« Et bien, je dois vous avouer que je n’ai jamais monté à cheval donc… »
En entendant cela, Alice sourit. Puisqu’elle ne savait pas monter à cheval, autant l’aider, non ? Elle hocha la tête vers Hodor, qui, comprenant immédiatement ce qu’elle voulait, tendit ses deux mains massives vers Nathaniel. Le demi-géant était resté assez insensible aux excuses de la jeune femme. A dire vrai, il n’avait pas compris pourquoi elle s’excusait, mais il s’en souciait peu. La soulevant, et sans tenir compte de ses gesticulations, il s’approcha d’Éclipse, qui attendait patiemment, et alla la poser droit dessus.
« Hodor ! lâcha-t-il.
- Merci beaucoup, Hodor… Tu te sens capable de suivre Éclipse ? le nargua-t-elle.
- Hodor ! » s’exclama ce dernier.
Hodor n’était pas seulement un demi-géant à la puissance physique particulièrement élevée. Un géant ne se résumait pas qu’à une brute surpuissante et pratiquement immortelle, mais était aussi un très bon coureur. Quand on avait de tels muscles, de si hautes jambes, et un corps si massif, un géant était semblable à une espèce de char d’assaut quand il courait à toute allure, ses pas faisant trembler le sol. N’étant qu’un demi-géant, Hodor était moins bruyant, mais assez vif. Alice y songeait, appréciant d’avoir une passagère avec elle. L’inconvénient, c’est qu’elle ne pourrait pas forcer Éclipse à galoper aussi vite que possible, sous peine de la voir lâcher prise. L’avantage, c’est que le corps de l’acolyte allait souvent se blottir contre le sien, ce qui, surtout quand l’acolyte en question était une aussi belle femme, était relativement agréable.
« Je suis prête très chère Alice. Pourrais-je savoir tout de même où je puis m’accrocher… ? »
Alice lui sourit, et tourna sa tête.
« Mais, voyons… Accrochez-vous à moi ! Posez vos mains autour de mes hanches, tout simplement. »
Elle lui fit un léger clin d’œil, puis pencha sa tête vers Éclipse.
« Tu es prêt, petit cheval ? »
Ce dernier se mit à hennir, secouant sa longue crinière, et Alice se redressa.
« Bien ! Hodor ! On fait la course ?
- Hodor ! »
Souriant, Alice tira alors sur les rênes du cheval, frappant ses aisselles. Le cheval hennit, se cambra, puis partit rapidement, fonçant vers les montagnes. Dans le ciel, il y avait quelques gros nuages noirs se tâchant dans le ciel, mais on voyait aussi les rayons de soleil. Les baronnies de Sylvandell n’étaient pas au niveau du sol, mais étaient des espèces de tranches de verdure au milieu de montagnes. Éclipse courut donc sur une plaine délimitée à sa gauche et à sa droite par des collines escarpées et rocailleuses. Sur la rangée de droite, on pouvait voir le reflet ardent du soleil. La Princesse donna de nouveaux coups à Éclipse, qui galopa un peu plus vite, et elle se mit à rire aux éclats.
« N’est-ce pas agréable, Nathaniel ?! »
Alice adorait ça. Galoper avec son cheval. Sentir le vent fouetter ses cheveux, cette sensation de liberté. Elle suivait un sentier, évitant les quelques badauds qui passaient par là, voyant d’autres cavaliers, généralement des gardes, tandis que, au loin, Hodor les poursuivait, les joues rouges et gonflées comme un taureau. Le demi-géant était rapide, et ses pieds étaient si immenses qu’il renversa par erreur une femme, sans s’en préoccuper, poursuivant Alice et Nathaniel.
La Princesse ne tarda pas à rejoindre le village au pied du royaume de Sylvandell. Elle arrêta son cheval rapidement, en tirant sur les rênes, et ce dernier se cambra avec majesté, soulevant des volutes de poussière et de terre, s’appuyant sur ses pattes arrière. Tout son corps se dressa, avant de se reposer sur le sol, à l’arrêt. Éclipse se contenta ensuite de secouer sa crinière, et Alice se pencha vers lui, caressant sa tête en l’embrassant affectueusement sur la peau.
« C’est bien, Éclipse… »
Souriant, Alice descendit alors du cheval, et aida Nathaniel à descendre également, ce qui eut pour effet que, quand la jeune femme tomba sur le sol, Alice se retrouva blottie contre elle, leurs seins s’enfonçant mutuellement entre eux, et leurs lèvres relativement proches. Alice rougit légèrement, éprouvant pendant quelques secondes l’envie de descendre ses mains pour caresser le corps de Nathaniel, le bas de son dos, la chute de ses reins, et descendre jusqu’à son postérieur. Elle se calma toutefois, et se retira. Sur la gauche, on pouvait voir la grosse auberge au pied. Les gens la regardaient en souriant.
« Bonsoir, Majesté ! lâcha l’un des hommes.
- Vous avez faim ? renchérit un autre. Je vous offre ma table ! A vous et à votre servante ! »
Rougissant à nouveau, Alice tourna la tête, et attrapa la main de Nathaniel.
« Ne t’en fais pas… Bon, il est temps de monter. Je t’aurais bien proposé de passer par les escaliers, mais ça risque d’être long… »
La Princesse traversa ce pittoresque village. Il semblait tout droit sorti d’une gravure. De la fumée s’échappait de plusieurs cheminées, les rues étaient relativement propres, partiellement pavées. On pouvait entendre des enfants jouer, Parfois, des gardes passaient par là. Le long des maisons, dans les jardins, des serfs travaillaient leur jardin, plantant des tomates, ou coupant des fleurs. A la forge, le forgeron trempait une épée dans sa forge, son assistant tannant le cuir à proximité. Un homme portait du bois à bout d’épaule, rentrant dans sa maison pour alimenter le feu. Les passants qui les voyaient, y compris les gardes, saluaient constamment Alice.
« Bonsoir, Princesse !
- Mes hommages, Majesté.
- J’espère que votre séjour dans les baronnies vous plaît, Princesse. »
Alice leur répondait parfois, et finit par rejoindre le fond du village, où les monte-charges se trouvaient là. L’un de ces derniers s’apprêtait justement à partir, et Alice monta avec Nathaniel et Éclipse. Hodor, lui, était trop gros pour monter avec tout ce monde, et préférait de toute façon rester dans les baronnies. Il avait un sixième sens pour savoir quand Alice descendait, mais restait pour autant relativement sauvage. Le mionte-charge se mit à grimper. Il n’y avait pas qu’Alice et Nathaniel, mais ausis plusieurs individus.
« La vue te plaît ? »
On pouvait voir la cascade qui s’écoulait. Cette dernière tombait près du village qu’elles venaient de traverser, mais, plus on montait, et plus on pouvait voir le soleil. Une paroi immense protégeait pour le moment ces derniers, mais elle ne les protégerait pas longtemps. En levant la tête, on n’apercevait pas encore la ville basse, tant elle était haute. Alice alla s’asseoir sur des caisses de ravitaillement, croisant les jambes, regardant distraitement Nathaniel.