Chiche ou pas chiche ? °° Erwan Mc Laan

°° Mesdames et messieurs, pour votre plus grand plaisir, je vais disparaître ! Aucuns trucages, promis ! Si vous ne me croyez pas, venez donc voir vous-même. L'armoire est hermétique, et sans aucunes issues dérobées. C'est magiiiique... Et ce tour sera le clou du spectacle. Vous pourrez vous dirigez vers la sortie sitôt que j'aurais disparus.

J'offre un sourire lumineux à mon public. Trois personnes se lèvent, sceptique, alors que la foule m'applaudit toujours. Ils vérifient méticuleusement l'armoire, vont même jusqu'à la retourner pour trouver un panneau dérobée ou un bouton, ou autre. Mais ils doivent s'avouer vaincus, et reprennent leur place en fronçant les sourcils. Ce tour est mon préféré. En plus, il marque la fin du spectacle. Je m'incline face à mon public, ignorant les trois pervers qui se sont mis devant pour mater mon décolleté, et je fait volte-face pour entrer dans l'armoire. Mes assistants ferment l’armoire avec les chaînes, et des gens du public viennent tester la solidité de ces chaînes. Puis, trois coups brefs sur l'armoire. C'est le signal que tout est prêt. Je me concentre. Et...

°° Transport !

Pouf ! Je disparais de l'armoire. Normalement, je devrais atterrir dans ma loge. En effet, c'est la destination à laquelle je pensais très fort en prononçant les mots magiques. Mais voilà, y a un dieu qui doit trouver marrant de me foutre dans des situations embarrassantes car j'atterris dans une espèce de petite caravane, en plein sur... Un couple lors de leurs ébats. Plus exactement, j'atterris à califourchon sur le torse de l'homme, tandis que sa femme le chevauche en Amazone inversée.

J'écarquille les yeux, restant un moment figée par la stupeur, puis je balbutie des excuses et me dépêche de me tirer de là. Je tombe d'ailleurs, en essayant de mettre pied à terre, et détale hors de la caravane. Je m'en étais éloignée de quelques mètres lorsqu'un cri perçant a déchiré l'air. Apparemment, la femme venait de capter la scène. Je cours de plus belle, et tourne au hasard dans diverses ruelles, avant d'atterrir devant un établissement de jeu. Jeux de cartes apparemment. Je m'y engouffre, rapidement, et finit par me rendre compte que ce n'est pas que des cartes. Il y a une scène, et des danseuses font leur show. Plus loin, il y a des alcôves pour des rendez-vous privés, ou pour se détendre un peu seul ou à plusieurs, un verre à la main. Je choisis au hasard l'une de ses alcôves, tirant le rideau face à moi pour masquer l'intérieur, et me raidi en entendant un cri de femme à nouveau, se plaignant d'une voleuse et d'une voyeuse, me décrivant parfaitement.

Aïe... Aïe... Aïe... Je suis mal barrée. Très mal barrée. Surtout si les gens ont fait attention à moi, me détaillant soigneusement. Je me laisse tomber sur le bord du petit canapé, et je soupire, ironique :

°° Chiche ou pas chiche de m'repérer...

Oui, je fais la maline, mais je suis seule, non ? Et dans une alcôve pour une personne apparemment, vu l'étroitesse du canapé. Mais j’aperçois alors que cette alcôve est reliée à celle d'à côté par un autre rideau. Comme si c'était une alcôve conçue pour accueillir deux ou trois personnes, mais que l'on pouvait séparer avec un paravent. Reste plus qu'à prier que personne ne soit là. Mais j'ai pas vraiment envie de tirer le rideau pour le constater. Surtout quand j'entends des pas près du rideau tiré...

Erwan entendit distinctement crier sa danseuse, et sortit hors de son bureau, où venait de s'allumer une cigarette. Affolée, Lily, la danseuse en question, vêtue d'un corset et de bas résilles bariolés, ôta le loup rouge qu'elle portait sur le visage. Le jeune homme put discerner, dans sa chevelure, quelques plumes folles de couleurs jaunes, rouges, vertes, qui s'agitaient en suivant ses mouvements de têtes. La belle créature venait de finir son show, et elle n'avait même pas pris le temps de se rhabiller avant de sauter sur le jeune homme, les joues rougeoyantes et les yeux grands ouverts. Elle s'agrippa comme une furie à la chemise du jeune homme, tirant dessus sans aucune délicatesse. C'est pas des manières pour s'adresser à son patron, ça ... songea t'il, presque las.

- Que se passe t'il ? demanda t'il, inquiet.

- Il y a une voleuse, quelque part, dans les alcôves installées récemment !

- Je m'en occupe ...

- On m'a déjà volé 5OO dollars, Erwan ! Je ne veux pas que ça se reproduise !

Les sourcils froncés, le jeune homme partit en direction desdites alcôves. Des voleurs, des voleuses, il en avait attrapé une bonne partie. L'argent et les bijoux des danseuses étaient de qualités, et il retrouvait facilement des tenues volées chez des concurrents. Ce genre de situation l'agaçait au plus haut point ... La cigarette coincée entre les dents, il s'approcha de ces pièces. Neuves, elles servaient à se retrouver, parfois avec des danseuses, souvent entre amis, afin de boire, loin du tapage qu'offrait le reste du club. Un bon investissement ... Les filles pouvaient y faire, si elles le souhaitaient, des prestations privées. Il jeta un oeil vers une autre danseuse, pâle et filiforme, arborant une tenue en cuir assez étrange, qui lui indiqua du bout du doigt la "cabine" dans laquelle l'inconnue s'était dissimulée. Erwan la remercia d'un signe de la main, et tira une bouffée de tabac avant d'écarter du bout des doigts le rideau, découvrant petit à petit qui se cachait derrière ce tenture pourpre.

Il arbora un fin sourire en la voyant, assise sur le divan. Et ne dit pas un moment, se contentant de l'interroger du regard ... Et presque de la déshabiller des yeux. Il retira la cigarette d'entre ses lèvres. Elle était plutôt agréable à regarder, et ne semblait pas lui vouloir de mal. Mais il ne se laissa pas amadouer, et s'avança dans la pièce, entrant avec elle, mais ne s'asseyant pas, préférant rester debout, à la regarder avec ses yeux brillants, et ce regard qui mettait mal à l'aise ... Intentionnellement. Il avait entendu, avant d'entrer, son " Chiche ou pas chiche ". Il se contenta alors de dire, simplement, avec un sourire, certes, mais un ton sec :

- Chiche.

Et merde. Je rouvre les yeux (ouais, j'avais fermé les yeux en soupirant une enième fois), et je lève mon regard vers cette voix qui vient de répondre à ma provocation -en l'air, certes, mais provocation tout de même- d'un ton sec. Je me mord la lèvre, un peu paniquée, et esquisse un sourire crispé.

°° Héhé... Euh... Bonsoir ?

Je susi tendue ouais. Mes épaules sont raides, et mon souffle est précipité aussi. D'ailleurs, j'ai une des baleines du corset qui me rentre dans les côtes, et ça fait mal aussi. Je croise les jambes, incertaine, et lisse la jupe de ma robe. Jupe courte oui, mais sombre, contrastant avec mon teint pâle. D'ailleurs (bis), je dois être plus blanche que blanche. J'avais nettement entendu le terme "voleuse" lors du remue-ménage, et ça ne me plaisais pas du tout. Pas plus que le ton de l'homme en face de moi, qui s'obstinait à rester debout sans rien dire d'autre. Son sourire n'était pas rassurant vu le ton employé, et je finis par craquer, grommelant à moitié :

°° J'vous l'dis tout d'suite, j'suis pas une voleuse. Tout ce que j'ai est à moi. Je ne suis qu'une humble... Artiste. Oui, une artiste.

Hé, je ne suis pas folle, je ne vais pas crier sur les toits ce que je suis quand même. Je ne suis même pas sûre moi-même de ce que je suis. Sorcière ? Ou créature bizarre ? Je n'en savais rien.

D'une main nerveuse, je redresse un peu mon chapeau, et écarte quelques mèches folles de mon visage. Avant d'esquisser un sourire ironique :

°° Chiche ou pas chiche de le prouver ?

Non, non, non ! Je n'aurais pas dû dire ça. Je me laisse emporter là, l'ironie ne me sied guère. Dans quels ennuis je me suis encore fourrée... J'vous l'dis, ça va m'retomber sur le coin d'la figure ça. A moins qu'il soit compréhensif... D'ailleurs, je m'empresse de rajouter :

°° D'solée. J'suis un poil nerveuse. Et un peu perdue aussi.

Erwan la laissa parler, son sourire grandissant au fur et à mesure de ses paroles. Une artiste ? Il peinait à y croire ... A ses yeux, cette jolie blonde était une petite voleuse de bas-étage, qui cherchait surtout à se sortir de cette mauvaise passe. Mais Erwan ne faisait pas de mal aux femmes. Il ne se voyait pas la gifler, l'insulter, non ... Dans ses ébats, certes, il était quelqu'un aimant jouer avec ses pulsions, mais là ... Non. Il tira une nouvelle bouffée de tabac, sans répondre tout de suite, la couvant presque du regard, vérifiant si elle ne dissimulait pas quelque chose sur elle, susceptible de révéler ce qu'elle faisait vraiment là.

Il s'approcha un moment d'elle, curieux de voir ce qu'elle était capable de faire pour prouver qu'elle était une artiste. Alors, dans un sourire, et avec un ton plus doux et moins agressif, il répondit :

- Chiche ...

Mais cette fois, il arborait un réel sourire. Sa soirée - qu'il devait passer à faire ses comptes - allait sûrement être plus amusante qu'il ne l'avait pensé. Dehors, les filles s'agitaient, continuant le show avec un professionnalisme qui l'étonnait. Il aimait savoir qu'elle se sentait bien, ici, à " Pigalle ". Il inspira à nouveau sur sa cigarette, laissant le tabac brûlant embraser ses poumons.

- Tu viens d'apparaître chez moi, sans qu'on te voit entrer. Tu t'es cachée, chez moi, sans aucune explication ... Aussi, permets-moi d'avoir des doutes sur ton honnêteté.

Avoua t'il, en toute franchise. Il avait eu affaire à une bonne clique de voleuses, aussi devait-il se montrer méfiant ... Une manière de ne pas ruiner son commerce, et de veiller sur ses "filles", comme il l'avait toujours fait, et comme il le ferait toujours. Il dévisagea à nouveau la jeune femme, cherchant une once de sincérité dans son regard ... Mais il était sûr d'une chose. Si elle était effectivement une artiste, une magicienne, ou quoi que ce soit d'autre, elle devrait le lui prouver, afin qu'il la laisse sortir sans appeler les flics. Et puis, ce jeu du Chiche l'amusait assez pour ne pas appeler les autorités immédiatement ...

Ma mâchoire manque de se décrocher alors que je l'entends répondre un " Chiche ", une nouvelle fois. J'écarquilles les yeux, encore, et le dévisage à nouveau, franchement surprise. D'autres n'auraient pas eu cette... Cette quoi d'ailleurs ? Cette patience ? Cette retenue ? Bref, d'autres auraient sauté sur l'occasion de me faire chanter ou autre. Mais... Curieusement... Pas lui. J'esquisse à nouveau un sourire, amusé cette fois. Sourire qui fond dans la seconde, lorsqu'il parla à nouveau. Je restais -douloureusement, je vous le dis- raidie, et ne put étouffer la lueur d'orgueil qui a illuminé mon regard. Des doutes sur mon honnêteté, franchement !

D'accord, je mens souvent sur mon âge. Enfin, je déguise la vérité. Je ne vais pas dire à tous le monde : " Coucou, moi c'est Joy, j'ai trois siècles et demi et je suis une sorte de sorcière ! ". Non, vraiment... Inimaginable. Je suis sûre que si je suis honnête là-dessus, on me traitera de menteuse. Je relevais alors le menton, comme en signe de défi, et susurrais :

°° J'aurais difficilement pu m'expliquer avec la furie qui me poursuivais...

Bam. Joy, reprends-toi bordel ! Ouais, je me laisse aller, je réagis à l'instinct, et c'est pas forcément brillant. Comme apparemment cet établissement est à lui, il a -presque- tout pouvoirs. Je résiste à l'envie de grincer des dents, et me décale un peu, comme pour lui permettre de prendre place à mes côtés. Sauf qu'en réalité, je cherche la manière la plus... La moins... La plus élégante de redresser cette baleine qui m'irrite. J'ai l'impression qu'elle va me rentrer dans les côtes. Je croise les bras, et mes doigts palpent discrètement le velours violacé, cherchant à redresser la tige métallique.

°° En réalité, je suis plutôt un genre de... Magicienne ? Sorcière ? Tu sais, ces tours de magie que l'on voit dans les cirques etc...

Je sors la baguette magique -factice- de mon décolleté et tapote brièvement la table avec en me concentrant un peu.

°° Change !

Hop, un " pouf " plus tard, la tabe vernie, rouge profond, se transforme en un verre à pied avec du vin rouge -un grand cru- à l'intérieur. Mais, encore une fois, j'ai agi à l'instinct, offensée qu'il doute de mon honnêteté. Encore des ennuis ? Possible.

°° Tadam.

Je me penchais, évitant de frôler les jambes du jeune homme de mes bras, et attrapais le verre à pied en le lui présentant. Un nouveau sourire ornait mes lèvres. Malicieux.

°° Chiche ou pas chiche de goûter ?

La furie qui la poursuivait ? Erwan accueillit cette remarque avec un sourire, amusé ... Pour sûr, cette chère Lily était une furie, limite paranoïaque, et franchement souvent agaçante. Mais le jeune l'homme l'appréciait, pour son sourire et son franc-parler, et aussi sa manière de danser ... Le spectacle de Lily était presque devenu une légende, dans ce club, alors pas question de la laisser s'envoler. Il entendit, derrière lui, une foule d'applaudissements, et le début d'une nouvelle musique. Les filles allaient danser toute la nuit ... Il leur paierait à toutes un coup, demain soir.

Toujours est-il qu'il la laissa faire son tour. Elle était amusante, à chercher à se dépatouiller de cette situation par tous les moyens. Il accepta son invitation en se plaçant à ses côtés, impatient de voir ce qu'elle lui réservait ... Et il ne fut pas déçu. Il en vint même à écarquiller les yeux, tout autant surpris que ravi. Elle n'était ni une menteuse, ni une voleuse ... Il aurait presque pu pousser un soupir de soulagement. Et il renonça à appeler les autorités. Quand elle proposa de boire, il n'eut qu'une large sourire, et sa seule réponse fut :

- Pour un français, ce serait un outrage de refuser de boire du vin.

Le vin était une chose qu'il affectionnait ... Mais seulement le vin français. Les pâles imitations délivrées par d'autre pays ne l'impressionnait pas autant que quand cette boisson sortait, fraiche, d'un vignoble d'origine française. Appelez ça chauvinisme si vous voulez ... Toujours est-il qu'en matière d'alcool, Erwan était exigeant. Et ce vin rouge, là, semblait être plein de promesses.

Il attrapa entre ses doigts le verre, le porta à ses lèvres, mais n'osa pas le goûter, méfiant. Il maintint son sourire, et lui tendit le verre.

- Chiche ou pas chiche de me prouver définitivement que vous ne me voulez pas de mal ?

Un sourire amusé passa sur son visage. Oh, il voulait jouer, voilà tout ... Et s'assurer qu'elle était sans danger, bien qu'il s'en doutait un peu.

Je retins un gloussement à son commentaire. Au moins, une chose était certaine. Il ne venait pas d'ici non plus. Je doute qu'il y ait un coin appelé France par ici. Donc il a dû arriver de la même manière que moi, ou à peu près. Il pourrait sans doute m'aider à filer d'ici. Mais seulement lorsque j'aurais un peu exploré à ma guise. Chose que je n'avais pu faire, étant donné que j'ai atterri au milieu des ébats d'un couple dont la femme semblait très vindicative.

°° Vrai. Surtout un grand cru tel que celui-ci...

Je souris, et me rendit compte -avec un temps de retard- qu'il venait de s'asseoir à mes côtés, comme je l'y avais invité. Muettement. Je l'observais, son manège avec le verre, et compris ce qui le retenait lorsqu'il parla à nouveau. Levant les yeux au ciel, un peu agacée malgré moi que l'on doute de mon honnêteté, j'acquiesçais :

°° Chiche, pour sûr.

Et je posais mes doigts sur son poignet pour guider le verre à mes lèvres, le renversant doucement, et j'en bus deux gorgées. Je libérais alors sa main, et me léchais les lèvres par reflexe, appréciant la petite goutte qui y était restée. Je me détendis ensuite contre le dossier du divan, rangeant la baguette à sa place. C'est-à-dire, dans mon décolleté, comme pour les pourboires et mes économies, en général. Je portais une main à mon chapeau pour l'ôter, le posant à terre, tout près de moi. Une main dans les cheveux, je leur redonnais un peu de volume, avant d'attirer une nouvelle fois le verre vers mes lèvres, avalant une autre gorgée.

Une idée amusante m'étais venue en tête, pour continuer dans la lignée des " Chiche ou pas chiche ? ", et je ne me léchais pas les lèvres cette fois-ci, adressant un sourire malicieux au jeune homme.

°° Chiche ou pas chiche.. De ne pas gaspiller ce bon vin en laissant sécher ces gouttes sur mes lèvres ?

Audacieux, je l'admet. Mais je venais de finir ma journée de travail, et j'avais envie de me détendre après cette course-poursuite non-voulue.

Le vin n'était pas empoisonné, et le jeune homme était conquis. La main qu'elle glissa dans sa longue chevelure pour se recoiffer, la baguette qu'elle coinça dans son décolleté, la manière qu'elle eut de diriger son poignet pour boire quelques gorgées de vin ... Il l'observait avec un calme olympien, sans baisser une seule fois son regard. Non, Erwan ne baissait jamais les yeux, surtout face à un tel spectacle. Il ne jetait que de vifs regards vers sa cigarette, évitant d'en disperser les cendres n'importe où dans cette pièce.

Il goûta une nouvelle gorgée, son visage se dirigeant vers le verre, cessant de la fixer un moment, et l'entendit prononcer un nouveau Chiche. Il se retourna vers elle, souriant, le verre à la main. C'était un sourire amusé, de toute évidence, tout autant que son regard l'était. Il sembla réfléchir un moment, prenant son temps avant de répondre ... Joueuse. Peut-être même autant qu'il l'était ... Il tira une bouffée sur sa cigarette, un instant, avant d'ouvrir la bouche :

- Mmh, pas chiche ...

Répondit-il, dans un soupir presque désolé. Et il relança, proposant, doucement :

- Chiche ou pas chiche ... De tenter de m'interdire de goûter ce vin posé sur vos lèvres ? Sa saveur doit être exquise ...

Le même sourire, le même regard, qui ne change pas et ne flanche pas. La clope, au bout de ses doigt, venait de s'éteindre. Sonnant le début d'un jeu prometteur ...

Un petit soupire amusé m'échappa, et enfin, j'eus la nette impression qu'il ne me prenait plus pour une menteuse ou autre. Tout à fait détendue, désormais, je prenais plaisir à ce petit jeu que j'avais amorcé. Sa réponse me fit sourire, et sa relance aussi. M'affalant un peu plus encore contre le dossier du divan, je fis mine de réfléchir.

Bien sûr, mon choix était tout désigné, mais se faire désirer est amusant. Amusant, et gratifiant. Je suis du regard ctte cigarette, ce poison qui pourtant vous rend accroc, et, faussement, hésitante, je murmurais :

°° Hmm.. Pas chiche je pense...

Je le fixais, désinvolte, et provocante. Une de mes mains vint jouer avec les mèches de mes cheveux, alors que mon souffle s'accélérais de manière imperceptible.

( Désolée, post minable T_T, j'ai perdu c'que j'ai écris avant >_< )

- HRP : Pas de problèmes (; Je fais moi-même parfois des posts courts -



Le jeu est enclenché ... De par ses mots, la jeune femme venait de faire sourire davantage Erwan. Il la regarda un moment jouer avec ses cheveux, et devina, au soulevé de sa poitrine, que son souffle devenait court. Il ne la prenait plus pour une menteuse, c'était avéré ... Il chercha, un instant, son regard. Et, furtif et presque lent, il s'approcha d'elle. Une de ses mains, fraiche parce qu'elle avait tenue le verre de vin, vint se caler dans contre sa nuque, avec douceur. Une douceur qui était vouée à disparaitre ... Mais il s'avança vers elle lentement, effleurant ses lèvres des siennes, fermant les yeux. Et sa prise, dans sa nuque, fit plus vive, tout autant que le baiser qu'il déposa sur ses lèvres fut brûlant, et puissant.

Mêler douceur et violence ... Un jeu qu'il arrivait à parfaire, au fil du temps. Il l'embrassa longuement, savourant le simple goût de ses lèvres, les gratifiant même d'une morsure. Sa main en venait à étreindre sa nuque et la peau de son cou.

Puis il cessa, brusquement, se reculant avec ce même sourire amusé, ce sourire en coin presque agaçant, et ce regard joueur, mais restant suffisamment prés d'elle pour murmurer à son oreille :

- Tu es délicieuse ... Comme je les aime.

Elle se voulait provocante et désinvolte ? Il se jouerait volontiers le rôle de l'amant tout aussi joueur ... Il entendit, prés de la porte, quelques pas, une voix qui l'appelait furtivement - qu'il ignora -, et une nouvelle musique qui démarrait, qu'il percevait de manière presque sourde. Il avait hâte que la partie continue ...