Louane avait été plus que touchée lorsque Sora lui confia qu'il ne voulait pas qu'elle parte, car ce serait comme si il perdait sa soeur une deuxième fois. La demoiselle était déstabilisée par autant d'amour, elle qui n'avait jamais eu ne serais-ce qu'un ami jusqu'à maintenant. Désormais, elle en avait un. Plus qu'un ami, elle pouvait le considérer comme son frère. Et cela... en à peine une heure. La confiance et le lien qui s'étaient créé entre eux avait été si facile, si rapide ! Elle avait du mal à y croire. Et si c'était trop beau pour être vrai ? Et si une fois encore le destin et la poisse qu'ils trainaient depuis leur naissance les rattrapait ? Non il ne fallait pas être pessimiste. Il fallait y croire. Elle avait envie d'y croire. Son émotion grimpa en flèche lorsqu'il lui fit la promesse qu'il ne l'abandonnerait jamais et qu'elle ne serait plus jamais seule. Louane en eut les larmes aux yeux mais parvint à les contenir, ne voulant pas gâcher un si beau moment. Comme elle se sentait bien, elle s'allongea contre Sora en regardant le ciel et elle ferma les yeux lorsqu'il lui caressa les cheveux. C'était tellement agréable d'avoir enfin quelqu'un à qui se confier, quelqu'un comme elle : un hybride. Avec qui elle partageait tant de point commun.
Quant à sa question, il y réfléchit pendant quelques temps. Peut-être n'y avait-il jamais vraiment pensé jusqu'à aujourd'hui. Au bout d'un instant, il lui répondit qu'il voulait tout simplement se venger du destin, renverser les marchands d'esclaves et libérer leur peuple qui servaient d'esclaves. Louane trouva que c'était beau, et que c'était un vœu généreux dénué de tout orgueil ou égoïsme.
- C'est beau ce que tu viens de dire. Et brave. Moi aussi je souhaite plus que tout que notre peuple soit enfin libre. J'y pense souvent. Si je n'étais pas partie de l'orphelinat par moi-même je serais devenue esclave moi aussi, comme tous les camarades avec qui j'ai grandit. Je crois que j'ai eu de la chance.
Elle avait apprit la nouvelle il y a peu de temps. Elle qui pensait que lorsque les enfants étaient majeur, ils pouvaient enfin devenir indépendant et construire une vie paisible. Au lieu de ça, elle s’apercevait que des marchands d'esclaves les récupérait et les vendait. Tout comme Sora, son plus grand souhait était de les libérer. Mais comment pouvaient-ils faire à eux seuls ? Ça lui paraissait impossible. Cependant, Louane se redressa, un éclair de certitude dans les yeux.
- Et pourquoi ce rêve ne deviendrait pas réalité ? Regarde-nous, Sora. Regarde notre vie ! Elle ne mène à rien. Je vagabonde de villes en villages pour trouver un toit ou dormir et toi tu cache ta véritable nature jour après jour dans un établissement d'humains qui te mépriseront au moindre faux pas. Mais on peu essayer de changer les choses ! Toi et moi, si on forme une équipe, on pourrait essayer de venger nos frères, nos sœurs, nos amis ! Tu imagines ? Si on devient fort, si on s'entraine ensemble, on deviendra des guerriers imbattables et on libérera tous les esclaves ! Hein ? Qu'est-ce que t'en dit ?
Elle leva la main et la lui tendit, attendant à ce qu'il la frappe ou la serre pour lier ce contrat entre eux. Ce rêve un peu fou. Mais après tout... pourquoi pas ? Comme elle l'avait si bien dit, leur vie était monotone et sans issue. Et si jamais ils devaient y perdre la vie au moins, ils mourraient en ayant essayé de changer les choses. En tous les cas, pour sa part, elle était prête à prendre le risque.