Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« Dernier message par Mona Duval le Aujourd'hui à 21:28:05 »
Sa respiration s’est-elle alourdie ? Est-ce moi qui ai envie de le croire ? La mienne en tout cas est courte. Je bois par à-coup, je regarde toujours l’écran sans le voir. J’ai toujours trouvé que c’était assez abrutissant comme média. Je me laisse transpercer par sa voix de basse. Je frissonne à chacun de ses mots, resserrant les bras autour de moi. Je me recroqueville à nouveau, gardant les pieds écartés. Toujours. Il l’a ordonné.

Des voix bourdonnent dans ma tête. Ça fourmille. Comme lorsque je suis dans mon bureau. J’essaie d’écrire, mais il y a mes collègues qui chahutent. Ils parlent sans cesse. J’ai envie qu’ils la ferment. Mais les voix cette fois, sont différentes. Elles sont comme autant de caresse à mes pensées. Est-ce que nos pensées peuvent jouir ? Mon sexe est brûlant et j’ai envie de me caresser, mais quand il me parle, j’écoute. Je ne fais rien d’autre qu’écouter.

« Tu fais beaucoup d’efforts pour ne pas gémir, je me trompe ? »

Deviné. Peut-être que je suis en train de devenir folle. Parano. Toute cette pression. Il ne peut rien me faire n’est-ce pas ? C’est un numéro jetable et je suis une fille jetable. Il m’aura oubliée dés que j’aurai raccroché. N’est-ce pas ? Un petit rigolo.

« Peut-être bien. »

Je gémis en sourdine, comme je l’ai appris à force de rencontrer mes amantes, mes amants, dans des endroits publiques. Ne pas se faire attraper. Le goût de l’interdit. Ce que je fais avec cet inconnu, c’est pire que le faire dans un lieu publique. Parce que je ne sais pas à quoi il ressemble. Mais lui ? Les images à l’écran ? Dans mon cerveau brouillé, je tente de trouver des réponses, mais j’en oublie la question sitôt qu’il se remet à parler tandis que je tangue. Que je me caresse. Que je bois.

« Un diable prendrait ce temps ? Se déplacer pour moi ? Pour une âme qui ne doit pas valoir grand-chose ? »

Mon ton est susurrant. Velouté. Je me fais charmeuse pour un serpent que je ne peux pas voir. Est-ce que le dos qui est apparu sur l’écran lui appartient ? Est-ce lui ? Une actrice qui me ressemble…peut-être que finalement, c’est juste un canular de mes collègues. D’autres écrivains où…alors pourquoi je n’arrive pas à le lui demander ?

J’embrasse le téléphone, le goût affreux. Il grogne de plaisir et murmure mon prénom. J’ai envie de faire des choses sales. Tout à coup, comme ça. Juste parce-qu’il a prononcé mon nom. Si c’est un rêve, je ne suis pas certaine d’avoir envie de me réveiller. Si c’est la réalité, je devrais réellement arrêter l’alcool. Je repousse la bouteille, bien assez soûle. Je la regarde vaciller sans tomber. Je fixe l’écran. Je ne sais pas quand je me suis installée sur la moquette, sa douceur sous mes cuisses.

« Préférerais-tu le goût de ma bouche ? De mon sexe ? »
« L’un après l’autre. Je ne sais pas dans quel ordre. Un peu des deux. »

Je retire mes doigts de mon intimité lubrifiée. Salive et cyprine. Je suis trempée sans avoir encore jouit. Ma culotte n’est plus qu’un morceau de tissu trempé et froid. Je tends la main pour prendre la petite bouteille de lubrifiant dans la commode et je reviens au téléphone, je reviens à l’écran. J’attends. Il m’a demandé si j’étais ivre. Je le suis trop pour le lui dire. Articuler me semble compliquer aussi je m’impose de ne faire que de courtes phrases. Je ne veux rien gâcher.

« Je ne comprends pas tout. »

 J’ouvre la bouteille de lubrifiant, ma respiration devenant plus forte sous la concentration. Lorsque j’y parviens enfin, le téléphone laborieusement coincé entre mon oreille et mon épaule, je m’en mets partout sur les mains. Je ris doucement sans perdre une miette de ce qui se passe de l’autre côté du combiné.

« Mais j’aime ça. »

Mes pensées ne se bousculent pas. Elles ne pourront pas me plonger dans le désespoir comme ça arrive le soir, dans la solitude du salon. Cette maison est trop grande pour une fille seule. Un homme me l’avait dit un jour. Je ne suis pas seule. Les voix caressent toujours mes pensées. Je gémis parfois doucement au téléphone. Je ne veux pas précipiter les choses. Je suis bruyante normalement.
Je suis hypnotisée par l’écran. Je vois le colosse. Il malmène Mona. Il me donne envie d’y être. J’ai chaud. Je me caresse en rythme avec ce que mes yeux voient. Lorsque ses doigts s’enfoncent dans la bouche de Mona, je glisse les miens dans la mienne. Le lubrifiant s’est mêlé à ma saveur. Sucrée. Un amant m’a surnommée Miel un jour. C’était quand ?

« Vous êtes un tordu… »

C’est un feulement tandis que mes gémissements se font plus forts. Personne ne m’entendra là où je vis. Personne sauf lui. Le bel homme sur l’écran. Il n’est plus un inconnu sans visage. C’est un maître qui me fait oublier l’orgasme tant attendu. Je m’approche de l’écran, à quatre pattes et pose ma main sur le corps de l’homme. Plus le mien. Ma seconde main suit, je me sens folle. Ivre. Excitée.
Je ne l’écoute plus. Je reste face à l’écran, à quatre patte sur la moquette. Une chienne dans un salon. Je m’accroche au bord du meuble télé. Je n’ai pas vu si j’ai mis ou non le haut-parleur en posant le téléphone. Mais est-ce important ? Comme si au fond, je sais qu’il m’entendra de toute façon. Et que moi aussi…je l’entendrai.

Je deviens sensible au moindre bruit de l’autre côté du combiné. C’est étrange. J’entends mieux que lorsque j’avais l’appareil rivé à l’oreille. Les vapeurs d’alcool évaporent rapidement les questions et je laisse le plaisir m’envahir. Ma main libre est maintenant sous le tissu de ma culotte. Je me caresse sans plus de gêne, offrant à mon maître mes chants lascifs. Je me cambre comme si c’était moi à l’écran, mes ongles crissant sur le meuble. J’entends et sens son souffle. J’ai chaud.

« Helel »

Je gémis, me caressant sans parvenir à jouir. Je l’atteins presque, puis il s’enfui. Alors je soupire, m’accroche au meuble et continue, sans réussir à saisir tous les mots d’Helel. Car c’est ainsi qu’il se nomme.

« Comme si vous…pouviez contrôler ça… »

Ma main à quitté le meuble télé. Les ongles enfoncés dans la moquette, j’ai le visage contre et je crie de plaisir dans la peluche crème. Mon bras me fait presque mal et tout en retirant des doigts poisseux d’entre mes cuisses, je me redresse et attrape le téléphone, m’entendant dire sans l’avoir réellement pensé, vais-je seulement m’en souvenir demain…

« Je vous jure… » J’étais essoufflée. « Allégeance… » Mon clitoris est gorgé de sang et il m’appelle. Comme toutes ces voix qui me disent que je fais le bon choix en m’offrant à un parfait inconnu. « Helel. » De mes lèvres, son prénom ressemble à quelque supplique obscène. « Je vous offre mon âme. Mon corps. Mes biens. » J’ai la tête qui tourne, agenouillée comme une nonne devant l’autel. « Jamais je ne refuserai un ordre de votre part.  Je me soumets. En mon âme et conscience. » Pompeux. L'ivresse me rend pompeuse.

D’où ça sort tout ça ?
Ce n’est pas ma voix…

Celles dans ma tête se sont tues. Je reprends le téléphone, moins essoufflée. J’attends. Mes doigts sont pleins de lubrifiant et je caresse mes seins, jouant avec mes tétons que je fais glisser contre mes paumes. J’ai envie de me les faire percer. J’ai soif. Je gémis dans le téléphone, le prénom de celui que je dois appeler maître. Ce jeu prend une tournure des plus intéressante.
2
La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« Dernier message par Helel le Aujourd'hui à 21:17:43 »
Elle était complètement ivre, son amant téléphonique pouvait le sentir également. Mais ce qu’elle lui faisait… Tout démon qu’il puisse être, Helel se sentait tout aussi ivre. Qui aurait pu penser qu’il serait si difficile de ne pas porter sa lourde main jusqu’à son sexe ?

« Peut-être l’ai-je simplement deviné. » Minauda le colosse de sa voix caverneuse. « Tu fais beaucoup d’efforts pour ne pas gémir, je me trompe ? »

Un long soupir quitta ses lèvres, devenant presque un râle rauque tandis qu’il jouait lui-même avec l’élastique de son boxer moulant. Aussi alors parfois, entre les murmures et les vagues, Mona pouvait-elle entendre le claquement discret de ce sous-vêtement, tandis que son interlocuteur se ravisait.

« Je viendrai la prendre de mes propres mains, si tu oses refuser. » Le ténor avait l’habitude de donner des ordres, à n’en pas douter. Il la voulait désormais. Pas juste son corps, pas simplement se plonger entre ses cuisses pour la laper avec désir. Non, il lui fallait la moindre parcelle de chair, la plus petite goutte de son parfum. « Pas le diable. Juste un diable. »

Une petite correction qu’il était bon de préciser.

Et voici qu’elle osait à nouveau le rendre brulant de désir. Helel n’était pas certain d’être le seul à mener la danse. Mais ce n’était pas une situation désagréable. Pour un être comme lui, les sons menaient à des images, les images à des sensations qui animaient tout son corps. Il frissonna intensément lorsqu’enfin Mona commença à franchement se toucher.

« Hmf. Mona… » Quel doux nom, un nom que l’on peut prononcer aisément dans un soupir, en se mordant la lèvre, une main glissant près de son sexe encore couvert de tissu. « Aaah… Quelle divine petite bouche. »

Il se moquait bien que le goût soit désagréable pour sa petite chose. Il voulait simplement que les sons deviennent images, que les images lui permettent de rêver ces lèvres moelleuses contre son corps. Qu’elle n’oublie pas le moindre centimètre de muscles. En même temps, il la lécherait et l’embrasserait avec autant de ferveur.

« Préférerais-tu le goût de ma bouche ? De mon sexe ? » Tant pis, elle gagnait cette fois, sans même le savoir. La lourde main du démon vint à son chibre douloureusement dressé, le saisissant avec à peine plus de douceur qu’il n’en montrerait pour le petit cou de Mona, quand son heure viendrait. « Des images ? Es-tu ivre ? »

Bien évidemment, elle l’était. Ce qui permettait au démon d’exaucer le souhait ainsi formulé sans trop se soucier des conséquences. Peu d’humains connaissant la magie sur Terre, il était de rigueur de ne pas en abuser. Mais au diable les rigueurs, car ce diable là avait faim de son amante.

« Ce doit être agréable, de pouvoir voir ce que l’on veut. Ce que l’on désire au plus profond de soi-même. » Comme pour illustrer ces paroles, la télévision sembla lentement revenir à la scène d’avant. Mona, allongée sur le dos et à la merci d’un véritable colosse, lequel lui agrippait les hanches, lequel venait lui mordre l’intérieur des cuisses sans lui laisser de répit, lequel se délectait de son intimité trempée. « Ce que je désire, ce serait d’embrasser ta petite bouche… »

Sur l’écran, la scène mouvait en accord. La figure massive nichée entre les cuisses de Mona remontait alors doucement, arrivant à son visage. Deux énormes mains se posaient sur les tempes de l’auteure tandis que la « caméra » se réajustait en conséquence.

Le visage de l’homme était difficile à discerner, hormis ses lèvres charnues, qui prenaient un malin plaisir à mordiller celles de Mona. Que de moiteur et de chaleur dans ce baiser, plus encore de bruits obscènes. Était-ce bien un homme, ou une bête sauvage avide d’un repas bien chaud ?

L’un comme l’autre, le cruel maître semblait prendre un malin plaisir à jouer avec cette Mona fictive, capturée par la caméra de l’imagination. Le salaud interrompait le baiser pour venir glisser ses doigts intrusifs dans la petite bouche accueillante, glissant sur le velours de sa langue avec insistance. Il la faisait doucement hoqueter, sans la moindre gêne, sans le moindre état d’âme.

« Je vais occuper toutes tes pensées. T’accaparer chaque seconde, chaque instant. » Elle devrait craindre ces paroles. Mais ce n’était qu’un jeu, pas vrai ? Il disait cela pour qu’elle mouille, pour qu’elle cède à l’ivresse. Après tout, il ne connaissait qu’un nom, et un pauvre numéro de téléphone. Elle pouvait bien se laisser aller… « J’ai envie de te chasser. Et je sais que tu le veux. Je l’entends à ton souffle, au bruit de tes doigts contre ta langue. »

La télévision n’en finissait pas de décrire la scène, d’accompagner le récit effrayant du beau diable. Enfin, un visage commençait à se dessiner. Mona pouvait apercevoir le regard calme et oppressant de son tortionnaire. S’en rappellerait-elle le lendemain, lorsque l’alcool aurait eu raison de ses souvenirs ? Helel pourrait-il vraiment occuper ainsi les pensées de cette amante fictive ?

Sur l’écran, le mâle délaissait enfin le beau visage de Mona. Il laissait un sexe démesuré reposer contre le ventre de l’humaine, promesse qu’il s’enfoncerait profondément en elle, laissant à peur et désir le loisir de s’installer confortablement. Puis, enfin, bourreau et libérateur à la fois, il s’y enfonça.

Lentement, lentement et inexorablement, le fer de cette lance de chair s’enfonçait dans les entrailles de la jeune femme. Il y allait doucement, la raclant avec insistance et réchauffant amoureusement sa petite chatte absolument trempée. Comme rappel de l’existence du maître, hors de cet écran ensorcelé, il y avait son souffle rauque, lequel accélérait doucement au rythme des grincements de sa chaise.

Mona pouvait aisément le deviner s’enfonçant dans son assise, de plus en plus lourd de désir, le subtil bruit du tissu comme seul indice du fait que lui aussi touchait son sexe. Pas plus que de raison, faisant durer le plaisir. Il se refusait à jouir, réservant sa divine semence crémeuse au corps de Mona. Bientôt, bientôt.

« Mon nom est Helel. » Dit-il dans un souffle. « Jure-moi allégeance, et je t’autoriserai à jouir. » Était-ce l’ordre ainsi formulé qui empêchait Mona d’atteindre l’apogée ? Le démon avait-il une si importante emprise mentale ? Ou usait-il de magie pour satisfaire son besoin de contrôle ? « Tu seras à moi, Mona. Que tu le veuilles ou non. Tu seras à moi tôt ou tard. »
3
La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« Dernier message par Mona Duval le Aujourd'hui à 21:12:02 »
Je termine les dernières gouttes du verre. Lorsque je le repose, ma main ne tremble plus. Pourtant, je continue d’avoir peur, tout en me sentant rassurée par une chaleur inattendue. Je veux tout mettre sur le compte de l’alcool. Peut-être même que je me suis endormie sur le canapé en rentrant et que je suis en train de rêver. Pourquoi pas. Ce doit être ça.

« Si tu veux te toucher, fais-le. Arrête de décroiser tes belles petites jambes. »

Un frottement. Il caressait quelque chose. Lui ? Non. C’était comme lorsqu’on passe la main sur une table. Par mimétisme, je le fais tandis qu’il me dit de me toucher. Je n’en ai pas envie. J’ai envie de l’entendre encore.

« Comment…vous me voyez ? »

La trouille revient. Je commençais à y croire, à cette histoire de rêve. Mais ça virait au cauchemar. Je me sentais comme héroïne d’un mauvais film d’horreur. Lorsque je me déplace, mal à l’aise, sur le canapé, je sens en me réinstallant après avoir pris la bouteille de vin, que ma culotte est trempée. Ce simple échange téléphonique me faisait plus d’effet que la plupart des amants que j’ai connu dans ma courte vie. Je me recroqueville à nouveau. Il a dit de ne pas croiser les jambes.

« Quoi que vous fassiez, arrêtez. »

J’avais chaud à nouveau. Une chaleur enveloppante, qui devient vite éprouvante. J’ai la sensation d’une main sur ma nuque. C’est ma posture. Ce doit être ça. Je me redresse, mes cuisses s’écartent. Il m’a dit d’arrêter de bouger les jambes. J’ai obéi. Pas moi. Mon corps. Je ne me rends pas compte de ma position et je bois à même la bouteille. Du vin me glisse sur le menton, tâche le débardeur blanc que je porte sur ma lourde poitrine nue. Mes tétons forment de petits dômes avec le tissu. Je suis ivre.

Il se caresse. Non ? J’ai envie de lui demander. Cette question me brûle les lèvres, mais je ne soulagerai pas ma curiosité. Je bois. J’ai chaud et je relève lentement le débardeur sur mon ventre, je le coince sous mes seins. C’est comme si des tas de mains me caressaient. Des mains puissantes et chaudes. Ce n’est pas comme le fourmillement qui me gagne quand je suis défoncée. C’est autre chose. Une sensation que je ne peux pas décrire. Il n’y a peut-être même pas les mots. Pourquoi ai-je une impression de doigt sur un torse ? Comme si je me trouvais avec un homme qui…un homme. J’ai à nouveau chaud et ma main libre est passée du canapé à ma cuisse que je tends doucement. Je ne veux pas qu’il entende. Est-ce qu’il me voit vraiment ?

Tout ce qu’il dit est obscène. De sa manière de dire mon prénom à celle qu’il a de prononcer le mot « langue ». Mon ventre est dur et musclé sous mes doigts. Machinalement, je me caresse la peau, abdo après abdo. Je titille mon nombril, comme quand j’étais enfant. De temps en temps, j’arrête mes gestes pour prendre une nouvelle gorgée de vin. Ma bouche devient pâteuse, mais mes mot sont clairs.

« Comment pouvez-vous le voir ? » Je sors le doigt de mon nombril. Je me redresse et tente de percer la noirceur au dehors. Une ombre me fait sursauter. « C’est un jeu n’est-ce pas ? »

Je me laisse retomber dans le canapé. Une jambe tendue. Pied sur la table. Une longue chaussette blanche qui fait des plis sur la générosité de ma cuisse. J’ai perdu l’autre quelque part. sûrement dans ma chaussure. Je replie mon autre jambe, gardant les cuisses écartées. Je joue avec l’élastique de ma culotte, faisant apparaître et disparaître la roseur de mon sexe. Pour un publique imaginaire. Je frémis à chaque fois que le tissu roule sur mon clitoris déjà gonflé. J’ai peur, mais je suis excitée.

« Ce n’est pas un mensonge…mais c’est une jolie manière de me cacher la vérité. » Je marque une pause, lâchant un gémissement involontaire suite à un nouveau frottement. Le tissu s’imbibe, au moins autant que je commence à l’être. J’ai bientôt fini la bouteille. « Maître. »

Je suis presque amusée de la tournure que prennent les événements. Pourtant, d’un pas chancelant, le téléphone à l’oreille, bercée par le souffle rauque de mon interlocuteur, je me dirige vers la porte. Je dois être le tableau navrant de l’ivresse. Parfois, je m’accoude à un mur, tentant de garder l’équilibre. Je refuse de lâcher le portable. Je le garde précieusement. J’ai besoin de rester. Besoin. Je ferme quand même la porte à clef. Je vérifie les fenêtres, sans décrocher de sa voix.

« Ton âme. »

Je m’arrête au milieu du couloir. Je glisse le long du mur. Une nouvelle bouteille à la main. C’est du courage liquide. Je bois. Je répète dans un chuchotement « Mon âme ? » Et si je n’en ai pas ? C’est cliché de dire ça. Je me tais. J’écoute, son souffle. Le mien se mêle au sien. Plus rapide. Halètement de chien. Une chienne. Assise dans le couloir qui me semble soudain trop long. Je regarde le canapé que j’ai quitté et me lève pour y retourner. Je m’y installe, les jambes toujours écartées. Il m’a ordonné de ne plus les bouger. Décroiser ou recroiser. Écartée. Ça devrait lui plaire.

« Je prendrai ton âme à jamais, je ferai de toi mon jouet. »

Voilà qu’il fait des rimes maintenant. J’ai envie de rire. Je la réprime, parce que sa voix résonne dans ma tête. J’ai besoin d’eau. Je bois celle qui traîne sur la table. Le verre tombe, car j’ai loupé le meuble en voulait le reposer. Il ne se casse pas, je ne le ramasse pas. Je reste crochée à ce foutu téléphone.

« Et si je refuse ? »

Je n’aurai pas de livre. Je n’aurai pas d’histoire. Alors que l’inspiration me gagne, que ma main est entre le tissu et la chaire.
Ivre. Je suis totalement ivre. Je vais vendre mon âme à un inconnu.

« Vous êtes le diable ? »

Je ris. Un rire rauque. Je tousse, m’excuse. Je casse un peu l’ambiance sexuelle et tamisée. Je case les codes du téléphone. Mes doigts sont chauds et humides lorsque je les lève. Je regarde la brillance de mon excitation. Je la goûte. J’observe en souriant les petits fils visqueux qui relient entre eux mon index et mon majeure.

« Je veux te mordre, te gifler et te couvrir de baisers. »

Il allait me tuer. Je frissonnais alors que j’étais moite de sueur. Il faudra que je parle de ça à mon propriétaire. Ce n’est pas normal d’avoir si chaud alors que dehors ce n’est pas non plus la fournaise. J’essuie mon front du dos de la main. Je glisse mes doigts entre mes lèvres. J’étouffe en l’entendant. Comme une lourdeur sur la nuque. Une nouvelle rasade de vin, je bascule la tête en arrière, comme pour me débarrasser de cette étrange pression.

« Embrasse ce téléphone. Laisse-moi ressentir la pulpe de tes jolies lèvres…C’est un ordre ! »

Une part de moi ne veut pas obéir. Un inconnu dans un téléphone qui joue avec mes nerfs. Qui m’excite tout en m’énervant. J’ai envie de le détester, pourtant je reste là, suçant de temps en temps mes doigts après avoir effleuré ma féminité. Je suis trempe comme je ne l’ai que rarement été.

Le téléphone à un goût étrange. Lorsque je pose ma bouche dessus, que je l’embrase. Je me sens stupide. Comme lorsque toute jeune adolescente, je m’entraînais à embrasser avec ma main. Ma main était sucrée à cause des bonbons à l’époque. Le téléphone a un goût étrange. Vraiment étrange. Déplaisant. Mais je continue et m’arrête, comme si je me rends compte tout à coup de ce que je suis en train de faire. 

La scène se déroule toujours sous mes yeux et il peut entendre que j’apprécie ce que je vois car je gémis en même temps que la Mona de l’écran. J’ai envie d’être à sa place. Un inconnu entre mes cuisses. Je ne parviens pas à décrocher le regard de la télévision et mes doigts glissent en moi. Cambrée au bord du canapé, les pieds enfoncés dans les poils du tapis, je soupir, mon débardeur passé au-dessus de ma poitrine. Je ne pose pas le téléphone, j’ai besoin d’entendre son souffle et je veux qu’il entende mon plaisir. C’est malsain. Mais si je raccroche, j’ai peur d’avoir froid. J’ai peur de me retrouver seule dans le silence de mon appartement.
Les bruits obscènes me hanteront plusieurs nuits durant après cette rencontre. Humides. Succions. Je me retiens de justesse de ne pas me caresser furieusement jusqu'à la jouissance. Je veux patienter encore...j'ai toute la nuit.

« Je ne veux plus. » Il veut encore que j’embrasse le téléphone. C’est étrange et le goût sur ma langue à de la peine à partir. Je suis obligée de boire un peu de vin à nouveau, alors que je suis déjà ivre. « Je n’aime pas ce goût. » Je soupir, retirant les doigts de mon sexe. Je les porte à ma bouche. Il entend le son que cela produit et je reprends, tout en me léchant les lèvres. « Si vous me montrez encore les images d’avant, je fais ce que vous voulez. »


Tout se déroule comme dans un rêve. Je balance, absurde, entre la peur et la curiosité. Le plaisir et l’angoisse. Un bruit dehors me fait sursauter. Une voiture qui passe. Ses phares me font précipitamment fermer les stores. A chaque fois, je reviens sur le canapé, écartant les jambes, obscène. Je fixe l’écran, l’oreille attentive, la bouche entre-ouverte. J’ai de la peine à respirer. Par moment, c’est encore comme si quelqu’un parcourait ma gorge. Mon corps était la cible de ces étranges sensations, mais après ma nuque, ma gorge en fait les frais. Je pourrais raccrocher pourtant. Mais je ne peux pas m’y résoudre.

La main sagement posée sur mon genou, j’attends mon maître. Mon maître…pourquoi pas. J’ai déjà joué ce genre de rôle par le passé. Même si aujourd’hui, c’est comme si je jouais mon avenir. Une étrange sensation et ce n’est pas de mon prochain livre dont il est question.
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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« Dernier message par Helel le Aujourd'hui à 21:06:02 »
Quelle belle voix. Helel inspirait doucement à travers le combiné, comme un lourd souffle continuant ses caresses impromptues sur la peau de Mona. Il paraissait impensable que le démon puisse la sentir resserrer les cuisses, qu’il puisse toucher à pleines main son petit ventre chaud de désir et d’anticipation.

Pourtant, les doigts du Grand-Duc se sentaient sur la chair moelleuse et délicate de l’humaine, alors qu’il parcourait doucement le bois qui constituait les rebords de la fenêtre. Il grondait doucement d’approbation, presque comme le ronronnement d’un fauve, apaisant et terrifiant à la fois. Pensait-elle jouer avec un inoffensif pervers ?

« Si tu veux te toucher, fais-le. Arrête de décroiser tes belles petites jambes. » Il gronda, imposant de par le ton de sa voix. Helel n’avait rien d’un maître cruel. Mais il est important de faire savoir à ses amantes que seule l’honnêteté est récompensée. « Tu as tort de ne pas avoir peur. »

Il resserra lourdement son énorme main sur le combiné, et comme le battement d’ailes d’un papillon, l’effet s’en ressentit jusque dans l’appartement de Mona. Elle pouvait sentir le souffle dans son cou devenir emprise, ce souffle qui caressait son corps à moitié dénudé un peu plus tôt. Etait-ce normal ? Etait-ce l’alcool qui réveillait cette chaleur entre ses cuisses ? La voix rauque et cruelle de son interlocuteur ? Le tabou de cet appel ?

Helel défit lentement les boutons de sa veste, de sa chemise. La chaleur du monde humain n’est rien face au brasier des enfers. Pourtant, il avait chaud, terriblement chaud. Se baigner dans l’eau glaciale n’aurait d’effet sur lui. D’une façon inexplicablement audible par le téléphone, sa lourde main glissa contre son torse, de ses pectoraux saillants à ses abdos ciselés, s’arrêtant juste sous sa ceinture.

« Tu trembles. » Pouvait-elle ressentir la frustration qu’il ressentait lui-même en ce moment ? Pouvait-elle sentir son entrejambe brûler de désir, tout en sachant que seuls ses doigts, seul le rebord de son assise pouvaient réellement combler sa curiosité ? « Mona. C’est tellement agréable à prononcer. Ça me glisserait presque sur le bout de la langue. Mona. »

Le nom a un pouvoir que les mortels ignorent. Entendant enfin le vrai nom de la jeune femme, le démon fut parcouru d’un frisson d’extase. Il ferma les yeux, contenant ses pouvoirs, qui brulaient d’envie de lui décrire tout ce que vivait et voyait Mona. Il respectait l’intimité de cette parfaite inconnue. La découvrant à mesure qu’elle le découvrait.

Mais, jamais il n’aurait pu empêcher son imagination de suivre son cours. Jamais il n’aurait pu s’empêcher de sentir le parfum délicat à travers le combiné téléphonique. Amant brutal, possessif et cruel, il voulait s’approprier la moindre goutte, le plus petit effluve de ce parfum féminin. Encore… Encore !! De tout son être, il empêchait ses doigts d’aller rencontrer son sexe rudement titillé par la douce voix de Mona.

« Mona, tu peux m’appeler… » Il réfléchit un instant, se mordillant la lèvre un instant avant de surenchérir dans un souffle rauque. « Tu peux m’appeler Maître. »

Le coût… L’avait-elle réellement invoqué ? Avait-elle seulement un prix à payer pour avoir été la malheureuse cible d’un odieux destin ? Helel y songea un moment. En guise d’indice sur l’hésitation de ce fantasme vivant, il y eut un court silence, avant qu’enfin la voix du démon ne s’élève.

« Ton âme. » Dit-il d’une voix suave, plus envoutante et entêtante qu’un baiser moite et chaud, qu’une main insistante agrippant chaque centimètre de peau. « Je prendrai ton âme à jamais, je ferai de toi mon jouet. » Tu en as besoin, tu le veux, murmuraient des voix lointaines à l’oreille de Mona. « Ton beau petit cou sera serti d’un collier, ta bouche destinée à baiser la moindre parcelle de mon corps. »

Sentait-elle cette pression sur sa gorge, qui illustrait à la perfection les paroles du beau diable ? Et était-ce son imagination qui lui faisait ressentir d’insistants baisers charnus contre la nuque, le long du dos ? Mona n’était pas la seule victime de tourments. Helel aussi en ressentait la désirable cruauté, l’impatience inassouvie.

« Je veux te mordre, te gifler et te couvrir de baisers. » Il se mord doucement la lèvre, et l’espace d’un instant, l’humaine pourrait ressentir cette légère morsure contre sa propre bouche. La télévision semble cesser de passer publicité insipide sur publicité insipide, laissant place à une étrange scène. « Embrasse ce téléphone. Laisse-moi ressentir la pulpe de tes jolies lèvres. » Il ronronne de plaisir. « C’est un ordre. »

Sur l’écran se dessine Mona, allongée sur un lit aux draps de satin rouges. Elle peut se voir elle-même gesticuler et se cambrer, un inconnu au visage niché dans le creux de ses cuisses, dont elle ne discerne clairement que le large dos musculeux. Les bruits de succion obscènes se succèdent, laissent place aux sons moites de larges doigts prenant place dans son intimité trempée.

Délire-t’elle ? Ne connait-elle pas l’alcool et ses effets ? A-t’elle jamais connu hallucination aussi réelle ? Lorsqu’elle clignerait des yeux, la scène disparaitrait aussitôt, remplacée par une publicité quelconque. Brisant le silence, un souffle, chargé de tabac, à l’odeur boisée d’un épais cigare.

« Donne-moi ta bouche. » Ordonne la voix, impérieuse. « Dépêche-toi. »
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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« Dernier message par Mona Duval le Aujourd'hui à 20:56:55 »
Je m’installe plus confortablement dans mon canapé. « Je suis Ruby ». Le film se déroule toujours, muet. Il y a un souffle au téléphone. Un souffle chaud. Je ne sais pas comment je le sais, mais je le sens. Je frissonne, comme si j’ai froid. De deux doigt, je tire un plaid turquoise sur mes cuisses et j’attends, légèrement angoissée. Nerveuse comme une jeune mariée lors de la Lune de Miel.

« Ruby. »

Sa voix est rauque. Basse. Si profonde que j’ai le sentiment de l’avoir dans les tripes. Je vibre. Je ne connais même pas la personne de l’autre côté. C’est excitant. Je vide mon verre, buvant mon vin que je mêle aux paroles étranges de mon inconnu.

« Je pense que c’est moi qui dois faire quelque chose pour toi. »

J’avais à faire à un petit rigolo. Ou quelqu’un qui connaissait les règles du jeu mieux que moi. J’aimerais lui demander ce qu’il entend par là, mais bien trop nerveuse. Ma main tremble et elle tremble toujours lorsque je me sers un quatrième verre. J’écoute, je ne parle plus. C’est mon plan, mais celui à l’autre bout du fil, en une phrase, me l’a volé. Je me sens idiote et j’ai envie de raccrocher.

« J’aimerais connaître les raisons qui poussent une jeune femme à donner son numéro de cette façon. »

Son rire est comme une onde électrique dans mon échine. Je m’agite sur le canapé, pliant et dépliant les jambes. Je porte le verre à mes lèvres, je commence à avoir chaud. Les joues roses. Je me sens idiote en plus de commencer à être soûl.

« Mais tu vas me mentir n’est-ce pas ? »

Pendant qu’il parle, j’écoute. Je ne sais même pas pourquoi. Ce doit être parce-que si je ne tiens pas, je n’aurai pas de livre à offrir à ma maison d’édition. Ils attendent sur moi. Je ne vais pas les décevoir.

« Je ne sais pas. »

Idiote. Bien que toujours suave, il va remarquer le tressaillement dans ma voix. Cette réponse brève. Qui est-il ? Si je lui demande, il va sûrement me demander qui je suis vraiment moi. Cette expérience est déplaisante. Hors de contrôle.

« Je l’ai fait pour d’étranges raisons. Vous ne comprendriez pas. Que désirez-vous ? »

Je ne peux empêcher mon ton de durcir. Légèrement. Je ne veux pas perdre mon temps avec quelqu’un qui s’amuse. J’ai besoin de matière à travailler. Pourtant je ne raccroche pas. Ma main garde contre mon oreille le téléphone, Comme si au fond, j’avais envie…c’est plus que ça. Besoin de l’entendre encore. Savoir ce qu’il va dire. Je maudis plus que jamais ma curiosité en cet instant.

« Mon plaisir…mon plaisir… »

Ce doit être l’alcool. J’ai si chaud tout à coup. Je laisse le plaid glisser contre mes jambes. Le simple contact du tissu contre ma peau me ferait presque gémir. Je dépose le verre sur la table base, la manquant presque. Un peu plus et je me retrouvais avec du vin rouge sur ma moquette en peluche crème. Le téléphone, pourtant, ne quitte pas mon oreille. A aucun moment durant notre échange. J’ai besoin de savoir. Que va-t-il se passer après ?

« Je ne saurais me contenter de te violenter avec amour. Il me faudrait ta dévotion entière, que tu m’appartiennes »

Une pause. Pendant qu’il parlait et même lorsqu’il se taisait, je sentais une présence. Quelque chose de chaud, réconfortant. Mais. Mais un sentiment de malaise m’envahit de plus en plus. Ce n’est pas normal et l’alcool ne m’a jamais fait ressentir de telle chose. Un mélange d’émotion particulier, entre l’angoisse, la peur et quelque chose qui ressemble à de l’excitation. Elle monte d’entre mes cuisses et envahit mon ventre.

« Était-ce un peu trop direct, Ruby ? »
« Moi c’est Mona. »

Ma voix est restée celle de la femme du téléphone, proche ma voix naturelle, mais je suis sincère cette fois. Je n’avais plus envie de jouer. Ou de mentir. Sa voix a d’autorité ce qu’il faut pour me faire me recroqueviller sur le canapé. Le visage entre les genoux, j’écoute son souffle rauque avant de me mettre à réfléchir. Je ne sais pas dans quoi je m’engage et pourtant, je m’entends parler. Les mots sortent comme mécaniquement. Pourtant, rien n’indique que ce sont des mensonges.

« C’est un pacte…que vous voulez n’est-ce pas ? »

Je suis Faust face au Diable.

« Si j’accepte…que va-t-il se passer ensuite ? Dites-moi ? Soyez direct. Je n’ai pas peur. »

Je suis morte de trouille. Enfoncée dans mon canapé, le combiné accroché à mon oreille. Il fait partie de moi maintenant. Il y a des publicités à la télévision. Des rasoirs, des gâteaux. Tout défile depuis tout à l’heure sans que je n’y prête attention. Le souffle rauque. Il fume. Qu’est-ce qu’il fume ? J’ai envie d’une cigarette. Je ne dois pas. J’ai envie de sentir des mais sur moi. Les siennes ? Je ne le connais même pas. Mais cette idée à quelque chose de malsain. Excitant.
Je suis morte de trouille.
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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« Dernier message par Helel le Aujourd'hui à 20:43:12 »
Au milieu des enfers, entre plaisir et souffrance, il y a une fenêtre. Un minuscule carreau de verre, à travers lequel la curiosité peut trouver satiété. Dans les quartiers du Grand-Duc, il y a un démon avide. De tout. De pouvoir et de plaisir ? Mais le pouvoir et le plaisir sont des drogues qui ne durent qu’un temps. Un temps qu’on ne saurait mesurer à l’éternité.

Helel était son nom. Nonchalamment assis sur un fauteuil richement décoré, il observait. Une sorcière de conte aurait rougi d’envie en contemplant ce petit carreau de verre. Plus qu’un miroir capable de trouver la plus belle femme, cette fenêtre donnait sur les fils de la destinés, entremêlés.

De cette assise, à travers le carreau, le Grand-Duc voyait un endroit sordide comme il en avait tant vu. L’odeur du malaise et de la décadence. L’odeur de la chambre d’un roi parmi les rois, comme celle de chiottes d’une quelconque boite de nuit parmi des milliers. Des toilettes, vraiment ?

Un numéro apparaissait à ses yeux, et la fenêtre ne mentait jamais. Helel devait appeler cette personne, dont il ne savait rien. Insistante, la fenêtre refusait de changer de sujet, arrêtée sur l’image d’un numéro inscrit au milieu de graffitis scabreux. Certains auraient dit que cette vitre menait au destin de celui qui essayait de voir à travers. Pour le Grand-Duc, maître parmi les maîtres, ce n’était qu’un moyen de passer le temps, d’observer des choses insolites du monde des humains.

Le divertissement pour les démons millénaires, que les plaisirs infinis du Palais Infernal avaient lassés. Le beau diable caressait sa barbe, affalé sur son siège, seul témoin de cet étrange rituel. D’aucuns l’invoquaient en inscrivant des runes et en allumant des bougies, scandant son nom en sachant qu’ils y laisseraient leur âme.

« Jamais encore on ne m’avait convoqué en écrivant un numéro de téléphone au marqueur sur une porte de toilettes. » Soupira le colosse en décroisant les jambes, se penchant sur la petite vitre. « Qu’il en soit ainsi. »

Nul démon ne refuserait une invitation, aussi vulgaire puisse-t ’elle être. Helel tendit sa paume vers le plafond, alors que des nuages de fumée grisâtre entouraient sa main, l’engloutissaient dans un voile opaque. Un téléphone tout bête, passé de mode et tout juste bon à passer quelques coups de fil.

Le Grand-Duc, s’il ne méprisait pas ardemment les humains, n’accordait cependant qu’un maigre intérêt à leur technologie, à leur vie. Quelque chose le titillait pourtant. Le goût du neuf, l’envie de voir l’audacieuse personne qui attirait ainsi l’intérêt de la fenêtre, parmi tant de milliards de mortels.

Les lourds doigts du monstre s’abattirent avec méthode sur le clavier. Il sentait l’impatience des touches, comme si l’étrange création entre ses mains essayait de le presser. Helel ressentait presque la lassitude de Mona, le besoin de trouver l’inspiration en faisant une folie, en brisant un interdit.

Pas de réseau.

« Evidemment. » Le Grand-Duc souffla longuement, avant de se redresser. Ses vêtements déchirés et presque médiévaux bien vite remplacés par un simple costume noir, typique du dress code terrien. Restait juste à trouver un endroit. « Japon. » Dit-il de sa voix grave.

La fumée engloutit le démon tout entier, n’en laissant plus rien qu’un parfum boisé, ôtant sa forme à la créature. Se rematérialiser dans un autre monde était un jeu d’enfant pour un infernal comme Helel. Il avait atterri dans une petite cabine, près des côtes, loin de la civilisation. Juste assez près d’une ligne téléphonique, évidemment.

N’importe quel mortel du coin aurait affirmé que la confortable petite cabine avait toujours été là, alors même que le démon venait de la matérialiser pour ses besoins. Voilà bien l’une des rares fois où le doute pesait sur la personne qu’il aurait au bout de la ligne. C’était si intéressant pour un démon comme lui. Presque excitant, sans rapport avec le plaisir charnel sous-entendu par l’annonce.

« Ruby. » Répéta la voix rauque d’un ton légèrement amusé. « Je pense que c’est moi qui dois faire quelque chose pour toi. »

De l’autre bout du fil, la jeune femme à la voix sensuelle pouvait entendre le bruit des vagues non loin, du bois grinçant d’une chaise dans laquelle s’enfonçait son interlocuteur, serein. Les sens du diable, affolés, ne manquaient aucun son, même infime. Il aurait pu aisément s’imaginer la pièce dans laquelle elle « travaillait », s’il l’avait voulu.

« J’aimerais connaître les raisons qui poussent une jeune femme à donner son numéro de cette façon. » Il rit doucement, brièvement. « Mais tu vas me mentir, n’est-ce pas ? » Oserait-il lui dire qu’il le sentait à sa voix, à la façon dont il pouvait entendre qu’elle jouait un personnage ? C’eut été impoli.  Ne jouaient-ils pas tous deux un rôle ? Improvisant pour le plaisir de l’autre jusqu’à la petite mort ?

« Mon plaisir… Mon plaisir… » Le souffle grave du monstre semblait se répandre à travers le combiné, s’écrasant avec douceur contre le cou de Mona, malgré qu’ils fussent à plusieurs kilomètres de distance. Elle aurait pu avoir l’impression qu’il susurrait à même son oreille. Pire encore, elle aurait pu croire que cet homme dont elle ne connaissait l’apparence la prenait dans ses lourds bras musculeux, alors même qu’il réfléchissait à sa récompense. « Je ne saurais me contenter de te violenter avec amour. Il me faudrait ta dévotion entière, que tu m’appartiennes. » Il marqua une pause, tirant sur un cigare sorti de nulle part, de fumée grise, comme tout ce qu’il désirait. « Était-ce un peu trop direct, Ruby ? »
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La langue inconnue n’allait pas simplifier la communication. Pyratetus lui, aurait pu lui parler, les flammes avaient leur langage universel. Mais Callisteros ne le parlait pas. Pas assez compatible avec, sans doute, il suffisait de voir sa silhouette à moitié charbonneuse pour comprendre cela. Mais du coup, faute de grives, eh bien les merles pouvaient bien finir dans leur estomac, non ? et en parlant d’estomac, il y en avait une qui avait faim, besoin de manger, semblait-il, vu comment elle engloutit rapidement la première bouchée du repas qui n’avait rien d’un festin. Elle découvrirait bien vite qu’elle aurait droit à de bien meilleurs mets, une fois arrivée. Elle serait traitée en vrai princesse. L’Eternel Ardant était quelqu’un ne faisait pas peu de cas de ses enfants.

Utilisant la même gestuelle que lui, elle finit par se présenter. Soleda comme prénom. Plutôt joli, ça avait une consonnance…. Il ne savait pas trop, mai il pressentait le côté flamboyant du prénom. C’était l’évidence même. Son accent roulant sur les « r » avait quelque chose de chantant, de musical à l’oreille, il fallait le reconnaitre. Cela donnait une douceur à sa voix, d’une certaine manière.
Même si la crainte perlait quand même quand elle reprit la parole.
Logique.

Mais il comprenait ce qu’elle voulait dire. Grace au symbole qu’elle dessinait du manche de sa cuillère. Au moins, ce langage là était-il universel. Il fit un signe de tête positif pour valider sa question, qu’il l’avait comprise. En même temps, s question était légitime.
Il dégaina un couteau, san geste brusque et l’utilisa pour tracer dans le sol des symboles. Un rond, symbolisant la terre, un bonhomme bâton dessus, puis une flèche qui indiquait le rond d’à côté. Les ronds ressemblaient un peu à des patates, mais il faisait rapidement. Voilà, elle pouvait voir le dessin.

« Soleda. Terra. »

Il indiquait le petit bonhomme de la pointe de son couteau pour la désigner, puis désignait le rond où allait la flèche. Puis, il la regarda à nouveau, et eut une idée pour lui signifier la raison de sa présence ici. Il plongea la main de charbons ardents dans les flammes et le ressortit, laissant les flammèches aviver les veinures flamboyantes avant qu’elles ne s’éteignent. Puis il la désigna, puis désigna son bras. De quoi expliquer la raison de sa présence, d’un certain point de vue.
Il déposa le poignard à côté du dessin, sans se soucier qu’elle l’attrape et le garde.
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Ville-Etat de Nexus / Re : Fêter dignement une victoire [Pv]
« Dernier message par La légion de l'Eternel Ardant le Aujourd'hui à 20:34:48 »
Les jeux étaient là, ils dérivaient et chacun semblait trouver son compte dans ces moments de plaisir. Entre Jun qui suçait et se faisait lécher, et Nea qui semblait bien partie pour faire la même mise en bouche que Jun… autant vous dire qu’elles ne semblaient pas effrayées le moins du monde par les chances d’être battues par leur compare…

« Quel manque d’imagination mes mignonnes… personne n’a dit qu’il fallait vous comparer à Ada ce soir forcément… ce serait l’occasion de revenir. Sauf si vous êtes trop impatientes bien sûr… »

Soliès ricana, glissant mes gros doigts sur la joue de Nea et venais les glisser dans la soie de sa chevelure. Il la regardait, et regardais Jun bien occuper. Déjà entre les deux, quelle serait celle qu’ils préfèreraient ? Rien n’était écrit sur le sujet…
Le comparse que Jun suçait gémit d’un coup, un vrai gémissement, quand Jun déforma sa gorge pour le prendre en entier… eh bien… il ne s’y attendait pas à ça… bien plus élastique à cet endroit qu’il ne l’aurait cru…
Mais vu comment aucune d’elle n’était effrayée par rien, il fallait se douter qu’elles seraient toutes aussi élastiques. Ils auraient dû le savoir, ils connaissaient Ada, après tout…

« Je crois que je ne vais pas attendre plus… »

Le géant qui se trouvais derrière Jun semblait en avoir marre de lécher et s’était redressé pour approcher son sexe de celui de la petite Nyora, son gland se mit à frotter contre elle, prêt à la pénétrer. Il n’attendit aucun feu vert mais commença alors à s’enfoncer. C’était amusant, il semblait y aller précautionneusement, comme s’il avait « peur » de lui faire un quelconque mal… comme c’était amusant…
Quant à Nea, elle semblait vouloir passer aux choses sérieuses. Ce qui fit rire Soliès.

« Hum…  Eh bien, montre-moi ce que tu fais de mieux, ta spécialité… mais sois sure d’une chose. Gorge, cul, chatte, je serai le premier à m’y enfoncer, de nous trois. D’ici là, t’es ma chasse gardée… privilège de chef. »
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One Shot / Re : Une offrande de paix [PV]
« Dernier message par La légion de l'Eternel Ardant le Aujourd'hui à 20:34:27 »
C’était marrant, elle couinait déjà comme si elle avait attendu ça toute sa vie… ça allait être amusant, tiens… elle pensait quoi ? Que le géant allait lui laisser la possibilité d’apprécier ? Elle n’était pas là pour ça, hélas pour elle. Elle allait devoir subir et supporter. Il la regarda avec amusement alors que, à peine à la moitié, elle devait déjà faire passer à la grosse verge l’entrée de sa gorge… il allait salement l’étouffer.
Ses grands yeux larmoyants de la situation, et le bruit des hauts le cœur le faisait marrer. Il n’y avait pas à dire, il allait bien s’amuser avec cette nouvelle possession… il lui fit un regard un brin moqueur avant de finalement la voir faire ce qu’elle pouvait. Et pourtant, non, rien… elle n’arrivait pas à avancer d’avantage, malgré ses efforts et malgré ses apnées qui duraient un peu. Impossible pour elle, n’est-ce pas ? [/color]

Mais elle semblait bien partie pour satisfaire son nouveau propriétaire puisqu’elle était en train de frotter sa minette contre le gros doigt du gêant. Pourtant, sans prévenir, il donna une pichenette à son sexe qui s’humidifiait, histoire de lui faire passer un peu son envie apparente d’aller trop vite. Puis il se retira de sa bouche pour poser la longue verge contre son visage, une bite qui était largement plus imposante que ce qu’elle pouvait prendre ici. Et c’était sans parler de comment elle allait devoir encaisser cela ailleurs. Elle en était consciente mais la frayeur était passé. Ou du moins, c’était l’impression qu’il en avait.

« Ce n’est pas fameux. Je suppose qu’il va falloir que je fasse tout moi-même… »

Il enferma ses cheveux dans une poigne ferme et il venait remettre son gland devant ses lèvres jusqu’au ce qu’elle ouvre grand, et cette fois, il força, força, malgré les éventuelles plaintes de douleur, malgré ses signes de refus ou autre, il ne s’arrêta que quand ses couilles e calèrent contre son menton. Et là, il la maintint. Il la maintint en la regardant changer de couleur, devenir rougeaude, puis bleuir sous le manque d’air, et il continua pourtant. Ce ne fut que quand il la sentit mollir, à deux doigts de tourner de l’œil, qu’il lui permit de se retirer et de respirer, cracher la salive, vomir, même, peut-être.

« Refais-le ; si tu échoue tu seras punie. »
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La zone industrielle / Appelles-Moi {PV} (We're back)
« Dernier message par Mona Duval le Aujourd'hui à 20:34:07 »
Il y a une pratique que j’ai toujours trouvé étrange. Je ne sais pas d’où elle vient. Quelqu’un le sait-il seulement ? Bizarre. Plus ça l’est, plus ça me plaît. Plus ça m’intéresse. Celle-ci est dérangeante. Elle laisse beaucoup trop de place au questionnement.

Il y a quelque temps, j’étais assise dans des toilettes publiques. J’étais ivre. Je puais l’alcool et la sueur. Le sperme aussi. Je ne me souvenais pas avoir coucher avec qui que ce soit. La robe noire que je portais, l’avais-je enfilé moi-même ? Est-ce qu’on me l’avait remise après m’avoir enfilée…Dans les vapeur d’alcool, j’avais peu de souvenir de la soirée. Quelque chose de mémorable, dont je n’aurai écho que dans les journaux. Un nouveau scandale à mon actif. La maison d’édition qui fait mine de grincer des dents. Je fais trop de bruit. Pourtant ils m'encouragent. Je me fais de la publicité. Le personnage est à la hauteur de ses écrits. Je suis un personnage. J'étais un pantin sur ces toilettes. Je crois que j’ai pleuré un peu. Je me sentais seule et sale. Je ne savais même pas où j’étais exactement. Je veux dire. Dans quelles toilettes. Les chiottes se ressemblent toutes. La crasse, l’odeur. Tout le monde pue pareil quand il fait ses besoins.

Jusqu’aux tags sur les murs. Le trou aussi. Est-ce que c’est par là que j’ai été arrosée ? Je puais et mon odeur commençait à m’insupporter. Dans ce petit cabinet. La claustrophobie me gagnait, mais il y avait des voix de l’autre côté. Depuis quand ? Je n’aurais pas su le dire à ce moment-là. Une partie de moi se demandait si ce n’était pas des amis, qui me cherchaient. Une autre me disait de la boucler. Il fallait que je rentre me doucher et me changer avant de croiser qui que ce soit. Et ma fierté a pris le pas. Je suis restée assise dans ces chiottes.

« Pour une pipe, appelle moi au…. » « Pour une bonne chatte humide, joins-moi au… » Ces phrases m’ont hantées plusieurs nuits durant après ça. Je ne sais pas pourquoi, dans ces toilettes qui puaient l’humanité, j’ai eu une révélation en les voyant. J’avais envie d’explorer le sujet. Pourquoi ne pas écrire une histoire qui démarrerait sur une rencontre. Un téléphone sur une porte de toilette. J’avais un sujet, mais il fallait que j’explore tous ces recoins avant de décider si oui ou non, c’était présentable. Ma maison d’édition avait besoin de quelque chose de nouveau de ma part. J’étais jeune, mais pas à l’abri d’être remplacée par quelqu’un d’autre. Même plus âgé. Je suis retourné faire la fête.

J’ai à nouveau bu, mais un peu moins. J’ai besoin d’avoir l’esprit clair pour ce que je vais faire. Pour ma petite expérience du moment, j’ai acheté un téléphone jetable et un feutre blanc. Quelque chose qui sera visible où que je l’écrive. Je l’écrirai partout afin de faire mouche. C’est risqué, mais j’aime le danger. L’âge m’a peut-être un peu assagie, mais je ne me suis pas endormie pour autant. J’ai besoin d’adrénaline et c’est le cœur battant que je m’enferme dans les toilettes.

La boîte résonne. Les murs crient. Les basses sont si profondes que je sens mon ventre vibrer avec les vitres. Assise sur les toilettes, plus propres que celles où j’ai eu ma révélation, je regarde la porte. Je me sens coupable. Elle est si propre. Si nue. Tout juste un chat dessiné dans un coin. Une bite grossièrement exécutée et une paire de seins difformes. Les gens qui dessinent dans les chiottes ne semblent pas doués en anatomie.

Je dé-bouchonne le feutre et je regarde la porte. Si elle avait des yeux, elle me fixerait probablement avec la même intensité. Mon prochain livre ce joue ici. Dans des toilettes un peu plus propre que la moyenne. Je me penche, les fesses vissées à la cuvette. Je ne veux pas risquer de me faire griller bêtement. Ils ne verront que des pieds. Mon feutre crisse contre la porte. Les numéros défilent entre le chat et les seins. La bite pointe vers la fin de ma phrase. Une invitation.

« Si tu cherches le plaisir, appelle-moi. Apprends-moi l’amour. Je veux la petite mort. »

C’est long et je déborde légèrement sur le mur à côté. Quand je sors, presque précipitamment, je percute quelqu’un et je marmonne. J’étais chez les hommes. Qu’il me dit. De sa voix d’ivrogne. Je suis une gonzesse et en tant que tel…il me jauge. Longtemps. Je sais exactement ce que ça fait d’être une vache à un concours bovin. Mais ça n’est jamais agréable. Et puis je veux m’en aller après mon forfait. Il se détourne et entre dans les toilettes que je viens de quitter. Le premier appel, je n’y répondrai pas.

Ça fait quelques jours maintenant que j’attends. Ma maison d’édition trouve l’idée brillante, mais ils ont peur que cela n’aboutisse à rien. Personne n’est assez bête pour appeler. On se dispute dans les locaux. Certains disent que ce n’est pas stupide. Des désespérés appellent parfois. Ou des personnes assez curieuses de savoir. Puis les autres disent que c’est n’importe quoi. Tout le monde sait qu’on met rarement son propre numéro. La preuve. Mona a utilisé un jetable. Mona. C’est moi.

« Ouais. Un choix de ma part. Je ne veux pas que mon numéro se retrouve sur des portes de chiottes. C’est vulgaire. »

Quand je dis ça, j’observe mon publique et je les vois rire, avec soulagement. Ils me connaissent depuis le temps. Je joue les saintes parfois, surtout devant le publique, mais à côté, je n’ai jamais eu peur du vulgaire. Jamais eu peur d’embrasser les préceptes de l’église de Satan. L’indulgence plutôt que l’abstinence.

En quittant le bureau ce soir, je suis crevée. Je me dis que ça ne marchera peut-être pas et que je n’ai pas d’autres idées. D’avoir attendu en me reposant sur mes lauriers, je n’ai rien mis d’autre en place. Pas de plan B, alors que j’en fais toujours d’habitude. Et j’ai perdu trop de temps à attendre un coup de téléphone. D’un pervers. Que vais-je faire si on appelle ? Je vais devoir m’offrir…c’est la règle. Laquelle ? Probablement celle des toilettes publiques. Est-ce que quelqu’un s’est déjà fait sucer après avoir passer un simple coup de téléphone ?

Je prends un verre de vin et m’installe dans mon salon. Spacieux. Je regarde un film sans avoir mis le son. J’essaie de deviner sur les lèvres. J’ai besoin de silence. Dans ma tête, ça fourmille. J’essaie d’attraper une idée, mais elles s’envolent à mon approche. Je bois un second verre. Le film a changé. Je n’aime pas l’actrice, pourtant je laisse. Le téléphone sonne et je décroche, ma voix se faisant machinalement sensuelle. Je me sens comme une de ces femmes dans les téléphones roses.

« Bonsoir, je suis Ruby. Que puis-je pour votre plaisir ? »

Ruby. Je préfère prendre un pseudonyme. Quelque chose de plus joli que Mona. Quelque chose qui donne envie. Pourtant, est-ce que moi j’en ai réellement envie ? Peut-être que je devrais raccrocher. Tout simplement. Et trouver une autre idée. Je porte le troisième verre à mes lèvres.
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