[Pv] La Belle & la Bête

Cette nuit-là, il faisait froid, horriblement froid. Elle jeta un regard sur l'horizon. Les nuages étaient bas ; le temps capricieux. La pleine lune baignait les bâtiments dans sa lueur spectrale. Sophia regarda un fugace instant les bâtiments en question. Plus de vieux immeubles fissurés, non, maintenant c'était des tours de Babel phosphorescentes qui ne prenaient pas la poussière. Les aiguilles de sa montre affichaient deux heures et demie. Elle avait terminé tard aujourd'hui. Le club avait reçu la visite d'un gros poisson, un riche commercial, venu chercher un peu de plaisir charnel entre deux contrats. On lui a réservé la pièce maîtresse, c'est-à-dire Sophia. C'était pas toujours facile de satisfaire ce genre de personne, elle aurait préféré être en compagnie de quelqu'un de séduisant, mais on en croise rarement dans les boites de strip-tease. On finissait par s'y habituer, et puis, ils payaient bien.

Elle traversait une ruelle en direction de son appartement du centre-ville, méfiante. C'était pas les tordus qui manquaient, elle en avait fait les frais. Il lui arrivait souvent d'être abordée par un admirateur trop collant. Faudrait qu'elle songe à passer son permis un jour, ça lui éviterait pas mal de soucis. A cette heure tardive, le quartier était désert, hormis quelques chiens se disputant un os et deux hommes allongeaient à même le sol, ivres mort.

La jeune femme sursauta en poussant un cri aigu, manquant de s'écrouler sur le trottoir. Un chat avait renversé une poubelle et lui avait filé entre les jambes en feulant. Un frisson lui parcourra l'échine et la glaça d'effroi. Elle avait l'impression d'être observée. Une peur instinctive. Peut-être se faisait-elle des idées ? La fatigue la rendait hystérique, elle devait avoir peur pour un rien. Un craquement. Elle se retourna brusquement : rien. Un néon grésillant dans le lointain. Un soupir lui échappa.

- Ce n'est qu'un chat, lança-t-elle à elle-même, faut arrêter de se stresser pour rien.

Elle devait avoir l'air ridicule à essayer de se raisonner à voix haute, mais c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se donner confiance. Elle avait envie d'une douche chaude, d'un bon repas, de caresser son chien, passer quelques heures allongée devant le divan, à regarder les programmes télévisés. Mais tout n'allait pas se passer comme elle voulait...

Accroupi sur un toit de la ville, Venom emplissait ses poumons de l’air glacé de la nuit. Un air froid et vif l’envahissait et parcourait chaque fibre de son être, palliant un peu l’excitation que celui-ci ressentait constamment et le besoin de bouger qui le dévorait.
Cette nuit allait être spécial et il s’en réjouissait d’avance, il avait prévu quelque chose qui allait lui procurer un plaisir fou, une chose qu’il n’avait plus fait depuis longtemps.

Trop occupé généralement à défoncer les murs, à se battre contre les super héros et mettre en avance la force brute qu’il avait en lui, il en avait presque oublié les plaisirs simple comme faire plier les gens,  les voir gémir de terreur devant lui. Néanmoins ce n’était pas ce qu’il avait prévu ce soir.
Ce soir, il allait exprimer l’un de ses désirs refoulés préféré : La domination totale.
 Le contrôle sur une personne et savoir qu’à tout instant chacun de ses actes et gestes est maitrisé lui procurait une sensation exquise en adrénaline que le symbiote ne pouvait qu’approuver.

La victime de ce soir était une fille, une strip teaseuse de choix pour être précis. Il l’avait observé toute la journée de dehors, puis en utilisant ses dons de polymorphes il avait pu entrer et la voir de plus près.
L’instinct du chasseur résonnait au fond de lui, il l’avait étudié et même s’il avait eu du mal à se retenir avait attendu pour qu’elle se retrouve seule de telles manières que la disparition soit la plus anodine possible. De telle façon qu’on ne sache jamais ce qu’il lui était arrivé…

Sophia… se doutait elle qu’elle ne reverrait sans doute jamais son chez soi ? Non évidemment…
Comment aurait-elle pu imaginer ce qui allait se produire ?
La respiration haletante il l’observait depuis le toit, il ne pouvait plus attendre, l’excitation malsaine qui était en lui atteignait son paroxysme.
Bondissant comme un félin et se glissant dans les ombres de la ruelle il la suivait doucement alors qu’elle passait les deux clochards, se rapprochant toujours plus doucement et surement d’elle il se délectait de ce moment.

Il était maintenant si près d’elle qu’il pouvait sentir son parfum, il jubilait intérieurement et aurait presque pu danser sur le rythme cardiaque de la pauvre demoiselle tellement celui-ci était intense.
Se décidant à en finir il lui donna un coup modéré sur le crâne de telle façon qu’elle tombe dans les pommes directement, ce qui fut le cas.

Un instant il crut l’avoir trop sévèrement touché mais au final le coup fut bien calculé et tout se passa comme prévu.  L’empoignant il ne put retenir un sourire approbateur en regardant ses mensurations, décidément l’amusement allait être total.
Bondissant avec sa victime inconsciente il se dirigea vers un entrepôt désaffecté qu’ils atteignirent en quelques acrobaties et jets de toiles, ce n’était pas pour ainsi dire l’antre attitré de notre ami symbiotique mais plutôt…l’un des endroits pour se cacher ou pour cacher quelqu’un.

« Ah…que c’est bon de rentrer…que de souvenirs ici et bientôt j’en aurais de nouveau… »


Venom se dirigea instinctivement vers l’aile est de l’entrepôt qu’il avait spécialement aménagé ces derniers jours pour ce qui venait de se produire.
N’en pouvant plus d’attendre et voulant s’amuser tout de suite avec sa victime il l’accrocha au mur avec un peu de toile. Mais de la façon qui lui plaisait, c’est-à-dire en l’accrochant suffisamment haut pour que la chute soit mortel et que l’équilibre semble instable à la victime, une bonne façon de commencer les présentations. (Elle est reliée au plafond avec un filet de toile solide assez épais sur tout le dos)

Il ne restait plus qu’à la réveiller la princesse pour que le spectacle puisse maintenant commencer.
Appuyant sur un bouton qui servait à l’ancienne fabrique il déclencha une sonnerie aiguë qui réveillerait sans doute la jeune femme. 

« Debout ma chérie…on va avoir du travail ensemble…»

Un son strident lui vrilla les tympans, comme si on lui enfonçait un tison brûlant dans l'oreille, et la tira brusquement de son inertie. Une alarme. Elle entrouvrit les yeux, complètement assommée par le manque de repos et le réveil brutal, et poussa un cri de stupeur. Son cœur bondit dans sa poitrine à une vitesse affolante. Elle était suspendue dans les airs, reliée au plafond par une sorte de filin attaché à son dos. La jeune femme paniqua un peu, battant des pieds et tentant de se délivrer, de desserrer les liens qui comprimaient ses poignets. La sensation de ne pas toucher terre lui était très désagréable et elle sentit son estomac se serrer. Elle finit par abandonner; la corde menaçante de céder à tout instant alors que la chute risquait de lui être fatale, vu la hauteur à laquelle elle était maintenue. Elle inspira une bouffée d'air et se détendit.

Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? Comment était-elle arrivée jusqu'ici ? La dernière chose dont elle se souvenait, c'est qu'elle avait terminé son service et qu'elle était sur le chemin du retour. Puis, plus rien. Le noir total. Et là, elle se réveillait ici.

Sophia se trouvait dans une sorte d'énorme hangar abandonné. Elle n'avait pas la moindre idée d'où pouvait-il se trouver. Il y avait quelqu'un en-dessous d'elle. Un homme. Il portait une sorte de... costume. Intégralement noire, moulant. Elle présuma que c'était très certainement lui qui l'avait conduit là. Sur quel malade avait-t-elle bien pu tomber cette fois...

Une douleur vive lui brûla l'abdomen : la faim la tiraillait. Voilà plus de dix heures qu'elle n'avait rien avalée, son dernier repas datant du déjeuner de la veille. La captive poussa un gémissement plaintif.

Après quelques minutes de réflexion elle s'adressa à son geôlier. Elle était fatiguée, avait faim et n'était pas vraiment en position de force face à lui. Il valait mieux pour elle de ne pas résister et de se soumettre à l'homme, même si elle détestait cette idée. A cet instant, sa fierté lui semblait moins importante que sa vie.

- Relâchez moi, s'il vous plaît...

Le ton intimait la supplication mais restait parfaitement calme. Elle en avait vu d'autre, ce n'était pas ça qui allait l'intimider.

Venom exultait et pourtant il ne s’était encore « rien » produit, mais le simple fait d’entendre la voix de sa victime si implorante le mettait dans un état frénétique et il se retenait à grand peine de se lâcher sur sa victime sur l’instant pour lui faire subir les pires sévices.
Il aimait prendre le temps d’imaginer tout ce qu’il pourrait lui faire subir maintenant qu’elle était complétement à sa merci, d’autant plus qu’au vu de sa voix elle pensait sans doute être tombée sur un banale psychopathe en costume voulant abuser d’elle.

Il hésita un moment à lui donner raison grâce à ses dons de polymorphe en prenant l’apparence d’un « humain », mais son cœur battant a tout rompre et son instinct lui ordonnait de ne pas prendre de gant avec elle, au final il pourrait toujours utiliser ça plus tard si nécessaire.
Pour l’instant il voulait ressentir son désespoir face à la situation dans laquelle elle se trouvait et pour ça, rien ne valait l’exemple.

« On ne t’entend pas bien…tu devrais venir plus près… »

Coupant le mince fil de toile qui retenait Sophia grâce à un jet rapide et concentré de toile, celle-ci dégringolait désormais à vive allure vers le sol.
Même s’il aurait sans doute mieux valu pour elle qu’elle finisse sa course vers le sol, cela n’était pas l’intention de Venom qui avait réalisé un peu au-dessus du sol et sous elle une toile qui amorti sa chute et sur laquelle elle rebondit une fois.

Se décidant à l’effrayer au maximum il s’approcha d’elle d’un pas lent et en affichant un sourire malsain sur le visage, il voulait qu’elle prenne conscience du cauchemar qu’elle vivait et allait vivre.
Une fois suffisamment près il passa son horrible langue au niveau de la poitrine de la jeune femme, la bave du monstre collant sur son T short bleu.

« A genou, A genou tout de suite ! Bien…je vais t’expliquer un peu comment cela se passe ici… tu es en enfer et moi je suis le diable tu comprends ? Tu vas m’appeler maitre désormais et  si tu veux avoir une chance de retrouver ta pitoyable vie tu as intérêt à être sage et  obéissante, sinon… »

Il fit un large sourire dévoilant ses dents toutes plus aiguisées les unes que les autres, ouvrant bien grand la mâchoire il finit par la faire claquer dans le vide lui laissant à loisir comprendre l’avertissement donner.

« Tu vas commencer par danser pour moi, mais ce n’est pas tout. C’est juste pour le visuel, pendant que tu danses je veux que tu me racontes tes plus petits secrets. Tes fantasmes, tes peurs, ce qui te fait grimper au rideau je veux tout connaitre, tu va te mettre a nue en quelque sorte... Fait attention à ne pas me mentir…cela serait fâcheux pour toi… et enlève moi ce blouson il fait bon ici et tu n’en auras pas besoin de toute façon. »