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Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

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Luccius Greyes

Humain(e)

Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

mardi 03 juillet 2012, 08:02:38

L'odeur oppressante d'urine frelaté et de sang frais allait bien avec l'ambiance régnant dans les bas-fonds. Un défilé de brigands, de coup-jarret, de tueur sans foi ni loi. C'était pourtant le cadre dans lequel se sentait le mieux Luccius : habitué depuis quelques années à ce lieu infâme, ayant vécu une partie de son enfance ici, il ne craignait plus tellement les agressions ou les attaques. Après tout, qui oserait s'attaquer à lui ? Peut-être un ignorant : tous ici pouvait aisément dire que Luccius était dangereux. Personne ne savait exactement en quoi, mais les rumeurs allaient bon train, dans ces quartiers où la misère et le crime régnait, surtout autour d'un criminel à l'allure sombre, osant laisser son torse nue de toute protection dans cet endroit infréquentable, dangereux, mortel même.

Il traversait avec son léger sourire, dissimulé derrière un masque en forme de croc de loup, l'immense ruelle qui menait dans de nombreux magasins, dont son fournisseur habituel : l'apothicaire du 5 Rue du Porc Sanglant. C'était une petite échoppe, aussi délabrée en apparence que son propriétaire était laid : un petit bossu aux yeux de fouine presque exorbités. Rien qu'à sa vu, Luccius avait des hauts-le-coeur. Dans le magasin, plusieurs herbes et potions étaient disposées sur des étagères, des commodes, et tout un attirail d'alchimiste était vendu pour quelques sous, posé dans un coin de la pièce. L'endroit était vraiment délabré, mais les articles étaient de grande qualité, même dans un cadre aussi pathétiquement miséreux s'il n'avait pas été de quelques cierges pour éclairer certains murs.


« Bien le bonjour, le maître. Que lui faut-il aujourd'hui ? demanda l'apothicaire difforme lorsque Luccius s'approcha du comptoir. Comme pouvons-nous le servir en cette gracieuse mais indélicate journée ? »

L'assassin sortit de sa ceinture une plume noire qu'il montra au bossu, lui offrant un grand sourire sur les lèvres. Il s'éloigna dans l'arrière salle, d'où on pouvait entendre des bruits de verre, des cris de petits animaux, cobayes ou garde-manger portatif. Le petit bonhomme était de toute évidence fou à lier, mais qu'importe : il offrait les meilleurs poison de toute la ville du Nexus, et pour un prix presque raisonnable. Il avait cependant laissé l'assassin seul, sans compagnie autre qu'une personne dissimulée derrière l'une des nombreuses étagères mal disposée du lieu. Luccius avait entrepris de l'observer, voulant engager la conversation, pour passer le temps.
« Modifié: jeudi 04 juillet 2013, 20:52:35 par Luccius Greyes »
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

Réponse 1 samedi 06 juillet 2013, 12:49:26

La silhouette avait jeté un rapide coup d'oeil vers lui, avant de retourner à ses potions et ses murmures étranges. Savait-elle qui il était ? C'était sans doute pour cela qu'elle n'osait pas le regarder davantage, par peur du masque, un des symboles de la Dame des Pleurs. L'assassin haussa les épaules et attendit le retour de l'apothicaire sans rien dire. Le silence pensant agaçait l'homme qui avait croisé les bras et tapotait du pied, jusqu'à ce que finalement, le bossu revint, tenant en main le pot en verre avec une sorte de gros bulbe. La graine de Larmamer, l'un des ingrédients principaux d'une des plus puissantes potions de guérison, mais également l'un des poisons les plus violents et en même temps les plus lents du monde. Cela demandait une racine fraîche et à peine sortie de la terre, ce qui semblait être le cas, au premier point de vue.

Le bossu posa le pot en verre sur le comptoir, ajoutant que c'était la dernière graine qu'il avait, et qu'il faudrait attendre de multiples semaines avant de finalement obtenir une nouvelle. C'était normal : cette plantée poussait dans une zone terranide bien spécifique, et la surexploitation avait rendu l'obtention de cette graine difficile. Entre l'hostilité de la zone et le nombre réduit de bulbes était un facteur décisif de difficulté d'obtention. Aussi, il avait de la chance d'avoir trouvé une graine ici, surtout dans cet endroit pourri et humant clairement la pestilence des poisons et des fluides que les créatures en peau avaient perdus avec des années enfermées dans un liquide huileux et embaumant.

Alors qu'il allait se saisir du pot, tout à coup, la personne encapuchonnée arriva à sa droite, lui donnant un léger mouvement réflexe, avant de se raviser. Elle affirma que le bossu avait dit ne plus en posséder et exigeait de l'obtenir, payant le double de ce que l'assassin allait lui offrir. Était-elle folle ? Désespérée ? Oser dépouiller un assassin de son bien, ce n’était peut-être pas la chose la plus intelligente à faire. Elle devait ignorer à qui elle avait affaire. Elle tapa sur le comptoir de son petit poing... vert. Une gobeline ? Une personne de petite taille, avec la peau verte et une voix aussi aiguë, c'était sans doute une gobeline. C'était un détail, mais cela aiderait à la retrouver si jamais elle obtenait la graine.

Il tendit légèrement l'oreille et entendit deux mains se frotter, du côté du bossu. C'était une occasion en or pour lui, il fallait l'avouer : elle offrait de payer le double d'un prix déjà astronomique, c'était quelque chose qui lui permettrait de renflouer les caisses, d'ajouter du beurre dans ses épinards, voire de lui permettre de fermer boutique et de se payer une chirurgie pour virer cette bosse immonde de son dos. Mais c'était un jeu auquel l'assassin ne souhaitait pas jouer. Ils s'étaient tournés vers lui tous les deux, il fixait le bossu droit dans les yeux puis vers la gobeline. Il sortit sa dague et la posa sur le comptoir, la paume toujours sur la garde, avant de se tourner vers le bossu :


« Si je n'ai pas cette graine en sortant de cette échoppe, je n'aurai aucun scrupule à la remplacer par ton sang fétide, marchand. Tu as le choix : tu le lui vends le double du prix, mais tu n'auras pas le temps d'en profiter ; tu me le vends au prix initial et tu arriveras à vivre encore quelque temps. »

Luccius n'aimait pas trop les gens jouant ainsi avec l'argent. Il voulait lui montrer que jouer avec l'argent était synonyme de jouer avec sa vie. Il ne craignait pas que la demoiselle appelle la garde : aussitôt qu'elle aurait quitté le magasin, une gorge serait tranchée s'il n'avait pas la graine. Il se tourna vers la demoiselle et lui dit :

« Je vous déconseille de renchérir. Cette graine sera à moi, que vous la vouliez ou non. »

Il n'aimait pas menacer les gens, mais là, il n'avait pas le choix : cette graine était obligatoire pour son prochain contrat. Hors de question de louper l'occasion de l'avoir. S'il devait ensuite la stalker pour l'obtenir, il n'hésiterait pas non plus.
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

Réponse 2 dimanche 07 juillet 2013, 02:39:12

Ce qu'avait dit l'assassin avait fait tomber un silence pesant et lourd. C'était l'effet voulu. La mouche qui tournait depuis tout à l'heure dans la pièce était encore plus bruyante à présent. Le bossu regardait Luccius avec une certaine frayeur. Il avait vite compris que l'enfant de la Dame des Pleurs n'était pas d'humeur à jouer avec l'argent actuellement. Il avait réellement besoin de cette graine, et s'il devait tuer pour l'avoir, il n'aurait pas hésité un instant.

La personne qui s'était plaint et avait proposé le double du prix pour la graine enleva sa capuche en tentant de temporiser la situation, bredouillant des paroles sensées calmer l'assassin. Il fut surpris de voir le visage charmant de la petite gobeline. Sur le coup, sous son masque, ses lèvres s'entrouvrirent, le laissant penser, pendant que l'apothicaire prépara le colis en y ajoutant quelques objets en plus pour s'excuser de son impudence. Luccius ne regarda même pas le bossu, trop intrigué par la petite demoiselle qui arrivait à peine au niveau de son torse.

Il tourna ses yeux vers le bossu lorsqu'il passa de l'autre côté du comptoir, bousculant la demoiselle au passage et donnant à l'assassin son colis. Apparemment, il avait bien fait de le menacer de la sorte. Le vendeur s'excusait platement en souriant de ses dents abimées par le temps et le manque d'hygiène. Sortant une bourse de sa poche, Luccius dit calmement au bossu :


« Je vais oublier ton attitude, bossu... pour cette fois. Souviens-toi bien de cette peur, la prochaine fois que tu voudras jouer ainsi avec un enfant de la Dame. »

Il posa la bourse sur le comptoir et prit vivement le colis, l'emmenant avec lui. Il jeta un dernier coup d'oeil vers la demoiselle, avant de sortir du magasin. Il resta ainsi, quelques secondes, songeant à l'embarras dans lequel il avait mis la demoiselle qui n'avait que voulu cette graine. Il n'aimait pas faire peur aux personnes qui ne le méritaient pas, et elle n'avait pas mérité cette frayeur. Il se mit discrètement dans un coin d'ombre, non loin de la porte de sortie, attendant que la demoiselle montre le bout de son petit nez. Il attendit quelque temps avant qu'elle ne sorte. Il attendit qu'elle fasse un pas pour partir pour l'interpeler tout en sortant de l'ombre.

« Excusez-moi pour tout à l'heure, je ne souhaitais pas vous mettre dans l'embarras. Si j'avais su, j'aurais été moins... brusque. J'espère que vous n'êtes pas fâchée. »

Il s'approcha d'elle avant de retirer son masque voilant le bas de son visage, dévoilant des lèvres portant une cicatrice sur le côté de la bouche.

« Avez-vous trouvé quelque chose pour compenser cette perte ? Si c'est de l'extrait de la graine que vous désirez, nous pouvons peut-être la partager. Il m'en faut une petite quantité, pour ma part. »

Il se rendait serviable et aimable que lorsqu'il était intéressé par une demoiselle. Il fallait l'avouer, elle avait tout pour plaire à l'assassin dont les goûts étaient particuliers : la demoiselle était plus petite que lui et avait une poitrine peu développée en rapport aux humains, bien qu'elle fut bien proportionnée pour sa taille. Et elle était plutôt mignonne. S'il pouvait passer un peu de temps en sa compagnie, pourquoi s'en priver ?
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

Réponse 3 dimanche 07 juillet 2013, 16:03:53

À première vue, la demoiselle semblait gênée par la présence de Luccius à la sortie du magasin. C'était compréhensible pour lui, puisqu'il avait tout de même menacé de mort le marchand sous ses yeux, en toute impunité. Elle ne semblait pas pour autant fâchée. Le fait qu'elle le nomme "Messire" le gêna pas mal, puisqu'il ne pouvait vraiment être considéré comme un "sire". Surtout après ce qu'il avait dit. Il était un voyou, ou même un malandrin, mais certainement pas un homme de bonne vertu.

Bref, lorsqu'il sentit son malaise, il lui fit un petit sourire agréable. Sa proposition sembla la rendre un peu plus mal à l'aise encore, ce qu'il ne comprit pas tellement. Si elle tenait tant que cela à avoir la graine, c'était théoriquement pour son extrait. De ce fait, elle aurait dû être soulagée et reconnaissante de cette proposition. Se méfiait-elle encore de lui ? Il aurait aimé que ce ne soit pas le cas. Là encore, s'il avait su, il se serait montré moins agressif.

Finalement, elle accepta sa proposition, mais en gardant une certaine retenue. Il lui fit un sourire, ayant dégagé son masque. Il ne s'inquiétait pas trop d'être remarqué par elle, ni par les gardes de la ville qui ne venaient que rarement dans ce coin. Il avait un repaire qu'il avait aménagé justement pour son contrat qui devait se faire dans le Nexus, avec ce qu'il fallait pour extraire le poison de la graine.


« Suivez-moi, j'habite pas loin d'ici. »

Bien entendu, ce petit mensonge était là pour assurer sa protection. De toute manière, dès ce soir, il aurait quitté la ville et laissé son repaire aux flammes dès sa mission accomplie. Il attendit que la demoiselle arrive à sa hauteur, la guidant dans les rues tortueuses des bas-fonds en replaçant son masque sur son visage.

Ce n'était pas l'endroit le plus romantique du monde : entre les rats trainant dans les rues crasseuses et les voleurs de petits étalages qui se partageaient leur bout de pain quotidien, l'endroit était sans doute le moins indiqué pour partager du temps avec une demoiselle. Cependant, le masque de l'assassin leur évita des désagréments divers, comme être attaqué au coin d'une rue, égorgé et vidé toute possession. C'est l'avantage d'être au sein d'un ordre extrêmement redouté tel que la Dame des Pleurs.

Ils arrivèrent bien vites au repaire du tueur, un petit bâtiment en bois sans distinction aucune. Il ouvrit doucement la porte grinçant, invitant la demoiselle à entrer à l'intérieur. L'endroit était bien sombre, les fenêtres ne laissant aucune lumière pénétrer. Il alluma une lanterne, éclairant modérément la pièce. Il n'y avait dans l'endroit que peu de chose : une table avec du matériel d'alchimie plutôt impressionnant, un coffre très gros dans un coin de la pièce ainsi qu'un lit miteux, qui devait servir à l'assassin pour se reposer avant de remplir sa mission.

Il accrocha la lanterne au plafond, et s'approcha de la table sur laquelle il posa le paquet pour l'ouvrir. Les deux trois bricoles que lui avaient offert le bossu tombèrent au sol : il s'agissait de petit pot d'onguent aux effets divers. Soupirant, il les laissa par terre avant de prendre le pot de la graine :


« Cela ne prendra pas longtemps. Avec ces outils, je peux extraire trois ou quatre fioles de jus de la graine. Il y aura de quoi faire largement avec ne serait-ce qu'une. »

Il prit la graine et la découpa en deux, la plaçant dans l'un des récipients de la machine. Allumant une flamme en dessous du récipient en question, il observa le tout se préparer. Il se tourna vers la gobeline, retirant son masque à nouveau. Entre quatre murs, il ne craignait pas grand-chose, surtout vu l'état des fenêtres qui empêchait la lumière de pénétrer. Elle devait craindre quelque chose de sa part, l'avoir emmené ainsi dans un coin isolé. Ce n'était pas le genre du tueur qui préférait les femmes consentantes s'il devait se passer quelque chose. Il tenta de la rassurer, tant bien que mal :

« Ne vous inquiétez pas, vous n'avez absolument rien à craindre de moi. Vous pouvez attendre dans un coin et moi dans l'autre, si cela peut vous rassurer. Je n'ai jamais mangé personne. »

Il eut un petit rire un peu enfantin, en totale adéquation avec l'attitude qu'il montra plus tôt à l'apothicaire. Il n'était pas méchant, loin de là, il était juste une roue du carrosse, obligé de tourner lorsqu'il se mettait à avancer. Aussi, lorsqu'il le pouvait, il montrait une douceur naturelle, presque enfantine. On pouvait bien avoir du mal à reconnaître là un tueur de sangs froid.
« Modifié: mardi 09 juillet 2013, 13:19:23 par Luccius Greyes »
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

Réponse 4 mardi 09 juillet 2013, 13:39:20

Elle semblait réellement embarrassée : elle avait gardé les bras croisés tout le long qu'elle était à l'intérieur du bâtiment, comme si elle craignait quelque chose de sa part. C'était compréhensible, mais Luccius était gêné de ça, car tout ce qu'il voulait était de se faire pardonner de la frayeur qu'il lui avait faite... bon et possiblement la draguée, parce que mine rien, elle était mignonne, la petite gobeline. Lorsqu'il dit qu'il n'avait mangé personne, elle répondit qu'elle si. Cette remarque jeta un léger froid dans la pièce. Elle sembla s'en vouloir, alors qu'elle l'observa attentivement. Sa gêne sembla un peu plus grande alors, comme si elle avait soudainement changé de vision de lui.

Elle observa ensuite un peu plus longtemps le suc tomber doucement goutte par goutte, avant de tourner sa tête vers lui, disant :


« Je pense qu'il y en a pour largement plus d'une heure.

- Oui... au moins. »


Le silence envahit la pièce. Un silence gênant, très gênant. C'était le genre de silence pensant qu'on n'aimait pas tellement, lorsqu'on discutait avec quelqu'un de l'autre sexe, car on ignorait toujours si c'était un bon ou un mauvais signe. Finalement, elle lui proposa d'aller boire un verre dans une auberge qu'elle connaissait et qui était très bien. Luccius l'observa, avant d'acquiescer :

« Vous pouvez m'appeler Lou, et évitez le Messire. Simplement Lou. Je ne mérite pas vraiment un tel titre. Et j'accepte cette proposition avec grand plaisir. Juste le temps de mettre quelque chose de moins voyant... »

Dans les ruelles sombres des bas-fonds, il ne risquait rien, mais dans les autres rues du Nexus, c'était une autre histoire. Il se dirigea vers le coffre qu'il ouvrit, avant de prendre quelques vêtements tout ce qu'il y avait de normaux. Il retira son masque et sa cape-foulard, ainsi que ses gants et son katana à sa ceinture, avant de sortir le haut d'une tunique en accord avec son pantalon. Il cacha dans une de ses manches une dague accrochée par un gantelet, le tout invisible aux yeux des passants.

La gobeline se présenta, nommant une nouvelle fois l'assassin "Messire" en lui demandant le sien. Il se tourna vers elle en ajustant le haut de sa tunique, semblable à une grande robe ouverte bariolée de motifs comme sur son pantalon et tombant jusqu'à ses chevilles, le tout lui laissant tout de même beaucoup de mouvement.

Il s'approchait d'elle avec un grand sourire, ses yeux gris observant la gobeline. Avec sa tenue, on pouvait sur méprendre sur lui, croire qu'il était un noble. Rester dans les bas-fonds, heureusement, ne lui attirerait aucun ennui : mis à part les petits brigands, aucun voleur n'aurait l'idée de voler un homme bien vêtu circulant ici. Soit il était camouflé, soit il était bien un noble, mais disposant d'une armée conséquente pour éviter toute agression. Tout le monde connaissait la réputation des bas-fonds, et seuls ceux qui étaient sûrs d'eux pouvaient se risquer à s'y rendre dans une telle tenue. Et quand bien même on viendrait les agresser, sa dague dissimulée serait là pour régler le problème rapidement. Il n'était pas un Tueur Noir de la Dame pour rien.

Une fois près d'elle, il lui tendit son bras, l'invitant à le prendre.


« Allons-y, j'ai hâte de boire de ce verre avec vous, Rikke. »

Aussitôt, ils sortirent de la chambre, rejoignant la ruelle. Il prit la peine de fermer la porte avant de suivre les indications de Rikke pour rejoigne ladite auberge. Sur le chemin, voulant faire la conversation, il lui demanda :

« Dîtes moi, comment une jolie demoiselle comme vous a pu atterrir dans les bas-fonds et ne pas se faire égorger pour se faire délester de ses biens, comme ces bracelets ? »

Il montra l'un des bracelets qui semblaient avoir une certaine valeur. C'était une question comme une autre, juste pour en savoir plus sur elle. Cependant, la manière dont il le disait pouvait prêter à confusion, comme s'il sous-entendait qu'elle cachait quelque chose.
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

Réponse 5 vendredi 02 août 2013, 17:20:34

Luccius n'était pas du genre à s'inquiéter du regard des autres. Si c'était le cas, il n'aurait sans doute pas été un assassin. Donc avoir ainsi une petite gobeline accroché à son bras ne le dérangeait absolument pas. Surtout qu'il aimait bien ce contraste assez amusant. Les gens se tournèrent vers eux, le couple bizarre. Après tout, une gobeline en tenue assez pauvre au bras d'un homme bien habillé, cela faisait bizarre et pouvait amener bien des ragots. Elle insista sur la "jolie demoiselle", laissant penser qu'elle n'appréciait que peu ce compliment. Pour Luccius, c'était Rikke qui était étrange de ne pas aime les compliments d'un homme. Il ne rétorqua pas, haussant un léger sourcil. Elle était pleine de ressource, c'était certain. Mais cela surprenait qu'elle l'affirme comme cela. Il s'était attendu à ce qu'elle soit au service de quelqu'un de puissant, mais rien ne semblait l'indiquer alors.

Ils arrivèrent à l'auberge où Luccius faisait toujours contraste. Pour autant, personne ne nota leur entrée, à par le barman qui les dévisageait. Bon, le nombre de clients s'élevant alors à deux et l'odeur d'alcool qui émanait du taudis eurent vite fait d'expliquer cette absence de réaction de la part de la populace. Ils allèrent s'installer à l'écart, Luccius se laissant guider par la jeune fille qui mena jusqu'à un coin de la pièce dissimulé derrière un paravent, avec un pseudoconfort de velours vieux dans la banquette d'angle. Installé tranquillement, on vient leur prendre leur commanda, Luccius demandant un verre d'hypocras et presque aussitôt qu'ils eurent commandé, la jeune femme se dévêtit de sa cape et d'une de ses bottes. L'assassin haussa un sourcil, avant qu'elle ne s'installe sur une de ses cuisses. Il porta une de ses mains dans son dos, pour la maintenir, alors qu'elle se penchait pour lui murmure, le tenant par un bras à la nuque :


« Hum... Lou... Tu sais parfaitement ce dont j’ai envie pas vrai ? Lou... Moi aussi je sais parfaitement ce dont tu as envie... Contre 4 des fioles d’essence de Larmamer -je te fais cadeau des quelques gouttes dont tu as besoin- je te donne ce dont tu as envie. Tu ne seras pas déçu. »

Il ne détacha pas sa main du dos de la demoiselle, souriant doucement. Il ricana ensuite, comme si la proposition l'amusait. Il sentait la main de Rikke glisser sur son sexe, au travers du tissu, alors qu'elle faisait cette proposition indécente. Avant qu'il ne puisse répondre, elle défit doucement son pantalon, son sexe déjà tendu se libérant de l'étreinte du tissu. Il la laissa ainsi jouer avec lui, restant calme et posé, la main dans le dos de la gobeline glissant vers les fesses de cette dernière, sans les atteindre. Puis, soudainement, il s'écarta d'elle pour la regarder dans les yeux, avant de lui dire, sèchement :

« Pourquoi as-tu besoin d'autant de fioles ? Avec une seule, tu peux décimer une ville entière, et tu en veux quatre ? »

Il fit basculer ensuite la demoiselle sur le côté, l'allongeant sur la banquette, tenant ses poignets entre ses mains, la regardant droit dans les yeux, avec le même regard qu'il avait lancé à l'apothicaire, quelque temps auparavant. Ce changement d'attitude soudain éveillait ses soupçons, et la demande était d'autant plus étrange.

« Tu es une femme à qui on ne la fait pas, j'ai bien compris cela, Rikke. Et malheureusement pour toi, je ne me laisse pas facilement avoir par les charmes féminins... même si je dois avouer résister difficilement à quelqu'un comme toi. »

Glissé entre ses jambes, il s'assurait qu'elle n'ait aucun moyen de se défaire de son emprise ou de lui porter un coup désagréable. Il la tenait fermement, en se penchant doucement vers elle, avant de murmurer doucement :

« Dis-moi ce que tu comptes faire de ces fioles, après seulement on reparlera de cette proposition. »

Bien entendu, cette menace n'impliquait pas qu'il lui fasse du mal. Son attitude était due à sa méfiance naturelle : il trouvait l'attitude de Rikke trop étrange, et sa demande peut-être trop importante. En sachant ce qu'elle comptait faire des fioles, il pourrait plus facilement gérer la situation et contrôler les négociations. Peut-être même aurait-il une autre proposition à lui faire...
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

Réponse 6 lundi 05 août 2013, 00:52:03

Il avait été brusque, mais le changement d'attitude de Rikka n'avait vraiment pas plu à Luccius qui ne pouvait que se méfier d'elle. Elle l'avait d'ailleurs compris alors qu'il l'avait immobilisé sur la banquette. Elle l'observait avec ce regard de peur qu'il apercevait dans les yeux de ses victimes. Elle avait peur de ce qu'il allait lui faire. Elle gigota pour se réajuster, ce à quoi Luccius ne fit pas attention, continuant à la regarder. Elle détourna soudainement le regard, sans doute pour ne pas croiser le regard de son possible assassin. Il ne lui laissa aucune possibilité de s'en sortir autrement qu'en parlant. Après un moment de silence, elle décida finalement de parler, expliquant clairement qu'elle ne lui dirait pas ce qu'elle allait faire de ces fioles, sans vraiment être convaincante, cependant, lorsqu'elle affirmait aller trouver une autre ailleurs.

Elle finit alors en lui demandant ce qui lui faisait peur. Le regard de l'assassin n'avait pas changé, alors qu'il continuait à se poser des questions sur ce changement d'attitude. Il garda son attitude menaçante et sa voix froide :


« On m'a appris à me méfier des femmes, surtout des femmes qui vendent leur corps aussi ouvertement. Et bien qu'on ne me l'ait pas appris, je pense ne pas me tromper en me méfiant encore davantage des femmes qui se vendent pour du poison. »

Il continua à la fixer, avant de la redresser, en relâchant ses poignets, l'installant rapidement sur la banquette et s'installant lui-même. Soudainement, venant de derrière le paravent, le serveur arriva avec leur commande, déposant leur verre non loin d'eux. Il l'avait entendu venir et voulait éviter les problèmes s'il l'avait surpris la tenant ainsi par les poignets. Tel qu'elle était installée, Rikke était à cheval sur les genoux de l'assassin, lui faisant face, tournant le dos au serveur qui ne pouvait voir son visage. Luccius le remercia en souriant, le laissant repartir, reprenant ensuite la conversation où il l'avait laissé :

« Tu veux ces fioles ? Je te donne les trois, sans que tu aies besoin de vendre ton corps. Je me fiche bien de ce que tu vas en faire, mais tu vends vraiment facilement ton corps pour quelques bouteilles. Soit ces bouteilles ont une importance vitale, soit tu juges ta valeur bien basse. Et je préfère me dire que c'est la première proposition. »

Un assassin au grand coeur ? Oui, cela définissait bien Luccius. Jamais il n'eut l'envie de tuer (sauf certains cas) les cibles qui lui avaient été données. Et profiter du besoin d'une femme n'était pas son genre. Il la fixait, de manière moins menaçante, la maintenant toujours ainsi, à califourchon sur lui, tout en ajoutant :

« Et tu crois que j'ai peur ? As-tu jamais vu un homme avoir peur, réellement ? Lorsqu'il homme à peur, la raison ou la réflexion disparaissent. L'instinct seul demeure. La peur transforme l'homme en bête. Veux-tu vraiment me voir avoir peur, Rikke ? Veux-tu que je devienne cette bête privée de raison ? »

Il enserra davantage la demoiselle contre lui, avant de coller son nez contre celui de la demoiselle :

« Je ne souhaite pas te sentir être redevable parce que je t'offre quelques fioles. Si je suis allé vers toi, c'est parce que je te trouve vraiment jolie et charmante. Est-ce que la seule raison qui t'a conduit à m'inviter était juste l'envie d'obtenir ces fioles ridicules ? »

Il la fixait droit dans les yeux. Le changement d'attitude du tueur de la Dame des Pleurs était aussi soudain que cela de la demoiselle, passant du tueur froid sans merci au gentil garçon qui voulait être avec elle sans rien en échange. Un jeu dangereux, mais elle avait joué l'allumeuse la première, après tout.
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Luccius Greyes

Humain(e)

Re : Petit achat chez l'apothicaire [PV Rikke]

Réponse 7 jeudi 08 août 2013, 22:18:31

Elle avait le regard baissé de l'enfant qui, n'osant pas regarder son tortionnaire, évite de le regarder dans les yeux. Ce qu'il ne savait pas, c'est que ce n'était pas la culpabilité, mais l'énervement qui lui faisait baisser les yeux. Lorsqu'elle répondit en relevant les yeux vers lui, évitant le contact de leur nez, elle était rouge vif, le regard assassin. L'avait-il vexé ? Qu'avait-il fait donc pour la vexer autant? Elle lui demanda s’il croyait vraiment que c'était facile de vendre ainsi son corps, avant de le comparer à sa vie si simple : il était respecté, craint des autres et pouvait se mouvoir dans les bas-fonds sans craindre de se faire tuer.

Elle avait donc craint qu'il lui fasse du mal si elle n'avait pas fait ce qu'il voulait d'elle. Elle était une esclave, clairement, de ce qu'elle disait, et pensait connaître les humains, comment ils "fonctionnaient". Et pour elle, les fioles étaient un moyen de compenser ce qu'il aurait de toute façon fait. Elle semblait épuisée d'avoir autant parlé, d'avoir été en colère et d'avoir dit ce qu'elle avait sur le coeur, tout en se retenant de parler fort, évitant d'attirer l'attention sur eux. Quelques secondes passèrent, où Luccius la regardait, sans rien dire, avant de soupir à relâchant son étreinte :


« Et tu crois sincèrement que je prends plaisir à menacer un marchand pour obtenir ce que je veux ? Que je peux vraiment sans crainte avancer dans les bas-fonds ? Que je prends plaisir à "stalker" les femmes ? Je dois me battre pour ne pas qu'on profite de mon impossibilité d'aller voir les gardes, je dois rester caché lorsqu'approchent les autorités, je dois sourire pour montrer aux femmes que je ne compte pas leur faire de mal, malgré ma tenue et mes armes. Tu crois cela facile aussi ? Alors oui, donner mon corps pour régler ses problèmes me paraît facile... »

Il s'enfonça dans la banquette, en passant ses bras derrière sa nuque, observant Rikke droit dans les yeux :

« Lorsque je menace quelqu'un, je n'en tire aucun plaisir. À force de voir ce que je vois, de faire ce que je fais, on ne prends pas plaisir de la menace et du meurtre. On prend plus de plaisir à la douceur, la gentillesse et la sincérité des gens. J'aime avoir près de moi une femme, certes, mais si je dois plaquer un couteau sous sa gorge pour l'avoir dans mes bras, où est le plaisir ? Je sais que des hommes sont comme ça. Mais si j'avais voulu de toi, je t'aurais violé dans un coin de rue, dès ta sortie, au lieu de te proposer de rester quelque temps avec moi, à discuter simplement. »

Il ferma les yeux, apparemment déçu qu'elle ait pensé qu'il pourrait lui faire du mal directement. C'était normal, mais il n'aimait pas être mis dans le même sac que les autres hommes, surtout de manière aussi abjecte.

« J'ai vu que tu avais été effrayé, après que j'ai menacé ce commerçant qui voulait faire jouer la concurrence pour s'enrichir. J'en étais désolé et je voulais me faire pardonner. Mon but n'avait pas été de te faire du mal, ni de te forcer. Tu ne veux pas passer du temps avec moi ? Tu peux partir, et revenir dans deux heures là où je t'ai emmené pour tes trois fioles. Tu ne le savais pas, alors voilà, je te le dis : tu peux partir. »

Il se redressa et prit son verre dont il but une gorgée, avant de prendre celle de Rikke pour la lui donner. Il tint son verre entre ses doigts, avant de finir :

« Tu as sans doute servi beaucoup d'humains... mais tout ce que tu as retenu, c'est ce qu'ils ont de négatif, de malsain. Maintenant, tu sais : y a des hommes, même dans les bas-fonds, qui ne font pas ce qu'ils font par plaisir. Et tu en as même qui préfèrerait s'ouvrir lui-même le ventre plutôt que de forcer une femme à ses pulsions sexuelles. Désolé de briser ta vision des humains, mais si tu ne veux pas de moi, si tu te sens forcée de me plaire pour ta survie, alors laissons tomber ce verre. Il n'a aucun intérêt pour moi, si c'est ce que tu penses. »

Vexé à son tour ? Oui, mais pas tellement contre elle. On pouvait penser le contraire, mais c'était la situation, son existence qui rendait ce genre de relations difficiles. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était tenter de convaincre les gens de ses bonnes intentions qu'il n'est pas juste un tueur froid et ne souhaitant que soumettre ses "victimes" à sa puissance.
Compte fermé


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