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« le: jeudi 10 avril 2014, 00:31:44 »
Quel supplice de voir celle qu'on désespère se faire malmener devant soit sans pouvoir franchement intervenir.
L'hybride le fusilla du regard. « Je ne suis pas une marchandise…" lui lance t'elle. Ajoutant. « J’ai un prénom ! Kõya ! ».
Ce dernier mot explosa dans sa tête comme une gifle au visage. Son regard même furieux est si unique. Ses yeux sont de véritables joyaux. Sa beauté ne fit qu'aggraver son sentiment de solitude.
-Non seulement elle ne se souvient pas de moi mais elle se méprend déjà sur mes intentions. -
Marcus reste un instant pétrifié et désemparé. Son projet commençait mal. Lorsque la belle Neko est poussée dans la cage, le jeune bourgeois sort de sa consternation. Rien ne sert de se morfondre, il faut agir. Profiter du bonheur de la revoir. Elle, elle n'a pas changé. Elle respire la liberté, la vitalité et la fierté. Marcus retrouve alors le sourire. Un sentiment positif d'admiration reprend le dessus.
Les souvenirs refonds surface. Il y a un peu plus de trois trop longues années...
***
Dans une somptueuse cuisine où le personnel vient d'être congédié. Marcus retrousse ses manches. Kõya, épuisée de douleur, est assise sur un tabouret, le regard perdu droit devant elle. Il se penche sur son visage.
Comment t'appel tu?
Marcus plonge une éponge dans un seau d'eau fraiche. Il l'essor d'une poigne ferme. Délicatement, il caresse avec un coin légèrement humide, par petit mouvement temponne, la face meurtrie de la jeune femme en pleur. Pas de réponse de l'intéressée.
Je m'appel Marcus.
Le fils de marchand d'esclave, continue calmement de prendre soin d'elle, Il s'applique patiemment à apaiser toutes les zones de peau tuméfiées.
Tu as perdu ta langue?
La captive se calme lentement. Craintive, elle semble attendre la suite des mauvais traitements qu'elle vient de subir à côté dans le grand salon.
Tu as beaucoup de courage.
La Neko se décide enfin à le regarder. Une expression d'interrogation fait vibrer ses magnifiques sourcils.
Qu'est que cela peut bien vous faire?
Insensible a la froideur du ton de la réponse, Marcus lui sourit. Il est heureux de la voir se ressaisir. Il avait assisté à toute l'horreur de la scène. On peut dire qu'il venait de lui sauver la vie. Invité des Baritellos, le baron Corchetti, le propriétaire actuel de la jeune Terranide, n'était pas réputé pour son indulgence. S'il n'était pas intervenu, le tyrannique baron lui aurait arraché les yeux pour lui avoir une énième fois refusé ses avances.
C'est donc toi, l'indomptable Neko ?
Le jeune homme purifie encore son éponge pour s'attaquer ensuite aux commissures des lèvres où un filet de sang doit être absorbé.
Profitant de ce moment de paix, les deux jeunes gens se toisent dans le silence, pendant que les meilleurs soins sont prodigués. Leurs visages sont si proche qu'une gênante intimité s'installe.
Marcus marque un temps d'arrêt. Les deux regards s'entrecroisent parfaitement. La couleur framboise des iris de l' hybrides est hypnotique. Ils restent un bon moment comme cela à se fondre du regard. Un moment qui restera gravé dans la mémoire du jeune homme, comme le plus romantique qu'il ai connu. Marcus fini par lâcher l'éponge dans le seau et se relever.
Tu n'a rien à craindre de moi.
***
Soudain, une rafale de vent vient balayer la rue, soulevant au passage la jupe de la frêle robe que porte la jeune femme.
Il descend alors de selle, repousse les deux brutes de son passage. Saisi la porte avant qu'elle ne soit verrouillée et entre à son tour dans la cage.
Sous les regards éberlués des convoyeurs et des deux geôliers, il se dévêt de sa cape pour l'installer sur les épaules de la malheureuse. Ses gestes se veulent protecteur et sa voix chaleureuse. Il lui susurre à l'oreille.
Tu n'a rien à craindre de moi.