Le désert s'étendait à pertes de vues et rares étaient les oasis capable de réunir assez de personnes pour que leur quartiers soient nommé "un village". Dans les contrées du Chaos la vie était abrupte, sauvage et souvent courte et les quelques fous y vivants avaient vite apprit à rester loin de l'intérieur des terres où rodaient les pires des créatures hantant ces lieux de Mort et de Chaos.
C'était justement pour demeurer loin des indiscrets que Dagon avait, il y a des temps si reculés que lui-même ne s'en souvenait guère, creusé dans la roche affleurante du désert une vaste grotte, puis tout un réseau au fil des ans. Un complexe cyclopéen à sa taille de Dragon, ramifié de mille et une façons pour y perdre les visiteurs impromptus. Depuis lors le vent avait fait son œuvre et la roche mise à nue s'était levée en chaine de montagne rocheuse au dehors du sable du désert, laissant à Dagon le privilège d'avoir une retraite en nid-d'aigle, avec vue imprenable sur les alentours stériles et donc sans cachette possible pour quiconque voulait approcher de la demeure du Dragon.
Aussi avant même qu'elle n'arrive aux pieds des monts rocheux, Hécate avait été perçue par le résident local. Plus rien de vivant n'osait approcher de son antre car sa forme de Dragon avait depuis très longtemps effacé la faune locale au profit d'un silence mortuaire, quelques ossements, colossaux, témoignant par endroits que là, des années et des décennies plus tôt, Dagon avait tué et dévoré un colosse trop curieux pensant être de taille face à lui.
Autant dire que de l'avis de Dagon Hécate, elle, faisant encore moins le poids qu'un des mastodonte d'animeaux étranges qui vivaient dans le désert des contrées du Chaos. Et présentement ce n'était pas pour le dérangé : Scellé sous sa forme humaine il n'aurait pas eu une seule chance contre un monstre géant des environs, alors que là il s'agissait d'une femme.
Enfin, il SEMBLAIT s'agir d'une femme mais, sur Terra, on ne pouvait être trop prudent, nombreux étaient les êtres n'ayant plus rien de mortels dans cette réalité-ci. Dagon se demanda comment faire fuir l'importune ou comment la supprimer quant il l'entendit appeler... l’appeler lui en fait !
Étrange ? Quelle pouvait être ses raisons d’appeler une créature capable, de toute évidence, de la réduire en cendre d'un simple caprice ? D'autant qu'elle ne semblait pas savoir que le Dragon des lieux était... fortement diminué !
Piqué de curiosité Dagon quitta le point d'observation d'où il épiait impunément la rousse inconnue et descendit le flanc rocheux de son antre, sur le qui-vive tout de même, un feu grégeois dans la main prêt à être lancé.
"-Qui demande à voir une créature aussi dangereuse qu'un Dragon ? La vie vous semble donc si ennuyeuse que vous tenez à l'écourter sur le champ ?" Demanda finalement Dagon en arrivant vers elle, l'air aussi renfrogné qu'à son habitude.
Il s'arrêta à quelques pas d'elle, la détaillant, remarquant une absence d'armes... et des lunettes de soleil, signe que la demoiselle était aussi capable de passer sur Terre.
Mais que pouvait venir faire une femme de la Terre ici ? Devant son antre et surtout en toute connaissance de causes ?!?
Laissant grincer le cuir noir dont il était vêtu alors qu'il s'accroupissait au sol, Dagon leva sa main portant la fiole inflammable, montrant qu'il n'était pas venu sans quelques moyens de faire flamber l'inconnue si jamais elle tentait de se montrer discourtoise....