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Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

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Érogène Jones

Humain(e)

Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

mercredi 03 février 2010, 14:46:14

L'autoradio, dont sort une musique des plus appropriées, indique 22h35.

La lumière des lampadaires balaie par intermittence le visage d'Érogène Jones. Un visage pensif, plein d'un calme opérationnel, qui ne reflète absolument pas le malaise qui lui noue les tripes. Sol de béton, masse écœurante des hideux baraquements militaires qu'il lui tarde de quitter. Un dernier lampadaire, puis encore un barrage. Silhouette en képi et imperméable, qui jette à peine un coup d'œil à leurs autorisations. Une barrière qui s'ouvre, lentement, et le chauffeur engouffre le pick-up au milieu des arbres. Ils s'éloignent tranquillement, et bientôt, les barbelés de la base disparaissent, avec leurs projecteurs de sécurité et leurs inquiétants miradors.

-Je vous avais dit qu'il n'y aurait pas de problème.

Jones acquiesce en silence, sans tourner la tête vers le lieutenant Saburo, assis sur la place du mort. Il doit le reconnaitre, ce militaire a une certaine allure. Avec sa raie de côté, ses larges épaules et ses bottes de cuir immaculées. Un beau visage aux pommettes hautes, mâchoire crispée, et son éternelle paire de lunette aux verres photosensibles. Et Jones a remarqué chez lui cette démarche altière, issue d'un temps ou les hommes comme lui faisaient régner leur loi. Il a tout de suite détesté.

A l'extérieur du véhicule, le monde est plongé dans les ténèbres, à l'exception de la route éclairée par leurs phares puissants. La température a chuté en début de soirée, et Érogène Jones ne regrette pas d'avoir passé un manteau fourré, une écharpe et un bonnet de laine noir. Les trois militaires qui l'accompagnent se sont contenté de leurs vêtements civils, qui semblent tous avoir été coupés dans la même pièce de tissue maronnasse. Au moins, leur patron a a des gouts vestimentaires plus distingués...

Ce qui ramène ses pensées au vénérable colonel Shimazu, et son chapeau de feutre noir. Promenade le long d'un quai brumeux, alors que les acolytes du vieux militaire montent la garde depuis leur voitures banalisées, aussi discrètes que le nez au milieu de la figure.

Une discussion cordiale, compte tenu des circonstances. La voix du colonel, pleine de rigueur et d'exactitude, lorsqu'il lui explique que Jones lui a été recommandé par des amis communs de leurs amis communs. Voyez-vous, nous avons notre lot d'obstacles, de petites guerres privées. Et cela, vous vous en doutez, demande de l'argent. Beaucoup d'argent. Dehors, parmi vos connaissances, monsieur Jones, il y a des gens qui ont de l'argent, mais qui manquent cruellement de... matériel. Nous avons une filière d'exportation à ouvrir, en provenance direct de la base militaire, des surplus de la force d'autodéfense. De la bonne marchandise, arrondie des frais d'entrainements. Ce que nous voulons, monsieur Jones, c'est un acheteur fiable et discret. Et vous allez nous le trouver.

Même avec un compte en banque aussi remplit que le sien, Érogène ne peut refuser une commission aussi dodue. Ces militaires n'ont pas la moindre idée des lois du marché, et il en profite honteusement. Notes de frais, honoraires payés d'avance... Ainsi vont les choses, dans mon monde de caisses noires et d'organy boursouflées. Au moindre pépin, l'argent se met à couler à flot, généralement dans la mauvaise direction, et les parasites dans mon genre viennent se presser autour de vos mamelles...

-La prochaine à gauche.

Jones sait que Saburo fait référence au chemin de terre qui s'enfonce dans les sous-bois, vers la cabane et le point de rendez-vous. Si les sbires de la police militaire s'avèrent ne pas être aussi corruptibles que le disait le colonel, ils attendront que tous les œufs pourris soient dans le même panier pour intervenir et se saisir de la cargaison. Pour l'instant, ils n'ont rien à craindre, pas tant que les acheteurs, les frères Suzuki, n'auront pas posés les mains sur les échantillons.

Lorsqu'il s'est mit au travail, il a été surprit par la vitesse avec laquelle ses vieux réflexes revenaient. Il n'avait jamais trempé directement dans le recèle et les trafics de ce genre, mais ce n'était pas de cela qu'il s'agissait. Seulement de trouver les bonnes personnes et de les mettre en contact. Deux parties avec des besoins complémentaires, qui ont seulement besoin d'un enzyme comme Érogène Jones pour déclencher leur interaction. Comme Érogène Jones ou comme cette fameuse Selene. Après tout, c'est elle qui l'a contacté la première. Il venait seulement d'appeler quelques contacts, de faire passer le mot, et il comptait laisser le temps à la rumeur de se répandre... Et cette Selene a sauté sur l'occasion. Pour ce qu'il en sait, son implication dans cette affaire était similaire à la sienne : une intermédiaire, rien de plus. Chargée par les frères Suzuki de leur trouver un nouveau fournisseur, de quoi relancer leur réseau de distribution sur le déclin. Elle lui a envoyé un mail sur sa boîte sécurisée, et lui a laissé le temps de se renseigner sur elle et ses employeurs. Les frères Suzuki, des marchands d'armes semi-indépendants qui payent tout de même le Shotozumi-gumi pour la protection. Pas tout à fait des yakusas, juste des hommes d'affaires consciencieux et travailleurs, de la race avec laquelle il est toujours plaisant de traiter. Au sujet de Selene, il a simplement apprit qu'il s'agit d'une très belle femme, avec une sacrée réputation dans le milieu.

Une audio conférence cryptée plus tard, et le rendez-vous de ce soir était sur les rails. Une simple table ronde pour parler affaire dans le calme et la discrétion. Pour finaliser un accord que lui et Selene ont déjà prémâché.

La voiture tourne à gauche, et le chauffeur ralentit. Au bout de ce petit sentier de terre, il y a une cabane. Et dans cette cabane, trois gars que Jones a payés pour la soirée ont dressé une table, branché un réfrigérateur pour garder le saumon au frais -superflu, vu la température extérieur-, et ont sécurisé le périmètre à grand renfort de caméras infrarouges. Normalement, ils ont également préparé un petit stand de tir derrière la cabane, en accrochant des cibles de papier sur le plus bel arbre qu'ils auront trouvé. Les frères Suzuki ont insisté pour tester la marchandise, et il ne tient pas à les décevoir.

Le sentier se fait ne plus en plus accidenté, et le pick up est secoué malgré sa batterie d'amortisseurs. Saburo se retourne, un sourire froid aux lèvres.

-Ne vous en faites pas, monsieur Jones. Les mines claymores ont un cran de sureté.

Rire gras du chauffeur. L'humour militaire a autant avoir avec l'humour que la musique militaire avec la musique.
« Modifié: mercredi 03 février 2010, 15:14:39 par Érogène Jones »

Selene

Créature

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 1 mercredi 03 février 2010, 19:20:25

Le gros 4x4 Mercedes avançait à vive allure sur le bitume et avalait les kilomètres qui le séparaient de la forêt. Thomas qui était au volant tuait le temps en reluquant la jeune fille assise à côté de lui. La radio crachait de la techno et il se demandait bien comment elle pouvait dormir dans un moment pareil. Il était tout seul pour veiller sur une nana et sur une transaction de plusieurs millions de Yens. Et pour protéger cette somme faramineuse, il n’avait qu’un Beretta et un couteau de chasse. Du grand n’importe quoi mais il n’était pas là pour réfléchir et ça on lui avait bien fait comprendre. Il n’était qu’une montagne de muscles qui fait le sale boulot.
L’homme de main s’humecta les lèvres et fit glisser son regard sur le corps de la jeune fille. Elle était habillée d’un short noir qui laissait apparaitre ses cuisses et un gilet à fermeture éclair qui cachait sa poitrine. Il n’avait qu’à tirer sur la languette du zip pour en voir un peu plus. Une œil sur la route et un autre sur la jeune fille, il approcha doucement sa main du corsage de celle-ci.

N’y pense même pas.

Même si la voix était calme et douce, Thomas se figea et posa la main sur le levier de vitesse pour se donner une contenance tout en fixant nerveusement la route. Selene ouvrit ses yeux violine et les posa sur lui attendant quelque chose.

-Je n’avais pas vu que vous étiez réveillé, annonça-t-il d’une voix contrite.

-Oui, j’avais cru comprendre, répondit Selene tout en s’étirant du mieux qu’elle pouvait dans cette espace exigüe. Sommes-nous bientôt arrivés ?

 -Dans quelques minutes.


Thomas était soulagé qu’elle ne pique pas une crise. Pourtant, il s’était déjà prit des coups pour moins que ça. Peut-être était-elle stressée à cause de la rencontre imminente. Selene avait des sauts d’humeurs imprévisibles et très souvent dévastateurs. C’était une gamine mais elle avait réussi à gravir les échelons de la société malgré son jeune âge. Pour ce qu’il en savait, elle était impulsive, colérique et imprudente. Tous les défauts nécessaires pour se faire rapidement liquider ; L’homme de main se demandait vraiment comment elle avait pu survivre aussi longtemps.

Ca pue le coup fourré, dit-il en prenant un sentier de terre qui s’enfonçait dans la forêt. On est que deux, c’était vraiment idiot de venir. On fait quoi s’ils nous attaquent ?

Selene afficha un sourire mystérieux en guise de réponse. S’il s’agissait, en effet, d’un guet-apens, elle n’avait qu’à tous les supprimer. Thomas y compris car les témoins étaient gênant. Personne n’avait besoin de savoir qu’elle ne pouvait pas mourir. Mais elle espérait sincèrement que ces trafiquants d’armes étaient réglo.
La voiture approcha d’une cabane devant laquelle des gens étaient rassemblés. Elle apercevait des militaires et un jeune garçon qui faisait tache parmi ces gros bras ; sans doute son contact. La voiture s’arrêta devant la cabane et Thomas sortit lentement de la voiture. La tension était palpable et Thomas regarda derrière lui pour s’assurer que Selene restait à côté de lui. Il fut surpris de voir qu’elle était toujours dans le 4x4, le regard perdu dans le vague. Thomas lui jeta un coup d’œil interrogatif puis comme si une guêpe l’avait piqué, il alla ouvrir précipitamment la portière. L’immortelle lui lança un regard las et descendit de la voiture avec grâce. Elle ignora superbement les militaires et s’inclina respectueusement devant son contact.

Je suis ravie de vous rencontrer, monsieur Jones.

Oui, elle connaissait son nom et bien d’autres choses encore. Elle observa le jeune homme et un petit sourire se dessina sur son visage candide. Cette transaction semblait très prometteuse.
« Modifié: mercredi 03 février 2010, 19:27:48 par Selene »

L'immortalité rend dingue...

Aëris

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 2 mercredi 03 février 2010, 22:56:27

Le soleil était couché depuis un moment et la nuit avait enveloppé la terre de son voile noire. Comme à l’accoutumé, Aëris se transformait. Elle reprenait sa forme originelle de feu follet. Une toute petite sphère de lumière intense ressemblant à une petite bille. Elle voletait de ça, de là dans la forêt, son monde, son univers.

Son univers, plus tout à fait, depuis quelques temps déjà les humains avaient tendance à envahir son territoire. Pas que le sien d’ailleurs mais aussi celui de la faune et de la flore. La forêt n’était plus un refuge aussi sûr que par le passé. Les hommes y pénétraient de plus en plus et de plus en plus souvent pour le plaisir ou le travail.

Dès qu’elle le pouvait, Aëris se faisait une joie de faire fuir ces êtres soit en les faisant se perdre, soit en leur faisant une peur de tout les diables. Elle adorait les voir s’enfuir en courant et en hurlant.


Alors qu’elle se baladait parmi les arbres, elle entendit du bruit Elle se dirigea dans sa direction. Elle déboucha sur une petite clairière. Un petit espace au milieu duquel se dressait une « chose » en bois.

*Une maison ? C’est ça qu’ils appellent une maison probablement*

Elle avait remarqué cette drôle d’habitude qu’avait les humains de se mettre à l’abri dans une sorte de boite fermée. Elle ne le comprenait pas. Tout comme elle ne comprenait pas pourquoi ils s’habillaient ou pourquoi ils créaient des engins en métal. Vraiment elle ne comprendrait jamais rien à tout ça !

Elle s’en rapprocha. Elle vit que devant la « maison », il y avait un de ses engins en fer. Les hommes se mettaient dedans et avançaient. Ils appelaient ça « voiture ». C’était probablement de cet engin que venait le bruit de tout à l’heure. Aëris n’aimait pas du tout ces choses. Ça faisait du bruit et ça sentait mauvais en plus.

Plusieurs hommes se tenaient devant la maison. Tous des costauds sauf un beaucoup plus mince que les autres.

Un nouveau bruit assourdissant se fit entendre. Il semblait similaire au précédent.


*Le même engin probablement*

C’était le cas, une autre voiture déboucha du sentier et s’immobilisa devant la maison. Un homme en sortit et quelques secondes plus tard, il ouvrit la porte à une jeune femme. Elle s’avança devant le groupe et alla s’inclina devant le seul qui n’avait pas des bras gros comme des cuisses.

Elle s’approcha de la maison mais resta cachée pour ne pas se faire remarquer.


* Tout une bande d’humains en pleine nuit ! Je vais pouvoir m’amuser, je pense*

Elle savait qu’elle ne pourrait pas jouer des tours à tout le monde mais sil le pouvait à un ou deux d’entre eux, elle n’allait pas s’en priver.

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 3 mercredi 03 février 2010, 23:33:00

-Selene.

Répond simplement Érogène en s'inclinant à son tour. Il l'a discrètement parcourue du regard pendant ces quelques mètres, et s'est déjà forgé une opinion. Une belle femme, et terriblement jeune pour le niveau de compétence dont elle a déjà fait preuve. Elle a probablement été élevée dans ce milieu et en connait bien plus de ficelles que ce que son visage innocent ne voudrait le faire croire. Pour un homme comme lui, elle est une créature de légende, de cette race à laquelle Effy appartenait aussi. Des succubes du monde souterrain, qui jouent avec les hommes et peuvent retourner toutes les situations, qui sont viscéralement incapables de rater une entrée... Ce soir, elle lui donne une impression de fleure au milieu d'un champs d'ortie, d'une bouffée de fraicheur dans ce rendez-vous suintant la testostérone. Et il n'est pas sûr que Saburo et ses amis vont particulièrement apprécier. Non, en fait il sait qu'il ne vont pas apprécier.

-Permettez-moi de vous présenter le lieutenant Saburo. Lieutenant, cette jeune femme est l'intermédiaire des frère Suzuki. Elle et moi travaillons ensemble depuis environ une semaine pour que cet accord voit le jour.

Saburo s'incline à son tour, le visage impassible derrière ses lunettes noircie par les phares du 4x4. Ses deux acolytes restent immobiles, quelques pas en retrait. Jones repense avec horreur à cette discussion qu'ils ont eut avant de se mettre en route. Il a du déployer des trésors de persuasion pour les convaincre de laisser leurs fusils d'assaut au placard et de ne pas déployer de tireurs embusqués. Ils ont finit par céder, et se sont contenté de bêtes automatiques dissimulés dans des holsters d'aisselle. Et naturellement, lui même n'est pas armé. C'est une question de correction, lieutenant. Nous ne partons pas en guerre...

-Ne restons pas là, il y a à boire et à manger dans la cabane. Et par cette température...

Mais il s'interrompt, et se tourne vers Selene. Sourire affable, mais regard perçant.

-Les frères Suzuki arrivent bientôt, n'est-ce pas?
« Modifié: jeudi 04 février 2010, 10:48:03 par Érogène Jones »

Selene

Créature

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 4 jeudi 04 février 2010, 12:32:13

L’ambiance était glaciale et Selene se surprit à frissonner. Mais c’était sans doute à cause du fait qu’elle était en tenue légère dans une forêt glaciale, accompagné de personnages sinistres et méfiants. Bien que ce genre de rencontre soit la partie la plus distrayante de son métier, ça ne se passait jamais dans la joie et la bonne humeur. C’était paradoxal quand on y pense puisqu’il s’agit là de l’accomplissement d’une affaire profitable pour les deux parties.
Selene s’inclina sans un mot devant l’homme qu’on venait de lui présenter. Il avait au moins la chance de ne plus être considéré comme du mobilier par l’immortelle. En effet, celle-ci n’accordait pas le moindre regard aux hommes qui l’accompagnaient. Le dédain et le mépris étaient les bases d’une bonne structure sociale. Ignorer les sous-fifres et respecter ses égaux.
En parlant de sous-fifres, il était évident que Selene n’avait pas prit la peine de présenter Thomas. L’homme la suivait sans un mot; son visage fermé ne laissait apparaitre aucunes émotions. Elle emboita le pas au lieutenant sans dissimuler son envie de se mettre au chaud mais elle fut coupée dans son enthousiasme par sa question… déplacée.

Ils ne viendront pas, lui répondit-elle avec un sourire sincère. Veuillez me pardonner si nous nous sommes mal compris mais je n’ai confirmé à aucuns moments la présence de ces messieurs. J’espère vous rassurer tout de même, en vous disant que je les représente et que j’ai toutes les accréditations nécessaires pour mener à bien cette affaire sans eux. J’espère que vous n’y voyez aucuns inconvénients.

Comme si les frères Suzuki allaient se déplacer en personne dans un endroit truffé d’armes en tous genres. Et qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire tant qu’elle avait l’argent ? Il pensait que Selene était incapable de mener une simple transaction à bien ? Quoiqu’il en soit, elle allait prendre beaucoup de plaisir à lui faire passer l’envie de poser des questions vexantes.

J’ai bien conscience que votre patriotisme vous empêche de vendre les armes de l’état à des inconnus qui pourraient en faire mauvais usage mais je vous assure qu’elles seront bien remises aux frères Suzuki en personne. Vos scrupules vous honorent, lieutenant.

Cela avait été dit avec la plus grande innocence et la plus grande sincérité. Comme si Selene était réellement convaincu que ce militaire était fidèle à son pays et vendait des armes à des gangsters dans le but d’accomplir un dessein noble et courageux.
Elle resta un instant à fixer le lieutenant, savourant l’effet de ses paroles puis rentra à l’intérieur pour se mettre au chaud.

Quelle magnifique et pittoresque petite cabane ! , s’exclama-t-elle en lançant des regards enchantés aux boiseries pourries et aux fenêtres noircies par la saleté.
« Modifié: jeudi 04 février 2010, 12:51:02 par Selene »

L'immortalité rend dingue...

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 5 jeudi 04 février 2010, 14:17:26

[A obtenu une dérogation pour sauter le tour d'Aeris :P]

Un désastre. C'est un désastre complet. Soit cette petite n'a pas la moindre idée de ce qu'elle fait, soit elle veut volontairement couler la transaction, ce qui relève de la folie pure. Du coin de l'œil, il sent les militaires se raidir, et approcher instinctivement leurs mains de leurs armes. Naturellement, Thomas fait de même. Mais qu'est-ce qui lui a prit de les provoquer comme ça? Elle veut leur mort? Que sa réputation et la sienne soient réduites à néant? Déjà, il s'imagine le pire. Dans des circonstance pareil, s'il était à la place de Saburo, il annulerait le deal sur le champs. Un tel manque de respect...

-Discutons-en à l'intérieur.

Ton aussi froid que la brise nocturne, plein d'une autorité qui, il l'espère, suffira à contenir Saburo le temps qu'il trouve une parade. Je ne suis pas finit, je maitrise encore la situation. Seigneur... qu'est-ce qui m'a prit de souligner mon association avec cette fille devant ce militaire?

La porte se referme. Les hommes de main sont restés à l'extérieur, comme il se doit. Intérieur rustique... pittoresque, comme elle le dit si bien. Une table napée de bleu, et cinq couverts, sous une lampe avec un abat-jour gris pâle. Cette cabane n'a pas été choisie au hasard. Si l'accord voit le jour (ce dont il doute fort à présent), elle sera le point de rencontre entre les convois militaires et ceux des frères Suzuki. Un lieu dont la symbolique a manifestement échappé à Selene.

Ils prennent place, et Saburo retire ses lunettes, son beau visage tourné vers la jeune fille.

-C'est intolérable. Tout simplement...

Avec toute la douceur possible, Jones l'interrompt.

-Ce que veut dire le lieutenant, Selene, c'est qu'il ne pensait pas s'être déplacé pour une simple négociation avec un intermédiaire.

Ton posé, respectueux. Je ne veux pas que tout cela dégénère, mais ne compte pas sur moi pour porter seul la responsabilité de ce fiasco.

-Il y a comme un malentendu. Voyez-vous, ce rendez-vous n'a pas pour but de s'assurer du bon usage du matériel de mon employeur, comme vous semblez le croire, mais de créer une relation de travail basée sur le respect, la confiance et l'honneur. Une relation entre mes employeurs et les vôtres, Selene. Rien de moins que l'usage, et je vois pas ce qu'il y a d'obscur, de compliqué à cela.

Saburo veut dire quelque chose. Quelque chose de brutal. Heuresement, Jones le prend de court.

-Ce que le lieutenant voudrait savoir, c'est la raison pour laquelle les frères Suzuki se jugent indignes de notre compagnie.

Boule d'angoisse dans la poitrine. Dans ton intérêt comme le mien, Selene, ton explication ferait mieux d'être convaincante...

Selene

Créature

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 6 jeudi 04 février 2010, 15:48:18

Thomas avait l’impression de ne plus avoir d’entrailles. L’angoisse le faisait transpirer mais il arrivait à garder un air impassible. Il n’avait qu’une envie : Courir tout droit sans s’arrêter pour se sortir du pétrin où l’avait fourré Selene. Elle les avait insultée sans raison apparente et s’il s’agissait encore d’un de ses petits jeux, elle aurait au moins pu le mettre dans la confidence. Thomas jeta un coup d’œil nerveux à la jeune fille qui avait l’air d’une collégienne lâchée dans un parc d’attraction. Quelle idée de confier une mission aussi délicate à une écervelé. Elle se croit intéressante à jouer les dames mondaines et à distribuer ses pics à peine déguisés ? Thomas la regarda s’installer sur une chaise et décida de se poster contre le mur juste derrière elle. La nuit allait être très longue.

Selene avait écouté le lieutenant et Jones avec beaucoup d’attention. Elle était ravie de voir le malaise de son contact mais le montrer aurait été très impolie et on pouvait dire que l’immortelle mettait un point d’honneur à être irréprochable niveau éducation. Vraiment. Le pic, en plus de l’amusé, avait aussi permis de voir quel genre d’homme était ce Saburo même si les interventions récurrentes de Jones l’avaient quelques peu gênées. Elle était ravie de voir qu’il ne l’avait pas giflé, ou bien menacé avec une arme. C’était un début prometteur ; un homme calme et sérieux mais la franchise n’était visiblement pas son fort.

Le respect, la confiance et l’honneur, répéta-t-elle d’air songeur.

Des vertus qui n’ont rien à faire dans ces négociations. Elle avait beau chercher, elle ne voyait pas où était l’honneur à vendre des armes à des meurtriers, à voler le gouvernement que l’on à juré de servir et à faire du profit sur le dos de victimes innocentes. L’immortelle fixa Saburo et se demanda avec quel genre de mensonges ce personnage pouvait-il bien se bercer pour pouvoir dormir la conscience tranquille. Lorsqu’on est une pourriture, il faut l’assumer, mais pour cela il faut une once d’honneur justement.

La confiance maintenant…

Vous avez raison. La confiance est nécessaire pour ce que nous entreprenons. Voila pourquoi je n’ai pas jugé nécessaire d’emmener une armée pour veiller sur la bonne marche de cette rencontre.

Elle lui sourit gentiment et se redressa sur son siège. Elle entendit Thomas se racler nerveusement la gorge derrière elle et se promit de ne plus jamais l’emmener avec elle pour de telles négociations. Mais bon… il fallait bien quelqu’un pour transporter les cartons.

Mais revenons au sujet qui à l’air de vous préoccuper. Monsieur Jones et moi-même –Elle lui décocha un splendide sourire- avons travaillé à l’ouverture de cette route commerciale entre nos deux entreprises. Vous ne verrez jamais messieurs Suzuki pour des raisons, que je croyais évidentes, de sécurité. Lorsque les choses vont mal c’est toujours la chair à canon qui meurt en premier et il se trouve que c’est mon rôle. Le but n’est pas de se taper dans le dos et de se raconter des anecdotes amusantes autour du pot de l’amitié.

Elle plongea sa main dans la poche de son short tout en parlant, sans se préoccuper de savoir s’ils percevraient ce geste comme une agression. Elle en sortit un téléphone portable et le posa sur la table.

Je vous présente le vecteur de notre association. Je vous appelle pour vous dire ce dont j’ai besoin. Vous me donnez un délai. Nous échangeons l’argent contre la marchandise et nous recommençons. C’est le genre de relation de travail basé sur le respect, la confiance et l’honneur qu’affectionnent mes employeurs. Dans leur intérêt et le votre.

C’était un point non négociable. Les frères Suzuki n’avaient aucunes raisons de prendre des risques inutiles. Elle était là pour ça. Si ça tournait mal, c’est elle qui se ferait flingué. Si la police était infiltrée, c’est elle qui se ferait épinglé. Elle était la pour ça et pas pour entendre un militaire véreux lui parler de respect et d’autres conneries dans ce genre là. On aura vraiment tout vu ; des chacals qui parlent de respect et de confiance. Qu’ils envoient la marchandise et la seule marque de confiance que Selene allait leurs donner, c’est de leurs tourner leur dos pendant qu’elle lace ses chaussures… C’était même un peu trop.
« Modifié: jeudi 04 février 2010, 16:54:40 par Selene »

L'immortalité rend dingue...

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 7 jeudi 04 février 2010, 17:49:18

[Re-dérogation  ;)]

S'il y avait jamais eut une chance que ce deal se fasse, Jones sait qu'elle a maintenant disparue. Volatilisée. Pendant la déclaration de Selene, il a vu le visage de Saburo passer par tout un panel d'expression. D'abord l'irritation, puis une franche stupéfaction, et ensuite une vive colère qui lui a fait serrer les mâchoires avec violence. Et à présent, la plus inquiétante de toutes : Une totale indifférence. Il a finit par se faire à l'idée que ce rendez-vous était une perte de temps, et qu'argumenter ne servirait à rien. Jones est prit d'une bouffée de rage. Il a envie de se lever, d'agripper Selene par le col et de la plaquer contre le mur, à la barbe de son gorille. Tu réalise avec qui tu parle? Ce que tu es en train de faire? Personne ne t'a apprit à faire la différence entre des petits criminels que tu peux traiter comme de la merde et des hommes comme moi ou Saburo? Tu t'immagine que dès qu'il s'agit d'armes à feu, plus besoin de verni, plus besoin de ronds de jambes? Mais plus que jamais nom de dieu! Pourquoi tu crois que ces types m'ont engagé alors qu'il pouvait revendre leur camelote au premier pékin venu? Ravale ta putain d'arrogance et conduis toi comme la professionnelle que tu es sensée être! Et vire moi ce sourire, bordel!

Mais naturellement, l'espion aux nerfs d'acier n'en fait rien. Son visage reste de marbre, impassible, et il se lève en même temps que le lieutenant.

-Je ne sais pas pour qui vous nous prenez, mais il est évident que nous n'avons rien à faire ensemble. Je vous souhaite une bonne continuation, et espère pour vous que les frères Suzuki arriverons à trouver un autre fournisseur avec du matériel militaire en stock. Bon courage de ce côté là.

Au moins, il a réussit à arracher un sourire au lieutenant. Les deux hommes se dirigent vers la porte, d'un pas résigné.

Comment a-t-il pu être aussi aveugle? Sur le papier, tout semblait parfait pourtant... Les frères Suzuki, deux hommes d'affaires respectables, avec le soucis des convenances. De quoi offrir aux militaires ce qu'ils voulaient : un partenaire avec un visage, digne de confiance et professionnel. Comment cette petite dinde a-t-elle pu croire une seconde qu'ils allaient lui remettre du matériel de qualité militaire. Et ces frères Suzuki... comment ont-ils pu être assez idiots pour manquer de respect à un fournisseur de cette envergure? Comment ont-ils osé les traiter de haut? Comment ont-ils pu croire que Saburo placerait sa confiance dans des hommes qui ne la lui rendait pas, au point de partir du principe (à en croire la jeune fille) que la sécurité de l'opération laissait à désirer et de n'envoyer que de la "chair à canon", comme si le marché leur était acquit?

Autant de questions que le colonel va lui poser, et qui demanderont toute sa platine. Après un coup pareil, il sait que les militaires ne lui feront plus confiance. Pas avec de tels enjeux. Mais peut-être qu'avec un peu de chance et de bagou, et en renonçant à sa paye, il pourra les convaincre de ne pas mettre en pièce sa réputation.

Cette foutue Selene...

Selene

Créature

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 8 jeudi 04 février 2010, 19:06:03

Thomas regarda avec anxiété la porte se refermer derrière les deux hommes. Ils étaient furieux et ça se comprenait mais au moins ils n’avaient pas sortis d’armes. Thomas redirigea son attention sur Selene. Elle n’avait pas pipée mot et dés que ces hommes étaient sortis de son champ de vision son sourire avait disparu pour être remplacé par son habituelle expression neutre et sans vie.

Et maintenant ? demanda Thomas d’un air las.

Maintenant on attend qu’ils mitraillent la cabane pour se venger, répondit-elle en plongeant la main dans la poche de la veste de Thomas pour en sortir une cigarette.

Thomas sursauta et son air paniqué laissa échapper un gloussement à l’immortelle. Merde ! Ils allaient mourir et elle s’en foutait. Cette fille était complètement cinglée. Si Thomas avait eut des doutes là-dessus; maintenant, il en était sûr.

C’est une blague, lui annonça-t-elle avant qu’il ne se couche parterre pour éviter d’éventuels projectiles.

Tu crois que c’est le moment de plaisanter ? Pourquoi t’as fait ça ? On avait l’affaire. Tu t’es foutu de leurs gueules. T’es vraiment… Thomas s’interrompit lorsqu’il vit un regard froid et familier se poser sur lui.

Ils étaient un peu trop bavards à mon gout. Je n’ai aucun attrait à traiter avec des gens aussi arrogants que moi. Je préfère ceux qui vont à l’essentiel et qui ne chipotent pas sur des détails.

Bien sûr, Selene évita de notifier que cela avait commencé parce qu’elle avait lancée une moquerie. Jones avait eut l’air désappointé lorsqu’il était parti. Cette affaire avait sans doute de l’importance pour lui… « Du matériel de qualité militaire ». Repenser à ce qu’il lui avait dit lui arracha un sourire. Toutes les armes étaient de qualité militaire puisque c’est pour les militaires qu’elles sont fabriquées. Ensuite, il se peut que ces armes soient détournées et alimentent le marché noir. La soirée avait été une perte de temps mais elle avait d’autres marchés d’importation à exploiter. Les USA fournissaient des armes bon marché et en grande quantité. Il y avait également les russes qui écoulaient toujours leurs surplus d’armes et aussi les français. Comme si tout dépendait de cette petite affaire facultative... De plus, les forces d’autodéfenses n’étaient pas connues pour leurs stocks d’armes inépuisables. Enfin ça aurait quand même fait une source d’armement directement sur le territoire, ce qui n’aurait pas été si mal.
Thomas grommelait dans son coin mais Selene ne l’écoutait plus. Elle mit la cigarette à sa bouche et l’alluma. Sans refermer le Zippo, elle jeta celui-ci sur le sol de la cabane recouverte de résine. La flamme léchait le bois luisant et ne mit pas longtemps à se propager. Alors que l’immortelle tirait sur sa cigarette en regardant le foyer grossir, Thomas cria au feu et sortit en trombe de la cabane. Lorsque la fumé eut rempli le bâtiment, Selene se leva enfin et … se servit une coupe de champagne avec la bouteille qui était censé fêter la conclusion de l’affaire.

Selene était contrariée, elle s’en était rendu compte lorsqu’elle avait entendu la poutre du toit de la cabane céder sous la morsure du feu. Heureusement, elle était déjà sortie et regardait la cabane flambé en dégustant le champagne. Ce n’était pas tant le fait que les négociations se soient terminées sur un échec qui la rendait morose mais plutôt le fait qu’ils étaient partis alors qu’elle commençait à s’amuser. La prochaine fois, elle ferait durer le plaisir. Thomas ne pouvait pas la comprendre, c’est pour ça qu’il pensait qu’elle était folle. Elle se fichait de l’argent ou de sa réputation. Et elle se fichait encore plus de remplir ses engagements. Selene n’avait aucuns besoins, aucunes pressions. Elle était totalement séparée de ce monde qu’elle trouvait insipide. La plupart des gens avaient un but précis ou une nécessité qui les faisait avancer sur le chemin de la vie. Selene ne faisait que déambuler.
L’incendie irradiait le visage de Selene et projetait des ombres inquiétantes sur les arbres. « Avec un peu de chance, toute la forêt allait bruler » se dit-elle en souriant. Voila qui lui remonterait sans doute le moral. Réduire à néant quelque chose qui avait mit des siècles à se développer lui procurait beaucoup de plaisir. Allez savoir pourquoi…
« Modifié: jeudi 04 février 2010, 19:17:44 par Selene »

L'immortalité rend dingue...

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 9 vendredi 05 février 2010, 13:27:17

Silence de mort dans le pick up, alors que Jones est balloté sur le sentier cahoteux. A côté de lui, Saburo regarde la route d'un air pensif, ce qui n'est pas pour le rassurer. Quel fiasco... Il a promis aux militaires un partenaire respectable, et n'a pas tenu sa parole. C'est aussi simple que ça, et il est convaincu que Saburo ne prend même pas la peine de penser au delà.

Mais est-ce vraiment si simple? Les arbres défilent dans les ténèbres, comme un défilé macabre. Alors que la rage et la frustration cèdent la place une sourde angoisse, il sent son cerveau se remettre en marche et retourner la situation sous toutes ses coutures.

Le rendez vous, l'insolence incroyable de Selene... Quelque chose cloche. Toute cette histoire n'est pas normale. Plus il y pense, plus il est sûr d'avoir bien fait sa part du boulot. Selene représentant les frères Suzuki, et eux même ayant une réputation irréprochable, il ne pouvait pas se douter que les choses tourneraient aussi mal. Et pourtant... Peut-être aurait-il du concentrer ses recherches sur Selene plutôt que sur ses employeurs. Ne pas se contenter de s'assurer qu'elle était bien implantée dans le milieu, et supposer que le reste allait de soit. Mais le problème est plus profond que ça, il en est persuadé. Il se souvient de sa première impression lorsqu'il a croisé son regard, de leurs discussions précédentes, devant un ordinateur portable dans une chambre d'hôtel. Elle était compétente, elle connaissait le dossier. Elle avait le sens du détail, et une excellente mémoire des chiffres... Travailler avec elle a été un plaisir. Et maintenant ceci? Qui es-tu, Selene? Qui es-tu pour traiter de haut un deal d'autant de zéro? Pour envoyer paitre avec une telle désinvolture de ce que tu a battit de tes mains? Maintenant que j'y repense, rien de ce que tu as dit ou fait n'a été rationnel. Tu as joué avec nous, tu nous as insultés. Tu as sciemment provoqué un choc d'égo, et lorsque moi et Saburo sommes sortis, pleins de notre importance, je n'ai rien décelé dans ton regard qu'une totale indifférence... Ce choc, cette bataille, nous l'avons remportés. Nous avons quitté la table des négociation en te laissant en plan. Mais alors pourquoi ce malaise? Pourquoi cette sensation que tu as eut ce que tu voulais? Est-ce que je te donne trop d'importance dans une affaire ou rien de colle?

Et les respectables frères Suzuki... Je ne peux pas croire qu'ils aient quoique ce soit avoir avec cette mascarade. Qu'est-ce que j'ai bien pu rater, Selene? Es-tu seulement la même personne, celle avec qui j'ai passé tant de temps à négocier? Es-tu réellement l'intermédiaire des frères Suzuki? L'as tu jamais été? "Je vous appelle pour vous dire ce dont j’ai besoin. Vous me donnez un délai. Nous échangeons l’argent contre la marchandise et nous recommençons.". Ça ne ressemble pas à des paroles que prononcerait un simple intermédiaire... Soit tu n'es qu'une gamine inconsciente, soit tu te jugeais assez gros poisson pour nous prendre de haut. A moins que depuis le début, ton objectif n'ait été de couler cet accord... Mais pourquoi voudrais-tu une chose pareille?...

Une nouvelle bouffée de rage s'empare d'Érogène Jones. Une colère sourde qui prend de nouveau le pas sur son angoisse. Qui que tu sois, quoi que tu veuilles, je déteste, Selene. Pour m'avoir mené en bateau, pour avoir brisé une opportunité en or... Et surtout pour m'avoir fait perdre le contrôle. Tu m'as plongé de force dans un de ces moments où je me sens bien trop... humain. Où je n'ai plus de prise sur le monde, car je ne le comprends plus. Comme un enfant... Tu me le paieras, Selene, et au centuple. Je vais faire ce que j'aurais du faire dès le début : je vais rassembler tous les renseignements que je peux sur ta petite personne et je trouverai ta faiblesse. Et plus jamais tu ne te moqueras d'Érogène Jones.

Il se sait ridicule, irrationnel. Mais curieusement, cette pensée lui remonte le morale. Un fin sourire tend ses lèvres. Après tout, tant qu'il y a de la dérision, il y a de l'espoir... D'abord calmer Shimazu, et ensuite...

Son introspection est interrompue par le lieutenant Saburo, qui s'est brusquement retourné. Il a entendu quelque chose. Oui... Un bruit de moteur. Très net. Qui se rapproche rapidement dans leur dos. Le 4x4 de Selene? Les phares qui apparaissent au loin ne permettent pas de le confirmer. Mais ce qui est sûr, c'est que ce second véhicule est bien plus rapide.

-Qu'est ce que...

Saburo ne finit pas sa phrase. Il a déjà déboutonné son holster et ôté le cran de sureté de son automatique, penché sur la vitre arrière comme un chat à l'affut. Le bruit de moteur se fait plus fort, plus oppressant. A cette heure ci, ce ne sont pas des promeneurs... Et si c'était la police militaire, leur route aurait déjà été bloquée. Mais ses interrogations deviennent vite inutiles. Tout proche à présent, il se rend compte qu'il s'agit bien du 4x4 de Selene.

-Accélérez. Ne les laissez pas s'approcher.

-Je suis à fond, lieutenant. Nous sommes trop lourd.

Le chauffeur a raison. Saburo se tourne vers Jones et le dévisage quelques secondes.

-Qu'est-ce que vous en pensez. Elle essaye de nous faire peur? Elle en a après les échantillons?

-Je ne sais pas, lieutenant. Et je ne tiens pas à le savoir.

-Vous ne savez pas...

D'un geste lent, maitrisé, le canon de l'automatique se retrouve sous le nez de Jones. Instinctivement, il lève les mains, paumes vers le militaire.

-Et bien moi je vais vous dire ce que je sais. Vous ne nous servez à rien, monsieur Jones. Au mieux vous êtes terriblement incompétent, au pire, vous êtes mouillé jusqu'au cou.

Érogène soutient son regard, et passe son masque le plus impénétrable. Étrangement, il se sent nettement plus à l'aise avec ce pistolet pointé sur lui plutôt qu'à la ceinture de Saburo. C'est une situation de crise, et il sait qu'il peut compter sur sur son sang froid coupé d'adrénaline, et sur des réflexes de combat parfaitement rodés.

-Lieutenant, je...

Mais déjà, il s'est jeté en avant en détournant le canon d'un revers de bras. Coup de feu qui traverse le toit du pick up. Du plat de la main, il frappe de toutes ses forces dans la gorge du lieutenant, qui laisse échapper un gargouillis de douleur. Torsion de poignet pour lui faire lâcher son arme, un coup dans l'estomac, un autre dans l'aine et le tour est joué. La voiture fait une embardée, et il doit donner un coup de pied dans l'arme du militaire sur le place du mort, qui s'est retourné pour le mettre en joue. Tout contre la portière, sa main tâtonne, cherche et trouve le loquet...

Et comme prévu, tout bascule. Il tombe, pendant une interminable seconde, puis vient le choc, brutal. Et l'odeur de la forêt. Mais qu'est ce que... Ce froid... ce liquide qui lui coule sur le visage... Il réalise soudain que sa tête a heurté une pierre. Mais cela a tellement peu d'importance qu'il éclate de rire. Un rire dément.

Il a conscience des deux voitures qui s'éloignent, juste un instant avant de se faire aspirer par les ténèbres.

Selene

Créature

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 10 vendredi 05 février 2010, 16:22:24

Je peux savoir ce que tu fais ? demanda Selene en regardant les feux de position de la voiture de Saburo se rapprocher.
Thomas n’avait pas dit un mot depuis qu’ils étaient partis en trombe du lieu du rendez-vous. Il avait le visage fermé ; la concentration et la détermination se lisaient sur chacun de ses traits. De la part, d’une personne de valeur, c’était un signe encourageant mais de la part de cet idiot, c’était plutôt une source d’inquiétude.

Nous ne pouvons pas nous présenter devant les frères Suzuki les mains vide. Ils me couperaient les doigts.

Il était fort probable que Thomas subisse en châtiment à cause de son comportement intolérable lors des négociations. Il empestait la peur. Selene observa son garde du corps. Son courage ne tenait qu’à un fil. Il était dirigé par la panique et elle comprit qu’il voulait éperonner la voiture de Saburo pour voler le matériel. Une très mauvaise idée. Même Selene ne pouvait pas réussir ce coup là ; ils étaient bien trop armés pour tenter quoique ce soit. Ils seraient criblés de plomb avant d’avoir pu approcher le chargement. Quelle catastrophe ! Cet homme est un couard doublé d’un imbécile. Selene avait honte d’être associé à ce sous-être qui ne savait pas garder la tête froide.

Arrête cette voiture et comporte-toi comme un homme… Tu me fais honte, lâcha-t-elle avec agressivité.

Ta gueule salope, tous ça c’est de ta faute. Mais c’est fini je bosse plus pour toi, espèce de…

Thomas s’interrompit lorsqu’une vive douleur le saisi à la gorge. Il tenta de crier mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il écarquilla les yeux lorsqu’il sentit un liquide chaud couler sur sa poitrine. Ses yeux se firent très lourds. Il se sentait léger. Au point qu’il avait l’impression de s’envoler. Plus de soucis, plus de patronne cinglée et plus de peur. Une béatitude que Selene ne connaitra jamais.
Pendant ce temps, le 4x4 livré à lui-même sortit de la route et s’écrasa contre un arbre. Selene passa à travers le pare-brise et vint s’écraser contre le tronc, passant de 90 à 0 km/h en un dixième de seconde. Aussitôt le pouvoir se réveilla, parcourant les artères de sa protégée. Il remit les côtes fracturées en place et répara les poumons perforés, revitalisant les organes internes qui avaient littéralement explosés. Enfin, il insuffla une légère impulsion au cœur qui reparti immédiatement.

Selene se releva et jeta un coup d’œil au 4x4. Du sang s’écoulait toujours de la blessure béante que Thomas avait à la gorge ; ses yeux morts regardaient le volant sans le voir. L’immortelle essuya son couteau dans l’herbe et le rangea dans le carquois de cuir qu’elle dissimulait sous la multitude de rubans noirs attachés à son bras droit. Une vraie femme doit pouvoir tuer la personne qui lui manque de respect en quelques secondes. C’était du moins la conviction de Selene mais elle n’avait pas prévu que ce goujat se crisperait sur le volant et l’enverrait contre un arbre. Heureusement, ses vêtements n’étaient pas abimés.

L’immortelle avait dormi durant le trajet pour aller au point de rendez-vous et elle ne savait pas trop comment sortir de cette forêt. De plus, en pleine nuit, il était difficile de se repérer. L’espace d’un instant, elle crut voir quelque chose bouger sur le bas côté. Elle s’approcha avec curiosité et vit un corps étendu sur le sol. Son cœur rata un battement… Jones.

Agenouillé devant le corps inanimé de son contact. Elle sentait le pouls sous ses doigts qui lui assurait que Jones était bien vivant. Elle hésita pendant un instant. Selene pouvait le supprimer immédiatement si elle le jugeait dangereux… et c’était le cas, pourtant elle ne pouvait s’y résigner. Une rapide introspection et elle réalisa que c’était parce que ce garçon lui plaisait. Rien de plus. Mais pour l’immortelle c’était une raison suffisante.

Toujours agenouillé, elle sortie son portable de sa poche et poussa un grognement de dépit lorsqu’elle vit qu’il n’y avait pas de réseaux… Comme par hasard. Il n’y avait plus qu’à attendre que Jones se réveille car elle était incapable de le porter. En attendant, elle examina la blessure qu’il avait à la tête et qui était de loin la plus inquiétante. Elle palpa délicatement la blessure et avisa que le crâne n’était pas fracturé. Selene fit compresse avec un mouchoir pour arrêter le flot de sang ; Jones allait sans doute avoir des pertes d’équilibre et des nausées lorsqu’il se réveillerait mais sa vie n’était pas en danger.

Ou en tous cas ce n’était pas la blessure qui le mettait en danger…
« Modifié: vendredi 05 février 2010, 16:27:56 par Selene »

L'immortalité rend dingue...

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 11 vendredi 05 février 2010, 16:52:55

Jones rêve qu'il a froid. Un froid mordant qui perfore ses os jusqu'à la moelle... Il est allongé sur une banquise, sous un ciel bleu sombre. Et il sait, avec l'omniscience du rêveur, que sous la glace il n'y a pas d'eau. Rien que des ténèbres insondables.

Soudain, il sent un contact. Quelque part au niveau de sa nuque. Quelqu'un qui le touche, qui le ramène. Douloureusement, il prend conscience qu'il est en vie, et que ses sens lui répondent. Air glacial dans ses poumons, curieuse odeur d'essence en feu, sang humide contre sa joue, doux contact des feuilles mortes... Et toujours, quelque part, cette main dans ses cheveux.

Grande goulée d'air. Le jeune homme ouvre brusquement les yeux. Il tousse, retousse et se laisse rouler sur le dos, les paupières écarquillées. Selene le voit essayer de se relever, mais un mal de crâne terrible balaie immédiatement cet effort. Alors il reste allongé sur le dos, à se demander si ce qu'il voit au dessus de lui est bien un ciel étoilé.

Le rendez vous, le pick up, le lieutenant et son arme... Selene...

Jones rassemble toutes les forces qui lui restent, et contracte ses abdominaux. Il glisse un coude pour supporter le poids de son corps, et se décide à rouvrir les yeux. La chemin, toujours. Il a du se faire vraiment mal à la tête... Groggy par le froid, il passe une main sur son visage, qui se crispe en une douloureuse grimace lorsqu'il effleure la blessure. Rien de très profond, mais l'écho du choc est toujours là.

Ce n'est qu'à ce moment là qu'il sent la présence. Quelqu'un, quelque part dans son dos. Et il se rappèle soudain de la caresse d'une main, celle qui a brisée sa léthargie. Que faire alors, sinon se retourner? A cet instant précis, il ne pense à rien d'autre. D'ailleurs, il ne pense pas tout court. Il ne serait pas surprit de voir le père noel penché à son chevet.

-Selene?

Et pourtant... Il n'aurait pas pensé à elle. Il la contemple, incrédule, tandis que son cerveau mouline plein tube pour faire remonté les souvenirs, ceux qui correspondent à ce joli visage. Sans surprise, il ne s'agit pas de souvenirs particulièrement positifs.

Stupide mouvement de recul, donc. Il se lève brusquement, comme poussé par un résidu d'adrénaline qui balaie sa douleur. Selene... Il la fixe, paumes ouvertes, le dos légèrement courbé. Et son esprit est tellement focalisé sur la jeune fille, qu'il ne prête aucune attention au 4x4 en feu, quelques dizaines de mètres plus loin.

-Qu'est-ce que vous me voulez?

Sa voix ne trahit pas de peur, car il n'en ressent pas. Là, tout de suite, c'est l'agent de terrain qui s'exprime. Ce qui ne l'empêche pas de porter sa main à sa blessure, lorsqu'il est frappé par une nouvelle vague de douleur.

Selene

Créature

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 12 vendredi 05 février 2010, 17:54:00

Selene s’écarta un peu de Jones lorsque celui-ci reprit conscience. Elle ne fit aucuns gestes pour l’aider, le laissant se rendre compte par lui-même de son état. Jones titubait mais il reprenait lentement ses esprits, son mouvement de recul lorsqu’il l’avait reconnu en témoignait. L’immortelle se releva, un masque d’impassibilité sur le visage. Elle esquissa un sourire lorsque le blessé se mit en position de défense.

Pas vous tuer en tout cas si ça peut vous rassurer. J’avais tout le temps de le faire pendant que je pansais votre plaie. D’ailleurs je vous suggère de vous reposer un peu histoire que mes soins ne soient pas inutile.

Elle se précipita pour le soutenir lorsqu’il se mit à osciller dangereusement. S’occuper de Jones avait au moins l’avantage de lui faire oublier le froid mordant qui lui brulait la peau. Selene avait pensée à se réchauffer près du 4x4 en feu mais elle avait réalisée à temps que Jones ne survivrait pas s’il explosait, ce qui serait contrariant sur le moment. A peine, cette pensée lui traversa l’esprit qu’une déflagration retentit dans son dos. Une roue en flamme projetée à cause de la violence de l’explosion passa à un mètre du couple de chanceux. Selene fit semblant de ne pas l’avoir remarqué.

J’ai eu un accrochage , lui expliqua-t-elle avec son habituelle voix neutre.

Jones n’avait plus à faire à la petite peste arrogante qu’il avait rencontré au point de rendez-vous. Selene avait délaissé ce rôle qui ne lui était plus d’aucune utilité maintenant. Son but : Sortir de cette forêt avec Jones ; mais ce dernier point était heureusement facultatif. Cet homme n’avait aucune confiance en elle et il n’avait aucune raison d’en avoir. Tant qu’il ne lui manquait pas de respect, tout irait bien dans le meilleur de monde.

Monsieur Jones, pourriez vous m’indiquer la sortie de cette charmante petite forêt avant que les forces de l’ordre n’arrivent… ou pire.

L'immortalité rend dingue...

Aëris

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 13 samedi 06 février 2010, 11:14:03

Stupide ! Les humains étaient vraiment stupides ! Aëris ne comprenait vraiment pas cette espèce. Elle avait assisté à tout : la rencontre, la dispute, la cabane qui flambe. Elle s’était dit que la fille était complètement cinglée. Elle ne comprenait pas son attitude. Pourquoi avait-elle foutue le feu dans la petite maison de bois ?
 
Elle vit les deux 4x4 partirent à toute vitesse. Elle sentait que quelque chose allait arriver. Elle décidât de les suivre, volant à toute vitesse pour ne pas les perdre de vue. Elle trouvait ça amusant en faite. N’aimant pas plus que ça les humains, elle s’amusait de les voir se disputer. Elle ne voulait surtout pas louper le prochain acte.

Tout à coup, elle entendit une explosion. Dans la courbe du virage, elle vit que l’un des 4x4 avait fini dans un arbre.


*Pauvre arbre*

La fille était passée par le pare-brise. Elle était certainement morte. Aëris s’en fichait. La vie d’un humain n’était pas importante pour elle. Mais à sa grande surprise, elle vit la jeune femme se relevée sans même une égratignure. Elle comprit alors que c’était loin d’être un être humain comme les autres. C’était une entité immortelle.

*Original !*

La femme remontait dans son estime rien que par le fait qu’elle ne soit pas humaine. Elle se cacha entre les feuilles des arbres et continua d’observer la scène.

Elle regarda Sélène se rendre près d’un autre corps. Apparemment c’était l’homme qui était le moins bien bâti. Il semblait blesser. Aëris vit la jeune femme appliquer sa main sur la blessure de Jones. Pourquoi prenait-elle le temps de s’occuper de lui ? Elle n’avait qu’à le laisser.

Le feu follet soupira de déception quand Jones reprit connaissance. Elle espérait qu’il ne survive pas. Elle les entendait discuter. Visiblement, ils ne s’appréciaient que très peu mais semblaient décider à s’entraider.

A leurs attitudes, elle comprit très vite qu’ils étaient perdus. Aëris jubilait. Elle avait si souvent vu cette expression chez d’autres comme eux. A chaque fois, ça la mettait en joie. Elle choisit de prendre sa forme humaine mais version lilliputien. Elle voulait continuer de les suivre un peu avant d’intervenir. Elle se demandait s’ils allaient se perdre davantage ou avancer dans la bonne direction. Si jamais c‘était le cas, elle se ferait une joie de les remettre dans la mauvaise direction.

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit féerique [Pv Selene + Aeris]

Réponse 14 samedi 06 février 2010, 11:52:43

Un ange passe. Erogène est appuyé sur le corps de Selene, qui s'est avancée pour l'empêcher de tomber. Sa respiration est régulière, son regard est lointain. Au moment de l'explosion, il a sursauté et réalisé que c'était l'élément qui manquait pour rendre cette scène totalement irréelle. Le froid, la douleur... Le corps de Selene, qui le trouble bien plus que de raison. Manifestement, elle n'est pas hostile. Elle veut l'entraide, et même plus que ça : Vu son état lamentable, elle lui fait une fleure en restant avec lui. Alors Jones accepte. Il accepte que la roue ait finie sa spirale enflammée, qu'il soit dans un endroit, à un moment où il n'a rien à y faire, et que la seule réaction rationnelle soit de se laisser porter par le courant, et par cette Selene avec des mains si douces.

Quand il répond, il a retrouvé le plus gros de sa concentration. Avec un plaisir sans bornes, il réalise que ses facultés mentales lui reviennent. Qu'il a retrouvé le contrôle de son son corps et de son esprit. Voix calme, maitrisée.

-Cette forêt est loin d'être petite.

Sentant que ses jambes le portent à nouveau, il libère la jeune fille de son poids, sans toutefois la regarder dans les yeux.

-Ce chemin peut nous ramener à la route de la base militaire. Une heure et demi de marche environ. Si on le prend dans l'autre sens, à partir de la cabane, c'est 6 heures de marche minimum, et avec ce froid... Le problème, c'est que c'est surement de la base que va arriver le danger. On peut essayer de se cacher sur le côté du sentier au moindre bruit de moteur. Avec l'obscurité, on a peut-être une chance...

Il réfléchit à ses propres paroles, et surtout aux relents d'amertume qui lui murmurent que Selene est la seule responsable de cette situation, irréelle ou pas. Penser devient fatiguant. Une nouvelle vague de douleur qui l'amène au bord de la nausée. Elle est peut-être responsable, mais il serait puéril, suicidaire même, de rejeter une main secourable. S'il veut s'en sortir, son instinct lui souffle qu'il aura besoin d'elle... Autant lui laisser une chance de se rattraper, donc.

-Mais avant tout, il faut revenir à la cabane. Il y a un téléphone, là bas, je peux m'en servir pour appeler de l'aide. On décidera quoi faire à ce moment là.

Les questions attendront. Peu importe la poursuite, le 4x4 en feu et tout le reste. D'abord rentrer au bercail et prendre un bain brulant.


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