Dieu, que c’est bon. Blasphème, mais on s’en fiche. Anéa n’est plus à son service, alors elle peut dire et penser ce qu’elle veut. Et faire ce qu’elle souhaite aussi, comme s’adonner aux plaisirs de la chair avec ce faux-ange, qui la pilonnait de plus en plus fort. Son esprit se perdait dans les méandres de la luxure, toujours un peu plus, toujours avec envie. Ce côté démoniaque était loin de lui déplaire, à croire que les années, même les siècles qu’elle avait passé à rester…pure, tout cela était loin, très loin derrière elle. Sa transformation était, à vrai dire, une renaissance. Enfin, elle se laissait aller à ses véritables envies. Comme maintenant…
L’ange déchue aidait même son amant à chaque pénétration, ondulant merveilleusement son bassin pour accentuer la moindre des sensations que pouvaient leur procurer cette partie de jambes en l’air. Ses jambes et ses mains étaient là pour l’inviter à aller toujours plus fort, plus profondément en elle. Et Edean ne s’en privait pas. Fou de son corps, il en montrait son plaisir par de longs soupirs, des râles rauques berçant les oreilles de la demoiselle. Plusieurs fois, elle vint chercher les lèvres de son élève pour les attirer tout contre les siennes, dans un baiser qu’elle voulait à chaque fois ardent et possessif. Son corps se mit rapidement à trembler, à se crisper de plus en plus souvent. L’orgasme n’était pas loin, et quand Edean prit le soin de la prévenir de sa proche jouissance, elle ne se retint nullement. Dans un gémissement plus puissant, coupé, saccadé, l’orgasme la prit entièrement, alors que son partenaire se vidait en elle.
Essoufflés tous deux, le jeune homme s’écroula sur Anéa, perlée de sueur. Ils cherchaient à reprendre leur souffle ensemble. Parfois, la demoiselle déposait de furtifs baisers sur le visage du faux-ange, par-ci par-là. Un instant plus tard, Edean se retira enfin, s’affalant dans l’herbe à côté de la déchue. Il se confondit en excuses, encore une fois. Le feu à ses joues démontrait bien qu’il était encore gêné par ce qu’il venait de faire. Se posant sur le côté, tout en s’approchant de lui, elle se releva juste un peu, un coude au sol. Elle fit glisser ses ongles sur le torse humide du jeune homme. Un sourire franc et satisfait étira les lèvres pulpeuses d’Anéa, alors qu’elle prenait la parole.
- Pourquoi ces excuses ? Tu as pris du plaisir avec moi, non ? Alors pas de pardon, ou quoique ce soit d’autre, d’accord ? Moi, j’ai trouvé ça fantastique.
Le corps d’Anéa secoué encore de légers tremblements ne pouvait démontrer le contraire. Et c’est une nouvelle fois pour le rassurer qu’elle déposa un baiser, empli de tendresse, sur ses lèvres. En rompant le baiser, elle caressa doucement la joue gauche du jeune homme. Puis, elle se releva entièrement, toujours nue, son corps couvert de perles de sueur. Elle tourna le dos à Edean, pour se diriger vers le point d’eau. Y rentrant doucement, l’eau était plutôt fraîche. Rien de tel pour se remettre les idées en place. Après quelques brasses, elle plongea. Ne remontant que quelques minutes après, sacré souffle qu’elle avait, d’un signe, elle invita son élève à la rejoindre. Cela lui fera du bien.
- Allez, viens !