Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Let me stand next to your fire !

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Akudama-Sama

Let me stand next to your fire !

jeudi 12 janvier 2012, 19:38:44

L'allée des enfers. La dernière marche, avant l'éternité.
Après avoir passé les portes de fer forgé fendant les hauts murs grillagés en leur sommet, il fallait remonter le long chemin de pierre bordé de torches flamboyantes, de chimériques statues mythologiques impressionnantes et de gardes à l'expression austère et froide - comme l'atmosphère -, on pouvait enfin passer les portes gigantesques de Là Où Le Temps S'est Stoppé.
... Chez le Baron Shaytan.

Un agréable noble de Nexus, qui organisait, de temps à autre, des réceptions qui étaient très prisés. Shaytan était du genre double-face. En apparence, il prospérait avec ses biens immobiliers, avec les quelques commerces qu'il possédait un peu partout, ainsi qu'avec un certain talent pour jouer avec les marchés et les transactions et faire d'une pièce d'or une bourse pleine. Il avait une femme aimante, élégante et sobre. Il avait gagné son titre de baron après une brillante carrière d'officier, menant, pendant une guerre, un assaut héroïque qu'on disait perdu d'avance. Non, il avait réussi, sabre au clair, sur un cheval, en première ligne. Et en récompense, les plus hautes instances de la nation lui avaient offerts des terres, un magnifique manoir à l'abandon, et des armes de noblesse pour embellir le tout.
Mais en privé... Oh, quel homme c'était ! Colérique, manipulateur. Il versait dans tous les vices, absolument tous. Et ceux qui étaient ses intimes appréciaient ses soirées, beaucoup. Car au-delà de l'aspect belle société, discussion fine et petits fours, dans les grands halls et les petits salons accessibles, il y avait des portes fermées sur des boudoirs où se déroulaient des orgies sauvages entre marquis et duchesses masqués, où les serviteurs et servantes tenaient le rôle d'esclaves sexuels au bon vouloir pervers de ces pontes sans foi ni loi.
Il y avait des endroits où des prisonniers soumis à de lourdes condamnations, détournés en soudoyant des militaires peu scrupuleux, servaient de défouloir physiques ou mentaux pour des frustrés du comportement. Frappés et battus, parfois jusqu'à la mort, ces déchets n'étaient que des punching-balls. Il y avait bien évidemment des gens kidnappés et utilisés pour des viols un peu spéciaux, pour satisfaire les fantasmes les plus tarés. On y bouffait comme des porcs, on se noyait dans l'alcool et la drogue, on faisait des jeux d'argent, et pour un groupe de barons qui étaient tous d'anciens militaires, et qui avaient perdus une case suite aux horreurs de la guerre, jouaient avec leur propre douleur dans des jeux où, chaque instant, les différents participants s'infligeaient des souffrances et des mutilations décidés par le hasard des cartes et des dés, selon les règles macabres qu'ils avaient auparavant édictés.
Tout cela non-loin de cette réception guindée où l'on entendait des violons joués et où une princesse étrangère riait à gorge déployée aux histoires de voyage d'un archiduc audacieux et charmeur.

Un grand hall, donc. Immense, avec en son centre, un escalier de marbre géant, qui menait à une autre partie de la réception. Les salles du haut étaient plus petites, mais toutes ouvertes, constituaient un dédale où toute la haute société de Nexus et de ses environs se réunissaient pour la bonne humeur. Quant aux quartiers "privés", elles étaient accessibles en passant par les petites portes qui elles, étaient closes, et qui plus est, gardées. Mais il en est un qui n'était pas gardé, et une bande de jeunes noblions, s'égarant entre les tentures et les candélabres en or, passaient devant une salle dont la porte n'était pas du tout fermée, et où, grâce à la lumière du couloir, l'on pouvait voir une demoiselle rousse qui finissait d'achever un serviteur avec certains talents tout particuliers. Tout en murmurant qu'il en voulait encore, il lui criait grâce, et son troisième orgasme signifiait pour lui le coup de grâce. Son esprit s'envolait, bien plus loin que sa semence d'ailleurs. Il s'évanouissait dans un torrent de plaisir.
Mais la demoiselle en voulait encore. Gourmande ? Du tout, voyons ! Après tout, le serviteur qui venait de perdre connaissance n'était que le troisième qu'elle attirait dans ses filets depuis le début de la soirée, soit environ une heure. Enfin, rien ne dit qu'elle n'avait pas commencé avant l'heure... Les hommes sont peu endurants, particulièrement avec une demoiselle aussi talentueuse.
Ayant déjà repéré les mâles qui l'épient depuis quelques minutes, elle portait enfin son attention vers eux. Se relevant avec grâce, ses deux prunelles se plantèrent dans les yeux du plus près d'entre eux et, prenant un air de femme désespérée, se contenta de tendre la main vers lui pour le conduire irrémédiablement vers elle.



Retour au hall. La porte est ouverte par les gardes pour laisser entrer un énième invité, un peu en retard, celui-ci. Peu de gens le connaissaient, mais lui connaissait tout le monde. Un larbin accourait vers lui, s'inclinant bien bas pour le débarasser de la cape qui l'entourait, en guise de manteau, couvrant une impeccable tenue cintrée brune aux coutures apparentes d'argent.

-Bienvenue, Monsieur.
-Merci. Le Baron Shaytan est-il présent ?
-Il est à l'étage, Monsieur. Il fait ses mondanités. Voulez-vous que je vous annonce ?
-Ne vous inquiétez pas, je le trouverais par moi-même. Vous êtes bien aimable. Voudriez-vous bien montrer à Madame là où elle pourra s'amuser ?


Le serviteur semblait absolument perplexe. La fille en question, habillement richement bien qu'un peu osé car son décolleté souligné et sa croupe mise en valeur par la robe accentuant la courbe de ses reins et très serrée à la taille, était absolument émerveillée d'être ici. Comme si elle n'avait jamais vu tant de luxe en un seul endroit.

-Dame Levanah est tout à fait autorisée à voir les chambres de feu. Elle n'est jamais venue, je compte sur vous pour la mener là où elle trouvera son bonheur.

Ladite Levanah osait se jeter sur son accompagnateur pour l'embrasser avec une certaine obscénité, tant le caractère sensuel de ce baiser était ostensible et déplacé en public. Puis elle le lâchait et suivait le serviteur, qui avait finalement consenti, au vu de l'évidence que le Sieur était dans le secret des arrières-salles de Shaytan, à la mener dans ces endroits de débauche. Ledit sieur, en revanche, était désormais seul. Il souriait, saluait, gravissant les marches de marbre pour aller chercher l'hôte de la divine soirée, et le remercier de l'avoir invité.

Euldexa De Courteneuve

Créature

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 1 jeudi 12 janvier 2012, 21:39:34

Le baron me fatiguait, bien souvent. Il tenait à ce que je sois là, à chacune de ses réceptions. J'étais comme un trophée de chasse, qu'il ressortait, dépoussiéré pour l'occasion, à chaque soirée pompeuse où son épouse devait elle aussi se pavaner. Douce et adorable, on pouvait se demander si, réellement, elle ignorait que toutes les femmes à qui elle donnait un hochement gracieux de la tête en guise de salut étaient en fait les maîtresses de son époux.
J'avais eu un rire en la voyant faire devant moi. Il m'avait raconté qu'elle ne pouvait faire la chose que dans le noir et en conservant sa chemise, il avait du mal à avoir du plaisir... Enfin, avec moi, il en avait un peu trop. Comme trop d'humains ou de race approchant, il était beaucoup trop sensible : pas à la hauteur de mes siècles d'expérience et de mon appétit.

J'étais entrée dans la salle de réception, comme à l'ordinaire, j'avais attiré tous les regards sur moi, y compris ceux de la moitié des hommes que j'avais déjà approché intimement, la seconde moitié... Oh, eh bien cela ne saurait tarder. Et puis, si je ne trouvai pas satisfaction, je pourrai toujours demander à mon cher baron de me conduire dans les appartements aux soirées spéciales.
Enfin, au bout d'un court moment je m'étais ennuyée. Les femmes me donnaient faim et les hommes excitaient ma libido de monstre. J'avais eu un rire discret avant de prendre un serveur dans mes rais. Avec adresse je l'avais guidé jusqu'à l'un des appartements, en haut. Après avoir obtenu quelques courtes minutes de plaisir physique, je l'avais vidé de son sang et balancé dans un coin de la pièce, je fis de même avec un second – qui eut le mérite de me faire jouir davantage et plus longtemps – et délaissait le troisième, évanoui, sur le sol.
Et me revoilà, face à trois jeunes nobles qui m'avaient vu achever ce pauvret. Je souriais, attirant le plus proche à moi. Je lui donnais un baiser, brûlant, tel qu'il n'en avait sans aucun doute jamais goûté. Il s'accrochait à moi, chavirant déjà de l'ivresse de ce baiser. J'attirai ses compagnons, qui ne tardèrent pas à succomber à leur tour. Me défaisant totalement de ma toilette, j'entrepris de me servir sur trois êtres à la fois afin d'avoir enfin ma libido comblée.






Tap tap tap tap... Les talons claquaient contre le marbre de l'escalier.

J'arborais une longue robe écru et noir dont le dos, très grandement échancré et le corsage, outrageux, laissait voir la naissance de mes seins tant la naissance des « collines arrières ». [Si tu veux avoir une idée de la tenue : ici]  Je n'avais certes pas besoin de ces « artifices » pour attirer les hommes – et même les femmes – mais les êtres vivants sont si faciles à affoler, il aurait été dommage de s'en priver quand on en a tant les possibilités...

Un homme attendait ou en avait tout du moins l'air, en bas, face à un des majordomes du baron. Bel homme, il saurait sans doute me satisfaire lorsque je le désirerai... Il ne faut pas abuser des bonnes choses. Et puis ma libido avait l'air d'être calmée pour le moment, il aurait été idiot de la réveiller de nouveau ou de la nourrir inutilement : elle serait capable d'y prendre goût.

Entendant mes pas sur l'escalier puis pour venir jusqu'à lui, il s'était tourné vers moi. Mon visage d'une pureté et d'une perfection sans limite s'approchait de lui. Je lui souris avec tendresse et charme et lui pris le bras :


_Le baron me punirait de savoir que je vous ai ainsi laissé seul...

L'entraînant à ma suite, n'hésitant pas à faire démonstration peu commune pour une simple humaine, mais, je n'étais pas une humaine... Je lâchais enfin son bras, le poussant parmi les snob, les affreux qui se massaient déjà dans la salle. Je pris deux coupes de champagne sur le plateau d'un des serveurs et lui tendit une coupe. Déposant un baiser sur sa joue, je me frayais un passage pour aller embrasser furtivement ce cher baron. Avant qu'il n'ait pu s'apercevoir de mon absence, j'étais de retour face à l'inconnu du hall, faisant admirablement semblant de boire cette boisson qui m'aurait tué à la simple goutte.

Akudama-Sama

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 2 jeudi 12 janvier 2012, 23:28:24

... Divine.

C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit en l'apercevant. Pourtant, c'était une créature du diable, mais il ne le savait pas. C'était la Bête Sans Nom qui lui insuffle la vie et anime ses pensées. Pourtant, le visiteur ne s'imagine pas un instant qu'il risque la damnation en s'acoquinant avec.
Enfin... Si seulement il était responsable. Car le bel homme, dans sa tenue austère et distinguée, habituellement si vaillant, n'en menait pas large en fixant cette demoiselle qui rongeait à pas suaves la distance qui les séparait, avant de se coller à lui. Quelle audace montrait-elle ! Il n'en fallait pas plus pour faire monter une certaine rage en lui, aussi délicate et charmeuse que ne l'était la dame, qui bouillonnait avec grâce dans son ventre, et lui donnait la furieuse envie de la faire se dégager de lui, quitte à jeter sur elle une certaine disgrâce, au beau milieu de ce parterre d'immondices nobles qui se couvrent d'or pour masquer leur inutilité et leur laideur.
Mais non, il ne tenait pas à céder à cette impulsion. L'envoûtement qu'elle incarnait était si surnaturel qu'il en était prenant. Il se laissait alors guider avec une certaine docilité, légèrement dépassé par les évènements. Reprendre le contrôle ? C'était fait, le temps d'une respiration. Il avait repris le dessus, n'était plus un animal tenu en laisse par cette ensorceleuse, mais se frayant lui-même un chemin parmi les convives tout en l'accompagnant. Finalement, elle l'abandonne, un court instant, lui offrant un baiser en guise de consolation, de quoi tenir assez longtemps pour l'absence qu'elle lui inflige. Il ressentira ce manque, comme une souffrance, non par la substance-même du manque, mais parce qu'il se sent infiniment faible de constater qu'elle avait une influence de pouvoir sur lui. Peu importe, il saurait lui montrer qu'il est un imprévisible puissant, et qu'il ne se laisse pas dominer par tant d'artifices. Même si ils sont... admirablement sublimes.

Elle revient alors. Le baron se retourne, voit qu'elle côtoie désormais l'invité. Pris par les nobles qui l'entourent, il ne se détachera pas d'eux, mais adressera un salut sincère et chaleureux à celui qui est, entre autres, un fournisseur et un ami de magouilles. Ce dernier ne tient d'ailleurs pas à s'approcher, la compagnie d'Euldexa étant infiniment meilleure.

Un majordome passe. Geste qu'elle pourrait peut-être prendre pour de l'impolitesse, il dépose avec un sourire à l'encontre de la rousse sur son plateau la coupe de champagne qu'elle lui a offert.

 
Désolé, mais je ne bois pas. En revanche, je sais parler. J'ai bien des noms, mais ici, l'on m'appelle Malakh. Seigneur, juste seigneur.

Sans titre particulier, ce qui pouvait sembler un peu étrange. Car ici, on valorisait sa baronnie, son duché. Le jeu de qui a la plus grosse. Est-ce que ça veut dire que ledit Malakh en a une petite ?

Peu importe la portée insignifiante de ce commentaire que vous devez entendre chaque jour par différentes voix et différents tons, mais vous êtes absolument magnifique.

Il marche désormais dans la foule, lui faisant un signe courtois pour qu'elle l'accompagne vers une autre salle, plus calme, avec moins de monde. Louvoyant entre les obstacles vivant pour espérer trouver un couloir où il n'aurait pas à verser dans les mondanités d'usage.

Malheureusement, j'ai un terrible regret. J'ai été si habitué à voir de belles choses qui n'étaient à l'intérieur que ruines et horreur. Aussi, vu que vous êtes proprement éblouissante, j'appréhende ce que je pourrais trouver en creusant un peu. Rassurez-moi, s'il vous plaît.
« Modifié: mardi 22 mai 2012, 19:32:00 par Law »

Euldexa De Courteneuve

Créature

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 3 vendredi 13 janvier 2012, 00:52:16

Avec élégance il reposa le verre que je venais de lui offrir. Loin de m'en offenser, je souris, repose le mien par la même. Il ne boit pas... ? Fort bien, les hommes qui ont une certaine hygiène de vie ont également un certain parfum que d'autres n'ont pas. Oh, je sais que je me répète souvent mais, aussi appréciable que soit le sang d'un « hygiénique » comme j'aime à les appeler, ça ne vaudra jamais le sang d'une vierge... ! Rien que d'y penser j'ai... soif. Mais, inutile de rêver, dans les soirées du baron, si vierge il y a, elles sont immédiatement violées. Pauvres créatures stupides et si aisément manipulables. Un vrai délice à torturer, sans doute. J'avoue sans problème que la torture n'est pas mon bon plaisir, ni mon domaine... Ou du moins, pas ce genre de torture là.
J'eus le temps de voir le baron saluer mon acolyte d'un signe de tête. J'intériorisais un rire : il devait bouillonner de rage que l'on touche ainsi à son trophée,  lui qui était si fier de chacune de ses conquêtes, à plus forte raison si elles avaient quelque chose d'unique. Je me contentais de sourire, satisfaite. Il se présenta brièvement, Malakh. Il insista sur son titre, et je retins un sourire moqueur : mon baron n'aurait jamais salué avec pareil respect un simple seigneur sans plus de titre, et il n'aurait pas insisté de la même, lui-même, sur ce fameux titre. Les simples seigneurs ici évitaient même en général d'avoir à énoncer leur titre, si faible en comparaison à d'autres ici.
Je me souvins alors des seigneurs de la féodalité avec un sourire lointain. Les ravages que causaient les duels, et l'arrêté qui tenta de les interdire... Cela m'avait beaucoup contrarié, à l'époque, d'ailleurs ; les duels avaient quelque chose de pratique, ils m'évitaient la chasse et un presque mort a quelque chose d'unique dans le goût, là aussi. Enfin, qu'importe, j'avais pu m'en repaître pendant quelques siècles et puis, maintenant, j'avais une multitude de créatures à goûter, à découvrir.
On disait qu'il y avait par ici des créatures mi chat mi humain, j'en étais d'ailleurs très intriguée : si les chats avaient un goût quelque peu.... étrange, sans être mauvais ni bon en fait, étrange, juste ; mais cette étrangeté alliée au goût si délicieux des humains pourrait être réellement formidable. Plus encore, un jour, j'aimerai déguster un autre de mes pairs, car hormis les morsures que nous nous infligions, Tino et moi lors de nos ébats, je n'avais jamais eu la chance d'ingurgiter, ou plutôt de vider totalement un de mes compagnons d'infortune.

Mon « seigneur » tentait désormais de me mener dans un coin isolé, afin que nous menions une conversation intime, peut-être.... ? Si tel était le cas, il faudrait qu'il se calme un peu, je n'aimais pas que l'on me saute dessus de cette façon. Ses mots résonnaient encore en mon esprit « magnifique »... Il était de dos, je laissais s'échapper un large sourire faisant luire mes canines. J'avais pris l'habitude de les dissimuler grâce à un don commun aux vampires d'un âge moyen : nous les rétractions de sorte que seule la pointe, aiguisée comme celle des humains sous cette forme, ne dépasse et que lors, elle donne une apparence humaine et normale à un sourire. Enfin, réalisant qu'elles étaient de sortie, je les rétractais avec discrétion, sans qu'il ne me voit.

Nous arrivâmes bientôt dans un couloir attenant. Quasiment vide, à l'exception de la comtesse de Rochtigberg qui gémissait de plaisir dans un coin avec un jeune serveur. Je grimaçai de dégoût. Non, pas de dégoût par rapport à ce qu'ils faisaient, j'en avais fait autant quelques instants plus tôt après tout, mais juste par rapport à la comtesse : une femme d'environ cinquante ans, vulgaire comme pas une, et au sens nietzschéen du terme, incapable de passion qui la mette un tant soit peu en danger, et à la vérité, même incapable d'une réflexion qui soit au moins intéressante à défaut d'être pertinente et impertinente, respectivement dans un sens différent par rapport à l'autre.
Je reportai élégamment mon attention sur le jeune homme qui m'avait entraîné à sa suite. Oui, jeune homme, oh, par rapport à moi, il était même un petit nouveau né...
Je ne pouvais m'empêcher de me demander, malgré tout, s'il savait ou non que j'étais une créature nocturne... Je vis le baron me chercher des yeux, inquiet de me savoir seule avec Malakh. Un homme dangereux, peut-être... ? En prenant son bras plus tôt, j'avais senti ses muscles se tendre par la tension que ce contact avait provoqué : il aimait, sans nul doute, avoir le contrôle de la situation, il n'y avait qu'à voir comme, toutes les pistes que j'avais lancé, avaient été écarté par ses soins : alcool refusé, direction opposée à celle que j'avais prise avec lui tout à l'heure, et c'est lui qui me menait, non l'inverse...
Je commençai à apprécier son physique, il était réellement bel homme. J'aimais particulièrement sa barbe mal rasée, tel un baroudeur... il me rappelait Tino, d'une certaine manière...

Enfin, s'il savait que j'étais ce que j'étais, il était sans nul doute être le plus audacieux des hommes que j'ai connu. Baron mis à part. Mais le baron était tout de même une sorte de couard, quoi qu'on en dise. Je le scrutais de mes prunelles d'un vert surnaturel, m'adossant nonchalamment au mur, courbant par là même ma croupe d'où Malakh pouvait distinguer l'audacieuse échancrure. Je le scrutais, non, il n'était pas insensible à mon charme. Y mettant tout mon cœur, j'exaltais mon aura afin qu'il soit davantage sous mon joug, sous mon contrôle, si toutefois je contrôlai mes proies.
Mais, dans le cas contraire, dans le cas où il ne saurait pas... Eh bien, je m'amuserai peut-être un peu ! De ma main droite, repliant le coude, j'attrapais mon bras gauche, pendant à mon flanc, et resserrant par cette posture ma poitrine pour en faire un présent bombé à la vue. Malgré cette posture presque languissante et lascive, mon expression tranchait radicalement, et on n'eût pu penser que quelque dessein se cachait là dessous, on pouvait seulement croire que c'était ainsi que j'étais le mieux, voire peut-être que j'étais gênée d'être ainsi seule avec un homme.


_Malheureusement, j'ai un terrible regret. J'ai été si habitué à voir de belles choses qui n'étaient à l'intérieur que ruines et horreur. Aussi, vu que vous êtes proprement éblouissante, j'appréhende ce que je pourrais trouver en creusant un peu. Rassurez-moi, s'il vous plaît.

Je pris une mine sincère et estomaquée :

_Je me demande, Seigneur Malakh, dans quelle horrible place vous avez bien pu aller pour rencontrer pareille horreur... !

Esquissant une vague révérence avant de reprendre ma position initiale, je pris une mine désolée :

_Vous me voyez désolée, si jamais mon comportement a pu vous faire songer, ne serait-ce que l'espace d'un instant que j'avais quelques mauvaises intentions : vous aviez l'air si sérieux ainsi seul dans ce hall vaste, froid et ostentatoire que j'ai cru bon de vous mêler à la fête. Eusébie Hylde Béatrix Yselda de Courteneuve, monseigneur. Vous pouvez choisir le prénom qui vous plaît le plus, sinon j'ai coutume de me faire appeler Euldexa.

Je fis un petit signe de tête amical, avant de poursuivre :

_... Vous rassurez, vous disiez donc. Mh. Eh bien je viens d'une famille très ancienne comme vous le savez sûrement, une simple famille de seigneurs, propriétaires de terres il y a fort longtemps, nous avons évolué et... me voilà ! Puisque vous m'avez l'air si inquiet je vous ferai même la confidence de vous révéler ce qui passe, aux yeux de nombre d'individus, comme une tare : je suis une vraie dévote. Le baron m'en garde rancune, le pauvre... Mais il est marié. L'adultère est un des pires pêchés, pour le pêcheur comme son complice. Je sais que notre bon ami pêche beaucoup, oh oui, et bien que je tente de le ramener sans cesse dans le droit chemin, je me dis que, au moins, il n'aura pas cette culpabilité supplémentaire sur la conscience, vous voyez...

Je me penchais en avant, le visage à quelques centimètres de son torse : je sentais son odeur, une odeur virile, agréable, dure... Il devait sentir la mienne aussi, je me souvenais de celle de Tino : les odeurs des vampires sont terriblement envoûtantes surtout ajoutées au physique et, penchée vers lui comme je l'étais, il avait une vue scandaleusement plongeante sur mes reins, ce qui devrait embraser son âme.

_Pardonnez-moi messire mais, mon âme n'est guère au repos aux côtés de personnes aux mœurs si légères...

Il était inutile de préciser, les gémissements bientôt hurlés de la comtesse nous parvenaient comme si nous eûmes été son amant...

_... pourrions-nous trouver un autre endroit ? J'avoue que la foule me fatigue, j'étais montée me reposer un instant, leur hypocrisie est étouffante et ce n'est que dépravation où que l'on pose son regard. A vrai dire, mon père espère pouvoir me marier à l'un des amis haut placé du baron, afin de perpétuer la famille dans un lignage noble, si cela ne tenait qu'à moi...

Je ne terminai pas ma phrase, il n'était pas stupide. Je jouais à merveille le rôle de la jeune femme innocente, celle qui, trop heureuse de trouver un compagnon d'infortune, est incapable par la suite de se taire. Et, quand bien même la robe eut pu semer le trouble, l'anecdote paternelle justifiait tout. Je n'avais jamais eu l'air si sincère, en fait. Si je n'avais pas craint le soleil j'aurai pu faire une formidable actrice, j'en suis certaine. Si les vampires étaient connus de tous, peut-être cela serait-il possible. Enfin, peu importe, je n'avais aucun besoin d'argent, et aucune véritable envie de faire du cinéma : refaire encore et encore la même scène, avec les mêmes phrases : au secours !
Mon regard franc et innocent, avec ce quelque chose en plus d'outrageant, troublant, indescriptible et... et destiné à causer la perte d'autrui. Mais, on ne pouvait douter de ma franchise, non, j'étais forcément sincère, cela devait être une invention de l'esprit, lorsqu'on est habitué à voir des horreurs on en voit partout, mais moi, moi j'étais pure, oui...

Akudama-Sama

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 4 vendredi 13 janvier 2012, 02:06:50

D'accord... Ca sentait le sapin pour sa santé mentale.

Tout homme fort qu'il était, la présence de cette fille devenait proprement intenable. Sa résistance est mise à rude épreuve, comme si sa foi était perturbée par la créature la plus diabolique qui soit. Il sentait bien que ce n'était pas complètement naturel, du moins, il s'en doutait. Le coup de foudre ? Ca existe. D'accord. Mais là ce n'était pas ça. C'était son visage et son corps. C'était ses yeux, profond et pénétrant, saisissant l'âme dans son ensemble et la manipulant comme une enfant de son jouet favori. C'était sa croupe, sensuelle et attirante, une cambrure semblant faite pour les paumes, qu'on avait envie de parcourir du toucher pour en comprendre l'entière merveille. C'était ce décolleté, arrogant et sauvage, qui rendait lourd le regard et le faisait immanquablement chuter du niveau de l'horizon pour atterrir sur ces monts délectables à voir, ainsi qu'à goûter sans doute, tant ils étaient plein de promesses et d'une suffisance propre à magnétiser l'attention.
La vue, bien évidemment, mais aussi les autres sens. L'ouïe, d'abord. Tant de belles paroles, enrobées de sucre et de miel, si douces à entendre. Quand ses lèvres s'agitaient, laissant entendre sa voix délicate, elles captaient l'esprit et rendaient dépendante. Quant à l'odorat, il était subjugué par cet incroyable parfum, si peu décelable mais pourtant tellement présent, et qui finissait de mettre à bas sa volonté. Lui qui est un foudre de guerre, qui supporte la mort, le métal et la douleur, était soudain tellement ébranlé, il n'en revenait pas lui-même. C'est pour cela que c'était fantastique, dans son sens impossible. Oui, le doute s'instillait en lui : Est-ce que cette femme opérait d'une quelconque arme de séduction pour le faire s'écrouler ? ... Et le pire, c'est que c'était en train de marcher.

Il tentait de rester concentré. Sur ses mots, sur ses gestes. L'écouter était la moindre des politesses. Ne pas prendre ce qu'elle dit comme ce qu'on est tenté d'entendre : Un magnifique chant de sirène, sans sens, juste de la mélodie. Il fallait rester terre-à-terre et assimiler ce qu'elle disait.


Merci d'être venu me... cueillir, divine Euldexa. Une dévote, dites-vous ? Et bien... Vous m'en voyez peiné. Venez, en nous enfonçant dans la bâtisse, peut-être trouverons-nous la quiétude que mérite votre pureté.

La comtesse ? Oh, oui. Il l'entendait à peine. En temps normal, l'homme normal attrape une érection tout à fait normale en entendant ce genre de bruit. Il est gagné par la curiosité, il cherche à assouvir sa pulsion, en regardant, quitte à se satisfaire tout seul. Pathétique. Non, Malakh s'en fichait, autant que des autres nobles. Elle était si captivante, que c'en était criminel. Lui qui mettait l'attention alerte comme fondation même de la survie, il bouillonnait d'être ainsi obnubilé. Mais il fallait reprendre le dessus, c'était ainsi tout l'enjeu.
Il lui tendait une main gracieuse, qu'elle attrapera suivant les conventions de maintien qui étaient adaptés à la situation et au lieu, pour la mener plus en avant dans le couloir. Ils arrivent finalement devant une porte gardée, que les miliciens privés ouvrent en voyant le couple qui s'approche.


Peiné, je disais, car moi-même je pêche, à ma façon. Et j'aide même le Baron Shaytan à verser dans le vice. Oh, rien de grave. Pas de la luxure. Voyez-vous, au-delà de ma belle amitié avec notre hôte, je joue de l'argent. J'aime ça, et lui aussi. Nous nous réunissons parfois dans des parties de cartes, entre autres, où tout est permis. Parfois même il lui arrive de tricher. Je le sais, c'est un mauvais perdant. Mais je tolère. Je me sens un peu coupable de ça. Quant à l'adultère... Et bien, je n'ai pas vent de cela.

Il jouait aussi, à sa manière. L'effet miroir était assuré : "Moi aussi, je suis un modèle. Le sexe ? Bah ! C'est bien trop pervers pour ma chaste morale !". On devrait d'ailleurs lui remettre un prix d'acteur, à lui aussi : Arriver à garder un sang-froid aussi parfait et jouer la comédie alors que, comme un poison se distillant insidieusement dans ses veines, la Belle trouble ses pensées et sa perception de l'univers.
Ils pénètrent donc dans l'une des ailes du Vice, à l'état pur. Au programme : Du sexe. Et ? Du sexe. Et encore, et toujours. Ils traversaient un couloir qui devait autrefois servir de quartier d'habitation, mais qui était maintenant dévoué à l'art de la jouissance. Dans une salle, une demoiselle subissait les assauts de 6 hommes masqués. Dans une autre, une bête mi-homme mi-tigre muselée besognait violemment une comtesse encore en robe, qui hurlait de plaisir en bavant honteusement. Plus loin, ne s'embarrassant même pas de l'intimité (toute relative, puisque les portes étaient grandes ouvertes) d'une salle, une princesse au teint bleu et au corps élancé chevauchait un serviteur. Il fallait enjamber les mollets de ce dernier pour continuer. La lumière était tamisée. Ca vomissait des effluves de cyprine et de sperme dans chaque particule de l'atmosphère. Une ambiance propice à donner envie au plus résistant des hommes de se jeter sur les catins et les nobliotes aux orifices grands offerts... Et étrangement, tout cet air puant la concupiscence éveillait bien moins d'idée sexuelle dans l'esprit de l'éphèbe au sang pur que la simple captation du regard d'Euldexa.
Il progressait dans ce couloir, jetant quelques courts regards désintéressés dans les différentes pièces, d'où s'envolaient des cacophonies de hurlements, de soupirs et de grognements d'extase.


J'ai peur de m'être trompé quant au calme de l'endroit. Mais je ne doute pas qu'il y a une zone moins bruyante dans les environs...

Sa marche s'était d'ailleurs ralentie. Comme pour mieux faire profiter la rouquine des spectacles.

Enfin, vous m'avez tout à fait rassuré quant à vous.

Euldexa De Courteneuve

Créature

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 5 samedi 21 janvier 2012, 19:27:46

Il ne marchait pas, non, il courrait dans les rais que j'avais su préparer. Cet humanoïde – trop fort pour n'être réellement qu'un simple humain – quoi qu'il en dise et n'en laisse paraître, était troublé par mes pièges malins, et quoi qu'il se débatte, il ne tarderait pas à se retrouver coincer, prit par mes fils de vierge. Je sentais son émoi, la tension dans son corps qui rampait, visqueux serpent, dans son esprit, dans ses entrailles, je commençais même à le ronger.
Il accéda à ma requête. Je fis mine de m'en réjouir, repensant à son aveu sur son pêché. Il tenterait sans nul doute de jouer avec moi...


Joue, mon trésor, joue...

[/b]
Bientôt, il m'entraîna à sa suite, nous éloignant de la salle de réception et pénétrant plus avant dans le couloir où résonnaient les vagissements de la comtesse. La porte, peu après le coude que formait ce sombre tunnel de luxe, donnait sur l'une des salles principales qui elle-mêmes côtoyaient d'autres petites pièces, où la débauche la plus extrême était de mise.
Il avait ralenti l'allure, espérant sans doute faire s'évanouir de frayeur, d'effroi la pauvre dévote prude, chaste et pure que j'avais dis être. A la vérité l'odeur musquée des mâles présents dans les environs, l'odeur des fluides sexuels, humanoïdes ou clairement humains, l'odeur de sang même dans cette salle où une esclave se faisait sodomiser sans y avoir été, eh bien... « préparée », et visiblement par un homme-taureau à la grande envergure, tout ça, oui, toutes ces odeurs, jusqu'aux sueurs mêlées de tout ce beau monde... Tout cela m'affamait.
Mais j'avais trop d'expérience pour me laisser avoir par mes pulsions vampiriques, je jouais parfaitement mon rôle : resserrant contre mes obus-poitrine le bras de Malakh. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, même s'il ne brassait plus autre chose aujourd'hui qu'un fluide rougeâtre. La faim, l'excitation tant des papilles que sexuelle, affolaient ainsi mon palpitant, mais mon partenaire ne saurait prendre ça autrement que comme de la peur d'une pauvre mijaurée
.

_J'ai peur de m'être trompé quant au calme de l'endroit. Mais je ne doute pas qu'il y a une zone moins bruyante dans les environs...

Des hurlements de plaisir d'une femme, attachée, besognée par des créatures inconnues qui faisaient la queue les unes derrière les autres, me firent faussement sursauter. Mon cœur accéléra encore la cadence : la peur d'une pauvre jeune femme pour Malakh. Mon envie dévorante d'être à la place de cette inconnue pour moi.

_Enfin, vous m'avez tout à fait rassuré quant à vous.

J'esquissais un sourire courtois mais inquiet, comme l'aurait fait une jeune femme selon ma description.
Brusquement, mon visage s'éclairait : une salle se libérait, enfin ! Je tirais en courant presque l'homme dans cette pièce, refermais la porte. Les murs étaient ornés de jouets sexuels : des vibromasseurs divers et variés, pour « l'intérieur » comme pour « l'extérieur », des jouets pour... l'arrière, des menottes en tout genre, des attaches en satin, de la bande adhésive, des boules de bouche en tout genre : percée pour la bave ou non, ouverte pour forcer la fellation, des mords comme pour les chevaux, des crochets à anus... Une foule d'accessoires, vraiment. Sans oublier les baguettes de bambou, les fouets, les martinets, les cravaches... Il y avait même une machine sur laquelle on pouvait fixer le  vibro de son choix... Fantastique.
Au centre, bien sûr, une multitude de tables, de systèmes d'attaches, des plus simples au plus complexes....

Je sentis mon ventre faire un sursaut de désir, que je réprimais en imprimant à mon visage une mine déconfite.


_Quelle... Quelle horreur, balbutiai-je, comme sous le choc de la traversée que nous venions d'effectuer et de la découverte de cette pièce.

Je déglutis, une main sur le cœur et marchais jusqu'à une chaise, comme étrangement banale au milieu de cette pièce. M'amusant avec Malakh et pourtant réellement mal à l'aise, je desserrai mon corsage, mon excitation me faisait tourner la tête tandis que l'horreur de ce qu'elle venait de voir faisait de la petite gourde que je jouais une jeune femme tout aussi essoufflée que je l'étais pas les émotions fortes, le choc. Ma poitrine poussa le tissu, on la distinguait encore davantage, offerte comme un fruit mûr, promettant le goût sucré et enivrant du premier vrai fruit d'été, dégoulinant d'un jus céleste, comme promis depuis une éternité.

Je marchais vers Malakh et posais ma main légère sur son bras :


_Pardonnez-moi, mais... Oh mon Dieu je suis désolée je... Pourriez-vous... Enfin... Me tenir dans vos bras un instant je... Je suis si éberluée par ce que je viens de voir... Je..

Un regard implorant, sincère, troublant, une beauté encore plus troublante et enivrante par cela même que j'étais moi-même en émoi...

Akudama-Sama

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 6 lundi 23 janvier 2012, 19:31:22

… D'accord. Niveau salle de perversion, elle avait choisi le summum. Quoique, il est sûr qu'on peut trouver pire. On parie ?
Lui qui n'a pas pour habitude d'aller dans les chambres de feu vient de mettre les deux pieds dedans. Cette aile est maudite. Malgré son fantasme habituel de ravager des baronnes et des princesses, lui qui est l'exemple même du gamin des rues qui est devenu grand par le simple fait de sa volonté, il n'aime pas se retrouver là où tous se vautrent vulgairement dans le stupre. Il a une classe naturelle à tenir. Les mondanités de Shaytan lui servent à faire ce qu'il déteste plus : … des mondanités. Il fait son commerce, entretient des relations, en fait naître des nouvelles. Il apprend à connaître en profondeur ceux dont il ne sait que le nom et le visage, ainsi que l'occupation publique. Baiser des comtesses, il ne se prive pas de le faire, quand il en attrape une pendant un raid dans un autre pays. Il s'amuse aussi à charmer celles qui s'aventurent trop loin de leur mari, dans un lieu d'amusement de Nexus quelconque. Il a souvent rechigné à venir dans le coin... Et le voilà. Et tout compte fait, concernant ces garces poudrés, qui gardent certains de leurs atours nobles pour signifier leur rang auprès de ceux qui ont l'honneur de les déshonorer, et bien, il ne dirait pas non à s'en cogner une ou deux, juste pour la forme.

Mais quelque chose d'autre retient son attention. Il savait pertinemment que cette demoiselle n'était pas prude. Il en gardait pour preuve ce baiser qu'elle lui a spontanément offert quelque minutes plus tôt. Il était brûlant d'un peu d'envie, d'un peu de sensualité, et de beaucoup de passion, malgré une chasteté apparente. N'oublions pas qu'il est un joueur de carte avisé, et que malgré le fait qu'il truque les parties avec une habileté innée pour la manipulation des as et autres figures, il a les yeux perçant d'un faucon, lisant sur le visage des gens avec un talent certain. Ces lèvres tendues, posées avec délicatesse sur sa joue alors qu'il ne s'y attendait pas, c'était une promesse, qui pourtant n'engageait aucune mise. Un œil jeté entre deux rideaux, qui donnaient sur une pièce affreusement sombre. Il y avait vu des formes aguichantes, entendu des paroles enjôleuses. Il avait fait semblant d'entrer sans réfléchir, et pourtant...


Peut-être pensait-elle qu'elle le tenait dans son piège. Ce jeu du chat et de la souris était si grisant... Mais à la voir ainsi fragile et faible, implorant pour le réconfort d'une étreinte, il se demandait si il ne s'était pas trompé, finalement. Et si elle était véritablement une frêle créature perdue parmi trop de vice ? Et si il l'avait traîné ici ? L'espace d'un instant, il se sentait coupable, à la voir frissonnante, si belle, si douce, si...
Stupeur. Elle a réussi à le prendre. Une seconde fois – ou une troisième fois, on ne sait plus trop bien. C'est que ses filets sont redoutablement efficace, même pour une bête sauvage comme lui. Il ne doit plus se laisser prendre. Il s'en fait le serment. Cette garce est probablement l'adversaire le plus coriace qu'il n'ait eu à affronter, et Dieu sait qu'il s'est battu contre des ennemis qui valaient largement leur pesant d'or dans toute sorte de lutte.

Il réduit la distance, pourtant déjà infime. Il ne la prend pas dans ses bras par devant, non. Il veut sa dominance, et garder le contrôle de la situation, d'autant plus qu'elle avait une nouvelle fois failli lui échapper, cette lunatique petite. Il passe derrière elle. Ses doigts gravissent son bras, avec une lenteur calculée, pour atteindre son épaule. L'autre main fait de même. Ainsi saisie, elle pourra sentir l'emprise pernicieuse, l'atmosphère délétère dans laquelle il vient de l'engager. Il est un véritable monstre, qui broie ses proies avec une cruauté sans borne. Là, il la tient. Les pouces et les index sont si proches de son cou, qu'elle pourrait sentir le souffle lui manquer, rien que par la force de l'appréhension, et de sa volonté destructrice de l'étouffer. Mais non, il n'en fera rien. Ses mains s'éloigne de son chef, redescendent ses membres supérieurs sans se presser. Pour la main droite, c'est un voyage retour. Pour la gauche, c'est une nouvelle exploration. Une fois que ses paumes ont atteint les poignets de la « jeune » femme, ses phalanges se referment une à une dessus, puis lui feront joindre ses bras sur son ventre. Ainsi, il la rassure. Du moins, c'est le but affiché.
Sournois, il se redresse un peu pour pouvoir se pencher sur elle. Comme si il était inquiet. Mais le temps qu'il prend à faire chaque mouvement est tout à fait voulu : Ce n'est pas une trop grande sollicitude envers elle, comme si elle risquait de se briser à chaque instant ! C'était au contraire une offensive. Contre elle, contre son attitude. Il voulait la faire languir, mettre sa patience à mal, dans le but secret de se venger. Le fait de rehausser un peu son corps avait un autre effet, tout à fait désiré : Celui de faire appuyer son bassin contre les fesses d'Euldexa. Il y est tout à fait innocent, dira-t-il. Il ne l'a pas fait exprès, s'excusera-t-il. Il n'a même rien senti ! mentira-t-il. Mais la vérité... Ils la connaissent tous les deux.


-Je vous protège. Ne soyez donc pas inquiète. Rien de tout cela ne pourra vous atteindre tant que je vous tiendrais. Ici, c'est entre vous, et moi.

Pour preuve qu'il tient à elle, il veut rapprocher leur corps encore plus. Quoi de mieux qu'un baiser ? Après tout, il ne fait que lui rendre, avec une certaine légitimité, ce qu'elle lui a offert. Mais ce n'était pas une embrassade d'enfant, innocente, ou à la limite polissonne... Non, il y avait dans ce contact des lèvres sur le cou (en plus!) tout ce qu'il pouvait lui donner. Une touche de désir. Un aperçu du plaisir. Une pointe d'espièglerie, somme toute assez perverse. Encore une fois, il prend son temps pour déposer ce baiser. D'ailleurs, en était-ce vraiment un ? A la réflexion... Ses lèvres s'étaient entrouvertes en approchant de sa peau. Elles s'étaient ainsi posés, et la chair tendre de sa bouche s'était ensuite refermé, supérieure et inférieure caressante pour refermer l'ouverture d'où passait son souffle brûlant. Ca avait tout l'air d'un sceau. Celui de l'érotisme à l'état pur.
Son visage remonte, sa joue se colle contre la chevelure flamboyante. Il murmure à son oreille.


-Vous êtes une perle de la plus sublime des nacres, perdue dans un océan de foutre. Vous valez tellement mieux que ces putains vulgaires,  elles sont si fades à côté de vous. Euldexa... Abandonnez-vous. Faites-moi confiance.

Euldexa De Courteneuve

Créature

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 7 vendredi 27 janvier 2012, 17:15:19

Il était troublé, indubitablement troublé, il ne savait plus si j'étais cette chose frêle que je prétendais être, ou si j'étais une créature bien plus démoniaque que ce que je prétendais être... Intérieurement, je jubilais, à un point... ! Il voulait jouer, me déstabiliser... ? Quel adorable jouet ! Je jubilais, mais si seulement vous saviez à quel point... !
Il commençait à se resserrer contre moi, écrasant ma poitrine mais il tournait autour de moi, comme un charognard autour d'une proie déjà morte. J'étais son cadavre ? Une proie déjà vaincue... ? Pauvre petit être... Si seulement tu savais...
Tous ses gestes glissaient sur moi avec une lenteur calculée. Pas besoin d'être Einstein pour le deviner : ils étaient trop rapides ou trop lents pour marquer une hésitation, trop lents pour marquer une envie indomptable. Un calcul parfait, un dosage superbe pour signifier l'envie retenue et son trouble qu'il tentait de dominer.
La chaleur de son bassin, de son entrejambe, collée à ma croupe légèrement découverte m’enivra, mon cœur manquant un battement, je coupais mon souffle : le trouble d'une jeune prude à n'en point douter. Ses caresses étaient chaudes, galvanisantes, excitantes pour être tout à fait dans le vrai. Bien sur, il était tout innocent, nous étions aussi dénués de mauvaises intentions l'un que l'autre... A l'image de tout ceux qui avaient été invité dans le château, nous jouions un rôle, lui, et moi. Moi si prude, si affolée au milieu de cette décadence, lui, faussement protecteur, droit et juste... Nous jouions au chat et à la souris, interchangeant nos rôles si aisément, comme sous un accord tacite... Il éveillait en moi plus de désir que n'importe quel homme car il était un formidable partenaire de jeu, répondant patiemment à mes invitations, les contournant, les devançant... Il était le plus extraordinaire des hommes qu'il m'eût été d'approcher.


_Je vous protège. Ne soyez donc pas inquiète. Rien de tout cela ne pourra vous atteindre tant que je vous tiendrais. Ici, c'est entre vous, et moi.

« entre vous, et moi »... Il avait parfaitement raison, il n'y avait plus que lui et moi, lui et moi et personne d'autres. Il n'y avait rien de plus beau, là, maintenant, que notre petit jeu, notre moment, à lui et moi. Il m'envoûtait, certes sans doute moins que je ne l'envoûtais, moi, mais tout de même... En neuf cent ans d'existence, je n'avais pas eu souvent l'occasion de connaître pareille expérience. Et, même, je crois qu'il était le seul à m'émoustiller à ce point, dans toute ma longue vie.
Il se serra encore davantage contre moi, ses bras sur mes poignets croisés sur mon ventre, son bassin collé au mien. Ma tête bascula d'elle-même en arrière en le sentant se pencher sur moi. Je sentais son souffle brûlant sur ma peau, et cela n'avait rien de comparable avec aucun de mes autres partenaires. Il était unique. Tout comme cet instant. Ma main vola à sa nuque, la caressant tendrement. Son baiser ravive la braise de mon ardeur et mon instinct de chasseresse me ravage les entrailles. J'avais tellement faim et envie de lui. Mes ongles se crispèrent sur sa peau et mon souffle s'altéra davantage.


_Vous êtes une perle de la plus sublime des nacres, perdue dans un océan de foutre. Vous valez tellement mieux que ces putains vulgaires,  elles sont si fades à côté de vous. Euldexa... Abandonnez-vous. Faites-moi confiance.

Le pauvre, il avait tort de jouer avec ces mots-là, moi, lui faire confiance, quoi que cette hypothèse soit tout à fait ridicule, il n'y avait encore que peu de risque, mais s'il s'aventurait à accorder sa confiance à celle qu'il avait dans les bras... Il n'y aurait pas pire erreur...
Je mourrais d'envie de m'abandonner à lui, comme il le disait, mais une dévote ne se livre pas si facilement, une dévote combat le mal, combat l'ennui. J'étais la madame de Tourvel et lui était Valmont des Liaisons Dangereuses, et je mènerai un combat aussi superbe que dans ce roman...
Ma main quittait sa nuque, s'appuyait sur la naissance de mes seins, je me dégageai de cette si tendre étreinte. Je reculais, trébuchais sur la chaise histoire de jouer le trouble jusqu'au bout. Mes yeux fuyaient le regard de Malakh, tandis que mes doigts, dans mon dos, relaçaient activement mon corsage, comprimant de nouveau ma poitrine, la faisant se gonfler sur le dessus.
Je m'appuyais contre un mur quasiment vierge, haletante :


_Je vous en prie, monseigneur, gardez votre sang-froid, je ne saurais tolérer pareil embrasement de votre part...

J'apparaissais terrorisée maintenant, par lui, par la situation : un petit oiseau pris en cage, et duquel le chat s'approche avec une lente joie.
Je pris le temps de reprendre mon souffle, tandis qu'il ne disait rien. Avec un petit sourire « bien comme il faut » je m'approchais de nouveau de lui. Il mordrait à ce nouveau hameçon car je déployais tous mes artifices, roulement de hanches, envoûtement des yeux, merveille pour tous les sens, jusqu'à cette main qui frôlait – sans faire exprès – la braguette du pantalon de Malakh.


_Je crois, monseigneur, que je devrais me retirer, nous... Vous êtes sans doute bien trop troublé...

Je souriais, esquissais une révérence tandis que mes hanches, dansantes, roulaient avec lenteur vers la porte...

Akudama-Sama

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 8 samedi 28 janvier 2012, 02:40:06


La dame fondait sous ses mots, et chacun de ses gestes apparaissait comme une homélie au désir. Mais ce n'est pas de messe qu'il s'agissait, mais bien de sabbat. Euldexa n'était pas Eve, elle prétendait bien plus aux rituels satanistes qu'à une vie pieuse sous les yeux d'un miséricordieux Seigneur. Certes, la première femme aussi a eu son péché, mais l'on ne refera pas ici le coup surfait de la pomme. Elle n'attire plus, elle ne fait plus saliver les cœurs faibles. Et ici, on ne parle d'un cœur qui n'est faible que d'apparence.

Il était si attrayant de simplement se retourner, pour tendre la main et cueillir le fruit pendant aux vigoureuses branches de l'arbre d'éden, si beau, si puissant, si tenace, cet arbre de lumière, celui qui irradie de beauté, dont la présence en son royaume est une offrande à la grâce des siècles. Son écorce suinte d'harmonie, et on serait tenté de l'arracher, morceau par morceau, pour espérer découvrir son secret, peut-être une cicatrice dans le bois, ou un autre mystère qu'il masquerait de son enveloppe... et, une fois les oripeaux dépouillés de son tronc, quand la sibylline confidence apparaît à l'air libre, l'on pourrait avoir la tentation de se pencher, se prosterner, s'agenouiller, laissant défiler les longues minutes à vénérer le vénérable et se dévouer à l'inavouable, d'y tendre les lèvres pour recueillir la sève à la source, supplier pour sa venue, afin d'accueillir en soi la lumière céleste, la pureté, la connaissance, la Vie... et, finalement, remercier le colosse, solide tel une sylve entière de chêne, pour avoir permis l'accomplissement d'un rituel millénaire, qui affirmait la soumission de l'humain sur sa foi et ses sentiments.


Mais elle ne jouait pas le jeu des saintes communions, et s'échappait. Il ne tentait pas de la retenir, pensant ayant manqué de prescience en n'anticipant pas un tel acte.


La fuite n'est pas tolérée. La retraite est lâche. Il ne tolère pas que l'on veuille s'échapper, que l'on soit de son côté ou en face de lui. Son cœur se soulève encore plus à l'idée qu'une proie qu'il avait entre ses mains puisse glisser de ses chaînes qui l'entravaient et filer à l'anglaise, avec ce sourire moqueur qu'elle n'affiche pas, ces quolibets qu'elle ne prononce pas, cette danse qu'elle n'exécute pas. Malakh, se prétendant bras droit de Dieu, pense savoir lire les âmes, et il croyait déchiffrer son attitude avec autant de clarté que si il voulait se regarder lui-même.

Maintenant si désespérée à ses yeux, il pense encore s'être trompé. Et cette fois-ci, ça dure. Aurait-il échoué ? Nul homme dans tout le manoir ne ressentait une frustration aussi grande. Il avait vu tant de choses merveilleuses en la serrant dans ses bras, en la tenant contre son cœur, qu'il se sent trahi par une perfide parjure, au mieux une véritable demoiselle en détresse qui a laissé ses sentiments s'emballer et qui cherche le repentir pour avoir cédé à une impiété, au pire une vile joueuse qu'il clouerait bien sur l'enseigne de l'un de ses établissements. Si faible qu'elle apparaissait, il pensait avoir fait une erreur. Maître de son excitation, il tentait de contenir le feu né en lui, et qu'elle avait su attiser comme personne avec ce qu'il pensait être un jeu de pudeur feinte. Elle ne pouvait être que victime, et lui, juge, juré et exécuteur, s'était déclaré coupable. Le fait d'avoir été pris au piège ne pouvais que le mettre en rage, et il avait hâte de la diluer dans une autre de ses passions consumatrices. Pardonnez-moi, veut-il prononcer, du bout de ses lèvres criminelles.

Mais il n'en a pas le temps. Elle revient à la charge, et revêt aussitôt le visage de Jezabel. Cette charmeuse rousse n'avait pas peur, en vérité. Une femme qui joue ainsi la comédie de l'offense, de la blessure, de la gêne, ne se précipite pas avec une élégante désinvolture vers son prétendu bourreau, avec des mots qui ne ressemblent ni à des accusations ni à des excuses. Trop de détachements dans ses paroles. Douches froides. Il venait de se faire avoir une nouvelle fois. La colère qui l'animait s'est muée en un courroux démoniaque, si hargneux que lui-même en est étonné d'en ressentir un si magistral, pourtant étonné à ressentir la fureur et l'allégresse chaque jour.
Pensait-elle l'avoir ainsi ? Elle venait de se révéler. D'une quasi-certitude, Malakh voit la réalité infaillible : Il avait raison de douter d'elle. Le sort de la rousse était scellé.


Pas de dérobade, pas cette fois-ci. Il la retenait par le poignet alors qu'elle allait sortir. Une fois qu'elle s'est stoppée, sa paume, violente, s'écrase sur son épaule pour la retourner vers lui, et la plaquer contre le mur. Il ne la touche déjà plus. Il se tient droit, en face d'elle, près à l'abattre en plein vol dans son numéro de vierge effarouchée.

Coup fatal qu'il lui porte : Il l'embrasse. Son baiser sera long, sans retenue aucune. Il la dévore littéralement. Elle pourra témoigner longtemps de ces lèvres, car jamais elle n'aura ressenti tel embrasement des sens, même avec un non-humain. Lui pourra jurer qu'il n'a pas le souvenir d'avoir ainsi transmis autant de sentiments à une dame, et si il le fait, ce témoignage sera juste.
Deux mains enfermées sur les hanches. L'une monte, l'autre descend, dans un parfait mouvement de contraire. La première échoue sur ses fesses, qu'il prend sans honte, se délestant de toute innocence désormais. La deuxième se fixe sous le bras, avant de délicatement glisser le long de la poitrine, ses doigts la parcourant audacieusement, avant de remonter le long de son cou et d'y resserrer son étreinte autour. Il pourrait la tuer, là encore, mais ne le fait pas. Cette poigne lui permet de garder un ultime contrôle physique sur la situation, au cas où la psyché échouerait à rester insensible.
Subjugué lui-même, s'emportant dans son côté le plus humain, le plus amoureux, il laisse les secondes défiler dans ce geste d'adoration mutuel, trop ardent pour ne pas avoir certains traits d'obscénité perverse. Il l'adore, ce baiser lui prouve. Il la veut. Il ne veut qu'elle. Il veut la prendre, maintenant. Il ne saura attendre. Sous ce serment, il jure qu'il lui donnera tout ce qu'il a pour la rendre heureuse, pour lui oublier tout ce qui pèse dans sa vie, rien qu'une nuit, plus si elle le veut, et la jeter dans un trouble de jouissance si profond qu'elle s'en noiera. Elle pourra attendre ce qu'elle veut de cette divine promesse.

… Et le sceau se brise. L'homme reprend de sa prestance légendaire, lissant sa veste étroite contre son buste.


Bien. Je ne vous embête pas plus longtemps. Vous n'entendrez plus parler de moi.


Il a gagné. Il s'en va comme un prince... non, comme un Roi. Il sourit, d'ailleurs. Sa frustration est intacte : peu importe. Si il le faut, il baisera une trentaine de duchesses, et une autre de comtesses, afin d'étancher la soif d'une seule femme, de cette damnée rousse, de cette traînée éthérée de fierté et de sensualité, auréolée de la gloire de lui avoir damé le pion, puis les tours, et toutes les autres pièces. Mais elle a échoué devant le souverain, et celui-ci ne sera pas clément. A défaut de s'être débarrassé d'une faim terrassante, il lui a montré à quel point celle-ci était grandiose, et l'a dupliquée en elle. Qu'elle fasse avec, désormais... Ce n'est plus son problème.

Euldexa De Courteneuve

Créature

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 9 samedi 28 janvier 2012, 04:29:53

Plus rapide qu'un humain, mais moins que ceux de ma race, sa violence éclatait enfin, m'avait-il découverte... ? Peu importait, je gagnais car il rompait son jeu, il se pliait sous mon joug quand il croyait à l'exact contraire. J'étais la Walkyrie des temps anciens et il se laissait dominer sans même s'en rendre compte. Je sentais sa sève bouillonner dans ce chêne qui pourtant jamais ne se laissait troubler. J'étais l'hiver précoce en plein cœur d'un été, je le dépouillais de son panache verdoyant, il tombait ses feuilles comme autant de barrières légères à son tronc. Je l'écorcherais de mes griffes, l'anéantirais de mes crocs et sa sève brûlante, son précieux fluide goutterait bientôt à mes pieds, sa vie se répandrait en moi et tout son être s'épanchera en mon sein, et je n'en serai que plus victorieuse, fière guerrière contre-nature. Je sentais déjà ce liquoreux vrombir en lui, s'évaporant presque sous les coups qu'il lui imposait, enivrante brume qui émanait de lui, je n'avais qu'à tendre la main pour récolter le fruit de ses entrailles, son souffle altier, dans le creux de ma gorge, glisser entre mes dents ce fructueux dénouement d'une lutte acharnée. Je me délectais déjà à l'idée d'être couverte de sa Vie et de lui avoir volé ce qu'il avait de plus précieux, pauvre être.

Ses lèvres imprimèrent un violent baiser sur les miennes. Je sentais le tressaillement des feuilles de ce chêne fier et centenaire face à un bourgeon de printemps en plein hiver. J'étais ce phénomène incroyable dans son monde blanc, où l'ennui domine, où tout hiberne, j'étais son divertissement, ce qui le sauvait de cette non-action, j'étais un événement contre-nature, l'effroyable d'illogisme naturel, le fascinant d'immédiateté. Je devais soit périr soit être sienne, mais pas tout à la fois. Mais je pressentais déjà qu'il ne saurait faire ni l'un ni l'autre. Trop fier, le chêne jamais ne ploie, et j'étais roseau ce soir-là. Il tomberait sous ma bourrasque, sous mon courroux ancestral, je ramènerais à la vie la puissance de mes siècles passés et le ravalerai dans mes entrailles comme un fils indigne d'une nature si aisément domptable. Il était une poupée de porcelaine entre mes doigts d'infante, je le briserais, une poupée de cire, je le faisais déjà fondre, une poupée de son, je l'éventrais déjà. Sa violence était mienne, sa passion était mienne, son contrôle était mien. Il m'appartenait de tout son être, toutes ses feuilles je les piétinais et le grand chêne, croyant se soustraire à mon autorité, par ses lèvres ne faisait que me jurer fidélité...

Son baiser enflammait mon âme déjà brûlante des Enfers et j'entendais au loin Cerbère hurler à la lune, sentant qu'un sujet de son maître s'envolait vers des cieux plus propices à la vie qu'une misère dans la nuit. Mais le roseau ploie, et je m'employais à résister à son attaque. La déferlante de passions en moi m’assommait, et j'étais incapable de répondre à son amour brusque, je me laissais faire, portée par la tornade de ses sens en émoi. Je courbais l'échine sous son assaut brutal, tandis que ses branches nues touchaient à terre mon corps cambré par le souffle de son attaque.
Jamais au monde je n'avais ressenti autant d'abandon dans un baiser, et la dernière feuille s'en était allée, je l'écrasais du pied quand, victorieux, il me repoussa. Ses lèvres encore tremblantes. Le grand chêne soignait son tronc, le bandait d'élégance quand en son cœur il se croyait encore roi du monde, nu comme un vers et seul dans l'univers.

C'était à moi de souffler.


_Bien. Je ne vous embête pas plus longtemps. Vous n'entendrez plus parler de moi.

Et il se croyait vainqueur, il souriait même, le pauvre...

Sur mon visage se précipitèrent la colère et le désemparement. Les nuages noirs s'agglutinaient, tout prêt à fondre sur sa tête, sa cime, fière, orgueilleuse, serait bientôt balayée par l'incendie de la plus grande putain que le Diable ait engendré. Mes siècles de courtisane, d'expériences de cour, mes séductions, mes séditions, mes délations et mes manipulations, tout revenait au galop et l'étranglerait bientôt. J'étais maintenant la fleur de cerisier, la rose en plein hiver, éclatante de couleur sur le paysage monotone, monopolisant tous les sens jusque là somnolant. J'étais l'étoile du berger, la lune elle-même, je dominais ciel et terre et il mordrait, il mordrait plus fort encore car personne ne pourra jamais me résister.

On ne foule pas du pied une prude en toilettée.

Grande habituée, un rideau de larmes tomba sur mon visage, et je prenais si bien la mine de la noble souillée par un homme..
.

_Comment osez-vous... ? Je... je vous ai fait confiance et vous... Vous... Vous me traitez comme une vulgaire catin ! De quels droits... ?

Je marchais sur lui, mon visage de pure innocente bouleversé. Un soufflet claqua sur la cime et la pluie commençait à faire lascivement son effet, roulant, froide et mordante, pénétrante dans les chairs, dans les stries du chêne. La nature se sentait maintenant outrée, lésée, qu'un arbre décide ainsi seul de rester debout quand elle lui intime de se plier et la nature punissait. J'étais l'orage d'été, sec et ravageur, la crue de printemps, j'étais l'avalanche neigeuse haineuse des hauts monts, j'étais l'inondation des premières nuits d'automne. Je portais sur moi, en moi, toute la force fascinante et impressionnante des capacités du cosmos, l'effrayante hypnose, la puissance de toute ma persuasion.

_Vous m'emmenez à l'écart et... vous me traînez en ces lieux sordides où l'air empeste la débauche et les âmes putrides ! Vous me promettez une compagnie aimable et voilà que vous vous jouez de moi vous... vous vous amusez à me troubler comme vous l'auriez fait avec n'importe laquelle de ces mécréantes, vous foulez du pied mes croyances et sous vos airs élégants vous n'avez que votre langue venimeuse et vos gestes outrageants !
Comment osez-vous vous servir sur moi comme sur une vache à lait !?


La comparaison dénote, l'esprit manque à la dévote.
Je poussais le vice jusqu'à la montrer faible dans ses mots, ouvrant comme une grande brèche sur le corps déjà frêle du roseau. Mais le chêne est mauvais observateur, il ne passera jamais par la faille et déjà le vent souffle sur lui, les branches se mêlent et s'entrechoquent à grand fracas tandis que le roseau, calme, paisible et docile, courbe la croupe et regarde par en-bas ce qui arrive à celui d'en haut. Qui se pensait si haut n'est pas hors d'atteintes.

Je sors mes armes encore, car la dévote souffre du trouble dans laquelle on la jette, elle s'interpose entre l'homme et la porte et ses poings, durs, cognent contre le tronc tendu. Elle aurait pu tout aussi bien arracher ses branches, mais le chêne se croit encore le plus fort, le dominant, et l'amputer lui ferais voir sa faiblesse, le roseau doit encore plier, et je m'aplatissais davantage dans mon rôle d'innocente créature. Le vent soufflait avec plus de violence encore. Le dos contre la porte froide, je levais légèrement les bras, ayant les mains au niveau de la tête.
La tempête en mon âme, mon appétit féroce m'intimaient de lui arracher l'écorce, que plus rien ne reste de sa puissance illusoire passée, qu'il se trouve ridicule, réduit à néant face à une créature infiniment supérieure à lui. Mais non, mais non. Car il ne chuterait pas lors, il serait coupé, mais ce n'était pas le but recherché. Je voulais qu'il ploie sous mon joug, qu'il me reconnaisse comme seule maîtresse de son âme, de la trame. Je voulais le voir couché à mes pieds, nu et soumis.

Mais le chêne jamais ne ploie...
« Modifié: dimanche 29 janvier 2012, 17:39:42 par Enora »

Akudama-Sama

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 10 jeudi 09 février 2012, 12:28:50

Malakh, « le Roi » , la Puissance, assit sur son trône, plein de beauté et de grâce, gouvernant aussi justement que Salomon et aussi fermement que David. Malakh, le receveur de la lumière divine, jamais ébloui, jamais impressionné, montrant une gratitude infini pour l'honneur d'être le plus éclairé et le plus sage de tous ceux de sa race. Malakh, par là où passent toutes les émotions après avoir traversé tout les autres plans, et tous les autres Esprits, après avoir torturé les cœurs, semé les pleurs. Malakh, la terre-mère incarnée, la finalité de toute chose, l'Omega, la domination ultime, le Pouvoir incarné en une âme pure, à l'abri des sentiments qui submergent les cœurs. Malakh, le discernement, celui qui voit à travers les ombres, qui sait reconnaître son chemin par-delà tous les doutes et toutes les angoisses. Malakh, la solidité, la stabilité.

Malakh... Qui ne ploie pas, même si toute la force du monde s'abat sur lui.


L’Émanation saisit les deux poignets d'Euldexa, pour lui faire stopper toute offensive. Qu'elle cesse, elle ne pourra pas, de toute façon, lui faire le moindre mal – c'est du moins ce qu'il croit. Une sourde fureur sur le visage, la tempête maîtrisée au cœur, il canalise sa violence pour s'empêcher de lui faire trop de mal. Puisqu'il la tient fermement à chaque bras, il ne sera pas si difficile pour lui de la plaquer contre la porte, dont le loquet se clanche aussitôt, et lui tenir les bras écartés, de part et d'autre du visage. Il pourrait la marteler en retour de ses poings, la meurtrir, se montrer déchaîné, pervers, lui faire subir un paradis plein de souffrances et de haine, alors même qu'il est un ange de bonté et de bienveillance.

Mais non. Non, il ne fait que l'embrasser de nouveau. Levant ses deux mains pour les lier au-dessus d'elle, pour les tenir maintenant que d'une seule pince. Sa force est conséquente, et bien suffisante pour entraver les deux membres d'une si faible femme.

Il caresse ses hanches, se colle à elle avec obscénité. La tension qu'il ressent serait insupportable pour un homme, mais il se considère au-delà de tout ça. Il ne tient qu'à un faible de dépasser ce statut, d'évoluer, et c'est ce qu'il fit il y a bien longtemps. Il est maintenant plus proche du cercle des intimes de Dieu que n'importe qui. Il est le Roi en devenir, la puissance ultime.


Je sais ce que vous êtes.

Avec brusquerie, il la fait pivoter sur ses pas, et la bascule, de sorte que, désorientée, manipulée comme une poupée insignifiante, elle s'écrase au sol. Il se penche sur elle, au-dessus de son visage, peut-être étonné, ou furieux, peu lui importe : Il a un speech à caser.

Vous êtes une esclave. Esclave de vos envies, de vos émotions. Vous êtes si faible en vérité... Vous pourriez prier pour que je vous enfourche, là, tout de suite. Mais vous êtes aussi tellement fière que vous n'oser l'avouer... Vous jouer ce petit jeu pour me déstabiliser, mais maintenant que vous savez avoir perdu, vous allez tenter la vengeance. Ai-je tort ?

Il l'interroge avec un regard malicieux, souriant maintenant, tenant toujours ses bras pour l'empêcher de faire le moindre mouvement. Elle peut remuer tant qu'elle veut, son emprise est puissante.

Vous m'avez l'air pourtant d'une créature divinement douée, et je ressens chez vous un potentiel qui me dépasse... Euldexa... Si vous saviez vous abandonner, vous seriez tellement soulagée de tout ce qui vous pèse.

Malakh n'avait aucune prétention trop haute pour lui. Il était réellement au-dessus des hommes. Ce n'était sans doute pas pour rien qu'elle avait remarqué sa présence, lui plutôt qu'un autre. Serait-elle douée pour remarquer les personnages d'exception ? Ce Seigneur se place à un stade qu'aucun autre de son espèce n'a jamais atteint autrement que par la force de sa volonté. Il transcende son existence. Son esprit est acéré comme le froid mordant d'un hiver trop rude, son corps est fait d'une glace compacte et solide, que même les lames les plus tranchantes n'ont su entamer. Le gel de son être est tellement invulnérable que même au contact appuyé de son plus grand ennemi, le feu, il ne ploie pas, ne fond pas, reste l'invincible substance aussi impérissable que l'acier le plus sain.

Mais il est pourtant face à un nouvel ennemi, et non des moindres : L'enfer personnifié. La géhenne, le lac de feu qui ne se contente pas de consumer les corps, mais aussi les âmes. Il l'attend. Il a déjà été confronté à des déités et à des démons, il a toujours vaincu. Il sait que, dans cette apparence de rousse si faible et si facile à faire plier, l'attend une personnalité bien plus mesquine, qui saura sans doute le pousser dans ses derniers retranchements. Il entrevoit un combat titanesque, mais il sait qu'il vaincra à la fin, car il est toujours vainqueur. Sa prescience lui sert de nouveau, et, mystique, il a la vision d'une personne qui serait, dans les abysses de son âme, comme lui.


Le Sexe et le Sang sont si délectables, n'est-ce pas ? Je lis en vous comme si vous étiez moi... Parce que vous êtes moi. Mais féminine, désirable et sensuelle.

Il la relâche et se redresse, rajustant une nouvelle fois sa veste, en regardant les murs de la pièce, parsemés d'outils destinés aux bricoleurs les plus délicats. Cette pensée lui fait tordre sa bouche en un sourire non-désiré.

C'est un bon endroit pour mourir. Je vendrais bien mon âme au Diable dans un lieu tel que celui-ci.

Euldexa De Courteneuve

Créature

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 11 jeudi 09 février 2012, 13:36:43

# Mais si, mais si, mon doux amour, tu ploies, tu m'obéis, et tu agenouilles devant moi, ma beauté scélérate et mon ignominie... Salue ta reine, mon doux prince, car tu es assujetti à jamais, pour l'éternité, à la splendeur des temps passés et à la rancœur des âmes damnées. #


Et il se croyait toujours si puissant, ce doux, ce si fin stratège abruti par mes victorieux sortilèges... Il aurait fallu qu'il me fuit, qu'il délaisse la pauvre créature, qu'il la torture, oui, afin qu'elle se jette dans ses bras, qu'elle le supplie... Mais il n'en était rien. Il offrait sa chair comme une vierge s'offre à l'amant qu'elle croit éternel. Mon jeune premier, je saurai le déflorer avec une si merveilleuse adresse... Oui, il ne me quittait point, le vieux chêne se dressait encore plus fièrement, et le roseau, sensuel courbeur de tête, se languissait contre son tronc, affolait la sève et engourdissait ses branches. Son feuillage, à terre, je le foulais de mes pieds légers, et j'étanchais ma soif à ce fruit même qui pendait, offert.
Il aurait dû me délaisser comme on le fait pour torturer une femme, mais sa prétention lui interdisait d'agir comme un homme. Il se voulait plus que ça. Il fallait qu'il me vainque, qu'il affronte la tourmente, car le vieux chêne, se croyant si sûrement assis sur ce qu'il pense être sa supériorité, veut prouver au monde entier, à la nature même à quel point il est fort, il veut prouver qu'il peut dominer toute chose et que la tempête même que la walkyrie déclenche ne saurait le faire frémir. Sot petit tronc tout dénudé.

Ses lèvres impétueuses s'appuyaient sur les miennes, les forçaient. Et puis sa force domptait mon corps, le sculptait. Qu'il croyait. D'un seul bras je l'aurais envoyé contre le mur, au fond, d'une seule inspiration de mon souffle puissamment altier, je l'aurai abattu avec toute la violence de ma mère contre-nature. J'aurai ri, je me serai moquée, de ce petit enfant qui combattait une sorcière en laquelle sommeillait un dragon. Oui, j'étais enfin une sorcière, celle qui déchaînait les sens, la violence des éléments et qui soumettait à elle toutes forces du monde.
Sa lenteur était presque agaçante, mais je me pliais encore au jeu, et me laissai tomber au sol, tandis que son corps écrasait le mien. Je le sentais brûler de désir, celui de me prendre, de me posséder enfin, que son orgueil démesuré soit satisfait par ma croupe, que le chêne, toujours assoiffé, puisse enfin s'étancher en mon sein.
Non, bien sûr, je ne bougeais pas. Peut-être un peu, pour donner l'illusion de la faible femme qui tentait de se défendre.

Oh, ainsi, il savait qui j'étais... J'écoutais avec attention. Le roseau se dressait, tandis que le souffle du vent l'épargnait, il guettait, fier et fidèle soldat, à l'affût du moindre signe trahissant quelques sournoiseries. Mais le grand chêne est trop sûr de lui, le grand chêne ne sait pas, lui, qu'il est démasqué, que tous, ici bas, près de moi, savaient qu'il tomberait, et que je le débiterais comme on débite une simple petite bûche. Et alors ce serait à moi, à moi seule, d'étancher ma soif de ses fluides, je le pomperais, je me servirais, le dévorerais... Je l'aimerais en moi comme on aime son enfant, comme on aime une putain, je l'aimerais dans mon corps et lui offrirait une immortalité, une vie éternelle au tréfonds de moi-même.

Ne pas rire. Il ne fallait pas rire, surtout, quand bien même il ne mesurait pas le comique de son discours. Moi... ? Esclave de mon envie ? Etait-ce moi qui, présentement, aveuglée par ma si sotte assurance d'être toute-puissante, m'exposait devant un des prédateurs les plus dangereux de ce monde ? Etait-ce moi, même, qui m'offrait ainsi comme une proie, sur un plateau d'argent, le péché entre les lèvres et baignant dans une sauce de sang frais ? Pauvre, pauvre petit amour...


Maintenant, le doute l'inonde, s'insinue si suavement dans ses chairs, le ronge avec délectation. Il ne sait plus s'il veut me posséder réellement, car j'étais son double, son opposé, son complément... Mais j'étais femme, j'étais feu. Je brûlais d'ores et déjà et mes flammes rougeoyantes léchaient déjà ce qui tendait son âme envers moi. Elles roulaient sur lui, l'avalant et le recrachant avec ardeur, le laissant penaud et éperdu avant de le faire siennes de nouveau. Petit amour et petit jouet de mon âme.

_Le Sexe et le Sang sont si délectables, n'est-ce pas ? Je lis en vous comme si vous étiez moi... Parce que vous êtes moi. Mais féminine, désirable et sensuelle.

Une nouvelle fois, il fallait contenir un rire. Nous n'étions pas si semblables qu'il l'affirmait et, il ne pouvait se figurer à quel point ses premiers mots étaient vrais.
Mais il se redressait, me laissant choir encore contre le marbre froid qui pavait le sol. Le grand chêne se dressait encore, imposant et ronflant de fierté. Pathétique sylvestre, je t'abattrai.


_C'est un bon endroit pour mourir. Je vendrais bien mon âme au Diable dans un lieu tel que celui-ci.

Et il osait prétendre savoir que des choses me pesaient, à moi... ! Vraiment, quel amusant personnage !

Je me relevais avec grâce. Je souriais. Le roseau se relevait tandis que j'apaisais la tempête qui déchirait le ciel. Je m'avançais vers lui. Ma main grimpait contre le tronc tremblant du chêne, frôlant sa Vie, la désirant et l'appelant à moi. Elle s'arrêta à sa gorge, que je saisissais, et dévoilant ma véritable force, je le plaquais avec ma rapidité vampirique contre le mur.
D'accord, je me dévoilais. Mais je gagnais, car il désirait le diable, et qu'étais-je sinon le péché, le Malin, cet ange déchu ? J'avais la beauté de l'ange et la déchéance du mal. Oui, ma dualité me rendait plus belle, plus désirable encore. Je riais, maintenant, vrillant mes prunelles d'un vert éclatant dans ceux plus ternes de l'humain :


_Oh oui, mon cher, vous avez vu juste, je suis divinement douée, et ce depuis des années...

Je sortais mes crocs, et ma langue courrait contre la jugulaire de Malakh, tandis que mon autre main dénouait ma robe, dévoilant presque entièrement ma poitrine.

_Et encore une fois, oui... Le sang et le sexe n'ont en rien leur pareil pour me contenter... Oh, douce victoire que celle que vous m'offrez...

Ma main lâchait mon corsage, glissait sur son entrejambe, tandis que l'autre resserrait sa prise sur la gorge de l'homme.

_Alors, mon brave... Voyez, dans ma mansuétude je vous laisse le choix... La mort de l'âme, ou la mort de votre corps...

Je souriais.
Le vieux chêne ploierait car il n'avait plus le choix, il serait sous ma loi. Et le roseau restait droit.

Akudama-Sama

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 12 dimanche 12 février 2012, 12:25:22

L'orgueil des hommes les pousse à se voir dans la glace, à se regarder tels qu'ils le sont et ne le sont pas. On s'imagine voir son image, ayant plus ou moins conscience que c'est l'inverse qui apparaît sur la surface lisse et pure. Mais, à l'image d'un miroir, chaque chose en ce monde est duelle, semblable et opposée. Ainsi que le sont le corps et l'âme. La bête plongeant ses yeux dans son propre regard ne peut y constater que son enveloppe, tandis que son âme reste ancrée dans le corps, dans celui qui voit. Mais si il reste ainsi à se fixer trop longtemps, il risque de s'y perdre. Il est important pour la bête de savoir discerner à tout moment ce qu'il est vraiment et son reflet ; son physique et son spirituel ; le réel et l'abstrait.

Est-ce une volonté simpliste, bornée dans une interprétation manichéenne et subjective du monde, que de ramener chaque élément de la Création comme moitié immuable d'une paire, dont le jumeau lui est absolument égal et opposé ? En vérité, non, bien au contraire. Cela révèle une compréhension métempirique du monde, à la fois profondément mystique et subtilement terre-à-terre. C'est bien éloigné d'une compréhension rudimentaire des choses... De Rabbi Shimon bar Yohai à Sir Isaac Newton, nombreux sont ceux qui ont théorisé la dualité du monde comme condition essentielle à sa bonne marche.

Tout Éclairé qu'il est, Malakh voit alors en celle qui vient de le paralyser contre une paroi inoccupée de cette salle de luxure son reflet dans la glace : Un monstre violent, joueur, pernicieux vicieux sinueux, chantre d'une barbarie délicate, artiste des mélodieuses hécatombes et des holocaustes majestueux. Pourtant, il trouve en elle autant de points communs que de différences, et chaque ressemblance qui se révèle s'accompagne d'une nouvelle divergence ; car quand la lumière vient illuminer une chose, il en apparaît son ombre, et l’œil entraîné aux thaumaturgies nébuleuses de l'existence voit systématiquement le couple qu'il considère indissociable : La Chose Révélée, et son Ombre.
Elle peut le menacer tant qu'elle veut, lui murmurer ses comminations sournoises, jouer l'audacieuse, qui vient de vaincre héroïquement... Vaincre ? Cela voudrait dire qu'il a perdu ? Oh, non. La Loi de la Dualité, par Dieu ! Elle a perdu, elle a gagné. Il a gagné, il a perdu. Les deux en même temps. Chacun a essuyé un revers avant ou après s'être coiffé de lauriers. La balance n'a cessé de pencher depuis leur rencontre, de toute façon... Une victoire trop tranchée aurait été surprenante et décevante. Elle aurait laissé un parfum amer à cette entrevue si délicieuse. Aussi, le fait qu'elle reprenne le dessus, et qu'elle se montre implacable, cruelle mante prêtre à dévorer son amant après l'avoir purgé de ses passions, est un retournement qui lui plaît.

L'air lui manque. On garde son calme olympien. Il cesse volontairement de respirer, pour ne pas avoir à lutter, et fait un tour d'horizon de la pièce.

Successivement, il parcourait tout le produit et l’aboutissement de centaines d'années de progrès artisanaux et industriels dans les Arts et Métiers. Tout le spectre des génies du travail des matières étaient présents, dans le seul but de satisfaire la curiosité et l'envie d'Aphrodite.
Turgescences d’ébénisterie, plus ou moins longues et plus ou moins grosses, lingams de chêne ou de sapin polis et laqués avec un soin infini pour en garantir une intégrité maximale, dans des formes parfois originales, parfois très classiques et épurées. Le cuir, ensuite, avec les lanières fines, courtes et compactes, comme des cheveux coiffés sur un petit sceptre, pour les châtiments corporels légers, tandis que, juste à côté, pour les plus aventureux, se trouvaient leurs homologues en métal, avec une griffe au bout de chaque chaîne pour garantir l'arrachage de peau à chaque coup porté. Supersoniques, serpentaient sur la façade adjacente des fouets de tailles variantes, défi au dominateur d'affirmer son despotisme, et à sa sujette de signifier sa soumission. Ascète et arrogant, une clairière était réservée à un petit cône irrégulier dont la base était un disque large. Il était isolé, par rapport aux autres objets entassés entre semblables, et se démarquait par cette unicité et ce caractère esseulé. L'objet était, Malakh le connaissait un peu, destiné à être inséré dans le sombre zénith, pour s'y installer plus ou moins longtemps, que ce soit le temps d'un accouplement pour quelques simples allers-retours pervers lors d'une hussarde audacieuse ou toute une journée pour un amusement sodomite débauché entre amants, l'un, souvent mâle, s'amusant que l'autre, du sexe opposé, puisse passer un jour « normal » de travail et de loisirs avec cette pyramide arrondie fichée dans le nadir, histoire qu'elle garde à l'esprit toute la dépravation qui animait leur vie commune, et qu'elle soit déchaînée – espérons-le! – le soir venu.

L’œil droit se couvrait frénétiquement, la paupière se plissant pour invoquer une larme et presser les molécules de se réunir en une goutte à la forme peu affirmée qui résiste pour ne pas tomber sur sa joue. Le manque d'air se fait sentir.

Continuons, sans faiblir. Les chaînes. Nombreuses ! Fluctuant dans le gabarit des maillons, il y en avait pour tout les goûts : Des petites pour les jeux sensuels entre amants délicats, aux grosses pour les entravements durs et violents, ceux qui laissent des énormes marques sur les articulations, qui font mal à chaque mouvement, qui laissent bien trop peu de liberté – c'est le but recherché.

La langue vient humidifier les lèvres, dans un mouvement qu'il n'espère pas vain pour garder sa dignité, comme si il se fichait d'être étranglé.

Ne pas s'arrêter, garder l'attention pleine. Reprenons !
Des sphères en mousse épaisse, avec les attaches en cuir, pour bâillonner. Des rouleaux de tissu léger, bandeaux fins mais solides, pour s'attacher dans la délicatesse et le raffinement. Des menottes, quand les envies de contraintes sont précises et rapides. Des ceintures, masculines comme pour retenir un pantalon à la taille, ou un peu plus « féminines », avec un ersatz d'attribut masculin à l'avant pour simuler la pénétration masculine. Deux petites boules attachés entre elle par une cordelette, cette même cordelette ressortant de l'autre côté de l'une d'elles pour se finir sur un anneau. Les fameux attributs de Geisha, si célèbres pour la diversité avec laquelle on peut les utiliser.

Un sursaut, involontaire. Il en oublie le reste, il en revient à elle. Un sourire qui lui est offert.


 Corps et âme.

C'était quasiment inaudible, il a utilisé les dernières ressources qu'il lui restait. Qu'elle fasse ce qu'elle veut : Il estime qu'il y a des défaites pires que celles-ci, bien pire... Et ce n'est pas comme si il avait été surpris.

C'est un bel endroit pour mourir, disait-il.
« Modifié: dimanche 12 février 2012, 12:26:39 par Law »

Euldexa De Courteneuve

Créature

Re : Let me stand next to your fire !

Réponse 13 vendredi 22 juin 2012, 15:12:33

En apnée, mon jeune et beau prisonnier s'appliquait à porter son attention sur les objets ornant la pièce afin de rester conscient tout autant que dans le but de se concentrer sur autre chose... Lutter contre ma beauté ? Pauvre fou. Il n'y parviendrait pas même l'espace d'un moment.

Ma question reste durablement en suspend quand enfin il se décide à lâcher lui-même sa sentence :
« Corps et âme. »
Un lourd frisson court le long de mon échine et la douce satisfaction coule dans mes reins.

Il n'en faut pas davantage au roseau pour se sentir pousser des ailes tandis que le gros chêne, s'avouant enfin vaincu, se laisse lourdement tomber au sol. Roseau, je deviens toute la nature et, herbe, je l'enveloppe, le fais glisser, tourner ; vent, je le caresse, le gifle, lui fais froid, et puis très chaud en m'insinuant un peu partout ; eau, je m'infiltre en lui et le perd définitivement tandis que mon flot ininterrompu le noie avec affection et passion, mes vagues l’enlacent, le tirent vers le fond de mon marais... Mon âme s'éprend de lui le temps d'un instant, elle le couvre, le protège de mon appétit dantesque, elle l'enroule dans une apparente couche protectrice lui promettant l'immunité totale et universelle avant qu'elle ne se brise comme l'une de mes vagues sur une falaise. Son tronc mis à nu, rien que pour moi, c'est la nature entière qui se frotte à lui et qui tente de le perdre, de le séduire, irrémédiablement.

Sa sentence ne me laisse plus d'autres choix et ma bouche de son propre chef, grimpe sur celle du bel homme et comme dans un fruit mur, elle croque, elle écrase, entoure, lèche et suce le jus qui en sort. Mes mains, quittant pour l'une sa gorge, glissent sur son corps entier, s'attardant parfois à tel ou tel endroit. Je me l'approprie avant même de l'avoir consommé. Dans mon sein il sera bien, il sera à l'abri, délicat hôte.
Habile, je fais glisser ma robe à terre et par une des meurtrières surgit un rayon de lune qui irradie mon corps de cette pâleur laiteuse, de ce souffle mystique et qui fait briller mes yeux de chat dans cette nuit tombante, étouffante de promesses. De l'autre côté de la porte on peut parfois entendre deux êtres – ou plus sans doute – s'agiter et se frotter les uns contre les autres, des hurlements... Mais là, ici, nous sommes seuls, le chêne et le roseau. Il ne s'agit plus cette fois de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, nous sommes deux bœufs, une vache sacrée et un taureau prêt à être conduit au jeu pour sa vie, pour sa corrida. Qu'il se donne en spectacle, qu'il me donne du spectacle, que sa mort soit lente, belle, consentie et consciente mais qu'il n'y puisse renoncer, que ce soit comme un sacrifice volontaire et superbe...
Ma nudité vient se coller contre Malakh et mes mains placent les siennes d'autorité sur la chute de mes reins, tandis que de mes yeux d'un vert vif je le fixe intensément comme si j'avais pu le contrôler, l'hypnotiser... Sans doute cela n'est-il pas tout à fait faux car une fois nue, j'avais augmenté son trop grand trouble qui l'étouffait.

Le roseau, trop fier de sa victoire, entreprend l'escalade du mont du chêne, rampant sur ce tronc, il le caresse, le mordille et s'attarde parfois, au détour d'un creux dans le bois, pour lécher de sa douce tête cette cavité comme une blessure. Bientôt le roseau se trouve tête-à-tête avec le cœur même du puissant arbre centenaire, sa Vie. Et le roseau, loin de se démonter, entreprend de s'y frotter avec douceur, une douceur feinte, de donner des coups de sa tête dessus, de l'entourer d'attention et d'affection...
Ma langue rampe sur cet ersatz de branche, tandis que des soupirs sortent de ma gorge. Surtout ne pas mordre, pas encore, laisser le grand chêne se donner à soi d'abord, puis se repaître de lui, encore et encore, ne pas s'en lasser, lui prendre jusqu'à la dernière goutte de son fluide, l'avaler, l'ingurgiter, le digérer, lui, tout entier, le faire sien...
Le feu qui brûle mes entrailles me dévore l'âme maintenant, et la branche craquelle, se tend, se contorsionne, tente d'échapper au pouvoir ravageur et ravageant du roseau, tandis qu'une autre branche le maintien cependant en place. Le chêne est pour la première fois partagé entre deux choix qui semblent lui être impossibles à prendre l'un comme l'autre : chasser ce roseau par trop audacieux, ou le laisser ainsi profiter de son tronc puissant.
La sève qui bat les flancs du puissant tronc s'échappe par mince filet de la branche que le roseau a tôt fait d'avaler avec passion, tandis que de ses feuilles habiles il glisse sur lui avec tendresse, l'englobe dans un espace temps qui n'appartient plus qu'à eux seuls, l'aspire dans son univers, l'aspire jusqu'à la moelle. Encore, encore.

Je me redresse et presse avec langueur mon corps sur celui de mon homologue tandis que mes mains s'enroulent dans sa nuque, dans sa chevelure. Ma bouche vermeille cueille un nouveau baiser, tandis que mes seins viennent chatouiller le plastron brun et argent de Malakh. Avec agilité, et le fixant toujours droit dans les yeux, je fais glisser mes jambes autour de ses hanches et joint dans le même mouvement nos deux corps enlacés.

Symbiose de la nature, le roseau et le chêne disparaissent pour ne former qu'une entité indistincte, un fouillis de feuilles, de sèves, un entrelacs de branches. Dame nature, plus forte qu'aucune autre allie en son sein et dans le mien le naturel et le contre-nature, une morte vivante et un vivant, une femme de glace et un homme de feu. Nos éléments, loin de se détruire mutuellement s'allient et s'agitent ensemble tandis que sous les yeux de la lune nos deux enveloppes se meuvent l'une dans l'autre.
Le grand chêne s'étire comme pour résister à l'attrait terrifiant du roseau qui, désormais membre à part entière, élément composant de son tronc, continue de danser sur lui...

Malakh se redresse brusquement et, se défaisant de mon étreinte, me colle de nouveau contre la porte, dos à lui et, saisissant l'une de mes jambes, s'insinue de nouveau en moi et célèbre par mes exclamations et mes gémissements la magnificence et la pureté de Dame Nature.
Mes canines vampiriques sortent d'elle-même et, luisant au clair de lune, cherchent un endroit à mordre.

Le chêne, imprudent, laisse traîner ses branches alors que cette fois c'est lui qui a pris le contrôle du roseau, et une branche passant près de la pourtant douce tête de la plante, se fait brusquement happer par l'étrange végétal. La sève jaillit de la blessure.

Les lèvres rouges, le sang affluant dans ma gorge, Malakh continue de prendre possession de mon corps alors que je m'approprie aussi le sien. Symbiose parfaite. Mes yeux se voilent d'un plaisir intense et complexe, tant gustatif, rassasiant que sensible dans le creux de mes reins.
Mes ongles viennent chercher une prise à la base de la nuque de l'homme tandis que je me cambre encore. Son bras m'a échappé mais il m'a ouvert l'appétit, je veux le boire, encore, encore...
« Modifié: vendredi 22 juin 2012, 15:18:57 par Enora »


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