Heu ouais, convocation devant le comité de discipline... là, il était un peu largué. Qu'avait-il fait? Il n'avait fait que se défendre pour une fois ! Cela faisait dix ans qu'il se laissait presque voler son goûter tous les jours, ne se débattant que pour la forme, cela faisait dix ans qu'il se faisait brutaliser et martyriser par les plus grands, les plus forts, et après, on lui reprochait de s'être vraiment défendu ? Ça allait chauffer à la direction, il allait dire au comité de discipline ses quatre vérités. Enfin, ça c'était ce que le dieu souhaitait faire, mais l'homme avait d'autres projets : se la boucler, écouter et répondre si on lui posait des questions, répondre quelque chose de vraisemblable plus que la vérité si besoin était, même. Une technique lâche, mais qui entrait très bien dans les cordes du rôle que le dieu s'était attribué.
Sans ménagement, deux membres inférieurs du comité, des babouins sans finesse i cerveau, étaient venus le chercher pour l'y emmener, l'ayant chacun saisi par un bras pour le forcer à ava,cer, comme un prisonnier qu'on emmène à l'échafaud ! C'était charmant de se faire trimbaler comme ça dans les couloirs et les escaliers, aux yeux de tous, comme une séance d'humiliation avant la punition, d'autant que les gorilles ne faisaient rien pour passer inaperçu, c'était limite si ils ne criaient pas son nom au fur et à mesure du Dédale.
Intérieurement, le dieux bouillait de rage, il était furax, si seulement il n'avait pas pris cette résolution, il les aurait emmené sous l'eau et il aurait fallu éventrer tous les poissons carnivores pour retrouver les membres égarés, si il ne se décidait pas à en faire de la pâtée pour chat dans la seconde même ! Et tout ça pour respecter on rôle...ça le faisait vomir de devoir se laisser faire mais perturber le monde des haumins étaient quelque chose qu'il ne supportait pas comme idée. Donc il n'avait pas le choix.
Arrivé dans les locaux de la direction, on le secoua un peu l'envoyant presque au sol en le poussant, il se rattrapa d'ailleurs à al poignée de la porte, tentant subrepticement de ne pas montrer qu'il avait fait attention ne pas ouvrir celle ci par mégarde, comme l'aurait fait n'importe qui d'autre dans son état supposé.
On le « pria », non, on l'ordonna d'entrer, inutile de faire remarquer un manque de délicatesse, cela n'aurait servi à absolument rien. Il obéit et ouvrit la porte du bureau, bien sagement, comme un étudiant bien discipliné. Il entra et fera la porte derrière lui avant de s'approcher de la personne présente, une jeune femme, la présidente ! Houlà, ce devait être grave...
« Je...je suis là... »
Il semblait si timide, si apeuré, si vulnérable, mais en même temps, c'était l'image que le dieu avait voulu donner. Mais celui-ci était en même temps particulièrement inquiet de l'évolution des choses. En effet, il y avait quelque chose d'étrange. Techniquement, il n'était pas en infraction avec le règlement, alors pourquoi ?
« Mais...Mais pourquoi...pourquoi est-ce que je suis...là ? »