A quelques milliers de lieues de Nexus, d’Ashnard et de Tekhos, il y a un voile de brume. Ce voile recouvre toute une surface de terrain. Les Terres du Bout du monde. Personne ne sait ce qu’il y a au-delà. Ni même à l’intérieur. Personne ? Si.. Un peuple le sait. Celui qui réside au-delà du voile de brume. Le peuple des Aydenn. Un peuple pacifique. Hétéroclite. Savant. Passionné. Bref, un peuple isolé, qui ne désire pas la guerre. Ce peuple est issu du même endroit que les autres. Mais quelques personnes ont émigré, ne supportant pas la guerre, la désolation, etc... Au fil des siècles, ils se sont rassemblés. Ils ont franchi le voile de brume qui, très vite, eut mauvaise réputation. On raconte que quiconque le traverse n’en revient jamais. En gros, si tu veux mourir, traverse le mur de brume.
Oui mais voilà. Si personne n’en est jamais revenu, c’est parce que la terre de l’autre côté y est accueillante, verdoyante, fantastique. Deux soleils éclairent une vaste plaine et se couchent derrière deux collines. Les animaux sont tous fantastique. Non, mieux. Fantasmagorique. Imaginez, comme si vous aviez fumé des substances illicites toute une journée. Des éléphants roses, des dragons vert à pois rouge, des écureuils bleu, des oiseaux violets, etc... Et les gens... Un mélange de tous les peuples. Tous avec un sourire aux lèvres. Aimables. Joyeux. Personne n’a envie de quitter ce monde paradisiaque, ce jardin d’Eden. Au centre de la plaine, il y a une petite ville. Un village. Des maisons simples, confortables, etc... Alignement parfait. Un vrai quadrillage. Les boutiques se trouvent au centre. Sur la place du marché. Vaste place, rectangulaire, avec une scène montée au centre. Là, se déroulent des ventes aux enchères, les fêtes du village, etc... Et puis, sur une petite colline, dominant le village, il y a un palais. Rutilant. Flamboyant. Fait d’or et de joyaux. De marbre et d’ébène. Car, il fait bien un régent pour le peuple. Ce régent là est exemplaire. Il prend à cœur les intérêts de la population. Et il est marié à une prêtresse. Car même dans ce coin reculé, on croit aux dieux, on les vénèrent. Après tout, il s’agit des croyances des peuples venus constituer ce royaume.
Sa femme est belle. Mais ses enfants encore plus. Il a une fille et douze garçons. Tous très intelligents et sage, à l’image de leur père. En public du moins. Car, comme tous les enfants, les adolescents et même les jeunes adultes, ils sont farceurs, avide d’aventures, etc.. D’ailleurs, il y a une coutume. A l’âge de 19 ans, chaque enfant est libre de partir en expédition dans le monde d’au-delà la brume, le monde de leurs ancêtres. Après avoir vécu cinq ou six ans, voire même dix ans, d’aventures, ils reviennent de leur plein gré et s’installent dans une maison qu’ils construisent, poursuivant le quadrillage du village. C’est le cas des garçons royaux. Plus âgés. Les trois premiers sont revenus. Les sept autres ont encore de deux à huit ans de liberté. Et puis il y a la jeune fille.
Cloé Sorenn Isabelle Da’Vere. La dernière née. Elle vient tout juste d’atteindre ses 19 ans. Mais il y a un problème.
Contrairement à ses frères, Cloé est très fragile. Facilement apeurée. Elle préfère la sécurité du palais. Elle passe son temps à bouquiner. La somme de connaissance qu’elle a acquise grâce à l’immense bibliothèque qui s’est constituée au fil des ans. Son cerveau est.. Un peu comme un disque dur d’ordinateur. Mais sa capacité est presque illimitée. Même si, consciente, elle n’a accès qu’à une petite partie pour ne pas devenir folle. Elle retient tout ce qu’elle lit. Elle se régale des manuscrits anciens, des contes, des légendes, des romans. Aventure, eau de rose, thriller, elle lit de tout. Pour résumer, c’est un rat de bibliothèque. Inoffensive, timide, fragile, mais mignonne comme un cœur. Un ange. Et elle n’a aucune envie de partir. Mais elle va être amenée à conseiller son frère aîné qui prendra le pouvoir lorsque leur père mourra, tout comme le reste de ses frères, et elle doit se forger sa propre expérience du monde. Elle a beau supplier, elle sait bien qu’elle n’a pas le choix. Si les gens du commun l’ont, ce n’est pas le cas des enfants royaux. Alors, résignée, elle fait ses bagages. Elle n’emporte pas grand chose. Juste le nécessaire. Un sac avec quelques provisions, quelques vêtements et chaussures de rechange, et une grande gourde d’eau.
Sa petite silhouette frêle va être amenée jusqu’à la limite du voile de brume par un dragon, majestueux, royal. Ses cheveux d’améthyste volent au vent. Lorsqu’elle est posée au sol, ils descendent jusqu’à la naissance de ses fesses. Sa frêle silhouette est toutefois joliment sculptée, très féminine. Fragile, mais sensuelle. Et si innocente. Ses grands yeux de la même couleur que ses cheveux sont la pureté incarnée. Son visage en forme de cœur est vraiment irrésistible. Et, comme la jeune femme est adorable, elle accepte docilement de porter les tenues dans les tons pastels, roses et violets que sa mère lui offre. Pauvre petite chose. Ses robes ne la mettent pas du tout en valeur. Mais peut-être est-ce mieux, si elle va dans le monde dangereux. Après tout, son corps est fin, élancé, bien formé. Il pourrait attirer les convoitises. Rien que sa peau de porcelaine déjà indique qu’elle est de noble lignée. Il va falloir qu’elle s’habitue à changer de look. Mais ce n’est que le commencement d’un voyage, elle a tout le temps de l’apprendre...
Après avoir été « lâchée » dans la nature, elle a essayé de se débrouiller seule pour la première fois de sa vie. Armée de ses provisions, de son eau, d’un bouquin et de ses affaires, elle a commencé à marcher. Toute une journée durant. Le soir, elle s’est découvert des ampoules. Dur de passer d’une vie couvée à une vie aventureuse. Elle s’est dit qu’elle avait bien fait de lire tout ses bouquins sur les plantes, les potions, la médecine et la survie. Les premiers jours ont été monotones. Et puis elle a débarqué dans une ville où sévissait un tyran. Elle est arrivée dans la partie tenue par les rebelles, opposés au tyran. Manque de bol, le chef des rebelles,
Henree Da'Shaunn D'rik Ke'Denn, n’était pas tendre lui non plus. Sauvage. Bourru. Presque animal. Il n’avait pas le temps pour une gamine égarée comme il le lui a fait comprendre. Il a bien voulu qu’elle puise de l’eau au puits, mais il l’a presque chassé de la ville ensuite.
Cependant, un sortilège brouillait les sens lorsqu’on sortait de la ville. C’était l’oeuvre du sorcier du tyran. Aussi, elle erra trois jours, avant de se retrouver à nouveau devant les portes de la ville. A l’opposé cependant. Intriguée, curieuse, elle pénétra dans la cité. Elle était face aux douves du château. Elle se faufila sur le pont négligemment baissé, et s’infiltra dans le bâtiment. Un château aussi imposant ne pouvait que contenir une énorme bibliothèque, non ? Elle se frottait les mains d’avance. Si ça se trouve, le tyran n’était pas un tyran. C’était peut-être exagéré par les rebelles. Elle se rassura avec ces pensées, et elle remonta les longs couloirs du château. Elle ne croisa personne. Et finit par débouché dans l’antre du sorcier. Des potions étaient un peu partout. Des grimoires gisaient, ouverts, sur les établis. Et un homme, sombre, était penché sur une sphère de vapeurs noires. Elle voulu reculer discrètement, mais elle se prit les pieds dans une fiole à terre. Le bruit fit se retourner le sorcier qui lança un sort d’immobilité par réflexe. Dire qu’il fut surpris en voyant la frêle jeune femme serait un euphémisme. Mais passé le choc, il sourit. Il l’ausculta sous tous les angles. Puis, apparemment ravi, il fit cesser le sortilège. Avec un sourire faussement aimable sur les lèvres, il l’invita à l’accompagner voir le Seigneur du Château. Il avait bien vu qu’elle avait l’air inoffensive et très crédule. Il parla de tout en chemin, et termina par parler de la bibliothèque très riche du Seigneur. Elle fut passionnée par ce qu’il disait, buvant littéralement ses paroles. Ils avaient des manuscrits très rare !
Arrivés devant une grande porte en bois, il lui demanda d’attendre quelques instants, qu’il prévienne sont Seigneur. En réalité, il en profita pour monter une sombre machination avec le tyran. Il l’avait vue quitter le village du côté tenu par les rebelles. Il comptait s’en servir comme appât pour attirer le chef des rebelles. Il savait que l’homme avait beau paraître brutal et sans pitié, il ne supportait pas le massacre d’innocents ou la torture. Et comme la fille avait l’air naïve, ça allait être du gâteau. Quand elle pénétra dans la Grande Salle, le tyran arborait un sourire bienveillant. Un enchantement donnait à la salle un aspect chaleureux. Cloé ne se méfia pas. Elle conta son histoire au tyran, et lui demanda la permission de parcourir la bibliothèque. Il sembla acquiescer et la fit même accompagner par trois gardes et le magicien. Pour sa sécurité, au cas où les rebelles s’infiltrent, et pour la guider. En chemin, le sorcier lui conta une version tout à fait différente de ce qu’avait dit les rebelles. Elle ne put que le croire, surtout lorsqu’il décrivit le chef comme une brute sans cœur, sans pitié, assoiffé de sang. Elle avait eu peur de lui, elle l’avait senti comme dangereux.
Aux portes de ce que le sorcier désigna comme la bibliothèque, Cloé ne manifesta aucune méfiance. Elle entra, joyeusement, et se figea au milieu de la petite pièce sombre. Ce n’était pas une bibliothèque. C’était une pièce vide. Les murs de pierre étaient couverts de chaînes. Et le sorcier profita de son étonnement pour lui jeter un envoûtement. Un sort de sommeil. Elle se laissa choir sur le sol, rattrapée uniquement par les gardes qui l’entravèrent contre le mur. Et le sorcier laissa les affaires de la jeune femme à l’opposé de la pièce avant d’en sortir et d’en verrouiller la porte. Deux gardes restèrent à l’entrée. Le troisième repartit avec le sorcier.
Quelques heures plus tard, une annonce a été faite aux villageois encore sous la domination du tyran. Une rebelle allait être torturée pour récolter des infos, puis elle serait exécutée sur la place publique. L’information se répandit rapidement. Au camps des rebelles, on s’inquiétait. L’une des leurs capturée ? Lorsque le portrait de la « rebelle » circula, Henree, plus souvent appelé Hen, jura. Et organisa une expédition pour sauver la jeune femme. Contre son gré, car il n’avait pas que ça a faire. Mais son sens de la justice n’aurait pas supporté qu’il reste sans rien faire alors qu’une innocente allait être tuée.
Bien sûr, le sorcier avait prévu ça. Et même s’ils compliquèrent légèrement l’avancée de l’expédition, ils ne les empêchèrent pas d’arriver jusqu’à la pièce où était retenue captive la jeune femme. La libération ne causa pas de problèmes. Les chaînes n’étaient pas enchantées ni rien. Et mis à part une jeune femme en larme et presque hystérique, il n’y avait pas de danger. Sitôt libérée, Cloé s’était en effet jetée sur le colosse. Hen n’avait pas su quoi faire alors qu’elle éclatait en sanglots. Il était... Sous le choc. Encore plus lorsqu’elle se mit à frapper son torse de ses petits poings. Il n’avait pas mal, mais il était sacrément surpris. Il ne comprendrait jamais les femmes. Il la stoppa net, lui prenant les poignets dans une seule de ses mains, et lui asséna une gifle. Pas trop forte. Mais suffisamment pour qu’elle se reprenne. Cela porta ses fruits. Sanglotant toujours un peu, reniflant, elle s’affaissa un peu sur elle-même. Elle n’avait pas reconnu son sauveur au départ. Maintenant, elle se sentait confuse. Elle se jeta sur ses affaires lorsqu’il le lui permis, et ne se le fit pas dire deux fois lorsqu’il lui ordonna de décamper. Deux hommes et une femme l’accompagnèrent. Lui, il prit les trois hommes restant et il continua jusqu’aux appartements du tyran. Il voulu profiter de ce qu’il était déjà dans la place pour mettre un terme à la lutte. Malheureusement, les gardes lui tombèrent dessus en masse dès le tournant du couloir. Malgré sa bravoure et sa force, il se retrouva vite dominé et enchaîné. Et là-dessus, le tyran fit une nouvelle annonce. Le chef de la rébellion serait exécuté en place publique.
De son côté, Cloé était mortifiée. Elle s’était faite avoir bêtement. Et par sa faute, Hen allait être tué. Elle n’était pas courageuse, loin de là. Mais elle était loyale et fidèle. Elle se sentait redevable. Aussi, malgré sa peur, elle s’esquiva sans un bruit loin de ses protecteurs, et au lieu de sortir du château, elle tourna dans un autre couloir et se faufila jusqu’à une pièce vide. Elle la verrouilla, et réunit ses connaissances pour se faire un plan mental du château d’après tout ce qu’elle avait lu. Un château est un château après tout. Elle mit en place une stratégie simple. Se faufiler jusqu’aux cuisines. Y prendre un plateau. Avec ce qu’elle avait comme herbes dans son sac, elle composa un puissant somnifère. Elle le mettrait dans le plateau. Elle descendrait jusqu’aux geôles, déguisée en servante. Et elle endormirait le gardien, piquerait ses clés, et délivrerait Hen avant de s’enfuir. Malheureusement, la nuit passa. Et ce fut dès l’aube que le tyran avait décidé d’exécuter le chef de la rébellion.
Tout le personnel du château, les gardes, le sorcier, le tyran, etc.. Tout le monde allait y assister. Certains par crainte, d’autre par suffisance et orgueil, ou encore avec tristesse. Mais le château était désert lorsqu’elle sortit de sa cachette. Elle eut alors une idée. Se rendant dans l’atelier du sorcier, désert comme l’occupant des lieux était occupé à se réjouir de la mort imminente de Hen, Cloé rafla tout un stock de potions et d’herbes. Elle se faufila dehors. Le bourreau affûtait sa hache. Le tyran se délectait. Hen... Hen était imperturbable. Comme s’il n’allait pas mourir. Ou qu’il y était préparé. On le força à s’agenouiller devant le bourreau. Sa tête fut placée fermement sur le billot. Quand le bourreau leva sa hache, énorme instrument menaçant, Cloé jeta les fioles et les poudres. Un épais nuage noir se forma et recouvra la scène. Ayant posé des lunettes de plastique sur ses yeux pour se protéger de la fumée, elle se précipita à l’aveuglette dans la direction qu’elle avait repérée. Elle savait que le bourreau serait désorienté. Elle se saisit du bras de Hen. Elle n’avait aucun mal à savoir que c’était lui. Le bras musclé, aussi dur que l’acier, de la taille d’une de ses jambes à elle. Elle le tira vers elle, et profitant du chaos ambiant, elle suivit l’itinéraire qu’elle s’était fixé, quittant la scène, se faufilant jusqu’à la partie rebelle du village.
Les jours suivant, ce fut le chaos encore. La fumée ne se dispersait pas. Et il y a une chose dans le mélange qui produisit.. Un miracle. Il se trouve que le tyran, le sorcier et les gardes avaient tous bu une potion qui dupliquaient leurs forces. Et il se trouve aussi qu’un des composants du mélange de Cloé était... Disons que les gardes, le tyran et son sorcier avaient développé une allergie à un produit particulier. Alors l’inhaler, encore et encore... Lorsque la fumée finit par se dissiper une semaine plus tard, ils étaient raide mort. Pendant ce temps, Hen s’était remis du tabassage en règle qu’il avait subi lors de son arrestation. Et en voyant le résultat de l’improvisation de Cloé, il se sentit... Étrangement satisfait. Le colosse n’avait plus à se battre. Les paysans n’étaient plus soumis et affamés. Tout était... Rentré dans l’ordre. Il remercia la jeune femme, d’un ton rogue quand même, faut pas pousser. Mais loin d’être satisfaite, Cloé se confondait en excuse. Les « Ohmondieu, jenevoulaispastuer... » sortaient comment une litanie d’entre ses lèvres.
Elle resta en état de choc pendant une bonne semaine. Hen avait un peu pitié de la jeune femme. Si... Vulnérable. Lorsqu’elle se fut calmée, il a essayé d’être gentil. Aimable. Et elle lui a conté son histoire. Dire qu’il en a été amusé était un euphémisme. Il a essayé de réprimé son rire, mais finalement, il a cédé au rire. Vexant du même coup la demoiselle. Elle n’était pas susceptible. Pas souvent. Elle a cédé, elle, au désir de le frapper malgré sa force inexistante. Son rire a redoublé. Et lorsqu’il se fut calmé, il a proposé une idée effarante. Tellement surprenante qu’elle s’est figée net, en plein action. Il lui a demandé si elle voulait de lui pour garde du corps. Elle avait combler sa dette en le sauvant de la mort. Mais il lui était redevable pour avoir libérer la ville du tyran. Aussi, il tenait à veiller sur elle jusqu’à ce qu’elle rentre chez elle.
Aussi folle que puisse être l’idée, elle a accepté. Et depuis, il la protège de tous les dangers. Il éprouve même une affection sincère pour Cloé. La frêle rat de bibliothèque, elle, s’est habituée à son aura bestiale, à son attitude désinvolte et à ses piques ironiques. Elle commence même à y prendre goût, à lui répondre. Et à penser à revoir sa garde-robe.
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Henree est un PNJ qui accompagnera toujours Cloé, alors ne vous étonnez pas s’il agit lui aussi x).
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J'ai connu le forum sur Google. Et je n'ai pas de moyens originaux de faire parler du forum sinon en en parlant. A vos souhaits !
