Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Chapelier fou, lapin blanc...chèvre de mars ? [Hypocras]

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Jessica Rabbit

Créature

La chaleur était étouffante. Jessica, heureusement, ne pouvait pas en souffrir. Mais elle le voyait aux ondulations de l'air chaud sur la route. La toon avait pris le volant un peu plus tôt dans la journée, désireuse de quitter son créateur, James, qui était venue la retrouver jusque dans sa maison sur Terra. Il l'avait forcée, comme toujours, à faire des choses qu'elle n'avait pas envie de faire. Des choses que même pour une créature créée pour la luxure, c'en était trop. Trop demandé que ces petits caprices d'homme quadragénaires qui n'avait plus de réelle vie sexuelle avec sa femme. Le lot de tant d'hommes que c'était à se demander si ce n'était pas trop cliché. Enfin. La rousse, cheveux au vent, se laissait portée par sa cabriolet aux couleurs criardes sur les routes de terres inconnues. Ses lunettes de Soleil ronde sur le nez, elle avait enfilé une simple robe de couleur blanche, qui mettait en valeur sa silhouette par un tissu savamment créer pour.

La toon roulait depuis presque une heure. Elle ne souffrait de toute manière ni de la faim, ni de la soif, aussi, c'était facile pour elle de pouvoir s'échapper du quotidien en roulant sans crainte de tomber en panne. Ce qui arrivait souvent depuis que sa voiture avait eue sa révision dans un garage que son créateur lui avait conseillé. A y penser, elle se demandait parfois s'il n'avait pas fait exprès pour qu'on sabote la seule chose qui lui appartenait réellement, histoire qu'elle ne puisse aller voire ses amants trop loin. Un soupir, puis elle alluma la radio, fredonnant sur un air de blues. C'est là que la voiture décida de s'arrêter net. Comme dans un cartoon, l'héroïne se vit partir en avant, sa poitrine opulente rebondissant. L'on aurait presque entendu le "Boing-boing" et vu le coyote courir après bip-bip juste devant elle, dans ce no-man's land semblait il, où sa caisse avait décidé de la laisser en plan.

-No no noooo !


Elle tapa, une fois, deux fois, puis trois fois sur le volant, s'extirpant tant bien que mal. Avant de fouler le sol poussiéreux de ses pieds nus, elle enfila ses magnifiques escarpins immaculés aux talons vertigineux, se dirigeant vers le capot pour voir ce qu'il y avait. C'est alors qu'elle le sentit. Une secousse, un brouhaha et un nuage de fumée au loin. Sourcils froncés, elle savait qu'il ne valait mieux pas rester là. Sans attendre, elle partit en courant dans la direction opposée, sachant que dans le désert, elle n'aurait aucune chance. La rousse se mit à courir plus vite lorsqu'elle entendit les sons se rapprochés. Des motards. C'était des motards. Ici. Au milieu de nulle part. Cette fois, peut-être par réflexe de son corps, elle ressentit la chaleur écrasante, étouffante, pareil à une chape de plomb qui lui serait tomber dessus d'un coup. Sans crier gare.

Plusieurs fois, elle trébucha, glissa, cherchant un endroit où se cacher. Mais il n'y avait rien. Rien mis à part deux trois buissons çà et là, des tâches, au loin. Comme des forêts. Sa silhouette galbée, son dos dévoilé par un décolleté échancré, continuait de se se mouvoir rapidement, aussi rapidement que ses longues jambes le lui permettaient, en direction d'une des petites forêts. Les motards approchaient et des aboiements se firent entendre. Oh c'était dont ça. Ce genre d'homme. James lui en parlait, mais elle avait cru que c'était pour l'effrayer, la garder sous son joug. "Chasseur d'esclave. Ils te cherchent, te traquent avec des chiens qui te dévorent la chaire. Après quoi, ils te violeront. L'un après l'autre." C'était excitant, quand ce n'était qu'une simple histoire. Mais dans l'absolu, cette réalité lourde et moite, elle se retrouvait traquée. Trébuchant à nouveau, elle cru voir, dans sa chute, quelque chose. Son sens de toon lui disait d'aller tout droit.

Un aboiement, encore. Sa robe était déchirée par endroit, mais elle ne s'arrêta pas. Sa perfection salie par la terre battue, elle sentait le souffle de la bête sur sa cheville et des crocs enserrèrent un morceau de sa robe, la lui arrachant. Ne lui restait que de maigres loques en guise de vêtements. Mais la toon ne s'arrêta pas, bien que l'animal s'était agrippée à sa cuisse. Elle saignait désormais. Pas du sang humain. Un liquide rougeâtre qui avait un goût délicat. Mais les toons ne meurent pas. Et même blessé, ils n'en restent pas moins solides. Aussi, elle ne s'arrêta pas de courir, glissant sur un petit chemin terreux. Elle venait de passer d'un désert à une forêt. C'était effrayant. Désarçonnée, elle glissa, comme Alice, dans une sorte de trou. Un terrier...

C'est plus bas qu'elle atterrit, amortie dans sa chute par son fessier. Se relevant, difficilement, elle ressemblait un peu à une sorte de sauvage, bien que ses cheveux gardaient de leur flamboyance. Sa respiration était saccadée et difficile. Déglutissant avec peine, Jessica repris sa route, cherchant un endroit où se reposer un peu. Plus de bruit de chien, ni de moto. C'était comme si elle avait atterrit dans un tout autre univers. Et elle se mit a chanter, comme pour se rassurer, jetant au loin ses souliers pour sentir les feuilles et l'herbes sous ses pieds nus.

Hypocras

Créature

Re : Chapelier fou, lapin blanc...chèvre de mars ? [Hypocras]

Réponse 1 jeudi 13 septembre 2012, 04:04:58

« Santé ! »

Voix grave, bien timbrée et enthousiasmée qui résonna dans l'antre souterrain enténébré, mourant rapidement sur les parois de terre mouillées et se voyant rapidement noyée par le brouhaha qui là-haut avait grondé. Aussitôt après cette interjection de joyeux luron, il s'ensuivit de bons bruits de déglutition puis de succion, suivis d'un puissant soupir de satisfaction, et de la susurration d'une petite chanson. Dans l'obscurité, un corps râblé alla gentiment s'affaler, se grattant en passant avec complaisance et dextérité, profitant d'une solitude recherchée. Hypocras, à la manière d'un Diogène ou d'un Silène, avait pris refuge en cette grotte sereine.

Pour grisé et excité qu'il fût par les festivités, le chèvre-pied restait quelque part une créature âgée, qui de temps en temps savait apprécier de se trouver un refuge isolé, avec pour seule compagnie une provision de liqueur soigneusement déterminée, pour siroter et penser, rêvasser, remuer les souvenirs du temps passé. Connaissant bien l'allure de ce monde que la Grande Patronne avait créé, et confiant dans le fait qu'elle l'avait à la bonne, il n'hésitait pas à s'aventurer dans les Chaotiques Contrées, allant s'y choisir un endroit bien en sécurité pour s'y terrer un temps indéterminé.

En l'occurrence, une ample sylve avait retenu son attention, et, prenant garde de ne pas se retrouver à servir de provision pour les multiples spécimens qui en avaient fait leur lieu d'habitation, il avait trouvé la réponse à ses investigations : une faille creusée carrément dans le sol moussu, comme par la furie d'une rivière en crue. De fait, suivant cette image d'élan impossible à arrêter, il put être déterminé que la niche dans laquelle il choisit de se loger s'étendait loin des deux côtés. Pour autant, nul danger particulier à déplorer, aussi, remerciant les divinités, il s'était installé, satisfait de se délasser.

« Wassail ! »

Une nouvelle gorgée de ce qu'il avait jusqu'ici emporté : du thé, oui, mais pas celui du goûter ; une boisson savamment préparée pour laquelle il s'était trouvé un faible avoué, et qu'il avait jugée parfaite pour passer avec lui un moment en tête à tête, laissant l'alcool doucement le pénétrer, pour l'envahir de ce sentiment d'ébriété si familier. Pour l'heure, après trois verres, le faune au foie blindé n'était que vaguement émèche, tant il était capable d'en encaisser là où un être normalement constitué se serait retrouvé chez Morphée.

Pour donner comme un rythme de scansion à sa consommation, il prêtait une oreille amusée aux sons qui fréquemment se mettaient là-haut à s'agiter, faisant jouer des ombres fantastiques sur les surfaces géologiques. Dans les forêts des Contrées, il n'était pas rare que tout un tas se spécimen s'agitassent, et, bien à l'abri de son petit coin de paradis, il saluait leurs terribles parades d'une nouvelle rasade chaque fois qu'ils lui faisaient contre leur gré l'honneur de l'émerveiller.

Ah, la solitude avait du bon, même pour le plus fêtard des larrons, mais notre bon trublion restait quelqu'un qui, des pieds jusqu'à la tête, supportait mal les trop longues retraites. Déjà, il se prit à souhaiter (oh, vaguement, sans se mettre à larmoyer, vous pensez) pouvoir bénéficier d'une compagnie à peu près civilisée ; quelqu'un qui n'aurait pas tout simplement cherché à le croquer l'aurait largement contenté. Pensif, méditatif, il laissa son imagination se peupler de toutes sortes de possibilités, songeant à de sublimes apparitions qui viendraient partager avec lui quelques verres de liqueur, son faciès venant sous ces fantaisies s'animer d'un sourire mi-railleur mi-songeur.

« Kan... »

Un nouveau tohu-bohu, digne d'une armée de molosses en rut, mais cette fois suivi d'un son fort incongru, qui fit dresser l'oreille au satyre certes un peu pompette mais bien loin d'être bu. Était-ce donc que ce thé commençait déjà à le faire halluciner, ou quelque divinité s'était-elle sur lui penché et avait ses désirs exaucés ? Car à moins qu'il se trompât sur toute la ligne, il avait bel et bien entendu une voix féminine : des échos certes lointains mais bien audibles, d'une personne en proie à une panique horrible ! Peste, et qui disait panique disait danger, ce qui n'était pas pour conforter le chèvre-pied qui ne comptait pas le courage parmi ses qualités les plus prononcées.

Mais une émotion prit rapidement le dessus sur la lâcheté qui menaça un temps de l'habiter, et ce fut bien entendu la curiosité ! Ainsi, exerçant agilement un élan parti depuis son dos, il se dressa promptement sur ses ergots, et s'aventura vers la source de cette voix emplie de peur, curieux de savoir qui pouvait en être le possesseur. Et quelle ne fut sa surprise, ô combien agréable, d'entendre un fredonnement suave, délicat, presque digne d'une de ces nymphes qu'il avait par le passé tant côtoyées, et dont la compagnie lui avait tant manqué. Était-ce donc que sur la tête il était tombé, ou y avait-il là un piège cruel et élaboré dans lequel on voulait le faire tomber tête baissée ?

Ah, baste ! La fortune sourit aux audacieux, aussi Hypocras ne ralentit-il pas sa progression, avançant toujours par petits bonds plein d'aplomb, faisant de son mieux contre la pénombre des lieux pour donner de quoi contenter ses yeux. Le cœur battant, tout impatient, remarquant dans ce timbre charmant un envoûtement, mais y faisant face sans montrer les dents, il finit par, au détour d'un couloir, au terme d'un nouveau fragment de la chanson, tomber nez à nez avec son invitée sans nom.


Et par Apollon, quelle vision ! La silhouette se découpa comme un fantasme, faisant craindre au faune de la voir en un instant s'envoler, disparaître, pour ne plus consister qu'en un souvenir traître, tant ce qu'il voyait paraissait presque ne pas pouvoir être. Le dépassant bien de plusieurs bons centimètres, la créature appartenait indubitablement à la gent féminine, à en juger par ses courbes impossiblement fines : sans exagération, elle évoquait davantage les montagnes russes d'un parc d'attraction qu'un cours d'anatomie issue de la raison. Détailler un à un les éléments de sa morphologie n'aurait servi qu'à s'enfoncer dans des détails trop techniques pour être jolis ; le portrait d'ensemble était suffisamment évocateur pour susciter toute l'aura de cette bella dona.

Voluptuosité, somptuosité, tels étaient les mots qui venaient à l'esprit pour la qualifier, mais en priorité, elle dégageait un insoutenable érotisme, comme si tout un ensemble de qualités plastiques possibles avaient été passées par un prisme. Pulpeuse, pénétrée d'une sensualité ravageuse, galbée jusqu'à en être capable d'affoler par une simple vision furtivement volée, elle était simplement... désirable, à un point à la limite de l'intolérable.

Certes, en l'occurrence, elle était vêtue d'atours qui auraient dû ne pas la mettre sous son meilleur jour, mais ses vêtements déchirés, sa peau marquée, son sang à moitié coagulé, ses cheveux ébouriffés et son air égaré, tout semblait au contraire conspirer à bien se combiner. Il en résultait une merveille d'esthétique à l'allure sauvagement idyllique, propre à un idéal bachique. Et en face de cette entité au corps de déesse, il y avait Hypocras, qui certes n'était pas crasse, mais laissait assurément à désirer physiquement, avec ses traits marqués par le temps, et son ventre proéminent. Ajoutez à cela qu'il était évidemment en tenue d'Adam ; comment être autrement, quand on compte être seul un moment ?


Et pourtant, croyez-vous que le bougre se recroquevilla honteusement ? Non, certainement ! Crâneur, batailleur, bateleur, il ne se laissait jamais voler la vedette ou laisser passer pour une pauvre bête, mettant toujours à disposition son enthousiasme sans fond pour faire mentir toute défavorable première impression. Et ainsi, sur ses sabots bien dressé, ce fut comme si par réflexe il s'était mis sur son assurance à se camper, arborant un sourire confiant apte à décourager les plus terribles tyrans, ses yeux toujours envahis de cette lueur d'invincible ardeur.

Et ces yeux, entre tous les endroits à croquer où ils auraient pu se fixer (et Bacchus savait qu'il y en avait à satiété !), ce fut sur les prunelles d'eau lustrée qu'ils choisirent de se darder. Surpris ? Ah, quand on est un vieux de la vieille comme notre ami, on sait dépasser vite les détails extérieurs pour se concentrer sur le cœur ; et pour le vieux satyre, les iris étaient les tablettes où l'on pouvait le plus lire. Hé, pour autant, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ; le coquin n'était pas un maître au self-contrôle incommensurable, invulnérable même au charme de cette femme cent fois désirable. Que croyiez-vous ? Bien sûr qu'il sentait l'envie l'envahir de mille fois la ravir, mais la patience qui vient avec l'expérience lui avait donné une certaine forme de tempérance, lui permettant de tenir la bride à ses envies même les plus languides.

Pour l'heure, donc, l'éclat ambré de ses prunelles se mesurèrent à la limpidité bleutée de la belle, et ce qu'il put y discerner sembla pleinement lui agréer, car son regard sembla encore gagner en chaleur et en complicité, toujours sans quitter les formes parfaitement moulées du visage de la nouvellement déboulée. Ayant passé par des situations plus paralysantes que cela (bien que pas forcément aussi captivantes), il réagit promptement, et, en se fendant d'un hochement de buste élégant :

«  Splendide : un timbre de voix magique pour une femme non moins magnifique. » Complimenta-t-il avec aplomb de sa voix de baryton. « Mais je vois que la nature fut envers vous assez dure. » Poursuivit-il, faisant référence à ses ecchymoses, avant de tendre la main, délicatement, comme on cueille une rose. « Me ferez-vous l'honneur de me laisser vous guider jusqu'à un endroit où vous pourrez vous reposer ? »
« Modifié: jeudi 13 septembre 2012, 04:26:27 par Hypocras »
Ah, les gars d'aujourd'hui ne savent plus faire la fête. Les Bacchanales d'avant, ça c'était le bon temps ! Maintenant, tout ça s'est perdu. Consternant.
Fiche de personnage

Jessica Rabbit

Créature

Re : Chapelier fou, lapin blanc...chèvre de mars ? [Hypocras]

Réponse 2 samedi 15 septembre 2012, 01:00:35

Sa voix montait vers le ciel, frôlant les cimes des arbres avant de s'enfuir avec des échos à travers les feuillages. Elle était sensuelle et profonde, bien qu'elle restait teintée d'une sorte de panique, probablement due à sa course précédente. Marchant lentement, elle évitait de mettre le pied sur quelque chose de dur, ne désirant pas se meurtrir plus qu'elle ne l'était déjà. Son pas mal assuré ne retirait pourtant en rien la souplesse féline de son corps qui ondulait semblait-il, ses courbes offertes à la nature qui avait été si peu clémente envers elle. Courbes mises en valeur par un jeu d'ombre entre le Soleil et les branchages. Concentrée sur les paroles de la chanson, chose qu'elle faisait uniquement pour se rassurer, elle ne faisait pas vraiment attention aux autres sons qui émanaient de la forêt environnante.

Jessica était un peu las de marcher. Elle savait qu'elle ne risquait plus rien alors elle aurait pu se permettre une petite pause, rien qu'un instant, histoire de se reposer. Un point d'eau serait peut-être trop demandé, mais elle se damnerait pour pouvoir faire un brin de toilette. Ses cheveux en batailles, sa robe déchirée et plus brune que blanche, pieds nus, sans parler de sa jarretelle qui pendait lamentablement, décroché du bas qui avait glissé sur son mollet, l'autre toujours en place, bien que menaçant de se décrocher et lui claquer la cuisse à tout moment. Elle devait avoir l'air d'une folle et cela, malgré son manque d'égo, étant une toon, l'embêtait et ce, malgré le manque de spectateur. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. Car devant elle, un peu plus loin, s'approchant, une bien étrange créature s'avançait.

Sur ses gardes, elle ralentit la cadence, qui n'était déjà pas bien rapide. Son œil visible tentait de percé le contre jour piqué du jeu d'ombre. Mais elle ne discernait pas grand chose ou alors sa perception était telle qu'elle pensait à une sorte de mirage. Lorsqu'elle ne fut plus qu'à quelques mètres, elle se rendit compte que de la bête qu'elle avait crut entendre au départ, il n'y avait que les pattes. Des sabots, des pattes velues et...

-Oh...

Elle s'arrêta, laissant l'étrange apparition approcher d'elle-même. Une main sur les lèvres, elle avait rosit de voir apparaître un membre viril, levant son regard sur une petite bedaine et un torse velu également. C'était un...un être cornu. Où en avait elle donc déjà vu de semblable ?

-Je vous remercie.

Trop perturbée pour oser poser des questions un peu plus concrètes, elle glissa sa main aux doigts élégants mais salis de terres et de poussières, dans celle que lui tendait l'étrange petit bonhomme. Ses doigts serrèrent doucement les siens. L'avantage lorsque l'on rencontre un ou une toon, c'est que ces créatures ne sont pas du tout farouches. Si elles peuvent paraître légèrement méfiantes, elle viendront sans trop poser de question, n'ayant pas la crainte de la mort.

Son souffle était moins saccadé et elle pouvait percevoir des effluves d'alcool et quelque chose de plus...un peu comme...elle n'aurait osé, mais...était-ce une odeur de bouc ?

Hypocras

Créature

Re : Re : Chapelier fou, lapin blanc...chèvre de mars ? [Hypocras]

Réponse 3 dimanche 16 septembre 2012, 01:44:50

Hypocras, fidèle à sa coutume de ne rien laisser transparaître d'autre dans son comportement qu'une fougue conquérante mâtinée de bagou bien senti, semblait aussi détendu que s'il se fût trouvé dans un square de Seikusu. Ah, mais malgré cette apparente aisance, et malgré ses siècles d'expérience en matière de belles personnes, le fait était qu'il sentait un insidieux trouble tarauder son assurance, érodant ses défenses de prestance et menaçant de lui faire perdre sa superbe confiance. Diable, comment rester de marbre face une telle entité ? Le flacon, c'était déjà quelque chose, mais l'odeur, par Bacchus, quel enchantement ! Un musc aussi suave, fin et entêtant que le plus raffiné des chiantis émanait de cette beauté fatale, venant caresser les sens olfactifs de notre œnologue qui, pour son malheur présent, les avait fort développés, faisant un instant son cœur s'affoler avant qu'il ne s'astreignît à se maîtriser.

Et la façon certes minaudière, mais si ravageusement sensuelle et délicate à la fois qu'elle eut de l'examiner, de s'adresser à lui, de lui donner la main ! Tout cela conspirait à lui faire courir dans la tête des images illusoires mais fichtrement influentes de jeunesse folle, gonflée d'une énergie et d'un entrain aussi irrésistibles qu'irrépressibles, sans aucune crainte du lendemain pour venir gâter les frénétiques élans du faune au sang chaud. Ah, baste que tout cela ! Mais fut-ce donc avec un chouïa de crispation que ses doigts se refermèrent avec égards autour de ceux de la mystérieuse splendeur ? Est-ce d'un rythme un tantinet précipité que ses sabots pleins de verve claquèrent contre le sol pour l'inviter une fois de plus à le suivre ? Fut-ce, enfin, avec un brin de trémolo dans la voix qu'il s'exprima, comme pour inciser dans un silence devenu gênant, disant cependant avec non moins d'allant :

« Allons, inutile de me remercier ; je n'allais pas vous laisser en difficulté ! Je suis installé tout à proximité. Vous pourrez vous reposer tout en sécurité. »

Bien étrange vision que celle de cette amazone échevelée et déboussolée digne d'un fantasme, escortée par ce silène sautillant ; on aurait pu croire voir en cela une gravure d’Épinal digne de contes de fées, tout droit sortie de l'imagination de Gustave Doré, représentant quelque oblique farfadet guidant une resplendissante princesse vers une obscure destinée. Foin de ces fantasmagories ! Hypocras n'avait nullement l'intention d'être un Rumpelstiltskin ou un Riquet à la houppe, et il ne se laisserait pas tourner les sens à la manière d'un biquet tout juste sorti du sein de sa mère, qu'on se le dise !

Réfléchissant, ruminant en lui-même et avec difficulté le problème fort enthousiasmant que lui posait la présence de cette ensorcelant ange tombé du ciel, il mit sa considérable mémoire en branle à la recherche d'une terme qui pût coller à la nature de cette magnifique créature trop belle pour être seulement humaine. Plusieurs possibilités, à la fois très flatteuses et insuffisantes pour qualifier l'irradiante étrangère, coururent dans son esprit, jusqu'à ce qu'au bout d'un moment, il crût mettre le doigt sur l'article de nomenclature qui convenait. La voluptueuse visiteuse présentait en effet un confondant mélange d'obéissance, de raffinement, d'érotisme inhérent et d'innocence qui lui mettaient en tête un mot : golem.


Expliquons nous. Le vieux voyageur se flattait d'être capable de juger du caractère de n'importe quelle personne avec une perspicacité et une justesse imparables, du moment qu'il lui était donné l'occasion de pouvoir la jauger avec suffisamment d'aisance. Plus précisément, ces yeux bruns dans lesquels dansait une étincelle divine venue du fond des âges, il les disait aptes à percer le secret de toutes les prunelles qu'ils pouvaient rencontrer. Voulez-vous donc savoir ce qu'il put discerner dans celles de la surnaturelle beauté ? Dans ces opales profondément envoûtantes, il avait lu un vide, ou plutôt une superficialité déprimante, insérée là à dessein par il ne savait quel foutu ensorceleur soucieux de se créer une poupée gonflable deluxe ... et pourtant, au sein de ce lac d'azur apparemment sans profondeur... hé hé !

Le rappel de cette si étrange particularité, et celui, par voie de conséquence, de la résolution à laquelle cela l'avait amené, servirent à le ragaillardir, tout comme ce fut le cas de la vision du coin familier dans lequel il s'était installé. Nommément : un petit coude où le couloir souterrain s'élargissait sensiblement, formant une sorte de petite cavité d'à peine quelques mètres carrés, tout juste la place d'étendre la nappe verte à carreaux blancs un peu délavée qu'il y avait placée, clin d’œil sentimental à la pratique du pique-nique qu'il appréciait à l'occasion. Cependant, en guise de casse-croûte, il trônait sur un coin de ce coquet tapis la bouteille de liqueur de thé précédemment mentionnée, ainsi qu'un gobelet d'étain encore à moitié rempli. Pour finir, dans un coin, il avait été calé la grosse sacoche que le satyre prenait généralement pour seul bagage, cela suffisant à emmagasiner tous les ustensiles de première nécessité dont il pouvait avoir l'usage.


Ayant donc repris du poil de la bête (ho ho), Hypocras laissa partir l'invraisemblablement douce main de sa charmante invitée, lui faisant dans le même mouvement d'une fluidité et d'une civilité consommée comprendre qu'elle pouvait s'installer aussi commodément qu'elle le souhaitait parmi les maigres effets qu'il avait emportés. De son côté, ne se perdant pas en manières superfétatoires, il alla tirer de son bagage, en deux gestes vifs et précis, une bouteille et un mouchoir. Il s'agissait d'un de ces mouchoirs d'homme larges et épais comme une serviette de table, dans lesquels on peut expectorer à l'envi, avec lequel un bon soldat peut faire un pansement digne de ce nom, et dont l'usage se fait malheureusement si rare en cette époque où leurs tristes succédanés de papier leur ont volé la vedette.

Celui-ci, comme tout accessoire de gentleman qui se respecte, était décoré de façon colorée, affichant des formes géométriques aléatoires aux douces teintes automnales. Décrochant le bouchon du contenant d'eau minérale d'une chiquenaude bien ajustée du pouce et de l'index, il imbiba le carré de tissu d'un peu du liquide, avant de tendre et bouteille et mouchoir à l'impossible perfection faite femme, précisant d'un ton pénétré d'un étrange mélange de détachement et de bienveillance :

« Tenez. C'est peu, mais ça essuiera le plus gros de la crasse. » Avant d'ajouter avec cet immortel sourire matois. « Ah, et j'omets de me présenter : je m'appelle Hypocras. Pour vous servir. » Acheva-t-il comme une note de bas de page à la fin d'un poème.

Et bien, faire rimer un synonyme de saleté avec son propre nom, voilà qui ne manquait pas de piquant ! Ah mais comme toujours, une saine autodérision faisait partie de l'hygiène de vie du solide chèvre-pied, et il ne se privait pas d'en user, n'eusse-t-été que pour lui rappeler que, contrairement à son divin patron, il n'était pas sorti de la cuisse de Jupiter. Une précaution d'humilité salutaire en compagnie de cette grisante nymphe dont les charmes pouvaient facilement faire perdre la tête (ou tout simplement et très vite la mollesse de la troisième jambe) à n'importe quel homme.
« Modifié: dimanche 16 septembre 2012, 02:06:05 par Hypocras »
Ah, les gars d'aujourd'hui ne savent plus faire la fête. Les Bacchanales d'avant, ça c'était le bon temps ! Maintenant, tout ça s'est perdu. Consternant.
Fiche de personnage

Jessica Rabbit

Créature

Re : Chapelier fou, lapin blanc...chèvre de mars ? [Hypocras]

Réponse 4 mardi 18 septembre 2012, 02:18:53

Jessica marchait à pas mesurer. Ses longues jambes lui permettaient de couvrir une longue distance en peu de temps normalement, mais aujourd'hui, elle calquait sa vitesse sur celle de son compagnon atypique. Sa main ne quittait pas la sienne, comme si elle avait peur de se perdre. Ou alors était-ce parce qu'elle aimait bien sa peau chaude, ses mains légèrement caleuse mais douce. Et cette odeur. C'était assez particulier, mais...comment dire. Sachant qu'un toon à les sens plus développé que n'importe quel autre être, Jessica percevait, comme un animal en chaleur, la testostérone et le musc qui se dégageait du corps mi-homme, mi-animal. Était-ce pervers que de vouloir enfouir ses doigts dans son pelage ? C'est une Jessica, rose aux joues, qui relâcha finalement l'étreinte de ses doigts pour se glisser avec lui dans ce petit havre, oasis dans cette nature sauvage.

La toon resta longuement debout. Elle n'était pas réellement fatiguée. Elle voulait surtout se débarbouiller et fut légèrement attristée de ne pas trouver là un point d'eau...même une flaque aurait satisfait la créature de cartoon qui semblait légèrement perdue. Qui, je vous le demande, qui ne le serait pas à sa place. Tomber en panne au milieu de nulle part, se faire courser par des motards esclavagistes qu'elle croyait être un mythe et tombas dans un trou. Cela ressemblait à une très mauvaise histoire écrite sous l'effet d'opiacé. Et sa rencontre avec le...ce...le mot sur le bout de la langue, elle cherchait encore le nom de celui qui était venu à sa rencontre, tout comme le chat de Cheshire.

-Je vous remercie encore de m'accueillir dans votre...

Elle se tût, sa voix douce et sensuelle se mettant en pause, histoire de regarder de plus près cet endroit. Elle se demandant comment le nommer.

-Cachette ?

Un petit sourire, un haussement de sourcil. La toon glissa ses doigts pour qu'une mèche de sa chevelure de feu ne s'aligne correctement derrière son oreille, dévoilant mieux encore la partie boudeuse de son visage. L'autre toujours cachée par cette large mèche. Jessica finit par s'installer après y avoir été invitée, s'installant sur le morceau de tissu à la manière des romains, ses longues jambes étalées d'un côté, une main la retenant, l'autre posée sur le creux de sa hanche. Elle observait les sabots puissant, les jambes velues, les fesses qui dessinaient une cambrure à son dos, puis, lorsqu'il se tournait, sa...verge. Mais elle ne s'attardait pas, trop fascinée par la paire de corne qui ornaient cette tête qui ressemblait plus à un personnage de gravure ancienne qu'à quelque chose de réelle, qu'elle pourrait croiser n'importe où. Sur terre ou terra.

-Merci...alors Hypocras.

Elle avait laissé trainer le Aaaas, chantant de sa voix onctueuse, comme pour s'imprégner correctement de ce prénom qui était si peu commun.

-Je suis Jessica.


Elle ne disait jamais son nom de famille, rappelle douloureux à son époux le lapin. La toon avait saisit le carré de tissu et posé sur sa hanche, se redressant a demi, ses jambes repliées sous elle. Une toon n'est pas pudique, du moins, pas autant que pourrait l'être une femme quelconque. Et puis après tout, cela n'allait probablement pas déranger un être qui n'était pas vêtu. Elle fit donc glisser le reste de bretelle de sa robe, faisant glisser le morceau de tissu devenus beiges par la saleté jusque sur la naissance de ses fesses, dévoilant sa taille trop fine, son ventre plat, son dos musclé. Elle dévoilait une peau parfaite, satinée, brillant légèrement d'une forme de pellicule de sueur qui était un artifice de sa part, pour se faire passer pour plus humaine. Ses orbes de chaires n'étaient alors caché que par deux ronds blancs qui couvraient au mieux ses tétons.

Jessica reprit le carré de tissu, le faisant glisser entre ses seins, sur son ventre. Elle ne le savait pas, faisant cela machinalement, mais le côté Satyre de son vis à vis, la poussait à prendre une posture sensuelle, des gestes presque provocateurs, tout en gardant la grâce que l'on voulait d'une muse, d'une nymphe.
« Modifié: mercredi 19 septembre 2012, 04:03:45 par Jessica Rabbit »

Hypocras

Créature

Re : Chapelier fou, lapin blanc...chèvre de mars ? [Hypocras]

Réponse 5 mardi 18 septembre 2012, 15:37:54

Par le Liber Patis, quelque obscure entité, pénétrée d'un effroyable génie, avait-elle par hasard trouvé le moyen d'infuser dans un corps un peu de l'essence de l'éternelle Aphrodite ? La simple idée résonnait d'une sorte de blasphème absurde, et pourtant, telle était l'une des plus criantes comparaisons qui pouvaient venir à l'idée du satyre supplicié de désir : il avait connu des créatures de toutes espèces, de toutes époques et de toutes natures, mais relativement peu avaient été capables de parvenir à un degré de lascivité érotique aussi avancé que celui de sa torride invitée. Chacun de ses gestes, chaque détail de chacune de ses actions, depuis le positionnement de ses cheveux jusqu'au bruit de sa respiration en passant par la posture de ses orteils, semblait étudié de façon à suggérer la possibilité effrénée de joies languides et perverses... et bien entendu, l'allure présente de sa tenue ne faisait qu'accroître encore la sensualité dévorante qui se dégageait d'elle...

On aura pu s'en douter, plus que jamais depuis qu'il l'avait croisée, Hypocras était tout bonnement taraudé, tiraillé, torturé de pulsions libidineuses. Irrésistiblement, alors que la dénommée Jessica s'adressait à lui, son attention se concentrait sur son timbre de voix presque gémissant de concupiscence, sur ses lèvres absurdement rouges et pulpeuses, et surtout, sur ce corps si parfaitement bâti que chaque parcelle en était un appel presque grossièrement criant à des ébats échevelés et sans réserve. Et l'attention qu'elle lui accordait elle-même ne faisait que concrétiser ces atouts sous la forme d'un véritable bélier qui s'employait à défoncer sans peine le flegme et la tempérance déjà bien maigres du sémillant hédoniste.


Putain ! Il était à ça de simplement la culbuter, de se jeter sans autre forme de procès sur elle pour purement et simplement engloutir sa bouche de la sienne, croquer avec abandon cette chair d'albâtre, et lui défoncer la chatte pour la garnir de foutre jusqu'à ras-bord ! Voilà qui était bien vulgaire à dire, mais de fait, les présentes tentations de notre ami étaient fort grossières... et comment le lui reprocher devant cette splendeur tout simplement offerte à ses yeux et à ses gestes ? Car le pire (ou le meilleur, c'est selon) était que s'il se décidait à agir, la golem, du fait de la mentalité si simple qui lui avait été insérée, n'aurait probablement qu'à peine songé à le repousser.

Et c'était cela qui l'insupportait ! Mais comment donc ? Notre chèvre-pied, être à la soif de satisfaction charnelle assumée, faisait donc la fine bouche devant ce succulent morceau offert sur un plateau d'argent, et qui n'attendait qu'un mot, qu'un mouvement de sa part pour satisfaire ses fantasmes les plus barbares ? Oui, merde ! Le faune était joueur et jouisseur, mais aussi incroyablement fier et orgueilleux lorsqu'il s'y mettait, et en l'occurrence, la simple idée de céder à la tentation comme le premier venu le révulsait. Non, il ne s'abaisserait pas à tout bonnement la ravir comme tant d'autres l'avaient très probablement fait avant lui ; plutôt que de cueillir sans attendre ce fruit encore un peu vert, il le ferait mûrir, l'entourerait de ses soins pour le laisser tomber à pleine maturité entre ses mains.


Envieux, égoïste, vaniteux ? Pas tout à fait, car bien que la présomption participât à ce défi qu'il se lança, il y avait bien évidemment toujours ce désir d'initier autrui à de plus hauts sommets de plaisir, de bonheur. Il y entrait également cette soif de liberté dont lui-même bouillonnait et qui s'étendait facilement à son entourage ; cette pulsion dionysiaque de s'affranchir des carcans, de faire sauter les chaînes de la restriction et de la subordination, pour s'orienter de soi-même vers ses propres inclinations.

Malheureusement, dans cette entreprise, la volonté du chèvre-pied se voyait bien malmenée par les célestes appâts qui se présentaient à lui. Qu'à cela ne tînt, le vieux bougre avait plus d'un tour dans son sac, et si son imagination lui permettait de s'adonner mentalement aux scènes les plus salaces, dressant des portraits dignes de donner des vapeurs à une bonne sœur, elle était également garnie de souvenirs et de références propices à couper les élans même d'un chaud lapin comme lui. Notamment, faisant turbiner les rouages de ses souvenirs, il lui revint en mémoire une scène peu ragoutante qui, à l'époque, avait impliqué entre autres un blaireau, du fil de fer, une petite cuillère, et du flan. La pudeur dicte que les détails de cet ignominieux moment ne transgressent pas le stade de simple référence évasive ; il suffira de dire que le résultat fut immédiat, et que, au moins pour le moment, l'appareil masculin du satyre se vit promptement refroidi, passant d'un état menaçant gonflement et tressautements à celui d'un repos démotivé.


Bien ! Maintenant, restait donc à passer au-delà de cette enveloppe d'érotisme sulfureux pour creuser la véritable nature de la belle ; car oui, c'était bien de cela dont le perspicace Hypocras avait vu la trace chez la la magnifique rousse : au sein de ces étendues bleutées de docilité et de sensualité obligée, propre à toute esclave de plaisir au cerveau lavé, il avait vu une lueur d'individualité. Oh, timide, certes, mais bien présente, telle le germe d'une belle plante à venir qui, si elle n'était pas écrasée sous le pied d'une libido prédatrice indifférente, promettait de croître en une personnalité digne d'être admirée.

Ah, mais pour l'heure, par quoi commencer ? Ne pas céder à sa délirante attractivité était une chose, mais désormais, il devait s'occuper de la détacher de ce schéma de sexualité routinière, pour orienter sa naissante mentalité vers un autre aspect que ces stéréotypiques airs. Réfléchissant, remuant en son for intérieur la suite des événements, il commença machinalement par sortir de son bagage un autre gobelet, du même métal que celui qu'il avait utilisé, avant de le remplir de liqueur de thé avec une adresse consommée. Ensuite, posément, il se positionna confortablement en tailleur, et redirigea son attention vers la surnaturelle splendeur, refrénant une fois de plus ses ardeurs et s'efforçant de se concentrer sur son œil couleur de firmament plutôt que sur ses charmes dangereusement affriolants. Avec un nouveau sourire moins grinçant que précédemment, il lui tendit le verre de remontant, disant :

« Tenez Jessica, quelques gorgées devraient vous ravigoter. Et n'ayez nulle crainte ; ici, vous êtes avec un ami. » Repoussant en ce moment la notion de friend with benefits qui lui vint narquoisement à l'esprit, il prit une petite gorgée de son propre récipient, laissant quelques secondes de battement avant de poursuivre d'un ton chaleureusement camarade. « Mais d'ailleurs, si vous me permettez la question, que faites-vous donc si loin de toute civilisation ? »

Bon, voilà un bon angle d'approche : si tout se passait comme il l'entendait, il pourrait l'amener à parler non seulement de ses origines, mais aussi de ses désirs propres, et de fil en aiguille, cela l'amènerait à creuser l'idée de ne pas suivre ce pour quoi elle avait été créée, mais bien ce qu'elle pouvait souhaiter. Oh, bien sûr, tout cela ne serait certainement pas l'affaire de cinq minutes, le satyre en était bien conscient, mais cela ne faisait rien ; il était patient, et y consacrerait le temps qu'il faudrait. En fait, plus que l'ennui ou la lassitude, c'était de sa libido dont il redoutait les vicissitudes...
« Modifié: mardi 18 septembre 2012, 18:52:06 par Hypocras »
Ah, les gars d'aujourd'hui ne savent plus faire la fête. Les Bacchanales d'avant, ça c'était le bon temps ! Maintenant, tout ça s'est perdu. Consternant.
Fiche de personnage

Jessica Rabbit

Créature

Re : Chapelier fou, lapin blanc...chèvre de mars ? [Hypocras]

Réponse 6 mercredi 19 septembre 2012, 03:56:55

Ses doigts diaphanes et fins passaient sur sa peau, la serviette retiraient les tâches de saleté, effaçant au fur et a mesure les restes de ses mésaventures. Elle passait sur ses seins, entre, faisant glisser l'étoffe entre ses monts de chairs, pour le sentir ressortir et caresser la peau frémissante de son ventre. Parfois, elle glissait ses doigts sur le tissu, désireuse de ne rater aucune parcelle, histoire d'être présentable à son hôte qui avait été si serviable et gentil avec elle. Ses yeux se posaient parfois sur la silhouette...pourrions nous dire gourmande ? Ou alors...appétissante...du faune. Elle ne parvenait toujours pas à remettre un nom sur la créature. Et concentrée sur ce qu'elle faisait, elle ne pouvait pas réellement trouver la réponse à sa question. Jessica termina de retirer la poussières qui saupoudraient la terre mêlée de sable et plia la serviette pour la déposer sur ses cuisses jointes. Elle ne prit pas le partit de recouvrir sa poitrine, laissant à la vue du satyre ses tétons qui pointaient sous l'effet du désir qu'elle ressentait en effet...miroir.

-Oh. J'ai l'impression de me répéter. Mais...merci.


Délicatement, ses mains aux ongles manucurés se saisirent du gobelet qui paraissait si gros entre des doigts délicats. Lorsqu'elle porta le verre à ses lèvres purpurines, la toon grimaça doucement. Elle avait oublié qu'elle ne buvait que rarement, ne pouvant souffrir de la soif. Mais docile qu'elle était, elle masqua sa grimace derrière sa main, fronçant les sourcils en prenant cet air qu'elle avait vu tant de fois chez les autres, celui de concentration intense.

-Je me suis perdue. J'avais besoin de prendre l'air et...je ne sais pas si c'est votre cas, mais j'ai pensé que les terres sauvages seraient l'endroit idéal pour rouler sans risquer d'être dérangée.

Par qui ? Retrouvée aurait été plus juste. Retrouvée par son créateur. Elle n'avait pas fuit, mais presque. Elle avait juste besoin d'un peu de distance, de liberté. C'était peut-être prétentieux de sa part que de croire qu'elle trouverait un jour un endroit où il ne pourrait jamais plus l'atteindre. Prétention...quelque chose qu'elle s'était offert il y a peu seulement. Il faut dire que la rousse prenait de plus en plus de côté humain, s'émancipant peu à peu, bien que parfois, surtout en présence de créature du sexe masculin, elle régressait semblait-il et redevenait la petite chienne soumise qu'elle devait être.

-Dites-moi.

A nouveau, elle avait trempé ses lèvres. Peut-être finirait elle par s'habituer. Elle refusait de lui dire que c'était un goût dérangeant pour elle, ne voulant pas risquer de le blesser. Probablement qu'il ne le serait pas, mais un toon déteste devoir dire des choses négatives à quelqu'un. Cette nouvelle grimace, ce nouveau froncement de sourcils...

-Qu'êtes-vous donc ?

Cette fois, Jessica ne refit pas la même erreur. Tremper ses lèvres, sa langue dans le gobelet. Elle se contenta d'observer le liquide à l'intérieur, avant de reporter toute son attention sur le bouc, sur ses cornes, évitant de poser un regard sur son membre nu. Bien que c'était tentant pour elle.

-Je ne veux pas passer pour curieuse. Mais il me semble avoir vu votre...vos semblables ? Dans des gravures ou...était-ce des dessins de James...


Elle réfléchissait, cherchant ses mots. La toon mettait à dur épreuve ses maigre connaissances sur la vie, ce qu'elle savait était issu de bouquin, peinture et paroles de son créateur qui lui avait raconté que les satyres étaient des créatures qui ne crachaient pas sur les femmes. Nymphes...surtout des nymphes. Elle avait rit et se souvint qu'elle s'était dit qu'elle était probablement à la hauteur de leur beauté. Prétention ? Narcissisme ? Pensez ce que vous voulez. Il faut juste se souvenir que Jessica est une toon et qu'un toon n'est pas conscient de ce qu'est un égo. Et sans égo, elle ne peut donc pas essayer de se mettre au-dessus de qui que ce soit. C'était clair pour la toon. Elle était parfaite, car dessinée ainsi. Une perfection qui était bien loin des critères terrestres. D'ailleurs, certains étaient dérangés par cette créature venue d'ailleurs, trop parfaite pour être belle.

-He...ne me dites pas que vous êtes un démon. Je ne les aime pas trop ils sont si..."Un frisson la parcourut et elle se mordit la lèvre inférieure, l'espace d'un instant" mmm violent quand ils..." Un nouveau frisson suivit d'une sorte de gémissement" vous voyez ? " Un sourire en coin et elle refit l'erreur de tremper ses lèvres, machinalement dans le récipient quelle faisait tournoyer entre ses mains.

Hypocras

Créature

Re : Chapelier fou, lapin blanc...chèvre de mars ? [Hypocras]

Réponse 7 mercredi 19 septembre 2012, 13:47:39

Manœuvrant avec cran entre les icebergs de son désir, se cramponnant d'une main aussi ferme que possible à tout le sang-froid qu'il pouvait mobiliser, Hypocras se faisait l'impression d'être un de ces hispaniques chevaucheurs de taureaux que l'on peut encore aujourd'hui voir caracoler à hue et à dia, gardant comme ils le peuvent leur équilibre sur la croupe indocile et indomptable du furieux animal qui s'ébat avec une fougue démentielle sous leur séant. Mêmement, notre gaillard faisait en sorte de maîtriser ses pulsions, parvenant à garder un cap à peu près fixe et maîtrisé au milieu de ses ardeurs de satyre qui l'incitaient avec une insistance incessante à jeter au feu toutes ses grandes perspectives et à étancher sa soif de sexe une bonne fois pour toutes, sans tergiverser.

Par Apollon, qu'elle était magnifique en effet ! Pygmalion, s'armant de son marteau, de son burin, de ses brosses et de ses pinceaux, n'aurait pas pu parvenir à un meilleur résultat que cette Galatée d'érotisme, qui affichait ses charmes avec une impudeur viscérale, et semblait irradier d'un appel lubrique aussi hypnotique que le chant animal d'un partenaire de reproduction. Se faisant justement ces mêmes réflexions, le faune s'aperçut qu'il retournait là en terrain bien glissant et, tirant sèchement sur les rênes de son tempérament, orienta ses pensées vers les paroles de l'irrésistible Jessica, terrain de réflexion plus propice à des computations d'un ordre plus platonique.


Ainsi donc, comme il avait été aisé de le soupçonner, l'incendiaire demoiselle semblait rechercher quelque tranquillité... voyant dans sa tête défiler des scénarios dignes d'un Frankenstein (même si la comparaison était toute relative, son invitée étant bien loin d'avoir la dégaine du monstrueux Adam), l'inventif poète se représentait déjà une fuite éperdue face à un maître abusif, l'amenant à quitter Nexus en trombe, excitant d'une main fébrile les montures d'une charrette volée dans la hâte, et roulant sans trêve pour parvenir jusqu'aux Contrées du Chaos, lieu retranché d'insécurité mais aussi de solitude salutaire...

Le sortant de ses fantasmagories mentales, la belle rouquine se rappela à lui, engageant une question d'un air hésitant. Levant les yeux de son gobelet dans lequel il s'était remis à siroter, le chèvre-pied darda sur elle ses prunelles ancestrales, croyant discerner par la même occasion que la liqueur de thé n'avait guère l'air de lui agréer. Ah, certainement rien d'étonnant pour une créature qui n'avait au fond probablement été créée que pour contenter les désirs de son inventeur, et non pour avoir la capacités de se délecter des plaisirs qu'offrent les denrées terrestres. Sans doute le vieux baroudeur aurait-il dû y réfléchir au préalable, mais l'habitude de partager un verre avec son hôte était à ce point ancrée dans ses manières qu'il ne lui était pas venu une seule seconde à l'esprit d'en faire autrement... Bah, il aurait de toute façon été non moins inconvenant qu'il s'alcoolisât en solo pendant que sa charmante compagnie l'aurait observé en chien de faïence !


Question classique en tout cas que celle à laquelle il eut droit, et à laquelle il avait déjà apporté réponse plus de fois qu'il n'aurait pu se donner la peine de le compter, parfois déguisant la vérité, et parfois l'assumant sans broncher, sa nature ne lui procurant après tout aucune honte, bien au contraire. Pour l'heure, aucune raison de lui servir des salades, mais étant donné que le discoureur consommé sut discerner qu'elle n'en avait pas fini, il la laissa préciser le fond de sa pensée, remuant ce faisant méditativement son contenant. Hélas, alors qu'elle se concentrait sur lui, il sentit à nouveau l'aiguillon de la tentation le piquer avec une insistance renouvelée, menaçant de faire sauter les gonds de ses réserves tôt ou tard... il lui faudrait donc accélérer sa manœuvre sans tarder, sous peine de se laisser fatalement aller à quelque regrettable extrémité qui aurait fait voler en éclats son beau projet.

Elle était en tout cas dans le vrai, car lui et ses compères avaient déjà été plusieurs fois immortalisés, autant de seconde que de première main, par le biais de divers techniques, aussi bien taillés que peints ou chantés, à travers les époques plusieurs fois célébrés. Lui-même pouvait se vanter d'avoir plusieurs fois été la peu banale muse de plus d'un artiste, et se targuait de pouvoir citer plus d'une œuvre l'ayant pour sujet... ou tout du moins, c'était ce qu'il prétendait. En bref donc, rien d'étonnant à ce que son allure fût familière à Jessica, quand bien même la qualité de cette dernière qui avait été le plus mise en avant n'était manifestement pas la culture. Quant à ce « James », il n'y prêta guère d'attention, se contentant de laisser le nom, qui ne lui disait rien de particulier, tomber dans les archives de sa mémoire, comme on fourre négligemment un dossier peu important dans une armoire.


Mais bientôt, un gloussement secoua la forme rondelette d'Hypocras, celui-ci ne pouvant refréner un bref accès d'hilarité devant la supposition bien hardie de l'ingénue : oh, certes, il avait les cornes et les pattes que l'imagerie populaire prête couramment au Prince des Ténèbres, mais les détails physiques, ainsi que peut-être également une certaine tendance à la débauche, mis à part, il était aussi maléfique que fidèle en amour ! Quant à ce qu'elle-même eût déjà côtoyé de pareilles entités, l'idée avait de quoi interpeller, mais à Terra, rien n'était impossible, tant l'imagination débridée de la Grande Patronne avait peuplé son monde personnel de personnalités toutes plus étonnantes les unes que les autres.

En revanche, ce qui le ramena vers des perspectives plus sérieuses, ce furent les mimiques languides de la splendeur involontairement perfide qui semblait inconsciemment se plaire à sans cesse le tenter. Ne pouvant manifestement aller contre sa nature, elle était apparemment prompte à revenir vers des pensées peu chastes, celles-ci se voyant alimentées, il le soupçonnait, par les désirs que lui-même ressentait et qu'elle devait éprouver par quelque effet d'empathie exacerbée. Voyant que la situation menaçait encore de lui échapper, le vieux renard se décida à ne plus tergiverser, et pour commencer, annonça sans se démonter, faisant claquer ses sabots l'un contre l'autre pour ponctuer sa diction :

« N'ayez crainte, je suis aussi infernal que vous êtes insipide, laide et banale. » Clama-t-il, ajoutant comme il le faisait souvent un mot d'esprit à chacune de ses phrases. « Satyre, faune, chèvre-pied, tels sont les noms que l'on m'a donnés. Je ne suis de surcroît qu'un humble voyageur, bien peu apte à susciter l'effroi ou l'horreur. »

Voilà qui valait bien n'importe quelle carte de visite, mais Hypocras le bien nommé ne comptait pas en rester là, et ainsi, rebondissant sur les dernières paroles de Jessica, il poursuivit avec un air d'amusement mâtiné de sagacité roublarde :

« Quant à... » Singeant alors à dessein et dans un but d'éloquence comique gentillette la mimique passée de la ravissante échevelée lorsqu'elle avait évoqué l'acte de copulation sans oser l'exprimer, il aborda un air de sérieux matois ourlé de quelque chose de presque mélancolique. « Je vois exactement ce que vous voulez dire. La contrainte n'a en effet rien de pire. Car ne vaut-il mieux pas que l'acte amoureux soit la concrétisation de sa propre volition, plutôt que d'être imposé, comme une triste obligation issue d'un simple effet de... programmation ? »

Paroles mûrement réfléchies et prononcées par le satyre, rayonnantes de son amour des plaisirs libres, de la recherche débridée et dépourvue de contrainte d'un bonheur simple et sans limites qui ne souffrait au fond ni les convenances, ni les barrières, ni la prédétermination. Dans la leçon à en tirer qu'il souhaitait lui adresser, peut-être la moralité manquait-elle un peu de subtilité, mais comme il l'a déjà été mentionné, le gaillard fieffé n'avait pas l'intention d'atermoyer, décidé à faire passer le message sans s'en déguiser, n'ayant pas pour habitude de se perdre en circonlocutions.

Ce disant, il avança une de ses mains potelées pour la poser sur la tête envahie de flammes capillaires de son invitée. Faisant de son mieux pour se contenir et ne pas se laisser aller à de grotesques manifestations qui auraient brisé toute l'élégance de son attitude, il laissa glisser ses doigts contre la chevelure emmêlée de la magnifique entité, jusqu'à les laisser englober la courbure parfaitement dessinée de sa joue, prenant avec une bienveillance et une délicatesse non feintes le côté de son visage au creux de sa paume. Comme il s'y était attendu, jusqu'au moindre recoin de ses chairs était lisse et délicat à la perfection, mais, fidèle à sa promesse de ne pas vulgairement profiter sans cérémonie de ce pour quoi elle avait été créée, il tint sévèrement la bride à ses pulsions, se contentant de lui adresser derrière sa barbe couleur d'automne un sourire complice et franc.
« Modifié: mercredi 19 septembre 2012, 15:31:18 par Hypocras »
Ah, les gars d'aujourd'hui ne savent plus faire la fête. Les Bacchanales d'avant, ça c'était le bon temps ! Maintenant, tout ça s'est perdu. Consternant.
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