot-clé "Phénix" étalait au monde mes performances. Ouais, j'avais marqué la discipline. Mon égo de jumper étant à présent tout à fait lustré et la boucle bouclée (j'avais accompli un exploit plus grand que celui qui m'avait coûté mes deux jambes, après tout), je pouvais passer à autre chose. J'étais bien plus serein aujourd'hui qu'hier. J'en aurai sûrement besoin.
Natalia parla de son PC, connecté aux bases de données du SHIELD. En me concentrant dessus, je pus m'y connecter et m'y plonger, épluchant plus vite qu'elle n'aurait put le faire les dits dossiers. Certains présentaient un cryptage sur lequel je butais encore, mais je ne doutais pas que ma toute nouvelle maîtrise du Master_of_puppets était encore trop mauvaise pour passer de tels pare-feu. Ça viendrait. Pas aujourd'hui ceci dit, pas le temps de me plonger dans l'étude de ce cas. Et puis à fixer le PC comme ça, elles allaient me prendre pour un taré.


- Que les choses soient claires entre nous : vous pouvez vous exfiltrer autant que vous voulez, je reste ici. Jirô est ici et il est à moi. Comme l'incident diplomatique est déjà amorcé, ça ne pourra pas être pire. D'autant que, comme Natalia l'a signalé dans la limousine, je ne suis pas officiellement un agent du SHIELD. En ce sens, mes actions ne sont imputables qu'à moi.

Natalia n'était pas bête. Elle avait assisté aux événements d'hier et en avait tiré ses propres déductions, peut-être parce qu'elle nous cachait des choses en plus. Mes yeux se plongèrent dans les siens, tandis que nous semblions nous affronter au jeu de "le premier qui flanche a perdu". Lui en dire plus, à elle ? Je ne considérais pas que ce soit une bonne idée. Qui sait ce qu'elle ferait d'un pouvoir comme celui du M_o_P ? C'était une espionne. Moi, j'ignorais ce que j'étais.
Je fronçais les sourcils en détournant le regard pour désigner Rachel d'un mouvement de menton.


- Je ne vous fais pas confiance, Natalia. Je lui fais confiance à elle, mais c'est un gentil petit soldat qui aura des rapports à faire. A vous peut-être, pour ce que j'en sais. Alors considérez que c'est à elle que je raconte, et pas à vous. Ça reviendra au même, de toute façon.

Dans un soupir, je cherchais par où commencer. Ce qu'il fallait dire et qu'il fallait taire. Je voulais être explicite sans en dévoiler trop, ne serait-ce parce que j'ignorais moi-même les limites et la totalité des applications du Master_of_Puppets. Je pouvais clairement les imaginer, comme si le programme me les soufflait, mais je n'avais aucune idée quant à leur mise en pratique réelle. En étais-je capable, de tout ça ? Bon.

- Mon armure n'a pas été piratée. Pas par quelqu'un de l'extérieur du moins mais par moi et moi seul. Bien entendu, ce n'était pas voulu. Je suis incapable de tout vous expliquer, parce que je ne sais pas tout et je pense que c'est lié à cette histoire de La-li-lu-le-lo d'une façon ou d'une autre. Je passais ma langue sur mes lèvres, trouvant ma bouche foutrement sèche. Ce qui s'est passé sur l'autoroute et le résultat de l'activation d'un programme inséré je ne sais comment dans mon cerveau. Pour vous schématiser grossièrement la chose, j'ai à présent un accès mental à tout ce qui est informatisé.

Même moi, je n'y croyais pas en le disant. C'était tellement improbable, sans explication concrète ! C'était pour cela qu'il me fallait des réponses, que je ne savais pas où chercher. Ce qu'était le M_o_P, pourquoi il était là dans ma tête, par exemple.

- Natalia, votre PC contient actuellement 37 dossiers et 324 pages enregistrées, qu'elles soient manuscrites ou copiées d'une clé ou d'ailleurs. On y trouve 59 images diverses d'opérations menées par le SHIELD, entre autres choses. Il est protégé par 12 protocoles de sécurité, dont un seul uniquement est issu du SHIELD. Vous y comptabilisez 203 chansons. J'aime beaucoup celle-là, perso.

Avant qu'elle ne puisse faire quelque chose, le son de son ordinateur monta pour que tous le monde puisse entendre Titanium qui se mit à jouer. Je baissais le son comme je l'avais monté (c'est à dire simplement en le commandant à une ligne de code, l'enfance de l'art ou presque) et continuais.

- Ce n'est là que le moins que je puisse faire. Je peux avoir accès à vos téléphones comme aux machines médicales de la chambre, au GPS du van et j'en passe. Vous avez sûrement saisi l'idée. Je pense que les possibilités vont au-delà, mais je n'ai pas encore tout exploré. Et j'ignore d'où viennent ces capacités mais une chose est sûre : je ne partirais pas de Latvérie sans Jirô Tanaka. Cependant, je pourrais vous en faire partir. Il me suffirait de bidouiller les bases de données de la police locale pour changer leurs directives. Je pourrais brouiller les caméras de sécurité, aussi. A fortiori, piloter votre avion. Je souriais. Enfin, non. Je crois que ces capacités ont un rayon d'action limité à quelques kilomètres, pour le moment.

Téléphones, PC, bases de données, caméras, voitures... Tout ça, c'était à ma portée. Peut-être de façon limitée le temps que je m'entraîne, mais le fait était là. Comprendraient-elle que ces pouvoirs incluaient Iron Girl et les MetalBones ? Sûrement. Autant dire que ni Rachel ni Natalia ne pouvaient plus m'empêcher de rester en Europe. Je préférais toutefois qu'elles tirent leurs conclusions seules et guettais plutôt leurs réactions. En quelques mots et une chanson de Guetta, allais-je devenir un monstre à leur yeux ?

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Les alentours de la ville / Re : Inoxydables [Iron Girl]
« le: samedi 20 septembre 2014, 21:56:47 »
"é'à0k!*3..;_
&ù¤<w=+-@"°]5/_
9+(ç<^%µ§('°$²G:;;;:!/*a@_
...________________________Wake up, Dr@ke_


Mes yeux clignèrent doucement, ma main se levant vers mon visage pour y passer mollement. J'avais l'impression que ma main avait été transformée en pâté de foie et que mes bras pesaient des tonnes. Ma tête ? C'était le festival du 4 Juillet en version off, quand il fallait se remettre de la gueule de bois de dingue qu'on s'était collée après les feux d'artifices et la grosse sortie entre potes. Tout était mou là-dedans, de mes idées à mes pensées. Il me fallut de bonnes grosses minutes pour que la machinerie accepte de se mettre correctement en route et que je fasse le point sur... sur quoi, au juste ? Ah, oui. Les visions. En étaient-elles vraiment ? J'aurais l'occasion de le vérifier bien assez tôt.
Quand mon mal de tête avait explosé dans mon crâne dans une détonation du tonnerre de Dieu, je ne m'étais pas évanoui. Du moins pas mentalement. Mon corps n'avait donné aucun signe de conscience mais mon esprit était resté en activité dans une sorte de dimension parallèle un peu folle dans laquelle le monde se résumait un peu à une image de Matrix : tout ce qui était informatisé m'apparaissait clairement sous forme d'entrelacement complexes de lignes de codes. Iron Girl activée qui sortait du van et sa technologie embarquée pour tirer des rayons plasmiques illustrés par des jets continus de lettres vers des masses volantes et terrestres d'autres lignes de codes qui formaient des hélicos et des bagnoles. Incroyable ! Et pourtant bien qu'évanoui, j'avais pu assister à l'ensemble de la course poursuite par le biais de cette étonnante façon de voir les choses. Mon intention de vite regagner mon corps avait été forte, mais il s'était avéré qu'il y avait plus intéréssant à faire. Découvrir ce qu'était le mystérieux programme qui répondait au nom d'une chanson de Metallica, Master_of_Puppets. Des options (sous forme d'assemblages uniquement en lignes de codes, toujours) s'étaient littéralement affichées face à ce "moi" un peu virtuel, me permettant de les explorer. Ce que j'y avais appris... C'était du pur délire. Et pourtant, la seconde qui avait précédé mon réveil physique, j'avais cliqué virtuellement sur l'option <Disconnect> que j'avais fais apparaître grâce à ce que je venais d'apprendre.

Allongé dans le lit où j'avais été déposé, je tournais la tête pour me découvrir branché sous électrodes à quelques appareils médicaux. Je me débarassais de l'attirail dans un grognement agacé, toujours à penser à ce que je venais de vivre. Ce qui s'était passé dans ce "monde virtuel" était encore confus dans ma tête et soulevait surtout de graves questions. A qui en parler ? Rachel et Natalia ? Elles me prendraient pour un doux-dingue, non pas sans raison. Je m'estimais capable de prouver ce que j'avançais, bien que cela me faisait peur. Si je faisais un petit test, là, et qu'il se montrait probant... Je ferais quoi, ensuite ? Si ce que je venais de découvrir était vrai de bout en bout, comment est-ce que je gérerai la nouvelle ? Le côté délire suite à une attaque cérébrale avait presque un côté rassurant comparé à ce que la réalité entraînerait.
En proie à un véritable dilemme intérieur, je restais à regarder fixement le plafond en me demandant ce qu'il convenait de faire. Finalement, avec la peur au ventre, j'activais le M_o_P.
Et je sus à quel point tout était vrai dès les premières secondes.
Mon Dieu.


Celui qui m'avait installé dans cette chambre ayant eu la bonté de coller un fauteuil roulant tout à côté de mon lit, je pus m'y asseoir en quelques mouvements simples. Rachel avait sûrement eu cette attention pour moi; je lui avais souvent parlé des petits trucs qui facilitaient mon quotidien d'handicapé. Le cul vissé sur mes deux roues et vêtu de mon seul boxer -mon costume du soir devait être encore tâché de sang- je quittais la chambrée pour m'aventurer dans les couloirs de ce rez-de-chaussée inconnu. Il ne me fallut pas trop de temps pour évoluer vers le salon dans lequel j'arrivais tranquillement, pour éviter de me prendre un mur en déambulant trop rapidement. J'avais entendu des voix et je ne m'y étais pas trompé : les filles étaient là.

- Il faut qu'on parle, déclarai-je à la ronde le plus sérieusement du monde. Je veux savoir tout ce que vous avez sur ce La-li-lu-le-lo à la con et je veux le savoir maintenant. Pourquoi mes parents et ceux de Rachel connaissent ce truc ? Pourquoi Natalia disait qu'on était pas en Latvérie par hasard ?

Le Master_of_Puppet, toujours actif, me permit de savoir où se trouvaient les disques d'armures du MetalBones et d'Iron Girl. Mieux (ou pire ? Impossible de savoir, pour l'heure), ce que je pouvais exactement en faire. Comme du portable de Natalia, de l'ordinateur posé dans un coin de la maison. Des capteurs médicaux de ma chambre. Affolé, je me mordis la lèvre inférieure pour me calmer. Je venais presque de sauter à la gueule d'agent du SHIELD, comme un chiot fou dans les pattes de son maître. Inutile de m'exciter comme ça, surtout avec ces deux là. C'était juste que cette histoire de La-li-lu-le-lo, c'était trop étrange pour ne pas concerner une part du M_o_P. Comment ? Je n'en savais foutre rien. Je savais une chose, cependant : mes emmerdes avaient commencé avec Jirô. Lui, je comptais bien lui mettre la main dessus avant de me barrer de ce pays à la con. Comparé à cette petite croisade personnelle, mes nouveaux petits soucis me semblaient presque secondaires.

- ...Désolé, j'ai le réveil un peu difficile. Ceci dit, on ne peut pas laisser indéfiniment ce sujet en attente, surtout si c'est pour qu'un autre Gundam du pauvre ne nous tombe sur la tronche entre deux. Merde, vous n'allez pas me dire que je suis le seul à me poser des questions ? Je voudrais en savoir plus avant qu'on aille passer les bracelets à Jirô et à ses petits copains latvériens, c'est tout. J'en ai assez de débarquer et d'apprendre les choses au compte-goutte. Que ça vous défrise peut-être est une chose, mais je suis comme vous un agent du SHIELD.

Au fait, depuis combien de temps on était ici ? Et c'était où au juste, cet "ici" ? J'aurai dû commencer par là et enchaîner l'air de rien sur le sujet qui m'occupait vraiment. Là, je me contentais de faire l'ours. Pas top pour ces gens qui avaient veillé sur moi alors que j'étais un poids mort à traîner tandis qu'ils avaient lutté pour nous sortir de l'autoroute en vie. Rachel s'était débarrassée de la chasse collée à nos basques, ce que j'avais "vu", mais j'avais raté ensuite combien d'heures dans mon état comateux ?
Un peu gêné de mon comportement, je m'appliquais à regarder un peu ailleurs en me massant la nuque.


- Y'aurait du café, s'il vous plaît ? J'ai l'impression d'une gueule de bois qui aurait suivi une nuit d'amour torride. C'est con, sachant que j'ai bu trois verres et pas baisé depuis des semaines.

Lol. Non ? Bon bon bon... M'apprendra à mieux me tenir. Par contre, j'espérais qu'il y aurait un peu de kawa de passé, auquel cas je perdrais mon peu de bonne humeur de sortie de coma.

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