Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

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Enora

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Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

samedi 12 novembre 2011, 18:11:14

_Allez avance, bordel, avance !

Enora titubait, traînant la patte, encore toute endormie par les calmants et autres sédatifs qu'on lui injectait continuellement depuis sa capture. La riposte des gardes fut rapide et efficace : d'un mouvement du poignet, ils la firent basculer sur le dos et la traînèrent comme un vieux sac jusqu'à l'entrée de sa cellule, où ils la jetèrent. Gémissant au contact du sol, la ESP.er réussit finalement à monter sur l'un des deux lits à la force de ses bras, lit sur lequel elle s'allongea. Elle avait la bouche pâteuse et si mal au crâne...
Les gardiens n'avaient pas même pris la peine de lui donner les vêtements carcéraux, ils lui avaient juste ôté ses armes.
Quelle connerie... Tout ça pour une histoire de combat... Le problème quand on est aussi réputée pour tuer un peu tout le monde, c'est que le nom vient vite aux oreilles de Hommes de lois, du coup, il suffit d'un peu de malchance... Et Enora n'était pas réputée pour être très chanceuse.

Tout avait pourtant bien commencé : une petite présomptueuse avait osé essayer de piquer l'homme que la jeune femme avait mis sous sa coupe pour la soirée, cette petite salope s'était enorgueilli et avait carrément défié Enora en combat "d'égale à égale", pour voir si elle était réellement digne de sa réputation... Est-ce que c'était sa faute si cette bécasse maniait aussi bien une arme blanche qu'une poule, un couteau ? Et était-ce de sa faute si cette grognasse s'était d'elle-même empalée sur sa lame ? Au moins... elle se serait faite empaler, peut-être pas par ce qu'elle aurait souhaité mais...!
Enora eut un rire pour elle-même, elle adorait voir ce genre de personne crever pour leurs bêtises, après tout, c'est eux qui le cherchaient... jamais elle.
Non, tout cela avait été plaisant, réellement plaisant...
Le problème c'est qu'il y avait une putain de flic là... Dans ce même bar et que, évidemment, quand elle avait entendu le nom d'Enora, quand elle l'avait vu tuer cette bonne femme... Bien sûr, ça a conforté tout ce qu'elle avait pu entendre sur cette folle meurtrière, cette "Dame Cruauté", ce qu'elle avait fait à son oncle, à ces hommes... On ne fait pas justice soi-même, à ce qu'il paraît.
Alors, hop, sédatif, arrestation, et maintenant... cette cellule... Une liste de meurtre longue comme le bras, des faits de tortures, de crimes odieux... Ah ! Oui, on ne s’ennuierait pas au procès...

Enora ferma les yeux, sa tête était si lourde, si lourde...

Lorsqu'elle s'éveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Il devait être près de midi. Se redressant, elle constata avec joie que son mal de crâne et son engourdissement étaient partis. Souriant cruellement, elle regarda tendrement les barreaux de sa cellule...


_A nous deux...!

Mobilisant ses pouvoirs, elle les envoya exploser contre lesdits barreaux... sur lesquels ils rebondirent pour venir la cueillir au ventre avec un craquement sinistre. Elle hurla de douleur au moment de l'impact, alors que sa tête venait heurter le mur du fond. Étendue sur le sol, elle passa une main sur le haut de son ventre : elle s'était brisée deux côtes.

_Oh c'est pas vrai... Ha !

Fermant ses yeux, elle réussit à les remettre en place par la force de son pouvoir. Vraisemblablement, elle n'avait rien d'abimer, comme organes... Mobilisant encore ses forces, et faisant fi de sa douleur, elle ressouda ensemble ses os.
Elle poussa un long soupir. Au même moment, un gardien passa devant sa cellule, goguenard :


_He, ma belle, ils sont beaux nos barreaux, n'est-ce pas ? Amuse-toi bien avec eux, ils sont équipés contre tes petits sorts... Amuse-toi, après tu testeras le mien !

Il eut un grand éclat de rire avant de passer son chemin, évitant de fait le crachat que lui destinait Enora. Quelle pourriture... !

Elle balaya la pièce des yeux : deux lits face à face, dans un coin, derrière un rideau, elle distinguait des toilettes avec un lavabo, une petite table de chevet, deux lampes au-dessus de chacun des lits, ainsi qu'une grande, au plafond, certainement reliée au système général d'extinction des feux.


_Eh bien c'est... cosy...

Elle s'allongea sur son matelas, fermant une nouvelle fois les yeux. La douleur de ses fractures précédentes était toujours là, mais elle commençait à se calmer, de toutes façons, elle avait l'habitude de la douleur... Elle sourit tendrement. Elle revoyait Gwenaëlle...

_Petite soeur... je ne mourrais pas, je te le jure, pas ici... Je t'aime...

Pour la seconde fois, elle sombra dans le sommeil.



_Hé, belle au bois dormant, réveille-toi !

L'injonction, brutale et sonore, tira la jeune femme de sa léthargie, elle se dressa sur ses pieds, s'approcha des barreaux.

_T'approches pas trop, princesse, tu risquerai d'entrer en contact avec le champ magnétique mis en place pour contrer tes pouvoirs. Bref. Ma belle, tu vas avoir un copain de cellule.

_Un ? Un copain ?

_Ouais, les cellules des hommes sont pleines, alors on va te le refourguer... Fais pas la tête, il nous restera toujours du temps, rien que toi et moi. Hahaha !

De même que l'autre chiure, il s'éloigna sans jeter un regard à la prisonnière.

_C'est pas vrai, bon sang...

Avec un grand cri elle balança ses poings sur les murs, avec une telle force qu'elle y creusa deux trous. De rage, elle se rendit dans la "salle de bain", tirant le rideau. Elle ôta son haut, scrutant son reflet dans le miroir. Ses yeux traduisaient sa panique, sa haine, sa folie... Un monstre. Elle rit. Se retournant, elle passa une main songeuse sur sa cicatrice, dans son dos... Un doux sourire se dessina sur ses lèvres. Mine de rien, elle regrettait ces quelques jours de torture qu'elle avait fait subir à son oncle et ces connards... C'était si... beau.
Entendant des pas dans le couloir, elle se rhabilla prestement et repassa dans la cellule. S'asseyant sur son lit, elle sentit quelque chose de dur sous ses fesses : ses cigarettes ! Joie ! Elle en alluma une, vrillant son regard bleu-vert vers la porte de la cellule, attendant que son compagnon d'infortune franchisse la porte.
« Modifié: samedi 12 novembre 2011, 19:02:55 par Enora »

Itami no Kyô

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 1 samedi 12 novembre 2011, 21:49:31

"Et notre Divin fit alors un Sacrifice. Il extirpa de ses cuisses ses propres fémurs et les plaça au milieu du cercle qu'il avait tracé de Son propre sang."

Il sentit un coup derrière sa tête. Visiblement son "escorte" était agacée des citations qu'il leur servait toutes les deux minutes, citations tirées d'écrits qu'ils ne connaissaient pas. Une voix rude dans son dos lui demanda gentiment de fermer sa grande gueule et de continuer d'avancer. Ils étaient énervés car il les avait traités d'ignorants, et les ignorants sont hostiles. Les gardes avaient fini par conclure que le nouveau détenu était fou. Pieds et poings liés, il avançait dans le couloir sombre en devisant et en raillant les hommes qui le conduisaient à sa cellule. Il avait reconnu sur ses jolis bracelets des gravures qui scellaient son mana dans son corps. Au moins, il n'y avait plus de flamme sur son bras. Mais il n'y avait plus la possibilité de tout faire péter. S'il était là, c'est parce qu'il avait été trop sot pour faire fi de ses principes.

En plus, ce n'était pas vraiment sa faute. Comme s'il avait pu prévoir que la meute de dragons le suivrait à l'odeur après qu'il ait tué le patriarche? Comme s'il avait pu savoir d'avance que les bestioles le suivraient jusqu'à Tekhos? Bon, d'accord, au final l'incendie qui s'était déclaré, et les immeubles qui s'étaient écroulés, c'était sa faute. Mais il fallait bien s'en débarrasser de ces lézards là non? En plus elle était belle l'armée du bled, à intervenir seulement une fois qu'il avait rétamé le dernier dragon! Bon, c'était marrant quand même, la cohorte de soldats qui sortait de nulle part pour l'encercler alors que les bâtiments continuaient de se péter la gueule juste derrière. Vu l'arsenal déployé, la tentative de fuite se serait soldée par des tirs qui auraient détruit une grande majorité de ses cellules. Et à ce qu'on lui avait dit, quand un Dieu est réduit à l'état de petites cellules en suspension, il met plusieurs mois à guérir. C'était un peu chiant. Mais ce n'était pas dans ses habitudes de faire du mal aux demoiselles. Enfin pas aux Mortelles. Pas en faisant exprès. Alors il avait mis ses mains derrière la tête en souriant et en abdiquant devant cette bonne centaine de jolies filles surentrainées. Il n'avait pas prévu que l'interpellation soit aussi violente, mais on passera les fantasmes de Kyô sous silence pour cette fois.

Vu qu'il n'avait pas les quelques soixante millions de pièces d'or nécessaires aux réparations et pour les familles des victimes, et qu'il avait refusé d'obtempérer en taisant tout simplement son nom, on n'avait pas attendu longtemps pour le coller 250 ans au trou, sans procès.

Ils atteignaient sa nouvelle cellule. Un des gardes sortit une clé et la tourna dans la cellule, alors que deux autres lui mettaient une lame sous la gorge. Il y avait deux autres gardes aussi, pointant leurs arbalètes au travers des barreaux. La cellule était déjà prise? Le garde adressa un sourire à Kyô en ouvrant la grille.

"Ta nouvelle colocataire t'attends!"

Le Dieu eut un haussement de sourcils. Il allait être enfermé avec une femme, et il n'était même pas capable de se faire des bandelettes pour voiler le haut de son corps. Bonjour la pudeur. Mais bon, il ne rechignait pas, et avança avec la mine triste d'un prisonnier, alors qu'il exultait de joie intérieurement. Il n'osait pas tourner la tête pour regarder à l'intérieur avant d'entrer. Il s'arrêta sur le seuil, regardant la codétenue. Ouf, elle est pas moche! Un nouveau coup derrière la tête avec un "allez avance!", et il était forcé d'entrer, de s'approcher. Pas moche du tout en fait! La porte se refermait derrière lui, il tourna la tête par-dessus son épaule et regarda celui qui aimait bien le frapper, avec un sourire narquois.

"Ah je vois, le gros connard là c'était juste pour le trajet, ensuite on me laisse avec la lady?"

Le concerné renforça sa prise sur son arme, déglutissant et fronçant les sourcils. Selon lui, le nouveau ne tiendrait pas longtemps.

"T'aurais au moins pu me détacher les pieds, gros babouin!"


Le type vira au rouge, et ses collègues l'emmenèrent. On entendit leurs pas s'éloigner, il s'adossa aux barreaux et leva deux doigts en V en guise de salut à la jeune femme. Il soutint son regard, les yeux dans les yeux. Des yeux vairons! Jackpot! Il brisa le silence qui venait à peine de s'abattre avec un "Yo!" espiègle pour accompagner son geste.
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 2 samedi 12 novembre 2011, 22:26:26

L'énergumène qui allait lui servir de compagnon de cellule était... pathétique. Maigrelet, torse nu, à l'allure nonchalante, il ne semblait n'avoir aucune manière en vérité. Par contre, il avait très certainement une grande estime de lui. Une espèce de séducteur. Un dragueur des plages au sourire freedent.
Enora le scrutait d'un oeil à la fois moqueur et méprisant. D'ailleurs, cela ne manqua pas. Il lâcha un "yo" avec un sourire pseudo séduisant, et faisant ce signe qui lui avait toujours échappé, avec ses doigts.
Il était réellement présomptueux, il avait suffi de l'entendre parler aux gardes pour s'en rendre compte, au-delà de sa dégaine. Il... répugnait Enora.
Levant un sourcil d'un air vaguement interrogatif, elle sourit grandement, une idée naissant dans son esprit : elle ne pouvait approcher des grilles, ni lancer quoi que ce soit dessus, en revanche, elle pouvait utiliser son pouvoir à l'intérieur des murs... D'un geste de la main et grâce à son pouvoir, elle fit décoller l'inconnu, le posa sur le lit en face de celui de la ESP.er :


_Ca, c'est ton lit. Moi c'est Enora et je suis pas du genre sympa et rigolote, encore moins avec les fanfarons dans ton genre, que les choses soient claires. Si tu m'emmerdes un peu trop, je te brise tous les membres et te noue les intestins entre eux. Je parle au sens propre et pas au figuré. Clair ?

Sans attendre de réponse, elle lui sourit, écrasa sa cigarette sur son pantalon de cuir et s'engouffra une nouvelle fois par le rideau, dans la salle d'eau. Posant ses mains sur les rebords du lavabo, elle releva sa tête pour observer son visage dans le miroir.

# Pourquoi ce genre d'insupportables personnages tombent-ils toujours sur moi...? #

Soupirant, elle retira son kimono, se retournant une seconde fois pour scruter sa cicatrice. Elle était douloureuse, aujourd'hui, et ses pouvoirs étaient inefficaces sur cette estafilade. Bougeant doucement son omoplate, elle grimaça. Sans doute une mauvaise chute.
Ignorant totalement son colocataire, elle repassa dans la cellule, son kimono à la main. S'asseyant sur son lit, tirant une nouvelle clope qu'elle alluma, elle entreprit d'ôter ses bottes. Torse nu, oubliant toujours l'effet qu'elle pouvait produire sur les hommes, elle retira bientôt son pantalon, finissant complètement nue. Sans un mot, elle se glissa sous les draps et, tirant de longues bouffées sur sa cigarette, elle passa sa main libre sous sa tête, ferma les yeux pour se plonger dans ses pensées.



[Je te rappelle que 'Nora n'a pas "conscience" de son corps autrement que comme objet de combat et, à l'occasion, comme moyen d'avoir du plaisir avec un autre corps. Toute notion de réelle séduction physique lui est plus ou moins étrangère]

Itami no Kyô

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 3 dimanche 13 novembre 2011, 17:09:46

Il avait des yeux tout ronds. Visiblement, elle ne l'aimait pas. C'est clair que pour le coup des membres et des intestins, il avait connu pire. Mais bon, en gros elle hésiterait pas à essayer de le tuer, même si c'était impossible. Il mettait sa mauvaise hueur sur le compte de l'enfermement. Après tout, il ne savait pas depuis combien de temps elle était là, et l'arrivée d'un homme viendrait sûrement déranger son quotidien de criminelle en cage. Elle se leva et se glissa de l'autre côté du rideau, on entendait de l'eau couler. Donc par là, ça devait faire office de salle de bain. Il parcourait la pièce des yeux. Même son placard à balais était plus accueillant. Et... Merde, personne ne savait qu'il était là, ni ses fidèles, ni tonton Arès, ni Onii-chan! Il regarda le lit de sa nouvelle colocataire. Un paquet de clopes! Il en tira une du paquet, l'alluma et reposa le tout juste avant qu'elle ne ressorte. Elle terminait de se désaper juste sous ses yeux: il n'en perdait pas une miette, mais se posait des questions. Est-ce qu'elle se moquait de sa présence ou voulait-elle juste le mettre au défi de faire quoi que ce soit? Il resta passif, et elle s'engouffra sous ses draps. Lui se recula sur son propre lit pour s'adosser au mur, ramenant ses genoux à son menton. Il se décida lui aussi à faire les présentations:

"Désolé si j'ai été grossier. Je m'appelle Kyô, je viens de prendre 250 ans sans procès. Les gens normaux s'en foutent, ils finissent par crever avant 40 ans. Moi en sortant j'aurais pas pris une ride..."

Tant qu'on y était, on pouvait sympathiser non? Elle ne réagissait même pas, lui tournant le dos. Il tira une autre bouffée sur sa clope, puis attrapa la chaîne qui attachait ses chevilles et tira. Les maillons se brisèrent et il les laissa tomber au pied de son lit. Il continua, histoire de nouer le dialogue:

"En plus bon, c'est pas vraiment ma faute. Ok, c'est vrai que j'ai rasé une bonne partie de Tekhos, mais c'était jamais que deux trois immeubles! En plus j'en avais même pas fait exprès!"

Il écarta les bras pour rompre le lien entre ses poignets et voilà, il était libre de tous mouvements. Il en profita pour s'étirer un peu et regarda ses bracelets. Ils allaient être durs à enlever, et ces saloperies le privaient toujours de son pouvoir. Il jura et bailla, puis il se lava, et tapota l'épaule d'Enora:

"Allez, je sens ton aura somnolente depuis que je suis là, tu vas quand même pas me faire croire que tu passes ta vie à piquer du nez? Hé, Enora-chan! Tu dors pas! T'es là pour quoi?"

N'étant pas du genre à demander de l'aide, il avait décidé de l'asticoter. Pour voir si elle lui briserait quand même les membres. Si elle pouvait en profiter pour casser ce qui restait de ses menottes, ça l'arrangeait.

"Tu portes jamais de sous-vêtements?"
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 4 dimanche 13 novembre 2011, 17:55:07

Non, en fait, elle aurait dû lui coudre la bouche.
Il ne s'arrêtait jamais de parler ?
Mais quel boulet ! Oh, le roi des chieurs !
Il n'arrêtait pas de déblatérer ses conneries, Enora se retourna vers le mur, avec le -très, très, très - faible espoir qu'il comprendrait qu'elle s'en moquait comme de l'an quarante, de ces histoires, et qu'elle voulait juste qu'on lui foute la paix. Mais apparemment il ne comprenait pas. Elle jeta sa clope consumée au pied de son lit sans même regarder. Elle entendait cliqueter les chaînes de... Kyô (quel foutu drôle de nom !), pour voir ce qu'il faisait elle jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule : elle l'avait peut-être un peu sous-estimé, il avait au moins pour lui sa force. De ce fait, elle constata que des runes étaient gravées dans le métal, bien que trop loin pour les voir distinctement, elle fit l'hypothèse que ses chaînes, à la manière des grilles de la geôle pour elle, étaient ensorcelées de façons à bloquer son ou ses pouvoirs...
Mine de rien, réfléchissant aux propos de l'indésirable, elle soupira d'un très léger soulagement : au moins ce n'était pas un humain.

Elle l'entendit soudain approcher, lui tapoter l'épaule. Faisant violemment volte-face elle planta son regard bicolore dans celui de son homologue.


_Tu portes jamais de sous-vêtements?

_Et tu ne sais pas te taire ? Ecoute, c'est simple, si tu n'arrives pas à fermer ta petite bouche de mignon petit trognon, je te soude les lèvres entre elles.

Se redressant dans son lit, elle balança les draps - fouettant au passage le visage de Kyô avec - et s'assit sur le bord. Avec un nouveau soupir, elle tira une cigarette de son...

_Tu m'as piqué une clope ?! Espèce de... Espèce de sale troll des cavernes, chiure de mouche ! bâtard ! Dégénéré de ta race !

Elle avait avancé sur Kyô, jusqu'à ce qu'il soit collé au mur, coincé entre ce dernier, et le corps nu d'Enora. Gonflant la poitrine de rage contenue, elle lui plaça les clopes sous le nez :

_Ca. C'est comme mon lit, mes fringues, et tout ce qui m'appartient : tu ne touches pas. Sauf autorisation de ma part. Tu es entravé par tes chaînes et, si je ne m'abuse, il n'y a que moi qui pourrais t'en libérer :

Pour illustrer son propos, faisant fi des lourdes attaches maintenant les lits dans le béton du sol, elle fit se tordre en une superbe torsade celui de Kyô.

_Donc. Si tu veux entrer dans mes faveurs pour obtenir ce que tu veux de moi, tu vas d'abord apprendre à te conduire comme quelqu'un de poli et de courtois... et surtout de discret. Est-ce que, cette fois, j'ai été assez claire !?

Face au silence de son interlocuteur, Enora sourit, saisissant la cigarette qu'elle avait commencé à sortir de son paquet, elle l'alluma sous le nez de Kyô.

_Maintenant. Si tu me le demandes gentiment et poliment, bien sûr que tu pourras me prendre une cigarette, à vrai dire, une fois que tu me l'auras demandé, tu pourras en prendre autant qu'il te plaira. Mais j'ai des principes, et les principes c'est important.
Tu es là pour 250ans, et je ne doute pas qu'après mon procès j'écope environ de la même peine, et je ne pense pas que les cellules se videront, alors apprenons à vivre ensemble. Quand bien même je meurs d'envie de te tuer...!


A son propre jeu de mots, Enora éclata de rire, soufflant sa fumée sur le visage de son codétenu. Enfin, elle se recula et retourna s'allonger sur son lit, regardant à travers la fenêtre, face à elle.

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 5 dimanche 13 novembre 2011, 18:24:53

Irritante, si irritante... C'était quoi son problème à elle, il voulait être gentil et taquin, et elle elle crisait! Et puis c'était quoi ses histoires? C'était elle qui avait besoin de lui non? D'une main il attrapa le bord de son lit et lança le grand objet sur Enora. La couchette torsadée s'abîma en partie sur le mur bruyamment, alors que Kyô s'avançait en brandissant le poing:

"D'où est-ce que tu te permets de dire que je suis inférieur à ma race? Sale conne, je suis le plus fort! Et t'es aussi gonflante que ma mère, si tu continues je vais vraiment te buter!"

Il se tourna et envoya son poing dans le mur. Pas solide comme construction, son poing était ressorti dans la cellule d'à côté. Heureusement qu'elle était vide... Il retourna ensuite près du lit d'Enora et éjecta le lit qu'il lui avait jeté dessus, en le lançant par-dessus son épaule. Il la saisit ensuite par la gorge sans la ménager, la fixant ensuite de ses yeux étincelants de colère. Elle était si irritante!

"Des Mortels j'en ai buté pour moins que ça! Et tu m'effraies pas avec tes pouvoirs ridicules! Sans ces foutus bracelets je mettrais pas longtemps à tout démolir ici! Tu peux pas me tuer! Je suis un Dieu!"

Il la laissa retomber sur son lit, et retourna à son propre plumard. Il le tordait dans l'autre sens, à la main. C'était bosselé et bancal maintenant, mais on pouvait s'asseoir dessus. Et c'est ce qu'il fit.

"T'as raison sur un point: les principes, c'est important. D'ordinaire je ne fais pas de mal aux femmes qui n'ont pas de sang divin, et t'en as pas. Cependant j'ai un autre principe... Non, plutôt un art de vivre. Je ne ploie jamais l'échine devant personne. Va falloir faire avec petite, je suis pas ta nounou."

Il sourit. C'était mesquin de l'infantiliser, mais en tant que Dieu, il était sûrement bien plus âgé qu'elle. Il soupira et écrasa sa cigarette contre sa couverture. Rien à faire, il ne comptait pas glander là. Il s'appuya les mains sur les genoux et se leva, en se dirigeant vers la grille:

"Bon, de toutes façons tu me gaves, je me casse!"

Il donna un coup de pied dans la grille, qui vint claquer contre le mur d'en face. C'était ouvert, ils pouvaient sortir. Et comme ça, elle arrêterait de le gonfler. Le problème, c'était ce type qu'on entendait courir au bout du couloir, et qui hurlait "ALEEEEERTE!". Bon, il aurait peut-être du vérifier avant d'enfoncer la porte. Mais Enora était si irritante!
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 6 dimanche 13 novembre 2011, 18:57:45

Enora sursauta en constatant la réaction de son colocataire, elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui résiste et, à vrai dire... Ce n'était pas pour lui déplaire. Elle poussa un cri en voyant le lit lui foncer dessus, s'étala contre son matelas pour l'éviter consciencieusement. Coincée entre les deux lits, elle l'entendait vaguement hurler de colère, un craquement sonore (sans doute un mur)... Elle soupira, attendant que la tempête se calme. Evidemment, ce ne fut pas le cas, soulevant le lit, il l'attrapa, manquant de l'étrangler (Enora ouvrit davantage ses poumons pour ne pas suffoquer), et voilà qu'il continuait à vomir ces stupidités, rien de bien nouveau, il allait la tuer, tout ça... Roulant des yeux, elle attendait que ça passe. Cependant, elle se figea : un dieu... Une saloperie de dieu... Sa haine s'éveilla tout aussi brutalement en elle, son sang ne fit qu'un tour.
Il avait réellement l'air fou de colère, le souci, c'est qu'il ne semblait pas réfléchir, sa colère le poussait à agir sans y penser, en deux-deux il fit éclater les barreaux et se retrouva dans le couloir, ne sachant où aller. On entendait déjà les sirènes qui arrachaient les tympans, les pas des gardes dans les escaliers.


_Pauvre con, glissa-t-elle entre ses lèvres.

Projetant son pouvoir, elle l'intercepta, le ramenant dans la cellule. Profitant de ce que le champ magnétique soit brisé par l'absence de la porte, elle la ressouda avec le reste de la grille, l'ayant au préalable redressée, réenclenchant du coup le pouvoir des barreaux, à peine scellée, la barrière lui renvoya son pouvoir - une seconde fois - l'envoyant valser directement sur le dieu, derrière elle. Ils étaient l'un sur l'autre quand les gardiens s'arrêtèrent devant leur cellule :

_Ils sont là tous les deux, c'est pas ici, continuez à chercher !

Gémissant de douleur, Enora bascula sur le côté, histoire de libérer son codétenu. Son bras était fracturé. Une belle fracture ouverte.

_Putain...

Elle ferma les yeux. Maintenant elle était épuisée, elle pourrait remettre l'os en place mais ressouder les chairs prendrait du temps.
Grimaçant, elle se hissa sur son lit, et remit effectivement son cubitus et son radius en place, elle ressouda les os, et referma partiellement la plaie, histoire que ça ne pisse plus le sang. S'allongeant, essoufflée, elle se tourna vers Kyô.


_Tout Dieu que tu sois, n'agis pas sans conséquence. C'est vrai, tu peux me tuer, et si je ne peux pas te tuer, je peux du moins te faire exploser en million de particules et tu mettras plus de trois cents ans à te ressouder, te rematérialiser... 
Je n'ai pas l'intention de moisir ici, Kyô. Seulement si tu ne réfléchis pas plus, si tu n'apprends pas à être... discret, comme je te le disais, tu réussiras juste à aggraver ton cas, et ils trouveront le moyen de te neutraliser définitivement. Sans doute dans une pièce sans aucune lumière, jamais, enchainé du crâne jusqu'aux orteils, frappé jour et nuit... Tu sais comme moi que c'est ce qui risque fort d'arriver..
.

Reprenant son souffle, elle continua en regardant le plafond :

_Tu m'es insupportable et je te le suis tout autant, mais évitons de comparer nos capacités de mutuelle destruction, on ira pas bien loin comme ça. Il vaudrait mieux pour nous essayer de trouver un moyen - discret - de sortir d'ici, tu ne crois pas...?

Pour la seconde fois, elle se tourna vers lui, lui faisant pour la première fois un sourire sincère :

_Désolée de t'être tombée dessus, il fallait bien que je referme la porte, histoire de camoufler ton... ton coup de sang. J'espère ne pas t'avoir blessé.

Enora faisait preuve d'une étonnante maîtrise d'elle-même. D'une part, elle haïssait les dieux, d'autre part, ce jeune blanc bec (il devait en effet être un jeune dieu) l'agaçait prodigieusement, et qui plus est, elle avait manqué se tuer en essayant de lui sauver la mise...
Mais il était évident qu'ils n'arriveraient à rien s'ils ne se mettaient pas à travailler ensemble.

Se redressant dans son lit, Enora referma encore la blessure de son bras, cette fois cela ne saignait plus du tout, mais elle avait toujours la chair plus ou moins à vif. Enfilant son kimono, elle regarda le lit de Kyô, toujours tordu. Ca, c'était simple à faire : elle le remit droit.
« Modifié: dimanche 13 novembre 2011, 19:03:55 par Enora »

Itami no Kyô

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Réponse 7 dimanche 13 novembre 2011, 20:29:20

Alors qu'il quittait la cellule, il sentait ses pieds décoller du sol, et il reculait alors qu'il voulait avancer. Il plantait sur elle son regard venimeux mais elle ne le regardait même pas. Elle réinstalla la grille, alors qu'il lui demandait ce qu'elle foutait bordel, et fut projetée sur lui. Il tenta d'amortir le choc mais tomba à la renverse avant d'avoir pu prendre ses appuis. Ça avait du être violent vu l'état de son bras, Kyô s'était à peine cogné la tête en tombant. Il ne voulait pas faire de cinéma pour si peu, il se frotta légèrement l'arrière du crâne et se releva. Enora s'était allongée, elle avait du gaspiller beaucoup d'énergie alors que lui ne pouvait même pas utiliser la sienne. C'était quoi ce speech bidon? A l'état de particules, il lui fallait environ six mois pour guérir, il le savait bien, il s'en était déjà pris une fois à Zeus. Pas deux. Cet enfoiré de vieux con n'avait même pas daigné se lever de son trône pour affronter Kyô. Lorsqu'elle se mit à parler de la pièce sans lumière, il arbora un sourire moqueur. L'obscurité était son domaine après tout, c'est propre à tout Dieu du Chaos qui se respecte. Vint finalement le moment le plus surprenant, celui où elle s'excusa. Il grogna et lâcha un merci inaudible.

Puis il s'en retourna vers la grille, inspectant les barreaux. Des glyphes de renvoi de sorts entre autres, pas étonnant qu'elle ait pris un sacré coup, c'était une sacrée combinaison magique. Sûrement pour éviter aux Mortels de faire des conneries du genre. Il parla sans même détourner les yeux des barreaux de sa cage.

"Je me fous d'être discret, c'est à toi que ça pose problème, personne ne peut arrêter une personne qu'il ne peut tuer. Je compte pas camper ici."

Il arracha les barreaux à la main. De toute façon, l'alerte était déjà lancée. Il laissait tomber chaque barre de métal au pied du lit d'Enora, comme pour lui dire qu'elle s'était embêtée pour rien. De toute façon, il allait sortir.

"Être enfermé à jamais ne m'effraie pas, en fait. Mon propre fils a été scellé dans une pièce vide au fond de l'Océan Atlantique, sur Terre, pendant deux millénaires par ma faute. Pendant que Moi, je l'oubliais, passant mes journées à assouvir mes envies de plaisir et mes ambitions. Je suis un très mauvais père, tu vois."

Il ramassa les vêtements d'Enora et lui envoya sur le visage avec négligence. Il fit ensuite venir à lui son arme (il le pouvait car faire apparaitre Suffering n'était pas son pouvoir mais bien celui de l'épée) et la posa sur le lit à côté de la jeune femme.

"C'est parce que je suis un mauvais père que je ne dois pas perdre mon temps dans ce trou. C'est mon enfant. Il est né de mes deux fémurs et de mon sang."

Il n'avait plus le choix maintenant. Il se devait de faire une chose qu'il n'avait jamais faite jusqu'alors. Il maudit intérieurement l'ensemble du monde carcéral et tous les magiciens de l'Histoire qui avaient un jour gravé ou écrit des sceaux magiques. Pour la première fois de sa vie, au pied du lit d'Enora, Kyô posa les genoux à terre et baissa la tête. Le visage empourpré par la honte, il présentait ses poignets à la télékinésiste. Oui, pour la première fois de sa vie, Kyô allait supplier qu'on l'aide.

"J'ai besoin d'aide... Je... S'il te plait, retire-Moi ces putain de bracelets, je dois sortir d'ici, MAINTENANT!"

Être enfermé à jamais ne m'effraie pas avait-il dit. C'était certes vrai, mais ça ne devait pas arriver maintenant. Pas avant qu'il ait arrêté son fils, pas avant qu'il ait été un vrai père. Et là, seulement à partir de là, il pourrait dire qu'il était meilleur que Zeus.
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 8 dimanche 13 novembre 2011, 21:38:48

Il n'était pas très content qu'elle l'ait refait entrer, mais il valait mieux éviter les gardes, maintenant ils devaient être partis dans une autre section de la prison... Ne restait que ceux des portes entre chaque couloir, à chaque passerelle... C'était de la folie...
Et voilà qu'à peine redressé il retournait devant les grilles. Il était encore plus têtu qu'elle. Un par un, il ôtait des barreaux de la cellule, les jetait à ses pieds, enfin devant le lit. Elle leva les yeux au ciel, elle essayait de se montrer raisonnable, et lui se montrait d'une provocation si... Elle serra les dents. Elle ne voulait pas rester croupir ici, et si elle voulait s'échapper... Elle porta son regard vers lui, de dos. Ouais, le seul espoir qu'elle avait c'était lui. Elle soupira, ne prêtant qu'une mince attention à ce qu'il disait : il était père ? La belle affaire, elle n'avait aucune idée de ce que cela pouvait avoir, comme sens. D'abord, parce qu'elle n'avait aucun souvenir du sien, d'autre part parce qu'étant une meurtrière, franchement, la fibre parentale n'était pas la plus développée en elle... On est d'ailleurs en droit de se demander si elle avait carrément la moindre idée de comment venait au monde un être vivant. Oui, la gestation, l'accouchement, l'"instinct maternel" était des notions qui lui étaient étrangères.
Son pantalon, jeté en pleine figure, la tira de ses pensées. Elle émit un grognement de rage... Il fallait pas qu'il charge trop la mule, non plus !
S'asseyant sur le bord du lit, elle l'enfila. Le cuir, froid, la fit frissonner. Elle attrapa ses bottes, les laça puis reporta son attention sur Kyô. Il venait de poser une longue et magnifique épée à côté d'elle... Le coeur d'Enora se serra : son épée, à elle, lui manquait. Elle ne se risqua pas à la prendre, elle n'était pas idiote au point d'essayer de prendre l'arme d'un dieu : si ça se trouve, elle était ensorcelée de telle façon qu'un mortel ne puisse la toucher, ce genre de chose... Et puis, elle n'aurait pas supporté, elle, que quelqu'un touche sa lame, elle respectait ça, au moins : "ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse". Oui, alors certes elle n'aimerait pas qu'on la torture, et qu'on la tue. Mais c'était pas pareil. C'est vrai, quoi.

Si elle n'avait été assise, Enora serait surement tombée sur le cul, comme on dit. Voilà qu'un dieu s'agenouillait devant elle et lui demandait, que dis-je ? la suppliait...!


_J'ai besoin d'aide... Je... S'il te plait, retire-Moi ces putain de bracelets, je dois sortir d'ici, MAINTENANT!

Elle sourit. Elle voyait que ça le faisait souffrir. Tant mieux, il se calmerait peut-être un peu comme ça. Tant mieux et en même temps Enora le plaignait : elle comprenait ce qui lui en coûtait. Elle lui posa doucement une main sur la joue, avec un sourire qui se voulait clairement amical.

_Pas la peine de crier, ni de te mettre à genoux, Kyô. Je pense avoir besoin de toi pour sortir d'ici, et tu as besoin de moi pour enlever ces... bijoux ? Disons que tu auras une dette envers moi, dès que je te les aurai enlevé. Mais d'abord, il faut que je boive.

Se disant, elle se dirigea à pas rapides dans la "salle d'eau", buvant de grandes lampées, elle finit de refermer sa plaie, la faire cicatriser complètement lui aurait demandé trop d'énergie sans doute. Elle repassa dans la pièce, enfonça son paquet de cigarette dans sa poche, s'approchant des grilles maintenant inoffensives, elle se retourna vers Kyô, le délestant mentalement de ses entraves.

_Maintenant tu as une dette envers moi, tâche de ne pas l'oublier. S'il te plaît.

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 9 mercredi 16 novembre 2011, 16:14:29

"Hahaha... Une dette?"

Une flamme sombre s'avivait dans l'obscurité. La voix résonnait dans les ténèbres de la cellule, le vent se levait dans cet espace clos. Un Dieu était libéré.
Alors qu'il revêtait les bandelettes qu'il avait toujours portées, une sensation de danger emplissait la petite cellule, un pressentiment de mort prochaine qui envahissait tout le couloir et les prisons proches. L'atmosphère se glaçait, un Démon était libéré.
Il se faufilait derrière elle et plaquait son avant bras sur sa gorge. De son autre bras d'où s'agitait la flamme noire, il lui montrait son arme, avec ces dents si dangereuses, Suffering. Elle portait bien son nom, elle ressemblait à une simple épée, dans cette main c'était l'incarnation même de la souffrance à venir. Et son propriétaire continuait à ricaner.

"Quelle dette? Je suis un Dieu du Chaos Enora, tu as eu tort de m'accorder ta confiance, tort de penser que je n'ai qu'une parole. Tu as besoin de Moi, mais maintenant je n'ai plus besoin de toi. Et puis tu m'as vu supplier non? Je ne peux pas te garder en vie..."

Tout était terminé, comme tant d'autres, il allait la tuer parce qu'elle l'énervait, et ensuite il sortirait, sans aucun problème notable. D'ici une heure, il était dehors, d'ici deux heures, il se changeait les idées avec des filles de joie comme si de rien n'était. C'était aussi simple que ça.

"Cependant..."

Sa main gauche se saisit du poignet droit de la jeune femme. Il la retourna pour qu'elle le regarde dans les yeux, il souriait sous son masque, bien que ses yeux restaient mauvais. Une chaîne jetait à la jeune femme son haut de kimono, alors que Kyô mit son arme dans la main de la Mortelle.

"Tu es téméraire et tu n'obéis à personne. Mon Nouveau Monde serait bien emmerdant s'il n'y avait que des gens que j'aimais bien. Je t'aime pas, mais je te déteste pas. Tu vas vivre parce que ça m'amuse."

Son regard se fit rieur et il passa délicatement sa main dans les cheveux d'Enora. Puis il la contourna, lui indiquant tout simplement de s'habiller pour ne pas attraper froid. Sortant dans le couloir pour voir s'il n'y avait personne, il observait son nouveau bibelot: une espèce de barrette, avec des fleurs et deux plumes maculées de sang. Elle avait l'air d'y tenir, elle ne l'enlevait même pas pour dormir. Il lui parlait sans se retourner.

"En attendant qu'on sorte, je vais garder ça. Si tu veux le récupérer, tu vas devoir te battre jusqu'au bout pour sortir. Garde mon jouet en attendant, je n'utilise cette épée que sur les ennemis de haut niveau. Et s'il y avait une aura puissante dans le coin, je le saurais."


Il attacha le petit ornement à son hakama, au niveau de sa taille, et tourna à gauche purement au hasard. Cette prison était un vrai dédale. Puis une autre intersection. A droite ou tout droit? Il allait se retourner pour voir où en était la jeune femme, quand trois hommes en armure apparurent. Ils étaient lourdement cuirassés, lourdement armés, et n'avaient pas l'air très contents de voir un homme hors de sa cellule. Arme en avant, ils chargeaient de façon coordonnée, comme quoi ils étaient bien formés. Ce qui ne servait pas à grand chose face à Kyô, qui préférait ne pas se salir les mains et adoptait rapidement la posture qui annonçait une Dark River. Lorsqu'il la relâcha, elle n'était pas des plus impressionnantes. Juste assez pour désintégrer trois clampins en armures. De la petite frappe quoi...
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 10 mardi 22 novembre 2011, 20:28:06

A peine les chaînes avaient-elles heurté le sol que l'atmosphère changea du tout au tout. La pièce s'assombrissait tandis qu'un mal insidieux se glissait dans toutes choses, répandant derrière lui une trainée malfaisante, oppressante, suffocante. La ESP.er porta la main à sa poitrine, qu'elle sentait opprimée. L'air semblait si dense, si... mauvais, elle avait le sentiment qu'elle allait étouffer dans la seconde, sa respiration s'altérait, irrégulière, elle tituba contre les barreaux encore debout de cette cage. Les barreaux...? Non... Elle sentait le torse chaud de Kyô dans son dos, elle sentit son bras glisser sur son ventre, sa poitrine, venant enserrer sa gorge, lui coupant davantage le souffle. Elle n'aurait jamais dû faire ça... Mais c'était sa seule chance...

_Quelle dette? Je suis un Dieu du Chaos Enora, tu as eu tort de m'accorder ta confiance, tort de penser que je n'ai qu'une parole. Tu as besoin de Moi, mais maintenant je n'ai plus besoin de toi. Et puis tu m'as vu supplier non? Je ne peux pas te garder en vie...

Un dieu...? Elle haïssait ces créatures. Impérieuses, arrogantes, stupides, cruelles, irresponsables, enfermées dans leur sûre suprématie, insupportables... Ils ne méritaient ni respect, ni adoration, ils méritaient de se balancer au bout d'une corde, ils méritaient de tous crever la bouche ouverte, dégueulant leur sang dans le caniveau, tous crever, tous pourrir...

Et qu'avaient-ils tous à vouloir la tuer...? Enora retint sa respiration, ses yeux se fermaient, l'image de cette épée gravée au fond de son crâne. C'était donc comme ça que ça allait finir....? Tout ça, pour ça ? Elle invoqua en elle le souvenir de sa soeur. Peut-être n'était-ce pas si mal, au fond... Retrouver enfin son ange, cesser de respirer de haine, cesser d'étouffer de toute cette haine, penser mourir de cette putain de haine... Au moins, qu'il fasse ça vite, elle ne tenait pas à souffrir le martyr ne serait-ce que quelques secondes de plus. Oui, finalement, mourir paraissait une douce idée. De toutes façons, vu la manière d'agir de ce... dieu, elle ne saurait sortir d'ici vivante. Quitte à mourir...

_Cependant... elle rouvrit brusquement ses yeux, tandis qu'il lui faisait faire volte-face, tu es téméraire et tu n'obéis à personne. Mon Nouveau Monde serait bien emmerdant s'il n'y avait que des gens que j'aimais bien. Je t'aime pas, mais je te déteste pas. Tu vas vivre parce que ça m'amuse.

Le sang de la mercenaire se figea de colère. Parce que ça l'amusait...? Tout dieu qu'il était, il dépassait les bornes ! Il passa sa main dans la longue chevelure de la jeune femme - geste qui la surpris tant et si bien qu'elle sursauta tout bonnement - avant de se détourner.

_En attendant qu'on sorte, je vais garder ça. Si tu veux le récupérer, tu vas devoir te battre jusqu'au bout pour sortir. Garde mon jouet en attendant, je n'utilise cette épée que sur les ennemis de haut niveau. Et s'il y avait une aura puissante dans le coin, je le saurais.

Elle leva les yeux vers lui : de quoi parlait-il ? Cette fois son sang se glaça d'effroi et de haine mêlés. Les plumes de Gwenaëlle...! Il lui avait pris son ornement... Il lui avait pris sa soeur...! Elle enfonça ses ongles dans ses paumes de main de haine, serrant si fort les poings que de minces filets de sang coulèrent le long de ses doigts serrés et gouttèrent doucement sur le sol.


_Rends-le moi.

Mais il avait déjà disparu dans la noirceur de ce couloir. Elle franchi la porte de la cellule juste pour le voir envoyer valser quelques gardiens. Elle jeta un regard derrière elle : leur cage était vide, elle y jeta alors l'épée, et sauta lestement devant le dieu :

_Rends-le moi. Maintenant.

Elle montrait les dents, menaçantes, et quoi qu'elle se sache incapable de lui faire subir quoi que ce soit, sa haine la dévorait toute crue. Elle envoya le dieu valser contre le mur :

_Tu as beau être un dieu, je ne transporterai pas ton épée, je ne porterai jamais les poubelles d'un voleur. Je me battrai, contre toi ou avec toi, selon que tu me rendes ou non ce qui m'appartient. Un dieu, d'ailleurs. Surprenant que tu te sois fait prendre, qu'aucun de tes pairs ne soit venu à ton secours... Quant à ton discours minable sur ton fils... Je m'en fous. Rends-moi ce que tu m'as pris. Dépêches-toi. Je n'ai pas peur de toi. Je préfère mourir pour une chose aussi futile que cet ornement que mourir pour t'aider, si tu me manques autant de respect... Le respect est à double sens, seigneur, et tout dieu que tu es, tu me le dois un minimum...
Et puis, je n'ai jamais entendu parlé de toi... Kyô... Non, ça ne me dit rien... Tu dois être un dieu fort important pour que les mortels t'ignorent, que tu te retrouves cloîtré ici et qu'en plus tes pairs t'abandonnent comme... un mortel.
Tu ne serais rien sans moi, présentement, tu n'aurais jamais réussi à te défaire de tes chaînes, pauvre type, tu ne serais rien...
Un rien qui devient un rien... Pour un dieu je ne te trouve pas si impressionnant
.

Elle le regardait, à la fois haineuse et méprisante.

_Ta lame t'attend dans ta cellule... A moins que tu ne la siffles, elle aussi...?

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 11 mercredi 23 novembre 2011, 19:38:22

"Wah, carrément..."

Sa réaction flegmatique faisait penser à un anglais à cinq heures de l'après-midi, comme s'il s'en cognait carrément. On ne distinguait aucune colère, aucune agressivité, jusqu'à ce qu'il n’exécute un rapide coup de pied sauté qui frappa violemment Enora dans la joue droite, la laissant défiler dans le couloir sans toucher le sol. En posant le pied pour se réceptionner, il envoyait une chaîne sombre à la poursuite de la femme, qui s'enroula autour de son cou. Kyô tira, et elle refit le couloir dans le sens inverse. Une fois revenue à sa hauteur, il la saisit par son nouveau collier. On aurait dit qu'il la tenait en laisse.
Jamais il n'avait frappé une femme mortelle jusque là. Il sortait de ses gonds, la levant de sa seule main gauche:

"Je n'ai pas besoin de mon pouvoir pour sortir, c'est juste que je n'ai pas de temps à perdre! Et tu es une vraie plaie, hors de question que je perde mon temps avec une petite conne irrécupérable!"

Il la plaqua contre le mur. Il savait déjà que le fait de la tenir ainsi devait lui faire mal à la nuque, en plus de l'étrangler. Ce n'est pas ça qui le retint de lui coller une droite dans l'abdomen. Courroucé? Ouais, peut-être un peu...

"Ensuite, la prochaine fois que tu me rapporte à un Mortel... Non, la prochaine fois que tu oses dire des autres Dieux qu'ils sont mes pairs, je n'hésiterais pas à te tuer! Et ne crois pas que se sera rapide et indolore! Gamine idiote!"


Il la laissa choir au sol, rattrapant l'amont de la laisse. Il désigna du doigt le petit ornement attaché à sa taille et la siffla, comme un sale clébard.

"Maintenant en route, ou je le fais péter Moi, ton grigri!"

Il se détourna et tira sur le lien, trainant la pauvre Mortelle derrière lui dans les couloirs. D'autres gardes, sûrement alertés par tout ce boucan, rappliquèrent en nombre sur son chemin. Il les écrasait tous sur le sol, contre les murs, de sa seule main libre et de quelques coups de pieds. Leurs armures lourdes d'acier semblaient se plier comme des feuilles de papier sous les coups, les pavés et la maçonnerie sur leur chemin devenaient peu à peu maculés de sang, comme quoi avec Enora, il s'était vraiment retenu. Il arpentait les chemins totalement au hasard, de toute façon ils se ressemblaient tous. Il s'arrêta devant une porte en bois sur laquelle il était indiqué "salle des gardes". Il parlait sèchement sans même poser ses yeux de feu sur la faible femme.

"Tu sais, la dignité, il y a parfois des moments où il vaut mieux la ravaler et faire avec. T'es prête à crever pour ton bibelot, alors que la seule condition pour que je te le rende c'était de pas faire chier et me suivre? Ok, je vais changer les clauses du contrat. Une fois sortis, je te rendrai ton ornement si je ne suis pas d'humeur à le faire exploser sous tes yeux. Et dès à présent, je me porte garant de ta libération, pas de ta protection. Si tu crèves, je laisse ton cadavre pourrir devant la porte d'entrée."

Il attrapa l'extrémité de la chaîne qui les liait et l'attacha autour de son poignet gauche, c'était plus pratique. Et puis il ouvrit tout simplement la porte, la salle avait été abandonnée en raison de l'alerte. Une salle des gardes, qui chercherait un fugitif ici?
La pièce semblait confortable, trois hamacs superposés dans un coin, un canapé et un fauteuil autour d'une table basse, un râtelier dévalisé, un billard, un frigo, et une autre porte où l'on voyait un chérubin en train de pisser. Kyô entra et se servit directement dans le frigo, attrapant un poulet fumé et une cervoise, et marmonnant "D'la viande et d'la bièèère!" avant de poser le tout sur la table de billard. Puis il refit apparaître Suffering dans sa main et la balança négligemment sur le canapé sans rien dire. Il laissait l'arme à disposition.
Suffering n'était bien sûr pas une arme ordinaire. Certaines voies du sabre disent que la lame possède une "âme" et qu'il est donc possible de "communiquer avec". Kyô avait fait la demande spéciale que son arme n'ait aucune âme et ne soit jamais qu'un outil, parce que si en plus je dois taper la discute avec mes accessoires, ça va devenir casse-couilles la baston.
Le Dieu s'avachit dans le hamac le plus bas et ferma les paupières. Il n'était pas question de dormir mais bien de se calmer, lui qui d'habitude était si doux et attentionné avec les femmes était à deux doigts de tuer Enora. Il sentait et entendait la chaîne s'agiter autour de son poignet, alors il grogna sans daigner ouvrir un œil.

"Au pied la chienne! Et arrête ton bordel!"

Il ressentit soudainement plusieurs auras plus puissantes pénétrer les lieux. Et ça puait les crétins de l'Ordre Immaculés, de plus leur agressivité prouvait qu'ils n'étaient pas là pour l'atelier couture. Il jugea bon de ne pas informer la jeune femme, parce que ça l'inquièterait... Non, en réalité c'était qu'elle n'avait qu'à le découvrir elle-même, parce qu'il était boudeur et qu'il n'en avait rien à faire, et que ça lui ferait les pieds à cette godiche.
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 12 lundi 12 décembre 2011, 16:04:23

La réplique, lâchée du bout des lèvres, aurait presque fait rire Enora. Et, vous voulez savoir... ? Un instant – court mais quand même – l'espace d'un tout petit instant, elle cru qu'il lui taperait sur l'épaule en éclatant de rire et en lui rendant l'ornement, limite s'il n'aurait pas dit qu'elle « en avait une sacrée paire ! » comme disent les humains. Mais ce n'était vraisemblablement pas le genre du dieu (sans blague?) Avant qu'elle n'ait pu réaliser quoi que ce soit, elle fut projetée violemment en arrière, avant qu'une chaîne ne vienne l'étrangler et la ramène près du dieu, qui la saisit à la gorge avant de la plaquer – sans douceur bien sûr – contre le mur. Les quatre impacts différents étaient allés crescendo dans la douleur, lui tirant une onomatopée de façon systématique.
Ses pieds ne touchaient plus sol, elle sentait son visage tourner au rouge tandis que son crâne allait sûrement exploser, pris ainsi entre deux forces contraires : le mur et le dieu. Ah oui, il était fâché-fâché-fâché. S'il n'avait pas été aussi brutal, honnêtement elle aurait rit : connaissez-vous quelque chose de plus jouissif que de mettre en boule un dieu ? Et puis c'était si facile... C'est tout irritable cette race ! Il suffit de souffler tout doucement sur leur prétention et c'est parti pour le grand spectacle. Oh, si elle n'avait été que spectatrice, nul doute qu'elle aurait été réjoui du spectacle. Non, le souci, c'est qu'elle partageait l'affiche avec ce fou dangereux, qu'ils jouaient une farce pré-Molière, et que, malheureusement, c'est elle qu'on foutait dans un sac de toile et qu'on rouait de coups pendant que le public riait. Ingrats.


_Je n'ai pas besoin de mon pouvoir pour sortir, c'est juste que je n'ai pas de temps à perdre! Et tu es une vraie plaie, hors de question que je perde mon temps avec une petite conne irrécupérable!
Ensuite, la prochaine fois que tu me rapporte à un Mortel... Non, la prochaine fois que tu oses dire des autres Dieux qu'ils sont mes pairs, je n'hésiterais pas à te tuer! Et ne crois pas que se sera rapide et indolore! Gamine idiote!


Ce qu'il venait de dire la laissa estomaquée (et toujours étranglée), il ne voulait être comparé aux autres dieux... ? Voilà qui le rendait beaucoup plus intéressant !
Cependant, elle ne put s'empêcher de remarquer qu'il ne dévoilait pas son rôle en tant que dieu, sans doute avait-elle fait mouche : ce n'était qu'un dieu subalterne... Très bien, elle le ferait chier avec ça.
Il la lâcha sans douceur, elle heurta le sol avec un grognement de douleur. Elle voulut porter ses mains à son cou pour se le masser, mais l'anneau d'acier était toujours là. Elle allait encore une fois l'injurier pour qu'il retire cette connerie, mais il ne lui laissa pas même le temps d'ouvrir la bouche :


_Maintenant en route, ou je le fais péter Moi, ton grigri!

Il l'avait... Sifflé ? Enora ne put réprimer un long grognement de haine. Elle tentait à grande peine de réprimer son envie de lui sauter à la gorge et lui arracher la carotide mais il se mit en route, alors qu'elle était toujours à genoux. Elle se retrouva donc à plat ventre, les grilles du sol lui arracha presque les seins, le corps frottant dessus. Mobilisant son pouvoir, elle se rétablit en douceur sur les jambes, massant douloureusement sa poitrine. L'étage au dessous et sur les couloirs environnant s'agglutinaient déjà de nombreux gardes, que Kyô réduisait à l'état de purée... Elle qui pensait se débarrasser de ses chaînes mentalement, se dit qu'il vaudrait mieux attendre que ce salopard soit calmé. Il lui déblatéra un discours tout droit sorti d'un film d'action américain, bourré de phrases clichées. Elle aurait aimé lui rétorqué que c'était l’hôpital qui se foutait de la charité, mais, une nouvelle fois, elle se tut. Quelque chose lui disait qu'il valait mieux pour le moment qu'elle la joue profil bas, et qu'elle se montre surtout plus maline que lui, sinon ce serait la catastrophe assurée. Il était aussi discret qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Poussant la porte de la salle des gardes, il se servit rapidement, avant de s'affaler dans un hamac, yeux clos. L'épée apparue, il la jeta sur le canapé, non loin de la mercenaire. Provocation ? Elle ne tenterait pas de l'enlever avec l'arme d'un autre. Elle avait ses principes, et même en pareille circonstance, elle se tenait à ses principes.
Tentant de dégager un peu d'espace entre l'acier et sa peau, elle triturait le collier en lorgnant la pièce. Laide. Et sombre. Crasseuse. Répugnante, en un mot.
Elle alla à son tour au frigo, prenant une bière. Elle avait du mal à contrôler ses pulsions meurtrières envers ce petit trou du cul, mais, en même temps, il l'amusait. Non, vraiment. Sa manière disproportionnée d'agir lui donnait le sentiment d'avoir face à elle... Un enfant. Un véritable gamin faisant des caprices pour un rien. Un gamin aux capacités surprenantes. Qui que soient ses parents, ils devaient amèrement regretter leur copulation. A moins que leur fils ne les ai tué.
Le problème d'Enora, c'est que, lorsqu'elle s'amuse, elle ne mesure pas forcément le danger. Elle avait bien conscience que le dieu tentait de se calmer, elle pouvait ressentir sa haine viscérale jusqu'au tréfonds d'elle-même, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Saisissant la chaîne à la base de son cou, elle la secoua de façon à la faire cliqueter.


_Au pied la chienne! Et arrête ton bordel!

Elle eut un grand sourire – qu'elle se permit seulement parce qu'il avait les yeux clos – ça marchait à tous les coups !

Alors qu'elle avançait vers le dieu, la bière à la main, elle se figea. Il y avait dans l'air quelque chose d'étrange. Une odeur... ? Une... Non... pas une odeur... Elle avait senti ça, une fois... Il y a bien longtemps... Où était-ce... ?
Le hangar. C'était ces types, ils étaient venus... Oui... Ils avaient retrouvé et ramassé les corps... Ils l'avaient trouvé, elle... Mais elle s'était enfui... Ils avaient dit qu'ils auraient pu s'occuper de son oncle d'une autre façon, que ce qu'elle avait fait été mal... Il fallait qu'elle vienne avec eux mais elle ne voulait pas... Oui, eux... Eux... Ils disaient que de toutes façons elle ne pourrait aller nulle part sa « colère te trahira toujours, on la sent à des miles à la ronde ! » N'empêche, ils avaient mis du temps avant de la retrouver...
Sa colère... Elle vrilla son regard sur Kyô. Ce petit con était encore plus en colère qu'elle. Elle ne voulait pas se faire repérer.
Une tonne de solutions défilèrent dans son esprit. Contrôler et anéantir sa colère...

Elle eut une grimace de dégout.

S'approchant du hamac du dieu, elle s'agenouilla devant lui.


_Kyô. Ils sont là.

Pas besoin de préciser.

_Je crois que j'ai une idée, mais ça ne va pas du tout te plaire... Ils me repèrent grâce à ma colère. La tienne est plus forte que la mienne présentement. J'imagine qu'ils te repèrent à autre chose mais, on peut peut-être essayer ça.

A vrai dire, elle disait ça plus pour elle, que pour lui. Sans lui poser de question, elle vint s'asseoir à califourchon sur lui et l'embrassa violemment.

[NAH!]

Itami no Kyô

Dieu

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 13 jeudi 15 décembre 2011, 21:57:51

Un baiser?
Par habitude, il s'était laissé faire. Mais son regard restait incendiaire. Quoi, elle avait soudainement décidé de faire ça pour calmer sa mauvaise humeur? Elle avait un grain... C'était idiot d'essayer de le manipuler ainsi, même s'il trouvait ça agréable. Ça restait intêressé, sans passion et banal. Il souriait quand même.
Leurs lèvres se séparèrent et il la laissa se redresser. Les mains du Dieu empoignèrent les revers de son kimono et il tira, dévoilant sa poitrine avec gourmandise. Jolis poumons... Il éclata de rire:

"Sans blague, t'es prête à faire tout ça parce que tu as peur de te faire gauler par quatre glands sortis du couvent? Elle est pas mal celle-là!"


Quatre, c'était pour minimiser, ils devaient bien être une vingtaine au bas mot, et pas des apprentis. Ils avaient dû découvrir que l'un des détenus était ce qu'ils nommaient une divinité hérétique. Bah, un Mortel est un Mortel. Il fit basculer Enora sur le côté et la laissa bêtement tomber. Il se leva à son tour, refit ses bandages et regarda sa main de feu noir. Le mana grandissait peu à peu, et il serra le poing, toujours souriant. Et puis il s'étira le cou en gémissant:

"Aaah, j'vais enfin pouvoir me dérouiller les muscles, tabasser les gardes était aussi emmerdant que de botter le cul d'un chiot sur le passage!"

Il fit craquer ses doigts et s'en retourna près de la table en faisant quelques à-coups sur la chaîne pour emmerder la femme. Il décapsula la bière, la siphonna d'un trait, puis arracha les deux pattes du poulet et s'approcha de la porte. Il ne jeta pas un regard à sa chienne.

"Pour la dernière fois prends cette putain d'épée! Elle est passée par des milliers de mains, je la laisse tout le temps trainer! En plus c'est pas de la camelote, c'est le vieux forgeron très moche qui l'a faite!"

Il mordit dans une des cuisses de poulet et délogea la porte avec un coup de pied mauvais, comme fond les bourrins dans les séries fantasy, ceux-qui sont trop cons pour ouvrir une porte avec sa poignée. Mais là il avait les mains prises, et les doigts gras. Il inspira très fort et se mit à beugler dans le couloir comme un sourd:

"Hé!! Les culs-bénis de mes couilles! On est lààà!~♫"

Il tira une rafale dans le couloir pour être sûr, et retourna dans la pièce, l'air de rien, en sifflant l'air d'une chanson paillarde, l'air léger. Il retourna s'allonger dans le hamac, comme si rien ne s'était passé, et tira encore sur la chaîne pour amener Enora. Ce serait tellement plus simple de claquer des doigts...

"Bon, ils devraient pas tarder maintenant, j'espère que t'as un plan! Parce que t'es enchaînée à Moi et que tu te démerdes, je veux faire la sieste!"

Il sourit, referma les yeux et essaya de s'endormir. Bien sûr qu'il allait l'aider, il n'avait pas que ça à foutre! Mais pour le moment, il la laissait se démerder toute seule. De toute façon, il y avait un Haut Paladin dans le groupe. Ça représentait donc un défi assez intéressant pour qu'il daigne se joindre au combat.

"Si tu tiens vraiment pas à essayer mon jouet, essaye les queues de billard... Mais j'te promets rien!"
Œil pour œil, dent pour dent.
Deuil pour deuil, sang pour sang.
Je purifie les maux par le feu,
je purifie le feu par les mots.

Your sorrow, your past, your path, your wrath. No justice, no prophets, no master, no regrets.


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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 14 vendredi 16 décembre 2011, 18:12:37

# Mais quel petit con... ! Quel espèce de merdeux ! #

Et il était là, allongé, tout fier de sa connerie, les bras croisés sous la tête... Elle dut faire un effort surhumain...

# Et puis merde. #

Elle lui colla une baffe magistrale. Tout dieu qu'il était, là il dépassait réellement les bornes.


_J'en ai rien à foutre que tu sois un dieu, mon grand. Rien à foutre si t'es pas foutu de respecter un tant soit peu les autres. Tu me traites comme ton chien, comme une sous-merde, comme... comme une humaine. Sauf que je t'interdis de me considérer comme une simple marchandise, okay ? Alors oui, encore une fois, je vais essayer de régler les conneries que tu as semé puisque tu n'es bon qu'à ça. Tu sais quoi ? Tu t'étonnes d'avoir été un mauvais père et je sais pas quoi, ben y a qu'à voir comment tu es en train d'agir maintenant. Et même, je crois qu'il vaudrait mieux pour ton fils qu'il crève dans son trou plutôt que tu ne viennes le « sauver ». De toutes façons malin comme tu es, tu ne réussirai probablement qu'à le tuer.

Rajustant son kimono, des larmes au coin des yeux tellement il la poussait à bout, elle se saisit en effet de l'épée du dieu. Contrairement à ce qu'elle avait imaginé jusqu'alors, elle n'était pas ensorcelée, juste puissante, elle pouvait le sentir, à son poids, à son équilibre et puis, bien sûr, à la force qu'elle dégageait.
A peine avait-elle eu le temps d'apprécier la qualité de l'arme que la porte s'ouvrait avec fracas. Elle ne jeta pas un regard à Kyô, elle le savait toujours immobile. Quatre types, baraqués, étaient entrés. Ils n'avaient pas vraiment l'air enclin à une négociation. Enora ne chercha pas à négocier. Se jetant sur celui de gauche, elle envoya celui à l'opposé contre le mur avec tant de force que son crâne s'y fracassa simplement, éjectant de la cervelle un peu partout. L'épée qu'elle tenait à la main semblait comme animée d'une volonté propre qui répondait à la sienne, en un éclair, celui sur lequel elle s'était jeté fut coupé en deux dans le sens de la longueur. Faisant volte-face vers les deux derniers, elle fit faire un arrêt cardiaque à l'un et lui fit vomir ses entrailles par le nez à l'autre (ce serait plus long et douloureux pour lui, mais il fallait planter un décor pour les prochains, la peur chez l'ennemi est un avantage dont on ne peut se priver).
Reculant derrière la porte, elle vit arriver quatre nouveaux, l'air un peu plus costauds que les autres, mais toujours dépourvus de pouvoirs. La ESP.er arracha tous les membres de l'un, étrangla deux des trois restant avec les mains ainsi arrachées de leur compagnon. Le troisième, elle lui fit éclater chaque veine du corps et lui brisa tous les os avant de déclencher une mort cérébrale.

Elle haletait, le visage bariolé de sang. Elle souriait, heureuse comme jamais. Peut-être avait-elle giflé le dieu un peu trop vite. Elle fit volte-face, se retrouvant face à lui, se mettant sur la pointe des pieds, elle lui déposa un nouveau baiser sur les lèvres


_Pardon, c'est vrai que c'est cool la baston. Excuse-moi..

Elle se doutait qu'une fois la bagarre finie, elle prendrait cher par ce dieu qui n'avait pas le pardon ou la compassion facile, mais pour le moment... Wah quelle éclate !

Cette fois seulement trois entrèrent, dont un tout encapuchonné comme dans les anciennes gravures représentant les mages anciens. Elle n'eut le temps de rien faire, une sorte de boule de lumière vint la cueillir au creux de l'estomac et l'envoya violemment contre le mur derrière. Il y eut un craquement sinistre dans ses flancs. Retombant au sol, l'épée échappa de ses mains...
Un filet de sang coulait de sa bouche tandis qu'elle ne voyait plus clairement les choses nulle part autour d'elle. Sous ses cheveux, à l'arrière de son crâne, une petite tâche de sang commençait à envahir le sol.
Elle tentait de se relever, mais rien n'y fit, et la tâche s'agrandit...


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